Download Décembre - La feuille d`olivier

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P u b lica tio n de
l'Église de Jésu s-C h rist des
Saints des D erniers J o u rs
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D écem bre 1980
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N u m é ro 12
Première Présidence: Spencer W. K im ball, N . E ld o n T a n n e r, M ario n G . R om ney.
Collège des Douze: E zra T a ft B enson, M ark E. Petersen, L e G ra n d R ichards, H o w ard W.
H u n te r, G o rd o n B. H inckley, T h o m a s S. M o n so n , Boyd K . P acker, M arvin J. A sh to n , Bruce
R. M cC onkie, L. T om Perry, D avid B. H aig h t, Jam es E. F aust.
Consultants: M . R ussell B allard, Rex D. Pinegar, C harles D idier, G eorge P. Lee, F. E nzio Busche.
M agazines internationaux: L arry H iller - ré d a cteu r en chef, C aro l M oses - rédactrice en
ch ef ad jo in te, H eidi H olfeltz - pages des en fan ts, R oger G ylling - illustrateur.
Rédaction de l’Etoile: C h ristia n e L ebon, Service des T rad u c tio n s, 7 rue H erm el, 75018 Paris.
Rédacteur local: A lain M arie, 33 rue G alilée, F-75116 P aris, Tél. 16 (1) 7209495.
Table des matières
Le plus g ran d don: F aire le travail de no tre Père, N . Eldon T a n n e r ...................
N oël à la m aison, E m ily Sm ith S te w a r t.........................................................................
Le sujet d ’une g rande joie, Jean S. M arshall ..............................................................
Q uestions et r é p o n s e s ............................................................................................................
C o m m en t no tre p ro g ra m m e m usical de la paroisse se développa, R ut h Rees .
Jo u rn al m o r m o n .....................................................................................................................
La chasteté, principe p o u r ob ten ir de la pusisance, Steve G illila n d .....................
E t sans la charité nous ne som m es rien, M aryan M y r e s .........................................
Q uelqu’un qui ne rirait pas, D avid C a p r o n ...................................................................
V otre cœ ur vous le dira, Jack El. Goaslind f i l s ............................................................
De la poussière sur une rose, Ellen et Joyce M . J e n se n ............................................
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Pour les enfants
Jésus aussi a été un petit e n f a n t .......................................................................................
U n frère à N oël, Sherrie J o h n s o n .....................................................................................
Des vêtem ents p o u r les anim aux, M urray T. Pringle ..............................................
A m u s o n s -n o u s .........................................................................................................................
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Abonnements pour l’année civile:
(à so u scrire p a r l’in term éd iaire des paro isses /b ra n c h e s) :
39 F F à en v o y er à B an q u e N a tio n a le de P aris, c o m p te N ° 08 542458, A ssociation de la
M ission de l'Eglise de Jesu s-C h rist des Saints des D erniers Jo u rs.
330 FB à C itib a n k , Bruxelles, c o m p te N ° 570-0141 500-35, Église de Jésu s-C h rist des S aints des
D ern iers Jo u rs.
22,80 FS à Société de B an q u e Suisse, c o m p te N ° C-8-101-316-0, Église de Jésu s-C h rist des
S aints des D ern iers Jo u rs. 600 FP .
U SA : $ 10.00 (su rface m ail); C a n a d a : C an. $ 9.00.
© by the C o rp o ra tio n o f th e P résid en t o f T h e C h u rc h o f Jésus C h rist o f L a tte r-d a y Saints.
T o u s d ro its réservés.
D eseret D istrib u tio n S A R L , A venue de l’Ile B rune, F-38120 St Egrève.
P rin te d in th e F é d é ra l R e p u b lic o f G e rm a n y
PB M A 0529 F R
Message de la Première Présidence
Le plus grand don :
Faire le travail de notre Père
par N. Eldon Tanner
J ’ai le plaisir de p arta g er la joie de
cette fête sacrée avec vous et les vôtres.
Je me rappelle ce que le Seigneur a
rép o n d u à ses paren ts, Joseph et M arie,
q u an d ils l’o n t trouvé enseignant dans le
tem ple à l’âge de douze ans. Sa m ère lui a
dit q u ’ils s’étalent inquiétés car ils
l’avaient cherché p en d a n t trois jours.
Elle lui a dem andé : «M on enfant, p o u r­
quoi as-tu agi de la sorte avec n ous?
Voici, to n père et m oi, nous te cher­
chions avec angoisse» (L uc 2:49). Son
fils lui a rép o n d u : «P ourquoi me
cherchiez-vous? N e saviez-vous pas
q u ’il fau t que je m ’occupe des affaires de
m on père?» (Luc 2: 49).
Est-ce q u ’un au tre travail nous donne
une plus grande satisfaction personnelle
que le fait de savoir que nous faisons
réellem ent le travail de n o tre P ère?
À cette époque de l’année, nous célé­
brons l’accom plissem ent des prophéties
de l’A ncien T estam en t q u ’Ésaïe, N oé,
Jérém ie et d ’au tres o n t faites et la réali­
sation des signes et des prédictions des
p rophètes du N o u v eau M o n d e : Léhi,
N éphi et le roi B enjam in. Luc a décrit la
sim plicité de cette naissance bénie entre
toutes :
« P endan t q u ’ils étaient là, le tem ps où
M arie devait accoucher arriva, et elle
en fan ta son fils prem ier-né. Elle l’em ­
m aillota, et le co u ch a dans une crèche,
parce q u ’il n ’y avait pas de place p o u r
eux dans l’hôtellerie . . .
«E t voici, un ange du Seigneur leur
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ap p a ru t, et la gloire d u Seigneur resplen­
dit a u to u r d ’eux. Ils furent saisis d ’une
g rande frayeur.
«M ais l’ange leur d it: N e craignez
p o in t ; car je vous annonce une bonne
nouvelle, qui sera p o u r to u t le peuple le
sujet d ’une grande joie :
«C ’est q u ’a u jo u rd ’hui, dans la ville de
D avid, il vous est né un S auveur, qui est
le C hrist, le Seigneur.
«E t voici à quel signe vous le reconnaî­
trez ; vous trouverez un enfant em m ail­
loté et couché d ans une crèche.
«E t soudain il se joig n it à l’ange une
m u ltitude de l’arm ée céleste, lo u an t
D ieu et disan t :
«G loire à D ieu dans les lieux très
h auts, et paix sur la terre parm i les h o m ­
mes q u ’il agrée!» (Luc 2:6, 7, 9, 14).
D u ra n t l’année qui vient de s’écouler,
nous avons rem arq u é l’accom plisse­
m ent d ’autres prophéties et les progrès
faits p ar l’Église du Seigneur. 1980, c’est
le cent cinquantièm e anniversaire de
l'É vangile qui a p p o rte ra beaucoup de
bénédictions à ceux qui accepteront son
message. D u ra n t ce siècle et dem i, l’Égli­
se est passée de six m em bres en 1830 à
plus de q u atre m illions. D epuis le p re­
m ier pieu à K irtlan d , le n o m b re de pieux
est passé à plus de mille dans le m onde
entier. En 1830, il y avait seize m ission­
n aires; il y en a plus de trente mille à
présent. Les difficultés que les m em bres
de l’Église o n t connues depuis 1830 nous
o nt préparés p o u r l’avenir.
Les sacrifices que nos ancêtres et leur
p ostérité on t faits p o u r l’Église sont re­
m arquables. D ans beaucoup de cas, les
bénédictions que nous avons actuelle­
m ent nous viennent de l’engagem ent
pris p a r nos frères et sœurs dans les p re­
m iers tem ps de l’Église rétablie. C et en­
gagem ent et ce sacrifice étaient évidents
q u an d les saints passèrent leur prem ière
année d an s la vallée du g ran d lac Salé.
D u ra n t le prem ier hiver, il y av ait peu de
n ourriture. T outefois, ils rem ercièrent
a b o n d a m m e n t le Seigneur et s’engagè­
rent à le servir.
F rère R o b ert Bliss ra ­
conte le prem ier N oël passé d an s la val­
lée de Sait L ake en 1847 : «. . . Il n ’y a
presque plus de neige et il fait beau. A u ­
jo u r d ’hui, nous avons été réveillés p a r les
p étards de C an n o n . C ertaines personnes
on t passé la jo u rn ée à travailler, d ’autres
à se détendre . . . J ’ai rendu visite à un
ancien voisin qui a été chassé de lTllinois
avec m oi, et j ’ai m angé un b o n repas de
N oël. T outefois, je me suis assom bri en
p en san t à m a fam ille. Ils so n t à plus de
mille cinq cent kilom ètres d ’ici et je n ’a u ­
rai pas l’occasion de les voir av an t le
printem ps.» F rère Bliss indique ensuite
q u ’il a foi en D ieu, qui les a protégés
d u ra n t to u te leurs épreuves, et q u ’il so u ­
tiendra sa fam ille dans toutes les situ a­
tions où elle se trouvera.
U ne jeu n e sœur a raco n té le prem ier
N oël q u ’elle a passé d an s la vallée de Sait
L ake :
«Je me rappelle n o tre p rem ier N oël
d ans la vallée. N o u s avons to u s travaillé
com m e à l’accoutum ée. Les hom m es
o nt ram assé de la sauge et certains o nt
m êm e lab o u ré bien q u ’il ait neigé, le sol
était m ou et on a utilisé les charrues
p en d a n t presque to u te la jo u rn ée. N oël
to m b a it un sam edi. N o u s l’avons célé­
bré d u ra n t le sab b at, q u an d nous nous
som m es rassem blés au to u r du d rap eau
au centre du fo rt p o u r y tenir la réunion.
Ce fut une excellente réunion. N ous
avons chan té des louanges à D ieu, nous
avons tou s participé à la prière d ’o u v er­
ture et nous nous som m es to u jo u rs so u ­
venus des discours qui y o n t été faits. Ils
p arlaien t de rem erciem ent et de joie.
3
Personne n ’a dit une parole désagréable.
Les gens étaient pleins d ’espoir et allè­
gres car ils avaient foi en l’œ uvre q u ’ils
accom plissaient. A près la réunion, to u t
le m onde s’est serré la m ain. C ertaines
personnes o n t pleuré de joie, les enfants
o n t jo u é dans le fo rt et nous nous som ­
mes rassem blés a u to u r d ’un feu de sauge
ce soir-là p o u r chan ter :
« Venez, venez, sans craindre le de­
voir, travailler au progrès!» ( H ym nes,
n ° 7 .)
«N ous avons m angé du lapin bouilli et
un peu de pain. P ap a avait tué des lapins
et nous avons fait un excellent repas. Sur
le plan de la paix parfaite et de la bonne
volonté, je n ’ai ja m ais eu un aussi bon
N oël.»
L a N oël était un jo u r de paix et de
difficulté d u ra n t l’établissem ent de Sion.
L ’hiver de 1847 m o n tra que les pionniers
avaient du caractère, ta n t ceux qui se
tro u v aien t dans la vallée du g rand Sait
L ake que les frères et sœurs qui a tte n ­
d aient de p ouvoir p a rtir à l’ouest. D eux
jo u rs avant N oël, le C onseil des D ouze
envoya la lettre suivante :
«Q ue tous les saints . . . se rassem blent
im m édiatem ent sur la rive ouest du M is­
souri . . . ou dès q u ’ils le p o u rro n t. Q u ’ils
a p p o rte n t leur argent, leurs biens et, s’ils
le peuvent, q u ’ils regro u p en t du bétail,
car nous en avons bien besoin ici. Il sera
à vendre. Q uand ils arriv ero n t au lieu de
rendez-vous, que ceux qui le peuvent tr a ­
versent im m édiatem ent les m ontagnes.
Q ue ceux qui ne le peuvent pas se m et­
tent à travailler sur-le-cham p. Q u ’ils fas­
sent des am éliorations, de la culture et de
l’élevage sur les terres qui viennent d ’être
abandonnées . . . et grâce au travail . . .
le jeune bétail deviendra des équipages.
E n trav aillan t en groupe, ils cultiveront
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leur p ro p re n o u rritu re et ils co n stru iro n t
leurs c h a r io ts . . . ainsi, ils se p ro cu rero n t
rap id em en t et sans difficulté ce d o n t ils
o nt besoin.» (Jam es R. C lark éd., M essa­
ges o f the First Presidency, 1:329.)
En ap p re n an t les épreuves q u ’o n t eues
ces saints courageux et fidèles, ainsi que
les sacrifices q u ’ils o n t faits, ne devonsnous pas être forts reconnaissants des
bénédictions qui sont les n ô tres à p ré­
sent? Le m essage et le d o n de N oël sont
une seule et m êm e chose : ce n ’est pas
m oins que le d o n de la vie éternelle, et le
message, c’est que nous avons l’occasion
de vivre avec n o tre fam ille en la présence
de D ieu d u ra n t l’éternité. P o u r être d i­
gnes de ce g ran d don, nous devons être
disposés à faire d o n de nous-m êm es.
N o u s devons être prêts à consacrer to u t
ce que nous possédons d ans la vie p o u r
édifier le royaum e de D ieu. N o u s devons
to u t consacrer au Seigneur, à n o tre fa­
mille et à la co m m u n au té d an s laquelle
nous vivons.
N o u s p o u v o n s to u s nous rap p eler le
m eilleur N oël que nous avons eu. P o u r
beaucoup de gens, c’est à cette occasion
q u ’ils o n t reçu des cadeaux de prix et
q u ’ils o n t faits de longs voyages. C ’est à
cette occasion que nous avons do n n é de
nous-m êm e ou que q u elq u ’un nous a
don n é de lui-m êm e. Il p eu t s’agir de la
prem ière pein tu re d ’un enfant, de la c a r­
te de vœux d ’u n voisin, qui y a ajo u té un
p etit m o t gentil, de la lettre d ’enco u rag e­
m ent m anuscrite d ’un grand-père, du
ch a n t de N oël d ’une m am an , ou de la
lecture de la naissance d u S auveur q u ’un
père a faite à son enfant. N o u s pouvons
a p p ren d re b eau co u p de choses en nous
in fo rm an t sur les N oëls du passé et en
lisant les histoires d o n t le thèm e est le
dévouem ent que nos ancêtres m anifes­
taien t envers le Sauveur. N o u s savons
que le Seigneur, d o n t nous célébrons la
naissance à cette époque de l’année,
nous soutient continuellem ent lorsque
nous travaillons p o u r lui. N ous devons
nous rappeler co n stam m en t que nous
ainsi que n o tre fam ille et l’Église vivons
des tem ps difficiles. N ous savons aussi
que la paix d o n t parle l’Évangile ne vient
pas du bien-être m atériel, m ais du té­
m oignage de la m ission de Jésus-C hrist,
d o n t nous célébrons la naissance. N ous
prions p o u r que vous puissiez co m p re n ­
dre la signification de la N oël. Sachez
que D ieu vit et q u ’il vous aim e, car vous
êtes disposés à le servir. Sachez que vous
faites le travail de votre Père et que c’est
le plus grand don que vous puissiez lui
faire.
Je voudrais vous rendre m on tém o i­
gnage, frères et sœurs, que nous avons
b eaucoup de chance de savoir que D ieu
vit, que nous som m es ses enfants d ’es­
prit, q u ’il «a ta n t aim é le m onde q u ’il a
donné son Fils unique, afin que q u ico n ­
que croit en lui ne périsse p o int, mais
q u ’il ait la vie éternelle» (Jean 3:16).
N ous savons que Jésus-C hrist, le Fils de
D ieu, d o n n a sa vie p o u r que nous p u is­
sions avoir la vie éternelle. Il a déclaré :
«C ar voici m on œ uvre et m a gloire : réa­
liser l’im m o rtalité et la vie éternelle de
l’hom m e» (M oïse 1:39).
Je prie h u m ­
blem ent p o u r que nous com prenions
tous qui nous som m es et le sacrifice que
le C hrist a fait p o u r nous. D an s la vie
quotidienne, vivons de m anière à être
co n stam m en t dignes de son grand sacri­
fice. Passons de bonnes fêtes de fin d ’a n ­
née. Q ue to u te la signification de l’esprit
de N oël dem eure en nous d u ra n t la n o u ­
velle année, c’est m on hum ble prière, au
nom de Jésus-C hrist, am en.
□
5
Noël à la
maison
par Emily Smith Stewart
N ous croyons en l’esprit de N oël.
P our nous, qui som m es la fam ille de
G eorge A lbert Sm ith, la N oël est un des
plus beaux jo u rs de l’année. N o u s nous
efforçons de faire de chaque N oël une
jo u rn ée aussi agréable q u ’à l’époque de
nos parents.
Les p rép a ra tio n s p o u r la N oël dans
notre m aison étaient to u jo u rs p articuliè­
res. N ous avions un plan détaillé, un
budget et des cadeaux choisis après
beaucoup de réflexion. Mes p arents in­
sistaient tou jo u rs p o u r que l’argent que
nous dépensions p o u r la N oël serve à
faire de nom b reu x cadeaux, car ils v o u ­
laient que nous ap prenions que «il y a
plus de b o n h eu r à d o n n er q u ’à recevoir».
N ous com m encions p a r la boîte que m a­
m an p rép a ra it p o u r la Société de Se­
cours et dans laquelle elle m e tta it toutes
les bonnes choses qui nous étaient desti­
nées. N ous rassem blions le co n ten u de
cette boîte p en d a n t des jours. Q uand
to u t était prêt, nous la m ettions sur le
traîn eau et nous le tirions sur la neige
glacée ju sq u ’à la salle de la Société de
Secours dans la 17e paroisse. C ’est ainsi
que nous avions pris l’habitude, qui
avait to u jo u rs été celle de p ap a, de faire
un N oël p o u r les personnes oubliées. Il
pensait que lorsque les gens étaient
choyés, il pou v ait se passer de leur offrir
des cadeaux, to u t en leur so u h a ita n t une
bonne fête, m ais q u ’on devait faire des
dons et ap p o rte r des petits plats aux p er­
sonnes q u ’on oubliait tro p souvent.
6
P ap a nous em m en ait avec lui p o u r
rendre visite aux am is oubliés q u ’il allait
voir h abituellem ent à N oël. J ’étais très
jeu n e q u an d j ’allais avec lui. Je me ra p ­
pelle avoir m arché d ans une g rande al­
lée, d ans u n q u artier très pauvre. N ous
avons ou v ert la p o rte d ’u n p etit loge­
m ent et là d ans le lit, il y avait une vieille
fem m e, triste et solitaire. Elle a pleuré
q u an d nous som m es entrés. Elle a pris la
m ain de p ap a lorsque nous lui avons
donné nos petits cadeaux. «Je vous re­
mercie d ’être venus, car si vous n ’étiez
pas venus, je n ’aurais pas eu de N oël.
P ersonne d ’au tre ne s’est souvenu de
moi.» N o u s avons b eau co u p aim é ces
quelques heures.
Je n ’oublierai ja m ais la N oël où p ap a
était gravem ent m alade. Le soigner avait
coûté fo rt cher et nous n ’allions pas
avoir b eau co u p d ’arg en t p o u r célébrer
cette fête. M am an v o u lait que nous
ayons le m êm e b o n N oël que d ’h a b itu ­
de, m ais elle savait que c’était im possible
si nous devions payer av a n t la fin de
l’année la dîm e que nous avions ac­
cum ulée à cause de la m aladie de papa.
Elle pensait que ses enfants, co m m e tous
les enfants avaient le d ro it de passer un
excellent N oël. T outefois, si elle leur of­
frait des cadeaux et un repas de fête, elle
ne p o u rra it plus payer la dîm e. Si elle
pay ait une dîm e com plète, les enfants
n ’au raien t pas de N oël. C ’était une déci­
sion difficile à prendre, mais elle décida
finalem ent q u ’elle devait payer la dîm e
d ’ab o rd , car elle était tro p tentée d ’offrir
quelque chose aux enfants. Elle s’habilla
en se d épêchant, alla tro u v er l’évêque et
p ay a une dîm e com plète.
E n ren tran t, elle avait le cœ ur lourd.
Elle était p ersuadée que les enfants n ’a u ­
raien t pas de N oël et elle re d o u ta it notre
déception. Elle m arch ait d ans la neige,
tristem ent, q u an d M ark A ustin, no tre
voisin, lui dit : «U n in stan t, sœur Sm ith,
j ’ai pensé que vous aviez dépensé én o r­
m ém ent d ’argent d u ra n t la longue m ala­
die de frère Sm ith, et j ’aim erais bien que
vous acceptiez ce p etit cad eau p o u r que
vous achetiez quelque chose p o u r la
N oël. Je suis certain que vous ne vous
êtes rien acheté depuis très longtem ps.»
S anglotant, m am an essaya de le rem er­
cier. Elle p rit le chèque, le plia, et ren tra
le cœ ur rem pli de jo ie et de gratitude.
Q uand elle allum a la lum ière, elle déco u ­
vrit q u ’il lui avait don n é exactem ent la
m êm e som m e q u ’elle avait payé p o u r la
dîme.
Le m atin de N oël, elle nous dit : «C ’est
vraim ent un N oël que vous devez à la
dîm e, les enfants.» Puis elle nous rac o n ta
ce qui s’était passé d u ra n t la journée.
C ’est ainsi que nous avons été co n v ain ­
cus que payer la dîm e était une
bénédiction.
D epuis ce N oël-là, nous avons passé
cette fête d ans de n o m b reu x pays. N ous
som m es allées en A ngleterre et d ans d if­
férents É tats des É tats-U nis. N ous
avons eu des N oël ab o n d a n ts et des
N oëls pauvres, des N oëls heureux et des
N oëls m oins heureux. Q uels que soient
nos chagrins personnels, p a p a veilla to u ­
jo u rs à ce que les pauvres qui n ’au raien t
pas de fête de N oël, en d ehors de n o tre
fam ille, ne soient pas oubliés. N o tre
façon de fêter la N oël reposait sur une
pensée q u ’on nous av ait inculquée dès
no tre enfance : «Il y a plus de b o n h eu r à
d o nner q u ’à recevoir» (Actes 20:35). En
fait, ce n ’est pas seulem ent la N oël, mais
chaque jo u r de la vie de m on père qui
ap p u y ait ce dire, car l’ap p licatio n q u ’il
en a faite nous a p ro d o n d ém e n t m a r­
qués. N o u s croyons en l’esprit de N oël!
□
7
«LE SUJET D’UNE
GRANDE JOIE »
par Jean S. Marshall
Saynette à lire sur la mission du Christ*
F em m e: «L ’ange G abriel fut envoyé
p ar D ieu dans une ville de Galilée, ap p e­
lée N azareth , auprès d ’une vierge fiancée
à un hom m e de la m aison de D avid,
nom m é Joseph. Le n om de la vierge était
M arie . . . L ’ange lui dit : N e crains
point, M arie ; car tu as trouvé grâce d e­
van t D ieu. E t voici, tu enfanteras un fils,
et tu lui d onneras le n o m de Jésus . . . Il
régnera sur la m aison de Jacob éternelle­
m ent, et son règne n ’a u ra poin t de fin»
(Luc 1:16-27, 30, 31, 33.)
H om m e: Les soldats tressèrent une
couronne d ’épines, q u ’il posèrent sur sa
* C ette saynette, qui doit être lue par deux
personnes, peut être présentée lors d u n e réu­
nion de Sainte-Cène, dans une classe, à une
soirée fam iliale, ou dans un autre cadre ap­
proprié. L ’auteur désirait que les rôles soient
lus par un hom m e et une fe m m e , m ais il
n'est pas obligatoire qu'il en soit ainsi.
8
tête, et ils le revêtirent d ’un m an teau de
p o u rp re ; puis s’ap p ro c h an t de lui, ils
disaient : Salut, roi des Juifs! E t ils lui
d o n n aien t des soufflets. . . Pilate leur
dit : Crucifierai-je votre roi?» (Jean 19:2,
3, 15.)
F em m e: «Joseph aussi m o n ta de la
G alilée, de la ville de N azareth , p o u r se
rendre en Judée, d ans la ville de D avid,
appelée Bethléhem » (Luc 2:4).
H o m m e: «Jésus, p o rta n t sa croix, a r­
riva au lieu du crâne, qui se nom m e en
hébreu G o lgotha» (Jean 19:17).
Fem m e : Jo sep h aussi m o n ta de la G a ­
lilée . . . afin de se faire inscrire avec
M arie, sa fiancée, qui était enceinte. P en­
d an t q u ’ils étaient là, le tem ps où M arie
devait accoucher arriva» (Luc 2:4-6).
H o m m e: «(le) lieu . . . G o lg o th a. C ’est
là q u ’il fut crucifié» (Jean 19:17, 18).
F em m e: «Jésus éta n t né à Bethléhem
en Judée, au tem ps du roi H érode, voici
des m ages d ’O rient arrivèrent à Jé ru sa­
lem, et d irent : O ù est le roi des Juifs qui
vient de naître ? C ar nous avons vu son
étoile en O rient, et nous som m es venus
p o u r l’adorer» (M atth ieu 2:1, 2).
H om m e: «Le soleil s’obscurcit, et le
voile du tem ple se déchira p ar le milieu»
(Luc 23:45).
F em m e: «E t elle enfan ta son fils
prem ier-né. Elle l’em m aillotta» (Luc
2:7).
H om m e: «Sa tunique . . . était sans
couture, d ’un seul tissu depuis le h au t
ju s q u ’en bas. E t (les soldats) diren t entre
eux : . . . T irons au sort à qui elle sera»
(Jean 19:23, 24).
Fem m e : «Elle . . . le co ucha dans une
crèche, parce q u ’il n ’y avait pas de place
p o u r eux dans l’hôtellerie» (Luc 2:7).
H om m e: «(Joseph d ’A rim athée) se
ren d it v ersjh late , et d em an d a le corps de
Jésus. Il le descendit de la croix, l’enve­
lo p p a d ’un linceul, et le déposa dans un
sépulcre» (Luc 23:52, 53).
F em m e: «Il y avait, d ans cette m êm e
contrée, des bergers qui passaient dans
les cham ps les veillées de la nuit p o u r
g arder leurs troupeaux. E t voici, un ange
du Seigneur leur a p p a ru t, et la gloire du
Seigneur resplendit au to u r d ’eux . . .
L ’ange leur dit : N e craignez p o in t ; car je
vous annonce une bonne nouvelle, qui
sera p o u r to u t le peuple le sujet d ’une
g rande joie : C ’est q u ’a u jo u rd ’hui, dans
la ville de D avid, il vous est né un S au­
veur, qui est le C hrist, le Seigneur» (Luc
est vivant? Il n ’est p o in t ici, m ais il est
ressuscité» (Luc 24:2, 4-6).
F em m e : «E t soudain il se jo ig n it à
l’ange une m u ltitu d e de l’arm ée céleste,
lo u a n t D ieu et d isan t : G loire à D ieu
dans les lieux très h auts, et paix sur la
terre p arm i les hom m es q u ’il agrée!»
(Luc 2:13, 14).
H om m e : «Je vous do n n e un co m m an ­
dem ent nouveau : A im ez-vous les uns les
autres ; com m e je vous ai aim és, vous
aussi, aim ez-vous les uns les autres. À
ceci tous co n n a îtro n t que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l’am o u r les uns
p o u r les autres» (Jean 13: 34, 35).
Femme : «Je vous annonce une bonne
nouvelle, qui sera p o u r to u t le peuple le
sujet d ’une g rande joie . . . il vous est né
un S auveur, qui est le C hrist, le Sei­
gneur» (Luc 2:10, 11).
H om m e: «Je vous annonce une bonne
nouvelle, qui sera p o u r to u t le peuple le
sujet d ’une grande joie . . . il vous est né
un S auveur, qui est le C hrist, le Sei­
gneur» (Luc 2:10, 11).
□
2 :8- 11).
H om m e : «Elles tro u v èren t que la p ier­
re avait été roulée de dev an t le sépulcre
. . . Voici, deux hom m es leur a p p a ru ­
rent, en habits resplendissants. Saisies de
frayeur, elles baissèrent le visage contre
terre ; m ais ils leur d iren t : P ourq u o i
cherchez-vous parm i les m orts celui qui
9
a
•
U U eStlO llS
r é p
o
n
s e s
J. Lewis Taylor, instructeur à l’Institut de
religion de Sait Lake de l’université d’Utah,
et évêque.
Lorsqu’on bénit un
enfant, est-ce qu’on doit
s’adresser à notre Père
céleste?
Les réponses o n t p o u r b ut
d ’aider et d ’expliquer, m ais
ne co n stitu en t pas des
déclarations officielles de la
doctrin e de l’Eglise.
Les rec o m m an d atio n s actuelles du
M anuel <f instructions générales de la
Prêtrise de M elchisédek en ce qui
concerne la bénédiction des enfants
disent :
. Les officiants p ren n en t l’en fan t
dans leurs bras, ou posent les m ains
sur sa tête si ce n ’est plus un bébé.
. Ils s’adressent à n o tre Père céleste
com m e d ans une prière.
. Ils déclarent l’au to rité p ar laquelle
l’ord o n n an ce est accom plie (la P rêtrise
de M elchisédek).
. Ils d o n n en t un n o m à l’enfant.
. Ils ajo u ten t des paroles de bénédic­
tion, selon les directives de l’Esprit.
. Ils term in en t au n o m de JésusChrist.»
D an s la p lu p a rt des o rd o n n an ces et
des bénédictions, et d an s les mises à
p art, on d em an d e aux déten teu rs de la
prêtrise de s’adresser au bénéficiaire et
non au Seigneur, co m m e c’est le cas
p o u r la prière. A gents du Seigneur, les
déten teu rs de la prêtrise d o n n en t ou
p ro n o n cen t en fait des bénédictions
sous son in sp iratio n , au lieu de se b o r­
ner à d em an d er q u ’elles soient
accordées.
D an s l’o rd o n n an ce de la bénédic­
tion des enfants, toutefois, lo rsq u ’on
don n e un n o m à un enfant, on nous
reco m m an d e, nous venons de le voir,
de nous adresser à n o tre Père céleste.
E ntre autres raisons, c ’est parce que
l’en fant ne com p ren d pas ce que nous
lui disons. S’adressan t to u jo u rs au Sei­
gneur, les d étenteurs de la prêtrise
so n t autorisés à d o n n er un nom à cet
en fan t et non à d em an d er to u t sim ple­
m ent q u ’un nom lui soit donné
(«N ous d o n n o n s à cet enfant le nom
de . . .»).
D e m êm e, dans la partie de l’o rd o n ­
nance réservée à la bénédiction, il me
sem ble que le Seigneur perm et aux dé­
tenteurs de la P rêtrise de M elchisédek
de ne pas prier p o u r que des bénédic­
tions soient accordées, m ais de p ro ­
noncer ou de d o n n er des bénédictions
d irectem ent com m e le suggère l’Esprit.
Ce processus est en accord avec le
M anuel d instructions générales de la
Prêtrise de M elchisédek ainsi q u ’avec
D .& A. 20:70:
« T out m em bre de l’Église du C hrist
qui a des enfants doit les am ener de­
v an t l’assem blée, aux anciens, lesquels
d oivent leur im poser les m ains au
n o m de Jésus-C hrist et les bénir en son
nom».
Ainsi, il n ’est pas plus nécessaire de
s’adresser à no tre Père céleste d ans la
p artie de l’o rd o n n an ce réservée à la
bénédiction que lo rsq u ’on don n e d ’a u ­
tres types de bénédictions. Sur le plan
p ratique, d ’après m a p ro p re expérien­
ce et celle d ’autres détenteurs de la
prêtrise, il a p p a ra ît que le Seigneur ne
nous inspire pas, en certaines occa­
sions, à d o n n er des bénédictions ou à
faire des prom esses spécifiques. D ans
de tels cas, il convient de d em an d er la
bénédiction du Seigneur.
C oncrètem ent, il me sem ble q u ’on
p o u rra it inclure d ans l’o rd o n n an ce la
bénédiction et la dem an d e p ro p re m en t
dite. C ’est-à-dire que les frères de la
prêtrise peuvent bénir l’en fan t selon
l’inspiratio n q u ’ils reçoivent et d em an ­
der aussi que des bénédictions lui
soient accordées, to u jo u rs d ’après
l’inspiration. D ans l’idéal, m êm e les
prières peuvent être inspirées d ’en
h au t (voir 3 N éphi 19:24).
C ’est une énorm e responsabilité que
d ’être l’agent de la prêtrise du Sei­
gneur, d ’agir en son n o m et d ’essayer
de faire p a r nos p ro p res paroles et ac­
tions ce q u ’il ferait lui s’il était à n o tre
place. U n père qui d o it bénir son en­
fant, p articu lièrem en t a la joie et la
responsabilité de se p rép arer à l’av a n ­
ce en m éd itan t et en je û n a n t et en
prian t, afin d ’être o uvert aux sugges­
tions de l’E sp rit q u an d il do n n e la
bénédiction.
Il im p o rte que le Seigneur nous ait
accordé l’h o n n eu r de n o m m er et de
bénir nos enfants (q uoique ce ne soit
pas une o rd o n n an ce de salut). N ous
som m es g ran d em en t bénis de p o u v o ir
présenter nos enfants au Seigneur, à
no tre fam ille et à l’Église, puis de les
consacrer à D ieu. N o u s som m es g ran ­
d em ent bénis de p o u v o ir leur d o n n er
un nom , prier p o u r eux et de p o u v o ir
les bénir d irectem ent et personnelle­
m ent en accord avec les désirs les plus
purs que nous avons p o u r eux, p ar
l’au to rité et la sagesse des cieux.
□
11
COMMENT NOTRE
PROGRAMME
MUSICAL DE LA
PAROISSE SE
DÉVELOPPA
par Ruth Rees
12
N o u s avions le m êm e problèm e que
b eau co u p de paroisses. Il nous fallait
plus de m usiciens que nous n ’en avions.
P en d an t des années, nous avons lutté
p o u r tro u v er une solution, sans g rand
succès. Puis l’épiscopat et m oi, la direc­
trice de m usique de la paroisse, nous
avons établi u n p ro g ram m e de fo rm a ­
tio n à long term e qui a bien réussi.
N o u s avions décidé d ’am éliorer si­
m u ltan ém en t les capacités m usicales des
adultes et celles des jeunes. L ’épiscopat
d o n n a des appels précis à des adultes de
la paroisse leur d em an d a n t d ’étudier le
p iano, l’orgue, d ’ap p ren d re à diriger la
m usique ou de p ren d re des leçons de
chant. Il leur fixa aussi u n b u t : il s’agis­
sait d ’être p rêt à jo u e r ou à ch an ter dans
des réunions de la paroisse à une date
spécifique.
Ces appels donnés aux adultes o nt
bien am élioré n o tre p ro g ram m e m usi­
cal, m ais nous savions q u ’il fallait aussi
p rép arer les jeunes p o u r avoir de bons
m usiciens à l’avenir. C ela a fo rt bien
réussi et a b eau co u p co n trib u é à faire de
la m usique un élém ent intéressant des
réunions de culte.
N o tre p rem ier objectif, c’était de créer
un clim at qui en co u rag erait les jeunes à
étudier la m usique et qui leur ferait p en ­
ser que les interm èdes m usicaux étaient
im p o rta n ts d ans les réunions de l’Église.
N o u s avons attein t ce b u t plus facile­
m ent que nous ne l’au rio n s cru. Des je u ­
nes en vue dans la paroisse se so n t mis à
p articiper, et en peu de tem ps ils o n t été
suivis p ar to u t le m onde.
N o tre p ro g ram m e m usical p o u r les
jeunes co m p ren d q u atre volets : le piano
ou l’orgue, la direction de ch an t, la ch o ­
rale et divers instrum ents.
P o u r ce qui est du p ian o ou de l’orgue,
nous avons donné aux d éb u tan ts l’occa­
sion de jo u e r le prélude ou le postlude
deux ou trois fois d ans l’année, de jo u e r
au p iano à la P rim aire et à l’orgue p o u r
la réunion de Sainte-Cène. M êm e les en­
fants entre h uit et douze ans participent.
C o m m e il est beaucoup m oins difficile
de jo u e r le prélude ou le postlude q u ’un
solo ou un accom pagnem ent, les jeunes
o n t bien aim é jo u e r aux réunions, et le
p ro g ram m e leur a fourni un b u t de va­
leur à atteindre.
Ce qui com pte le plus dans le p ro ­
g ram m e de d éb u tan ts, c’est que nous
avons perm is aux jeunes de beaucoup
jo u e r d ans des situations détendues. E t il
y avait tou jo u rs un m usicien adulte à
côté p o u r surveiller l’heure, to u rn er les
pages et jo u e r une partie de l’acco m p a­
gnem ent si nécessaire.
Les élèves d ’un niveau m oyen jo u e n t
égalem ent préludes et postludes et nous
leur perm etto n s d ’accom pagner de
tem ps en tem ps aussi les chants à la
Prim aire.
Les élèves d ’un niveau élevé jo u e n t à
to u r de rôle les cantiques à la SA M et à la
réunion de prêtrise. O n leur dem ande
égalem ent de jo u e r des solos lors de la
réunion de Sainte-Cène.
L ’essentiel de la direction de chants se
fait dans l’atelier de direction de la ch o ­
rale de l’Église. N ous en faisons u n pério d iquèm ent dans la paroisse. C et ate­
lier se fait en groupe et nous entendons
q u ’il soit aussi am u san t que possible.
Les personnes qui réussissent l’atelier
o n t l’occasion de diriger la m usique à la
SAM et à la réu n io n de la prêtrise. N ous
voulons que tous les jeunes qui s’intéres­
sent à la m usique puissent diriger des
cantiques sim ples, au m oins lo rsq u ’ils
a u ro n t dix-huit ans.
N o u s avons com m encé le pro g ram m e
de la chorale parce que certains jeunes
voulaient
chanter.
N ous
avons
com m encé avec un petit groupe et m ain ­
te n an t nous avons un véritable chœur.
N o u s avons aussi rap id em en t com pris
que d ’autres personnes voulaient y p a rti­
ciper, m ais q u ’elles atten d aien t q u ’on le
leur dem ande. C ’est ce que nous avons
fait.
N os efforts o n t p o rté leurs fruits. Le
chœ ur des jeunes, bien que ne ch a n ta n t
pas régulièrem ent lors des réunions, le
fait cepen d an t à certaines occasions, et
to u t le m onde l’apprécie. Les m em bres
du chœ ur aim ent beau co u p chanter.
U n jeune hom m e, avec une voix de
basse, est venu la prem ière fois à co n tre­
cœ ur à une réu n io n parce que ses p arents
et ses am is l’y avaient poussé. En s’as­
seyant, il m ’a dit : «Je ne sais pas ce que je
fais ici» et «vous avez de la chance de me
voir». U n peu plus ta rd , je l’aidais p er­
sonnellem ent (ce qui est c o u ra n t p o u r
beaucoup de m em bres du chœ ur, car ce
ne sont pas de petits génies sur le plan
m usical, m ais des jeunes qui veulent a p ­
prendre) et j ’ai suggéré que nous sim pli­
13
fiions un m orceau de m usique p o u r lui.
Il a refusé. «C h an to n s ça com m e c’est
écrit. C ’est plus am u san t com m e cela.»
Soit dit en passant, il n ’a pas été néces­
saire d ’utiliser des p artitio n s de m usique
rock. N ous avons chanté avec l’accord
de to u t le m onde des hym nes, des chants
de N oël et des chants p o u r chorale.
Q uand le chœ ur des jeunes chante, ce
sont souvent d ’autres jeunes qui
l’accom pagnent.
Le p ro g ram m e de m usique in stru ­
m entale a égalem ent d o nné de bons ré­
sultats. Il y a des jeunes qui étudient le
violon, l’alto, le violoncelle, la tro m p e t­
te, le cor anglais et le tro m b o n e. Ils ont
tous l’occasion de jo u e r lors de réunions
non religieuses de l’Église, soit en solo
14
soit en g roupe de douze. N o u s leur
avons égalem ent perm is d ’accom pagner
certains c h an ts de la chorale et, de tem ps
en tem ps, de jo u e r préludes et postludes
aux réunions.
P o u r app u y er les instrum entistes,
nous avons établi un fonds d ’étude m u ­
sicale de paroisse. Ce fonds, qui est en­
treten u p ar les dons des m em bres, sert à
p ayer des leçons de m usique aux élèves
qui n ’en o n t pas les m oyens.
N os efforts o n t été largem ent réco m ­
pensés. E n ce m om ent, nous avons
tren te-q u atre jeunes entre 9 et 17 ans qui
ap p ren n en t la m usique. Il y en a encore
onze qui l’o n t étudiée p en d a n t un an au
m oins, m ais qui ne p articip en t pas au
p ro g ram m e actuellem ent.
Il y a deux grandes raisons à cette
réussite: d ’ab o rd , nous considérons le
d irecteur ou la directrice de m usique de
la paroisse com m e un éd u cateu r et un
o rganisateur, n o n com m e u n m usicien
(q u elq u ’un qui ne l’est pas p o u rra it être
aussi efficace). Ensuite, nous avons so u ­
ligné que répéter, jo u e r et ch an ter en­
sem ble était a m u san t et que cela nous
ren d ait plus unis. N o u s ap p ren o n s, nous
servons, nous nous ren co n tro n s et nous
nous am u so n s to u t à la fois ! O n ne peut
pas faire mieux.
N o u s ne som m es pas une g rande p a ­
roisse. N o u s n ’avons que trente-six je u ­
nes actifs entre douze et dix-huit ans.
M ais la joie de ceux qui p articip en t au
p ro g ram m e a fait tache d ’huile et, sur
ces trente-six, il n ’y en a que six qui n ’o nt
ja m ais étudié la m usique. P articip er au
p ro g ram m e de m usique de la paroisse
est devenu la m êm e chose à faire p arm i
les jeunes. C om m e l’a d it une sœur après
que les jeunes avaient ch an té : «Je voyais
bien que les petits pensaient clairem ent :
«U n jo u r je serai là-h au t aussi».
□
ca/v/ar m r/vn s/i
L’avertissement
par Fenton Whitney
d’après le récit de Mary Noël Rigby
J ’avais un peu peur d ’atteindre le p ro ­
m o ntoire de pierre rouge où mes che­
vaux se reposeraient et où je déjeunerais
car Q uenho, un Indien renégat, pouvait
s’y cacher. N ous étions en 1925 et l’a r­
gent était rare. J ’avais souvent pris la
ro u te de St T h o m as en direction des
m ontagnes de Bunkerville avec m on
ch ariot, tra n sp o rta n t des poteaux de cè­
dre afin de gagner un peu d ’argent.
Les indiens P aiute étaient paisibles,
m ais Q uenho était un renégat et n ’obéis­
sait à personne. Les h ab itan ts de la ré­
gion le craignaient parce q u ’il les avait
attaq u és récem m ent. J ’étais nerveux et
le vent violent de février me d o n n ait
froid.
Ce m atin-là m a fem m e, Lettie,
m ’avait dit au revoir en p leurant. Elle
tenait no tre fille dans ses bras. «F enton,
s’il te sem ble voir un Indien, fais faire
dem i-to u r aux chevaux et ren tre à la
m aison. Je sais que n o u s avons besoin
d ’argent, m ais nous avons encore plus
besoin de toi.»
J ’avais prom is de le faire et à présent,
en reg ard an t les m ontagnes, je me de­
m andais si j ’avais été bien avisé de faire
ce voyage. Je pensais à la m aison que
j ’allais co n stru ire p o u r m a fam ille et cela
me fit avancer. Les vingt familles m o r­
m ones de St T h o m as travaillaient d u r à
cultiver la terre et à élever d u bétail.
J ’aim ais ce village et les gens resp ecta­
bles qui y h ab itaien t ; je décidai d ’en faire
un lieu paisible et sûr p o u r les m iens et
p o u r les autres enfants qui, je l’espérais,
viendraient d an s n o tre foyer.
La m ontée était lente et les chevaux
respiraient avec difficulté. Ils furent
contents de se reposer et de m anger leur
avoine. Je regardai la ro u te p o u r voir s’il
y avait des em preintes récentes, et je
cherchai au loin un signe de vie qu elco n ­
que. Le p etit feu que j ’avais allum é à
l’abri du g ran d rocher rouge me réch au f­
fa, m ais je ne pus pas me d éb arrasser de
la peur de Q uenho qui m ’avait envahie.
En me p ré p a ra n t à rep artir, je posai
m on m atérial de couchage sur le baril
d ’eau et rem is les harnais. À cette ép o ­
que de l’année, un m atériel de couchage
com posé d ’un duvet et de couvertures
était abso lu m en t nécessaire. J ’avais une
m arm ite qui, chauffée d ans les cendres
du feu de cam p, me p erm e tta it de m a n ­
ger chaud. D ans m a cantine, il y avait de
la farine et du levain p o u r faire des bis­
15
cuits, de la m olasse d u sud de l’U tah
p o u r les en recouvrir, des fruits secs et du
porc. J ’étais bien équipé.
J ’avais cependant to u jo u rs peur et,
av an t de grim per une pente escarpée, je
regardai à n ouveau dans toutes les direc­
tions. Je ne vis rien, m ais j ’étais aux
aguets en d én o u a n t les rênes et en sif­
flant p o u r que les chevaux se m ettent en
route. U n nuage de fum ée suivit les
roues du chariot. Est-ce que des yeux
hostiles me regard aien t p énétrer d ans les
m ontagnes isolées? Le bleu du ciel et les
nuages blancs sem blaient paisibles.
P o u rta n t le vent violent an n o n çait que la
nuit serait vraim ent froide. Je priai avec
ferveur p o u r être protégé. Puis j ’entendis
un long sifflem ent aigu qui perçait l’air.
J ’arrêtai les chevaux. D ans cette ca m p a ­
gne inhabitée, on avait l’h ab itu d e d ’a tti­
rer l’atten tio n de q u elq u ’un en sifflant
vivem ent. Je ne vis personne, bien que
j ’eusse observé attentivem ent les envi­
rons. J ’attac h ai les rênes, je descendis du
c h ario t et j ’allai au b o rd du ravin. Là, au
fond, je vis m on m atériel de couchage,
qui était tom bé de dessus le baril d ’eau.
J ’avais si peur que j ’avais oublié de le
ranger. Il m ’au ra it été très difficile de
passer la n uit dans les m ontagnes sans
lui. Q uelqu’un le savait et m ’avait arrêté.
A près avoir récupéré le m atériel, je
m ontai sur le h au t p ro m o n to ire, m ais je
ne vis personne et je n ’entendis plus rien.
Je com pris lentem ent que le sifflem ent
devait venir du ciel, et le cœ ur rem pli de
gratitude, je reto u rn ai au chariot. Je
n ’avais plus peur, j ’étais paisible et je
ressentais une paix «qui surpasse toute
intelligence». Je savais que le Seigneur
veillait sur moi. Il voit toutes les h iro n ­
delles qui to m b e n t de m êm e que to u t
m atériel de couchage.
Ce soir-là, le vent léger qui soufflait
16
dans les arbres de la m o n tag n e accom ­
p ag n ait le ch a n t de m on cœ ur p en d an t
que j ’installais m on m atériel de co u ch a­
ge sur les branches de cèdre. Les étoiles
se p enchèrent p o u r m u rm u rer «D ieu est
proche». Je ressentis la paix du SaintE sprit et le tém oignage de l’am o u r divin.
□
«Il y a des prophètes
aujourd’hui ! » me
dit-elle
par Rosalind Jones
Je travaillais la nuit à l’h ô p ital q u an d
j ’entendis p arler de l’Évangile p o u r la
prem ière fois. U n soir, un groupe d ’em ­
ployés p arla de religion : chacun était
convaincu que son Église était d ans le
vrai, bien que to u t le m o nde crû t à des
doctrines différentes. Je savais q u ’ils ne
po u v aien t pas tous avoir raison, m ais je
leur dis q u ’à m on avis, le fait d ’a p p a rte ­
nir à une Église ou à une au tre n ’avait
aucune im portance, ta n t q u ’on croyait
en D ieu et au C hrist.
J ’étais une p ro testan te p ratiq u an te
depuis quinze ans, et je tentais de vivre
tous les enseignem ents de la Bible tels
que je les com prenais. U n jo u r, notre
p asteu r dit que D ieu ne se révélait plus
p ar l’interm édiaire de prophètes, mais
seulem ent grâce aux Écritures. À ces
m ots, l’E sprit me p arla si fort, q u ’il me
sem bla que les autres aussi pouvaient
l’en tendre : «Ce n ’est pas vrai.» Je ne
savais ce que cela signifiait, je n ’en ai
donc parlé à personne.
Puis, lors de cette conversation à l’h ô ­
pital, une infirm ière courageuse osa dire
que l’Église m o rm o n e était dans le vrai
parce q u ’elle avait un p rophète à sa tête.
«U n prop h ète à cette époque?» pensai-je
avec d édain et je lui dis que je n ’y croyais
pas.
«Je peux le prouver», répondit-elle. Et
elle m ’a p p o rta le Livre de M orm on.
J ’étais fo rt surprise p ar ce que je lus et,
au cours de m a lecture, je sentis une
chaleur dans la poitrine, la m êm e que
j ’avais q u an d je lisais la Bible. Q uan d je
lus l’ex h o rtatio n de M oroni, qui disait
de d em an d er à D ieu, le Père éternel, si ce
livre était véridique, je décidai de le faire.
Je n ’avais ja m ais pensé que le Seigneur
se souciait assez de m oi p o u r me le faire
savoir. Je posai la question parce que je
croyais en D ieu et en Jésus.
C ette nuit-là, je vis en rêve la Bible et
les plaques d ’or. Ces dernières brillaient
com m e le soleil. Je com pris que ces deux
docum en ts étaient véridiques, m ais que
les plaques étaient plus pures. Je m ’éveil­
lai avec un tém oignage. L ’infirm ière me
p rêta les D o ctrin e et Alliances, et après
l’avoir lu, je voulus être baptisée dans
l’Église qui avait reçu ta n t de vérités
dans cette dispensation.
J ’allais à une réu n io n m o rm o n e, ne
sach an t pas co m m en t serait reçue une
N oire, car p o u r a u ta n t que je le sache,
c’était une Église de Blancs. Je m ’y ren ­
dis seulem ent parce que je savais que
c’était la vérité. T o u t le m onde fut am i­
cal et chaleureux.
D eux sœurs m issionnaires me présen­
tèrent les six discussions, m ais m on m ari
ne voulut pas que je sois baptisée parce
q u ’il ne co m p ren ait pas ce qui avait
changé dans m a vie. J ’étais déchirée, car
je connaissais la véritable Église du C h ­
rist, m ais je ne pouvais pas y adhérer.
H uit m ois après environ, je décidai de ne
plus aller à l’Église p ro testan te. Je v o u ­
lais jeûner, prier et co n trib u er à l’Église
m orm one, m êm e si je n ’étais jam ais
baptisée.
Près d ’un an après, u n dim anche de
jeûne, m on m ari me d it q u ’il me d o n n ait
son accord p o u r que je sois baptisée. Ce
jo u r-là, ainsi que le jo u r où je fus b a p ti­
sée, furen t les deux plus beaux jo u rs de
m a vie. Je serai to u jo u rs reconnaissante
p o u r l’infirm ière qui me d o n n a un Livre
de M orm o n . Elle m ’a mise sur le chem in
de la vie éternelle, et je sais que si je suis
fidèle et en dure ju sq u ’à la fin, j ’au rai une
place dans le ro y au m e de D ieu.
□
LA CHASTETÉ,
PRINCIPE POUR OBTENIR
DE LA PUISSANCE
par Steve Gilliland
18
V '/J Û
L’ami
12/1980
Message de Noël de la Première Présidence
Jésus aussi a été
un petit enfant
En cette joyeuse période de Noël,
nous célébrons la naissance de Jésus
de Nazareth. L’histoire de cette nais­
sance est bien connue ; l’histoire du
sacrifice de notre Sauveur est inspi­
rante pour tous. Mais, peut-être
malheureusement pour nous, nous
ne savons pas grand-chose sur sa
jeunesse. Néanm oins, à cause de no­
tre connaissance de sa vie adulte,
nous pouvons imaginer le jeune
garçon grandissant.
En lisant les Écritures, nous ap­
prenons que lorsqu’il n ’était qu’un
petit enfant, des anges veillaient sur
Jésus, et que ses parents terrestres
furent divinement guidés. U n mes­
sage angélique leur fut adressé au
sujet de la sécurité de leur fils, leur
disant que le roi Hérode avait un
plan m eurtrier. L’ange dit :
«Prends le petit enfant et sa mère,
fuis en Egypte, et restes-y jusqu’à ce
que je te parle ; car Hérode cherche­
ra le petit enfant pour le faire périr»
(M atthieu 2:13).
Lorsque la m ort d ’Hérode fut an­
noncée et que le danger était passé,
l’ange revint, et dans un autre rêve il
dit à Joseph, le gardien aim ant:
«Prends le petit enfant et sa mère,
et va dans le pays d ’Israël» (M at­
thieu 2:20).
Q uand la famille revint en Palesti­
ne, elle avait encore un peu de crain­
te à l’esprit, l’ange revint et les guida
en Galilée. Et les Écritures nous di­
sent que là «l’enfant croissait et se
fortifiait. Il était rempli de sagesse,
et la grâce de Dieu était sur lui».
Jésus vécut à N azareth, située
près du somm et d ’une colline très
escarpée. C ’était un endroit très inté­
ressant où grandir, et Jésus eut sans
aucun doute toutes sortes d ’expé­
riences qui le préparèrent à son ave­
nir magnifique. Du sommet de la
1
colline Jésus a peut-être vu les routes
militaires et commerciales grouil­
lant de vie, de m ouvem ent et de
commerce. Le versant de la colline
était semblable à un précipice.
A yant été courroucés par ses ensei­
gnements, les habitants de la ville de
Jésus essayèrent un jour de le préci­
piter en bas, mais il échappa à leur
emprise.
Probablem ent, il ne vivait pas à
plus de 25 kilom ètres de la mer de
Galilée, où il avait vraisemblable­
m ent appris beaucoup de choses sur
les nuages, les tempêtes, les vagues,
le sable, les rochers, les barques et les
bateaux. La mer M éditerranée ne se
trouvait guère plus loin. Là aussi il a
pu voir des bateaux, des marées, des
vagues et des courants encore plus
grands, et toutes les choses dont il a
parlé de manière si éloquente dans
les sermons qu’il donna plus tard.
Lorsqu’il était petit garçon, Jésus
avait pu escalader les pentes du
m ont Tabor et il connaissait peutêtre bien l’endroit où il conduisit
trois de ses apôtres quelques années
plus tard. Escalader le m ont Tabor
était réelement difficile, mais c’était
un objectif qu’un jeune garçon tro u ­
vait peut-être irrésistible.
Jésus a pu également aller à pied
de N azareth jusq u ’au Jourdain où il
y avait de nom breux anim aux vi­
vants dans les buissons et la végéta­
tion saisonnière. Il observait proba­
blement des nids où se trouvaient
des œufs. Il avait sans doute vu des
renards et les avait regardé s’enfuir
dans leur tannière. Il connaissait
également l’herbe des champs. Il
2
connaissait les granges où la nourri­
ture était emmagasinée. Il connais­
sait le dur labeur des hom mes et des
femmes. Jésus grandit dans la m ai­
son d ’un bâtisseur, et il connaissait
les éclats de bois, les poutres et les
mesures.
Jésus alla probablem ent pêcher
tout seul de nombreuses fois, et il
aidait M arie à faire du pain. Il savait
ce qu’étaient les épines et en retira
probablem ent beaucoup de ses
pieds. Il savait ce qu’étaient les fi­
gues et les chardons. Toutes ces cho­
ses faisaient certainem ent partie de
sa vie. Donc quand il en parlait, les
gens savaient qu’il connaissait tout
cela.
Jésus connaissait très certaine­
m ent les m outons et l’im portance
qu’ils avaient pour le peuple. Il avait
vu des m outons sans berger errer et
se perdre. Il dit à ceux qui le suivi­
rent : «Vous êtes mes brebis, et vous
êtes comptés parm i ceux que le Père
m ’a donnés» (3 Néphi 15:24).
À nous tous il a déclaré : «Je suis le
bon berger. Le bon berger donne sa
vie pour ses brebis» (Jean 10:11).
En cette période où nous ouvrons
nos cadeaux et chantons de joyeux
chants de Noël, nous nous souve­
nons que nous célébrons la naissan­
ce de notre Berger qui nous fit le plus
grand de tous les dons, celui de sa
vie.
Vous, garçons et filles, vous êtes
ses agneaux. Vous, qui êtes m ainte­
nant des enfants comm e Jésus l’a
été, vous avez notre am our, nos priè­
res et nos bénédictions en cette pé­
riode de Noël 1980 et toujours. □
par Sherrie Johnson
Le sol était couvert de neige, et il y
avait des décorations partout. On
entendait de la musique de Noël à la
radio ; les gens souriaient, riaient et
criaient : «Joyeux Noël!» Mais cette
année il y avait une joie supplém en­
taire pour Breana qui dit à sa mère :
«Je ne peux plus attendre !»
Sa mère rit : «Tu dis cela tous les
ans, mais tu y arrives quand même.«
- Mais cette année, c’est différent!
s’exclama Breana. Cela fait neuf
longues années que je désire être
sœur, et m aintenant cela va arriver
pour Noël.
-Le bébé pourrait naître après
Noël, répondit sa mère pour la
taquiner.
- N on, dit Breana avec confiance.
Ce Noël je serai finalement la sœur
de quelqu’un.
Sa mère prit Breana dans ses bras.
- Je suis contente que tu sois si
heureuse.
- Je donnerai à m anger au bébé et
je changerai ses couches. Je serai la
meilleure garde de bébé du monde
entier! prom it Breana.
- J ’en suis sûre. M am an lissa les
boucles brunes de sa fille en se diri­
geant vers l’évier de la cuisine pour
préparer le dîner. Breana s’assit à la
table et l’observa. Elle se souvenait
de la grâce et de la minceur de sa
mère. M aintenant elle était grosse et
elle se déplaçait lourdem ent dans la
pièce. Parfois elle s’arrêtait de tra ­
vailler pour se frotter les reins.
Le regard de Breana erra jusqu’à
ce qu’il s’attache à la crèche en pa­
pier qu’elle et sa mère avaient soi­
gneusement découpée et arrangée
sur le buffet. Joseph était penché sur
M arie comm e s’il essayait de la pro­
téger. M arie était assise sur une bot­
te de paille tenant tendrem ent le
bébé dans ses bras. Les bergers sem­
blaient avoir peur de s’approcher,
s’efforçant pourtant d ’être aussi près
qu’ils l’osaient. Breana pensait
qu’elle pouvait presque les voir
avancer lentement pour mieux voir
le précieux bébé.
- Veux-tu de la salade au dîner?
M am an interrom pit les pensées de
Breana.
3
-Oui, répondit Breana, puis-je
t ’aider à la préparer?
- Bien sûr.
Breana alla près de sa mère et se
mit à séparer les feuilles de la salade.
- Plus que quatre jours, dit m a­
man. Penses-tu réellement que le
bébé sera là avant Noël?
Le regard de Breana retourna vers
la crèche. Il y avait quelque chose de
tendre dans la manière dont Marie
regardait son bébé.
- Oui, dit lentement Breana, j ’en
suis sûre.
- J ’espère que tu as raison. M a­
m an soupira et se frotta à nouveau
les reins.
- Tu vas bien? dem anda Breana.
- Oui, répondit sa mère. Je suis
seulement un peu fatiguée.
- Va t ’asseoir, dit Breana. Je peux
finir la salade.
Sa mère se dirigea lentement vers
la table de cuisine. Breana l’obser­
vait se cram ponner lourdem ent à la
table, puis se laisser lentement des­
cendre sur la chaise. Elle doit avoir
mal, pensa Brena, et une fois de plus
elle regarda M arie dans la crèche.
4
- C om m ent penses-tu qu’elle a pu
faire tout ce chemin sur un âne? de­
m anda Breana.
- Qui?
- M arie, avant la naissance de Jé­
sus. C om m ent a-t-elle pu faire tout
ce voyage jusqu’à Bethléhem sur un
âne? Elle devait aussi être grosse et
se sentir mal à l’aise.
Une larme apparut au coin de
l’œil de sa mère.
- Je suis sûre que c’était dur pour
elle, répondit m am an exam inant la
crèche.
Pendant un long m om ent person­
ne ne parla. La larme de m am an
glissa sur sa joue où elle l’essuya de
la main.
- Je me sens si proche de M arie, de
Joseph et du petit enfant, dit Breana.
Plus proche que jam ais auparavant.
Je sais que cela va être le meilleur de
tous les Noëls.
C ’était presque le m atin quand le
père de Breana entra sur la pointe
des pieds dans sa cham bre et lui se­
coua gentiment l’épaule jusq u ’à ce
qu’elle ouvre les yeux.
- Breana, tu es sœur!
%
,
- Com m ent? Elle se retourna d ’un
bond et se frotta les yeux.
- Tu as un tout nouveau petit
frère.
Breana prit son père par le cou.
Enfin! Je suis finalement sœur!
Com m ent va m am an? Q uand
pourront-ils sortir de la m aternité?
Com m ent allons-nous appeler le
bébé ?
- Une minute, Breana chérie. Une
question à la fois. Ta mère va bien et
le docteur a dit q u ’elle pourrait reve­
nir à la maison la veille de Noël.
- C ’est form idable !
- Et ta mère demande si tu as des
suggestions au sujet du prénom .
C ’est facile, je pense q u ’on devrait
l’appeler Joseph.
Son père acquiesça de la tête en
réfléchissant.
- C ’est une bonne suggestion. Et
m aintenant, jeune fille, c’est encore
l’heure de dorm ir.
Papa quitta la pièce, mais Breana
était trop excitée pour dorm ir. Fina­
lement elle alla sur la pointe des
pieds dans la cuisine et allum a la
petite lumière au-dessus de la cuisi­
nière. Cela semblait donner à la crè­
che sur le buffet une apparence lum i­
neuse et irréelle. «J’ai tant attendu
pour être sœur», murmura-t-elle.
«Mais ce bébé-ci le m onde entier
l’attendait.»
Breana s’approcha de la crèche,
suivit du doigt le contour du minus­
cule bébé et examina une fois de plus
le visage de Marie. «Tu as dû être la
première personne sur terre à aimer
Jésus», dit-elle doucement. «Et je
vais être l’une des premières person­
nes sur terre à aimer notre nouveauné.»
Breana repassa son doigt sur les
langes du bébé et faisant cela une
pensée la frappa, la fit presque tres­
saillir. Elle sourit : J ’ai toujours at­
tendu de devenir sœur, mais c’était
déjà le cas et je ne l’avais pas réalisé !
murmura-t-elle.
Elle regarda encore le bébé dans
les bras de Marie, puis elle éteignit la
lumière et retourna au lit.
Les deux jours suivants semblè­
rent interminables, mais enfin ce fut
la veille de Noël. Breana et son père
allèrent à l’hôpital pour chercher
m am an et le bébé.
Sa mère em brassa Breana sur la
joue et dem anda : «Veux-tu tenir
Joseph?»
- Joseph? s’écria Breana.
- Quel meilleur nom pour un frère
né à Noël! dit son père en souriant.
Breana tendit les bras et sa mère y
posa doucement le bébé. Un senti­
ment de chaleur et d ’am our l’enva­
hit. «Cela fait tant de bien d ’être
sœur», dit-elle. Avec soin elle tira la
couverture pour découvrir le visage
rouge et bouffi de Joseph et lui
sourit.
«Qu’il est beau !» s’exclama-t-elle.
Elle savait déjà qu’elle l’aimait. Elle
sentait déjà qu’elle l’avait toujours
connu.
Tout à coup, elle se rendit compte
qu’on passait «Douce nuit, sainte
nuit» à la radio dans la voiture. Elle
se souvint de la crèche et de Marie
tenant son bébé, un bébé qui était
aussi son frère! Et dont ils célébre­
raient l’anniversaire demain.
□
5
Supposez que vous ayez vu des oies
p o rta n t des chaussures, des vaches avec
des lunettes de soleil ou un âne avec deux
paires de p antalons. Le croiriez-vous? Si
vous pouviez p arc o u rir le m onde vous
pourriez voir de telles scènes et b ea u ­
coup d ’autres. E t de plus, bien que cela
soit a m u san t à voir, il y a une raison
valable p o u r ces étranges habits
d ’anim aux.
L a P ologne est l’u n des endroits où
vous pourriez voir une scène étrange ; il y
en a aussi d ans d ’autres partie de l’E u ro ­
pe. D e n om b reu x ferm iers en P ologne ne
sont pas assez riches p o u r acheter un
c a m io n ; et m êm e s’ils en avaient un,
l’essence est tro p chère. Q uan d c’est le
m om ent d ’em m ener les oies au m arché,
Exploration
Des
vêtements
pour les
animaux
par Murray T. Pringle
celles-ci d oivent faire to u t le chem in en
m a rch an t! C o m m e il y a souvent des
grandes distances à p arc o u rir sur de
m auvaises ro u tes en tre la ferm e et le
m arché, le ferm ier p rép are ses oies p o u r
le voyage en co m m en çan t p a r leur m et­
tre des chaussures. Il est sim ple de ch au s­
ser des oies et cela ne coûte presque rien.
O n fait piétiner les oies d an s du g o u d ro n
m ou et puis d an s du sable. Le sable g o u ­
d ro n n é se colle à leurs p attes palm ées,
fo rm a n t une cro û te dure. Ceci leur p er­
m et de p arc o u rir de longues distances
entre la ferm e et le m arché sans se blesser
les p attes !
P o u rq u o i une vache aurait-elle besoin
de p o rte r des lunettes de soleil? L a p lu ­
p a rt n ’en p o rte n t pas, m ais certaines des y
vaches qui vivent d an s les steppes de la
R ussie en ont. D an s ces régions la neige
recouvre le sol six m ois de l’année, et le
bétail a du m al à tro u v er des touffes
d ’herbe à m anger car elles so n t rares et
p resq u ’entièrem en t cachées p a r la co u ­
che de neige. C o m m e si cela n ’était pas
suffisam m ent difficile, le reflet du soleil
6
sur la neige éblouit les anim aux qui ont
du m al à voir. Ils devaient faire con fian ­
ce à leur m useau ju sq u ’à ce que quel­
q u ’u n se soucie de leur co ndition et déci­
de que quelque chose devait être fait
p o u r aider ces pauvres créatures.
L a solution, bien entendu, était des
lunettes som bres. M ais co m m en t m ettre
à une vache des lunettes qui tie n d ro n t et
ne g êneront pas, et sans que l’anim al
essaye de les a rrac h er? Il fallut un cer­
tain tem ps p o u r résoudre ce problèm e,
m ais une solution fut finalem ent tro u ­
vée. M ain ten an t, de nom breuses vaches
d ans les steppes p o rte n t des lunettes de
soleil et l’éblouissem ent p ar la neige n ’est
plus un problèm e.
Enfin, avez-vous ja m ais vu un âne
p o rta n t des p an talo n s? V ous le verriez si
vous visitiez l’île de Ré au large de la côte
ouest de la F rance. Ces anim au x qui
trav aillent dans les cham ps de légum es
et les vignes de ces endroits p o rte n t des
p an talo n s depuis de n om breuses années.
E t com m e un âne à q u atre pattes, il lui
fau t bien sûr deux paires de p an talo n s !
Ce costum e inhabitu el est p o rté p o u r
une raison très p ratiq u e. D ’in n o m b ra ­
bles insectes infestent les plages de l’île,
m ais ils ne p euvent pas p iq u er à travers
des p an talo n s !
Les fem m es des ferm iers fab riq u en t
chaque p aire de p an talo n s p o u r âne avec
des jam b es séparées et des co rd o n s a tta ­
chent ces ja m b es de p an talo n s au corps
de l’anim al. Ces «vêtem ents p o u r âne»
sont faits de n ’im p o rte quel tissu d isp o ­
nible et ils so n t parfois très colorés. Im a ­
ginez une paire de p an talo n s à rayures et
une au tre à carreau x portées en m êm e
tem ps !
A lors la p ro ch ain e fois que vous en­
tendrez parler, ou que vous lirez une
histoire d ’oies p o rta n t des chaussures,
de vaches avec des lunettes ou d ’ânes
habillés avec des p an talo n s am u san ts,
vous saurez que c’est vrai. E t vous saurez
aussi que q u elq u ’u n fut assez intelligent
et gentil p o u r essayer de rendre la vie de
nos am is an im au x u n peu plus
confortable.
□
7
Amusons-nous
48 \
45 46 "47
44.
16.
^
Illustré par Howard Boughner
41
0
40 39
•43
'17
33 -55
.32 54
"20 J.
14- -21
•N
°
59 -56
/ K L
13
"22
12- 25
1801
1877
Z
25
26
•27
O
24
.10
1
B righam Y oung, deuxièm e président de l’Église de
Jésus-C hrist des Saints des D erniers Jours, succéda à
Joseph Sm ith, fo n d ate u r de l’Église, qui fut tué à C a r­
tilage (Illinois). Il fut choisi com m e dirigeant du peuple en 1844
et soutenu com m e président de l’Église le 27 décem bre 1847.«
/N
Eli une minute p a r O. J. R o b e rtso n
i i
4
A.
E t vous
parliez de
paresse !
> - ‘
F aites c o rresp o n d re les capitales et leur île ou pays respectif
a. Indonésie
1. Q uezon
b. Philippines
2. T okyo
c. B ah am a
3. W ellington
d. Ja p o n
4. J a k a rta
e. N ouvelle-Z élande
5. N assau
Ce principe p o sitif nous perm et de
nous connaître, d ’o b tenir de la puissance
spirituelle, d ’édifier des ra p p o rts d u ra ­
bles et de nous rap p ro ch e r de Dieu.
Les personnes qui travaillent avec des
jeunes savent q u ’il est co u ra n t d ’enten­
dre cette rem arq u e : «M es p aren ts et mes
instructeurs me disent sans cesse que la
sexualité est un péché. N ’y a-t-il rien à
dire de po sitif à ce sujet?»
Les saints des derniers jo u rs peuvent
rép ondre
positivem ent!
L ’Évangile
nous d o nne une perspective nette et sai­
ne de la chasteté. C ela est évident quand
on com pare les enseignem ents de
l’Évangile à ceux du m onde.
P ar exem ple, les religions des hom m es
o n t déclaré que le corps est m auvais et
que l’esprit d o it se b attre p o u r le co n trô ­
ler et se libérer de son em prise. L ’É v an ­
gile rétabli affirm e le co n traire : le corps
est une bénédiction. N ous som m es ve­
nus sur terre p o u r avoir un corps afin de
p o u voir co ntinuer à progresser. Sans lui,
nous ne pouvons pas recevoir une pléni­
tu d e d ejo ie (voir D .& A. 93:33-35). Sans
lui, nous serons des esclaves (voir Joseph
F. S m ith — V ision de la réd em p tio n des
m o rts 1:50). L ’Évangile enseigne que
nous som m es exaltés avec n o tre corps, et
non m algré lui.
Paul dit la m êm e chose : «Celui qui se
livre à l’im pudicité pèche contre son p ro ­
pre corps» (1 C orinthiens 6:18).
Voici u n au tre enseignem ent erroné :
Les ra p p o rts intim es du m ariage sont un
m al nécessaire. P o u rta n t, de tels ra p ­
p o rts, q u an d on est en accord avec les
co m m an d em en ts de D ieu et avec l’E s­
prit, nous enrichissent. Le président
K im ball a dit que les rap p o rts co n ju ­
gaux étaient bons (L 'É to ile , m ars 1976,
pp. 1-3). «Le sexe peut être un serviteur
ad m irable m ais aussi un m aître terrible :
. . . il peu t être une force créatrice plus
puissante que n ’im p o rte quoi d ’au tre
dans le d o m ain e de l’am o u r, de la ca m a­
raderie et du bonheur» (Spencer W.
K im ball citan t Billy G ra h am , L 'É toile,
a o û t 1974, p. 338).
Voici un troisièm e enseignem ent e rro ­
né : l’hom m e est m auvais p a r n atu re à
cause de son corps. C ep en d an t les É cri­
tures contredisent ceci. Elles disent que
les hom m es deviennent «charnels, sen­
suels et diaboliques» u n iq u em en t qu an d
ils suivent S atan (voir M oïse 5:13 et D .&
A. 20:20).
Le roi B enjam in explique cela claire­
m ent. «L ’ho m m e . . . est l’ennem i de
D ieu . . . à moins q u ’il ne se rende aux
persuatio n s du Saint-E sprit» (M osiah
3:19).
En vérité, la chasteté est une grande
vertu : «l’hom m e an im al ne reçoit pas les
choses de l’E sprit de D ieu, car elles sont
une folie p o u r lui, et il ne peu t les co n n aî­
tre, parce que c’est spirituellem ent q u ’on
en juge» (1 C orinthiens 2:14). En consé­
quence, il n ’y a que les personnes qui o nt
l’E sprit qui co m p ren n en t ce qui est spiri­
tuel. C ’est p o u r cela que le m onde ne
co m p re n d ra ja m ais to u t à fait p o u rq u o i
nous vivons la loi de chasteté. T outefois,
les saints des derniers jo u rs le co m p ren ­
nent à sa ju ste valeur.
Cela nous donne de la fo rc e et développe
notre compréhension
Le président D avid O. M cK ay a dit
que «être conscient d ’une victoire sur
soi-m êm e» est un élém ent nécessaire de
la spiritualité (Im provem ent Era, décem ­
bre 1969, p. 31). La m aîtrise et la
connaissance de soi sont deux grandes
bénédictions qui découlent de la ch aste­
té. L a lettre de la loi de chasteté, c’est
d ’avoir des rap p o rts sexuels u n iq u em en t
19
S’efforcer d ’acq u érir consciem m ent la
avec son conjoint, l’hom m e ou la fem m e
m aîtrise de soi nous p erm et de nous
que l’on a épousé légalem ent. T outefois,
l’esprit de la loi est beaucoup plus im ­ connaître. E n définissant m on c o m p o r­
tem ent, je co m p ren d s m ieux le genre de
p o rtan t. Il exige que tous les désirs
p ersonne que je suis en ce m om ent. L a
sexuels soient sacrés ainsi que to u t
m esure d o n t je garde l’alliance de la
co m p o rtem en t qui y est lié. A voir des
chasteté
m o n tre aussi généralem ent à
désirs physiques n ’est pas m auvais. M ais
quel p o in t je suis fo rt ou faible dans
s’ap p esan tir sur eux est m auvais. C ’est
d ’autres dom aines, et cela m ’indique à
de la concupiscence, la recherche de
quel p o in t je suis attach é réellem ent aux
quelque chose qui fait du to rt sur le plan
idéaux célestes. D ’au tre p art, au lieu de
spirituel.
faire face et de réso u d re des sentim ents
L a conscupiscence d éto u rn e no tre a t­
gênants, com m e la solitude ou l’im pres­
tention de ce qui est p ro d u ctif spirituelle­
sion de ne pas être à la h au teu r, S atan
m ent et nous pousse vers des pensées et
aim erait q u ’on les fuie p ar le biais de
des actions qui nous fo n t du tort. C ’est
l’im m oralité. C ep en d an t, de tels éch ap ­
une drogue m entale qui nous déto u rn e
p ato ires so n t tem p o raires, et la personne
d ’objectifs à long term e. Elle peut nous
cherche donc à fuir de plus en plus so u ­
m ener à sacrifier to u t ce qui est valable
vent, to u jo u rs sans succès. R ésu ltat : Sa­
p o u r une expérience m om entanée et ne
tan la m ène à de plus g rands bouleverse­
nous laisser rien d ’au tre que du chagrin
m ents à cause du m an q u e de chasteté.
et des bouleversem ents.
Ê tre chaste d em an d e d ’être m aître de
Q ue faut-il faire si une personne, à
soi.
E n ac q u éran t le co n trô le de m oicause d ’habitudes antérieures, a des dé­
m êm e, je me suis ren d u co m p te que
sirs im m o ra u x ? O n applique le m êm e
j ’avais une p erso n n alité propre. J ’ai dé­
principe : la présence de désir n ’indique
couvert que je dois éviter certains films,
pas le péché. Ce qui com pte, c’est ce
certains livres, certaines situations. Bien
q u ’on fait de ce désir. Est-ce q u ’on lui
que d ’au tres p réten d en t q u ’ils ne sont
perm et de nous enflam m er, ou est-ce
pas dangereux, ce n ’est pas le cas p o u r
q u ’on le reconnaît, puis est-ce q u ’on le
moi. P arfois, je me suis d it que puisque
rejette com m e les autres sentim ents et les
d ’autres po u v aien t voir ces films, lire ces
autres pensées q u ’on ne désire pas en tre­
livres et vivre ces situ atio n s sans être
tenir? Le président K im ball nous a dit
lésés, je pouvais le faire égalem ent. M ais
que m êm e les personnes tentées p a r l’h o ­
m osexualité ou d ’autres tendances a n o r­ j ’ai eu plus de pensées à co n trô ler, plus
d ’im ages m entales à supprim er. Je v o u ­
m ales peuvent, avec de la patience, de la
lais co n trô ler un feu et j ’ai découvert que
ferm eté et de la foi, co n trô ler de tels
j ’ajoutais du com bustible. P o u r m ieux
désirs, perm ettre à des désirs norm au x
co m p ren d re
la chasteté, j ’ai dû
de voir le jo u r et de prendre la place de
co
m
p
ren
d
re
et
faire face à mes pro p res
ceux qui ne l’étaient p a s .1 En ta n t que
co m p o san tes spirituelles. J ’ai dû déci­
conseiller et en ta n t q u ’évêque, j ’ai vu
der, avec l’aide de l’E sprit, où je devais,
cela se pro d u ire bien des fois.
m oi, m ’arrêter.
L a connaissance de soi qui a la plus
i S pencer W. K im b all, L ettre à un ami
grande
valeur n ’est pas celle que nous
(PB C T0758 F R )
20
avons en réfléchissant, m ais celle que
n ous ressentons p ro fo n d ém en t en fai­
san t face aux nom b reu x stim uli que la
télévision, les jo u rn au x , la radio et la vie
nous im posent. C ette connaissance de
soi exige q u ’on ait la foi et q u ’on sache ce
q u ’on veut m algré les difficultés, q u ’on
ait de la force, ce qui se p ro d u it q u an d on
se libère de la tentatio n . O n est content
d ’être m aître de soi !
A u sens fort, la chasteté, c’est co n trô ­
ler nos désirs et n o tre co m p o rtem en t
sexuels et acquérir la m aîtrise de soi dans
to u s les dom aines liés à la sexualité.
L a chasteté est aussi une grande force
p o u r édifier de bons rap p o rts. D u ra n t la
période où ils so rten t ensem ble, les co u ­
ples chastes passent leur tem ps à se
co m prendre, à co m m u n iq u er et à s’éva­
luer l’un l’au tre judicieusem ent, au lieu
de fuir la réalité en ay an t des rap p o rts
intim es inconvenants. L a chasteté per­
m et au couple d ’édifier des liens qui sont
p otentiellem ent éternels.2 Elle donne
une perspective correcte à une puissance
co n traignante. Le m onde donne la p rio ­
rité à la sexualité. L a chasteté nous p er­
m et de la voir com m e l’une des facettes
du m ariage.
Le m onde dit égalem ent que le désir
d o it d ’ab o rd nous satisfaire personnelle­
m ent. Ceci peu t m ener à des rap p o rts
basés sur l’égoïsme. O n d o it m ettre l’ac­
cent sur le fait de d o n n er et non de
prendre.
L a chasteté m et les besoins spirituels
au-dessus de la satisfaction personnelle,
elle accentue le fait de d o n n er et non
celui de recevoir. Elle exige la m aîtrise de
soi p ar am o u r p o u r son co m pagnon.
A im a a reco m m an d é à son fils de « b ri­
der toutes (ses) passions, p o u r (q u ’il
puisse) être rem pli d ’am our» (A im a
38:12).
Le président K im ball a déclaré que les
rap p o rts sexuels avaient deux fonctions :
faire n aître des enfants et exprim er «cette
sorte d ’am o u r entre m ari et fem m e qui
en fait une vraie unité» ( V Étoile, ao û t
1974, p. 338). Il a dit ailleurs : «N ous ne
connaissons aucune directive du Sei­
gneur disan t que l’expérience sexuelle
entre m ari et fem m e d o it se lim iter to ta ­
lem ent à la p ro créatio n , m ais d ’A d am à
nos jo u rs nous tro u v o n s b eaucoup d ’in­
dications m o n tra n t que le Seigneur n ’a
ja m ais pris aucune disposition p o u r p er­
m ettre la prom iscuité sexuelle» (L 'É to i­
le, m ars 1976, pp. 2-3).
Ces deux fonctions nous éclairent sur
la façon d o n t nous pouv o n s sanctifier
cette puissance d ans les lim ites établies
p a r le Seigneur. D ans les liens du m a ria­
ge, une attitu d e qui ignore ta talem en t les
besoins et la sensibilité du conjoint viole­
rait cette fonction sacrée. O n ajo u tera
que l’utilisation solitaire de cette pu is­
sance la d én atu re. Cela peut pousser
q u elq u ’un à se concentrer sur ses p ro ­
pres besoins, activer sa concupiscence et
dim inuer sa capacité de se m aîtriser.3
E ncore une fois, il s’agit d ’o b ten ir et non
de donner. O n d o it co m p ren d re q u ’un
couple qui est chaste av an t le m ariage
acquiert p ro b ab lem en t de bonnes a ttitu ­
des envers ce type de ra p p o rts après le
m ariage.
Le couple chaste v o u d ra s’afferm ir
m utuellem ent.
C ette
responsabilité
2 Steve G illilan d , « P laid o y er p sy chologique p o u r
la chasteté», L'Étoile, n o v em b re 1976, pp. 22-23.
3 Boyd K . P acker, Pour jeunes gens seulement
(PB A P0210 F R ).
Cela nous perm et dédifier des
rapports durables
21
l’em pêche de faire quelque chose qui af­
faiblira ou qui ten tera l’autre. L a p u deur
verbale et sur le plan de l’habillem ent
sert a u ta n t à p rotéger les autres et la
personne avec qui l’on sort que soimême.
Cela va bien au-delà des ra p p o rts p hy­
siques. Q uan d q u elqu’un est chaste et
fidèle sur tous les plans, il édifie des liens
riches et forts. L a chasteté m ontre
l’am o u r q u ’on p o rte à son com pagnon,
ainsi q u ’aux enfants qui naissent dans
l’alliance du m ariage et qui bénéficient
d ’exem ples sains dans une fam ille
éternelle.
Cela perm et de tisser des liens
plus solides avec Dieu.
Le président M cK ay a dit que «le che­
m in qui m ène à D ieu passe p ar le cœ ur de
l’hom m e». C o m m u n ier avec D ieu dé­
pend p ro fo n d ém en t des rap p o rts que
nous entretenons avec autrui. En co n tre­
partie, D ieu d oit guider nos rap p o rts
avec les autres afin q u ’ils deviennent
éternels.
L ’am o u r est le prem ier a ttrib u t divin
que nous puissions acquérir. T outefois,
si nous agissons avec égoïsm e, le SaintE sprit a u ra d u m al à nous aider, par
no tre faute. Q uan d nous renions son in­
fluence, les rap p o rts que nous avons
avec D ieu se détériorent, nous nous sen­
tons m al dans no tre peau, irrités. N ous
devenons égoïstes. E nsuite, com m e il
nous m anque cette grande force positive
— l’E sprit du Seigneur — nous som m es
pris p ar nos doutes et nos peurs, nous
avons des exigences envers nos p arte n ai­
res q u ’ils sont incapables de satisfaire, et
nous devenons ainsi de plus en plus in­
sensibles aux besoins de ceux qui nous
ento u ren t, p arten aire com pris. R ien ne
d étru it plus vite les liens que l’on a éta­
22
blis avec q u elq u ’un que ce genre
d ’atm osphère.
D ’un au tre côté, la chasteté p erm et au
S aint-E sprit de nous influencer et elle
renforce la confiance, d o n t dépendent
des liens durables. E n aim an t les autres,
nous aim ons n o tre Père céleste et son
Fils Jésus-C hrist. C ’est là les liens qui
c o m p ten t le plus (voir D.& A. 132: 24).
P o u r nous dévouer au Seigneur, nous
devons d ’ab o rd nous m aîtriser. Ê tre un
disciple dem an d e le co n trô le de soi.
A v an t de p o u v o ir vivre la loi de consé­
cratio n , où l’on do n n e to u t ce que l’on
possède au Seigneur, on d o it vivre la loi
de chasteté. P o u r vivre cette loi, on doit
ap p liquer les lois du sacrifice et de
l’obéissance. En faisant cela, no tre assu­
rance devient grande en la présence de
D ieu (D .& A. 121:45) et nous recevons
«la parole agréable de D ieu ; (nous fai­
sons) un festin de son am our» (Jacob
3:2). L a joie, la paix et la puissance que
cela p rocure est difficile à décrire. À ce
sujet, le président M cK ay a dit : «Sentir
ses capacités se développer et la vérité
gran d ir en soi est une expérience subli­
me» (Im provem ent Era, décem bre 1969,
p. 31).
N ous ne p o u rro n s jam ais co nnaître et
aim er D ieu to talem en t si nous ne vivons
pas le m êm e genre de vie que lui. Q uand
j ’étais plus jeune, je critiquais parfois les
dirigeants de l’Église et les décisions
q u ’ils prenaient. A près avoir été évêque,
je vois les choses sous un angle différent.
Je suis m oins tenté de critiquer, car je me
rends m ieux com pte des difficultés d ’un
évêque. De m êm e, q u an d nous ressem ­
blons à D ieu, nous le com prenons
mieux. Les liens que nous établissons
avec lui se resserrent. M osiah a dit q u ’en
servant D ieu nous nous rap p ro ch o n s
«de ses pensées et des désirs de son cœur»
(M osiah 5:13). Q uan d nous vivons
com m e lui, nous voyons les choses
com m e il les voit. L a chasteté, com m e
les autres principes de l’Évangile, nous
p erm et de le connaître, car elle favorise
des qualités spirituelles essentielles, telles
que la com préhension, la m aîtrise de soi,
l’am o u r et la com passion.
Q uan d je suis las de me b attre contre
les tentatio n s, je me rappelle que Jésus «a
été tenté com m e nous en toutes choses,
sans co m m ettre de péché» (H ébreux
4:15). Il a reçu un corps de chair q u ’il a
appris à m aîtriser. C om m e nous, il p o u ­
vait arriver à un p o in t de fatigue spiri­
tuelle (voir D .& A. 19:18). Il est certain
que S atan a fait son possible p o u r qu'il
pêche. Ainsi quelles que soient les diffi­
cultés qui m ’assaillent, je sais que Jésus a
p arc o u ru le m êm e chem in, il y a des
siècles. C om m e il com p ren d bien l’état
de la m ortalité, il peu t nous aider et nous
afferm ir.
N ous p o uvons lui être reconnaissants
éternellem ent, car lorsque nous confes­
sons et que nous délaissons nos péchés, il
ne s’en souvient plus (voir D .& A. 58:42,
43). Ils n ’a u ro n t pas d ’influence sur nous
à cause d u sacrifice expiatoire du S au­
veur. Quelle joie de savoir que nous p o u ­
vons être entièrem ent purifiés de nos
péchés !
En voyant le rôle vital que la sexualité
jo u e dans n o tre progression m ortelle,
nous com p ren o n s p o u rq u o i le Seigneur,
parce q u ’il nous aim ait, nous a do n n é la
loi de chasteté.
«Q uel niveau d ’excellence attein t celui
qui vit chastem en t !. Il m arche sans peur
. . . il est respecté . . . Le Seigneur l’aime,
car il est sans tache. Il sera exalté dans
l’éternité.»4
□
Steve Gilliland, directeur de FInstitut
de religion de l'université d É ta t de
Californie à Long Beach, a sept
enfants ; il est Févêque de la première
paroisse de Lakew ood.
4 D é cla ra tio n de la Prem ière Présidence d u 3
o c to b re 1942 citée p a r J.R . C lark , M essages o f
the First Presidency Sait L ake C ity, B ookcraft,
1975, pp. 174-77.
23
g
If
Et sans la charité
nous ne sommes rien
En v enant en T erre Sainte p o u r étu ­
dier six m ois, j ’étais ferm em ent d éterm i­
née à devenir une fem m e d ’une h aute
spiritualité en cet espace de tem ps. Le
plus im p o rta n t de mes objectifs était
d ’ap p ren d re à co nnaître le C hrist, m ais
co m m en t pouvais-je y arriver? Je me
trouvais d ans son pays natal, voyant les
cham ps où il avait m arché, et observant
la n atu re com m e il le fit p o u r ses p a ra b o ­
les. J ’appren ais à connaître le pays, m ais
ce n ’était q u ’u n début. Je voulais co n n aî­
tre le S auveur m ieux que lorsque j ’étais
arrivée.
A u cours des sem aines, je me mis à
travailler à tous les objectifs que je
m ’étais fixés. Je sentis l’E sprit brûler en
m oi tandis que j ’étudiais intensém ent les
É critures et que j ’écoutais mes instru c­
teurs ; m ais m on b u t précis, ap p ren d re à
connaître Jésus-C hrist, ne sem blait pas
se réaliser. Je décidai de m ’inscrire p o u r
observer et essayer de rendre service
dans quelques obscurs villages arabes.
N ous devions essayer d ’aider les h ab i­
ta n ts en m atière de n u tritio n , de santé et
d ’hygiène.
M a prem ière visite fut à un cam p de
réfugiés où je me suis occupée d ’une p eti­
te fille d ’un an pesant à peine cinq kilos.
T andis que je tenais ce p etit corps effrayé
et recroquevillé, m on cœ ur s’em plit de
24
|
H
tristesse et j ’avais envie de m ’écrier :
«D is-m oi ce que je peux faire p o u r toi, et
je le ferai!» L a m ère sem bla lire mes
pensées tan d is que je to u ch ais la m inus­
cule cheville et que je séparais les petits
orteils sem blables à ceux d ’une poupée.
Elle p rit son en fan t et la serra d o uce­
m ent d ans ses b ras p o u r lui faire épouser
la form e de son corps m aternel. T andis
que je les observais, je vis le visage du
bébé s’éclairer. P eut-être que d ans ce
foyer de brique, som bre et froid, sans
m êm e les biens indispensables à la vie, il
y avait l’a m o u r et l’espérance au sein de
la famille.
Assise là, je pensais que l’am o u r les
Je pensais que m es études
en Terre Sainte fe ra ien t
de m oi une fem m e de la
plus haute spiritualité.
M ais la leçon la plus im­
po rta n te, j e Fai apprise
dans une p e tite m aison
d u n obscur village arabe.
uns p o u r les autres est l’une des choses
les plus im p o rtan tes que nous puissions
avoir d ans la vie. C om m e Jésus l’a dit à
ses disciples :
«Je vous donne un com m an d em en t
nouveau : A im ez-vous les uns les autres ;
com m e je vous ai aim és, vous aussi,
aim ez-vous les uns les autres.
«À ceci to u s co n n a îtro n t que vous êtes
mes disciples, si vous avez de l’am o u r les
uns p o u r les autres» (Jean 13:34, 35).
Je pouvais peu à peu sentir le Sauveur
en trer dans m a vie.
T andis que nous continuions de p a r­
c o u rir les collines rocailleuses en te rras­
ses des villages arabes, j ’observais les
fem m es ra p p o rta n t sur leur tête l’eau de
la fam ille depuis les ruisseaux voisins.
C ’est une activité qui n ’a pas beaucoup
changé depuis l’époque de Jésus. L ors­
que nous nous approchions, les enfants
se rassem blaient et reg ardaient avec de
grands yeux les étrangers am éricains.
N os visites dans les foyers arabes
étaient to u jo u rs reçues avec une grande
hospitalité ; les villageois nous accueil­
laient très aim ablem ent. N ous pesions
les petits enfants, et j ’essayais de dire
b o n jo u r et merci d ans un arab e hésitant.
Q uan d m on regard croisait celui des vil­
lageois à ces m om ents-là, je m ’aperce­
vais que je com m ençais réellem ent à ai­
m er ces gens. J ’avais p o u rta n t encore un
peu de fierté. Je voulais me déb arrasser
com plètem ent de m a réserve et exprim er
m on am o u r grandissant, m ais m on cœur
était encore freiné.
À peu près à ce m om ent-là, j ’ai rem a r­
qué quelque chose de très intéressant à
p ropos de la jeu n e fem m e qui nous ser­
vait de guide arabe. T outes les fem m es
du village s’arrêtaien t et l’accueillaient
chaleureusem ent et, souvent, l’em b ras­
saient p o u r m o n trer leur affection et leur
25
am itié. Je lui dis : «Les gens ici vous ai­
«M ais la charité c’est l’am o u r p u r du
m ent beaucoup, n ’est-ce pas?»
C h rist . . .
Elle me rép o n d it d ’une voix très fer­
«. • ■priez le Père avec to u te l’énergie
me : «M aryan, c’est parce que je les aim e
du cœur, p o u r que vous soyez rem plis de
du fond du cœur.» Je ne répondis pas,
cet am o u r q u ’il a accordé à tous ceux qui
j ’acquiesçai sim plem ent. Elle sem bla
so n t les vrais disciples de son Fils, Jésuscom pren d re que je réfléchissais à ses
C hrist, afin que vous deveniez les fils de
paroles.
D ieu, et que, q u an d il p ara îtra, nous
U n jo u r nous som m es allés dans une
soyons sem blables à lui, car nous le ver­
m aison to u t en bas du versant d ’une col­
rons tel q u ’il est, afin que nous ayons
line, au b out d ’une ro u te tortueuse. T a n ­ cette espérance, afin que nous soyons
dis que nous arrivions à la petite m aison
purifiés com m e il est pur» (M o ro n i 7:47,
de pierre, tous les m em bres de la fam ille
48).
sortiren t p o u r nous accueillir. Le père fit
J ’au rais voulu sau ter et crier de joie
des efforts p o u r nous dire «Bonjour»
parce que sur m on tapis d an s un village
d ans un anglais mal prononcé. A près
arab e d ’Israël, j ’avais découvert la m a­
cela il me reg ard a tim idem ent avec un
nière de ressem bler d av an tag e à n o tre
petit sourire. Je lui to uchai la m ain
Sauveur. C o m m e je me suis sentie p ure à
com m e p o u r dire : «C ’est bien. M erci
cet in stan t et com m e j ’au rais donné
d ’essayer de nous faire plaisir.»
n ’im p o rte quoi p o u r ressentir en p e rm a ­
Sa fem m e co u ru t nous chercher des
nence le sentim ent que j ’ai eu.
tapis p o u r s’asseoir p ar terre. L orsque
L a vieille gran d -m ère s’ap p ro c h a en­
nous fûm es tous installés, leurs petits
suite de m oi. Je savais q u ’elle avait pu
enfants se rassem blèrent a u to u r de nous.
voir m on am o u r, parce q u ’elle me prit
U n petit garçon en particulier vint to u t
dans ses bras et puis m ’em b rassa les
près de m oi et se m it à se balancer. Il
joues plusieurs fois. Bien que nous ne
p oussa plusieurs gém issem ents et cris
parlions pas la m êm e langue, l’am o u r
perçants. L a diététicienne arabe me dit
régnait d ans la pièce.
q u ’il n ’était pas «norm al» (signifiant
q u ’il était m entalem ent retardé). En en­
Je ne voulais plus q u itter cette petite
te n d an t cette rem arque, je pris le
m aison parce que je voulais g ard er ce
garçonnet contre m oi p o u r lui m o n trer
sentim ent en moi. P o u rq u o i ne pouvaisque je l’aim ais.
je pas sortir, aller vers la colline et g arder
En te n an t ce p etit corps con tre le
cet a m o u r d ans m on cœ ur? Le M aître ne
mien, les larm es se m irent à rou ler sur
nous a-t-il pas d it de p rier p o u r avoir cet
mes joues. C ’était la plus pauvre de to u ­
a m o u r plus que to u te au tre chose et puis
tes les fam illes auxquelles j ’avais rendu
nous p o u rrio n s devenir tel q u ’il est? Oui,
visite, m ais je ne pleurais pas à cause de je peux être purifiée grâce à la charité.
leur pauvreté, m ais parce que j ’aim ais
A lors m ain ten an t, q u an d j ’ai envie de
cette fam ille arabe. T outes mes retenues
me quereller ou de p ro n o n cer un ju g e­
étaient finalem ent tom bées et je pleurais
m ent hâtif, je me souviens des paroles de
parce que je sentais m on cœ ur se gonfler.
cette fem m e arab e : « M aryan, ils m ’ai­
Est-ce cela que l’on ressent q u an d on
m ent parce que je les aim e du fond du
aim e à la m anière du C hrist?
cœur».
□
26
10. Q uand N éphi, le fils de N éphi, vit cette m échanceté de son peuple, il
en eut le cœ ur extrêm em ent attristé.
11. Il so rtit, s’inclina ju s q u ’à terre et im p lo ra son D ieu avec ferveur p o u r
son peuple, oui, p o u r ceux qui allaient être m assacrés à cause de leur foi en
la tra d itio n de leurs pères.
12. Il im p lo ra le Seigneur avec ferveur to u t le jo u r; et voici, la voix de
D ieu vint à lui, disant:
13. Lève la tête et p rends courage; c ar voici, le tem ps est proche, et cette
n uit le signe sera donné, et dem ain je viendrai au m onde p o u r m o n tre r aux
hom m es que j ’accom plirai to u t ce que j ’ai fait an n o n cer p a r la bouche de
mes saints prophètes.
14. Voici, je viens p a rm i les m iens p o u r accom plir toutes les choses que
j ’ai fait c o n n aître aux e n fan ts des hom m es depuis la fo n d a tio n du m onde et
p o u r faire la v olonté du Père et du Fils— du Père à cause de m a chair. Et
voici, le tem ps est proche, et cette nuit le signe sera donné.
15. Et il a rriv a que les p aroles données à N éphi s’accom plirent telles
q u ’elles avaient été annoncées; car voici, au coucher du soleil il n ’y eut pas
de ténèbres; et le peuple co m m en ça à s’é to n n e r de ce q u ’il n ’y av ait po in t de
ténèbres q u a n d la n uit vint.
16. E t un grand n o m b re de ceux qui n ’avaient pas cru aux paroles des
prophètes, to m b è ren t p a r terre et d evinrent com m e m orts, car ils savaient
que le gran d plan de destru ctio n q u ’ils avaient tram é c o n tre ceux qui
croyaient aux paroles des pro p h ètes avait été déjoué; c ar le signe qui avait
été d onné était déjà là.
17. E t ils co m m en cèren t à savoir que le Fils de D ieu p a ra îtra it b ientôt;
oui, enfin, to u t le peuple sur to u te la surface de la terre, de l’est à l’ouest,
ta n t au pays du n o rd q u ’au pays du sud, furent saisis d ’un tel é to n n em en t
q u ’ils to m b è re n t p a r terre.
18. C a r ils savaient que les p rophètes avaient tém oigné de ces choses
p e n d a n t de nom b reu ses années, et que le signe qui avait été d onné était déjà
là, et ils com m en cèren t à crain d re à cause de leur iniquité et de leur
incrédulité.
19. E t il n ’y eut pas d ’o bscurité p e n d an t to u te cette nuit, m ais il faisait
aussi clair q u ’en plein m idi. Et le soleil se leva de nouveau le m atin dan s son
o rd re natu rel; et ils su ren t que c’était le jo u r où n a îtra it le Seigneur, parce
que le signe en avait été donné.
3 N É P H I 1:10-19
$
$
27
Tout ce que
Nese voulait,
c’était un ami à
qui elle pourrait
parler.
Quelqu’un
qui ne
rirait pas
par David Capron
Élève en dernière année de lycée,
j'av a is le sentim ent que to u t me réussis­
sait. J'avais beaucoup de bons am is, je
faisais du sport et je ne m 'atten d ais à rien
d ’au tre q u ’à la réussite p o u r l’année sui­
vante à l'université de C alifornie à Ber­
keley. J ’avais déjà reçu une lettre d ’ac­
cord p o u r m on inscription.
Je m 'atten d ais aussi à gagner en p a rti­
cip an t à un concours d ’art o rato ire ce
p rintem ps-là. Le sujet était : «Le fossé
des générations est-il réel ou im aginai­
re ?» M on discours était spécialem ent
écrit p o u r plaire au jury, et j ’ai gagné le
concours en b a tta n t une fille appelée
K aren, une m orm one.
J'ai gagné parce que j ’ai dit ce que le
ju ry voulait entendre. M ais je pensais en
m oi-m êm e que le discours de K aren,
basé sur les doctrines de son Église, était
beaucoup plus profond. La sincérité et la
conviction de ses paroles me touchèrent.
N ous devînm es am is.
T andis que nous faisions mieux
connaissance, nos conversations évo­
luaient parfois en débats, K aren défen­
d ant sa religion tandis que je prenais le
parti de la science. N os discussions ne
faisaient
principalem ent
que
la
dém oraliser.
M ais K aren avait une am ie, Nese. Elle
ne me disait jam ais plus que «bonjour»
dans les couloirs de l’école, mais elle
avait écouté atten tiv em en t mes conver­
sations avec K aren.
Nese ne m ’avait jam ais dit directe­
m ent q u ’elle était m orm one. U n jo u r,
elle s’ap p ro c h a lentem ent de m a table à
la b ibliothèque p en d a n t la période d ’étu ­
de. «Puis-je m ’asseoir?» dem anda-t-elle.
À un m om ent de la conversation, elle dit
q u ’elle faisait partie de la m aison d ’Is­
raël. J ’en conclus q u ’elle voulait dire
q u ’elle était juive.
N o tre période d ’étude se tro u v ait à la
Ce qui me retenait, c’était
le principe de la progression
éternelle. «Cela ne peut être
vrai», disais-je. «Com m ent
l’homme, qui a été créé par
Dieu, peut-il jam ais espérer
être un Dieu?«
m êm e heure. D u ra n t les derniers m ois
de l’année scolaire, N ese et m oi a b o rd â ­
mes les n om breuses questions religieuses
qui me venaient à l’esprit. Elle me dit
plus ta rd q u ’elle «voulait ju ste faire p a rt
de son opinion à q u elq u ’un qui ne rirait
pas d ’elle». J ’exposai mes idées sur un
sujet tel que la vie après la m ort, et puis
elle expliquait ses croyances. Sa con fian ­
ce m ’étonnait. Ce n ’est que plus ta rd que
j ’ai su q u ’elle était m em bre de l’Église
m orm one.
À cette époque nos discussions étaient
si agréables que je me mis à passer l’h eu­
re du déjeuner avec N ese et ses am is
m orm ons. C ela faisait du bien d ’être
avec eux. Pas de fum ée de cigarette, pas
de ju ro n s, pas de plaisanteries déplacées.
M ieux encore, ils sem blaient ne jam ais
ridiculiser q u elqu’un : ils respectaient les
sentim ents les uns des autres. C ’était dif­
férent d ’être avec eux, et cela me plaisait.
30
Vers la fin de l’année scolaire, K aren
m ’invita à un Bal V ert et Or. Je n ’avais
aucune idée de ce que c’était! Je n ’avais
ja m ais été à un bal d ans une église. E t je
devais m ettre un co stu m e ! J ’étais étonné
de voir un gym nase d ans une église.
M ais ce qui se p assait d an s ce g y m n a­
se me su rp rit encore plus. D es adultes et
des adolescents p arlaien t, riaient et
m êm e d an saien t ensem ble. Mes am is
avaient to u jo u rs pensé q u ’il était puéril
d ’aim er ses p arents. P a rto u t d ans le pays
on p arla it de plus en plus du m anque de
co m m u n icatio n s entre les p aren ts et
leurs enfants. M ais to u s ces gens sem ­
b laient être am is, sans con sid ératio n
d ’âge.
Je m ’ouvris de cela à K aren . Elle ré­
p o n d it que c’était à cause de l’Église.
T andis q u ’elle me faisait visiter le b â ti­
m ent, je réfléchissais à ce q u ’elle avait
dit. En re n tra n t chez m oi ce soir-là,
j ’avais le sentim ent que ces gens étaient
uniques, c’étaient, d ’une certaine m an iè­
re que je ne com p ren ais pas to u t à fait,
des personnes de choix. Elles avaient de
q uoi être fières.
À la fin de l’année scolaire, m on tr a ­
vail de l’été m ’éloigna de m on nouveau
groupe d ’am is. J ’étais em ployé d ans une
statio n service où je me sentais m al à
l’aise à cause du m an q u e de conscience
de mes co m p ag n o n s de travail. Je me
sentais déprim é, m alheureux et seul.
U ne après-m idi de juillet, N ese et un
am i v inrent en voiture ju sq u ’à la statio n
service. Le sim ple fait de les voir me
rem o n ta le m oral. Ils allaient ch an ter à
un spectacle d evant le tem ple d ’O ak lan d
et ils m ’invitèrent.
Je me souviendrai to u jo u rs de cette
soirée si spéciale. C ’était la prem ière fois
que j ’entendais l’histoire de Joseph
Sm ith, et j ’ap p ris l’histoire des saints des
derniers jo u rs que j ’étais arrivé à ad m i­
rer. À la fin du spectacle, l’assem blée se
leva et ch a n ta : «L ’E sprit du D ieu Saint».
C o m m e j ’aurais voulu co nnaître les p a ­
roles de ce ch a n t afin de pouv o ir me
jo in d re au chœ ur ! Je me sentais v rai­
m ent plein de respect et d ’am our.
L a foule p a rtit lentem ent. D ebout
d ans le parc de stationnem ent, je reg ar­
dai le tem ple. U ne voix, au fond de m oim êm e, me dit q u ’un jo u r j ’entrerais dans
ce b âtim ent.
Q u an d arriva l’au to m n e, N ese p a rtit
p o u r l’université B righam Y oung. Je re­
to u rn a i à Bekerley (Californie). L a soli­
tu d e m ’enveloppa de nouveau. Les let­
tres de N ese arrivaient régulièrem ent,
deux ou trois fois p a r sem aine. Je lui
avais d em andé p o u q u o i elle était m o r­
m one. La lettre suivante faisait presque
éclater l’enveloppe. C ’était une explica­
tio n en détail des difficultés de N ese
p o u r rester active et g arder un tém o ig n a­
ge ferm e q u an d elle vivait avec sa fam ille
inactive.
Je décidai q u ’il fallait que j ’aille à
l’église. C ’était une décision difficile p a r­
ce que personne ne me p oussait à y aller.
O n m ’avait laissé arriver à la conclusion
p ar m oi-m êm e.
J ’ai presque changé d ’avis en o u v ran t
la porte. Je suis entré to u t seul dans la
salle de culte, j ’ai repéré un siège vide au
dernier rang et je me suis rapid em en t
assis. Je me d em andai intérieurem ent si
j ’allais être seul là aussi.
Puis to u t à coup K aren, qui a p p a ru t
com m e p ar enchantem ent, me serra la
m ain. «B onjour, D avid», dit-elle en sou­
rian t. Je n ’étais plus seul. Elle me présen­
ta à d ’autres personnes, me m o n tra dans
quelle classe aller et s’assit to u t le tem ps
à côté de moi.
J ’étais im pressionné de trouver une
classe où je pouvais poser mes questions
et obtenir des réponses. Plus encore,
l’instructrice, sœ ur B ooras, prit ensuite
le tem ps de me rem ercier d ’être venu.
«V ous avez ajouté b eau co u p d ’intérêt à
n o tre classe», dit-elle. Je ne m ’étais j a ­
m ais sentis aussi à l’aise.
M ais je n ’avais to u jo u rs pas le tém o i­
gnage spirituel d o n t tous les m em bres de
Je compris finalement!
T out s’accordait . . . «Oui,
oui, tout concordait !»
J ’avais envie de danser, de
chanter, de courir. Là sur les
marches du bâtim ent Jospeh
Smith, l’Esprit me rendit
témoignage du plan de
l’Évangile.
l’Église me p arlaient. J ’aim ais l’Église, je
pouvais croire à beau co u p de ses ensei­
gnem ents, m ais je n ’avais pas la co n n ais­
sance de sa véracité. Je con tin u ais q u an d
m êm e à assister aux réunions.
U n m ois plus ta rd , N ese me pressa de
venir à l’université B righam Y oung. Je
sautai sur l’occasion et je me précipitai à
P rovo p o u r une visite éclair. N ese décri­
vait son école com m e si c ’était une partie
d ’elle-m êm e. E n faisant le to u r d u ca m ­
pus, nous n ’avons parlé que de religion.
J ’avais à n o u v eau la tête pleine de ques­
tions, com m e à la b ib liothèque du lycée.
Je ne voyais to u jo u rs pas co m m en t to u t
s’accordait.
Ce qui me reten ait, c’était le principe
de la p rogression éternelle. «Cela ne peut
pas être vrai», disais-je. «C o m m en t
31
l’hom m e, qui a été créé p ar D ieu, peut-il
ja m ais espérer être un D ieu?»
N ous étions d eb o u t en face du b âti­
m ent Joseph Sm ith. N ese s’a rrêta un
instant.
«D ave, dit-elle, av a n t d ’être créés p h y ­
siquem ent, nous avons été créés spiri­
tuellem ent en ta n t que fils et filles de
Dieu. U ne p artie de nous, no tre esprit,
vient directem ent de D ieu qui est notre
Père.»
z
J ’avais encore à lire le Livre de M o r­
m on, à ap p ren d re à prier et à suivre les
discussions m issionnaires. M ais à p artir
de ce m o m en t m a vie fut changée.
J ’avais trouvé la vérité, un b u t et une vie
à rem plir. C inq sem aines plus ta rd j ’étais
baptisé.
H u it m ois plus ta rd , m on im pression
que j ’entrerais un jo u r d ans le tem ple
d ’O ak lan d se réalisa, q u an d je reçus mes
d o ta tio n s une sem aine av an t de p a rtir en
m ission. À m on reto u r, N ese et m oi dé­
cidâm es de co n tin u er le voyage éternel
que nous avions com m encé p ar nos
conversations à la table d ’une b ib lio th è­
que. N o u s nous som m es m ariés dans le
tem ple de P rovo.
C h aq u e fois que je regarde m a fem m e,
je rem ercie le Seigneur q u ’il y ait eu une
jeu n e fille d ans m on lycée avec suffisam ­
m ent de foi p o u r «sim plem ent vouloir
faire p a rt de ses croyances à q u elq u 'u n
qui ne rira it pas d ’elle». Elle to u ch a m on
cœ ur et tran sfo rm a m a vie.
□
Le peuple qui m arch ait dans les ténèbres V oit un
grande lum ière; Sur ceux qui h a b ita ie n t le pays de
l’om b re de la m o rt U ne lum ière resplendit.
T u rends le peuple no m b reu x , T u lui accordes de
grandes joies; Il se réjouit devant toi, com m e on se
réjouit à la m oisson, C om m e on pousse des cris
d ’allégresse au p artag e du butin.
C ar le jo u g qui pesait sur lui, Le b â to n qui
frap p a it son dos, La verge de celui qui l’op p rim ait,
T u les brises, com m e à la jo u rn ée de M adian.
C ar to u te chaussure q u ’on p o rte dans la mêlée, En
to u t vêtem ent guerrier roulé dans le sang, Seront
livrés aux flam m es, P o u r être dévorés p a r le feu.
C a r un enfant nous est né, un fils nous est donné,
E t la d o m in a tio n reposera sur son épaule; O n
l’appellera A dm irable, Conseiller, D ieu puissant,
Père éternel, Prince de la paix.
D o n n er à l’em pire de l’accroissem ent, E t une paix
sans fin au trô n e de D avid et à son royaum e,
L ’afferm ir et le so u ten ir p a r le d ro it et p a r la
justice, D ès m ain ten a n t et à to u jo u rs: V oilà ce que
fera le zélé de l’É ternel des arm ées.
É sa ïe 9 :1 -6
32
Les bénédictions et les
responsabilités du service
missionnaire
E n revoyant m a vie et en me souve­
n an t des décisions difficiles, il y en a une
qui ressort nettem ent : Dois-je aller en
m ission? M a m ère et m on père veulent
que j ’y aille. L ’évêque me dit que je de­
vrais y aller. C ertains de mes am is y
vont, alors que d ’autres me disent que ce
serait une erreur. Ils disent : «Pense au
b o n tem ps que tu vas rater». «Et tes
études?» «Q u’est-ce qui se passera avec
ta petite am ie?» Il sem ble sim plem ent
q u ’il y a tro p de choses p o u r que je d o n ­
ne deux ans. Q ue faire?
Si vous êtes co n fro n té avec cette déci­
sion, je vous supplie d ’écouter votre
cœur. Le Seigneur parle p ar l’in term é­
diaire du cœ ur : «Je parlerai à ton esprit
et à to n cœur» (D.& A. 8:2). N ’écoutez
pas les influences extérieures qui p eu ­
vent facilem ent vous p ersuader d ’aller à
l’inverse du Seigneur.
Le président K im ball a d it : «T out je u ­
ne hom m e d o it rem plir une mission.
(«Allez dans le m onde entier», L ’É toile,
novem bre 1974, p. 446.) Il a égalem ent
suggéré que chaque jeune hom m e g ran ­
disse avec un fo rt désir de rem plir une
m ission. Si c’est le cas, la décision est
Votre
cœur vous le
dira
par
Jack H. Goaslind fils,
du Premier collège
des soixante-dix
33
bien en tendu prise av a n t l’âge de 19 ans ;
p ar conséquent elle n ’est pas aussi diffi­
cile à prendre. Je rends m on tém oignage
que le président K im ball est un p ro p h è ­
te. Il nous d it à vous et à m oi ce que le
Seigneur veut que nous entendions.
É coutez atten tiv em en t et votre cœ ur
vous d ira ce que vous devez faire.
P o u rq u o i devriez-vous rem plir une
m ission? Plusieurs choses me viennent à
l’esprit q u an d je pense à la réponse à
cette question. É videm m ent, la réponse
est facile : Le Seigneur dit que vous devez
le faire ; le p ro p h ète a m aintes fois insisté
sur ce sujet ; votre fam ille, vos dirigeants
de l’Église et d ’autres vous y en c o u ra­
gent : m ais ils ne sont pas vous. Je me
souviens à quel p o in t je me suis senti
bien, ju s q u ’au fond de m oi-m êm e, de la
plante des pieds ju s q u ’au som m et du
crâne, q u an d j ’ai finalem ent dit oui. J ’ai
reçu une co n firm atio n du Seigneur que
ce que j ’avais fait était bien. C ’était bien
et je le savais. P o u r une fois d ans m a vie,
j ’avais com m encé à penser aux autres au
lieu de ne penser q u ’à m oi-m êm e, et cela
me d o n n a un sentim ent d o n t depuis j ’ai
eu envie chaque jo u r de m a vie. O n est
récom pensé lo rsq u ’on d o nne de soim êm e p o u r que d ’autres puissent être
bénis. C ’est l’une des raisons p o u r les­
quelles no tre Sauveur d éclarait : «Celui
qui ne p rend pas sa croix, et ne me suit
pas, n ’est pas digne de m oi. Celui qui
conservera sa vie la p erd ra, et celui qui
p erd ra sa vie à cause de m oi la retro u v e­
ra» (M atth ieu 10:38, 39).
O n ne nous d em ande pas de p o rter la
croix que le S auveur p o rta, m ais on nous
dem ande de p o rter l’am o u r q u ’il d o n n a
à tous les enfants de n o tre Père. S’il
n ’avait pas po rté sa croix en obéissance à
la volonté du Père, le g rand plan de ré­
d em ption au ra it échoué p o u r to u te l’h u ­
34
m anité. M ais parce q u ’il rem p lit sa m is­
sion divine, nous p o uvons recevoir le
p a rd o n to ta l de nos péchés si nous nous
rep en to n s sin cèrem en t; nous o b tien ­
dro n s l’im m o rtalité p a r la résurrection
universelle ; et finalem ent, en g a rd a n t les
co m m an d em en ts, nous p o uvons rece­
voir un héritage glorieux d ans le m onde
céleste avec le Père et le Fils : ce qui est le
plus g ran d de to u s les dons de D ieu, à
savoir la vie éternelle. L o rsq u e nous p o r­
to n s notre croix en ta n t que m issionnai­
res, nous recevons la responsabilité sa­
crée d ’enseigner aux enfants de n o tre
Père co m m en t ces m erveilleuses béné­
dictions peuvent être obtenues.
L ’expérience de m a m ission à l’âge de
19 ans me d o n n a n o n seulem ent l’occa­
sion de servir m on pro ch ain , m ais elle
a p p o rta d ans m a vie un équilibre que je
n ’aurais pu o b ten ir d ’aucune au tre m a­
nière, j ’en suis sûr. J ’ai acquis de la
confiance en m oi-m êm e et d ans le Sei­
gneur, car j ’ai ap p ris que mes prières
étaien t entendues et q u ’elles recevaient
une réponse. J ’ai renforcé m on tém o i­
gnage de l’Évangile en faisant l’expérien­
ce du p o u v o ir de la prêtrise et en voyant
de mes p ro p res yeux l’influence du
S ain t-E sp rit q u an d il rend tém oignage
des choses d o n t mes co m p ag n o n s et moi
avions fait p a rt à nos investigateurs. J ’ai
appris m ieux que ja m ais a u p a ra v a n t la
signification de la charité, telle que le
p ro p h ète M o rm o n en parle : «L ’am o u r
p u r d u C hrist» (M o ro n i 7:47). Cet
am o u r sem blait p én étrer to u te m on âm e
et à cause de cela il devint plus facile
d ’exprim er les sentim ents que je ressen­
tais si fortem ent.
J ’ai acquis un respect et un am o u r
véritable p o u r mes p arents, et m a
confiance en eux g ran d it énorm ém ent.
J ’avais ces sentim ents p o u r eux a u p a ra ­
vant, m ais ja m ais aussi forts que p en­
d a n t m a m ission et depuis. J ’ai appris à
aim er m on p rochain et je désirais rép a n ­
dre l’Évangile de Jésus-C hrist de to u t
m on cœur, de to u t m on pouvoir, de to u t
m on esprit et de toutes mes forces.
C o m m e ja m ais au p a ra v a n t j ’ai com pris
la signification et l’influence de l’É vangi­
le d ans m a vie. Je me suis lié d ’am itié
avec certaines des m eilleures personnes
au m onde : m on président de m ission,
mes co m pagnons et les m erveilleuses fa­
milles que nous avons instruites et b a p ti­
sées. Je suis devenu un m eilleur étudiant,
n o n seulem ent au cours de m a m ission,
m ais aussi à m on retour. Sous l’influen­
ce du S aint-E sprit des choses me sont
venues à l’esprit d ’une m anière m ira­
culeuse p o u r m ’aider à enseigner. P a r­
dessus to u te au tre chose, p ar le doux
E sprit du Seigneur, j ’ai reçu une réponse
à m on étude, à mes trav au x et à mes
prières, une con firm atio n que Jésus est le
C hrist, le fils du D ieu vivant.
B eaucoup p o u rro n t dire que ces ch o ­
ses peuvent se prod u ire sans rem plir une
m ission, m ais je vous d em ande : est-ce ce
que le Seigneur désire ? Il me sem ble clair
que l’ex h o rta tio n du président K im ball :
« T o u t jeune hom m e d oit rem plir une
mission» s’adresse à vous. É coutez votre
cœ ur et trouvez le b o n h eu r que l’on a à
servir son prochain.
«Souvenez-vous que les âm es o n t une
grande valeur aux yeux de Dieu.
«E t com m e il se réjouit de l’âm e qui se
repent !
«C ’est p o u rq u o i vous êtes appelés à
crier repentance à ce peuple.
«Et s’il arrive que vous travailliez to u ­
te votre vie . . . et que vous m ’am eniez ne
fût-ce q u ’une seule âm e, com m e votre
joie sera grande avec elle dans le ro y au ­
me de m on Père !
«E t m ain ten an t, si votre jo ie d o it être
grande avec cette seule âm e que vous
m ’aurez am enée . . . com m e elle sera
grande si vous m ’en am enez b eaucoup !»
(D .& A. 18:10, 13-16).
L a décision de rem plir une m ission est
parfois difficile à prendre, m ais je vous
rends m on tém oignage sacré que c’est
bien. C ’est ce que le Seigneur veut que
vous fassiez. C ’est un co m m an d em en t
avec une prom esse et de grandes béné­
dictions. E n fait, le sacrifice ap p aren t
devient insignifiant à la lum ière des m er­
veilleuses bénédictions qui viennent du
service m issionnaire. C ette décision,
lo rsq u ’elle est prise com m e le Seigneur
l’a dem andé, ren d ra des décisions fu tu ­
res (com m e le m ariage, les études et la
carrière) b eaucoup plus faciles et il y
a u ra beauco u p m oins de possibilités
d ’erreurs. V ous saurez com m e jam ais
au p a rav an t, «que c’est sur le rocher de
no tre R édem p teu r, qui est le C hrist, le
Fils de D ieu, q u ’il vous fau t b â tir vos
fondem ents, afin que lorsque le diable
déchaînera ses vents violents, oui, q u an d
to u te sa grêle et son puissant orage
s’a b a ttro n t su r vous, il n ’ait p o in t le p o u ­
voir de vous en traîn er dans le gouffre de
m isère et de d o u leu r sans fin, à cause du
rocher sur lequel vous êtes édifiés, qui est
une fon d atio n assurée, fo n d atio n qui
protège de la chute celui qui y bâtit»
(H élam an 5:12).
□
35
De la poussière
sur une rose
p a r Ellen et Joyce M . Jensen
« Q u’est-ce que c ’est?» me dis-je en en­
tra n t dans m a ch am b re q u an d je vis un
vase et une fleur sur la com m ode. C ’était
un vase en verre, de couleur verte, a u ­
to u r duquel était attach é un ru b an ja u ­
ne. Il conten ait une rose en velours ro u ­
ge, faite de to u te évidence avec b eau ­
coup de soin et de com pétence.
Je savais que m a fille de 15 ans, Ellen,
avait déjà fait des fleurs com m e celle-ci,
habituellem ent p o u r des am ies ou p o u r
faire des cadeaux. M ais p o u rq u o i m ’en
donnerait-elle u n e? Bien que nous nous
querellions rarem en t, cela nous était a r­
rivé un peu plus tô t dans la journée, et les
nuages qui nous séparaient ne s’étaient
pas encore dissipés.
36
E t q u ’est-ce que cela: un m o t qui
m ’était adressé? Je l’ouvris et lu s:
«C hère m am an , cela p eu t sem bler être
une petite chose à d o n n er et ce n ’est
p eut-être que la copie d ’une chose réelle,
m ais elle a la beauté d ’une rose réelle. Et
p o u rta n t elle n ’est pas réelle, et c’est à
dessein. Parce que les vraies roses m eu­
rent. M ais celle-ci sera to u jo u rs vivante.
T o u t com m e l’a m o u r que j ’ai p o u r m a
mère. Bien que parfois il puisse sem bler
que je ne t ’aim e pas, je t ’aim e vraim ent.
« T o u t com m e on p eu t souffler sur une
rose p o u r faire p a rtir la poussière, et to u t
sem ble neuf, on p eu t faire la m êm e chose
q u an d nous som m es en colère. Souffle
p o u r faire p a rtir la poussière et n o tre
a m o u r brille, p ro p re et neuf. Je t ’aim e,
m am an. Je t’aim erai toujours.»
Des larm es me ro u lèren t sur les joues.
J ’étais honteuse de ne pas m ’être excusée
la prem ière, m ais Ellen l’avait fait. Elle
avait plus q u ’effacé les difficultés qui
nous séparaient. Elle m ’avait fait un don
d ’am o u r.
Il nous arrive encore d ’être en désac­
cord de tem ps en tem ps, m ais m ain te­
n a n t nous savons toutes les deux à quel
p o in t cette poussière sur nos relations est
superficielle ; nous avons appris à ra p i­
dem en t souffler p o u r la faire p artir.
L o rsq u e c’est fait, alors avec am o u r et
avec une ten d re ap p réciatio n , j ’entre
dans m a ch am b re et je souffle aussi sur
m a rose de velours p o u r enlever la
poussière.
□