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N ° 9 • Septembre 1968 • Tome CXVIll
LEG RANDS RICHARDS
du C o nseil des Douze
Un message
inspirant
Je voudrais vous d ire quelques mots de la valeur des E critures. Je ne sais pas
si vous les avez jamais lues ou si vous vous contentez de les garder dans v o tre
bibliotheque, ou ce q u 'e lle s sig n ifie n t reellem ent pour vous.
Si nous n’avions pas les Ecritures, que connaitrions-nous de I’amour de notre
Fere celeste, de nos re lations avec lui et de son am our qui a fa it qu’il nous a
donne son Fils unique afin qu ’en le suivant nous re ntrions en sa presence et
connaissions quelque chose de ce que le S eigneur a p re pare pour nous? Que
connaitrions-nous du grand sacrifice exp ia to ire du R edem pteur du monde? Nous
n’avons pas la capacite de com prendre ce que cela s ig n ifia it pour lui, sachant
qu’il p o uva it etre cru cifie pour nos peches, et puis d ’etre a meme d ’a p p re cie r ce
qu’il a reellem ent fa it p o u r nous. Que connaitrions-nous des raisons pour lesquelles il a cree notre te r re et pour lesquelles nous somm es ici-bas et ce q u ’il a
prepare pour nous?
Sans savoir d ’ou nous venons, pourquoi nous sommes ici, ou nous allons et
com m ent y arriver, nous serions comme un navire sur I’ocean sans gouvernail,
ni voile, ni rien pour nous guider. Nous pourrions flo tte r, mais nous n’a rrive rio n s
jam ais au port. C ’est p o u r cela que nous avons besoin des Ecritures.
TABLE DES MATIERES
La responsabilite et la m ission
des jeunes de I’Eglise. Par le
President David O. M cK ay
La vo ix d ’un prophete.
Par R. Don Oscarson . . . .
Brulez ce livre.
Par Don V incent di Francesca .
C yrus D allin et la statue de
I’ange M oroni.
Par A lb e rt L. Zobell . . . .
L’eveque president parle aux
jeunes de la priere . . . .
J. Edgar Hoover, d ire c te u r du
FBI, e c rit sur les maux des
ouvrages obscenes . . . .
Lehi dans le desert.
Par le D r Hugh N ibley . . .
L’o bligation face a la
responsabilite.
Par Lindsay R. C urtis . . . .
SAM
La S AM et le program m e des
jeunes fille s ..................................
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289
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295
298
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314
310
300
Societe de Secours
Vceux d ’ann iversa ire au
President D avid O. McKay . .
Le secret le m ieux garde
de I'u n iv e r s ................................
Ecole du dimanche
Le gouffre entre la resolution
et la realite.
Par Leland H. M onson
. . .
Pour la jeunesse de I’Eglise
Une discussion tranche avec
les jeunes fille s .
Par Robert L. Sim pson . . .
Genealogie
Sem inaire m ondial de
g e n e a lo g ie ................................
Section des enfants
Un cadeau p o u r Jacquot. Par
Frances C arfi M atranga . . .
Du plaisir avec des bonbons.
Par Peggie G eiszel . . . .
Les p a p illo n s...............................
Les briques de Boan . . . .
Le Lion et la so u ris
. . . .
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Couverture
Le P resident David O. M cKay (ne le 8 septem bre 1873) et Emma Ray R iggs
M cK ay (nee le 23 juin 1877) sont maries depuis le 2 ja n v ie r 1901. A m o u re u x
depuis plus de soixante-sept ans, ils sont toujours tendres, a ttentifs et so u cie ux
du bien-etre I’un de I’autre. C ette belle photo a ete prise au mois de mars de
cette annee par M e rritt Sm ith du S tudio Jay Kynn a Salt Lake City.
L’Etoile presente ses m eilleurs voeux d ’anniversaire au President M cK ay.
O rgans o fficiel des m issions
de langue frangaise de
L’Eglise de Jesus-C hrist
des S aints des D e rn iers Jours
S eptem bre 1968 • Tom e CXVIII
N° 9
Redaction:
M issio n Frangaise
P resident H. Duane A nderson
3, rue de Lota
Paris 16e, France
M issio n Frangaise de I’Est
P re sid e nt J. Fielding Nelson
8, C hem in W illiam -B arbey
1292-Chambesy (G eneve),
S uisse
M issio n Franco-Beige
P re sid e nt James M. Paramore
16, rue Gustave
van Huynegem
B ru xe lle s 9, Belgique
M issio n de la Polynesia
Frangaise
P resident Karl M. Richards
A venue du C om m andant
C hesse, B. P. 93
Papeete, Tahiti
M issio n Canadienne
P resident Lamont F. Toronto
133 Lyndhurst Avenue
T oronto 4, Ontario, C anada
R esponsable des echos
C h ris tia n s Lebon, 14 rue Etex
Paris 18e
A b o n n e m e n ts
M iss ion Franco-B eige
R e p re s e n ta n t lo c a l ou a d e fa u t
F. T a lm a s
160 T illie u x des mets
W e llin (L u x )
B e lg iq u e
M iss ion Frangaise de I ’Est
R e p re s e n ta n t lo c a l ou a d e fa u t
L. C h a s ta n g
Les R a in e tte s ,
C h e m in O ra n g e
13 A ix -e n -P ro v e n c e
France
M iss ion Frangaise
L. V ia la tte
3 Rue de Lota
75 P a ris 16e
France
Autres pays
I'E to i le
D itm a rs tra B e 9
6 F ra n k fu rt/M a in
A lle m a g n e
T arif des abonnem ents pour un an:
France: 15 F • Belgique: 150 FB ■
S uisse: 13,50 FS ■ E tats-U nis et
Canada: $ 3.50 • Tahiti: 270 FP.
Imprimeur
Paul G iese KG, O ffenbach
A llem agne
Mise en page et illustrations
P BO -Layout-C enter, Francfort
LE PRESIDENT
D A V ID O. M cKAY
La responsabilite et la mission
des jeunes de l’Eglise
« Restez dans la liberte qui vous a affranchis... (D. & A. 88:86).
« ...et la verite vous affranchira » (Jean 8:32).
Ce qui est fondam ental dans cette v e rite c’est le libre arbitre qui nous est
donne — le d roit de penser et d ’agir com m e nous le souhaitons •— une bene­
diction qui nous est donnee de Dieu et qui est aussi precieuse que la vie ellememe, sans laquelle nous ne pourrions progresser ni etre heureux.
Lorsque I’on annonga que I’homme avait vaincu ['Everest, le pic le plus
eleve du monde, I'humanite fu t profondem ent emue. Une nouvelle epopee de
courage et d ’endurance avait ete ajoutee a la liste des victoires sur la nature.
Pendant pres d'un dem i-siecle, I'homme avait essaye
de realiser cet exploit apparem m ent im possible.
Enfin, comme un colosse puissant, I’homme se tenait
au som m et du M ont-Everest ju s q u ’alors invincible.
C ’est une grande realisation que de se te n ir au
som m et de I’Everest. La reine d ’A ngleterre fit cheva­
lier I'homme qui reussit cet exploit. J’ai ete tres interesse lorsque nous avons requ la nouvelle de cette
conquete rem arquable, des d iffic u lte s rencontrees.
En voici quelques-unes:
Des glaciers et leurs cascades traitresses gar­
dent le som m et de I'Everest. Des coups de vent gla­
cials risquent de lancer des m orceaux de roc et de
glace sur I'alpiniste. En 1924, on v it deux A nglais
depasser le niveau des 8460 m etres, puis ils furent
enveloppes dans un nuage de neige fouettee par le
vent. On ne les revit plus jamais.
V oila des siecles que I’homme desire conque rir
la nature. II y est maintenant parvenu, mais I’esprit
indom ptable de I’homme aspire a de nouvelles exp lo ­
rations. On est m aintenant en bonne voie de proceder
a un atterrissage sur la lune, et meme un voyage vers
M ars ne sem ble pas im possible.
M aintenant I’homme a conquis I’air, I’ocean. II a
vaincu la distance. II se lance dans I'espace. II est
m aitre de tout sauf de lui-meme.
La maitrise de soi
Soulignons maintenant I'autre element: « Ne vous
em brouillez pas dans le peche » (D. & A. 88:86). C ’est
a vous de choisir, c ’est vous qui avez le d ro it de
faire ce q u ’il vous plait et personne ne vous en privera. M ais exam inons ceci.
« Ne vous em brouillez pas dans le peche ». Jeunes
gens et jeunes filles, ma prem iere pensee c ’est que
vous preniez conscience de la responsabilite qui
accom pagne votre « libre arbitre » et que vous vous
rendiez com pte que ce que vous pensez et faites aujo u rd ’hui determ iners en grande partie ce que sera
vo tre grand pays, car il a ete dit en verite:
« La destinee d ’un pays depend a tout instant des
opinions de ses jeunes gens de moins de vingt-cinq
ans » (Goethe).
Jamais encore dans I’histoire, le monde n’a eu tant
besoin de jeunes gens tenant a une vie elevee de
preference au sordide, a legoi'ste et a I’obscene. Ce
que sont vos opinions d'a u jo u rd ’hui concernant la vie
et ses o b je ctifs determ ineront ce que sera votre pays
demain. C ’est im portant.
Et la puissance spirituelle et le pouvoir de jugement, de discretion et de m aitrise de soi? S 'il n 'y a
pas un developpem ent de la personnalite egal a I'ex­
pansion des forces physiques, des ennuis se produiront.
288
On a dit que le but de la vie peut etre resume en
une seule phrase: « Soum ettre la m atiere afin de
re a lise r I'id e a l».
La m aitrise de soi, la maitrise de son humeur au
foyer, la maitrise des paroles vives et des condem na­
tions rapides, la dom ination de la langue et le fa it
d 'e v ite r ainsi des coeurs froisses et des sentim ents
blesses, la m aitrise des appetits.
Ne vous laissez pas egarer
Jeunes gens, vous pouvez etre dans ce monde,
mais non pas du m onde! Vous etes entres dans cet
etat de vie ou vous etes pousses par des pas­
sions que Dieu a conferees. II y a des jeunes
gens qui, reconnaissant ce fait, disent: « Eh bien, puisque nous avons ces passions, pourquoi ne pouvonsnous pas les satisfaire? » et ils sont parfois ju stifie s
par certains psychologues modernes, de faux enseignants et de faux dirigeants qui disent que I’abstinence est mauvaise, que la satisfaction des passions
est le cours naturel de la vie. M ais je d is : Ne vous
laissez pas egarer!
Je le repete, jeunes gens, vous etes a cette pe­
riods de la vie ou vo tre nature physique se manifests,
mais vous devez egalem ent vous souvenir que Dieu
vous a donne, a cette meme epoque de votre vie,
un p o uvoir de raisonnem ent; il vous a donne le pou­
v o ir de discernem ent, de discretion et de maitrise de
vous-m em e, et ce dans un but divin. Que la raison et
le bon sens soient vos guides, votre equilibre.
Germes du bonheur
Ceci m’amene a un autre fait, to u t aussi important,
sinon plus, que ceux qui ont deja ete cites. Les germes
d'une vie conjugale heureuse sont plantes dans la
jeunesse. Le bonheur ne commence pas a I’autel; il
com m ence pendant la periods de la jeunesse et des
fiangai Iles. Ces germes de bonheur sont plantes par
votre capacite a etre m aitres de la passion qui vous
anime. La chastete d o it etre la vertu caracteristique
des jeunes, I'ideal que le monde n’a pas accepts et
dont beaucoup dans le monde ne veulent pas croire
qu’il existe ou qu’il est cher au coeur des jeunes.
Jeunes gens et jeunes fille s qui avez ete en mission,
vous savez a quel point certaines personnes ont ete
etonnees quand vous leur avez parle de la purete de
votre vie. II en est qui vous ont carrem ent dit qu'ils ne
vous croyaient pas. M ais c ’est vrai.
Dans notre Eglise, il n’y a qu’une !oi morale. Dans
le monde beaucoup de gens protegent leurs fille s
independam m ent de la religion. Ils savent ce que signifie pour des jeunes filles que d ’etre traitees
S uite page 30 8
D a v id 0. M cKay, neuvieme President et
^ Jazzj-C^n'j/ zAf ^zzzzzTf z/a D ^zzz^jJozzn"
jm
9 9 ^ ^zzzzz^m -zzz^ A 8
7968.
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/^zzzj z w x z/^zzzzz^^z^. A
zzz^zY-
orrzzmzz
zzozzj y r ^ z z 7 o z z j ^ 7 z z r /z r /^ ; j^ lz z W x z/^zzzz
« w , que je vo u d ra is etre un ange », d isa it le Prophete
Alm a, « et s a tisfa ire le souhait de mon coeur, d ’a lle r et de
p a rle r avec la tro m p e tte de Dieu, avec une v o ix a faire
trem bler la terre, et c rie r repentance a tous les peoples! »
« Oui, je decla re ra is a toute ame, comme avec une vo ix
de tonnerre le re p e n tir et le plan de la redem ption, pour
qu ’elle se re p e n tit et vin t a notre Dieu, pour qu ’ il n 'y eut
plus de do u leu r su r toute la surface de la te rre » (Alma
2 9 :1 -2 ).
Le P resident D avid O. M cK ay a, comme Alm a, senti la
brievete de la vie, le caractere reel de notre lim ita tion dans
le temps et dans I’espace, la fra g ilite qui lim ite I’homme,
meme dans une vie complete, dans ce qu'il peut la isse r a
ceux qui e couteront. Que deciderions-nous de la isse r si
nous avions « la v o ix du tonnerre » ou des pages d ’o r pour
y inscrire un message?
Le P resident M cK ay semble a vo ir trouve la reponse.
Au cours de ses soixante-deux annees comm e A u to rite
Generate, aux m illions de personnes qui ont ecoute sa
v o ix et senti son amour, il a repete son sim ple tem oignage
fondam ental:
« 11 y a plus de cinquante ans que je me tenais ici pour
la prem iere fo is comme une des A u to rite s G enerates de
I'Eglise. Je me souviens bien du trem blem ent et de I’humilite que j'e p ro u v a is a a ffro n te r un tel auditoire et a accepte r
un poste comm e un des dirigeants. Le dem i-siecle qui s'e st
ecoule n’a pas fa c ilite les choses... ce matin comm e a ce
mom ent-la et com m e au cours des annees qui se sont
ecoulees depuis, je demands v o tre com prehension et vos
prieres:
La voix
dun
prophete
« II m’a ete d iffic ile de p re se n te r ne fut-ce que sous
form e schem atique le message que j ’ai eu dans mon coeur
pour le peuple de I’Eglise et le monde. I l y a une parole de
Paul qui dit que < I’affection de la chair, c ’est la m ort tandis
que I’affection de I'esprit, c ’est la vie et la p a ix >» (Rom.
8 :6).
« Le C h ris t nous a demands de developper ce qu’il y
avait de sp iritu e l au-dedans de nous.
« L'existence te rre s tre de I’homme n’est qu’une epreuve
p our v o ir s’il concentrera ses e ffo rts, son esprit, son ame
sur les choses qui contribuent au c o n fo rt e ta la s a tisfaction
de sa nature physique ou s'il se donnera pour but dans la
vie, [’acquisition des qualites sp iritu e lle s.
PAR R. DON O S C A R S O N
« S ’il ve u t re ch e rch er le vrai de la vie, I’homme doit
v ivre pour quelque chose de plus eleve que le moi. II entend
la vo ix du S auveur dire: <Je suis le chemin, la v e rite et la
vie... > (Jean 14:6). En suivant cette voix, il apprend biento t qu ’il n’est pas de grande chose qu ’ il puisse fa ire pour
atteindre le b onheur ou la vie eternelle. II apprend que la
vie est c o n s titu te non pas de grands sacrifies ou de grands
devoirs, mais de petites choses dans lesquelles les sourires, la bonte, les petits services rendus habituellem ent
sont ce qui gagne et conserve le coeur et assure le con­
fo rt >».
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« N otre vie s'e co u le heure par heure et jo u r par jo u r a
la rnaison, dans nos frequ e n ta tio n s pour nos affaires, dans
nos rencontres avec des etrangers. C ’est I’a ttitude de la
personne au cours des contacts quotidiens qui m ontre si
elle fa it appel a ce qu'il y a de sp iritu a l en elle et en ceux
qu 'elle frequente. C ’est une a ffaire quotidienne. »
parla des facteurs p a rticu lie rs qui co n tribue nt au su cces
du mariage et au b o n h e u r au foyer, en utilisan t une h is to ire
tire e de sa jeunesse:
« Je me souviens d ’une prom enade un apres-m idi d ’ete
avec de gentilles com pagnes lorsque j ’etais jeune a d o le s ­
cent. Nous m ontames le <sentier central > qui co n d u is a it
« S pirituellem ent, notre vrai but, c'e st la conscience
d ’a vo ir rem porte la vic to ire sur nous-memes, c ’e st la com ­
munion avec I'infini. La s p iritu a lity pousse a v a in c re les
difficu lte s et a a cq u e rir de plus en plus de force. S e n tir ses
faculte s se dep loye r et la ve rite se re pan d re dans I’ame
au S outh Fork C anyon. De part et d ’autre de la route il y
a va it des roses sauvages. Nous ne nous arretam es pas
po u r en cu e illir parce q u ’eiles etaient couvertes de la poussiere qu’avaient je te e su r elles les voyageurs. N ous arrivam es bientot au fla n c de la colline. II y avait, la aussi, des
roses, a I’abri de la poussiere du voyageur, em brassees
seulem ent par le soleil et la rosee matinale. Nous cu e iliim es les roses sans tache et les donnam es a la com pagne
qui nous en sem blait si digne.
est une des experiences les plus sublim es de la v ie .»
(Extraits d’un discours de conference generate, 4 avril
1958.)
La sp iritu a lite ! Q uelque chose de plus haut que soi —
la recherche de la dignite de l'hom m e — est un des plus
grands messages, un des m essages les plus souvent
repetes du P resident M cK ay a notre generation.
Un autre est la saintete du foyer. S ’adressant le 11 octob re 1955, aux etudiants a I'U n ive rsite Brigham Young, il
290
Ce principe me sem ble toucher les fondem ents mem es
du bonheur dans les rapports m aritaux — une regie de
purete enseignee et pratiquee par les Saints des D e rn ie rs
Jours.
Dans ce meme discours, il souligna le besoin de mai-
trise de soi avec une pointe d ’humour. II p a rle d ’un jeune
mari qui se plaignait a sa jeune epouse de sa cuisine.
Apres a vo ir ecoute aussi longtem ps q u 'e lle le put, elle
lui dit:
«Je sais que ma cuisine n’est pas bonne. Je la deteste
autant que to i; mais me vo is-tu passer mon tem ps a ronchonner dessus? » Ce <ronchonnement> a p re s le mariage
est ce qui le rend deplaisant. A pprenez la m a itrise de vousmeme, la m aitrise de la langue.
Et puis, chose caracteristique, le P re s id e n t McKay
souligna ['im portance d'une autre qualite sim p le a developper dans le mariage, sim ple dans son a p p lica tio n mais
divine com m e attribut:
« [U n autre]... facteur que je cite est la co u rto isie . Pen­
dant les fiangailles, chacun se fa it un p la is ir de prevenir
les souhaits de I’autre et trouve sa joie a sa tisfa ire sea
desirs dans les lim ites des convenances. T ra p de couples
considerent... I’autel du m ariage comme la fin des fian­
gailles. C e d o it etre le com m encem ent de fia n g a ille s eternelles, et cela signifie de la consideration au foyer, la
meme con sideratio n pour I'epouse que c e lle qui etait
donnee a la dulcinee lors des fiangailles; la meme con­
sideration pour le mari; meme s’il se cache derriere le
journal... et ne dit mot. La vie devient ro u tin ie re , mais cette
routine d isp a ra it des que nous nous souvenons que <s'il
te p la it), que <merci >, que <pardon > sont aussi appropries
et apprecies par une epouse que par une fia n ce e . »
Un autre des grands them es fu t enonce dans un pro­
gram me de Paques qui eut lieu au Tabernacle de Salt Lake
City. Entre des pieces musicales, le P re s id e n t McKay
rem it un b re f message de Paques sur la m ission du Sauveur. V e rs la fin de son discours, il fit c e tte declaration:
« Nous crayo ns que Jesus est le (il s ’arreta, leva les yeux
de son texte et regarda son vaste auditoire dans les yeux)
— non, nous S A V O N S que Jesus est le C h ris t, le Sauveur
du monde.
D ans le cadre o fficie l d'une conference generale en
octobre 1959, il d it autrem ent:
« <Je fe n conjure devant Dieu >, e c riv a it Paul a Timothee, <et devant Jesus-Christ, qui doit ju g e r les vivants et
les m orts... preche la Parole... >» (2 Tim. 4 :1 —2).
« Q u elle <parole >? Que <Jesus-C hrist qui a detruit la
mort et a mis en evidence la vie et I’im m o rta lite par I’evangile >» (2 Tim. 1:10).
« ...C 'e st ainsi qu ’au cours des ages, les hommes ont
contem ple le C h rist sous divers angles. C ertains, qui le
re je tte n t aussi venim eusem ent que la populace, voient en
lui et dans ses disciples <le C reateur d’un system s moral
chretien qui a mine et sape la vigueur du m onde europeen >.
D ’autres avec une p erception plus claire, nee de [’ex­
perience, vo ie n t en lui hauteur d ’un system s qui <favorise
I’ industrie, I’honnetete, la ve rite , la purete et la bonte >, un
system s qui s o u tie n t la loi, fa vo rise la liberte, lui est es­
sential et tend a unir les homm es en une grande fraternite.
« D ’autres le considerent comm e <I’unique personnage
parfait — la personnaiite sans egale de I’h is to ire >, mais
nient sa d iv in ite . Des m illions de personnes I’acceptent
comme le grand Maitre, d ont les enseignem ents ne s’appliquent ce p e n d a n t pas a la situ a tio n sociale m oderne. [Ensuite avec I’in te n site de son tem oignage personnel, le Pre­
sident M cK a y ajouta:] Un p e tit nombre, oh bien peu! ...I’acceptent p o u r ce qu’il e s t reellem ent: le Fils unique
du Pere, qui v in t au monde, a sa vo ir Jesus, p o u r etre crucifie pour lui e t en porter les peches, le s a n c tifie r e t le puri­
fie r de to u te in ju s tic e .»
Et finalem ent, il donne le se c re t d ’une vie heureuse et
reussie, q u ’il a trouvee pendant toute une v ie qui couvre
I’experience de I’homme depuis la chandelle et la lampe
a petrole ju s q u ’a I’energie atom ique, et les m ysteres de
I’espace. D ans un discours a I’U niversite B righam Young,
il dit:
« ...de to u t mon cceur, je vous parle avec 1’experience
de nom breuses annees, avec la connaissance que [pour
avoir] de I’u tilite , du plaisir, de la joie, du b o nh eur dans
cette vie, suivez I’exhortation du C h rist qui est de chercher
prem ierem ent son royaum e.»
« Si vous vo u le z obtenir le plus grand succes, et le plus
de con te n te m e n t d ’esprit dans la vie, pratiquez dans vos
contacts q u o tid ie n s les ideaux de I’evangile de JesusChrist. Je n’ hesite pas a fa ire cette declaration sans modi­
fication; je sais que les re su lta ts seront tels que je le d is .»
Et puis I’h isto ire finale:
« ...Un garde-chasse rem arque une co rd e attachee a
un arbre et conduisant dans une fo re t dense. II decide de
la suivre e t d ’en d ecouvrir la raison d ’etre. A travers
sous-bois e t branches surplom bantes, il se fra y e du mieux
q u ’il peut un chemin et fin a le m e n t rencontre un chasseur
tenant encore en mains ce qui reste d’une boule de corde.
II lui dem ande a qui sert la corde, et le ch a sse u r repond:
<J’ai entendu d ire que des homm es ont perdu le u r chemin
dans cette fo re t, et je suis bien decide a g a rd e r le moyen
de re tro u ve r mon chemin si je perds le sens de la direc­
tion. >
« Nous avangons tous, plus ou moins, dans la foret
dense de I’humanite. C ertains perdent le u r sens de la
direction, d ’autres, plus sages, ont un guide (je vais chan­
ger I’image e t I’appelerai une ancre), et ils p e u vent retrou­
ver leur chem in meme s’ils q u itte n t la route ou se per­
dent dans le labyrinths des frequentations hum aines. Cet
ancrage, je le repete, ce so n t les ideaux de I’evangile de
Jesus-Christ. Le bonheur, la securite, la reputation... viennent de ce que I’on s’attache a cette ancre...
« Que D ieu nous aide a etre a ce point ancres... devant
bientot nous lancer dans le royaum e de I’hum anite pour
rendre se rvice , un service fid e le au royaume de Dieu, c ’est
ma priere au nom de Jesus-Christ. Amen. »
Q
291
am
PAR D O N V IN C E N T DI FR ANCESCA
Frere Don V in c e n t Di Francesca e s t mort le
18 novembre 1966 a G esta Gratten (Palermo), en Italie.
Je naquis le 23 septem bre 1888 a Gratteri, dans la
province de Palerme, en Sicile, de Joseph D. et de M a ­
rianne D. Maria Francesca. Le 22 fe v rie r 1892, ma mere
deceda; avec mon fre re A ntonine et ma soeur Josephine,
j ’allai vivre avec les parents de ma mere.
Lorsque j ’eus s e p t ans, j ’allai a I’ecole prim aire. M on
grand-pere, desira n t me fa ire d o n n e r une form ation de
nature religieuse, p rit des disp o sitio n s pour que je fu sse
enseigne par son cousin, V in ce n t S erio. Je reussis a ce
p o in t dans I'art de lire les Ecritures que lorsque je fus
arrive a I’age de onze ans, mon p ro fe sse u r fa isa it mon
eloge, disant que c ’e ta it une benediction d ’avoir pareil don,
En novembre 1900, je repus la perm ission de m’ inscrire dans un lycee tenu par un o rd re religieux, et j'y
etudiai la religion ju s q u ’en 1905. Entre temps, mon fre re
A ntonine, qui avait em igre a New Y o rk, m 'invita a v e n ir
en Am erique. C ’est ainsi qu'a Page de dix-sept ans, je
qu ittai Naples, a rriv a n t a New Y o rk le 12 octobre 1905. J'y
rencontrai un ami de mon frere, A rie l Debellon, pa ste u r
de la branche ita lie n n e d ’une des eglises protestantes,
qui m ’engagea com m e in stru cte u r p o u r se rvir les m em bres
de sa communaute. II fu t a ce p o in t im pressionne p a r le
don que j'avals de lire les E critures q u ’il me conseilla de
suivre les cours du K nox C ollege a N ew York. Je su ivis
son conseil et repus mon diplom e de religion le 24 no ­
vem bre 1909.
Q uand je repense aux evenem ents de ma vie qui me
co n d u isire n t a une fro id e matinee de fe v rie r 1910, je ne
peux m ’em pecher de penser que D ieu se souvenait de
mon existence. C e m atin-la, le co n cie rg e de la chapelle
italienne me rem it une note du pasteur, m 'avertissant q u ’il
d e va it garder le lit, e ta n t malade, et me demandant de me
rendre chez lui, ca r il avait des choses im portantes a
d is c u te r avec moi co n ce rn a n t les a ffa ire s de la paroisse.
292
Tandis que je longeais Broadway, le v e n t puissant qui
venait de la haute m er m ’enveloppait de son etreinte g la ­
cials, de sorte que je te n a is la tete baissee et detournais
le visage du vent. C ’e s t a lo rs que je vis ce qui me sem blait
etre un livre depose au som m et d’une poubelle ouverte,
mis la p o u r etre em porte par les eboueurs. La forme des
pages et la maniere d o n t elles etaient reliees me donnerent I’im pression que c ’e ta it un livre religieux. C urieux,
je le pris et le cognai c o n tre le cote de la poubelle pour en
secouer les cendres. Le Livre etait e c rit en anglais. Je
cherchai le titre mais il a v a it ete arrache.
T andis que j ’etais la, le livre en main, la fureur du ve n t
tourna les pages, et un p a r un les noms Nephi, M osiah,
Alma, M oroni et Esa'ie m 'apparurent devant les yeux.
Comme le vent fro id e ta it mordant, j ’enveloppai en hate le
livre so u ilfe dans un jo u rn a l et poursuivis mon chemin.
A la paroisse je dis quelques paroles de recon fort a
mon collegue S carillo et acceptai de rendre le service
qu’il me demandait p e n d a n t sa maladie. Pendant mon
retour chez moi, mon e s p rit s'a tta rd a it su r le livre que
j ’avais en main et les nom s etranges que j'avais lus. Qui
etaient ces hommes? Q ui etait ce p rophete Esa'ie que je
lus tres attentivem ent. Q uel pouvait bien etre le nom de
PEglise qui enseignait une telle doctrine en des paroles
aussi fa cile s a com prendre? La co u ve rtu re du livre e t la
page de titre manquaient. Je lus Pattestation de tem oins
dans les prem ieres pages et fus fo rte m e n t im pressionne
par la fo rc e de leur tem oignage, mais il n’y avait pas
d ’autres indices quant a I’identite du livre.
J’achetai de I’alcool e t du coton a la droguerie qui se
tro u va it en-dessous de ma chambre et me mis a nettoyer
les pages souillees. Ensuite, je lus pendant plusieurs
heures ce qui se tro u v a it dans le livre. Lorsque j ’eus lu le
dixiem e chapitre du L ivre de Moroni, je ferm ai a c le f la
porte de ma chambre, et, tenant le livre en main, m'agenouillai et demandai a Dieu, le Pere e ternel, au nom de
son Fils Jesus-Christ, de me dire si le livre e ta it de Dieu.
Tandis que je priais, je sentis mon corps se refroidir. Puis
mon coeur se mit a battre violem m ent, et une sensation de
chaleur et de contentem ent me rem plit d ’une telle joie que
je ne puis trouver les paroles pour I’exprim er. Je sus que
les p aroles du livre ve naient de Dieu.
Je continual mes se rvice s dans la paroisse, mais ma
p redication etait teintee des nouveaux m ots que j'a va is
trouves dans le livre. Les membres de ma comm unaute
s'in te re ssa ie n t a ce p o in t a mes paroles q u ’ils devinrent
m econtents des serm ons de mes collegues, et leur dem anderent pourquoi ils ne prechaient pas les adm irables
doctrin es de Don V incent. Ce fut le com m encem ent des
ennuis pour moi. Lorsque les membres se m irent a q u itte r
la cha pelle pendant les serm ons de mes collegues e t a
re ste r lorsque j'o cc u p a is la chaire, mes collegues se
fa ch e re n t contre moi.
Le debu t de la vraie discorde com m enga la veille de
Noel de 1910. Dans mon sermon de ce so ir-la , je ra-contai
I'h isto ire de la naissance et de la m ission de Jesus-C hrist
telle q u 'e lie se tro u v a it dans mon nouveau livre. Lorsque
j ’eus fini, certains de mes collegues c o n tre d ire n t publiquem ent, et sans la m oindre honte, to u t ce que j ’avais
dit. Les absurdites de leurs affirm ations m ’indignerent a
ce p o in t que je me re vo lta i ouvertem ent co n tre eux. Ils me
deno nce ren t et me re m ire n t entre les mains du com ite de
censure pour que ce lu i-ci prenne des mesures d ic ip linaires.
Lorsque je com parus devant ce com ite, les membres
me d o n ne re nt ce qui e ta it cense etre un conseil paternel.
Ils me co nseillerent de b ru le r ce livre, qui, disaient-ils, e ta it
du diable, puisque c ’e ta it la cause de ta n t d ’ennuis et avait
d e tru it [’entente des f re res pastoraux. Je repondis en donnant mon tem oignage que le livre qu ’ils me dem andaient
de b ru le r etait la Parole de Dieu, mais que, du fa it des
pages manquantes, je ne connaissais pas le nom de I’Eglise qui I’avait produit. Je proclamai que si je devais b ru le r
le livre, je deplairais a Dieu. Je p re fe re ra is q u itte r la com ­
munaute de I'Eglise que de I’offenser. Lorsque j ’eus d it
cela, le preside nt du conseil mit fin a la discussion, de cla ­
rant que le conseil re n d ra it sa decision plus tard.
C e ne fu t qu'en 1914 que je fus de nouveau cite a com pa raitre devant le conseil. Le vice-venerable parla sur un
ton am ical, laissant entendre que les paroles violentes des
m em bres du comite lors de I’audition pre ce d e n ts avaient
pu me provoquer, ce qui e ta it regrettable, puisqu’ils m’aimaient tou s et n’oublia ie n t pas I’aide precieuse que je leur
avais to ujours si liberalem ent donnee. C ependant, dit-il, je
devais me souvenir que I’obeissance — com plete et absolue — e ta it la regie. La longanim ite des membres, a qui
j ’avais continue a p re ch e r des mensonges, avait pris fin
et je devais bruler le livre.
En guise de reponse, je declarai que je ne pouvais pas
nier les paroles du livre et que je ne le b ru le ra is pas, puis­
que ce fa isan t j ’offenserais Dieu. Je dis que j ’attendais
avec jo ie le moment ou I'eglise a laquelle appartenait le
livre me serait revelee pour que je puisse m’y affilier. La-
desus, le vice-venerable s ’ecria: «Assez! A ssez! » II lut
ensuite la decision que le conseil avait p rise : je devais
etre d e p o u ille de mon poste de pasteur de I’Eglise du bon
Berger et de tous les d ro its et privileges que j ’avais precedem m ent possedes.
Trois sem aines plus ta rd j ’etais appele d e va n t lesynode
supreme. A p re s m’avoir donne I’occasion de re tra cte r mes
d eclarations precedentes, ce que je refusal de faire, le
synode c o n firm s le ju g e m e n t du conseil. J'etais done completem ent retranche du co rp s de I’eglise.
En n o vem bre 1914, je fu s appele dans I’arm ee italienne
et envoye au p o rt de N aples. Je fus dans I'a ctio n en France,
ou je co n n u s toute la tris te s s e et toutes les souffrances
qui accom pagnerent les com bats de la prem iere G uerre
M ondiale. M e souvenant des legons du liv re que j ’avais
lu, je ra co n ta i a certains des hommes de ma com pagnie
I'histoire du peuple d'A m m on qui avait refuse de verser
le sang de ses freres et e n te rra ses armes p lu to t que de se
rendre co u p a b le de si grands crimes. L’au m d n ier me denonga au co lo n el, et le Iendem ain j ’etais e sco rte au bureau
de ce lu i-ci. II me dem ands de lui ra co n te r I’histoire que
j ’avais ra co n te e aux soldats e tq u i se tro u v e a u 2 4 e chapitre
d’Alma, p uis il me demanda comm ent j'e ta is entre en pos­
session du livre, et pourquoi je conservais un liv re e crit en
anglais et p u blie par une eglise dont le nom n’etait pas
donne. Je regus comme chatim ent une condam nation de
dix jours au pain et a I’eau avec I’ordre de ne plus parler
du livre e t de ses histoires.
A pres la fin de la guerre je retournai a N ew Y ork, ou je
rencontrai un vieil ami qui e ta it pasteur de I’Eglise methodiste et qui connaissait I’h isto ire de mes ennuis. II estima
qu'on a v a it ete injuste avec moi et se m it a interceder
pour moi aupres des m em bres du synode. On m’admit
finalem ent dans la com m unaute comme m em bre laique.
En guise d ’experience, on se mit d’accord p o u r que j'a ccompagne le pasteur m ethodiste en m ission en NouvelleZelande e t en A ustralie.
A S ydney, nous rencontram es des im m igrants italiens
qui p o se re n t des questions su r les erreurs des traductions
de la B ible publiee par I’E glise catholique. Ils ne fu re n t pas
satisfaits des reponses donnees par mon com pagnon, et
il se facha co n tre eux. Puis ils m’in te rro g ere n t su r ce sujet,
et, sachant que j ’avais la v e rite dans le livre , je racontai a
nouveau I’ h isto ire de [’a p p a ritio n du C h ris t aux gens du
pays, qui y e s t decrite, e t je racontai que le C h ris t avait
dit: « J’ai d 'a u tre s brebis, qui ne sont pas de c e tte bergerie;
celles-la il fa u t aussi que je les amene, et e lle s entendront
ma voix; e t il y aura un seul troupeau, un seul berger»
(3 Nephi 15:17). Lorsqu’ils me dem anderent ou j ’avais appris to u t cela, je leur parlai du livre que j ’avais trouve.
L’histoire le u r etait douce mais fut tres am ere pour mon
collegue. II me denonga au synode et une fo is de plus le
jugem ent precedent de ce lu i-ci fut c o n firm s et je fus
d e fin itive m e n t excom m unie de I’Eglise. Peu de temps
apres, je re to u rn a is en Italie.
En mai 1930, tandis que je recherchais des renseignements dans un d ictio n na ire frangais, je vis soudain [’in­
scription « M orm on ». Je lus attentivem ent le texte et decouvris q u 'u n e eglise m orm one avait ete fo n d ee en 1830
293
et que cette eglise avait une universite a Provo. J’e crivis
au preside nt de I’universite, demandant des renseignements sur le iivre et les pages m anquantes. Quinze jo u rs
apres je recevais une reponse, et on me disait que ma
lettre avait ete transm ise au P resident de i'E glise de JesusC h rist des Saints des D erniers Jours, et qu'i! me m e ttra it
au cou ra nt de ce qu ’e ta it le Iivre aux pages manquantes,
Iivre qui appartenait en e ffe t a I'Eglise mormone.
Le 16 juin 1930, le P resident Heber J. G rant re p o n d it a
ma lettre et m’envoya un exem plaire du Livre de M orm on
qui avait ete tra d u it en italien, en 1852, par le P resident
Lorenzo Snow tandis qu ’il e ta it m issionnaire. Le P resident
Grant m’a pprit que Frere John A. W id tso e etait p re sid e n t
de la m ission europeenne de I'Eglise, d ont le siege se
tro u va it a Liverpool, et qu ’il y enverrait ma demande. Q uelques jo u rs plus tard, Frere W idtsoe m’e c riv a it de Liverpool
et m’envoyait une b ro chure contenant I’histoire du P ro­
phets Joseph Smith, p a rla n t des plaques d 'o r et de la parution du Livre de M orm on. Enfin j'a va is appris le reste de
I'histoire com m ences il y a si longtem ps lorsque, guide par
la main de Dieu, j ’avais trouve le livre dechire pose su r
une poubelle dans une rue de New Y ork.
Le 5 juin 1832, Frere W idtsoe v in t a Naples p our me
baptiser, mais une re vo lu tio n entre les fascistes et les
anti-fascistes avait eclate en Sicile, et la police de Palerme
me refusa la perm ission de q u itte r File. L'occasion d ’etre
baptise me fu t done refusee a ce mom ent-la.
L’annee suivante, Frere W idtsoe me demanda de tra duire la brochure de Joseph Smith en italien et d’en fa ire
pub lie r m ille exem plaires. Je portai ma traduction a un imprim eur, Joseph G ussio, qui porta le texte a I’eveque
catholique du diocese de Cefalu. L’eveque ordonna a
I’im prim eur de le d e tru ire . J'intentai un proces a I'im p rimeur, mais tou t ce que je rep us du tribunal ce fu t un o rd re
lui adresse de me re s titu e r [’opuscule d ’origine, qu’il a va it
jets dans de vieux papiers dans une cave.
Lorsque Frere W id ts o e fu t dem issionne de son poste
Un
g ro u p e
d 'etu d ia n ts
de
TU nitersite
Brigham Young de p assage au siege de
la M is s io n Frangaise de I'Est, en m ars
de rn ie r,
a lo rs
q u 'ils
Tem ple de Suisse
294
se
rendaient
au
de p re sid e n t de la m ission en 1934, je me mis a co rre s­
p o n d s avec Frere Joseph F. M errill, qui lui avait succede.
II mit mon nom sur les liste s d ’envoi du M illennial Star que
je repus ju s q u ’en 1940, date a laquelle elles fu re n t arretees
a cause de la deuxieme G u e rre M ondiale. En Janvier 1937,
Frere R ichard R. Lyman, successeur du P resident M errill,
m 'ecrivit, m ’annonpant q u ’ Elder Hugh B. Brow n et lui
seraient a Rome un c e rta in jo u r et que je pourrais les y
rencontrer p our etre baptise. La lettre fu t retardee a cause
de la gu e rre et je ne la repus pas a temps.
A p a rtir de ce m om ent-la jusqu’en 1949, je ne repus
plus aucune nouvelle de I’ Eglise mais dem eurai disciple
fidele et prechai I’evangile de la dispensation de la ple ni­
tude des tem ps. J’avais des exem plaires des O uvrages
Canoniques et j ’en tra d u is is des chapitres en italien que
j ’envoyai a des connaissances avec la salutation: « Bonjour. Le matin se leve, Jehovah parle! »
Le 13 fe v rie r 1949, je re p ris ma correspondance avec
Frere W id ts o e au siege de I’Eglise de S alt Lake City. Frere
W idtsoe re p o n d it a ma le ttre le 3 octobre 1950, expliquant
qu’il avait ete en N orvege. En guise de reponse je lui
envoyai une longue le ttre dans laquelle je lui demandais
de m’a id e r a etre ra p id e m e n t baptise, parce que j ’estimais que je m’etais m ontre fils fidele et se rvite u r pur de
Dieu, o b se rva n t les lois e t les comm andem ents de son
royaume. Frere W idtsoe dem anda au P resident Samuel E.
Bringhurst, de la M ission S uisse, s'il pouvait alle r me bap­
tiser en S icile . Le 18 ja n v ie r 1951, le P resident B ringhurst
arriva dans File et je fus b a p tise a Imerese, dans la p ro ­
vince de Palerme. D 'apres les registres de I’ Eglise, e'etait
apparem m ent la le p re m ie r bapteme accom pli en S icile.
Puis, le 28 avril 1956, j ’e n tra i au Temple de Berne pour
recevoir ma dotation. Etre e nfin en presence de mon Pere
celeste! J’estim ais m’e tre m aintenant m ontre fidele dans
mon deuxiem e etat, apres a v o ir recherche et decouvert la
vraie Eglise grace a un liv re inconnu que j ’avais trouve il
y avait ta n t d ’annees pose s u r une poubelle a New Y ork.
CYRUS
DALLIN
et la statue
de Tange
Moroni
PAR ALBERT L. Z O B E L L JR.
L a statue de I'ange Moroni, au s o m m e t de la to u r
c e n tra le est du Temple de Salt Lake C ity sym bolise les
ve rite s en or de I’evangile eternel rendu en ces d ern iers
jours. Elle est I’oeuvre de Cyrus E. D a llin qui naquit !e
22 n ovem bre 1861 a S p rin g v ille (Utah), p e tite comm unaute
situee a d ix kilom etres au sud de Provo. II e tait le deuxiem e
d ’une fa m ille de huit enfants de Thomas Dallin, un mineur.
Les indiens piutes et utes e ta ie n t a S pringville et
autour. A I’automne, its recevaient la perm ission de b a tir
leurs dem eures dans les champs et p e n d a n t I'hiver, ils venda ie nt des peaux et du beta'll aux co lo n s. Le jeune C yrus
a p p rit a aim er ces v o is in s indiens com m e il apprit a aim er
les rudes montagnes proches de sa maison. Son ardoise
eta it so u ve n t rem plie de dessins p lu to t que des legons
p re s c rite s pour le jour.
Un pasteur presbyterien, dans I’eco le duquel il e ta it
inscrit, I'encouragea a developper ses ta le n ts artistiques.
Un jo u r le Reverend Leonard eut besoin d ’un dessin de
I'ecole d ’adobes de cre p ite pour I'e n v o y e r dans I'Etat afin
295
de m ontrer la necessite de re c e v o ir davantage de fonds. II
demands a C yrus de faire le dessin, et ce lu i-ci fu t bientot
envoye. Le jeune Dallin e ta itm a in te n a n tu n ve rita b le artiste,
qui avait regu de I’argent p o u r son travail.
Au printem ps de 1879, il se m it au travail dans une des
mines de son pere a S ilv e r C ity (Utah), p o u r gagner suffisam m ent d ’argent pour a lle r a I’ecole et e tu d ie r I’art a
Provo. Tout d ’abord il fit la cu isin e pour lui-m em e et trois
autres em ployes. Puis il tro u va un emploi dans le triage
du mineral, le chargeant dans une brouette, le transportant
a la cuve et le tamisant. C ’e ta it un travail dur dans un ele
ment grossier, et il y tra va illa six mois environ.
Un jo u r les mineurs to u c h e re n t une a rg ile molle et
crayeuse. Le jeune Dallin ceda a la tentation et moula deux
tetes grand eur nature, im p ro visa n t ses o utils. II dit qu’il
avait essaye I’argile chez lui, ou il avait egalem ent acquis
de I’experience dans la tail le du bois avec son canif et
avait fa it quelques esquisses.
Au printem ps suivant, C. H. Blanchard de S ilve r C ity
fut a ce p o in t frappe par le ta le n t du jeune D allin qu’il parla
avec Jacob Lawrence, un rich e d irecteur des mines de Salt
Lake C ity, e t ensemble ils leverent I'a rg e n t necessaire
pour envoyer D allin a Boston e t aux studios de Truman H.
Bartlett, le sculpteur. Mr. B a rtle tt envoya, le 12 juin 1880,
une lettre su r ce jeune homm e au D eseret News, disant
entre autres: « Puisque son pere n'a pas les moyens, il
n’est pas probable qu’il pourra se perm ettre de payer longtemps les fra is de son fils. L’in scrip tio n du gargon est gratuite, et to u t ce dont il a besoin c ’est d 'a v o ir suffisam m ent
d’argent po ur payer sa pension et lui fo u rn ir les vetem ents
necessaires. Ce gamin a un grand talent de sculpteur, et,
s’il est convenablem ent in stru it, fera honneur a lui-meme
et a ceux qui s ’interessent a lui. »
Un certain no mb re de personnes s’inte re sse ren t a
favo rise r les talents de D a llin , et il fit une montee en
fleche. En fe v rie r 1884, il fu t annonce qu’il a lla it ouvrir un
studio a S a lt Lake City, mais a la fin de juin on disait qu’il
etait alle e tu d ie r dans I’Est, et au mois de decem bre on
apprenait q u ’il a lla it a Paris.
II epousa, le 16 juin 1891, V ic to ria C olonna Murray, de
Roxbury, M assachusetts, et retourna im m ediatem ent a Salt
Lake C ity ou il travailla ju s q u 'a I’hiver de 1894. Pendant
cette p eriods feconde, il s cu lp ta le monum ent de Brigham
Young qui fu t devoile au cinquantiem e anpiversaire de
I’arrivee des pionniers dans la vallee du Lac Sale. II fit
egalem ent des bustes de la P rem iere Presidence.
W illiam B. Preston, eveque president, John R. W inder,
son deuxiem e conseiller, et D. C. Young, arch ite cts du
temple, ainsi que Mr. D allin, se reunirent le 21 ju ille t 1891
avec la Prem iere Presidence et lui proposerent les dessins
des fleches a m ettre sur les b ourrelets de pie rre qui couvraient a ce mom ent-la les to u rs du tem ple de S alt Lake
City. M oins d ’un mois plus tard, le 19 aout, les dessins devant te rm iner les tours du tem ple etaient acceptes par la
Premiere Presidence.
W. H. M u llins and C om pany de Salem (O hio), fabricants
sur dem ands de statues, p rire n t le models et construisirent
le personnage haut de tro is metres soixante-quinze en
« cuivre m artele 24 ». Bien que la compagnie e xists encore
296
Le M em orial a la mere p io n n ie re (A sso cia tio n A rtis tiq u e de la
Utah High S ch o o l)
N ous n'avons pas pu obtenir la le ttre , nous la rem plagons done
p a r une p hoto de M. D allin, age, avec, a I'arriere-plan, une de ses
statues (S o cie te H istorique de I'E ta t d'U tah)
sous le nom de M ullins M anufacturing C orporation, ses
registres des annees 1890 n’existent plus. Et ni cette
societe, ni K ennecott C o p p e r C orporation et sa succursale Chase Brass and C o p p e r C om pany ne peuvent iden­
tifie r exactem ent ce que I’on entend par « cu ivre martele
24 », C ertains m etallurgistes pensent que c ’e ta it un cuivre
qui pesait 24 onces par pied carre. Ce qui fe ra it un cuivre
d ’une epaisseur d ’environ 8/ 10 de m illim etre. II est possible
que Ton ait u tilise un cuivre d ’un calibre relativem entm ince
pour fa b riq u e r la statue.
Le m ercredi 6 avril 1892, une foule estimee a 4 0 0 0 0 per­
sonnes s ’a ttroupa au square du Temple, avec des m illiers
d ’autres personnes dans les rues avoisinantes et les endroits ou I’on pouvait voir, p o u r assister au placem ent de
la statue lamee or de I’ange. Dans une session de C on­
ference Generate, ce jour-Ia, les membres de I’Eglise
s ’etaient engages a term iner le tem ple de S a lt Lake C ity
et a le c o n sa cre r un an plus tard, le 6 avril 1893.
C ertains se sont dem ands ce que voulait dire la de fini­
tion « ange celeste sonnant de la tro m p e tte ». On I’appela
M oroni dans ('article du D e s e re t News parlant de son
adulte. Pendant les annees 1920, lors d ’une visits a Salt
Lake C ity, il s'arreta au square du Temple, ou il fu t reconnu
par le P re sid e n t Levi E dgar Young du P rem ier Conseil des
S oixante-dix, qui etait a ce moment-la p re s id e n t de la m is­
sion du square du Temple. Ensemble les deux vieux amis
parlerent des statues de M r. D allin, qui e ta ie n t de renommee m ondiale, de ses personnages histo riq u es, de ses
portraits de I’indien am ericain ou il lui donne un air
d’autorite, de dignite et une expression im posante. Apres
avoir a s s is ts a un recital d 'o rg u e par John J. M cC lellan,
ils s 'a s s ire n t sur le m uret qui entourait le monum ent aux
mouettes, regardant la statue doree s u r la fleche du
«M onum ent a Brigham
Y o u n g » lo rs q u ’il
e ta it au Square
du
Tem ple; il se frouve actu elle m e n t dans le ce n tre de S a lt Lake
C ity (S o c ie te H isto riq ue de TEtat d'U tah )
placem ent. Des annees plus tard, Mr. D allin e crivait une
lettre en date du 30 ju ille t 1838 et adressee a « Mon cher
Mr. Young ». La lettre continue: « En reponse a votre demande concernant <ce que j ’avais a I’e s p rit > lorsque j ’ai
fait la statue qui se tro u v e au som m et du tem ple de S a lt
Lake C ity, qu’il me s o it perm is de dire que je n’avais a
I’e s p rit que I’idee d ’e xe cu te r (du mieux que je le pouvais)
la tach e qui m 'avait ete confiee; laquelle e ta it de faire une
statue de I’ange m orm on <Moroni >.
« A part cela, je ne sais rien d’autre... » C yrus E. D allin.
M r. Dallin etait en e ffe t sur la bonne voie pour d e ve n ir
un grand sculpteur. En ja n vie r 1896, on nota qu'il fa isa it du
travail pour la bib lio th e q u e du C ongres. II envoya un cable
de bons souhaits lorsque, en ju ille t 1897, on devoila son
m onum ent aux pion nie rs au square du Temple. Lorsque ce
m onum ent fut demenage a Salt Lake C ity dans la situation
qu’ il occupe actuellem ent, il fu t I’un des orateurs a une
cerem onie qui eut lieu lors de la fete des pionniers en
1900.
II rentrait souvent en Utah, mais to u te fo is la region de
B oston fu t sa patrie pendant une grande partie de sa vie
temple.
« Je c o n sid e rs que mon <ange M oroni > m ’a rapproche
davantage de Dieu que to u t ce que j'a i ja m a is fa it d’autre »
dit Mr. D a llin . « II m’a sem ble que j ’apprenais ce que cela
signifie com m unier avec les anges des c ie u x .» Puis il
ajouta: « N ous ne pouvons c re e r dans la vie que ce que
nous som m es et ce que nous pensons. »
II e ta it la pour pa rle r au moment ou on devoila son
m onum ent aux pionniers a S p rin g ville (U tah), le 24 ju ille t
1932, ou il d it de sa m ere: « El le n'a pas connu de v ic is ­
situdes, c a r el le avait une fa m ille et I'am our dem eurait dans
les quatre murs de notre m aison. »
R evenant en Utah en ju in 1934, Mr. D a llin compara son
voyage en avion de 22 heures au voyage de tro is mois que
fire n t ses parents au tra v e rs des plaines au debut des
annees 1850.
« Je d o is mon art a ma mere, Jane H am er Dallin, qui
aimait la beaute, dit-il. D ans son enfance, el le m odelait les
objets dans de I’argile et les cuisait au fo u r. C 'eta it une
question d ’heredite. J’ai to u jo u rs aime les arts et j ’ai com ­
mence a dessiner et a fa ire du m odeiage alors que je
n’etais q u ’un enfant, et el le, de meme que mon pere, Tho­
mas D allin, m’a donne to u s les encouragem ents possi­
bles. »
II y e u t egalem ent des annees de c o n tra rie te dans sa
vie professionnelle. L o rs q u ’ il etait jeune e tu d ia n t a Boston,
en 1884, il fit une statue equestre en p la tre de Paul Re­
v e re *. II en parla a des v is ite u rs a son stu d io de S alt Lake
City, c ro y a n t que le su cce s etait im m inent. Des recits
h istoriques disent que « a p a rtir de 1884, chaque annee
Dallin dem andait aux adm in istra tio n s des v ille s d ’accepter
sa statue ».
Puis au debut de ja n v ie r 1940, au b o u t de 55 ans, le
maire M a u rice J. Tobin, p re s id e n t du conseil d ’adm inistration du G e o rg e Robert W h ite Fund, a v e rtit le sculpteur,
alors age de 78 ans, q u ’on lui avait accorde un contrat de
27 500 $ p o u r couler la sta tu e dans du bronze pour la mettre dans le Paul Revere M all, pres de I’e n d ro it ou la celebre
chevauchee de Revere comm enga.
C yrus Edwin Dallin, doyen des scu lp te u rs americains,
ne en Utah, mourut le 14 novem bre 1944, dans sa maison
d 'A rlin g to n (M assachusetts), huit jours avant son 83e anniversaire. Sa veuve et d e u x fils lui survecurent. Un autre
fils avait ete tue au fro n t en France p endant la prem iere
Guerre M ondiale.
* P a triots
am dricaln qui effe ctu a
une cdlebre
chevauchee de nult,
en
1775, pour a v e rt!r les partisans de I'a rriv e s d ’une arm de an g laise. (N .d.T .)
297
l e v Eq u e
p r e s id e n t
PARLE
AUXJEUNES
D E __________________
L A P R IE R E
C 'e s t un signe de m aturite reelle
lo rsq u ’un jeune dem ands I'aide du
S eigneur dans les taches qu ’il doit
a ffro n te r quotidiennem ent. Beaucoup
de g rands hommes ont a p p ris que
leurs e ffo rts so n tva in s s 'ils ne sont
aides et diriges par le S eigneur.
Benjam in Franklin, e xh o rta n t les
m em bres de la convention
co n stitu tio n n e lle a in tro d u ire la
priere dans leur procedure, dit ceci:
« 11 y a longtem ps, M onsieur, que je
vis, et plus je vis, plus je trouve de
preuves convaincantes de cette
verite que Dieu gouverne les affaires
des hommes... je dem ands done la
perm ission de proposer que
d o re nava nt on offre tous les matins
dans ce tte assem bles des prieres
im p lorant I’aide des cie u x et ses
b e ned ictions sur nos deliberations
avant de com m encer les affaires... »
C ecil B. D eM ille a d it ceci a propos
de la p rie re : « Je ne p o u rra is vivre un
jo u r sans el le. C ’est la plus grande
puissance du monde. »
Job, nous disent les Ecritures,
affro nta un grand nom bre des
epreuves les plus dures de la vie. II
perdit sa richesse, sa fam ille, sa sante
et ses amis. Et pourtant il conserva
sa foi inaltera ble en Dieu. Les paroles
de Job o n t fourni des tro u va ille s
sp iritu e lle s. Les reflexions de Job
co n ce rn a n t certains de ses
contem porains decrivent un grand
nom bre de personnes de notre societe
actuelle. V oici ce qu ’il dit: « lls
passent leurs jours dans le bonheur,
et ils descendent en un instant au
sejour des monts. lls d isa ie n t
298
pourtant a Dieu: R etire-toi de nous;
nous ne voulons pas connaitre tes
voies. Q u'est-ce que le Tout-Puissant,
pour que nous le servions? Que
gagnerons-nous a lui adresser nos
prieres? » (Job 2 1 :1 3 —15).
Avec notre grande richesse, nos
progres m edicaux et notre c o n fo rt
abondant, ce rta in s ignorent le b e soin
constant qu’ils o n t de prier notre Pere
celeste. B eaucoup aujourd'hui
sem blent faire echo a la declaration
des contem porains de Job: « ...Que
gagnerons-nous a lui adresser nos
prieres? »
II est tres necessaire que to u t le
monde se rende com pte de
I’im portance de la priere dans
I’edificatibn de sa vie, car il e s t vrai
que « si I’Eternel ne batit la maison,
ceux qui la b a tisse n t tra va ille n t en
vain... » (Psaumes 127:1).
La priere p eut etre une fo rce
capitals de no tre vie, mais nous
devons apprendre a rendre e ffic a c e s
nos prieres. Lorsque nous etions
enfants, nos p rie re s n'ont peu t-e tre
ete que la sim ple repetition
d ’expressions que nous avions
apprises. En acqu e ra n t de la m aturite,
il est bien de co n sid e re r la p rie re
d ’une maniere plus approfondie et de
lui donner un sens beaucoup plus
grand.
Pour com m encer, il doit etre bien
entendu que la p rie re consiste a
p a rle r a Dieu. II fa u t done I’a b o rd e r
serieusem ent et avec intention. P our
que nos prieres so ie n t efficaces, il est
im portant que nous nous adressions
a notre Pere ce le ste avec une foi et
une h u m ilite com pletes. N ous devons
reco n n a itre devant notre Pere notre
c onfiance et nos lim ita tions pour qu’il
puisse c o m p le te r nos e fforts.
En s ’adressant a notre Pere
celeste avec humilite et avec foi, nous
devons sa v o ir exactem ent le genre
d'aide que nous pouvons dem ander
de lui. A m ulek, dans le L ivre de
M orm on, d it que nous devons prier
pour a v o ir de I’aide dans tous les
dom aines de notre vie. V o ic i son
conseil: « Oui, invoquez-le pour avoir
la m ise rico rd e ; car il a la puissance de
sauver. Oui, hum iliez-vous, priez-le
sans cesse. Invoquez-le quand vous
etes dans vos champs; oui, pour tous
vos troupeaux. Invoquez-le dans vos
maisons; oui, pour v o tre fam ille, le
matin, a midi, le soir. Oui, invoquez-le
contre le pouvoir de vos ennemis.
Oui, invoquez-le contre le diable,
I’ennemi de toute justice. Invoquez-le
pour les recoltes de vos champs, afin
q u 'e lle s vous donnent la prosperity.
Invoquez-le pour les troupeaux de vos
champs, afin qu’ils cro issent. Mais ce
n'est pas la tout: Vous devez epancher
votre ame dans vos cham bres, dans
vos lie u x secrets et dans vo tre desert.
Oui, et quand vous n'in voqu ez pas
Dieu, que votre coeur s o it
c o n tinuellem ent rem pli, o u ve rt a la
priere, p o u r votre b ie n-etre et pour le
bien-etre de ceux qui s o n t autour de
vous » (A lm a 34:18—27).
A in si done, grace a la priere, nous
pouvons recevoir I’aide du Seigneur
dans to u te s nos e n tre p rises en justice.
Mais dans notre jeunesse, il est
im p o rta n t que nous com prenions
PAR L’EVeO UE JOHN H. VANDENBERG
pleinem ent (1) quelle partie nous
devons accom p lir avant que le
S eigneur ne puisse exaucer nos
priere et (2) com m ent le S eigneur
repondra a nos prieres.
Dans les Ecritures, le S e ig n e u r a
bien explique que la priere effica ce
com porte une grande quantite
d'efforts de notre part. C ette idee, le
Seigneur l’a clairem ent e xpliquee a
O liver C ow dery. O live r avait demands
le don de traduction, mais il n’avait
pas fa it sa p a rt pour que le S eig n e u r
puisse lui acco rd e r son desir. Le
S eigneur donna a O live r ce conseil
concernant la priere: « V o ici, tu n'as
pas com pris; tu as pense que je te le
donnerais, tandis que ton seul souci,
c'etait de me le demander.
« Mais voici, je te dis que tu dois
I'etudier dans ton esprit; alors tu dois
me dem ander si c ’est juste... » (D. et A.
9 :7 -8 ).
C ’est la une chose tres im portante
dont nous devons prendre conscience
si nous voulons que nos p rie re s aient
un sens. Lorsque nous avons besoin
que Dieu nous aide dans une decision,
il attend de nous que nous parvenions
a une decision provisoire basee sur
notre com prehension et puis que nous
nous adressions a lui dans la priere
pour que notre decision so it confirm ee
ou desapprouvee.
M a in te n a n tse pose la question:
« C om m ent pouvons-nous s a v o ir si le
Seigneur confirm e ou desapprouve
notre decision? » Le S eigneur a fourni
cette d ire ctive supplem entaire en
donnant a O live r le conseil d o n t nous
venons de parler: « ...et si c ’e st juste,
je fe ra i en sorte que ton sein brule
au-dedans de toi; et c ’est ainsi que tu
se n tira s que c ’est ju ste . Mais si ce
n 'e s t pas juste, tu ne sentiras rien
de la sorte, mais tu auras un
engourdissem ent de pensee qui te
fe ra o ublier ce qui e st faux... » (D. et
A. 9 :8 -9 ).
Pour que nos p rie re s soient
exaucees, nous devons demander
I'aide du Seigneur lorsque nous avons
te rm in e la partie que le Seigneur
exig e que nous fassions. Ensuite nous
devons apprendre a etre sensibles
aux persuasions de I’Esprit afin de
d isce rn e r la reponse que donne le
S eigneur.
Nous devons nous rendre com pte
que la reponse a nos prieres peut ne
pas etre conform e a ce que nous
desirons. Mais si nous sommes
hum bles, faisons confiance a Dieu et
suivons les in sp ira tio n s de I’Esprit, la
reponse que nous recevrons sera
p o u r notre p rogression et notre
developpem ent.
Nous devons com prendre que
nous ne pouvons e lo ig n e r de nous par
la p riere les epreuves de la m ortalite,
m ais nous pouvons p rie r pour avoir
la fo rc e d’ame necessaire pour les
a ffro n te r et le p o u v o ir pour en
triom pher.
Puissions-nous apprendre a
re c e v o ir la puissance de Dieu par la
prie re . Etcom m e I'a si adm irablem ent
d it le President M cK a y: « J’espere
q u ’un jo u r vous aurez une aspiration,
une aspiration qui sem ble vous to rd re
Lame (en exprim ant c e t espoir j ’ai
vos interets a coeur) de rencontrer
un mur qui sem blera insurm ontable,
im prenable; mais si le d e v o ir se trouve
au-dela de ce mur, ne reculez pas,
disant: <Je ne peux pas y arriver. >»
Vous pouvez a sp ire r a le faire, mais
cela ne s u ffit pas. Faites ce que disait
Jacques: demandez a Dieu du pouvoir,
mais ajoutez-y la foi, la reconnaissance
de vos p ropres capacites a fa ire ce
dont vous etes capables.
« V ous pouvez p a rtir de la ou vous
etes, et vous approcher du mur.
Lorsque vous y etes, et que vous avez
ete aussi loin que vous le pouviez,
vous tro u ve re z en reponse a vo tre
priere q u ’il y a une echelle cachee qui
vous perm ettra de I’escalader, ou qu’il
y a une po rte que vous ne pouviez
pas v o ir de I'en d ro it ou vous vous
teniez. La main de Dieu se m ontre.
A ce m om ent vous repondez a I'lnfini
et vous vous rendez com pte de ce que
cela sig n ifie , a voir d ro it a etre guide
par le S aint-E sprit; et il vous guidera
en ces choses.
« La sagesse vient par I’e ffo rt. Tout
ce qui e st bon exige I'e ffo rt. Ce qu'il
vaut la peine d ’avoir vous cou tera une
partie de v o tre etre physique, de votre
puissance in tellectuelle et de la
puissance de vo tre ame. <Dem andez
et vous recevrez, cherchez et vous
trouverez, frappez et Lon vous
ouvrira. > M ais il faut que vous
demandiez, que vops frappiez, que
vous cherchiez » ( Treasures of Life,
p. 3 0 3 -3 0 4 ).
O
299
La SAM
et le
programme
des jeunes filles
S ’il y a un m om ent ou les s ta tistiq u e s prennent la form e
d’un battem ent de cceur, d ’yeux qui clignent, de beaux
cheveux et de jo lis tra its, c'est bien dans le program m e des
jeunes filles. II y a v in g t ans, I’ E piscopat pre sid e n t de
I’Eglise crea un program m e pour les jeunes fille s com pa­
rable au program m e de la P retrise d ’Aaron. La P rem iere
P residence de 1’ Eg Use chargea la SAMJF des pieux, des
paroisses, des m issions et des branches d 'a d m in istre r le
program m e des je u n es filles dans I'Eglise.
Une des raisons principales de I’existence du p ro ­
gram m e c ’est de s a v o ir ou se tro u v e n t toutes les jeunes
fille s de I'Eglise et de tenir des re g is tre s sur leur a ctivite
et le u r presence, de les recom penser quand elles p a rtic i­
pant d'une maniere suivie a toutes les reunions et a toutes
les activites de I’E glise et d ’aider, dans un esprit de s o llic itude aimant, celles qui sont inactives dans I’Eglise.
Lorsque la jeune fille arrive a I'age de douze ans et
assists a sa prem iere reunion au com m encem ent de I'annee
de la SAM , on in s c rit son nom au program m e des jeunes
fille s. On e tab lit une carte jaune contenant tous les
renseignem ents necessaires: ses parents, sa date de naissance et ses talents. Chaque sem aine, pendant six annees
de sa vie, on tie n t note du nom bre de reunions auxquelles
el le assists, de ses heures de se rvice , des discours p ro ­
nonces et des recom penses qu’on lui a donnees.
Si el le demenage d ’une ville ou d ’un pays a I’autre, la
carte jaune la su it ou q u ’elle aille. La carte est tenue a jo u r
et transferee sans se perdre. C e tte carte, aussi bien que
les statistiques deviennent, dans un sens, une chose
« viva n te ».
Les jeunes fille s qui ne sont pas membres de I’Eglise
peuvent egalem ent prendre part au programme si elles le
desirent. Elles peu ve n t rem plir les memes co n d ition s requises pour une recom pense in d ivid u e lle .
II y a des m om ents ou une je u n e fille de I'Eglise peut
dem enager d'une p e tite com m unaute a une grande ville .
Si elle n’est pas entierem ent o rie n te e vers le changem ent
d ’entourage et de personnalites que cela implique, elle
peu t se sentir so lita ire et avoir p e u r de se rendre a la S A M .
M ais le program m e des jeunes fille s , grace a des instru c-
300
tric e s et des o fficie rs de la SAMJF pleins de sollicitude et
d ’am our aide ces je u n es fille s a fa ire connaissance et a
co n tin u e r les activites q u ’elles avaient dans leur entourage
precedent. Grace a la ca rte jaune qui e s t envoyee immed iatem ent par les s e cre ta ire s de p aroisse et de branche a
leur s e cre ta ire du program m e des jeunes fille s de pieu ou
de d is tric t, et de la aux dirigeantes de pieu ou de d is tric t
de leur nouvelle localite, elles sont accu e illie s dans leur
nouvelle paroisse ou branche les bras ouverts. De cette
m aniere aucune jeune fille ne « se perd ».
Les jeunes fille s a ccom plissent au m oins dix heures par
an de services com patissants speciaux. Elles rem plissent
ces heures de service dans une e n treprise qui exige d ’elles
q u ’elles tra va ille n t avec desinteressem ent et de bon cceur
p our d ’autres, sans etre payees. Elles se rve n t pour le plais ir de s e rv ir et parce que cela est attendu d’elles comm e
m em bres de la societe. II fa u t se s o u v e n ir qu’une e n tre ­
prise de service est quelque chose qui se fa it en dehors
de ce qui est norm alem ent requis d’elles en fam ille. Une
jeune fille qui a eu I’occasion de s e rv ir les autres s ’en
souviendra toujours com m e d'une e xperience agreable.
A la fin de chaque annee de la S AM , si la jeune fille a
assiste a I’ Ecole du D im anche et a la S A M et a la reunion
de S ainte-C ene a raison de trente-six fo is chacune, te rmine son entreprise de service, fa it un discours a une
reunion de I’Eglise, pris p a rt a une a c tiv ite de la S AM ,
mene une vie pure, paye sa dime et garde la Parole de
Sagesse, elle recevra une « recom pense individuelle ».
L o rsq u 'e lle en a gagne une, les recom penses suivantes
p o rte n t des sceaux qui designent le nom bre de recom ­
penses gagnees. La je u n e fille peut m e rite r une recom ­
pense individuelle par annee. Une jeune fille qui gagne
sept recom penses in d ivid u e lle s a le d ro it de recevoir le
sp le n did e medaillon d ’o r ou d’argent du programme des
jeunes fille s pour les se p t annees.
Toute jeune fille e s t une jeune fille speciale, speciale
pour elle-m eme, pour ses parents, p o u r ses dirigeants de
I’Eglise et pour son Pere celeste. C haque jeune fille a
besoin d ’une consideration, d ’une com prehension et d ’un
am our speciaux afin de sa vo ir qu’elle e s t une personne
e xtrem em ent precieuse avec une d estinee d ’une im po r­
tance reelle. Toute d irig e a n te de la SAMJF considere
chaque jeune fille separem ent, est consciente de ses
besoins et de ses a sp ira tio n s et lui a cco rde separem ent
son attention. Les classes des A beilles, des Eglantines et
des Laureoles p e rm ettent de fa c ilite r I’ execution du p ro ­
gram m e des jeunes fille s . Les jeunes fille s dem andent
I’aide et le conseil de leurs dirigeantes de la SAMJF. C 'e s t
le m om ent dans la vie d ’ une dirigeante ou elle assume sa
re sp o n sa b ilite sacree et im portante de d irigeante de jeunes
fille s. Elle s ’efforce, grace a des ra p p o rts personnels
e tro its, de repondre aux besoins de to u te s les jeunes fille s,
cre a n t en elles un tem oignage puissant de I’evangile e t les
aidant a a voir une vie heureuse.
Les eveques et les presidents de branche, des qu’ ils
so n t nommes, regoivent un exem plaire de la brochure du
program m e des jeunes fille s , d e criva n t le programme en
detail. Q uiconque desire un exem plaire personnel peut le
com m ander au C entre de d istrib u tio n de I’Eglise.
O
SECTION
„
DES ENFJNTS
1
1
,
cadeau, v a a t J a c a a a t
PAR FRANCES CARFI MATRANGA
C 'e ta it I'anniversaire du p e tit Jacquot et ses amis, les jumeaux, voulaient lui faire un cadeau. Mais Jacquot etait aveugle, il fa lla it done que
m odeler des choses en les touchant.
ce fu t quelque chose d ont il pouvait
jo u ir sans le voir,
— Que pourrions-nous bien lui
donner? se dem andaient solennellement Frangoise et Francis, se con-
— Si on lui donnait quelque chose
de notre jardin? proposa Francis apres
un temps.
certant.
— II faut que ce s o itq u e lq u e c h o s e
qu’il peut toucher, d it Francis.
— Q uelque chose qu ’il peut to u ­
cher et entendre serait mieux, d it
Frangoise.
— C ’est juste, dit son frere, mais
quoi?
I Is pensaient et pensaient.
A lo rs Francis dit: « La pate 6 mo­
deler se rait un beau cadeau pour Jacquot, ne penses-tu pas? II po u rra it
— Oui, mais on ne peut pas en­
tendre la pate, lui rappela Frangoise.
Us penserent done encore.
— Jacquot p o u rra it les s e n tir et les
toucher.
— Ce se ra it bien, d it sa jum elle,
mais je pense quand meme que quel­
que chose qu ’il p o u rra it entendre
se ra it mieux. D ’ailleurs les fle u rs mourraient b ie n to t et alors qu ’aurait-il? Non,
je veux lui acheter un, vrai cadeau
qu ’il p e u tg a rd e r.
— Com bien avons-nous? demands
son frere.
— El le calcula mentalement.
— A nous deux, sept francs.
57
— C ’est to u t ce que nous avons,
dit Francis.
Elle hocha la tete.
— Je sais. Mais Jacquot est... enfin
c ’est quelqu’un de special. II est tres
brave. Si je tom bais malade et si je
perdais la vue, je crois que j'aim erais
autant m ourir!
— D ’accord, dit Francis, alors nous
allons tou t depenser. Mais nous
n’avons toujours pas trouve ce que
nous aurons.
— Si nous regardions dans quelques magasins, propose sa sceur.
Nous pourrions v o ir ainsi ce qu'il
faut pour Jacquot.
Francis fu t d'accord et ils allerent
en em portant leur argent.
Au rayon des jouets ils v ire n t une
boule m usicale que Jacquot po u rra it a
cela la derangerait. Jacquot aime les
animaux et c ’est son anniversaire.
Le ve n d e u r vin t pres d'eux.
— Que puis-je vous servir?
Francis p rit la parole. * Nous voulons acheter un cadeau d'anniversaire
pour un p e tit ami. Nous avons sept
francs.
Est-ce
que cela s u ffit pour
acheter le chaton blanc? »
— Eh bien, vous pouvez I’a voir
p our se p t francs.
— Oh m erci! s'exclam erent les enfants avec joie.
Ils co u ru re nt chez Jacquot, Francis
p o rta n t le chaton dans une boite de
carton que le vendeur leur avait donnee. « Joyeux anniversaire Jacquot! »
s ’e crie re n t-ils avec un sourire jusq u ’aux oreilles, en m ettant le chaton
la fois se n tir et entendre. Ils regardaient un harmonica, lorsque Fran­
goise, qui n’e tait pas to u t a fa it satisfaite, s ’exclama: « Je sais! Je sais quelque chose que Jacquot adorerait! »
entre ses mains.
Jacquot fu t tres heureux de ce que
ses amis s ’etaient souvenus de son
anniversaire. « Un chaton! s'exclam at-il, sentant le p e tit animal avec des
doigts legers. Le visage de Jacquot
— Quoi?
— Tu vas voir. Ses
tandis qu’elle m ontrait
le magasin d ’anim aux
rue. Une fois arrives,
directem ent a I’e n d ro it
e ta it lumineux.
— Nous savions que tu I’aimerais,
d it Frangoise. Nous voulions t'acheter
quelque chose de special.
— Q uelque chose que tu peux
s e n tir et entendre, ajouta Francis.
yeux b rilla ie n t
le chemin vers
au bout de la
elle se rendit
ou I'on gardait
les chatons. « Ne sont-ils pas adorables? »
II y avait un chaton gris, un noir et
un p e tit blanc aux yeux bleus.
— J’aime bien celui-la, dit Fran­
goise, m ontrant le chaton blanc. «C 'est
lui qui a les plus beaux yeux. C 'e s t
rare qu'on voie un chat aux yeux
bleus. Jacquot va bien I’aimer!
Francis prefe ra it le chaton aux
yeux bleus aussi. « Mais Jacquot
pourra-t-il s'o ccu p er d ’un p e tit ani­
mal? > se dem anda-t-il a haute voix.
Sa mere devra I’aider, reconnut
Frangoise, mais je ne crois pas que
58
— M iaou! d it le chaton.
— Je I’entends, d it Jacquot en riant.
C om m ent est-il?
— Blanc avec les yeux bleus,
d ire n t les jumeaux.
— Des yeux bleus! comme c’est
jo li. Jacquot serra la petite boule de
fo u rru re contre son visage. « II est si
doux au toucher. Je I’aime deja. M erci
Frangoise et Francis pour ce si jo li
cadeau. Je crois que je vais I’appeler
B lanchet. Pensez-vous qu ’il aimera
cela?
— Miaou! d it Blanchet, lui lechant
la joue.
O
Lors
d ’une fete
ou
d'un
pique-
nique, le g roups aimera avo ir I'occa-
p la ifit
avec
d e f v o n lfo n %
PAR PEGGIE GEISZEL
sion de c o n co u rir dans une « e xposi­
tion de s c u lp tu re s » aussi facile que
celle que nous decrivons ici.
Le m ateriel consiste en bonbons
de tallies diverses, raisins, clous de
g iro fle ou petits clous (p o u r les yeux),
cure-dents et nettoie-pipe (pour reunir les parties) e tv ie u x ciseaux (pour
decouper et fo rm e r des m orceaux lorsque c ’est necessaire); on peut egalem ent u tilise r d ’autres especes de fru its
secs.
Fixez une lim ite de temps, mais pas
une lim ite aux sujets; n’im porte quelle
plante, animal ou personne. Que votre
im agination vous guide.
D esignez un ou deux juges pour
de cid er du m eilleur resultat et decerner comme prix un sac de bonbons. O
Les
papillons
Ce qui est am usant chez les papil­
lons, c ’est qu ’on les trouve dans le
monde e ntier et que bien qu’ils aient
I’air aussi fra g ile s qu ’un petale de
rose, en realite, ils ne le sont pas!
I l y a des papillons qui vive n tm e m e
au-dela du cercle arctique. Ce sont
les plus precieux de tous parce qu ’ils
sont si rares. II y a d’autres papillons
qui vive n t dans le desert du Sahara
ou il n’y a pas le m oindre brin d ’herbe
p our en re ce vo ir un!
Pendant sa vie, un papillon fem elle
pond de cent a plusieurs m illiers
d ’oeufs. Ils sont souvent verts ou parfois jaunes et de temps en tem ps ils
so n t meme bleus ou rouges et mar­
ques de dessins en form e de coquilles. Mais les oeufs sont si petits que
Suite page 62
59
Les b riq u es
de Boon
—J e vais co nstruire une belle maison, d isa it Boan d ’un ton vantard a
Jere et Obil. J’aurai deux grandes
chambres, une pour ma mere, ma
soeur et mol. L’autre abritera les animaux.
— Q u ’est-ce que tu connais pour
co n stru ire une maison? Tu es b e rg e r
et tu as vecu toute ta vie dans des
tentes, d it Jere.
— C o n stru ire une maison, il n’y a
rien a cela d it Boan. II fit un geste
leger des mains. T out ce q u'il faut
sa vo ir c ’est m arteler un peu de boue
p our fa ire de la brique. T out le monde
peut faire cela.
Jere regards O bil, et O bil haussa
les epaules. Que pouvait-on dire a un
gargon qui p araissait to u t connaitre?
Boan n’e tait que depuis peu de
tem ps dans le p e tit villa g e palestinien.
Sa mere et lui et deux soeurs avaient
dresse leur tente a I’extrem ite du v il­
lage lorsque leur pere qui e tait berger
pe rd it la vie dans un accident de chasse. Boan, etant I’aine et fils unique,
e ta it m aintenant le chef de fam ille. Son
nouveau poste sem blait lui etre monte
a la tete. Partout ou Boan allait, il se
va n ta it des choses qu’il a lla it faire.
— Je pourrais aim er Boan beaucoup mieux s ’il n’e ta it pas un tel van-
60
tard, dit Obi! a Jere.
Jere hocha la tete. « Boan fa it I'important. A ['entendre il connait tout. II
ne cesse de p arlor des animaux de sa
fam ille comme s'il avait un gros troupeau.
O bil rit. « Oui, un gros troupeau
avec une chevre et son petit.
— Et cette m inuscule petite vigne
que Boan a plantee est censee devenir
un beau vignoble, dit Jere.
Les deux gargons rirent. Boan
avait beaucoup a apprendre pour
construire une maison et com m encer
un vignoble. Ce serait am usant de le
v o ir retom ber de son haut et com ­
me ttre des erreurs.
Jere et O bil ne durent pas attendre
longtem ps. Q uelques jo u rs plus tard,
ils passa ientdevant la te n te o u viva ie n t
Boan et sa fam ille. Boan e ta it dehors
occupe a faire des briques.
— Voyez, d it Boan fierem ent. J’ai
fa it une grosse pile de briques. Biento t j ’eleverai les murs de ma maison.
Jere et O bil re garde re n t quelques
instants Boan travaille r. Puis ils rentre re n t chez eux.
Jere demanda: « O bil, a s-tu vu com ­
m ent Boan fa isa it ses briques? »
O bil hocha la tete. « Pas le m oindre
fetu de paille dedans. Des qu'il se
m ettra a pleuvoir, les briques v o n t se
decom poser. Boan va se re tro u ve r
assis su r une grosse pile de boue.
— Si nous lui disions q u'il a besoin
de paille dans les briques pour les
reunir? demanda Jere.
O bil secoua la tete. « Boan est si
rnalin. Q u’ il apprenne a la dure. »
Jere fu t d ’accord. Ce se ra it amu­
sant de v o ir la tete de Boan lorsqu'il
d e co u vrira it qu'il avait fa it toute sa
maison avec des briques de mauvaise
qualite.
Plus tard, a la maison, la maman de
Jere d it: « J’ai parle a u jo urd ’hui a la
mere de Boan. Ses fille s et el le tissent
de jo lie s carpettes pour m ettre su r le
sol de la maison que Boan c o n stru it
pour elles. Comme elle est fiere de
son fils! »
Jere eprouva un pincem ent de culpabilite. II avait oublie la mere et les
sceurs de Boan. Elles aussi s o u ffrira ient lorsque sa maison s ’e ffondrerait.
D evait-il I’avertir? Non, il ne le pouvait
pas. O bil n’aim erait pas cela. Ils s ’etaient mis d ’accord que ce se ra it une
bonne blague de laisser Boan cons­
tru ire sa maison avec de mauvaises
briques.
M ais toute la nuit Jere se retourna
dans son lit. S erait-ce vra im e n t une si
bonne blague a jo u e r a Boan? Chose
etrange, il n’avait pas envie de rire.
Des que I’aube se leva, il courut
chez Obil.
— O bil, m ontrons a Boan com m ent
faire de vraies briques.
— Pourquoi? demanda O bil avec
indignation. Je veux me m oquer de
I’o rg u e ille u x Boan.
— A pres to u t ce ne se ra it peutetre pas une si bonne blague, dit Jere.
Nous n’avons rien contre sa mere et
ses sceurs. Elles s o u ffriro n t aussi lo rs ­
que les pluies d e tru iro n t leur mai­
son.
O bil reflechit. Puis il dit: «Je n’avais pas pense a cela. D ’accord,
aidons Boan. Penses-tu qu’ il acceptera
notre aide? »
— Nous pouvons essayer, d it Jere.
Boan fa is a it deja des briques lorsque
Jere et O bil arriverent. M etta n t les
mains aux hanches, Boan d it d'un ton
grandiloquent: « Je cro is que je suis
un bon fa ise u r de briques. Regardemoi cette p ile !»
— C ’est p our cela que nous sommes venus te voir, d it Jere. Ces bri-
61
ques ne fe ro n t jam ais une maison
solide.
— Pourquoi? d it Boan. C ’est une
blague?
— Non, d it O bil. Tu n'y a pas mis
de paille. Elies ne tie n d ro n t pas longtemps.
— Les briques o n t besoin de
paille? s ’ecria Boan surpris.
Jere et O bil hocherent la tete. La
paille fa it te n ir la boue.
Boan regard a Jere puis O bil. Pour­
quoi ne me I’avez-vous pas d it plus
tot?
Jere eut un air embarrasse. « Tu
paraissais tout connaitre. Nous pen­
sions que ce se ra it une bonne blague
de te laisser fin ir la maison et puis de
la re garder s'ecro ule r. Mais au bout
d ’un certain tem ps nous nous sommes
d it qu ’apres to u t ce ne se ra it pas une
si bonne blague.
Obil intervint. « Nous sommes done
venus t'a v e rtir a propos des briques
avant que tu ne te mettes a construire.
Je regrette de ne pas te I'a vo ir d it plus
tot.
Boan re sta it la a les re g arder fixement.
— Ne sois pas tro p fache contre
nous, dit Jere. Nous n’avions pas vraim ent I’intention de te fa ire du tort, a
toi et a ta fam ille.
— Je ne suis pas fache contre vous.
Je suis fache contre moi-meme, dit
Boan.
— Pourquoi dem anderent Jere et
O bil tres surpris?
Le visage de Boan se decompose.
On aurait dit un p e tit gargon qui voula it p leurer mais essayait de s’en empecher. II n’avait pas du to u t I’a ir du
gargon vantard et arrogant des jours
precedents.
— Q u ’est-ce que tu as, Boan?
s ’ecria Jere alarme.
S u ite de la page 59
ces marques ne se vo ie n t qu ’au m icro­
scope.
Le male em et un doux parfum qu’il
utilise pour a ttire r les fem elles. Les
glandes odorife rantes se tro u ve n t sur
les ailes et de petits vaisseaux partent
de ces glandes de sorte que le par­
fum est lance en I’air.
Meme si un papilIon sem ble c o ­
lore, en realite il n’a pas de couleur
du tout! La lumiere, tom bant sur les
62
ailes de I’insecte est ce qui p ro d u it la
couleur. Les ailes so n t couvertes
d ’ecailles m inuscules qui decom posent
la lum iere en diverses couleurs to u t
comme des gouttes d ’eau en I’air
tra n sfo rm e n t la lum iere en arc-en-ciel
colore. Les ecailles sont si petites
qu'il faut un m icroscope pour les voir.
C ’est pour cela que le nom scie n tifique du papil Ion est « lepidoptere », ce
qui sig n ifie « aux ailes en ecailles ».
Boan expliqua lentement. « Ce
n’est pas fa cile d ’avoir to u t a coup la
soeurs heureuses. M ais en realite je
me fais beaucoup de soucis.
respon sab ilite de vo tre fam ille et
d ’etre le chef de la maison. Je ne voulais pas que ma mere et mes sceurs
sachent a quel p oint je me sens mal
Jere dit: « Ne t’en fais plus, Boan.
N ous allons te m ontrer com m ent faire
de bonnes briques avec de la paille
dedans.
assure et effraye. C 'e s t pour cela que
— Et je vais t'a p p o rte r des pousses
je me suis vante et que j ’ai essaye de
faire I’im portant en tout. »
— Tu veux dire que tu as peur derriere toutes tes forfanteries? demanda
O bil.
Boan hocha la tete. « Comme le
fortes et saines du vig n o ble de mon
pere, dit Obil.
— M erci pour votre gentillesse, dit
Boan avec reconnaissance. M aintenant
que j ’ai des amis, je n’ai rien a craindre. Je peux etre moi-meme.
p e tit gargon qui siffle dans le noir
pour ne pas a vo ir peur, je fais des fois
la meme chose avec mes vantardises.
Je ne connais rien a la co nstruction
d'une maison ni a la fa b rica tio n de bri-
— C ’est to u jo u rs mieux d 'e tre vraim ent soi-m em e, d it Jere avec dou­
ceur.
— C ’est juste, opina O bil. M ain­
tenant que nous nous connaissons
ques. J’en sais encore moins su r la
reellem ent, nous sommes heureux que
plantation d ’un vignoble. J’ai fa it sem-
tu sois venu vivre parmi nous. Nous
voulons t ’aider. C ’est a cela que ser­
v a n t les amis.
O
blant parce que je savais que c e ta it
cela qui re n d ra it ma mere et mes
|_E LION PORT.
JE m b U ll COURiR
LA FIGURE
! TE VOIlA f'RiSE
EUR LE FAIT
PETITE SOUR'S
LE L IO N
ET
LA SOURIS
- t f l f MAMMLg- W-L U/iLsM
5 'IL r e plait;LA IS 5E -M 01 PART/R
5 PUISSANT RO|. JE NE TE
rA tiU /N E R A i PLUS JA M A IS
JOUR. JE RSUARAI PEMT-
'AlPER
UA
fin
~UAl
COMMENT UNE
N /1 ‘yFE r/rF CREATURE /
AUSSt MISERABLE FOURRAlf'/
ELLE M'AlPER ? ALLOWS,
'ACCORD/ PETITE
SOURIS,, ntjES LIE
U N JOUR. . .
oR ^
t7 R IS -/
L_es femmes de la Societe de S ecours dans les pieux et les m issions de I'Eglise
s ’unissent en ce tte journee de septem bre pour e xp rim e r leur am our e t leur apprecia­
tio n pour le P resid e nt David O. M cK ay. Au cours des annees, ses conseils ont beni
les soeurs dans leurs foyers, dans leurs o rganisations de la S o cie te de Secours et
dans leur developp.ement spirituel e t culture!. Ses paroles de consolation, d’encouragem ent et d ’insp ira tio n ont ete une lumiere qui a guide cette societe m ondiale de
soeurs. Les fem m es de la Societe de Secours fo rm u le n t I’espoir et la priere que ce
quatre-vingt-quinziem e anniversaire du Prophete, V o ya n t et R evelateur lui apportera
le sentim ent de la reconnaissance et de [’affection des membres de I’Eglise qui rem ercie n t le Pere ce leste pour le prophete qui nous guide en ces derniers jours.
Nous re produiso n s ici des e x tra its des co n se ils donnes par le P resident M cK ay
aux soeurs, pour que les membres de la Societe de S ecours de p a rto u t dans le monde
g outent a nouveau ses paroles de foi, de sagesse e t de verite eternelle.
ta x
d’anniversaire
ii
La maternite
L’appel le plus noble qui s o it au monde est celui d ’etre mere. La vraie m aternite
e st le plus beau de tous les arts, la plus grande de toutes les p rofessions. C elle qui
peut peindre un c h e f-d ’oeuvre ou qui peut ecrire un livre qui influencera des m illions
de personnes m erite les applaudissem ents et I’adm iration de I'hum am te; mais celie qui
reussit a elever une fam ille de fils e t de filles beaux e t sains dont les ames im m ortelles
exerceront une influence au cours des ages longtem ps apres que les peintures au ro n t
perdu leurs couleurs et que les liv re s et les statues auront ete detruits, m erite le plus
grand honneur que I'homme puisse accorder.
L'image de la mere est la prem iere qui s’im prim e sur la page vie rg e de I'e s p rit du
p e tit enfant. Ce son t ses caresses qui sont les prem ieres a e v e ille r le sentim ent de
securite, son b a ise r la premiere p rise de conscience de I'affection, sa sym pathie et sa
tendresse la prem iere assurance q u ’il y a de I’am our dans le monde... C ette influence
constam m ent d ire ctric e et re strictive implantee au cours des prem ieres annees de son
enfance demeure en lui, et, to u t com m e le parfum s ’attache a la rose qui se fane,
im pregne ses pensees et sa m em oire pendant tou te la vie.
La beaute, la pudeur, la sincerite, la sympathie, la bonne humeur, la reverence et
beaucoup d ’autres vertus sublim es do ive nt a p p a rte n ir a cel le d ont [’ influence su b tile
e t douce est un fa c te u r si puissant dans la progression et la destines du genre humain.
311
President
David
0.
8 septembre
Le foyer
Un fo ye r ou regne i'unite, la s e rv ia b ilite m utuelle et i'am our est un coin de paradis
su r la terre. C 'e s t avec reconnaissance et hum ilite que je cheris le so u v e n ir que jam ais
une fois, lorsque j ’etais enfant au fo y e r de ma jeunesse, je n’ai vu un cas de d iscorde
entre mon pere e t ma mere. L’entente, la bonne vo lo n te , la concorde et la com prehen­
sion m utuelles so n t des vertus a e n co u ra g e r dans tous les foyers.
L’exemple e st plus puissant que le precepte. Les parents o n t le d e v o ir d ’etre ce
qu 'ils voudraien t que leurs enfants deviennent dans le domains de la courtoisie, de la
sincerite, de la tem perance et du courage de to u jo u rs bien faire.
B atir un fo y e r c ’est un art. A prem iere vue, ce rta in s pourraient o b je c te r a [’u tilis a ­
tion du mot « a r t » en parlant de c re e r un foyer. C ependant, I'adaptation de la connaissance et de I’adresse a I 'edification d ’un beau fo y e r est la plus grande des realisations.
Par art de c re e r un foyer, j ’entends inculquer dans la vie des enfants une noblesse
d ’ame qui les co n d u it instinctivem ent a aim er ce qui est beau, ce qui est vrai, ce qui
est vertueux, et a se detourner aussi in stin ctive m e n t de ce qui e s t laid, de ce qui est
douteux et de ce qui e s tv il.
Dans I’art de c re e r un foyer d o it se m anifester I’oeuvre et le ta le n t de deux artistes:
le pere et la mere. Si ceux-ci tra v a iile n t dans des sens opposes, le re su lta t de leurs
e ffo rts est souven t I’echec. S 'ils tra v a iile n t en bonne entente, chacun fo u rn issa n t ce
don t I’autre a besoin tandis qu’ils tra v a iile n t quotidiennem ent a leurs creations viva n tes, le resultat sera vraisem blablem ent des gargons e t des fille s qui se ro n t un honneur
e t un ornem ent p lu to t qu’une fle tris s u re , ou une m alediction pour I’humanite.
Q
301
D a n s des regions de I'Eglise extrem em ent eloignees les unes des autres, on a fait
cette re fle xio n : « Je suis heureux de sa vo ir que les A u to rite s Generales preparent
des tem ples a Provo et a O gden. Cela nous donnera plusieurs annees, pendant qu’on
les c o n s tru it et qu’on les consacre, avant que ne vienne la fin du monde. »
Oui, des tem ps d iffic ile s attendant les habitants de la te r re, temps qui a u ront pour
point culm inant, a une epoque qui n’est pas specifies, le dechainem ent des elem ents
et la de stru ctio n de grandes ville s et de pays tandis que la terre elle-m eme se convulsera lors du second avenem ent de Jesus le C hrist. Mais pour les fideles ce ne sera
pas la fin.
le mieiix garde de I’linivers
lls v iv ro n t au m illenium lorsque le C h ris t regnera personnellem ent. Ils se m eleront
les uns aux autres et echangeront leurs idees avec des etres ressuscites. Q uelle
occasion m erveilleuse ils auront, Satan et tous ses pouvoirs etant lies, de se marier,
d ’elever leurs enfants et de faire I’oeuvre du S e ig n e u r dans les tem ples et ailleurs.
Ere re (plus tard P resident de I'Eglise) W ilfo rd W o o d ru ff dit, le 16 septem bre 1877,
au Tabernacle de S alt Lake C ity:
« Lorsque le S auveur viendra, mille annees seront consacrees a cette oeuvre de
redem ption; et des tem ples a pparaitront dans tous ces pays de Joseph — I’A m erique
du nord et I’A m erique du sud — ainsi qu’en Europe et ailleurs; et on devra o ffic ie r dans
les tem ples de Dieu pour tous les descendants de Sem, de Cham et de Japhet qui n’ont
pas regu I’evangile dans la chair, avant que le Sauveur ne puisse presenter le royaum e
au Pere, disant: <Tout est consom m e >» (Journal o f D iscourses, V ol. 19 p. 230).
Le P resident Brigham Young dit que Lon co n stru it les tem ples « aussi vite que
i'oeuvre I'exige, dans le b u t expres de ra ch e te r nos morts » (JD, Vol. 2, p. 138). II prom et
egalem ent la construction de centaines et de m illiers de tem ples (voir JD, V ol. 10,
p. 254 et vol. 3, p. 372).
Parlant a la C onference Generate du 5 avril 1918, C harles W. Penrose, deuxiem e
co n se ille r de la Prem iere Presidence, dit: « ...M ais lorsque le glorieux m illenaire sera
pleinem ent inaugure, on construira des tem ples dans divers endroits de notre grand
pays de Sion [I’A m erique] qui s’etend du nord au sud du co n tin e n t et I'oeuvre pour les
morts continuera, et les sauveurs sur le M o n t de Sion se m u ltiplieront dans notre
p o s te rite ...» (C onference Report, avril 1918, p. 16).
Le P resident de I’Eglise, Joseph F. Smith, a d it que des tem ples seraient co nstru its
partout en Europe (D er Stern, 1906, p. 332). Le P resident D avid O. M cKay a declare
que le tem ple de S uisse n ’est que le prem ier de plusieurs tem ples qui seront co nstru its
en Europe (D eseret News, 3 avril 1953, p. A 1 , A9).
Le m illenium s’ouvrira avec I’avenem ent du Sauveur. Le mom ent exact du second
avenem ent est le se cre t le mieux garde de I’univers. Les anges meme des cieux ne le
savent pas. Mais des signes prophetiques o n t ete donnes dans les E critures, et de
braves gens ont etudie et medite.
L'oeuvre actuelle pour les membres de I'E glise a ete bien definie: vivre les alliances
contractees lors du baptem e et ailleurs et les renouveler avec la p articipation hebdom adaire a la S ainte-C ene, tra v a ille r fid e le m e n t dans les paroisses et les pieux, les
missions et les branches; e le ve r les enfants dans la justice, devenir « sauveurs sur le
mont de Sion » par I’a ctivite tant dans les recherches genealogiques que dans la pre­
sence au tem ple, ne pas se faire inutilem ent du mauvais sang concernant I’ avenir.
Pour e m p lo ye r les term es d ’AIma, notre vie est « le mom ent de se preparer a rencontrer
Dieu » (Alm a 12:24). Et un autre prophete du Livre de M orm on a dit: « Et v o id , je vous
dis ceci, c ’est pour vous enseigner la sagesse; c'e st pour vous apprendre q u ’en ser­
vant vos sem blables, c ’est D ieu seulem ent que vous servez » (M osiah 2:17).
302
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L*
PAR LELAN D H. M O N S O N
P arlant de sa « loi de I'action d ire cte », le psychologue
Thorndyke note que nous avons tendance a u tilise r notre
connaissance de la m aniere dont nous I’avons acquise.
C ’est avec sagesse que nous enseignons a nos scouts des
prin cip e s de service en leur faisant fa ire quotidiennem ent
une B.A. Si nous essayons de n’e n seigner I’evangile q u ’en
en p arla nt en classe, nous devons nous attendre a o b te n ir
comme pro d u it final un jeune homme ou une jeune fille qui
peut re c ite r les principes de I’evangile e t en discuter. C ’e st
exactem ent ce que nous obtenons.
M ais, direz-vous, en les form ant en parlant des p rin ­
cipes de 1’evangile en classe, nous les poussons a prendre
la re so lu tio n de vivre les principes dans la vie quotidienne.
Et nous savons tous que c ’est vrai. Nos etudiants q u itte n t
sou ven t nos cours ferm em ent resolus a v iv re les principes
dont nous avons discutes. Mais la question reelle, c ’est
com bien de ces reso lu tio n s deviennent des realites? C om bien de vie s sont reelle m e n t transform ees? D ’une maniere
ou d ’une autre, nous, en tant qu ’instructeurs, devons
enseigne r aux autres a transform er les intentions en realite.
La loi de I’action directe
En ta n t qu’instructeurs, II nous fa u t faire plus que
d’am ener nos etudiants a prendre une resolution. II fa u t
que s o it marquee au fe r rouge dans notre conscience la
« loi de I’action directe » de Thorndyke. II faut que nous
prenions pleinem ent conscience du fa it que les etudiants
do ive nt apprendre les choses de la m aniere dont nous
voulons q u ’ils les u tilise n t. C ’est de c e tte maniere-la que
nous enseignons le scoutism e. C ’est de cette m aniere-la
que nous devons e n se ign e r I’Ecole du Dimanche. V ous
avez a ppris [’alphabet de A a Z et vous pouvez le re c ite r
ainsi a toute allure. Essayez de le d ire de Z a A et vous
decouvrirez qu’il faut beaucoup plus longtem ps. Nous
avons tendance a u tilis e r les choses de la maniere dont
nous les avons apprises. Si les etudiants apprennent
I’evangile en en discutant en classe les p rin cip e s de base,
ils d e vie n d ro n t p robablem ent des gens capables de bien
d iscu te r de I’evangile. Si, d'autre part, nos etudiants
apprennent I’evangile en en pratiquant les principes pen­
dant la semaine, ils p o u rro n t devenir des gens qui savent
vivre I'evangile. Et c ’est cela que nous voulons. La vie nous
demands de vivre les p rin c ip e s du christianism e.
« M ettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas
a I’ecouter... C ar si q u e lq u ’un ecoute la parole et ne la met
pas en pratique, il est sem blable a un homm e qui regarde
dans un m iro ir son visage naturel, et qui, apres s’etre
regarde, s ’en va et oublie aussitot quel il etait, Mais celui
qui aura plonge les regards dans la loi parfaite, la loi de la
liberte, e t qui aura persevere, n’etant pas un auditeur
oublieux mais se m ettant a I’ceuvre, celui-la sera heureux
dans son a ctivite » (Jacques 1:22—25).
Une m aniere d 'a id e r a transform er des vies humaines
grace aux principes de I’evangile, c’est d ’e ta b lir un « but
d’in stru ctio n » par legon. Un but d e s tru c tio n c ’est quelque
chose q u ’ un etudiant peut fa ire pour in tro d u ire un principe
dans les activites courantes de sa vie pendant la semaine.
I l y a quelques annees j ’ai eu I'occasion de v o ir le D r
Ernest Ligon de I'U n ive rsite de Yale e n se ign e r un cours
pour i11u stre r l’utilisation d ’un but d’in stru ctio n . II donna
une legon sur « le bon S a m a rita in » a un groupe de huit
jeunes gens et jeunes fille s . Ils avaient d ix -s e p t et dix-huit
ans.
II passa dix minutes de la legon a s ’assurer que les
etudiants com prenaient to u t ce qu’im p liq u a it I’histoire. II
passa le reste des tre n te -cin q minutes a d o n n e r des taches
a chaque etudiant pour ap p liq u e r le principe. II s’adressa
303
tout d ’abord a Jean et demanda: « Jean, com m ent peux-tu
devenir bon Sam aritain ce tte semaine? » Jean repondit en
disant: « J’aime beaucoup le basket-ball. J’ai un entraineur
que je respecte beaucoup. M ais j ’ai un ami qui aime le match
autant que mol mais il ne peut pas s’entendre avec I’entraineur. Je voudrais d e v e n ir un bon S am aritain en tre n ­
chant le problem e entre mon ami et I'in s tru c te u r.» Le D r
Ligon tira alors de sa poche une fiche e t e c riv it une note
adressee aux parents de Jean leur dem andant d ’aider leur
fils a resoudre la d iffic u lty entre son ami et I'entraineur.
C ette note fu t ecrite parce que le D r Ligon dit qu’apres
vin gt-cinq annees d'e xp erie n ce passees a mesurer les
progres dans les tra its de personnaiite, il n’a jamais pu
m esurer une progression appreciable a p a rtir du seul
enseignem ent a I’Ecole du Dimanche. Ce n ’est que lorsque
le fo y e r et I’Ecole du D im anche tra v a ille n t ensemble que
nous arrivo ns a un maximum de progression et de developpem ent dans la personnaiite.
Le D r Ligon tra va illa avec chaque m em bre de sa classe.
Lorsqu’ils quitte re n t la classe de i’Ecole du Dimanche,
to us les m em bres avaient des projets personnels qui les
aideraient a avoir I’occasion d'etre de bons Sam aritains
pendant la semaine.
Si nous attendons des etudiants q u 'ils u tilise n t I’evangile comm e guide pour v iv re efficacem ent, il faut que nous
les am enions a en apprendre les ve rite s en les vivant.
Pareille fagon de faire de la part des in structeurs fera
s o rtir notre enseignem ent du « domaine ris q u e » des
bonnes intentions et le fe ra passer dans le « domaine
ro y a l» de la pratique.
Nous apprenons ce que nous vivons
Nous apprenons ce que nous vivons. N ous obtenons
le tem oignage d ’un p rin cip e de I’evangile en le vivant.
Jesus nous a exhortes a en decouvrir les ve rite s en les
m ettant en action dans notre vie. Jesus enseigna au temple
que « si q u e lq u ’un veut fa ire sa volonte, il connaitra si ma
doctrine e st de Dieu, ou si je parle de mon c h e f» (Jean
7:17). Si je ve u x savoir s’il e s t sage de pa rd onne r a ceux
qui m’ont fa it du tort, je dois etre dispose a faire une
experience. En pardonnant a ceux qui m’ont fa it du tort, je
peux a pprendre le principe du pardon. Je peux decouvrir
moi-meme la paix donnee a une personne qui peut se
rendre suffisam m ent humble p o u r pardonner a une autre.
Nous apprenons ce que nous vivons. D o roth y Law a ecrit:
Si un e nfant v it avec la critiq u e , il apprend a condamner.
Si un enfant v it avec I’h ostilite, il apprend a se battre.
Si un enfa n t v it avec la peur, il apprend a a v o ir de I'apprehension.
Si un enfa n t v it avec la pitie, il apprend a s ’apitoye r sur
lui-meme.
M elvin W . Dunn
I
j ____
m
I
T
304
r
Si un e n fa n t v it avec la ra ille rie , il apprend a etre timide.
Si un e n fan t v it avec la jalousie, il apprend a se se n tir
coupable.
Si un e n fa n t v it avec la tolerance, il apprend a etre patient.
Si un e n fa n t vit avec de I’encouragem ent, il apprend a
avoir confiance.
Si un e n fa n t v it avec de I’eloge, il apprend a apprecier.
Si un enfan t v it avec I'acceptation, il apprend a aimer.
Si un e n fa n t v it avec I’approbation, il apprend a s'aimer.
Si un e n fa n t v it avec les fe licita tio ns, il apprend que c 'e s t
bien d ’a v o ir un but.
Si un e nfant v it avec I’honnetete, il apprend ce qu’est la
verite.
Si un e n fa n t v it avec la ju s tic e , il apprend la droiture.
Si un e n fa n t v it avec la securite, il apprend a a voir foi en
lui-meme et en ceux qui I’entourent.
Si un e n fa n t v it avec I'am itie, il apprend que le monde est
un e n d ro it ou il fait bon v iv re .
Mettez en action les principes de I’evangile
C onscients du principe que nous apprenons ce que
nous vivons, I’instructeur d o it enseigner sa classe de
I’Ecole du Dim anche de m aniere que le p rin cip e qu'il enseigne tro u ve une expression immediate dans les situa­
tions de la vie des etudiants pendant la semaine. L'instructe u r n’a cco m p lit pas ses o b lig a tio n s lorsqu’il se contente
de d irig e r un cours de quarante-cinq minutes. II do it aider
les etudiants a m ettre en action un principe de I’evangile
dans leur vie.
Nous savons que lo rsq u ’ un in stru cte u r tra n sform s des
principes m oraux abstraits dans les situations vivantes, on
apprend plus vite. Nous apprenons ce que nous v ivo n s.Q
Nous pouvons ce rtainem ent dire avec confiance que
nous apprenons ce que nous vivons. Nous apprenons a
aimer nos ennemis en su iva n t les tro is etapes que Jesus
a donnees dans le Serm on sur la M ontagne. Nous
apprenons la dime, dans les faits et dans les sentiments,
en payant la dime. N ous apprenons I’h um ilite en etant
humbles, to u t comme nous apprenons a n ager en nageant
ou a jo u e r au basket-ball en jo u a nt au basket-ball.
Theme de la Sainte-Cene pour le mois de septembre
Ecole du Dimanche des Adultes:
«L’homme ne vivra pas de pain seulement,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu»
(M atthieu 4:4).
Ecole du Dimanche des Jeunes
«Tout ce qui est bien vient de Dieu»
(Alma 5:40).
305
Une discussion fran ch e avec les jeunes filles
PAR L ’E V E Q U E R O B E R T L S IM P S O N de I’E p isco p a t P re s id e n t
Recemment, un soir, une fid e le et excellente instru ctric e de la SAM qui enseignait des jeunes filles se le va it
pour donner une legon soigneusem ent preparee lorsque
soudain elle se se n tit poussee a abandonner la legon o fficie lle et a parler de la tragedie de i’ im m oralite. A peu pres
a la m oitie de la legon, on entendit des coups de klaxon
im patients dans le parking de la chapelle. Finalement ils
s ’arreterent, et la vo itu re et son jeune occupant masculin
s ’e loignerent a toute allure. Apres la discussion inspirante
en classe, une jeune fille en larmes mais reconnaissante
s ’attarda apres le d e p a rt des autres pour confier a son
in s tru ctrice que c ’e ta it elle que les coups de klaxon appelaient. Puis elle dit: « J'avais decide que j ’allais passer la
plus grosse soiree de ma vie, et ce coup de klaxon eta it
le signal que to u t e ta it arrange et qu ’ il attendait. Ce que
vous avez dit et la m aniere dont vous I’avez dit m'a sauvee
de I’erreur la plus grave de ma vie, et je ne I’o u blierai
ja m a is .»
II y a exactem ent six ans et demi, I’Eveque B row n et
moi-mem e ecoutions attentivem ent tandis que le P resident
M cK ay confiait une tache capitals a un nouvel eveque
pre sid e n t de I’Eglise. Entre autres choses, il fut dit a I’Eve­
que Vandenberg q u ’il avait toute la responsabilite de
m illie rs de jeunes gens dans le monde. Ensuite v in t des
levres d'un prophets viva n t une d ire c tiv e form elle: « Frere,
dit-il, vous devez vous soucier autant des jeunes fille s du
meme a g e .»
306
Dans I’e sp rit de cette d ire ctive ferm e mais donnee avec
gentillesse, il y a six ans et demi, je vo u d ra is parler franchem ent aux jeunes filles, a ces jeunes fille s qui ecoutent
a u jo u rd ’hui, des etoiles dans les yeux, de grands espoirs
dans le cceur, mais dans beaucoup de cas un esprit in ce r­
tain dans une societe en m ouvem ent rapide, im patiente et
to u jo u rs changeante. Je comm ence mon discours avec une
p riere fervente dans le cceur, une p riere pour que vous,
jeunes fille s, ne voyiez pas d ’inconvenient a ce que je fasse
intrusion dans le monde de vos esperances, de vos reves
e t de vos aspirations, que vous m’accueillerez comme un
ami qui se fa it de profonds soucis pour v o tre bonheur, qui
est vive m e n t desireux de votre bien-etre. Oui, j ’ai egalement du souci pour cet e sp o ir eternel mais d iffic ile a sa isir
d 'accom plissem ent qui re m p lit le cceur de toute jeune fille
norm ale lorsque ses pensees to u rn e n t vers des choses
tendres, aimantes et sp irituelles. Oui, des pensees tendres
sur la possibiIite d'une maternite, des pensees aimantes
sur une union loyale et eternelle, des pensees spirituelles
sur une tache sacree qui n ’est donnee q u ’aux filles d ’un
Pere celeste bon et aimant. Vous avez regu personnellement cette tache de notre Pere celeste en quittant sa pre ­
sence il n’y a pas de bien longues annees.
J’ai entendu un jo u r une jeune fille d ire: « A quoi bon?
A quoi suis-je bonne? » Eh bien un fa it extrem em ent im p o r­
ta n t se ra it que vous etes ici sur designation de votre Pere
celeste p o u r vous m ontrer dignes de sa benediction
uitim e. Pour em ploye r ses termes: « ...Nous les m ettrons
ainsi a I’epreuve, p o u r v o ir s'ils fe ro n t tout ce que le
Seigneur, leur Dieu, le u r com m andera.» Dans ce passage
d ’Ecriture, notre Pere celeste parle de passer une e preuve
pour v e n ir sur cette terre. C ’est ce que vous avez fa it.
Vous avez deja m ontre votre capacite d ’exceller. Puis,
parla nt de nos re a lisa tio n s dans cette vie, il fa it cette
prom esse m erveilleuse que tous ceux qui se m ontrent
obeissants « re ce vro n t plus de g lo ire sur leur tete pour
to u jo u rs et a jam ais » (Abraham 3:25—26).
La maison de D ieu est une m aison d ’ordre, et vous
existez en vertu d ’une tache personnelle et directs dans le
cadre de cet ordre et de ce plan. II e st im portant pour vo u s
que vous soyez creees a son image. « ...Dieu crea I’homme
a son image, il le crea a I’image de Dieu, il crea I’homme et
la fem m e » (Gen. 1:27). Quelle chance vous avez de connaitre et de com prendre cette verite tou te simple. I l y a
re lative m en t peu de gens dans le m onde qui I’a c c e p te n t
Toutes vos pensees, to u s vos actes d o iv e n t se situ e r a un
niveau superieur pa r la simple connaissance que vous
sortez de lui, que D ieu a personnellem ent engendre v o tre
esprit, q u ’en vous il y a une etincelle de divinite; et avec
cela v ie n t le po uvoir de raisonner et de penser, d ’alrriver a
la dom ination et a la g lo ire eternelles, mais cela ne peut
a rriv e r qu ’en vertu des conditions qu ’il a imposees, q u ’en
vertu de ses cond ition s de justice.
« A quoi bon? » « A quoi suis-je bonne? » Voyons, je u n es
fille s, sans vous et d ’a utres comme vous, la vie s’a rre te ra it,
et la base meme du m aitre-plan de D ieu s’effondrerait.
Une jeune fille p e u t-e lle rester im passible a la pensee
qu’en el le se trouve le potential de la creation, de fo u rn ir
un corps terrestre a des esprits precedem m ent crees par
lui? A ucun mortel n'a un plus grand honneur que ce lu i-la .
II vous est possible d ’etre partenaires avec notre Pere
celeste dans la perpe tu a tio n du processus de la vie. L'id e e
meme en est ecrasante. La decision de p a rticip e r avec lui
exige le m eilleur de ce qui est en vous. El le doit etre prem editee, preparee, ja m a is par im pulsion. Ce processus
sacre exige de la dignite.
L’autre jour, notre fa m ille a achete une nouvelle radio.
Nous etions tous im p a tie n ts de I'essayer lo rsq u ’un m em bre
de la fam ille attira [’attention sur le texte en caracteres
gras qui se detachait de la notice d 'e m p lo i et qui d isa it:
« A va n t d ’ouvrir la radio, lisez soigneusem ent ce livre
d ’in s tru c tio n s .» La p re m ie re chose que nous decouvrim es
ce fu t que s'il avait ete branche sur une source de co u ra n t
qui ne convenait pas, il en serait re su lts des dom m ages
qui nous auraient co u te tres cher. II se revela p lu sie u rs
autres fa its qui se m o n tre re n t im portants pour le bon fo n c tionnem ent, la co nse rva tio n et la jouissance de [’in s tru ­
ment.
Les instructions ca p ita les relatives a vo tre vie o n t ete
donnees par une longue lignee de prophetes. Ces in s tru c ­
tions doivent etre co m p rise s et executees si vous voulez
co nnaitre le bonheur e t le succes. La vie humaine e st-e lle
moins im portante q u ’ une radio de 400 F? Vous devez c o n ­
naitre les regies si vo u s voulez jo u e r le jeu. Si vous vo u le z
une benediction pa rticu lie re , vous devez etre disposees a
re sp e cte r la loi sur laquelle cette benediction est basee
(v o ir D. e tA . 13 0 :2 0 -2 1 ).
II n'a jamais ete question que nous passions notre
tem ps a tatonner dans les tenebres. Les prophetes nous
o n td o n n e le plus grand manuel d ’instru ctio n s qui ait jam ais
ete publie. Dans les Ecritures, nous trouvons les guides,
les regies de vie, la reponse a tous les problem es. II est
e c rit que « quand il n 'y a pas de revelation, le peuple est
sans frein... » (Prov. 29:18).
Jeunes filles, ou en so n t vos revelations? Pouvez-vous
vra im e n t vous attendre a bien jo u e r a un jeu quelconque
sans en connaitre les regies et sans les suivre de votre
mieux? Perm ettez-m oi de vous in vite r a connaitre la volonte
de D ieu a votre egard.
Si vous voulez a ffro n te r [’obligation sacree de fo u rn ir
un jo u r un corps aux enfants sp iritu a ls de Dieu, il me
sem ble que votre hygiene personnelle d o it etre aussi parfaite que vous le pouvez. L’alcool et le tabac ont ete interdits par le Seigneur. Le P resident Tanner nous I’a tres bien
dit. II est attendu de nous tous que nous prenions une
no urriture appropriee, que nous prenions un repos su ffisant, que nous tra v a illio n s vigoureusem ent. S ’abandonner
a ces barrieres a la sante du corps et de I’e sp rit parce que
I’on v e u t etre accepte par les autres, to u t en tournant le
dos a [’obligation d 'e tre physiquem ent prepare a une asso­
ciation divine est, selon ma fagon de penser, inexcusable.
Perm ettez-m oi de vous m ontrer un exem ple de I’im portance de ceei.
Saviez-vous, jeunes filles, qu’une etude recente a
revele que I’incidence d ’enfants m ort-nes parmi les naissances prem aturees est de 400% plus elevee. Pas etonnant
que Dieu ait declare: « Ne savez-vous pas que vous etes
le tem ple de Dieu, e t que I’Esprit de Dieu habite en vous?
Si quelqu'un d e tru it le tem ple de Dieu, Dieu le detruira;
car le tem ple de D ieu est saint, et c’est ce que vous etes »
(1 C or. 3:16—17). En realite, c ’est nous qui nous detruisons
nous-m emes en ig n o ra n t son conseil.
« Toutefois, dans le Seigneur, la femme n’est point sans
I’homme, ni I'homme sans la fe m m e » (1 Cor. 11:11). V oila
[’equation de Dieu p o u r I’exaltation. Elle est aussi vrai que
2 + 2 = 4 . C ’est une ve rite eternelle. Elle est inchangeable.
T o u t le monde parle de la nouvelle morale. Tout ecart
par ra p p o rt au code moral de Dieu est desapprouve a ses
yeux. II est le meme hier, a u jo urd ’hui et a jamais. Son plan
pour notre bonheur n’est pas different. Lui aussi est
immuable. Sur cette base, il peut y a voir une nouvelle
im m oralite proposes par des gens trom peurs, mais il ne
peut jam ais y avoir de nouvelle morale. Seul I’adversaire
a un program m e v a c illa n t et toujours oriente de maniere a
prendre au piege les personnes mal inform ees, induites
dans I'erreur, celles qui decident de c o u rir le risque de
te n ir mauvaise com pagnie.
Jeunes de noble naissance, ne vous abandonnez pas au
pere de tous les m ensonges, a ce tro m p e u r qui consid e re ra it votre chute comm e une grande victo ire . Ne soyez
pas im patients.
En parlant de I’im patience, une jeune fille fide le de la
C a lifo rn ia du Sud a eu ce problem s tro u b la n t I'annee der-
307
m onter un problem e p a rtic u lie r avant de p o u vo ir lui o ffrir
le genre de mariage d o n t elle avait to u jo u rs reve. Elle
I’aim ait. Elle vo u la it I’epouser, mais ses exce lle n ts parents
c o n sideraie nt fo rm ellem ent que les tro is mois de fiangailles n 'e ta ie n t pas suffisants pour se connaitre reellem ent.
Finalem ent on p rit la decision d ’attendre.
Leur correspondance pendant les douze mois qui suivirent pendant qu'il e ta it au Vietnam e ta it a un niveau tres
eleve. Leur am our grandit, Chacun se d e c o u v rit une capa­
city de d is cu te r dans des lettres des choses qui n’avaient
pas trouve de place dans leur conversation plus legere
pendant leurs rendez-vous. M aintenant il est revenu. J’ai
le p ia is ir de vous annoncer que leur am our mutuel a ete
scelle dans la maison du S eigneur et qu ’avant que cette
annee ne so it term inee, leur prem ier enfa n t sera ne et
qu’une autre m erveilleuse cellule fam iliale est en chemin
vers [’exaltation et la vie eternelle.
Jeunes filles, la grand-route de la d is illu s io n abonde de
jeunes fille s qui ont dit: « Rien que pour une fois » ou « Tout
le monde le f a it ». Ces expressions vous sont-elles connues? Un autre piege d it ceci: « Tu le ferais si tu m'aimais
reellem ent. » Imaginez seulem ent I'ironie d 'abandonner tout
ce qui est bien, to u t ce qui est sacre, y com pris la confiance
et la foi de ceux qui vous sont chers et des dirigeants de
I'Eglise, plus vo tre bon renom et votre dignite personnelle,
rien qu ’a cause de qu e lqu ’un qui parle bien, et qui fa it
sem blant de vous aim er des levres, mais qui en realite veut
seulem ent vous u tilis e r pour quelques minutes de voiupte
egoiste et de satisfaction animale. Jeunes fille s, demeurez
pures; si vous avez comm is une erreur, corrigez-la. Ce
sera a peu pres la m eilleure decision que vo us prendrez
jamais. Le S e ig n e u r est pret a vous aider, ca r nous avons
sa parole: « V o ici, je me tiens a la porte, et je frappe. Si
q uelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j ’en trerai chez
lui, je souperai avec lui, et lui avec m o i» (Apoc. 3:20).
Mais ve u ille z vous souvenir: c ’est a vous de faire le
prem ier pas. C ’est a vous a o u v rir la porte. II sera la vraisem blablem ent sous la form e d ’une in stru ctrice fidele qui
se sent poussee a changer la legon qu ’elle a prepares.
C ’est peut-etre vous qui direz en retour: « M erci. Ce que
vous avez d it et la fagon dont vous I’avez d it m’a sauvee
de la plus grave e rreur de ma vie, et je ne I’oublierai
jamais. »
Excellentes jeunes filles, D ieu vous aime. Ne I’abandonnez pas. V ous avez une fonotion specials a accom plir
avec Dieu p o u r partenaire. Soyez dignes de ce privilege.
Et cette pensee finale, jeunes fille s : la p re trise ne peut
pas a rrive r a sa destines finale sans une com pagne fidele.
Une jeune fille ne parviendra jam ais a sa d e stin e s finale
sans un bon com pagnon de la pretrise a la tete de son
foyer. Que ceci s o it votre but immuable, c ’est ma priere
au nom de Jesus-C hrist. Amen.
Q
S uite d e la page 288
tout cela, et cela fait des m illions d’hommes. Ajoutez
a cela le nom bre de personnes qui professent etre
chretiennes, dont un nombre trop grand reconnait
[’heritage chretien et classique mais n’y c ro it pas.
Voyez-vous ce que I'humanite affronte?
N o tre re s p o n s a b ilite
comme des esclaves ou des jouets, et ils protegent
leurs fille s des ravages des hommes. M ais leurs gargons sont trop souvent libres de faire leur proie de
jeunes fille s sans defense qui ne sont pas ainsi pro­
tegees.
C ’est ainsi que dans le monde vous trouvez une
loi double, mais dans I’Eglise du C h rist il n’y a q u ’une
loi unique. Elle s'applique aux gargons aussi bien
qu'aux filles.
C ’est la v irilite et la foi que nous devons exercer
dans I’Eglise de Jesus-Christ des Saints des Derniers
Jours, si nous voulons contrebalancer cet etat dangereux du monde actuel. Les dirigeants com m unistes
proclam ent a cor et a cri qu'ils renient le Christ,
I’evangile et les principes chretiens, et leurs etats
satellites enseignent a leurs jeunes a ne pas croire a
308
Notre responsabilite est de proclam er JesusC hrist et Jesus-C hrist cru cifie et de donner de tels
examples de foi et d’ceuvres dans I’Eglise mondiale,
que des m illions d ’ames honnetes qui cherchent a
connaitre la ve rite trouveront dans I’Eglise ce que les
chretiens ont trouve dans I’Eglise du tem ps des pre­
miers apotres. Telle est la responsabilite que je mets
sur les epaules de nos jeunes d ’aujourd’hui, et c’est
une responsabilite qui repose sur tous les membres
de I’Eglise de Jesus-Christ dans le monde entier.
Nous avons la responsabilite, non pas sim plem ent de
reconnaitre la realite de ces tem oignages, mais d'y
croire, et de faire de cette foi une realite qui influen­
c e s les hommes de partout.
Que Dieu donne a nos jeunes le pouvoir de proteger leur liberte en etant fideles au libre arbitre qu’il
leur a accorde, et la force d ’etre maitres d ’eux-memes
et de m ontrer I’exemple au monde entier!
O
H Dans le m onde e ntier I'activite
sem ble s’accroitre dans I’ceuvre de la
genealogie. II se passe rarement un
jo u r sans que nous soyons informes de
I'etablissem ent d'une nouvelle organi­
sation dans une p a rtie du monde, se
consacrant so it a la genealogie, s o it
a I’histoire, soit a la conservation de
docum ents. P artout les hommes tournent leur attention ve rs cette oeuvre
im portante et tro u v e n t un grand plais ir a deco uvrir les h isto ire s du passe
de maniere a tro u v e r qui ils sont et
d ’ou ils viennent.
II n’est pas d ’etude plus passionnante au monde que I’etude de nos
ancetres, de leur vie, de leur fam ille
et de leurs experiences. A mesure
q u ’un nombre plus grands de personnes se tournent ve rs ce v if desir qui
sem ble s’em parer de leurs pensees,
les organisations p o u r le rassem blem ent et la conserva tio n de registres
se m ultiplient. D isp o sa n t de cette nou­
velle source de renseignem ents, les
gens decouvrent des documents qui, il
y a quelques co u rte s annees seulement, n 'existaient pas, ou que I'on
pensait ne pas e xiste r. Le besoin de
conserver ces v ie u x documents dev ie n t plus critiq u e a mesure que leur
nom bre s ’accroit.
A lors qu’il n’y a que quelques an­
nees la societe genealogique ne recev a it qu’un pe tit nom bre de visiteurs
exprim ant le d e sir de rechercher leur
genealogie, nous recevons aujourd’hui
des centaines de personnes qui v ie n ­
nent elles-m em es ou ecrive n t pour dem ander que nous les aidions dans
leurs recherches. Dans le monde en­
tie r ce meme e s p rit s ’empare des
hommes et I’e s p rit d ’Elie agit dans leur
coeur.
Quand nous o bse rvo n s cette a cti­
v ity sur une base m ondiale, il vient a
I'e sp rit qu’une des m eilleures manie­
re s de faire com pren dre aux gens ce
qui se passe dans le monde c’est de
les faire se reunir e t d iscu te r de leurs
problem es et d o n n e r des idees et des
suggestions sur la m aniere dont nous
pouvons ensemble resoudre ces ques­
tions.
A pres beaucoup d'etudes et de
discussions, le C on se il d'Adm inistration de la S ociete G enealogique a
propose que la S o cie te patronne un
sem inaire mondial auquel on p ourrait
Au moment ou les com ites se
reu n isse n t pour p re p a rer cette m ani­
fe sta tio n , nous esperons que les pe r­
Seminaire mondial
de genealogie
inviter des gens du monde e n tie r pour
y assister, e co u te r et d iscu te r de ces
im portantes questions. II a semble approprie que nous fassions ceci dans
le cadre de notre soixante-quinziem e
anniversaire en 1959. La S ociete Ge­
nealogique a ete o fficie lle m e n t organi­
ses en novem bre 1894 et depuis ce
tem ps-la est devenue la plus grande
b ib liotheque genealogique du monde.
Nous avons pense que I’on pourrait
re lie r ces deux evenements memorables pour une reunion aussi im por­
tante.
C ette reunion etant patronnee par
la S ociete Genealogique, nous nous
sommes rendu compte de la grande
tache que cela serait. Nous avons par
consequent invite des personnes privees, des organisations, des groupements gouvernem entaux et d ’autres a
nous a id e r pour organiser un jubile
rem arquable en 1969. Nous proposons de reunir en Utah les dirigeants em inents du monde dans
quatre dom aines, et d’a p p o rte r leurs
connaissances et leur vaste ex­
perience a tous ceux dans le monde
qui se rassem blent p o u r cette im­
portante serie de reunions. Les quatre
domaines qui doivent etre etudies et
pleinem ent expliques sem blent rat­
taches les uns aux autres. Nous proposons d ’inclure toutes les personnes
associees aux registres ou a la tenue
de registres. Ce sont les archivistes,
les b ib lio th e ca ire s, les historians et
les genealogistes.
sonnes privees, les bibliotheques, les
groupem ents
gouvernem entaux
et
d ’autres envisagent d ’assister a cette
assem blee. Les dirigeants m ondiaux
d is c u te ro n t et prese n te ro n t tan t de
choses que toutes les personnes qui
p o u rro n t y a ssiste r pourront re n tre r
chez elles fo rte m e n t eclairees et munies de nouvelles d ire ctive s dans ces
quatre domaines capitaux.
II a ete decide que ces reunions se
tie n d ra ie n t du 5 au 8 aout 1969. Les
a u to rite s gouvernem entales de plusieurs pays seront invitees a y a s s is te r
et beaucoup re ce vro n t des invita tions
personnelles a prendre part aux as­
s e m b lie s generales et au sem inaire
e t aux reunions qui su ivro nt les re ­
unions generales. La Societe G e­
nealogique, o rganisant pareille as­
sem blee, se rend com pte que les
personnes qui p a rco u ren t une te lle
distance pour assiste r a ce sem inaire
d e v ro n t recevoir plus de renseigne­
ments, de connaissances e td e m otiva­
tions que dans toutes les autres re­
unions auxquelles elles ont assists.
C ela etant, nous nous sommes consacres, nous, notre tem ps et d’autres
ta le n ts a preparer et a executer les
plans pour que tous ceux qui se rend ro n t en 1969 a S alt Lake C ity re n tre n t
chez eux en estim ant que cela va la it
I'e ffo rt et les frais.
Quel e ffet cela aura-t-il sur I'avenir
de la genealogie? N ous croyons que
lo rsque les d irigeants mondiaux se
s e ro n t reunis et auront discute des
besoins de toutes les personnes dans
le monde cela aura une grande in­
flu e n ce pour de te rm in er les voies de
la paix et de la bonne volonte parmi
to u te s les nations du monde, et que
cela contribuera a tro u ve r les re g is­
tres des ancetres, ou qu’ils soient.
Lorsque les re g istre s auront fin a le m ent ete rassem bles et utilises, nous
de co u vriro n s que la p lupart des gens
dans le monde ont une certaine m esure
de parents dans leurs pays respectifs.
N ous esperons vivem ent qu’un
aussi grand nombre que possible de
personnes a ssisteront a notre assem ­
b le s mondiale de 1969. Toute question
re la tive a ces reunions devra etre
transm ise a la S ociete g e n e a lo g iq u e .Q
309
Parlons de:
(-'obligation face
a la responsabilite
PAR LIN D S A Y R. CURTIS,
D octeur en medecine
« Je retournerai peut-etre un jo u r a la chapelle, mais
pour le m om ent je suis te lle m e n t content d 'e tre libere des
pressions et des obligations d ’y a lle r que je pense que je
vais jo u ir quelque temps de la liberte. » V o ila ce que disait
Glenn, un gargon sym phatique et aimable de 80 kilos.
Glenn, 23 ans, frais emoulu de I’universite, v ie n t d ’epouser la jo lie et piquante Lori et vie n t de com m encer a trava ille r pou r une firm e en pleine expansion. « V oila des
annees que Ton fa it pression sur moi pour que j ’aille a la
chapelle, pou r que j ’accepte diverses taches, p o u r que je
paie la dim e et fasse un tas de choses sim plem ent a cause
du poste que papa occupe dans I’Eglise. M aintenant que
je suis a mon com pte, je veux prendre des vacances loin
de I’Eglise et de ses responsabilites. Le jo u r ou je suis
pret, je reviens.
Glenn s ’enfonga dans sa chaise avec un grand soupir
d ’em ancipation. II lui sem blait qu’il venait de se decharger
d ’un grand fardeau qu ’il p o rta it de m auvais gre depuis
longtem ps.
Mais je connaissais Glenn et sa fam ille depuis de nombreuses annees — de trop nom breuses annees pour ac­
cep ter ce qu’il d isa it sans com m entaires. « C ’est etrange,
dis-je. Je ne m’etais jam ais im agine ton pere com me le
genre d’homme qui se te n a it au-dessus de toi avec un
gourdin pour te faire a lle r a la chapelle.
— Oh il ne s ’est pas exactem ent tenu au-dessus de moi
avec un gourdin.
— T’a-t-il jam ais oblige a a lle r a la chapelle?
— Pas vraim ent, je suppose. Mais il etait attendu de nous
que nous y allions.
— Que veux-tu dire « attendu de nous que nous y allions »?
— C ’e ta it la chose a faire chez nous. T out le monde y
allait. Et pratiquem ent toutes ies fois qu ’il y avait une
reunion, on pouvait com pter su r notre fa m ille pour etre
presente. Je cro is que j ’y ai ete assez pour to u te ma vie.
— C ela ne t ’a jam ais plu d’y aller?
— Oh si, je pense que si, mais je pense que ce qui m’a llait
loin c ’e ta it de d e vo ir y a lle r to u t le temps.
— V oila que tu recom m ences a dire que tu devais aller,
alors que tu ne le penses pas vraim ent.
— Tu sais ce que je veux dire. Du moins je sais que je
suis independant et que je ne me sens pas oblige d ’y
a ller ou de rien faire d ’autre.
— Glenn, pourquoi crois-tu que ton papa va a la chapelle
ou consacre autant d ’heures com me eveque de la paroisse?
— Je me dem ande s ’il ne s’y sent pas oblige.
310
— O blige envers qui?
— Envers le p re sid e n t du pieu, je pense.
— Pense de nouveau.
— Qa va, envers le Seigneur.
— Alors tu penses qu’en te mariant, en fondant ton foyer
et en t ’e lo ig n a n t de tes parents tu es soudain libere de
toute o b ligation vis-a-vis du Seigneur? Pourquoi ne changeons-nous pas de term es et ne disons-nous pas respon­
sabilite p lu to t q u ’obligation? Y a-t-il un changem ent de
situation qui nous libere soudain de nos responsabilites?
« Tu sais, Glenn, lorsque nous sommes jeunes, nos
parents d o iv e n t parfois faire usage d ’un peu de pression,
parfois meme la pression du dos de la main ou d ’une petite
ferule pour nous fa ire sentir nos responsabilites. I l y a cer­
tains travaux q u ’il fa u t faire, certaines regies a suivre, certaines legons de conduite a respecter. Lorsque nous
devenons plus ages, on espere que la pression n’est plus
necessaire parce que nous sommes con scients de la
necessite de ces regies et du fa it que nous devons y
obeir.
< Pour le hors-la-loi, I’agent de police est une plaie,
q uelqu’un que I’on doit craindre. Mais p our celui qui
respects la loi, c ’e st une protection, un ami, q u e lq u ’un qui
fa it attention a nous.
« Es-tu en train de re p ro ch e r 6 ton pere de t ’avoir
enseigne des p rin cip e s co rre cts, de t ’avoir m ontre le
chemin a suivre, e t ce sans e xe rce r la force? P refererais-tu
qu ’il t’aie donne le mauvais exemple? »
— Tu as I’a rt de renverser Ies situations, to i! Glenn se
to rtiile , mal a I’aise, sur sa chaise.
— C ’est vrai? En realite j ’avais espere la redresser. Tu
vois, ton pere n ’entre meme pas en ligne de com pte main­
tenant parce que tu as fonde ton foyer. Mais tu n ’echapperas jam ais a la ju rid ictio n de ton Pere celeste. Si tu
peux n egliger tes responsabilites vis-a-vis de lui sans en
avoir la co n scie nce troubles, ta n t mieux. Mais j ’en doute.
En fait, il n’e st pas d ’endroit su r la terre ou tu puisses aller
pour echapper a son influence, et je sais qu’il n ’y a pas de
place au ciel p o u r y echapper.
J’attendis ta n d is que Glenn sem blait re fle c h ir profondement. Au b o u t d ’un instant il dit: «Je crois que j ’ai tout
projete sur papa. Je I’aime beaucoup, et j ’a pprecie son
exemple. J’ai to u jo u rs ete fie r de lui et de son devouem ent
au Seigneur. Je m erits vra im e n t to u t ce que tu as dit.
Dimanche, je serai probablem ent occupe a fa ire de nou­
veau ce que j ’ai to u jo u rs su d e v o ir fa ire .»
O
J. Edgar Hoover,
directeur do FBI, ecrit sur
les maux des
ouvrages obscenes
La p u b lica tio n et la vente d ’ouvrages obscenes fa it de
grosses a ffa ire s dans le monde d ’aujourd'hui. Les images
sexuelles degenerees et la litte ra tu re pornographique, colportees cla ndestine m e n t et vendues dans la p lu p art des
villes et des comm unautes, ra pportent aux cu p id es vendeurs d ’o rd ures des m illions de dollars par an.
II est im possible d ’estim er I’intensite du mal qui est fait
surdes a d olescents im pressionnables et d 'e s tim e r la quan­
tity de del its sexuels que I’on p eut a ttrib u e r a la pornographie, mais son influence est tres etendue. La violence
sexuelle s ’a c c ro it a une allure alarmante. Beaucoup de
parents se fo n t de profonds soucis sur les situ a tio n s dans
lesquelles s o n t im pliques jeunes gens et jeunes fille s, dans
des orgies sexuelles et des rapports illicites. II n ’y a pas
de criteres o ffic ie ls pour m esurer avec p re cisio n les
raisons de I’accroissem ent dans les violations crim inelles,
mais nous devons vo ir la realite en face. La porn o g ra p h ic
sous toutes ses formes, est une des grandes causes des
crimes sexuels, des aberrations et des p e rve rsio n s sexu­
elles.
Notre so cie te devient-elle a ce point co rro m p u e que
nous nous deto urnon s de la vertu et de I'in te g rite p o u r aller
a I'im m oralite et a la degradation? A llons-nous m oralem ent
a la banqueroute et laissons-nous nos p rin cip e s de con­
duits et de decence se deteriorer? Abandonnons-nous les
enseignem ents sim ples du bien p lu to t que le mal?
Celebration
de
I'anniversaire
Societe de S e c o u rs a Bordeaux
de
la
R egardons a u to u r de nous. Dans le dom ains de la pu­
b licity, du theatre et des distractions, les qualites bonnes,
in stru ctrice s et educatives de leurs produits sont-elles
ecrasees par un accent trop grand sur I’obscenite, la vu l­
garity, I’inceste et [’hom osexuality? Beaucoup de gens
cro ie n t que c ’est vrai. Mais les productions legitim es de
ces moyens s o n t p lu to t humbles lo rs q u ’on les com pare a
la pornographie pure qui envahit le pays sous form e de
film s, de cartes a jouer, de livres a bandes dessinees, de
livres de poche et d ’images. Ces saletes entre les mains
de jeunes gens et d'adolescents curieux causent un to rt
indicible et m enent a ces consequences desastreuses.
Les dirigeants de la police qui ont discute de ce p ro ­
blem s critiq u e avec moi declarent sans equivoque que les
ouvrages lascifs et obscenes jo u e n t un role m oteur dans
la violence sexuelle. Dans maints et maints cas, le d e lin ­
quent sexuel a su r lui ou en sa possession des ouvrages
ou des images pornographiques. Dans de telles conditions,
il n’est pas su rp re n an t de noter I'augm entation des viols.
De toute evidence, to u t ce que Ton fa it pour com battre
la vente et le tra fic d'ouvrages obscenes dans le pays ne
s u ffit pas. On a besoin de lois saines, perm ettant d ’agir, et
quand elles existent, elles do ive nt etre vig o u reusem ent
appliquees. Puisque beaucoup de tribunaux sem blent ju g e r
I'obscenite sur la base du niveau moral de la com m unaute,
le public joue un role dans I’elevation du niveau de la
m orale de la com m unaute. Lorsque Ton decouvre des
ouvrages obscenes, on d o it les denoncer et les citoyens
doivent se plaindre aux autorites appropriees. Lorsque I’on
repoit de la p o rnographie dans sa b oite-aux-lettres, les
autorites postales d o ive n t en etre averties. Les citoyens
doivent agir et c o lla b o re r dans les poursuites aux contrevenants.
Les ouvrages obscenes sont en e ffe t mauvais, mais ne
s o n t pas un mal necessaire. Si les p ro fits illic ite s de la
pornographie eta ie n t rem places par des chatim ents graves
pour les pourvoyeurs de saletes, ce mal serait reduit.
O
Banquet
missionnaire a Bordeaux,
le 26 fevrier
m
«Les M ayas, In diens ou Hebreux et le
Livre de M o rm o n » — conference faite a
I’Athenee
Bertin
M u n ic ip a l de
Farel,
p re sid e n t
Bordeaux
du
d is tric t
par
de
Bordeaux
W
Les plus a nciens m em bres de la M issio n
Frangaise de I'E st: Frere et Sceur Fargier,
de G renoble
La S o cie te de S ecours au tra va il a Bordeaux
312
39 cest notre
chiffre porte-bonheur!
Etlevotre?
Pas de tour de passe-passe, pas d ’abracadabra! Mais
nous avons un autre tour dans notre sac ! 39 vibes differentes aux U S A ! Nous sommes la seule compagnie
aerienne transatlantique qui en desserve autant.
Etvotre chiffre porte-bonheurPPrenezl’annuaireet
composez le numero de TW A . A Pautre bout du fil,
une voix aimable sait tout ce que vous desirez savoir
sur les vols pour New York, Oklahoma City, Dayton,
Denver ou Las Vegas.
Dites-nous simplement ou vous voulez aller, nous
vous dirons quand.
Votre Agent de Voyages peutreussir le meme t o u r !
rWA
‘ S e rv ic e m a r k o w n e d e x c lu s iv e ly by T r a n s W o r l d A ir lin e s , In c .
313
Lehi
dans le desert
P a r le D r H ugh N ib le y
P ro fe s s e u r d 'histo ire e t de religion
a I’U n iv e rs ite B rig h a m Y o u n g
C h a p itre 1
Le T ro u b le O rie n t
I - Le probleme
■.
...
..
>: 5
Fete isra elie nn e a Toulouse
C e le b ra tio n de I'an n ive rsa ire de la S o cie te de S e co u rs a
T o u lo u s e
Les d ix -h u it prem iers chapitres (environ tre n te -six
pages) du L ivre de M orm on racontent comment, au com­
mencem ent du sixiem e siecle avant Jesus-C hrist, un cer­
tain Lehi q u itta Jerusalem a la te te d ’une com pagnie d ’Is­
raelites pour tra v e rs e r I’A rabie en d ire ctio n de la mer.
D epuis la p u b lica tio n de ce recit, d ’autres h isto ire s de
voyages antiques ont ete deterrees dans le Proche O rient
et acceptees comm e authentiques ou prononcees fictive s
selon qu’elles rem plissaient ou ne rem plissaient pas certaines co n d ition s. C 'e s t ainsi que le p rofe sseu r A lb rig t
affirm e que I’h is to ire de I’egyptien Sinuhe est «en sub­
stance un re cit ve rid iq u e de la vie dans son m ilie u * parce
(1) «sa c o u le u r locale (est) extrem em ent pla u sib le *, (2)
elle d e crit un «etat d ’organisation sociale* qui «s’accorde
d ’une m aniere tre s exacte avec les preuves archeologiques
et docum entaires actuelles . . .» (3) «les noms de personnes am oreens que contient l'h is to ire sont satisfaisants
pour cette p e rio d e et cette region* et (4) «finalem ent, il
n'y a rien de deraisonnable dans l’histoire elle-m em e . . -*1
Cette meme autorite accepte comme vrai le recit de
W enamon dans son histoire et sa geographic politiques,
notant q u 'e lle «ref Iete co rrectem ent I'horizon culture! et
les idees et les pratiques religieuses de son epoque2*.
Lieblein co n s id e ra it comme authentiques certains episodes
egyptiens de i'O dyssee parce qu ils p resupposent chez
leur auteur «une assez bonne connaissance des condi­
tions et des in stitu tio n s e gyptiennes2». D ’autre part, des
contes tel s' que «Le M arin naufrage* peuvent e tre consideres comm e im aginaires parce qu’il leur «manque un
cadre h isto riq u e ou geographique precis et a cause de
leur mise en scene, qui est so it mythique, so it im probable
par son extravagance2*.
Ay ant devant nous de tels exemples, nous pouvons
proceder a la mise a I’epreuve de l’h istoire de Lehi: refle te -t-e lle co rre cte m e n t «l’horizon culture! et les idees et
les pratiques religieuses et sociales de I’epoque*? A -t-elle
un cadre h isto riq u e et geographique authentiques? La mise
en scene e st-e lle m ythique, to u t a fa it im aginaire ou im­
probable par son extravagance? Sa couleur locale est-elle
co rre cts et ses noms propres sont-ils convaincants? l i n y
a que quelques annees de cela, on posait encore les
memes q u e stio n s a propos du Livre de I’Exode, et les sa-
vants donnaient flegm atiquem ent une reponse negative
ju s q u ’au mom ent ou I’accum uiation des preuves en sa
faveur se mit a peser dans les plateaux de la balance.
Comme le d ecriva it un savant, le problem s «consiste
p lutot a prouver, par d ’innom brables petites coinciden­
ces, ce q u ’Ebers a si bien appele T e g y p tic ite ' du Pentateuque, que de dem ontrer un fa it h isto riq u e p a rticu lie r
par des preuves externes et m onum entales3». De meme,
le problem s de I Nephi est d ’en e ta b lir a la fois «l’egypticite» et «l’arabicite» par d ’innom brables coincidences
du meme genre. Le fa it que le Livre de M orm on est un
texte m oderns, et cependant pas suffisam m ent m oderns
pour avoir e xploits les fru its de I’archeologie, lui donne
un double handicap au depart, et cependant, etant donne
les affirm ations de Joseph Smith, il ne peut pas reclaimer
I’immunite vis-a-vis de ces memes epreuves serrees qui
ont revele la vraie nature de docum ents dont I’antiquite
etait connue. Si le livre peut reussir ces epreuves, point
ne sera besoin de d iscu te r de son age et de son auteur.
V irtue llem ent tou t ce que Ton sait du monde dans
lequel Lehi est cense avoir vecu a ete decouvert au
cours des cent dernieres annees, et s u rto u t au cours
des trente dernieres (ceci a ete e c rit en 1952)4. Ces in­
form ations cadrent-elles avec celles du Prem ier livre
de Nephi? A vant de les mettre cote a cote pour les
com parer, nous devons brievem ent d e crire la nature des
preuves modernes. A notre sens, elles se repartissent
en quatre classes:
1. En prem ier lieu, les documents les plus precieux
sont ceux que Lon a trouves dans le pays de Lehi et qui
datent de son epoque meme. Un certain nombre de ces
docum ents ont ete decouverts au cours des dernieres
annees: des sceaux, des poignees de poterie, des in­
scrip tio n s et, chose la plus rem arquable, les lettres de
Lakish decouvertes en 1935. Ce sont les restes de la
correspondance d ’un o ffic ie r m ilitaire stationne dans la
ville de Lakish, a environ cinquante-cinq kilom etres au
sud-ouest de Jerusalem, a I’epoque de la d e struction des
deux ville s, qui nous donnent ainsi la description, par
un tem oin oculaire, du monde reel de Lehi, une m inuscule
ouverture, il est vrai, mais une o uverture sans o b s tru c ­
tion, dans ces lettres «nous nous tro u vo n s amends en
contact e tro it avec la vie religieuse, p o litiq u e et m ilitaire
interieure de Juda a cette epoque5*. Puisque 1 Nephi
pretend nous amener en contact encore plus intime avec
la meme societe, nous avons ici un «controle» important.
2. Les nouvelles decouvertes ont provoque chez les
savants les plus capables une revision et une reevalua­
tion approfondies de la situation qui regnait a Jerusalem
a I’epoque de sa chute; ces savants resum es nous epargneront I’ennui et le risque de faire les notres.
3. Les descrip tio n s que fait le Livre de Mormon de
la vie dans le desert doivent etre com parees aux recits
de tem oins oculaires de la vie dans ces memes deserts,
pour la meme periode de temps, si c ’est possible. Puis­
que le pays et les populations interesses com ptent parmi
les plus immuables de la terre, il y a beaucoup de
choses qui sont aussi vraies a u jo urd ’hui q u ’en 600 av.
J.-C., fo u rn is s a n t des donnees d ’une nature qui se situe
pratiquem ent en dehors du tem ps mais qui est hautement
specialises, donnees qui nous ont ete rendues accessibles dans:
(a) De nom breux jo u rn a u x et etudes scie n tifiq ue s du
pays, avec, en tete, le "P alestine E xploration Fund
Q u a rte rly*.
(b) Un tre s o r croissant de grands classiques sur la
vie chez les Arabes, com m enpant avec B urckhardt en
1829, mais principalem ent lim its a notre epoque: Dough­
ty, Philby, Lawrence, Hogarth, Thomas etc.
(c) Peu d ’A m ericains so n t conscients des possibilites
linguistiques et culturelles dont dispose le savant serieux
aux E tats-U nis. II n’est pas de grande v ille dans ce pays
qui n’ait ses com m unautes de Syriens, de Grecs, d ’A rmeniens, etc., souvent fraichem ent arrivees de la vieille
patrie et pleines de tra d itio n s du Proche-O rient. Qui irait
s ’im aginer q u ’un ancien chamelier, un A rabe pur sang
et devot mahometan s ’in sta lle ra it dans le vo isin a g e d ’une
ville te lle que Provo, ou que les deserts de la C alifornia
du sud e n tretiennent des colonies d ’A rabes elevant des
moutons et des poules et cultivant des dattes exactem ent
comme ils le faisaient, leurs ancetres et eux, dans les
deserts de I Orient? Ces gens sont p a rfo is des inform ateurs m erveilleux, car ils ont une m em oire etonnante
et a dorent se liv re r a des rem iniscences en passant la
nuit a jo u e r au tric-trac.
4.
P our e vite r ces recits oraux, nous avons les
paroles des anciens poetes des A rabes. L ’histoire en
prose des Beni Hilal est egalem ent tres utile a la fois
parce que c ’est un «ouvrage canonique» s u r les migra­
tions dans le desert et parce qu ’il raconte une histoire
qui, sous certains aspects, presente des paralleles tres
intimes avec celle de Nephi.
Reunies, ces sources perm ettent de s c ru te r de bien
plus pres le Prem ier livre de Nephi que cela n’eut ete
possible il y a une generation. Bien que ce qui suit ne soit
guere autre chose q u ’un examen a vol d ’oiseau, nous
croyons a vo ir suivi les voies que d e vra it prendre un
examen c o rre c t de I’h isto ire de Lehi, et que nous avons
ici suffisam m ent de preuves pour ju s tifie r les reflexions
par lesquelles nous conclurons cette etude.
Les a b re via tio n s couram m ent utilisees sont: PEFQ, Palestine
Exploration Fund Q uarterly, BASOR, Bulletin o f the Am erican
Schools
of
O riental
Research,
et
JEA,
Journal
of
Egyptian
Archaeology.
1 Wn. F. A lb rig h t, "A rch a e o lo g y and the R eligion of Israel*
2
(B a ltim ore , Johns H opkins Press, 1942), pp. 62 et sqq.
L. Lieblein, "H andel und S ch iffa h rt auf dem rothen Meere
in alten Zeiten» (Leipzig, 1886), p. 8;
la seconde citation
est tire e de A lbright, loc. cit.
3
4
H. G. Tom kins, dans PEFQ 1884, p. 54.
"B ie n que les recherches archeologiques
rem ontent a un
siecle en Palestine et en Syrie, ce n ’est que depuis 1920
que nos renseignem ents sont suffisam m ent etendus et inter­
p r e t s avec assez de clarte pour etre d une v a le u r vraim ent
de cisive .* A lb rig h t, op. cit., p. 37.
5
J. W. Jack, «The Lachish Letters, th e ir D ate and Im port*,
PEFQ 1938, p. 265.
O
rd L. Evans
sur les ondes
« ... Ce sur quoi il faut ferm er les yeux» - et quand
« L ’a rt d 'a v o ir de la sagesse » d isa it W illia m James, « c ’est I'art de sa vo ir ce
sur quoi il fa u t ferm er les y e u x ». La vie sans amis, sans etres chers, sans
com pagnie, serait beaucoup trop vide. M ais puisque les hommes ne s e n t pas
parfaits, la com pagnie n’est jamais parfaite. Lorsque nous frequentons les gens,
nous les prenons avec leurs im perfections. Mais mettre exagerem ent I’accent
sur les im perfections co n d u it a des desagrem ents, au m alheur et aux d is illu ­
sions. II en va ainsi dans le mariage, le fo ye r, la fam ille, parmi les amis, dans
tous les rapports de la vie. Et une des plus grandes legons de la vie c ’est
apprendre a aider les autres a s’a m eliorer sans qu’ils en eprouvent du re sse n timent, sans detruire leur confiance, sans detruire notre influence su r eux.
C o rrig e r quelqu'un devant les autres est p a rticulierem ent em barrassant et le
co rrig e r avec sarcasm s est toujours blessant. Aucun de nous ne fa it to u t ce q u ’il
doit aussi bien qu’il le devrait. Nul ne possede toutes les vertus, toutes les
capacites ou fait tout parfaitem ent. II n’y a jam ais personne qui n’oublie jam ais
rien. Personne ne peut toujours suivre un programme, to u jo u rs avoir ce repas
exactem ent a I’heure (ou toujours etre la exactem ent aT heure), toujours d onner
a la m aison un air comme si on a ttendait de la visite d ’un moment a I’autre, to u ­
jours a vo ir tout exactem ent a sa place. L ’homme n’est pas sim plem ent une
m achine — il est beaucoup plus que cela — mais meme les machines ont besoin
de com prehension et fo n t des erreurs. I l y a beaucoup de choses sur lesquelles
il fa u t fe rm e r les yeux chez nous tous — et beaucoup de choses sur le squelles
on ne d o it pas ferm er les yeux. Mais meme cela peut etre fa it avec tact et d ’une
m aniere serviable, en choisissant le m om ent, le lieu, I’humeur, la m ethode. 11 y
a des m oyens de suggerer, d ’etre patient, de co rrig e r avec bonte, au lieu de se
liv re r a une discipline dure, cruelle, mat avisee qui fa it que les gens se sentent
petits, se n t blesses et eprouvent de I’antagonism e. II y a des moments pour
c o rrig e r et des moments pour ne pas le faire. I l y a des m oyens pour c o rrig e r
et des moyens de ne pas le faire. « L’a rt d ’avoir de la sagesse c ’est I’a rt de
connaitre ce sur quoi il fa u t ferm er les yeux » — et quand.