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les développemens, îes additions & les corrections que nous devions y faire, & dont la r i chefle d e notre herbier nous fournifioit Couvent les moyens.
U n e autre Corte d'intérêt q u e nous avons encore tâché de d o n n e r a notre nouvel o u v r a g e ,
c'efl q u e , dans les genres qui comprennent plufieurs efpèces, après avoir donné pour premier
exemple du genre u n e efpèce bien connue ; nous avons très Couvent ajouté comme autre exemple du m ê m e g e n r e , u n e ou plufieurs efpèces très-rares
tantôt tout-à-fait nouvelles, &
tantôt déjà c o n n u e s , mais qui n'étoient encore figurées nulle part. Cette confidération , à
c e qu'il nous femble, n e peut q u e rendre l'ouvrage dont il s'agit , précieux aux yeux da
ceux qui aiment véritablement la Botanique.
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N o u s devons convenir q u e la difpofition des premières planches Ce reiïent beaucoup d e
l'influence produite par la célérité d'exécution q u ' o n nous a demandé particulièrement e n
commençant cet ouvrage , par le p e u d'habitude q u e les artilles employés avoieni de c e
genre de travail, ce qui eft caufe que beaucoup de détails n'ont été copiés ou rendus qu'avec
b e a u c o u p d'imperfeâion ; enfin par l'efpèce d'incertitude que nous fûmes d'abord forcés d'éprouver nous m ê m e s , fur la nature & le m o d e d'emploi des objets q u e nous devons e m braflèr. Mais nous efpérons qu'on s'appercevra q u e notre plan devenant enfuite plus régulier, plus foutenu ; qu'en outre les artifles employés fe mettant infenfiblement plus au fait
de ce qui doit fixer principalement leur a t t e n t i o n , l'ouvrage dont il s'agit n e peut qu'augmenter d'intérêt : & nous efpérons qu'il acquerra celui q u e les circonftaaces qui préfident à
fon exécution lui permettront d'obtenir.
Si les genres font préfentés & diflribués dans cet ouvrage félon l'ordre du fyflême fexuel
de L i n n é , ce n'efl point parce q u e nous regardons cet ordre c o m m e étant le meilleur d e
ceux qu'on a imaginés jufqu'à ce j o u r , car nous fommes bien éloigné de le penfer ( Voye^ le
difeours préliminaire de notre DiS. de Botanique, p . z6.) ; mais c'eft parce qu'étant le feul a u quel on ait rapporté en général prefque tous les végétaux c o n n u s , il efl par là prefque généralement fuivi de tous ceux qui étudient actuellement la Botanique. Ainfi quoiqu'il eût pu
être infiniment avantageux de conferver dans cet ouvrage l'ordre des rapports les plus avoués,
& de n e point dilacérer par des féparations révoltantes les familles les plus naturelles, c o m m e
le fyflême de Linné l'exige prefque par - tout \ nous n o u s fommes rendus au defir q u ' o n
nous a témoigné à cet é g a r d , & fur-tout à celui d e rendre cet ouvrage le plus c o m m o d e
qu'il feroit poflible, pour l'ufage du plus grand nombre de ceux qui étudient maintenant la
Botanique.
D'ailleurs la plupart des ouvrages de Botanique les plus modernes préfentent les végétaux
dont ils traitent, rangés félon le fyflême d e L i n n é ; & en effet ce fyflême efl le plus c o m m o d e d e tous p o u r favorîCer la publication d e quantité d'ouvrages d'un intérêt médiocre ,
( c o m m e des catalogues, & c . ) dans Iefquels Couvent on n e trouve pas u n e obfervation o r i ginale , & pour autoriCer m ê m e les prétentions d e ceux q u i , habitués à Cuivre une routine
a v e u g l e , Cont incapables de concevoir eux-mêmes aucune vue nouvelle.
U n pareil ordre a donc dû néceflairement obtenir u n e préférence prefque générale fur
tous les a u t r e s , & devenir p o u r ainfi dire à la mode. Aufli on nous eût aceufé d'une partialité
c o n d a m n a b l e , quelque raifonnable qu'elle pût être dans fon p r i n c i p e , il dans la compofiuon