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I«ull«tea 4a 8TÉPHATTOI3, 1& noTembf PAR DU V E R Q S R "LAMY Ou bien alors la vie eût été une duperie, une effroyable comédie d'un tyran se jouant d'êtres faibles, les faisant souffrir rien que pour les frire souffrir et les replongeant ensuite d~ -3 l'éternelle nuit : le bon Dieu n'eût p.as été le Bon Dieu. "Son cel» n'étfit pa3 f te Marguerite k» l'ïtsvKt, é t O X ses côtés; Bleuette «4 lui j » *rtrout «ti-nt un jour, «quand un jour ils auraieat, eomme .. e, passé de l'autre côté du rideau qui sépare les corps et les âmes. Et Fernand Val mont s'entretenait avec Marguerite, lui racontait, lui expliquait tous ses actes, -tous ses projets comme si elle eût marché à ses côtés. Il l'assurait de son amour, de son amour absolu, fou, de son amour de chaque minute, de son amour égal, plus grand même qu'aux heures des fiançailles de Paris, avant sa faute, avant son départ. Et il avait le sentiment que Marguerite lui repondait, qu'elle le conseillit, qu'elle détournait les dangers de sa route, dangers que ses yeux d'âmes' Voyaient mieux, qu'elle agissai tinvisi; bîement sur îes hommes et sur Io§ cho-1 ^-Maintenantes milliers et encore îes ses pour le bien, pour le salut de son milliers de^nênes, de bouleaux, de frêmari, de son Fernand adoré, et de sa nes, â> cbarrr.es, de sapins de la forêt craquaient, agitaient leurs branches Bleuette. sèches ou vertes, se plaignaient co ^ e Plus que jamais, cette même nuit-là, le Rebouteux eut la preuve de cette pro- des personnes \ivantes qui eussent senti venir un danger. tection invisible de Marguerite; J/.JS La neige allait les charger, les écraque jamais il fut condrrré dans sa foi que la morte, la chère morte ne le3 quit- ser, les ensevelir peut être pour C, lontait jamais, Bleuette et lui. gues semaines et les arbres pleuraient les beaux jours, leur liberté, la chaleur, Il était dans les parafes de la Combe aux Loups et il ne lui restait plus puère le soleil. de chemin à l=»ire quand son oreille C'était dans toutes les directions un exercée perçut tout à coup un bruit qui vaste murmure, des craquements,, n'était pas naturel à pareille heure et comme des frissons de la terre qui renen pareil endroit. daient les autres bruits confus et non Le Rebouteux s'arrêta brusquement, seulement confus niais bizarres, extrase coucha à plat ventre, écouta, atten- ordinaires parce qu'ils étaient mêlés à dit. mille autres qui les dénaturaient. Le bruit qui l'avait déjà inquiété reLe Rebouteux se releva et après s'êcommença. tre débarrassé de son sac et de son bal¥ n bruit très faible, très lointain, bi- lot fit en courant quelques centaines de garre, bruit qui ne ressemblait à au- mètres pour se rapprocher du bruit cun des bruits ordinaires de la forêt. inexplicable. * Quel pouvait être ce bruit ? H pouvait le faire facilement et malC'était comme une plainte, un râle, gré • l'obscurité survenue avec la temprolongé auquel se mêlait un son métal- pête de neige parce qu'il se trouvait lique et puis encore une autre plainte, alors dans un sentier large et droit, le un gémissement d'une nature diffé- sentier conduisant à sa fcntaine et pasrente . sant près du fagot d'épines fermant Mais cela était très confus, même l'entrée de son domaine. pour la me ouïe du Rebouteux. En réalité, il était presque tout près Il lui était du reste difficile de se ren- de sa hutte, trois cents mètres à vol dre compte, car avec l'aube qui venait d'oiseau. le temps avait changé ; du nord le vent Mais trois cents mètres c'est encore avait sauté à l'ouest et le froid de la nuit une distance au milieu des bois par la claire allait se changer en neige. nuit et par la tempête . Une tempête d'hiver s'était brusqueLe Rebouteux prêta plus attentivement élevée pendant les trois heures ment l'oreille. que.le Rebouteux fatigué, trébuchant, Mais sans avancer davantage, car il avait mises à revenir de la carrière in- n'était pas homme a aller se jeter imcendiée à la plaine du château de Fénes- prudemment dans un guêpier. tranges et de cette plaine à la Combe D'abord, il n'entendit plus rien du aux Loups. tout, parce que la rafale chassait les 1 sons dans un sens opposé à l'endroit où il s© trouvait Puis la rafale tourbillonna et revint vers lui. Alors il entendit à nouveau et ir.:eux ce qu'il avait entendu d'abord. Un râle d'agonie, des sons métalliques mais faibles, espacés, presque nuls, et enfin un hurlement plaintif, lugubre, étouffé, cela plus distinct qu'auparavant. Le râle d'agonie le Rebouteux ne se l'expliqua pas. Mais les sons métalliques et la plainte hurlée, il les reconnut, il les comprit. Et tout aussitôt cet homme si courageux cependant, si endurci contre les émotions et contre la fatigue, cet homme reçut un tel choc au cœur qu'il chan cela et s'étendit à terre, sans connaissance. D'abord, il n'avait rien bu, rien mangé depuis près de quinze heures et ensuite depuis quinze heures il n'avait pas eu une minute de repos, depuis quinze heures il avait fait une dépense énorme de forces physiques et d'énergie morale dans sa lutte contre les brigands pour leur écrasement. La résistance du .corps humain n'est pas sans limites. Mais ce n'était point cela qui l'aurait abattu. Qui l'aurait abattu surtout au moment où il touchait a uport, uu il n'avait plus qu'un tout petit effort à faire avant de pouvoir se reposer, manger, boire, dormir, se réchauffer. Non, ce n'était pas cela, il en avait vu bien d'autres dans sa vie de chemineau. 'Ce qui l'avait assommé c'était une épouvante atroce, c'était quelque cho- se comme un coup de poignard en tour de lui, était comme tombé dans W* gouffre noir et sans fond. plein cœur, coup de poigi. rd à lui Il n'y resta guère. porté par un ennemi inconnu, in.IsiUne minute, deux minutes peut-être, ble, insoupçonné. et déjà il se retrouvait debout, pâla, Les sons nétalliques étaiV-i en effet les tintements de ses sonr...: d'alar- tremblant, avec des cris de désespoir mes, des sonnettes du senliu c 1 tra- prêts à jaillir de ses lèvres sèches, da vers duquel des ûls de fer étaient ten- sa gorge contractée, mais enfin debout. Debout et terrible, car ce n'était plus dus: pour les autres, pour l'idée qu'il allait Et le hurlement plaintif, très étouffé, mais distinct tout de même était li gé- agir, qu'il allait se jeter en avant, tète baissée, c'était pour lui-même, pour missement, l'aboiement d'alarme de mille fois plus que pour lui-même,pouis Friquet, de son chien, du gardien de la chair, pour le sang de sa Marguerite^ Bleuette. Quelqu'un, un ennemi avait pénétré de son idole, pour la fille de l'adoiée^ pour sa Bleuette. dans la mystérieuse enceinte. — Ah se venger, ah briser, tuer, dô« Mais depuis combien de temps, et chirer à pleine dents, le misérable, le qu'y avait-il fait ? Ce râle n'était-il point celui de monstre qui lui avait ravi son enfant I Bleuette, de Bleuette étVanglée, souil- Ah ! Ah ! Ah I » Et avec sa hachette seulement d a m lée? Et une flamme d'atroce désespoir la main, avec un rugissement de dou« avait pissé devant les yeux du Rebou- leur et de rage, le .Rebouteux bondit teux, une vision de sang, de ruines, de vers l'entrée du couloir d'épines qui menait à sa hutte. deuil éternel l'avait foudroyé. « Mon Dieu, mon Dieu, était-ce posAvec le flair merveilleux, avec l"n3« sible que pendant qu'ir se sacrifiait tinct admirable des chiens, Friquet le pour la patrie, que pendant qu'il aban- sentit le devina sans doute, car son donnait pour le devoir le seul trésor hurlement monta plus distinct dans !a qu'il possédât sur la terre, le malheur nuit, arriva même au Rebouteux aveo se fût injustement abattu sur lui ? une clarté qui lui donna un nouveau « Ah il ne méritait pas cela, ah vrai- frisson. ment la fatalité était trop cruelle, sa « Pour qu'il entendit aussi bien la part de souffrances ici-bas était iné- chien il fallait qu'une des ouvertures gale I de la hutte eût été forcée. « Bleuette, Bleuette ravie, souillée, « Alors on avait pu y pénétrer, on étranglée, perdue 1 Ah grand Dieu! Ahl avait pu?... Alors... Bleuette? c'était atroce... atroce 111 » « Mais non, non, s'il y eût eu une Et le Rebouteux étouffé par le flot de ouverture de libre, le chien n'aurait pas sang qui lui était monté d'un coup viofait qu'aboyer, il fût venu lui-même e i lent, d'un coup qui pouvait romper les sortant par cette ouverture. » veines et le tuer, qui lui était monté du Toutes ces réflexions passaient comcœur au cerveau, le Rebouteux avait me des éelairs dans la pensée du Re< perdu la notion de ce qui se passait aubouteux. • (A suivre). r octavo, couverture crocodile gaufiré et dorure. (15 Bons) écrasé A ou cuir D É C O U P E R , manche ébène, virole néogène, acier fin 1 choix (10 Bons) Le Service er ARTICLE TRÈS SOIGNÉ ••••••»••••»••••••••••••»••»••••»•••»•»•»•••••••••••••»••••• A C A F É métal extra blanc argenté, garanti. (15 Bons) Les 6 cuillers, dans un bel écria A C A F É métal extra blanc argenté, garanti. 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Une Notice explicative donnant de plus amples détails sur la manière de concourir à un prix ci-dessus, est adressée franco à toute personne qui en fera la demande par lettre à ia Société du St-RAPHA&L QUINQUINA, 18, Avonue Parmenh>r, à Paris. . I 54, RneCaumartin, Paris % LA SEULE OFFRANT TOUTES mode d emploi est sur le flacon LES Q U A L I T É S dont le prix est de 2 DE 9xi2 fixage Lumière Tirage 1 paquet filtres 500.000 FRANCS A GAGNER Entre : Monsieur Pierre-Louis Charr e y r o a demeurant à St-Etienne rue d ' A n a a n a j , 25. 1 psshette 24 feuillesj papier Lumière 9 x i 2 1 boite 12 plaq. kmièra, êtiqa. bleue Btude de M* Paul MAGD1N1ER, avoué licencié en droit, d o micilié h St-Etienne, place Mi-Carême, 5. ASSISTANCE CCUIT L ^ p g r J h r a - ' ''" * * * * * * * * * ANGLK ^^^^^^^ DES RUES QÉRENTET DE LA CROIX S u î u MAISON DE PYROTECHNIE, Maison fondée en 1860 H E R B U E L Frères il Artificiers SEULS FABRICANTS A SAINT-ÉTIENNE | Rue de Roanne, USINE A 49, en face de la L'ÉTANG DE Manufacture. MOMEY llJ"Ml hril ISOI.HorsCcncours. Membre 11 Jùrvt 1!, ÂLÊfHiiGS BEROÏ C o u f a n n e & a ] . a e a v e l i d loi pour Bouilleurs de Cru D i R O Y FILS AIN* 71 i 77, r.da Thsâtre, P A R I S NCO OU TKXTI Ol * P X l A t l Mécrinat A O LOI J vinaltr 09 E Journal. 1Ë C N T R A L E INJE(flON SOUVERAINE 0ïgiép«*ge et présmaîrice GUËRtT en deux m d9 toutes natures, absolument trois Prix -ranes P H A B jours récents les ou Anciens. écouhmtnts Elit sst inotf&nsiv. M A, O 1 K francs C K N T R A L ï l AYEZ-VOUS BESOIN D ' A R G E N T S S ^ g S f i J Remboursement facultalit. Banque Métropole, 116, rue Ca.i»:*eeur P a r i s , 2 f r " année, Notice (franco » Ll'~.) PURETÉ Seul dépôt à Saint-Mienne : PHARMACIE CENTRALE, place de l'Hôtel-de-Ville t. t »