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PH. V A N TIEGHEM
se développer a u t o u r des dernières ramifications d'une racine
d'arbre ; celle-ci continue ensuite de grossir d a n s la partie de
sa longueur qui est en dehors du tubercule, tandis que la portion
englobée reste à peu près s t a t i o n n a i r e . C'est ce qu'on peut voir
facilement p a r la figure 1, qui représente la section l o n g i t u d i nale d'un de ces renflements tuberculeux » (p. 229).
Sans s'.en douter a s s u r é m e n t , car il ne paraît pas avoir connu
l'existence de la controverse, M.Lecomte s'est trouvé ainsi adopter p u r e m e n t e t s i m p l e m e n t l ' o p i n i o n du « corps i n t e r m é d i a i r e »
de Blume et de Unger, soutenue p a r Gœppert en 1841 et admise
depuis p a r tous les botanistes, t a n t p o u r la Langsdorfie que
p o u r les Balanophoracées, c o m m e on l'a vu plus h a u t . Encore
est-il allé dans cette m a n i è r e de voir plus loin q u ' a u c u n de ses
devanciers, car il considère le système de ramifications de la
racine nourricière c o m m e a n t é r i e u r , c o m m e préexistant à la
formation du tubercule qui l'englobe, tandis que tous les auteurs
précédents le regardaient c o m m e résultant de la p r e m i è r e action
du parasite ei c o n t e m p o r a i n de son développement. Le p h é n o m è n e d e l a p o l y s l é l i e , bien q u ' i n t r o d u i t d a n s l a Science longtemps
avant la publication de son travail, lui a donc c o m p l è t e m e n t
échappé dans ce rhizome, qui en est p o u r t a n t une des plus belles
manifestations.
Il n ' a pas aperçu d a v a n t a g e , ni les faisceaux cribrovasculaires
du p a r e n c h y m e interposé, ni leurs connexions avec les stèles, de
sorte q u e , d'après lui, le tubercule ne posséderait en p r o p r e
aucun système vasculaire. Naturellement, il n'a pas vu n o n plus
ni les g r a n d e s cellules sécrétriecs à matière j a u n e rougeatre
contenues d a n s le liber, ni les files de larges cellules sécrétrices
renfermées d a n s le bois p r i m a i r e de chacune des stèles. C'est
p o u r t a n t à la substance sécrétée p a r ces cellules et n o n , c o m m e
il le fait, à la b a l a n o p h o r i n e incolore de l'écorce interposée,
qu'il faut p r o b a b l e m e n t a t t r i b u e r la propriété de guérir les
m a u x de tète que possède ce rhizome. « Les noirs du pays
Loango, dit-il, utilisent ces renflements tuberculeux contre les
m a u x de tète et le mode d'emploi mérite d'être m e n t i o n n e . Le
féticheur m â c h e la substance rouge b r u n â t r e du tubercule,
puis, la mastication arrivée à point, il se place devant la personne malade et lui crache à la figure la substance ainsi divisée,