Download Le matériel de travail du sol en viticulture

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Le materiel de travail
du sol en viticulture
v i t i c u l t u r e
Les principales fonctions
du travail du sol
Le travail du sol en viticulture
a plusieurs objectifs :
● Décompacter les sols, favoriser leur
aération, la pénétration des eaux de pluie
et la rétention de l’humidité du sol ;
● Favoriser l’enfouissement et la
décomposition des déchets et des
amendements organiques ;
● Lutter contre la concurrence des
adventices en période estivale et favoriser une levée d’annuelles à la fin de l’été;
● Réguler la vigueur de la vigne en évitant un enracinement trop superficiel ;
● Protéger la vigne contre les gels hivernaux par le buttage des pieds au-dessus
du point de greffe ;
● Eviter l’affranchissement du greffon.
Il doit être mis en œuvre en
tenant compte des contraintes :
éviter de favoriser les dégâts de gel,
d’aggraver l’érosion, de diminuer la portance …
C’est pourquoi, avant de choisir un
outil, il faut définir un itinéraire
technique, c’est-à-dire le calendrier des
opérations culturales prévues.
Pour chaque opération, un ou plusieurs
outils peuvent être choisis, pour une opération bien déterminée. Un outil n’intervient pas seul : chaque opération culturale doit préparer la suivante.
Il ne s’agit pas de préparer un lit de
semence très précis comme en céréaliculture.
Cependant, pour chaque façon, il existe
un nombre limité de matériel, dans l’interrang et sur le
rang.
Le travail du sol en viticulture est
rendu plus difficile par le caractère
pérenne de la vigne : la parcelle se
présente (particulièrement dans le
cas des parcelles palissées) comme
une succession de bandes (rangs et
interrangs) qui font l’objet d’itinéraires
techniques et de matériels différents.
Les façons culturales nécessaires en
viticulture sont d’un nombre limité :
broyer, faucher, enfouir les déchets organiques ou l’herbe, décompacter, biner.
Mode d’emploi des matériels viticoles en fonction de l’objectif recherché
Façon culturale
Période
Outil
Dans l’interrang
Broyage des sarments
Hiver
Fauchage de l’herbe
Sur le rang
Broyeur à marteaux
Broyeur hors sol
Girobroyeur
Girobroyeur satellite
Enfouissement de l’herbe
Printemps
Covercrop
Rotavator (houe rotative)
Charrue
Rotobêche
Charrue décavaillonneuse
Décavaillonneuse rotative
Décompactage
Automne
ou printemps
Sous soleuse (chisel)
Charrue
Rotobêche
Cultivateur lourd
Butteuse + Décavaillonneuse
Binage
Printemps – été
Cultivateur lourd ou léger
Herse droite
Herse rotative
Désherbeur thermique
Bineuse à lame
Herse ou houe rotative
Désherbeur thermique
Quelques recommandations générales
• Chaque outil doit être utilisé dans
des conditions de sol appropriées, ni
trop sec, ni trop humide. Des observations visuelles simples permettent
d’évaluer l’état du sol : la terre ne
doit pas coller à l’outil, l’outil ne doit
pas créer des zones de lissage des
mottes (signes d’humidité excessive) ; les mottes doivent s’effriter
spontanément (la formation de
grosses mottes compactes est le
signe d’un sol trop sec). Mieux vaut
arrêter de travailler quand un de ces
symptômes apparaît, ou changer
d’outil. En effet, le sol peut être trop
humide pour un outil profond (charrue, cultivateur lourd) et suffisamment ressuyé pour un outil superficiel (cover crop, houe rotative,
Type de traction
cultivateur léger).
• Parmi les critères de choix d’un
outil, les facilités d’entretien sont
très importantes : existence de
pièces d’usure faciles à remplacer,
facilité de graissage des outils animés ou des parties mobiles…
• Les matériels viticoles subissent
des contraintes fortes de par la
nature des sols. Il est souvent nécessaire de les renforcer, de les modifier
légèrement. Le sens de l’observation
associé à un atelier de soudure bien
équipé est nécessaire à leur bon
emploi.
• Les outils doivent être réglés (profondeur, largeur, vitesse d’avancement…) en fonction de chaque parcelle. L’uniformisation des largeurs
de plantation sur une exploitation
facilite beaucoup les réglages. Il peut
être utile de marquer des repères de
réglage sur les outils en fonction de
la largeur des parcelles.
• Les interventions culturales peuvent difficilement se planifier : elles
doivent être réalisées en fonction de
l’état du sol, et donc de la météorologie, souvent dans un délai limité,
et s’insèrent souvent de façon
imprévue dans un planning. Un bon
équipement, bien entretenu, est
nécessaire pour gérer au mieux les
exigences du travail du sol. Le retard
pris à un stade s’accumule souvent
au fil du temps, alors que réalisée au
bon moment, une façon culturale
appropriée se fait en un minimum
de temps et facilite l’intervention
suivante.
Caractéristiques des différents modes de traction
Avantages
Inconvénients
Tracteur interligne
Circulation possible sur route
Large choix possible
Confort des cabines et des amortisseurs
Compaction du sol à proximité du rang
Instabilité (tracteurs étroits)
Adhérence limitée
Maniabilité réduite en bout de rang
Tracteur interligne à chenilles
Peu de compaction
Stabilité, bonne adhérence en coteaux
Maniabilité
Réduction des temps de travaux dans la parcelle
Circulation sur route possible
sur remorque uniquement
Confort limité (amélioré avec des
chenilles en caoutchouc)
Tracteur enjambeur à roues
Circulation possible sur route
Confort des cabines et des amortisseurs
Compaction au centre de l’interrang
Instabilité en coteaux
Maniabilité réduite en bout de rangs
Mauvaise adaptabilité aux largeurs
de plantation variables
Coût élevé
Châssis de machine à vendanger Possibilité d’adapter de vieux châssis
de machines à vendanger
Coût réduit
Mêmes avantages que le tracteur enjambeur
Mêmes inconvénients que le tracteur
enjambeur (sauf coût)
Tracteur enjambeur à chenilles
Compaction limitée
Mêmes avantages que le tracteur enjambeur
Mêmes inconvénients que le tracteur
enjambeur
Traction animale
Pas de compaction
Excellente maniabilité (terrasses, fortes pentes)
Entretien des animaux
Puissance limitée
Manque de formation des vignerons
Manque de matériel performant
Temps de travaux élevés
viticulture (épandage sur le rang, d’où difficultés
d’enfouissement, accrochage des déchets grossiers dans les souches) ; les hérissons horizontaux localisent mieux les épandages, surtout si
sont rajoutés des déflecteurs latéraux ; avec les
épandeurs à fond mouvant (vis sans fin), les
hérissons sont inutiles ; des disques horizontaux
rotatifs permettent de disperser les matières
organiques, ce qui n’est pas forcément souhaité sur vigne en place ; des goulottes permettent
de bien localiser l’épandage.
L’adaptation sur des porte-outils existants des épandeurs portés ;
Plusieurs fabricants proposent des modules
adaptables sur châssis de machine à vendanger
automotrice.
•
Enherbement spontané hivernal
Le matériel
des interrangs
Les tracteurs
Les passages répétés de tracteur entraînent
une compaction en profondeur du sol,
même en sols sableux, à l’aplomb de la
bande de roulement. Ce phénomène est
aggravé par le poids des pulvérisateurs (traînés ou portés), souvent utilisés sur sol
humide. Un choix judicieux de tracteur permet de réduire ces inconvénients.
•
Les tracteurs interlignes à roues
génèrent le plus de dommages. Les
zones compactées se forment de part et
d’autre du rang, et perturbent beaucoup le
système racinaire. Dans les vignes larges,
l’emploi de tracteurs très lourds et très
larges a tendance à aggraver la situation.
L’emploi de pneus basse pression permet de
diminuer de 10 à 20 % le phénomène de
compaction.
•
Les tracteurs enjambeurs compactent
autant le sol que les tracteurs interlignes, mais la compaction se forme au
centre de l’interrang, à l’endroit le moins
colonisé par les racines de la vigne. Un
enjambeur a de ce fait moins d’incidence
négative sur la vigne.
•
Les tracteurs à chenilles sont ceux
qui compactent le moins le sol, même
humide. La masse du tracteur répartie sur
la surface des chenilles exerce une pression
très faible sur le sol.
La traction animale ne génère
•aucun
phénomène de compaction.
Même si le sabot s’enfonce parfois profondément, il n’y a pas création d’une bande
compactée continue.
Gestion de la matière
organique : épandeurs,
broyeurs de sarments,
girobroyeurs
• ÉPANDEURS
L’étroitesse des rangs limite considérablement
la capacité d’épandage des épandeurs viticoles.
Quelle que soit la configuration de l’appareil
(interligne ou enjambeur), la capacité des épandeurs est inférieure à 2 tonnes.
Parmi les caractéristiques techniques
des épandeurs, quelques points sont à
étudier de près :
Sens d’épandage ;
Sur les épandeurs traînés, l’épandage à l’avant
de l’épandeur évite les phénomènes de perte
d’adhérence du tracteur, qui surviennent avec
les épandeurs déversant vers l’arrière, lorsque,
en fin d’épandage le déplacement de la masse
vers l’arrière fait levier et tend à soulever les
roues arrière du tracteur.
Système d’entraînement des matières
organiques ;
Les entraînements à chaîne ont un débit irrégulier, difficile à régler, et ont tendance à se bloquer avec certains matériaux (type marc de raisin) ; un fabricant (FIREM INDUSTRIE) propose
un système d’entraînement à vis sans fin, au
débit très régulier, sans risque de blocage, et
très polyvalent, pouvant épandre toute sorte
de matériaux (terre, poudres, marcs ou
fumiers, compostés ou non).
Système de diffusion des amendements ;
Les hérissons verticaux entraînent une forte dispersion latérale avec tous les inconvénients en
•
•
•
Quel que soit le matériel choisi
Une fourche à fumier est indispensable pour le
chargement de l’épandeur : soit une fourche à
fumier classique (qui nécessite généralement un
deuxième tracteur pour éviter les pertes de
temps, soit un godet de tractopelle, soit une
fourche montée sur bras articulé, couplée avec
l’épandeur.
L’investissement en matériel neuf est souvent
trop élevé pour une exploitation seule ; l’achat en
CUMA est souvent une bonne formule pour ce
type de matériel.
Mieux vaut éviter d’utiliser des épandeurs viticoles pour préparer du compost : compte tenu
de leur faible capacité, les pertes de temps et les
risques d’usure du matériel sont importants.
LES BROYEURS À SARMENTS
•Le broyage
des sarments doit transformer tous
les sarments en fragments le plus petit possible
(quelques cm) pour accélérer leur décomposition.
Conserver des fragments grossiers est intéressant pour lutter contre l’érosion. L’adjonction
d’andaineurs latéraux permet de récupérer les
sarments tombés sur le rang.
Broyeurs à marteaux
Marteaux libres montés sur un axe horizontal
rotatif ; qualité de broyage moyenne, surtout
sur terrain caillouteux (difficulté à attraper l’ensemble des sarments) ; risque de projection de
pierres ; tendance au bourrage en cas d’enherbement trop développé.
Broyeurs hors-sol
Un pick-up (dents associées à un axe horizontal
rotatif) prélève les sarments et les entraîne
dans un rotor où ils sont dilacérés par des lames
rotatives ; très bonne qualité de broyage, quel
que soit le type de sol ; indispensable en terrain
caillouteux.
•MunisGIROBROYEURS
de lames flottantes fixées sur un axe rotatif vertical, ils sont destinés à faucher l’herbe. Ils
peuvent parfois servir à broyer les sarments, à
condition que ceux-ci soient légèrement soulevés
par l’herbe. Fragiles, ils ne peuvent être employés
sur terrain caillouteux.
Enfouissement
de l’herbe
Il y a soit des outils spécifiques : cover crop,
rotavator, soit des outils polyvalents : charrue,
rotobêche, cultivateur.
• COVER-CROP
OU PULVÉRISEURS
En viticulture, utiliser des cover-crop en croix, avec
un train de disques crénelés à l’avant et un train
de disques lisses à l’arrière ; les covers-crop en V
se déportent systématiquement et déplacent
toujours la terre sur un côté.
Caractéristiques :
Profondeur de travail variable (5 à 10 cm) en
fonction du réglage de l’angle d’attaque des
disques.
Vitesse d’avancement rapide : 5 à 8 km/h. A faible
vitesse, l’effet de pulvérisation est très faible.
Puissance de traction nécessaire : 20 à 25 CV par
mètre de largeur.
Conditions d’emploi :
Sur vignes larges, dans des parcelles de grandes
tailles, en terrain peu à moyennement caillouteux.
Avantage : vitesse d’avancement de 45 à 60
mn/ha sur vigne à 2,50 mètres de large ; robuste, peu de risque de casse en terrain caillouteux.
Inconvénients : trajectoire peu précise (impossible de se rapprocher du rang), faible poids d’où
difficulté à travailler dès que le sol est trop sec ;
forme une légère butte de part et d’autre de
l’outil ; tendance au lissage (modéré, de faible
profondeur) ; besoin de place pour les
manœuvres en bout de rang.
Rotavator
Profondeur de travail : 5 à 15 cm de profondeur.
Vitesse d’avancement du tracteur : 2 à 4 km/h.
Régime de prise de force : 120 à 400 tr/mn.
Puissance nécessaire : 20 à 35 CV par mètre de
largeur.
Réglage : l’émiettement est augmenté en augmentant le régime de la prise de force, en
abaissant le tablier, en diminuant la vitesse
d’avancement du tracteur.
Conditions d’emploi :
À la fin de l’hiver, sur sol suffisamment ressuyé,
en terrain peu caillouteux. Faire maximum deux
passages par an ; éclater la semelle par un passage de cultivateur à 15- 20 cm de profondeur.
Les erreurs à éviter : chercher à faire de la terre
fine avec la houe rotative, passages en été, utiliser systématiquement le rotavator.
Avantages : précision (possibilité de raser les
souches) ; bonne efficacité même en conditions
de sol compact ; travail à plat, sans perturber
l’accès ultérieur des tracteurs.
Inconvénients : fragile (risque de casse important en sol caillouteux) ; assez lent (2 à 3 h/ha
pour une vigne de 2,50 m de large) ; forte tendance au lissage, à 10-15 cm de profondeur ; tendance à l’émiettement excessif qui dégrade la
structure.
•
Cover-crop
•
HOUE ROTATIVE (rotavator)
Outil conçu pour enfouir des prairies et adapté
à la viticulture (miniaturisation), comprenant
des lames coudées fixes montées sur un axe
rotatif horizontal, à l’intérieur d’un carter muni
d’un tablier mobile.
Objectif de travail : reprendre un sol compacté et/ou enherbé ; l’émietter grossièrement
(formation de mottes de terre de taille variant
de 1 à 10 cm), en enfouissant superficiellement
l’herbe.
CHARRUE VITICOLE (voir plus loin)
Enfouit sur 15 à 20 cm de profondeur. Les charrues viticoles sont équipées de petits versoirs qui
réalisent un labour dressé favorable à une bonne
décomposition des déchets organiques.
Robustes, peuvent intervenir même en terrain
caillouteux.
•
ROTOBÊCHE (voir plus loin)
Qualité d’enfouissement moyenne.
CULTIVATEUR
•Assure
un enfouissement moyen, suffisant pour
incorporer des amendements ou un petit couvert herbacé, insuffisant en cas de développement herbacé trop important.
Les cadres viticoles
LES CADRES POLYVALENTS
•Ils peuvent
être équipés de différents outils : socs
de charrues, socs bineurs non vibrants munis ou
non d’ailettes (cultivateur lourd ou léger), outils
interceps (charrue décavaillonneuse, bineuse…).
Largeur réglable (possibilité de commande
hydraulique de l’écartement).
Entretien facile et robuste.
Les erreurs à éviter
- Utiliser un cadre déployé au maximum (risque
de déformation).
- Suréquiper un cadre : il est rarement possible de
régler de façon optimale chacun une bineuse
intercep (et a fortiori une paire) voire une décavaillonneuse, et un cultivateur ou une charrue :
les profondeurs de travail, les vitesses d’avancement sont rarement compatibles.
- Modifier en permanence la configuration d’un
cadre : les pertes de temps au montage et au
démontage (nécessitant souvent le remplacement de pièces ou de boulons cassés accidentellement).
Recommandations
Avoir au moins 2 cadres équipés avec des configurations différentes (ex charrue et cultivateur, cultivateur à socs droits et cultivateurs avec ailettes,
cultivateur et charrue décavaillonneuse….), prêts
à intervenir en même temps selon les périodes.
Décompaction : charrue,
sous-soleuses,
cultivateurs, rotobêches
VITICOLE
•RôleCHARRUE
: enfouir des amendements ou de l’herbe,
décompacter à moyenne profondeur, reprise de
labours sur sols très compactés.
Caractéristiques : profondeur de travail : 20-
25 cm - Réglage en profondeur par ajustement
de l’aplomb, du talonnage, du départ et des
dévers de socs.
Puissance de traction : 20 à 30 CV par m de largeur.
Vitesse d’avancement : 2 à 3 km/h.
Avantages : robuste, utilisable dans tout type
de sol ; peut réaliser diverses opérations grâce
aux socs orientables (labour, buttage, débuttage). indispensable en cas de buttage hivernal du
point de greffe.
Inconvénients : formation d’une semelle de
labour difficile à éliminer car profonde ; formation d’un relief superficiel important limitant les
possibilités de passage de tracteur ; favorise l’érosion (ameublissement de la terre sur toute la
profondeur de l’horizon arable).
• ROTOBÊCHE
Description : arbre à came horizontal équipé de
bêches qui découpent des mottes de terre et les
soulèvent sans les retourner.
Rôle : décompaction à moyenne profondeur,
enfouissement (moyen) de déchets divers et
d’herbe.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement variable selon la texture
(2,5 à 3 km/h en sol sableux, 1,5 à 2,5 km/h
en sol argileux).
Puissance de prise de force variable selon texture
(de 15 à 30 CV par m de largeur) ; puissance de
traction quasi nulle.
Régime de prise de force : 540 tr/mn
Avantages : pas de semelle de labour ; risque
d’érosion limité.
Inconvénients : difficulté de pénétration en sol
dur ou trop caillouteux ; formation d’un relief
superficiel important.
Tracteur chenillard avec cultivateur à dents vibrantes + bineuses interceps
• CHISEL OU SOUS-SOLEUSE
Description : dent rigide ou vibrante, droite ou
courbée, parfois vrillée, équipée ou non d’ailettes,
parfois mobile, ou de renflement à l’extrémité,
d’au moins 50 cm de longueur.
Rôle : décompacter le sol par fissuration
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement le plus rapide possible.
Puissance : 30 à 40 CV par dent.
Caractéristique des dents :
- dent droite : bonne pénétration, peu de remontée de terre, peu de bouleversement de la surface du sol, effort de traction élevé,
- dent incurvée : effort de traction réduit, remontée de mottes en surface,
- dent vrillée : améliore le décompactage en profondeur.
Conditions d’emploi :
Intervenir sur sol sec uniquement (fin été, éventuellement au printemps). En sol humide,
l’émiettement est nul.
Éviter de décompacter tous les rangs (problèmes
de portance sur les rangs décompactés).
Intervenir à intervalles réguliers (passages
annuels pas forcément nécessaires, tous les 2 ou
3 ans suffisent).
Utiliser une seule dent, entre les roues du tracteur pour éviter les dégâts sur racines (ou deux,
mais à une profondeur moindre).
Proscrire l’emploi de chisels profonds (plus de 25
cm de profondeur) à l’emplacement des roues du
tracteurs : risques importants de lésions du système racinaire.
Particulièrement recommandé en terrains limoneux ; si le sol est complètement sec (sécheresse
ou climat méditerranéen), ou s’il est insuffisamment profond, éviter de soulever des "dalles ".
• CULTIVATEUR LOURD
(Scarificateur)
Description : cadre muni de dents de 30 à 40 cm
de long, soit rigides, soit vibrantes grâce à l’adjonction de ressorts, pouvant être munies d’ailettes ou non.
Rôle : reprise de labour, décompactage, binage,
enfouissement de déchets organiques.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement 4 à 5 km/h.
Puissance nécessaire : 20 à 25 CV par m de large.
Profondeur de travail : 5 à 20 cm ; réglage par
roues de jauge ou par rouleau.
Conditions d’emploi :
Toujours travailler à vitesse d’avancement assez
élevée pour permettre un bon émiettement des
mottes. Les dents vibrantes en particulier ne
remplissent correctement leur rôle qu’à partir
d’une certaine vitesse.
Pour décompacter : procéder en 2 ou 3 passages
Rotobêche
successifs, chaque fois un peu plus profondément. La dernière façon, la plus profonde, se fait
avec des socs sans ailettes et sans contrôle de
profondeur.
Pour biner : régler la profondeur de travail avec le
rouleau ou les roues de jauge ; utiliser des dents
munies d’ailettes.
Avantages : vitesse d’avancement rapide ; bon
nivelage après un labour.
Avantages : outil robuste, polyvalent, permettant de réaliser toutes les opérations de l’itinéraire technique dès que le sol est nu ; ne forme
pas de semelle de labour et élimine celles qui
existent ; certains appareils à dents vibrantes
(ressorts) et équipés de manette de réglage de
profondeur accessible du tracteur sont particulièrement fonctionnels.
• ROULEAUX
Inconvénients : usure importante en terrain
caillouteux.
Cultivateur léger
Inconvénients : dents fragiles ; outil non polyvalent, souvent mal adapté ou mal utilisé en viticulture. Efficacité très tributaire de l’état hydrique
du sol.
Puissance nécessaire : 15 à 20 CV par m de large.
Profondeur de travail : 5 à 7 cm.
Outil très peu utilisé (encombrant, plusieurs passages nécessaires), souvent remplacé par cultivateur léger ou herse rotative.
• LES DÉSHERBEURS
THERMIQUES
Description : rouleau cage, à tores crénelés ou
lisses ; rouleau packer ou rouleau cultitasseur,
rouleau à doigts, bêches roulantes fixées sur un
axe horizontal mobile.
Rôle : contrôle de niveau (permet de maintenir le
plan du cadre parallèle au sol), en évitant tout
dévers (contrairement aux roues de jauge qui
peuvent se soulever d’un côté sur une motte ou
un pierre) ; émiettement des mottes superficielles, aération du sol (bêches roulantes ou rouleaux à doigts) ; rappuyage (évite une structure
trop soufflée en surface).
Description : appareil produisant une source de
chaleur (par rayonnement ou flamme nue issue
de la combustion de gaz) entraînant un choc
thermique et l’éclatement des cellules végétales
touchées.
Rôle : destruction des adventices au stade cotylédon ; sur adventices plus développées, exerce
seulement un effet défanant sans destruction
du système racinaire.
Avantages : complément indispensable de
tous les outils de binage à dent pour le réglage
de profondeur ; exercent un émiettement non
négligeable ; contribuent à faire un bon lit de
semence (intéressant pour favoriser le développement d’un couvert végétal à la fin de l’été).
Avantages : possibilité de détruire un couvert
végétal sans bouleverser le sol, donc sans favoriser les risques de gelées. Appliqué dans les secteurs gélifs (Chablis) pendant le débourrement
pour détruire le couvert herbacé (2 – 3 passages
nécessaires sur 6 à 8 semaines).
Inconvénients : certains rouleaux cages ont
tendance à bourrer ; allongement des outils.
L’émiettement excessif des mottes favorise
l’érosion en coteaux, où il est préférable de
conserver un relief de surface important.
Inconvénients : non polyvalent, doit forcément
intervenir en complément d’outils de travail du
sol traditionnels. Coûteux (50 à 100 kg de gaz par
ha traité en plein selon les appareils). Risques de
combustion spontanée (herbe sèche, sarments,
feuilles mortes…) à partir du mois de juin.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement : 2 à 4 km/h.
Puissance nécessaire : nulle (aucune résistance).
• HERSES OU HOUES ROTATIVES
Binage : cultivateurs
lourds et légers, herses
droites et rotatives,
désherbeurs thermiques
• CULTIVATEURS LOURDS
(voir ci-dessus)
• CULTIVATEURS LÉGERS
(Vibroculteurs, spiroculteurs)
Description : cadres avec dents vibrantes, peu
longues (garde du cadre max 30 cm), pouvant
être munies d’ailettes ou non.
Rôle : binage, préparation de lit de semence, destruction des adventices au stade levée.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement : 8 km/h.
Puissance 20 CV par m de large.
Emiettement favorisé par un nombre élevé
de dents.
Certains cadres sont de largeur variable (contrôle
hydraulique éventuel).
Conditions d’emploi :
Sur sol meuble, déjà travaillé, uniquement en
façon superficielle (max 10 cm de profondeur),
toujours avec contrôle de profondeur par des
roues de jauge ou un rouleau. Ne jamais chercher
à décompacter (dents trop fragiles).
Description : paires de dents verticales fixées sur
des mâchoires tournant autour d’un axe vertical.
Rôle : binage, préparation de lit de semence, destruction des adventices au stade levée.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement : 3 à 4 km/h.
Puissance nécessaire : 20 à 35 CV par m
de largeur.
Régime de prise de force : 540 à 1000 tr/mn.
Conditions d’emploi :
Sur sol meuble, déjà travaillé, uniquement en
façon superficielle (max 10 cm de profondeur),
toujours avec contrôle de profondeur par des
roues de jauge ou un rouleau.
Ne jamais chercher à décompacter (dents trop
fragiles).
Avantages : possibilité d’intervention sur sol un
peu dur.
Inconvénients : formation de billes de terre sur
sol limoneux trop humide.
• HERSES DROITES
Description : cadre bas muni d’un nombre élevé
de dents droites de petite taille (15 à 20 cm).
Rôle : binage, préparation d’un lit de semence.
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement : 6 à 8 km/h.
Le tuteurage individuel des pieds permet de
décavaillonner dès la première année
de plantation
Le matériel
intercep
Principes généraux
Commandes d’effacement
Les outils interceps sont munis généralement
d’un palpeur mécanique qui détecte la présence
d’une souche, d’un mécanisme d’entraînement
de l’outil pour l’écarter de sa trajectoire au passage de la souche, et d’un mécanisme de rappel
pour remettre l’outil en position sur le rang. Les
principales différences se situent au niveau du
mécanisme d’effacement :
- à effet mécanique ;
Commandés par un système de ressorts, ils sont
difficiles à régler : trop mous, le ressort se rabat
lentement, laissant une bande de terre non travaillée importante de part et d’autre de la souche
(dans certains cas, la tension du ressort est insuffisante pour maintenir l’outil en position) ; trop
durs, les risques de lésion sur les souches augmentent.
- à effet hydraulique ;
Les appareils récents comprennent deux circuits
séparés en cas d’appareillage bilatéral, un
double effet (escamotage, retour en place) ;
l’hydraulique permet un réglage très sensible du
palpeur et un retour en position de travail très
rapide. Inconvénient : la commande est souvent
binaire (position ouverte ou fermée, sans possibilité de maintenir l’outil en position intermédiaire) ; une pompe annexe et/ou un réservoir
annexe est souvent nécessaire pour éviter
l’échauffement de l’huile.
- à effet électro-hydraulique (procédé Reflex) ;
Une valve hydraulique à commande électrique à
réglage progressif permet de réguler le débit et
de faire varier progressivement la sensibilité du
palpeur à commande manuelle.
La plupart des systèmes hydrauliques peuvent
être associés à une commande d’effacement
manuelle. Cela permet par exemple au tractoriste d’effacer l’outil au passage d’un jeune plant qui
risquerait de ployer sous la pression du palpeur.
Adaptation sur le tracteur
Les outils interceps peuvent être fixés :
- Sur un outil tracté (par exemple un cadre viticole), solution la moins onéreuse, mais la plus
inconfortable pour le tractoriste (obligé de se
retourner en permanence), et la moins efficace (l’outil interrang interférant sur le réglage
de l’outil intercep : profondeur de travail,
vitesse d’avancement, positionnement par
rapport à l’axe du rang) ;
- Sur un porte-outil spécifique porté à l’arrière
du tracteur : ne reste que l’inconfort du tractoriste ;
- Sur un porte-outil fixé entre les essieux du
tracteur : solution la plus efficace et la plus
confortable ;
Décavailloneuse
- Sur un porte outil situé à l’avant du tracteur :
possible uniquement sur les tracteurs équipés
d’une prise de force à l’avant.
Réglage d’angle
Certains porte-outils peuvent s’incliner latéralement, et adapter l’outil à une forte pente (cas
des vignes plantées en courbes de niveau avec
formation d’un fort dénivelé d’un rang à l’autre) ;
le réglage peut être mécanique (une chaîne) ou
hydraulique (et ajustable en cours de progression).
Quel que soit le choix de porte
outil, il y a toujours des risques de lésions par le
contact des outils sur les souches, même s’ils
peuvent être diminués. Les risques sont particulièrement importants en cas de troncs tordus ou
inclinés. Le meilleur moyen pour réduire les
lésions reste le tuteurage individuel de chaque
pied, avec des tuteurs suffisamment ancrés (120
cm long dont 60 cm dans le sol) et solides.
Pour comparer les outils, il est impératif d’exiger
un devis comprenant la fixation du matériel sur le
tracteur de l’exploitation.
L’outil doit d’abord être testé pendant au moins
une demi-journée d’affilée, sur chaque type de
sols de l’exploitation, en restant d’abord dans les
conditions normales d’emploi, puis en passant à
des conditions exceptionnelles (il est normal
qu’une herse ne fasse pas du bon travail sur un
sol compact, ou un cultivateur sur un sol très
enherbé).
• DÉCAVAILLONNEUSES À SOC
Description : soc de charrue fixé sur un porte outil
intercep.
Rôle : décompacter, enfouir, détruire un enherbement bien implanté.
Caractéristiques :
La taille des socs peut varier énormément, depuis
le soc lourd avec versoir (nécessaire pour retourner une épaisseur de 15 à 20 cm de terre) jusqu’au soc tuilé, qui travaille à 5-7 cm de profondeur à peine.
Des systèmes cure ceps (lames flottantes fixées
sur ressort à l’arrière du soc) complètent le travail
du soc en éliminant la terre non atteinte par la
charrue au pied de la souche.
Le positionnement (profondeur, positionnement
axial) de la charrue dans l’axe du rang est automatique, et dépend uniquement du réglage de la
charrue.
La commande intercep sert uniquement à éloigner l’outil au passage d’un cep.
Vitesse d’avancement lente : 1,5 à 2,5 km/h, soit
2 à 4 h/ha dans une vigne à 2,50 m (il n’est pas
toujours possible de mener deux décavaillonneuses de front).
Conditions d’emploi :
Le décavaillonnage est indispensable pour éliminer un enherbement bien implanté. Deux cas de
figures sont possibles :
- Sur vignes buttées au-dessus du point de greffe en hiver pour prévenir les dégâts de gelées
d’hiver : décavaillonnage avec une charrue
intercep lourde, avec versoir, précédée par une
charrue fixe ouvrant un guéret au ras des
souches ; après le décavaillonnage, formation
de grosses buttes au centre de l’interrang, qu’il
faut niveler pour permettre le passage d’un
tracteur. Opération devant être impérativement réalisée à la fin de l’hiver ;
- Sur vignes non buttées en hiver : une charrue
légère (soc sans versoir, de taille réduite, voire
soc tuilé) travaillant à 5-10 cm de profondeur
est suffisante. Le soc fixe est alors inutile. Après
décavaillonnage, formation de deux petites
buttes n’empiétant généralement pas sur les
bandes de roulement du tracteur. Opération
pouvant être réalisée à différentes époques de
l’année.
Avantages : Ameublit le sol et prépare les
binages interceps ultérieurs. Détruit efficacement
un enherbement bien implanté (retournement
des herbes racines en l’air, puis étouffement des
levées ultérieures lors du comblement du
cavaillon un mois plus tard. Les commandes d’effacement hydrauliques n’améliorent pas la vitesse d’avancement, et ne sont pas nécessaires sur
un sol régulièrement travaillé. Sur un sol compact
et pas travaillé depuis longtemps, elles peuvent
être nécessaires pour maintenir la charrue en
position.
2 passages de décavaillonneuse par an suffisent
pour maintenir le rang propre.
Inconvénients : nécessite du temps et de la
précision. Risques élevés d’arrachage de souches.
Risque de semelle de labour plus ou moins élevé
selon la profondeur de travail.
DÉCAVAILLONNEUSES
• ROTATIVES
Description : disque concave fixé sur un axe rotatif vertical ; le disque en tournant coupe le sol
sans provoquer de semelle de labour ; des pales
verticales fixées solidairement à l’axe de rotation
écartent la terre soulevée par le disque.
Rôle et mode d’emploi : identiques à ceux d’une
charrue décavaillonneuse légère.
Avantages : risques de dégâts limités.
Précision de travail (ne laisse pas de terre au pied
de la souche).
Inconvénients : coût, vitesse d’avancement
limitée. Risques de bourrage en cas d’enherbement trop développé.
BINEUSES À LAMES
•Description
: lame plate, plus ou moins inclinée,
fixée sur un porte outil intercep.
Rôle : binage.
Caractéristiques :
Commande hydraulique d’effacement nécessaire
pour éviter les chocs sur la souche et maintenir la
lame perpendiculaire au sens d’avancement.
Beaucoup d’accessoires souvent inutiles (barres
métalliques, herse rotative..) destinés à compenser une utilisation trop tardive de la bineuse (c’est à dire en présence d’herbe trop fortement enracinée).
Vitesse d’avancement : 4 à 5 km/h.
Conditions d’emploi :
- Sur sol meuble, préalablement décavaillonné,
en présence d’une levée d’adventices au stade
cotylédons ;
Houe rotative intercep
- À éviter sur sol compact ou en présence d’herbe trop fortement développée (efficacité limitée, risques de lésions sur les souches).
Avantages : outil pouvant être associé à un
outil interrang (ex cultivateur) à condition de ne
pas être fixé sur le même porte outil. Certains
outils sont polyvalents (possibilité d’adapter
indifféremment une décavaillonneuse ou une
lame bineuse sur un même porte outil).
Inconvénients : ne peut suffire seul à tenir le
rang propre , à moins de multiplier les passages
(6 à 7 par an).
• HOUES ROTATIVES
Description : brûleurs thermiques fixés latéralement (sans système d’effacement) passant au
pied des souches et dirigeant la chaleur sur le
centre du rang.
Mode d’action identique au matériel utilisable
dans l’interrang. Peut se substituer à un passage
de bineuse interceps.
Avantages : pas de dégâts sur souches ; entretien des sols enherbés ; épamprage (à condition
d’intervenir tôt) ; entretien du rang sur les vignes
plantées en courbes de niveau.
Description : houe rotative (voir plus haut) adaptée sur un porte outil intercep.
Rôle et mode d’emploi : identiques à ceux d’une
lame bineuse.
Avantages : possibilité d’intervenir sur un sol
plus dur qu’avec une lame bineuse.
Inconvénients : risques d’arrachage de souche
(surtout en cas d’enracinement superficiel).
• GIROBROYEURS SATELLITES
Description : girobroyeur circulaire pouvant être
fixé sur un porte-outil intercep.
Rôle et mode d’emploi : les mêmes que ceux d’un
girobroyeur dans l’interrang.
Avantages : possibilité de faucher l’herbe sur le
rang et de travailler le sol dans l’interrang. Dans
certains cas, un itinéraire technique adapté dans
l'interrang permet de ne laisser qu’une bande
enherbée de 10 cm de large sur le rang. Peu
concurrentielle pour la vigne, cette herbe peut
être fauchée sans être détruite.
Bineuse intercep
DÉSHERBEURS
• LES
THERMIQUES
Inconvénients : matériel prototype, dont l’emploi n’a jamais été validé par des essais.
Ont participé à la rédaction de cette fiche :
Jacques Rousseau (ICV),
Eric L’Helgoualch (CA 84),
Jean-Michel Rieux (CIVAM BIO LR), Renaud Cavalier (CA 30),
Gérard Augé (cabinet AGEREF),
Olivier Malet (cave coopérative de Die)
Photos : CIVAM BIO LR, Jacques Rousseau (ICV)
Cette fiche a été réalisée grâce à la participation
financière de l’ANDA.
Imprimé sur papier 100% recyclé
ITAB : 149, rue de Bercy
75595 PARIS CEDEX 12
Tél : 01 40 04 50 64
Fax : 01 40 04 50 66
eMail : [email protected]
Réalisation FLASHMEN - GAP
Caractéristiques :
Vitesse d’avancement : 1 à 2 km/h.
Effacement possible en absence de palpeur.
Débit hydraulique nécessaire 20 l/mn par outil
(centrale hydraulique annexe nécessaire).
Régime prise de force : 250 tr/mn.