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SÉLECTION OFFICIELLE 2015
MICHAEL GENTILE
présente
DANY BOON
JULIE DELPY
VINCENT LACOSTE
et KARIN
VIARD
un film de JULIE DELPY
Durée : 1h39
SORTIE LE 28 OCTOBRE
DISTRIBUTION
MARS FILMS
66, rue de Miromesnil
75008 Paris
Tél. : 01 56 43 67 20
[email protected]
Photos et dossier de presse téléchargeables
sur wwww.marsfilms.com
PRESSE ÉCRITE ET WEB
ISABELLE DUVOISIN
[email protected] - Tél. : 06 81 34 77 41
Assistée de Mounia Wissinger
[email protected] - Tél. : 06 77 98 64 68
PRESSE TÉLÉ ET RADIO
DOMINIQUE SEGALL COMMUNICATION
Assisté de Mathias Lasserre et Antoine Dordet
[email protected]
Tél. : 01 45 63 73 04
SYNOPSIS
En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode,
rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude,
elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s'adapter au microcosme parisien dans lequel
elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour
détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.
TTE
JULIE DELPY - VIOLE
TRICE
COSCÉNARISTE ET RÉALISA
Comment est né le sujet du film ?
Nous plaisantions un jour avec ma coscénariste, Eugénie
Grandval, sur les rapports que mon fils de six ans - « mon petit
empereur » - et moi entretiendrons dans quinze ans. L’idée
nous a amusées, tout comme celle d’imaginer un couple un peu
insolite ; lui un peu simple et provincial, elle venant de la mode,
et dont les relations seraient mises à mal par la présence du fils.
Une histoire simple mais avec des personnages, des situations
et des dialogues drôles.
Le cinéma nous a habitués aux personnages de Tanguy.
LOLO est un cas très particulier…
Sans trop dévoiler le film, on peut dire qu’il est furieusement
manipulateur. J’ai toujours aimé mettre en scène des êtres
névrosés. J’aime aussi beaucoup filmer les psychotiques. Je
connais pas mal de gens comme ça. Je ne leur trouve aucun
comique dans la vie mais, au cinéma, il y a, chez eux, quelque
chose qui me fait beaucoup rire.
Violette, la mère, que vous interprétez, est une quadra qui a
formidablement réussi sa vie professionnelle mais est restée
à fond de cale dans sa vie amoureuse.
C’était important qu’on sente ses faiblesses et ses zones de
fragilité. Au début du film, le personnage de Karin Viard, sa
meilleure amie, lui dit : « T’es super forte dans ton boulot et
t’es complètement nunuche dans tes relations sentimentales ».
C’est une réalité que j’observe souvent autour de moi : ce
n’est pas parce qu’on est bon en affaires et qu’on a un bel
appartement qu’on s’en sort au niveau émotionnel. Violette
a un gros manque : elle a passé son temps à travailler et à
s’occuper de son fils. Même si l’on comprend qu’il n’a cessé
de lui mettre des bâtons dans les roues, elle-même n’a rien fait
pour arranger la situation. C’est encore la mère nourricière qui
tartine des mouillettes à son fils chaque matin en lui servant des
œufs coque. En référence à Freud, ces deux œufs qu’elle lui
sert dans un coquetier à deux branches évoquent une paire de
seins.
Jusqu’ici, vos films accordaient une énorme place à la famille.
Dans LOLO, Violette est seule avec son fils.
Contrairement à mes films précédents, les parents de Violette
sont inexistants. Je voulais qu’on la sente un peu déracinée,
sans ancrage familial. Elle n’a que son fils et son amie. C’est
sans doute parce que je suis passée de l’autre côté, je suis
devenue mère.
Parlant des relations enfants-parents, le personnage de Karin
Viard est à l’opposé du vôtre : elle ne supporte pas sa fille.
Elle la hait. Elle déteste le rapport tyrannique qu’elles
entretiennent, ce qui n’empêche pas leur relation d’exister.
Je tenais beaucoup à ce que Karin, qui n’est pas là sur toute
la durée, existe fortement. D’une manière générale, j’aime
faire exister tous les personnages de mes films. C’était une
caractéristique du cinéma français qui s’est perdue peu à peu
et que j’ai plaisir à ressusciter.
Dans le film, Karin Viard et vous avez une verdeur de langage
assez incroyable lorsque vous parlez de sexe. Une crudité
très rafraîchissante qu’on trouve rarement dans le cinéma
français.
Elle me vient de l’éducation de mes parents (Albert Delpy et
Marie Pillet). J’ai été élevée avec « Charlie Hebdo » et « Hara
Kiri ». À six ans, je lisais « Le Gros Dégueulasse », la BD de
Reiser. Ça allait loin, c’était un peu trash, mais intelligent, très
drôle et jamais complètement vulgaire. J’adore aller loin moi
aussi, flirter avec les limites sans tomber pour autant dans la
vulgarité. C’est ma façon d’écrire. On vit dans une époque
où les codes du langage et le politiquement correct nous
brident de plus en plus. Cela ne rend pas les gens meilleurs, au
contraire : la peur règne et le fascisme remonte.
En se jetant à la tête de Jean-René lors d’une fête improbable
au Pays Basque, contre toute attente, Violette en tombe
amoureuse. Il y a un côté très générationnel dans l’histoire
d’amour qui se tisse entre ces deux quadras.
Je trouvais intéressant de montrer que l’amour ne se trouve
pas forcément là où on l’attend : beaucoup de gens cherchent
quelqu’un qui leur ressemble. S’agissant de génération, j’avais
envie de montrer que les gens qui tombent amoureux à cet
âge-là ont acquis une certaine sagesse. Passé quarante ans, si
l’on est bien dans sa peau et qu’on a la chance de rencontrer
une belle personne, on ne va plus voir ailleurs. On est moins
dans le flashy, la passion ; davantage dans la réalité. C’est plus
sain.
Violette travaille comme directrice artistique dans les
défilés de mode, Jean-René est un modeste informaticien
de province. Comme dans 2 DAYS IN PARIS, vous avez un
regard très juste sur ces milieux. On dirait que le fait de vivre
à Los Angeles depuis tant d’années vous rend plus sensible à
des choses que nous ne voyons plus.
Le fait de vivre éloignée de la France et d’y revenir régulièrement
me fait sans doute remarquer des choses différentes : je n’ai
pas le nez dessus. Sans vouloir du tout le caricaturer - c’est un
milieu comme un autre - cela m’amusait de parler de l’univers
de la mode. Je le connais un peu, j’y ai des amis, Alexandre
de Betak ou Vanessa Seward notamment, qui m’ont d’ailleurs
beaucoup aidée dans l’écriture. C’était divertissant d’en rendre
son côté un peu décalé, comme cette vente aux enchères très
chic, par exemple, organisée dans le métro.
Vous n’épargnez pas non plus le côté provincial de JeanRené.
J’adore la scène où il va consulter un médecin qui lui explique
que ses démangeaisons sont liées au fait qu’il vient de la
campagne. Aux yeux d’un Parisien, Biarritz, c’est la campagne.
Les habitants de la capitale ont parfois des idées hallucinantes
sur les provinciaux ! Du reste, tout le monde en rajoute dans le
film. Violette, Lolo bien sûr, et tout leur entourage. Jean-René
est si gentil et si bienveillant qu’il ne voit le mal nulle part. Or, il
est entouré de gens méchants. Cela lui donne une dimension
comique mais, au final, on est de son côté.
Vous réussissez le tour de force de ne jamais le faire passer
pour un imbécile.
Dans le cas de Violette et Jean–René, c’est comme si chacun
se mettait chaque fois davantage à nu.
Il est naïf mais il n’est pas idiot. Il aime Violette et désire gagner
l’affection de son fils. Il y a, dans la naïveté, une pureté et une
bonté qui n’ont rien à voir avec la bêtise. Une certaine crédulité
aussi : Jean-René prend pour argent comptant ce qu’on lui dit.
C’est difficile d’affronter quelqu’un d’aussi machiavélique que
Lolo quand on a ce caractère. Très naïve moi-même, j’ai vécu
cette situation très jeune en mettant un pied dans le monde
du cinéma. J’y ai évidemment rencontré des gens formidables
mais je me suis aussi trouvée confrontée à des gens atroces.
Des actrices qui me disaient qu’elles m’aimaient beaucoup et
qui allaient piquer des scénarios dans mon dos.
Il y a entre eux une honnêteté et une générosité rafraîchissante
qui leur permettent de survivre à l’enfer que Lolo leur fait vivre.
Il est vraiment pourri, Lolo ! J’ai tellement croisé ce genre de
personnes que c’était vraiment jouissif d’écrire ce personnage.
Lolo est aussi atroce avec Jean-René qu’avec sa mère.
Il veut littéralement la manger et comme il projette ce qu’il est
sur les hommes qui s’intéressent à elle, il lui dit que Jean-René
est un psychopathe qui veut la dévorer : Jean-René devient
le grand méchant loup qui va manger sa maman. Sous ses
airs d’artiste cool très imbu de lui-même, Lolo est encore très
enfantin, il n’a absolument pas coupé le cordon. C’est un grand
pervers, non seulement il est né comme ça mais, en plus, elle l’a
très mal élevé. Elle s’en rend compte à la fin.
Comme souvent dans vos films, le couple que vous formez
avec Dany Boon se construit et se solidifie à force d’empiler
les malentendus.
Oui, c’est toujours l’idée que tout ce qui ne détruit pas rend
plus fort ; une idée assez obsessionnelle chez moi. Beaucoup
de gens m’ont détruite et je me suis chaque fois reconstruite,
plus forte. Au fond, c’est le propre du vivant : les cellules se
détruisent et se reproduisent constamment… jusqu’à ce que le
cancer vous gagne.
Avez-vous tout de suite pensé à Vincent Lacoste pour le rôle ?
Je l’ai écrit pour lui. Nous avions travaillé ensemble il y a cinq
ans sur LE SKYLAB. Vincent n’avait alors que dix-sept ans et
j’avais été scotchée par son talent, son professionnalisme et
son côté complètement relax. Je me souviens particulièrement
d’une scène où il devait raconter une histoire aux enfants sous la
tente en leur faisant peur. Il a fait dix prises d’affilée sans jamais
se tromper sur son texte et sans qu’aucune ne soit ratée. J’aime
travailler avec des gens comme ça ; très pro et très respectueux
du travail de l’équipe.
Parlez-nous de Dany Boon.
Dès le départ, j’ai imaginé le rôle de Jean-René en pensant à
lui. Malgré son succès, Dany conserve un côté très enfantin,
il a encore une part de naïveté réelle qui me plait beaucoup.
Dany a donné son accord trois jours après avoir lu le scénario.
Les choses se passent souvent de cette façon sur mes films. Je
pense à quelqu’un, cela semble inaccessible, et cela finit par
être cette personne qui joue le rôle.
Karin Viard jouait également dans LE SKYLAB…
Elle et moi nous connaissons depuis longtemps, elle a travaillé
avec ma mère, Marie Pillet. Je l’ai appelée : « Je vais t’écrire un
rôle mais ce n’est pas le rôle principal. » Elle était un peu déçue,
mais elle a trouvé les dialogues tellement drôles qu’elle ne
l’était finalement plus du tout.
Dans LOLO, Karl Lagerfeld fait une apparition dans son
propre rôle et Frédéric Beigbeder donne des cours de cuisine
basque à la télévision. Vous avez du génie pour convaincre
des gens connus d’apparaître dans vos films.
Frédéric Beigbeder, qui ne sait pas couper un poivron et
encore moins cuisiner, était ravi de ce rôle de composition. Des
amis qui travaillent chez Chanel m’ont aidée à convaincre Karl
Lagerfeld. C’était important qu’il soit dans le film : Lagerfeld,
c’est le designer par excellence, c’est une icône.
Violette et son amie sont des femmes qui se sont faites toutes
seules. Comme vous…
Dans ce métier, je me suis vite rendue compte que je ne pouvais
compter que sur mon travail. Je suis quelqu’un de très intègre,
incapable de faire sa pub - envoyer des petits mots ou des
caisses de champagne, sortir dans des soirées mondaines ou
fréquenter des gens que je n’aime pas. J’ai écouté Godard qui
m’avait écrit une lettre à la sortie de DÉTECTIVE : « Suis ton
propre chemin, me disait-il. Tu es la rivière, et eux, les deux
rivages qui vont essayer de te canaliser et te banaliser. » J’ai
choisi de défendre ma vision des choses ; une manière d’être
qui ne ressemblerait à personne. Je n’avais pas le choix.
Comme décider de jouer dans vos films ?
Je n’aurais pas réussi à trouver les financements sans cela. Le
fait que je joue donne le ton ; une certaine énergie. Je m’en suis
rendue compte sur le tournage de 2 DAYS IN PARIS et de
2 DAYS IN NEW YORK. Je suis un peu le bœuf de la charrue.
Mais j’adore aussi être uniquement réalisatrice : c’est un plaisir
intense.
Quel genre de metteuse en scène êtes-vous ? Êtes-vous très
influencée par les méthodes de travail américaines ?
Là-bas, les pratiques peuvent être très rigides, donc j’essaie de
trouver un équilibre. Je suis carrée, je ne supporte pas de partir
à l’aveuglette et prépare très précisément tous mes plans. Mais,
lorsque je me retrouve sur le plateau et que je comprends - ou
que quelqu’un me fait comprendre - qu’il existe une solution
meilleure, je n’hésite pas à bouleverser les choses. Le cinéma
est un travail d’équipe, du début à la fin.
J’aime les gens qui travaillent dur sans se prendre la tête ; qui
sont à la fois dans le sérieux et dans l’humour. J’essaie d’être
pareille : bien faire mon travail en laissant la porte ouverte aux
idées qui surgissent. Je n’ai pas de méthode. Chaque acteur,
chaque jour, chaque scène sont différents : je m’adapte.
C’est la première fois que vous travaillez avec le chef
opérateur Thierry Arbogast.
Michael Gentile, le producteur, m’a proposé de le rencontrer :
il trouvait que son univers, très coloré, pouvait amener quelque
chose de visuel au film, qui trancherait un peu avec le côté
caméra à l’épaule de mes précédents longs métrages. Il y a
toujours pas mal de scènes tournées caméra à l’épaule dans
LOLO mais le travail de Thierry Arbogast sur la lumière lui
donne une tonalité nouvelle dont j’avais envie.
Même si j’adore Lubomir Bakchev avec qui j’ai tourné depuis
mes débuts, je peux parfois me montrer infidèle. J’agis de la
même façon avec les producteurs, et avec mes coscénaristes.
LOLO est ma première collaboration avec Eugénie Grandval.
Je trouve bien de se remettre en permanence en question.
C’est également la première fois que vous faites appel à
un compositeur. Jusqu’ici, vous composiez vous-même les
musiques de vos films.
Parce que je n’avais pas réussi à trouver un compositeur avec
lequel j’avais envie de travailler… et qui voulait bien travailler
avec moi ! Mathieu Lamboley a fait un travail superbe. C’est un
compositeur très jeune, très à l’écoute. Il a tout de suite compris
ce que je voulais.
On vous compare souvent à Woody Allen…
J’adore Woody Allen ! Nous avons beaucoup de névroses
en commun - l’obsession de la mort et du sexe, une sorte
de boulimie créative aussi. Malheureusement, je suis une
femme et mes projets restent souvent bloqués au niveau du
financement : aux États-Unis, on paie, encore aujourd’hui,
le prix d’être femme. On vous autorise à tourner des films
romantiques ; pas des comédies sur la guerre. Pourtant je l’ai
écrit mon BANANAS ! Il n’y a guère que Kathryn Bigelow
qui puisse se permettre un film sur la guerre en Irak. Mais elle
a bataillé durant quarante ans pour y parvenir. La France est
beaucoup plus évoluée.
Comme Woody Allen, vous êtes plus encline à tourner des
comédies.
C’est le genre que je préfère mais j’aime aussi aborder le drame.
LA COMTESSE en était un, même si je lui trouve une certaine
drôlerie. Mon prochain film en sera un aussi - c’est un drame
très intimiste. Ensuite, je vais m’attaquer à un gros projet sur
l’épopée du cinéma américain. Entre temps, je vais développer
une série sur les femmes de quarante ans. Une comédie.
FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE
RÉALISATRICE, SCÉNARISTE
2015
2012
2011
2009
2007
2002
LOLO
2 DAYS IN NEW YORK
LE SKYLAB
LA COMTESSE
2 DAYS IN PARIS
LOOKING FOR JIMMY
ACTRICE
2015
2013
2012
2011
2009
2007 2006
2005
2004
2002
2001
1999
1998
WIENER-DOG de Todd Solondz
AVENGERS L’ÈRE D’ULTRON
de Joss Whedon
21 YEARS de Richard Linklater
LOLO
BEFORE MIDNIGHT de Richard Linklater
2 DAYS IN NEW YORK
LE SKYLAB
LA COMTESSE
2 DAYS IN PARIS
FAUSSAIRE de Lasse Hallström
THE LEGEND OF LUCY KEYES
de John Stimpson
BROKEN FLOWERS de Jim Jarmusch
FRANKENSTEIN (Téléfilm) de Kevin Connor
BEFORE SUNSET de Richard Linklater
LOOKING FOR JIMMY
URGENCES (Série TV)
WAKING LIFE de Richard Linklater
INVESTIGATING SEX de Alan Rudolph
BUT I’M A CHEERLEADER de Jamie Babbit
CRIME AND PUNISHMENT (Téléfilm)
de Joseph Sargent
I LOVE L.A. de Mika Kaurismäki
1997
1996
1995
1994
1993
1991
1990
1987
1986
1985
LE LOUP-GAROU DE PARIS
de Anthony Waller
TYKHO MOON de Enki Bilal
BEFORE SUNRISE de Richard Linklater
KILLING ZOE de Roger Avary
TROIS COULEURS – ROUGE
de Krzysztof Kieslowski
TROIS COULEURS – BLANC
de Krzysztof Kieslowski
YOUNGER & YOUNGER de Percy Adlon
LES TROIS MOUSQUETAIRES
de Stephen Herek
TROIS COULEURS – BLEU
de Krzysztof Kieslowski
HOMO FABER de Volker Schlöndorff
EUROPA EUROPA de Agnieszka Holland
KING LEAR de Jean-Luc Godard
LA PASSION BÉATRICE
de Bertrand Tavernier
MAUVAIS SANG de Leos Carax
DÉTECTIVE de Jean-Luc Godard
DANY BOON - JEAN-RENÉ
Vous tournez peu – à peine un film par an.
C’est un rythme qui me convient. Je travaille sur mes propres
films - je vais tourner le prochain, RAID DINGUE, en début
d’année prochaine. Je vais bientôt tourner dans le film d’Yvan
Attal avec Charlotte Gainsbourg et je suis en train de produire
le premier long métrage de Jérôme Commandeur, MA
FAMILLE T’ADORE DÉJÀ. Et puis cela dépend des périodes ;
des projets que l’on me propose.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans LOLO ?
C’est toujours le sujet qui commence par m’attirer dans un
film et l’émotion que j’éprouve en lisant le scénario. J’aimais
l’histoire d’amour que vivent ces deux quadras ; une histoire très
romantique, sans aucun cynisme, très ancrée dans l’univers de
Julie Delpy - avec une écriture directe, parfois presque un peu
trash. L’idée d’être dans une comédie de femme me plaisait. Il
s’en tourne peu. C’est rare.
Jean-René, c’est un peu Candide au pays des cyniques… un
emploi que vous affectionnez particulièrement.
Sur scène, dans les films que je réalise ou ceux dans lesquels je
joue, j’ai besoin de parler de l’humain avec tendresse - on peut
être méchant, mais sans cynisme. Jean-René est un personnage
qui me va bien, il me ressemble. Il en prend plein la tête mais il a
un bel arc de vie, il évolue.
Dès l’écriture de LOLO, Julie Delpy imaginait le personnage
de Jean-René avec vos traits… tout en étant convaincue que
vous refuseriez le rôle.
Son producteur, Michael Gentile, pensait que j’étais un peu
inaccessible ou peut-être trop cher. Pas du tout, je me suis
adapté au budget.
Julie Delpy et vous vous connaissiez ?
Nous nous étions croisés plusieurs fois à Los Angeles - au
moment des Oscars, dans des déjeuners et des soirées
organisées par le consulat de France ou au Colcoa, le festival
du film français. Et je connaissais évidemment son cinéma,
très riche. On se parlait, on s’appréciait, on rigolait, mais sans
s’être jamais dit qu’on aimerait travailler ensemble. J’avais
notamment trouvé formidable LA COMTESSE, film génial
tourné avec peu de moyens. Avec le scénario de LOLO, la
rencontre sonne comme une évidence. Dès notre première
scène, loin d’être évidente pour un premier jour de tournage,
parce qu’elle se passait dans un lit, nous avons eu un vrai plaisir
à travailler tous les deux, à découvrir notre complicité. Nos
univers se trouvaient.
Parlez-nous de son univers, justement…
Elle est complètement dingue, Julie, mais c’est une bonne
dinguerie,- très positive - elle s’en amuse, en plus ! C’est
quelqu’un qui va toujours de l’avant ; toujours en mouvement,
toujours en réflexion ; une personne extrêmement soucieuse
aussi. Elle est d’une grande générosité, délicate aussi tout en
étant très franche. Elle dit ce qu’elle pense, elle est exigeante.
Elle peut parfois s’énerver de manière brutale si elle est frustrée
ou insatisfaite. Elle a du caractère tout en restant féminine.
C’est une femme séduisante.
Vous avez des parcours assez similaires : vous aimez les
comédies, vous êtes tous deux auteurs, réalisateurs et
acteurs, vous vous êtes faits tous seuls…
…Elle est musicienne aussi, tout comme moi. Cela nous fait
quelques points communs en effet. Mais je viens de province
et Julie, de Paris ; elle a des parents artistes et moi, des parents
prolos. Cela collait d’ailleurs très bien, je trouve, avec les
personnages de Violette et Jean-René. Ce qui est joli, dans
LOLO, c’est que le sentiment amoureux prenne le dessus sur
les apparences : cette femme qui travaille dans la mode et se
montre très soucieuse du qu’en-dira-t-on, choisit l’évidence
et la vérité de l’émotion qu’elle éprouve avec Jean-René. Et le
formule avec beaucoup de naturel. J’adore les moments où elle
dit à Lolo : « Mais je suis bien avec lui, je me vois bien vieillir
avec. »
Jean-René est naïf mais n’est jamais dupe. À aucun moment,
on ne met son intelligence en doute.
Oui, c’est une jolie naïveté. Il a longtemps vécu une petite vie
simple à Biarritz. Soudain, il met au point un logiciel qui cartonne
et se retrouve à Paris avec cette femme dont il est raide dingue
amoureux. Et lui, qui ne lisait jusqu’ici que des SAS, est d’accord
pour découvrir le cinéma de Chris Marker et s’ouvrir un peu au
monde intellectuel et culturel des bobos parisiens. Il n’en perd
pas pour autant son âme un peu fleur bleue : il offre des violettes
à Violette, son petit côté provincial en devient touchant.
Le film est un coup de projecteur sur les couples qui se
reforment après quarante ans… Malgré toutes les embûches
que Lolo sème sur leur route, Violette et Jean-René ne
cessent de solidifier leur couple.
Ils sont bien ensemble, ils font bien l’amour et ont envie d’être
heureux. C’est un des thèmes qui me séduisait dans le scénario.
Quand on reconstruit sa vie amoureuse à cet âge, on a envie
de profiter des choses simples qu’offre la vie. Cela me touche.
Violette est très cash avec Jean-René. Et peut avoir un
langage assez cru.
Violette et Ariane sa meilleure amie, jouée par Karin Viard,
sont parfois très grossières et j’aime ça. Elles sont très drôles
Les hommes pensent souvent que les femmes sont prudes :
c’est exactement le contraire, elles peuvent aller très loin quand
elles parlent de sexe entre elles. Comme j’aime ce thème de
l’enfant-roi que Julie développe à travers le personnage de
Lolo. Le film est d’abord l’histoire de Violette et des problèmes
qu’elle rencontre avec son fils.
L’enfant-roi, c’est un sujet qui vous importe ?
Oui. Aujourd’hui, on est pile dans l’après Françoise Dolto, du
tout permis. L’enfant est devenu non seulement une personne
mais on l’a laissé grandir sans lui donner de limite. Punir les
enfants équivalait à les traumatiser à vie. On en voit beaucoup
de ces enfants-rois qui ne disent ni « Bonjour » ni « S’il te plaît » ni
« Merci » et je trouve ça choquant. Ces enfant-rois devenus ados
ou jeunes adultes aujourd’hui se sentent perdus. J’ai été élevé
par des parents plutôt autoritaires et je le suis avec mes enfants.
Un enfant peut être épanoui et créatif tout en sachant dire
« Merci » et « S’il vous plaît ». Il a besoin d’un cadre. Violette n’en
a mis aucun à Lolo. Cette femme, qui a tant de recul et tant de
lucidité sur son métier et son rapport au couple, est totalement
aveuglée par l’amour narcissique qu’elle éprouve pour son fils.
Elle ne voit rien, elle est à côté. Et Lolo est totalement égotiste.
C’est une sorte de psychopathe. Il est ce que l’enfant-roi peut
devenir de pire. Il ne pense qu’à lui et ne peut éprouver aucun
sentiment pour autrui.
À certains moments du film, on a le sentiment de basculer
dans un thriller.
Oui, c’est la force de l’écriture de Julie, fine et très féminine :
les contours de ses personnages sont extrêmement dessinés.
Chaque information qu’elle distille, si légère soit-elle, a son
importance. On croit à la folie de Lolo et à son immense
détresse par moments, en plus Vincent Lacoste l’incarne à
merveille.
l’émotion et le rythme, je sais que l’on perd un peu de cette
mémoire automatique du texte qui a été acquise. Sur LOLO,
j’avais des scènes difficiles - celle du dîner avec Violette et Lolo,
notamment, lorsque mon personnage discourt à n’en plus finir
sur le logiciel qu’il a mis au point. L’informatique est du chinois
pour moi. Sans une connaissance parfaite de mes répliques,
impossible de les faire vivre et de m’amuser avec. C’est une
exigence que j’ai aussi avec les acteurs sur mes films.
Malgré cela, Jean-René, votre personnage, fait tout pour s’en
faire aimer.
C’est la première fois que vous êtes dirigé par quelqu’un qui
joue, écrit et réalise un film, comme vous.
Quoiqu’un peu spécial - il est dans un rapport de force
permanent -, et bien qu’il fasse tout pour récupérer sa mère
pour lui tout seul, il est attachant, Lolo, avec ses slips kangourous
colorés !
Et j’ai adoré m’offrir à son regard. Julie sait très précisément
ce qu’elle veut, elle est attentive et scrupuleuse, mais sait
aussi se mettre à l’écoute de ses acteurs - il règne une grande
liberté sur son plateau. Il y a eu, sur LOLO, quelques moments
d’improvisation qu’elle a pris avec jubilation. Elle et moi prenions
tant de plaisir à jouer ces fous amoureux l’un de l’autre que
l’improvisation s’imposait avec beaucoup de naturel - je pense,
par exemple, à cette scène, où nous accrochons les tableaux
de Lolo au mur et où nous nous disons des mots doux comme
deux post adolescents débiles.
On vous sait particulièrement pointilleux sur l’écriture. Avezvous souhaité apporter des modifications au scénario ?
Non. Le personnage de Jean-René était là. Il me suffisait de
le servir, de l’habiter. Physiquement, il évolue énormément.
Ses changements vestimentaires m’évoquent un peu mes
débuts - les costumes de scène que je portais dans mes
premiers spectacles étaient affreux. Je m’habillais très mal à
l’époque.
Dans LOLO, vous faites à la fois passer beaucoup d’émotion
et beaucoup de drôlerie. Comment réussit-on ce dosage
particulièrement difficile ?
C’est très facile de jouer des scènes d’émotion quand les rôles
sont bien écrits et qu’on avance avec bonheur dans un film. Sur
les scènes de comédie, en revanche, on est toujours sur le fil.
Les répliques doivent immédiatement déclencher le rire. Mais
Julie a un sens inné de la répartie. Et elle a le bon timing.
Comment travaillez-vous vos rôles ?
Je les apprends jusqu’à n’en plus pouvoir. Même lorsque je
les sais par cœur, je continue de me les mettre en bouche, je
m’en gave. Parce que dès l’instant où l’on rajoute la gestuelle,
Avez-vous eu un œil sur le montage ?
Absolument pas. Le tournage fini, Julie a souhaité me montrer
un montage en cours et j’ai été agréablement surpris qu’elle
retienne les quelques suggestions que je lui faisais. J’ai trouvé
cela plaisant. Elle a un ego important mais un ego très bien
placé comme on dit.
Vous est-il arrivé de vous trouver en désaccord avec elle sur
une scène ?
Rarement mais c’est arrivé. C’est important d’aller parfois
à l’encontre de ce que le metteur en scène demande. C’est
enrichissant et positif. Cela fait partie de la démarche artistique
Il faut pouvoir pousser un peu plus loin que de simplement se
dire entre nous : « Bravo, tu es génial ». Il faut se méfier des gens
qui vous complimentent trop.
FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE
ACTEUR
RÉALISATEUR ET SCÉNARISTE
2015
2014
2013
2012
2011
2009
2008
2006
2005
2004
1998
1997
2016
2014
2011
2008
2006
LOLO de Julie Delpy
SUPERCONDRIAQUE de Dany Boon
EYJAFJALLAJÖKULL de Alexandre Coffre
UN PLAN PARFAIT de Pascal Chaumeil
ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ
de Laurent Tirard
RIEN À DÉCLARER de Dany Boon
MICMACS À TIRE-LARIGOT de Jean-Pierre Jeunet
LE CODE A CHANGÉ de Danièle Thompson
DE l’AUTRE CÔTÉ DU LIT de Pascal Pouzadoux
BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS de Dany Boon
MON MEILLEUR AMI de Patrice Leconte
LA MAISON DU BONHEUR de Dany Boon
LA DOUBLURE de Francis Veber
JOYEUX NOËL de Christian Carion
PÉDALE DURE de Gabriel Aghion
BIMBOLAND de Gabriel Aghion
LE DÉMÉNAGEMENT de Olivier Doran
RAID DINGUE
SUPERCONDRIAQUE
RIEN À DÉCLARER
BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS
LA MAISON DU BONHEUR
VINCENT LACOSTE - LOLO
Quand avez-vous su que Julie Delpy pensait à vous pour l’un
des rôles principaux du film ?
Elle me l’a annoncé juste après la sortie du SKYLAB. Avant
même de savoir de quoi il s’agissait, j’étais partant. J’aime ses
films, son univers et sa façon, très personnelle et très marrante,
de voir les choses. Deux ans plus tard, à la lecture du scénario,
j’étais encore plus ravi de faire LOLO.
À 22 ans, vous avez déjà tourné un deuxième film avec les
metteurs en scène qui ont marqué vos débuts. C’est rare.
Et c’est vraiment ce que je recherche : travailler avec des gens
avec lesquels j’ai du plaisir et qui ont une vision dans laquelle je
me retrouve entièrement. Julie, Riad Sattouf…
Avec le personnage de Benjamin dans HIPPOCRATE de
Thomas Lilti, vous interprétiez votre premier rôle de jeune
adulte. N’avez-vous pas eu peur de faire un saut en arrière en
jouant Lolo ?
de m’en inspirer et j’ai beaucoup pensé à Peter Sellers. LOLO
a d’ailleurs, je trouve, un petit air de famille avec le cinéma de
Blake Edwards.
Vous n’aviez pas fait d’école de comédie au moment des
BEAUX GOSSES. Avez-vous pris des cours depuis ?
Non. Je n’ai absolument aucune technique. Tourner me
sert d’école. J’observe, j’apprends, je discute et je regarde
beaucoup de films. J’en voyais déjà beaucoup enfant. À douze
ans, je connaissais tous les Truffaut ; à quinze, tous les films de
Bergman. Mon père, très cinéphile, m’a littéralement nourri de
cinéma. Comme je n’ai pas pris de cours, je travaille beaucoup
mes textes. Je les assimile longtemps à l’avance. En fait, je
travaille surtout pour me déstresser avant les tournages.
Vous êtes un acteur angoissé ?
Lolo est tellement bizarre que ce n’était pas un problème.
Je le vois comme une espèce de Tanguy ; un Tanguy un peu
inquiétant. Lui et sa mère ont quand même une relation très
particulière. Hyper fusionnelle. Il est méchant mais marrant.
Angoissé, névrosé… Dans la vie aussi. Ce n’est naturel pour
personne de jouer des scènes en faisant comme si tout allait
bien. Mais quand je suis face à Julie, je n’ai plus aucun souci. Je
me dis que j’ai encore du chemin avant d’atteindre son niveau
d’anxiété. Elle peut être hilarante à force de stress parce qu’elle
le tourne toujours en dérision.
Comment l’avez-vous préparé ?
Vous a-t-elle demandé de voir des films avant le tournage ?
Je trouvais comique, qu’en plus d’être malsain, Lolo soit
vraiment insupportable ; en faire un poseur. À chaque fois qu’il
s’adresse à quelqu’un, il se met systématiquement dans une
position antipathique. Je le voulais prétentieux jusque dans sa
gestuelle ; qu’on sente qu’il passe son temps à se regarder faire
les choses. Et le rendre drôle évidemment. Le rôle était écrit
comme cela et j’avais envie d’aller encore plus loin.
Elle a souhaité que je visionne HANTISES, de George Cukor.
C’est un drame, mais le personnage que joue Charles Boyer
a beaucoup de points communs avec le mien : un type très
pervers qui rabaisse sans cesse sa femme.
Vous imaginiez ses gestes ?
C’est plus en enfilant le costume de Lolo que ses postures sont
arrivées : Julie prête beaucoup d’attention aux costumes, elle
aime les films des années soixante, les Blake Edwards. Dès le
scénario, elle voulait me mettre en slip - un slip américain. Il y
a quelque chose de très physique dans son cinéma. J’ai essayé
Quelles autres indications vous a-t-elle données ?
À vrai dire, elle ne dit pas grand-chose sur le personnage avant
d’arriver sur le plateau. Ensuite, elle a plus tendance à vous
aiguiller vers des gestes, des mouvements à effectuer dans la
scène. Elle me répétait juste : « Sois faux-cul, sois faux-cul ! ».
Vous aviez peu de scènes avec elle dans LE SKYLAB…
Et je ne m’étais pas véritablement trouvé confronté à la situation
de jouer avec la réalisatrice. Julie a un rapport assez simple
au jeu ; paradoxalement pas du tout angoissé. On se connaît
bien, c’est détendu. Sur un plateau, elle est très apaisante : on
a l’impression d’avoir le temps, d’être accompagné. Et puis elle
a un rapport un peu protecteur avec moi, elle se fait du souci :
« Ça va, mon petit chat ? Tu te sens bien ? T’es content ? »
Qu’avez-vous aimé le plus jouer sur LOLO ?
La scène où l’on se bat à coups de parapluies avec Dany dans
le salon. On tapait très fort - ça doit se voir à l’écran. À tel point
qu’à la fin de chaque prise, malgré la mousse qui entourait
vaguement les parapluies, je lui cassais son plâtre. « Tape un
peu moins fort quand même », me disait Dany. On hurlait. Un
vrai défouloir et ma première scène d’action.
Après LOLO avec Dany Boon, vous avez tourné dans TOUT
DE SUITE MAINTENANT, de Pascal Bonitzer, avec Isabelle
Huppert et Jean-Pierre Bacri, et vous venez de terminer
le tournage de SAINT-AMOUR, de Gustave Kervern
et Benoît Delépine, avec Benoît Poelvoorde et Gérard
Depardieu. Qu’est-ce qu’on ressent en se retrouvant face à
des comédiens d’une telle envergure ?
On se sent chanceux. C’est dingue de rencontrer des
personnalités pareilles, tellement différentes les unes des
autres. Chacune a une perception particulière. Ma vie est
vraiment bizarre depuis quelques années. C’est génial aussi
de côtoyer tous ces gens qui sont dans les équipes, tellement
passionnés. On n’est plus dans un travail solitaire, on se sent
entouré, cela me rassure énormément.
La première scène que vous avez tournée ?
C’est celle où je suis interviewé dans l’exposition où je raconte
que c’était « un projet autobiographique que je porte en moi
depuis que je suis tout petit ». Cette scène et celle du métro
avec Karl Lagerfeld me rappellent beaucoup l’univers de
2 DAYS IN PARIS.
Vous aviez déjà travaillé avec Dany Boon dans ASTÉRIX ET
OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ.
On s’était croisés vraiment rapidement. C’est un plaisir de jouer
avec lui. Il est généreux, très attentif, très simple. Par contre,
quand on tourne dans la rue avec Dany, c’est le 14 juillet ! Les
gens s’arrêtent pour lui parler ; un vrai défilé.
Vos personnages ont toujours une sorte de distance et de
dégagement qui les rend irrésistiblement drôles. Avez-vous
conscience du potentiel comique que vous dégagez ?
Je ne sais pas vraiment d’où il sort. En classe, quand un prof me
demandait de lire à voix haute un extrait de roman ou un truc
dans le même genre, ça faisait déjà marrer les autres. Peut-être
à cause de ma grosse voix, ma façon de parler un peu lente,
mon ironie. C’est vrai que j’essaie de prendre les choses avec
un peu de distance… Mais je préfère ne pas trop y penser. Et si
je perdais ça ?
FILMOGRAPHIE
2015
2014
2012
2011
2009
SAINT-AMOUR de Gustave Kervern et Benoît Delépine
TOUT DE SUITE MAINTENANT de Pascal Bonitzer
LOLO de Julie Delpy
LA VIE TRÈS PRIVÉE DE MONSIEUR SIM
de Michel Leclerc
PEUR DE RIEN de Danielle Arbid
JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE de Benoît Jacquot
EDEN de Mia Hansen-Love
HIPPOCRATE de Thomas Lilti
JACKY AU ROYAUME DES FILLES de Riad Sattouf
CAMILLE REDOUBLE de Noémie Lvovsky
ASTÉRIX ET OBÉLIX : AU SERVICE DE SA MAJESTÉ
de Laurent Tirard
JC COMME JÉSUS CHRIST de Jonathan Zaccaï
LE SKYLAB de Julie Delpy
LOW COST de Maurice Barthélemy
AU BISTROT DU COIN de Charles Nemes
DE L’HUILE SUR LE FEU de Nicolas Benamou
LES BEAUX GOSSES de Riad Sattouf
Prix Lumière du Meilleur Espoir Masculin
Nomination au César du Meilleur Espoir Masculin
THÉÂTRE
2012
À LA FRANÇAISE d’Edouard Baer
KARIN VIARD - ARIANE
LOLO est votre deuxième collaboration avec Julie Delpy.
Je n’avais qu’une journée sur le tournage du SKYLAB, et j’avais
envie de réinvestir un nouveau terrain avec elle ; aller creuser
plus loin.
Le personnage que vous interprétez dans LOLO est très
dessalé.
C’est une femme libre, sûre d’elle et qui a son franc-parler,
notamment sur la sexualité. Elle n’est pas soumise aux diktats
de la société - rencontrer quelqu’un, vivre avec et former un
couple… Elle est créative et affranchie ; très différente de
Violette à laquelle elle sert de révélateur. Dans ses films, Julie
a toujours besoin d’un contrepoint à son propre rôle. Dans
LOLO, on est un peu comme Thelma et Louise : quoique mon
emploi soit vraiment secondaire, je n’avais pas le sentiment
de jouer les faire valoir. Aucune des deux ne prend le pas sur
l’autre.
gags à tout prix : c’est comme si elle laissait l’humour s’installer
clandestinement.
Tandis que Violette se laisse malmener par son fils, votre
personnage clame haut et fort son dégoût des enfants.
Elle trouve la maternité insupportable. On sent bien,
évidemment, que son dégoût n’est pas complet - il y a une vraie
connivence de femmes entre sa fille et elle, mais le film évoque
des choses très culottées sur ce thème.
C’est la première fois qu’on vous voit dans un emploi lié à la
mode.
Alors que j’en raffole. J’ai une passion pour les fringues, je
me verrais bien organiser des shootings… En égratignant le
snobisme de ce milieu, c’est encore une façon pour Julie de se
moquer d’elle-même. Son personnage y est habillée vintage,
très branché, comme elle s’habille dans la vie. Chez elle,
l’autodérision est une seconde peau.
On vous voit rarement dans des seconds rôles.
Julie avait écrit ce personnage pour moi. Il était amusant à
faire, et puis, surtout, j’aime son cinéma. Son parcours de
femme, actrice, scénariste et réalisatrice m’intéresse : comme
Maïwenn ou Josiane Balasko avant, elle a su se faire une place.
J’éprouve beaucoup d’admiration pour ce genre de femmes :
elles portent haut le féminisme et c’est important à mes yeux.
Leur audace, leur intelligence et leur lucidité m’attirent. Ce sont
des filles fortes. J’adorerais tenir un rôle principal dans un de
ses films.
Sous des airs de comédie romantique légère, LOLO aborde,
mine de rien, des sujets très contemporains.
Quelle est la place de la sexualité dans la vie des femmes de
45 ans ? Quelle est celle des hommes quand celles-ci ont
déjà des enfants ? Comment prendre ses distances avec un fils
nuisible ?… Le film traite de toutes ces questions avec beaucoup
d’esprit. On est toujours dans la vérité des situations - même
les plus gonflées et les plus impossibles. Julie n’est pas une
réalisatrice qui cherche l’efficacité : elle n’essaie pas de faire des
Comment travaille-ton avec elle ?
Légèrement, sans affèterie. Sur un plateau, les femmes
réalisatrices doivent souvent batailler pour asseoir leur
autorité. Pas sur les siens. Angoissée de nature, elle peut avoir
des obsessions et des hypocondries assez folles mais elle
ne l’impose pas au reste de l’équipe et l’autorise même à se
moquer d’elle. C’est très confortable. Julie ne fait pas partie de
ces metteurs en scène qui arrosent leurs collaborateurs de leur
stress. Elle donne confiance. Avec elle, on fait peu de lectures
et peu de répétitions, on est dans la fraîcheur du moment, dans
le plaisir de fabriquer ensemble.
Parlez-nous de la préparation.
On se voit, on choisit les costumes, et elle repart à LA.
Rendez-vous sur le tournage. C’est une metteuse en scène
très autonome qui a l’intelligence de s’entourer de gens qui lui
ressemblent. Cela me convient : je n’ai pas besoin de rencontrer
dix fois le réalisateur avec lequel je vais tourner et de l’entendre
me dire à quel point il m’aime.
Accorde-t-elle une grande importance aux costumes ?
Oui, d’autant plus sur LOLO où il est question de haute couture.
Julie avait une idée très claire sur ce qu’elle souhaitait me voir
porter : des pantalons avec de grands pardessus, des trucs
comme ça. Moi, ça ne me va pas. Le costumier en convenait.
Elle s’est tout de suite rangée à notre avis. « Ok, Ok, qu’est-ce
que vous proposez ? » Elle n’est pas butée, jamais en rivalité.
Comment tourne-t-on avec une réalisatrice à laquelle on
donne également la réplique ?
Je ne me pose pas la question - ce serait comme se demander
quelle différence il y a entre tourner avec un homme ou une
femme. Je m’adapte - ce qui ne m’empêche pas d’admirer la
prouesse, bluffante, de pouvoir à la fois jouer dans une scène
et avoir la distance de la juger. J’en serais personnellement
incapable. Sans doute, en jouant, impose-t-elle une humeur, un
esprit… Au fond, il suffit de suivre, de se laisser faire, et d’autant
plus dans un rôle comme le mien, où mon personnage doit
être absolument au diapason du sien : à la fois capable d’être
dans la complicité ou l’irrévérence. Cela ne servirait à rien de
se raconter une histoire compliquée autour, ce serait même
stérile.
Lorsqu’une comédienne tourne dans son propre film, elle
est obligée de vérifier son jeu au combo. Vous-même, vous
regardez-vous ?
À moins d’une raison très précise - pour vérifier quelque chose
dans le cadre ou un déplacement que je peine à faire - je ne le
fais jamais. Je me trouve toujours moche, mauvaise, je me juge
et perds toute spontanéité. Autant je suis capable d’apprécier
un film dans sa globalité lorsqu’il est terminé, m’inscrire dedans
et m’y aimer ou pas, autant je n’ai pas cette intelligence-là.
Est-elle très directive ?
Elle sait ce qu’elle veut, c’est elle qui décide mais elle est
entièrement à l’écoute de son équipe : avec elle, on est
vraiment dans la collaboration. Certains metteurs en scène se
sentent agressés lorsque les acteurs donnent un avis. Ils aiment
que leurs interprètes soient comme de la terre glaise qu’ils
façonnent et c’est difficile pour quelqu’un comme moi. J’adore
être dirigée, aller dans le sens de ce qu’on me demande - je
ne rêve que de plaire au réalisateur - mais je ne veux pas être
dans l’obéissance. Je ne peux pas. J’ai besoin d’exprimer ce
que je ressens ; dire les choses lorsque je ne comprends pas
une scène. J’ai une passion pour mon métier, j’aime fantasmer
mes rôles, les respirer. Si l’on me demande juste d’obéir, c’est
dommage. Julie Delpy est exactement le contraire de ce type
de personnes.
On a le sentiment qu’elle et vous partagez la même liberté
d’être.
Nous n’aimons pas les circonvolutions et disons ce que nous
pensons. Il y avait une ambiance très familiale sur le plateau de
LOLO. Julie induit ça. Tout le monde la suit.
FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE
2016
2015
2014
2013
2011
2010
2009
LES VISITEURS 3 : LA TERREUR
de Jean-Marie Poiré
LE GRAND PARTAGE de Alexandra Leclère
LOLO de Julie Delpy
21 NUITS AVEC PATTIE de Arnaud
et Jean-Marie Larrieu
BELLES FAMILLES de Jean-Paul Rappeneau
LA FAMILLE BÉLIER de Eric Lartigau
LULU FEMME NUE de Solveig Anspach
WEEK-ENDS de Anne Villacèque
L’AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Arnaud
et Jean-Marie Larrieu
ON A FAILLI ÊTRE AMIES de Anne Le Ny
PARLEZ-MOI DE VOUS de Pierre Pinaud
LE SKYLAB de Julie Delpy
POLISSE de Maïwenn
MA PART DU GÂTEAU de Cédric Klapisch
RIEN À DÉCLARER de Dany Boon
POTICHE de François Ozon
LES INVITÉS DE MON PÈRE d’Anne Le Ny
LES DERNIERS JOURS DU MONDE de Arnaud et Jean-Marie Larrieu
LE CODE A CHANGÉ de Danièle Thompson
LE BAL DES ACTRICES de Maïwenn
2008
2007
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
1997
1995
1994
1993
1991
1990
PARIS de Cédric Klapisch
LA TÊTE DE MAMAN de Carine Tardieu
LES AMBITIEUX de Catherine Corsini
LE COUPERET de Costa-Gavras
L’EX-FEMME DE MA VIE de Josiane Balasko
JE SUIS UN ASSASSIN de Thomas Vincent
FRANCE BOUTIQUE de Tonie Marshall
EMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZ de Michel Blanc
L’EMPLOI DU TEMPS de Laurent Cantet
LA PARENTHÈSE ENCHANTÉE de Michel Spinosa
HAUT LES CŒURS de Solveig Anspach
LA NOUVELLE EVE de Catherine Corsini
LES RANDONNEURS de Philippe Harel
ADULTÈRE MODE D’EMPLOI de Christine Pascal
EMMÈNE-MOI de Michel Spinosa
LA NAGE INDIENNE de Xavier Durringer
DELICATESSEN de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
TATIE DANIELLE de Etienne Chatiliez
LISTE ARTISTIQUE
Jean-René
Violette
Lolo
Ariane
Lulu
Gérard
Elisabeth
Patrick
Le médecin de l’hôpital
Paco
Dutertre
Dufour
Vendeuse boutique Biarritz
Annabelle
Présentateur film Crédit Rural
Mannequins Slovaques
Mannequin Bastille
Katell
Maquilleuse Kabuki
Journaliste galerie
La voisine du train
Journalistes hôpital
Policier
Officier de la Brigade Financière
Sabine
Dany Boon
Julie Delpy
Vincent Lacoste
Karin Viard
Antoine Lounguine
Christophe Vandevelde
Elise Larnicol
Christophe Canard
Nicolas Wanczycki
Rudy Milstein
Didier Duverger
Xavier Alcan
Fabienne Galula
Juliette Lamet
René-Alban Fleury
Alexandra Oppo
Jessica Cressy
Hea Deville
Katell Le Npirjos
China Moses
Pierre Thoretton
Dominique Charmet
Hélène Delpy
Nicolas Ronchi
Alan Corno
Pierre-Yves Gayraud
Zoé Marchal
AVEC LA PARTICIPATION DE
Karl Lagerfeld
Frederic Beigbeder
L’homme à l’Aston Martin
Sakis
Le médecin
Le journaliste d’itélé
Ramzy
Georges Corraface
Bertrand Burgalat
Michael Darmon
LISTE TECHNIQUE
Réalisation
Scénario
Producteur
Directeur de production
1er assistant
Directeur de la photographie
Cadre
Son
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Créateur costumes
Casting
Directrice de post-production
Montage
Musique
Supervision musicale
Julie Delpy
Julie Delpy, Eugénie Grandval
Michael Gentile
François Lamotte
Alan Corno
Thierry Arbogast AFC
Gilbert Lecluyse «Berto » AFC
Pierre Excoffier
Nicolas Moreau
Cyril Holtz
Emmanuelle Duplay ADC
Pierre-Yves Gayraud
Nicolas Ronchi
Hélène Glabeke
Virginie Bruant
Mathieu Lamboley
Matthieu Sibony
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