Download Trilogie Love Game 04 Holy Frigging Matrimony

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Laprésenteéditionaétépubliéeenaccordavecl’éditeuraméricain:
©2014,GalleryBooks,SimonandSchuster,Inc.,NewYork.
Titresdel’éditionoriginale:HolyFriggingmatrimony,TheBitchStrikesBack,
TheHoneymoon’sOver,WhatADifferenceAYearMakes
©2014,EmmaChase
Pourlatraductionfrançaise:
Photodecouverture:Ocean/Corbis
Graphisme:RaphaëlleFaguer
OuvragedirigéparSophieLeFlour
CollectiondirigéeparHuguesdeSaintVincent
©2015ÉditionsHugoRoman
DépartementdeHugoetCie
38,rueLaCondamine,75017Paris
www.hugoetcie.fr
ISBN:9782755619966
CedocumentnumériqueaétéréaliséparNordCompo.
SOMMAIRE
Titre
Copyright
LOVEGAME-Leslienssacrésdumariage
CHAPITRE1
CHAPITRE2
CHAPITRE3
LAREVANCHEDELAGARCE
LAREVANCHEDELAGARCE
LAFINDELALUNEDEMIEL
LAFINDELALUNEDEMIEL
UNEANNÉEPEUTTOUTCHANGER
UNEANNÉEPEUTTOUTCHANGER
Romansparusetàparaîtredanslacollection«HugoNewRomance»
Kate,DrewetBillysefontremarquer
aumariagedeMattetDee-Dee…Pourront-ilsrestersages
assezlongtempspourqueMatt
etDee-Deeprofitent
duplusbeaujourdeleurvie?
[HOLYFRIGGINGMATRIMONY]
LOVEGAME
Leslienssacrésdumariage
CHAPITRE1
Jesuisassisdansunfauteuildansuncoind’unechambredansunesuiteduPlazaHotel.Jefeuillette
lespagesbourréesdepubsdeMariéemagazine.Lespubsciblantlesfemmessontvraimentridicules.
Jemefichedumaquillageprétendument«parfait»quevousvendez;sivousneressemblezpasdéjà
àunmannequinVictoriaSecret,vouspouvezenmettreautantquevousvoulez,çanevousaiderapas
àendevenirun.
Autrechosequejenecomprendspas.ToutlemondeenfaitdestonnesàproposduPlaza,mais
cettepièceestrecouvertedusolauplafonddemotifsfleuris:lesdraps,lescanapés,lescadressurles
murs… J’ai l’impression que la déco a été faite par ma grand-mère. Je remue dans mon fauteuil,
essayantdememettreàl’aise,maiscesiègeavisiblementétécréépourêtreregardéplutôtqu’utilisé.
Jelaissetomberlemagazineetj’attends.
J’attendsquoi,medemandez-vous?
Kate,biensûr.
Elleestderrièrelaporteferméedelasalledebains,probablemententraindeprendreunbain.
Etellenesaitpasencorequejesuislà.Jeluifaislasurprise.Unesurprisedutype«je-ne-t’ai-pasvue-depuis-vingt-quatre-heures-et-j’ai-hâte-d’être-en-toi».
Vousn’avezaucuneidéedecequisepasseencemoment,n’est-cepas?Attendezencoreunpeu,
vousallezbientôtcomprendre.
Laportedelasalledebainss’ouvreetKateentredanslapièce.Et,commeunchienquin’apas
vusonmaîtredelajournée,mabiteabandonnéelèvelatêtequandellelavoit.
Elle tient une coupe de champagne remplie d’un liquide orange pétillant. Ses cheveux sont
attachésdansunchignontrèshaut,etdesmèchesboucléesetdélicatesretombentsursajouemoite.
Elleporteunerobedechambreensoierouge,courte,quilaissepeudeplaceàl’imagination;c’est
précisémentlaraisonpourlaquellejelaluiaiofferte.
Jesourisquandellemevoit.Elleécarquillesesgrandsyeuxmarron.
–Drew?
Ellejetteunœilàlaporte.
–Qu’est-cequetufaislà?T’espascenséêtreici.
–Jesais.Jemesuisfaufilédiscrètementdanstachambre.Jesaisêtrefurtifquandjeleveux.
Elleavanceversmoi.
–SiDeetevoit,ellevapéterunplomb.
JefroncelessourcilsenentendantlenomdelameilleureamiepsychopathedeKate,quis’est
attribuécommemissiondemepourrirlavie.
–Ons’enfoutdeDee.Jevoulaistevoir.
Hier soir était la première fois que Kate et moi n’avons pas dormi ensemble depuis qu’elle a
emménagé chez moi. Bon, vous pensez peut-être que c’est rien ; mais vous avez tort. Demandez à
n’importequeldroguésortantd’unecurededésintox’quelleétaitlapirenuit.Demandez-luiquandil
étaitleplusenmanque.Lespremièresheuressonttoujourslesplusdifficiles.
Katemesouritetmepardonne,maisellemesignale:
–Lesmecssontpascensésvoirlesfemmesavantlaréception.C’estunetradition.
Je me lève et tire Kate sur moi d’un coup sec, parce que de la voir et de sentir son parfum
vanille-lavande…jenepeuxpasm’empêcherdelatoucher;pointbarre.
– C’est une tradition débile. Et d’ailleurs, ce n’est même pas vrai. La vraie règle, c’est que le
marié n’est pas autorisé à voir la mariée avant la cérémonie. Delores a juste inventé ces conneries
pourmerendremalheureux.
Vouscommencezàcomprendre,maintenant?
Katerit.
–Parcequetoutdoittoujourstournerautourdetoi,c’estça?
–Ben…oui.
Jem’avancepourl’embrasser,maisellesepencheenarrière.
–Tunepeuxpasresterici.
Je contre-attaque en embrassant son cou, suçant le petit carré de peau juste au-dessus de sa
clavicule.Délicieux.
Jemarmonne,leslèvrescontresapeau:
–Biensûrquesi.
Katepenchelatêteenarrièreensoupirant,melaissantplusdeplacepourladéguster.Maiselle
continuedeprotester.
–EtquandDeesauraquet’étaislà?
– Si Delores rentre dans cette pièce, elle va en avoir plein la vue. Peut-être même qu’elle
deviendraaveugle,dis-jeenriant.Oupeut-êtrebienqu’elleapprendraquelquechose,Matthewsera
content.
Kateestenfinconvaincueparmonraisonnement.Oupeut-êtrequ’elleestjusteaussichaudeque
moi. Son corps se détend contre le mien, ses bras serrent davantage mes épaules, elle cède
entièrement.
Lavictoireestàmoi.
Mamainglissesoussarobe,empoignantsonseinmagnifiquementdoux.Etjemurmure:
–Dis-moiquejet’aimanquéhiersoir.
Elleavancedansmamain,enréclamantplus:
–Tum’asmanqué.
Jedéposedespetitsbaiserslelongdesapoitrineetpliemesjambespouratteindremacible.Je
frottemonvisagecontrelachairveloutéedesonsein,soufflantlégèrementsursontétonexcité.
–Dis-moiquet’aspenséàmoi,Kate.
–Mmm…Jepensetoujoursàtoi.
Jelarécompenseenléchantsontéton.Jelelècheencoreetencoreetlesuce.Kates’accrocheà
matêtecommesisavieendépendait.Et,pileaumomentoùmamaindescendverssacuisse…
Quelqu’unfrappeàlaporte,puisunevoixprovientducouloir.
Une voix stridente, comme celle qu’entendaient probablement les ados satanistes des années
quatre-vingtquandilspassaientleursvinylesàl’envers.
–Kate?Eh,Katie,tut’esendormie?
Delores a pensé que ce serait une super idée que Kate et elle partagent une suite avec deux
chambrespourlanuit.Leursmèresfontlamêmechoseplusloindanslecouloir.
Katesecontracteetjefermelesyeux,enpriantpourqueDeesecassetoutdesuite.
Mais,sanssurprise,mesprièressontvaines.Lapoignéedelaporteremue.
–Kate,ouvre.
JetireunedernièrefoissurletétondeKate,puisjelelâcheenlaissantéchapperun«pop».Elle
refermesarobeetmetirejusqu’àlaporte,enmepoussantdanslecoinpourquejesoisderrièrela
portequandellel’ouvre.Puiselleprenduneprofonderespiration,relèvelescheveuxquisontsurson
visageetentrouvrelaportejusteassezpourvoirDelores.
–Jesuislà,jeprenaisjusteunbain.Qu’est-cequisepasse?
–Lephotographeestenroute.Grouille-toi,ilarrivedansuneheure.
PuisDeloresmarqueunepause.
–Est-cequeçava?
–Oui,biensûr.Jevaisbien.
–Tuestouterouge.Maispourquoies-tutouterouge?demandeDeesuruntonsuspicieux.
Kate est douée pour presque tout ce qu’elle entreprend. Tout, sauf le mensonge. Elle ne sait
absolumentpasmentir.
Elles’éventeavecsamain.
–Je…jesaispas.
–Tuétaisentraindetemasturber?demandeDee,moqueuse.
Dieucommej’aimeraisquecesoitvrai.
RegarderKatesemasturber,devantmoi,ceseraitlégendaire.C’estungrosfantasme.Maiselle
hésite.Elleestgênée.J’essaiedel’accoutumeràl’idéedelefaire.
Pourlesmecs,c’estmégaexcitant.Alors,sivous,mesdames,cherchezàpimenterunpeuvotre
couple ? Titillez-vous un peu. Faites-moi confiance, votre public vous en redemandera encore et
encore.
Katerépond:
–Non,Dee.Jen’étaispasentraindememasturber.
Deloresnesembletoujourspasconvaincue.
–Est-cequet’étaisenpleinphonesexavecl’autreenculeur-de-mouton?
Lephonesex.
C’estaussisurmalistedechosesàfaire.
–Jet’aiditd’arrêterd’appelerDrewcommeça.
–Jesais.Tuasraison,maisjenepeuxpasm’enempêcher.Jevoissonvisage,etçasortdema
bouche.
MaintenantKateal’airagacé.
–Ok.Oui,t’asgagné.JesuisautéléphoneavecDrew.Ons’exciteautéléphone.
–Beeeurk!Maispourquoitumel’asdit?Jenevoulaispaslesavoir!
–Alorsilnefallaitpasdemander,soupireKate.Écoute,Dee.Occupe-toidetoipourlemoment.
D’accord?Jeprometsd’êtreprêtequandlephotographearrivera.
Deelâchel’affaire,àcontrecœur.
–D’accord.Tamèreestpresqueprête,situasbesoind’uncoupdemain.
Puisellesuggère:
– Eh, peut-être que tu devrais faire poireauter l’autre abruti ? Ses couilles pourraient devenir
bleues…
–Aurevoir,Delores,ditKateenfermantlaportedesachambre.
Unefoisqu’onaentendulaportedeDeloresserefermer,Katefermelanôtreàcléetsetourne
versmoi.
–Ellesedoutedequelquechose.Jevaisdevoirm’assurerqu’elleestoccupéeavecautrechose
avantdepouvoirtefairesortir.Tuseraspeut-êtrecoincéiciunmoment.
–Oh…mince…commentvais-jebienpouvoirm’occuper?dis-jeensouriant.
Katesetourneets’avanceverslefauteuiloublié.Lasoiedesarobevolettequandelleavance,
laissantapercevoirsonculincroyable.
–Toi,tuvast’occuperenfeuilletantMariéemagazine,pendantquemoi,jevaism’habiller.On
nepeutpastousavoirl’airprésentablesencinqminuteschrono.
Jehausselesépaules.
–Sept,sijedoismeraser.
–Quoiqu’ilensoit,jen’aipasletempsdem’amuser,mêmepourunpetitcouprapide.
Jem’avancesurelle.
– Euh, pardonne-moi mais, premièrement, on a toujours le temps de s’amuser ; et,
deuxièmement,çadépenddetadéfinitionde«rapide».Selonmoi,çadépenddutempsqu’ilmefaut
pourtefairecriermonnom.Nosexpériencesmontrentquejepeuxyarriverextrêmementvite.
Pour la première fois, je remarque les sous-vêtements en dentelle Implicite posés sur la
commode.Unbustierblancetunstringassorti.Jelesdésigneavecmatête.
Pasdejarretières?
Jesuissuperfandelingerie;sivouspensezenmettre,croyez-moi,lesjarretièressonttoujours
unatoutdechoix.
Katedétachesescheveuxetsecouelentementlatête.Desmèchesfoncéesruissellent,luidonnant
un air sauvage et excitant, accentuant ses beaux yeux sombres, son nez adorable et ses lèvres
magnifiques.
–Pasdejarretières,répond-elle.Tucomprendraspourquoiquandtuverrasmarobe.
Elles’arrêtelà,l’airpaniquée.Elleregardeendirectionduplacard.
–T’aspasregardémarobe,aumoins?
JesuisencoredistraitparlescheveuxsauvagesdeKate.Jem’imaginepasserlamaindansses
ondulations, enrouler des mèches autour de mes doigts, puis les lui tirer alors que je suis
profondémentenelle.
C’estpourçaquemavoixn’estpastrèsconvaincantequandjeluiréponds:
–Non,jen’aipasregardé.
Kateremuesonindex,commeuneprofquigrondeunélève.
–Dis-moilavérité,Drew.
–Attends,maist’ascruquej’avaisdixans?
–D’unpointdevueémotionnel?Parfois,oui.Maisc’estpaslesujet.Est-cequet’asregardéma
robe?
Jepassemamainautourdesatailleetnousrapproche,poitrinecontrepoitrine.
–Nonchérie,jen’aipasregardétarobe.
Katesedétenddansmesbras,jouantaveclecoldemontee-shirt,etelleexplique:
–Jesuiscontentequetun’aiespasregardé.Parcequejeveuxquetusoissurpris.Tuvaspéterun
plombquandtumeverrasdedans.Ceseratanouvellerobepréférée.
Jel’embrassesurlefrontpuisdescendssursatempe,sursajoue.
–Marobepréféréeseratoujours…cellequiestparterre.
Jemordillesalèvreinférieureetmesmainscaressentlasoiesursesépaules.
–Commecelle-ci.
Katebaisselesbras,mepermettantdel’enleverentièrement,lalaissanttomberàsespieds.
–Ohoui,c’estvraimentmarobepréférée.
Je prends sa joue dans ma main et l’embrasse pleinement. Profondément. Je ne perds pas de
temps et glisse ma langue contre la sienne, qui rejoint la mienne avec ferveur et m’embrasse
sensuellement.
Entredeuxbaisers,jemurmure:
–Tuasungoûtdechampagne.
Elleritetjem’occupedesonépaule,lamordantpuisl’embrassant.
–C’estlesmimosas.J’enaibuquelques-unsaupetitdéjeuner,etpuisencoreundanslebain.
J’écartesesgenouxavecmajambeetcaresselachairfermedesesfesses,lafaisantmontersur
macuisse.Lafrictionlafaitgeindre.Elletiremescheveux,meforçantàl’embrasserdansunbaiser
augoûtdemimosa.
Jenousdéplacesurlelit.Jelafaisglisserlelongdemajambeetladéposeaumilieudesdraps
froissés.Puisj’enlèvemontee-shirtetmonshortetjetteletoutparterre.
Ma queue, aussi enthousiaste que d’habitude, est dure et bien dressée. Kate s’appuie sur ses
coudes,medévorantduregard.Sesjouessontroséesdedésir,seslèvresentrouvertes,etsescuisses
sefrottentl’unecontrel’autreavecanticipation.Putain,elleestcanon.Toutenseléchantleslèvres,
elleposesonregardsurmabiteetattendquejefasseleprochainpas.
Et je pense à quel point ce serait excitant de voir Kate se toucher. Peut-être que ça l’aidera de
voir comment je fais d’abord ? Je prends ma bite dans ma main et la caresse de bas en haut. Kate
regardechacundemesgestes,hypnotisée.Aprèsquelquessecondes,jeluidis:
– Tu sais, je n’ai jamais vraiment aimé le champagne. Mais peut-être que je le buvais dans le
mauvaisverre.Ondevraittestercettethéorie.
JeprendsleverredeKatedelatabledenuitetm’assoisàcôtéd’ellesurlelit.Elletendlamain
pourremplacerlamienne,memaniantdefaçonexperte,caressantmonglandavecsonpouce.
Etjenepeuxpasm’empêcherdegémir.
Jelèveleverreau-dessusd’elle,l’inclinelentementetverseleliquidefroidentresesseins.Elle
halèteetsamainseresserresurmaqueue…c’estincroyable.
Puisjemepencheenavant,lapantlemélangedechampagneetdejus.Jelècheleliquideentre
sesseins,labasesoupledesapoitrineparfaite,léchantchaquegouttedechampagneetdeKate.C’est
uncocktailenivrant.
–Mmmm…C’estbon.
Et,mêmesij’adorecequ’elleestentraindefaire,jeprendslespoignetsdeKateetlesfixeaudessus de sa tête, la laissant allongée sur le dos. Agenouillé sur le lit, je me penche et verse de
nouveauunpeudemimosasursestétons,etjesucefort,unseinaprèsl’autre.
Ellesetortillesurlelitetgémit;unsondésespéréetquémandeurquim’exciteencoreplus.
Quelquesgouttesdeplussursonventre.Katesecontracteparréflexe,maisellesedétendune
nouvellefoisquandmabouchechaudesurvolesapeau,ensuivantlechemintracéparleliquide.
Ses gémissements se transforment en petits cris quand je lèche et suce son adorable nombril,
puissescuisses.Sespetitscrissontdeplusenplusfortsetlongsquandjemordillelachairdeses
cuisses,merapprochantdeplusenplus.
Kateaimetesterdenouveauxtrucsens’épilant.Aujourd’huiilyaàpeineunticketdemétro,et
l’idéed’yenfouirmatêtemefaitpresquetrembler.
Etjenevaispaslafaireattendreencorelongtemps…
Je tiens le verre au-dessus de ses cuisses écartées et verse ce qui reste du mimosa. Puis je le
couvreavecmabouche,suçantetléchant,lapantchaquegouttecommeunalcooliquequidégusteson
dernierverreavantd’arrêterpourdebon.
Ma tête est légère à cause du goût, du parfum et de la sensation lisse de sa chatte contre ma
langue.JegémiscontresachairetKatecriedeplaisir.
Jemetsdeuxdoigtssursonclitoetappuiefermementdessusenfaisantdespetitscerclesrapides.
LeshanchesdeKatesesoulèventetpoussentinstinctivementalorsqu’elleapprochedel’orgasme,en
rythmeavecmalanguequirentreetressortdesachatte.
Sescuissesserrentmatêteetjetiensfortseshanches,lasoulevantdansmabouche.Elleseraidit
alorsqu’underniergémissementsaccadééchappedeseslèvres.
Puisellesefaitmolledansmesmains,épuiséeetsatisfaite.
Etçam’étonneencore.Cesentimentdegratificationquej’aiàchaquefoisquejelalècheetla
faisjouircommeça.
Mais,aussiheureuxquejesoisdel’avoirfaitjouir,mondésiràmoimesupplie,m’encourage
commelafoulelorsd’unmatchdefoot.
Allez.Go,go,go!
JemeredressesurlesgenouxetpasselesbrassouslesmolletsdeKate,enécartantsesjambes.
Puisjem’enfonceentièrementenelleenunepousséepuissante.
Il n’y a rien de mieux que ça. Rien sur cette Terre qui soit aussi parfait. Cette première
pénétration,quandmabiteestenveloppéeparlachattechaude,mouilléeetserréedeKate;l’extase
estsiintensequec’enestpresquedouloureux.
Ma tête se penche en arrière et je savoure la sensation. Puis je recule mes hanches, glissant
contresonétreinte,etlapénètredenouveau.
Me servant de ses jambes comme contrepoids, je la baise fort, mais lentement. Quand je suis
enfouienellejusqu’aubout,jebalancemeshanchesd’uncôtéàl’autre,frottantmonbassincontre
sonclito,jusqu’àcequ’ellesesoitremisedesonpremierorgasmeetqu’ellesoitenroutepourson
second.
Avecchaquemouvementdemonbassin,Kates’écrie,àboutdesouffle:
Oui!
Drew!
Plusfort!
Leplaisirmetitilleetaugmente,seconcentrantdansmonbas-ventre.EtquandKatesecambreet
seresserreautourdemaqueue,jerentreunedernièrefoisengémissantetenjurant.
À bout de souffle, je m’écroule sur elle, et elle presse ses lèvres contre les miennes, dans un
baiserboucheouverte,haletant.Jetournelatête,respirantfortcontresoncou.
Dansunpetitrire,elledit:
–Wahou.Alorsjet’aivraimentmanquéhiersoir,hein?
Jesouris.
–Commentt’asdeviné?
JeroulesurlecôtéetKateseblottitcontremoi.Quandsoncœurcessedebattreaussivite,elle
râle:
–Maintenantjedoisallerreprendreunbain.Tum’asfaittranspirer.
Jepassemesdoigtsdanssescheveux.
–Jet’aimebienquandt’astranspiré.Tudevraisrestercommeça.
–Jepue,dit-elleenfronçantlenez.
J’appuiematêtecontresoncouetinspiredefaçondramatique.
–Tusenslasueuretlesexe…etmoi.C’estcanon.C’estcentfoismieuxqueChanelN°5.
Pourunmec,ilyaquelquechosedeprimitifconcernantunefemmequiportesonodeur,c’est
unefaçondemarquersonterritoire.Demontrerauxautresconnardsqu’unefemmeestprise.C’est
animal,biensûr,maisçanelerendpasmoinsexcitant.
–C’estdégueulasse.Jevaismedoucher.
–Toutcequ’ilfautpourterendreheureuse,dis-jeenriant.
Etpuis,çamedonneuneraisondelafairetranspirer.Uneautreraison.
Après les cinq minutes de câlins habituelles, Kate lève la tête de mon torse qui lui servait
d’oreilleretm’ordonne:
–Fautquetupartes,Drew.
–Tumefousdéjàdehors?Jemesensutilisé,dis-jeenfronçantlessourcils.
Elleritetjepoursuis.
–J’aicompris.Toutcequit’intéressec’estmoncorps.
Imitantletonquej’avaisemployétoutàl’heure,Katerépond:
–Ben…oui.Maistoncerveauestparfoislégèrementdivertissant.
Jemetsuneclaquesursesfesses.
Splaf.
Ellecouineetbonditdulit,horsdemaportée.
– Habille-toi. Elle me jette mes vêtements à la figure et remet sa robe, allant à la porte sur la
pointedespiedspourvoirsilavoieestlibre.
Quandellerevient,jesuisrhabillé.
Elletendlamain.
–Allez,onyva.Deeestdanssachambre,tupeuxyaller.
Jetiresursamainetelles’écrasesurmoi.
– Je ne veux pas y aller. Je veux souiller le prestige du Plaza Hotel et que tu me chevauches
commeunesirènesalacedanslabaignoire.
Katesecouelatête.
–Non,pasaujourd’hui.Onsevoitdansquelquesheures.
–Ok.Jecomptelesminutes,dis-jeensoupirant,frôlantseslèvresaveclesmiennes.
Katemepince,parcequ’ellesaitquec’estdusarcasme.
–Onsevoitenbas.
–Yaurabeaucoupdegensenbas,commentjesuiscenséteretrouver?
Ellesourit.
– Tu ne pourras pas me rater. Je serai celle à côté de toi devant l’autel. Dans une robe…
argentée.
CHAPITRE2
Lemariage.
L’ultimefrontière.
Stevens’estlancélepremier.Ilnousaunpeuservidecobaye.CommecessingesquelaNASAa
envoyésdansl’espacedanslesannéescinquante,conscientequ’ilsnereviendraientpasenvie.
Etaujourd’hui,c’estMatthewquiselance.
Comment?Vouspensiezquec’étaitmoiquiallaismemarieraujourd’hui?Non,non,non,et
non.J’arriveàpeineàgérermonstatutdepetitami,jenesuispasprêtàaccepterceluidemari.Jene
veuxpasentreprendreplusquejenesuiscapabledegérer.Matthew,enrevanche,estjusteassezfou
pourtentersachance.
Quantàsademandeenmariage,ça,c’estunesacréehistoire.Matthewavaitprévutoutuntruc
superromantique.Ilyavaitmêmeunquartetteprévupourjouerdelamusiqueenarrière-plan.Mais
lemomentvenu?Ilétaittellementnerveuxqu’ils’estmisàhyperventiler.
Etpuisilesttombédanslespommes.
Ensefracassantlecrânesurlatabledanssachute.
Deloresapaniqué;Katem’aditqu’ellen’aimaitpasbeaucouplavuedusang.Elleaappeléle
SAMU, et, même si Matthew a répété cent fois qu’il allait bien, elle l’a obligé à monter dans
l’ambulancepouralleràl’hôpital.
Etc’estlàqueçadevientintéressant.
Parcequeleshôpitauxdoiventrespectercertainsprotocoles.L’undecesprotocolesestqueles
patients doivent porter des blouses. Alors, lorsqu’ils ont emmené Matthew et son bandage
ensanglanté, ils ont commencé à lui découper les vêtements. Ils ont mis toutes ses affaires dans un
grand sac en plastique ; y compris la bague à deux cent mille dollars qu’il avait achetée pour
l’occasion.
L’idéedeperdrecettebaguearemisMatthewsurpiedentroissecondes.Alorsilestdescendudu
brancard,aprislabagueetatraversélesurgencespours’agenouilleretdemanderDeeenmariage.
Etc’estainsiqueças’estpassé.
Aumilieudesurgences,leculàl’air.
Naturellement,Deloresaditoui.EtdeuxjoursplustardonpartaittouslesquatreàLasVegasen
jetprivé.
Dingues?Complètement.Maisçaleurvabien,vousnetrouvezpas?
Bref. Quand on revient à New York et qu’il annonce à ses parents qu’il s’est marié… Je n’ai
jamais vue Estelle Fisher aussi triste et furax. Elle a fondu en larmes en disant qu’elle avait raté le
mariagedesonfilsunique.
Demoncôtéjemesuissentihypermal,alorsjen’imaginemêmepascommentMatthews’est
senti.Defairepleurervotremère?C’estlegenredeculpabilitéquivoussuitjusqu’àlatombe.
Frank,étantunhommepeuloquace,asimplementregardésonfilsetadit:
–Occupe-toideça.
Maissesyeuxenontditbeaucoupplus.
–T’aspeut-êtretrenteetunans,maisjetefoutraiunebranléetoutlelongdeParkAvenuesitu
réparespaslasituationillicopresto.
Doncnousyvoilà.
Au grand mariage new-yorkais de Matthew et Delores, offert par Frank et Estelle. Ils n’ont
lésinésurrien.C’estcequisefaitdemieuxdanslatrèshautesociéténew-yorkaise.C’estcenséêtre
élégantetclasse,etçal’est.
SauflarobedeDelores,biensûr.VousavezvuleclipLikeaVirgindeMadonna?
Parfait.AlorsvoussavezàquoiressembleDelores.
***
Lescocktailssontassurémentlameilleurepartied’unmariage.Sanscompterlajarretière,bien
sûr. J’ai toujours été très doué pour attraper la jarretière, et il n’y a pas de meilleur moyen pour
apprendreàconnaîtreunenanaquedemettresamainsoussarobeetdevoirjusqu’oùvouspouvez
monter…
Maisçac’étaitavant.Maintenantc’esttellementmieux.
Parcequej’ailameuflapluscanondelasalleassiseàcôtédemoi,etquejepeuxmettrema
mainsoussarobeautantquejeveux.
MaintenantqueKateportesarobe,jecomprendspourquoiellem’aditquelesjarretièresétaient
impossibles.Elleestargentéeetcourte.Jeveuxdire,minuscule.Etsansbretelles.Àchaquefoisque
jelaregarde,jenepeuxpasm’empêcherdepenseràquelpointceseraitfaciledelaluienleveretde
découvrirsonbustierImplicite.Etseschaussures?Vousvoussouvenezdemonobsessionpourles
chaussures,non?Lestalonssonttrèshauts,leschaussuresontpleindelanières,ellessontouvertes
et…
Amelia Warren, la mère de Delores, se lève de table. Elle est mince avec des cheveux blond
vénitien jusqu’aux épaules, coiffés façon années quatre-vingt. Et, comme sa fille, elle est folle. Et
quandjedis«folle»,jeveuxvraimentdireFOLLE.
Pourl’anniversairedeKate,Amelialuiaenvoyéuncollierénorme,etlourd,avecdescristaux
desgrottesduPérigord,parcequ’ellepensequeçavalaprotégerdelapollutioncitadine.
C’estdommagequelesloispourinternerquelqu’undeforcesoientdevenuesaussistrictesdans
cepays.
Oh,etAmelianem’aimepasdutout.Jenesaispaspourquoi.Jenel’airencontréqu’unefois
avantaujourd’hui,etonn’apaséchangéplusdecinqmots.Jemedemandesilesregardsassassins
qu’ellemelanceontquelquechoseàvoiravecsonneveu.
–Oh,regarde!Billyestlà!Ilaréussiàvenir!
Enparlantduloup…Onluivoitlaqueue.Jejetteunœilverslaporteet,effectivement,lelècheculadébarqué.
Eh bien oui, je le déteste toujours. Pour moi il est comme un herpès génital. Il ne disparaît
jamaisvraiment.
IlvitàLosAngelesdepuishuitmois,et,àmongranddam,Kateetluiseparlenttoujours.Elle
ditqu’ilssontjusteamis(répétezaprèsmoi)maisjen’ycroispas.Enfin,biensûr,pourKate,c’estun
ami.Çajeveuxbienlecroire.Maispourunmec?Jamais.
La carte « ami » date de la nuit des temps. Un peu comme « je pense qu’il est gai ». Il attend
simplement que je fasse de la merde, et là, Kate ira pleurer dans ses bras. Et quand elle sera
vulnérableetfaible,ilenfoncerasalanguedanssagorge.
Maisçan’arriverapas.Entoutcaspastantquejemontelagarde.
Il vient vers notre table et Kate va vers lui. Ils se prennent dans les bras pendant que moi je
grincedesdents.
–Salut,Katie.
–Salut,Billy.
Veuillezm’excuserpendantquejeravalemonvomi.
–Dee-Deevaêtretellementheureusedetevoir.Jecroyaisquet’avaisunconcert?
Sonsourireestarrogant.Mielleux.Commeceluid’unvendeurdevoituresd’occasion.
–J’aidemandéàmonagentdedéplacerdeuxoutroistrucs.
PuisilregardeKatedelatêteauxpieds.
Etj’aisimultanémentenviedecouvrirKateaveclanappeetd’arracherlesyeuxdeBillyavec
unepetitecuillère.
–Tuescanon.
Ellepenchelatêtesurlecôtéensouriant.
–Oooh.Tuesadorable.T’esbeaugossetoiaussi.
Elleacceptevraimentcesconneries?Sérieusement?
Jemeraclelagorgeetmelèvederrièreelle.
–Warren.
–Evans.
Nosregardssedéfient;commeunlionetunehyène,etKateestlagazellequ’onveuttousles
deuxmanger.
C’estàcemoment-làquemamèrearrive.
– Kate, pourrais-tu être un amour et m’aider à trouver ta mère ? Le photographe voudrait
prendrequelquesphotosdefamilledehorsavantqu’ilnefassenuit.
LesyeuxsombresdeKateontl’airinquiets.Ellenousregardetouràtournerveusement.
–Euh…biensûr,Anne.Pasdeproblème.
–Mercimachérie.
Katenousregardetouslesdeuxavecinsistance.
–Jereviens.
Et,quandellesetournepourpartir,elles’arrêteàmonoreilleetmurmure:
–Soissage,Drew.
–C’estpascequetudisaiscematin,dis-jeensouriant.
Sonsourireestpincéetsonregardsemblem’avertir.
–C’estcequejeveuxmaintenant.
–Jesuistoujourssage,chérie,dis-jeenremettantunemèchederrièresonoreille.
Elles’enva,melaissantseulavecmonennemijuré.Çavaêtreintéressant.
Ilmettoutdesuitelespiedsdansleplat.
– Donc… j’ai laissé quelques messages sur le répondeur de Kate la semaine dernière.
Apparemmentellenelesajamaiseus.
Sontonestaccusateur.Àjustetitre.
–Peut-êtrequ’ellenevoulaitpasteparler.
Sonrireestnasal,commeuncochon.
–Oupeut-êtrequetulesassupprimés.
Jefaisunpasenavant,l’obligeantàreculer.
–Peut-êtrequetunedevraispasappelerchezmoi.
–J’aiappelépourparleràKate.
–Ouais.Kate,quivitdansmonappartement.
–Tun’aspasledroitdeluidireàquiellepeutparler.Tuteprendspourqui?
– Son mec. Ce qui veut dire que si, je peux. Et j’ai décidé que toi t’avais plus le droit de lui
parler.
–TusaisquoiEvans?T’estransparentetjevoisclairdanstonpetitjeu.T’asl’airarrogantet
sûrdetoi,maisaufond?Tutechiesdessus.Parcequetusaisquec’estjusteunequestiondetemps
avantqueKatetelargue.
– Je suis désolé, je comprends pas quand tu parles comme une meuf, dis-je en fronçant les
sourcils,feignantdenepascomprendre.Qu’est-cequec’estcensévouloirdireaujuste?
Ils’avanceversmoi,onestnezànez,commedesboxeursavantquelecombatnecommence.
–Çaveutdire,connard,quet’eslerebond.T’esladistraction.Katevas’amuseravectoi,etpuis
ellepasseraàdesprospectslongterme.
–Quoi,commetoi?dis-jeenriant.
–C’estvraiquelecôtérockstarjoueenmafaveur,tunetrouvespas?
Katem’aditqu’ilavaitsignéuncontratavecunemaisondedisquesilyaquelquesmois.Maisje
mefousdunombrededisquesqu’ilvend,ceseratoujoursunloseràmesyeux.Celadit,c’estvrai
qu’ilmarqueunpointavecsonhistoirederockstar.C’estunbonatout.Desmecsaveclatroncheetla
dégainedeMickJaggeroudeStevenTylerauraientzérochancedetirerleurcoups’ilsn’étaientpas
desrockstars.Etçafaitdesdécenniesqu’ilsonttellementdechattesqu’ilsnesaventpasquoienfaire.
–Maisnon,jeneparlaispasdemoi,dit-il.Kateetmoic’estdupassé.Maisçaneveutpasdire
qu’ellevaresteravectoi.Tulaconnaisdepuiscombiendetemps,Evans?Huitmois?Jesuissorti
avec elle pendant onze ans et j’étais son ami pendant neuf ans avant ça. Je crois que je suis plus
qualifiépoursavoircequeKateferaoupas.
J’avoue,ça,c’étaitduràencaisser.C’estl’unedesraisonspourlesquellesjedétestequeKatelui
parleencore.Parcequ’ill’avaitavantmoi.Jeparlepasdesexe;çajepourraislesupporter.Jeparle
dufaitqu’ellel’aaiméetqu’ilsontfaillisemarier.Etdonc,quoiquejefasse,mêmesientreKateet
moic’estsuper,jeneseraijamaislepremiermecdontelleaétéamoureuse.Etça,çacraint.Arriver
secondc’estjusteêtrelepremierperdant.
Maisjemangeraismalangueplutôtqued’avouerçaàceconnard.
–T’asaucuneidéedecequeturacontes.JeconnaisKate,etje…
Ilm’interromptenmemettantuncoupd’épaule.
– Tu sais ce que Kate te laisse savoir. Moi j’étais au premier rang pour tous les moments
importantsdesavie,connard.Vingtansdesouvenirsceseratoujoursplussignifiantquecequetoi
tu…
Sans vouloir jouer au plus fort… C’est tout ce que j’arrive à supporter et… bon ben vous
imaginezlasuite.
Jeprendsdureculetluicolleuncoupdepoingdanslamâchoire.DignedeHulk.Etjemesens
génial.J’auraisdûfaireçayahuitmois.
Warrentitubeenarrière.Jem’attendsàcequ’ilrevienneversmoilespoingslevésetjesuisprêt
à le contrer. Ce à quoi je ne m’attends pas, en revanche, c’est qu’il me fasse un tacle digne du
quarterbackdesGiantsdeNewYork.
Ontombeenarrière,dégommantlechariotdepâtesaupassage,ettoutlemondenousregarde.
Delasaucenapolitaineexplosepartout,retombantcommedelapluiesurlatêtedesgensinsouciants,
tachant leurs habits de petits éclats de sauce tomate. On dirait la scène avec le sang de porc dans
Carrie,vousnetrouvezpas?
Alors,laissez-moivousdireque,contrairementauxcroyancespopulaires,cegenredescènene
sepassepascommedanslesfilms.Cesbastons-làsontplanifiéesetmisesenscène.Lesbastonsde
mecs, dans la vraie vie, se passent souvent au sol et impliquent davantage d’insultes et de
grognements,et,detempsentemps,vousapercevezuncoupdepoingouuncoupdepied.
Regardez.
Oncontinueàroulerjusqu’àcequ’onsoitcôteàcôte.Jeletiensàboutdebrasparlecoldesa
chemise.Jeluimetsunjolicrochetdudroitetlefaissaignerenpremier.Ilpousseungrognementet
noustourne,defaçonqu’ilsoitsurmoi.Ilmemetuncrochetdugauchedansl’œil.
Jesecouelatêteetluisouris.
–Masœurfrappeplusfortquetoi,tapette.
Ilcontractesamâchoireetmeplaquefortcontrelesol.
–Sucemabite.
Jeremontelesjambesetluimetsdescoupsdegenoudansledos.
–Çateplairait,hein?Ahnon,c’estvrai,justementtun’aimespasça.Katetailledespipesde
folie,aufait.Tunesaispascequet’asratépendanttoutescesannées,espèced’abruti.
Ouais,jesais…
Jen’enrevienspasdeluiavoirditçanonplus.Devantunesallepleinedegens.Devantsamère.
Et,sijemefieàl’exclamationquiressembleétrangementàlavoixdemacopine,jecroisqu’il
yadeforteschancesquejen’aieplusdroitàunepipependantlerestedemavie.
Bref…C’étaitquandmêmeunesuperréplique,non?
Sanscriergare,l’odeurdecaféembaumel’air.Unesecondeplustard,mesjambesmebrûlent.
Lachaleurestinsupportable,commel’huilebouillantequelesgardesjetaientduhautduchâteaupour
repousserlesenvahisseursauMoyenÂge.
–Aahh!Putain!
Instantanément,Warrenetmoioublionsqu’onétaitentraindesecasserlagueule.Onesttrop
occupésàéviterlejetdeliquidebouillantqu’onnousversedessus.
JeregardeladiaboliqueAmeliaWarrendanslesyeux.ElletientfièrementdeuxcarafesenInox
quiétaientrempliesdecaféilyaquelquesinstants.Etquisontdésormaisvides.
Ellesebaisseetmeprendparl’oreilleavecunemain,prenantWarrenparl’oreilleavecl’autre.
Onestimmobilisés.Immédiatement.AmeliaWarren:chiantelajournée,ninjalanuit.
Elle nous fait sortir de la salle par nos oreilles respectives, un peu comme l’aurait fait sœur
Béatriceàlabelleépoque.Maisonnepartpasensilence.
–Aaaaïe…putain…aïe!
–TanteAmelia,lâche-moi!Jesuismusicien!J’aibesoindemonoreille!
–Arrêtedeteplaindre!Beethovenétaitsourdetils’enesttrèsbiensorti.
Elle nous traîne dans une pièce adjacente. Du coin de l’œil, j’aperçois Kate qui nous suit. Les
brascroisés,ledosbiendroit;c’estpasbonsigne.Elleouvrelaporteetonrentretouslesquatre.
Etons’arrêtetous,net.
Parcequelà,surlatable,setrouventCarol,lamèredeKate,etlepèredeSteven,lebonvieux
George,silencieuxetpassionnéparleschiffres.Etilsbaisentsévère,commedeuxadolescentssurle
siègearrièredeleurcaisselesoird’undrive-in.
Sansdéconner,c’estvrai.
LabouchedeKatetombeouverte.
–Maman?s’exclame-t-elle,incrédule.
Jelèvelessourcils.
–Wahoo,bienjoué,George.
Est-cequejevousaiditquelamèredeKateétaitbonne?Ellel’est.Vraiment.
Ellealacinquantaine,lescheveuxbrun-roux,lesmêmesyeuxqueKate,àpeinequelquesrides,
etunsouriresuperchaleureux.Ellealescourbeshabituellesàsonâge,maiselleesttoujoursfine.Le
meilleurmoyendesavoircommentunefemmevavieillirestderegardersamère.Sijen’étaispas
sûrd’êtrechanceuxavant?Lasecondeoùj’aivuCarolBrooks,j’enétaispersuadé.
CaroletGeorgeseséparentcommes’ilsétaientenfeu,prononçantdesexcusesmaladroitestout
enserhabillant.QuandjevoislesjouesrougesdeCarol,jecomprendsd’oùvientlapropensionde
Kate à rougir quand elle est gênée. George ajuste sa cravate, faisant tout ce qu’il peut pour rester
digne,commes’ilnevenaitpasdesefaireprendreaveclesmainssurlesmichesdeCarol.
Ilhochelatêtedansnotredirection.
–Lesgarçons.Kate.
Jeluifaisunsignedelamain.
Kateparvientenfinàdire:
–Maman,lephotographeabesoindetoi.
Carolal’airsoulagéed’avoiruneexcusepourpartir,etilss’éclipsentrapidementenfermantla
porte derrière eux. Amelia lâche enfin sa poigne de kung-fu et tourne sur ses talons comme un
sergentenpleininterrogatoire.
J’essaiededétendrel’atmosphère.
–Ehben…jenem’attendaispasàça…
Katefroncelessourcils.EtAmeliamemetdescoupsd’indexsurletorse.
– Même si tu n’es pas ma responsabilité, si jamais j’entends encore une fois des choses aussi
dégoûtantessortantdetabouche,jevaisteligotercommeunsanglier,tepincerlenez,etverserdu
liquidevaisselledanstagorgecommeauraitdûlefairetamèreilyadesannées.Tunedirasplus
jamaisdesaletéspareilles.Est-cequejesuisclaire,jeunehomme?
PuissacolèrepasseàWarren.
–Ettoi,nomdeDieu,agiscommeunhommeintelligent!Tucroisquet’estropvieuxpourte
fairepunir?Tuastort,jeunehomme.Jet’aimieuxélevéqueça.
Ilbaisselesyeux.
–Oui.
–Vousdeuxvousallezresteràdesboutsopposésdelasallepourlerestedelasoirée.Sil’un
d’entrevouscauseencoredesproblèmes,jevousfousdehors.
Ellesortdelapièceenpestant,Warrenlasuivantcommeunchiensurlestalonsdesonmaître.
CequimelaisseseulavecKate.
CHAPITRE3
Lesilenceestpesant.Gênant.Katefaitlescentpas,furieuse.Sesmouvementssontsecs.Elles’arrête
finalementdevantmoi.
–Jenesaismêmepasquoidire.
–C’estluiquiacommencé,dis-jeenremuant,malàl’aise.
–T’essérieux,là?dit-elleenplissantlesyeux.
–Plusoumoins,jerépondsaprèsyavoirréfléchiuneminute.
Katesecouelatête;sonregardchocolatestblessé.
–Est-cequemessentimentscomptentaussipeupourtoi,Drew?
–Allez,Kate,nefaispasça,dis-jesuruntonrâleur.
–Fairequoi?
–Transformertoutçaendisputesurlefaitquejeneterespectepasouquejenefaispasassez
attentionàtoi.Cen’estvraimentpassicompliquéqueça.Jeledéteste.Jedétestelefaitqu’ilsoitlà.Je
détestelefaitquetuluiparles,putain.
Ellecroiselesbras.
–Onadéjàparlédeça.Billyétaitmonamilongtempsavantquetoietmoisoyonsensemble.On
agrandiensemble.Commetoi,MatthewetSteven.Tusaiscommentc’est.
Je le sais. Il n’y a rien de plus important sur Terre qu’un vieil ami. Quelqu’un qui vous
comprend,quisaitquivousêtes,quisaitpourquoivousfaitescequevousfaites.Sansavoirbesoin
d’explications.
–MatthewetStevennem’ontjamaisvuàpoil.Etsijamaisjemetrompe,jenepensepasqu’ils
auraientapprécié.
–Lamoitiédelavillet’avuàpoil,Drew.
–Desfemmesdontjeneconnaismêmepaslenometquineveulentriendirepourmoi.
–Desfemmesqu’oncroiseàchaquefoisqu’onvaquelquepart!
–Maisçajen’ypeuxrien!dis-jeenmontantd’unton.
–Jenet’aijamaisditlecontraire!répond-elle,parlantplusfortquemoi.
–Alorspourquoit’enparles?
Jesensquelaconversationprenddel’ampleur,delavitesse,commeunetornadesurlepointde
toucher le sol. Je passe ma main dans mes cheveux et m’oblige à baisser d’un ton. Non pas à être
calme,maisraisonnable.
–Etsijetedisaisquec’étaitluioumoi;quetunepouvaispasnousgardertouslesdeuxdansta
vie.Tudiraisquoi?
–Tu…Tumeposesunultimatum,là?dit-elleenbégayant.
–Non.C’esthypothétique.Sijeteledemandais,tuchoisiraisqui?
Sesyeuxregardentdanslevide.Elleréfléchit.Lefaitqu’elleaitbesoind’yréfléchirmegêne
plusquejenepeuxl’exprimer.
Puissesyeuxreviennentsurmoi.
–Jetechoisiraistoi.Billyfaitpartiedemonpassé,etjetiensbeaucoupàlui.Maistoit’esmon
avenir.
J’expirebruyamment,soulagé.Maistroptôt,ilsemblerait,carelleajoute:
–Maisjet’envoudrais,Drew.Çameferaitdumal.Çanousferaitdumal.
Jesaisquejedevraisluidirequ’ellen’apasàchoisir.Quelesimplefaitdesavoirqu’elleme
choisiraitmoiestsuffisant.Jedevrais,maisjenelefaispas.
Etunesecondeplustardellefonceverslaporte.
–JedoisalleraiderDelores.
Jelasuis:
–Eh,onn’apasfinideparler!
Samainestsurlapoignéedelaporte.
–Oui,j’enaiconscience,maisjenepeuxpasm’occuperdeça,là.Ok?Juste…Net’approche
pasdeBilly,etonparleraplustard.
Et,enuntourbillondecheveuxbrillants,elleests'enva.
***
Je retourne à la salle de bal principale et m’appuie contre le mur. J’observe les invités
quinquagénaires à moitié soûls dans leurs tenues haute couture qui tentent de danser en ayant l’air
cool.
MasœurAlexandravients’appuyercontrelemuràcôtédemoi.
–C’estunspectacleintéressant.Bienplusquelesderniersmatchsdefoot,tunetrouvespas?
–Pasmaintenant,Alex,dis-je,l’airrenfrogné.
Ellehausselesépaules.
–Ok.Jet’aijustevubaignerdanslamerdeetjemesuisditquejepouvaist’aiderànepaste
noyer.Maissitun’espasintéressé…
Ellelaissel’offreensuspens.
Jusqu’àcequejedirigemonattentionsurelle.
–Quoi?
Ellesoupire.
–C’estnouveaupourtoi,toutça.Alorsjevaistedonnerunconseil.Lesrelationsfonctionnent
seulement quand chacun met les sentiments de l’autre avant les siens. Sans ça ? Les choses ont
tendance à imploser assez vite. Prends Matthew et Delores, par exemple. C’est évident qu’elle ne
t’aimepasbeaucoup,maisellenelaissepascefaitcauserdesproblèmesentreelleetMatt.Tucrois
qu’ilsesentiraitcommentsielleluidisaitqu’ellenevoulaitplusqu’ilteparle?
Jesecouelatête.
–C’estpaslamêmechose.
–Paspourtoi.MaispourKate,c’estexactementlamêmechose.
Mespoingssontserrésparlafrustration.
– Mais alors quoi ? Tu veux dire qu’il faut que j’invite ce mec chez moi pour une soirée
pyjama?Pourqu’onsevernisselesongles?
Ellelèvelesyeuxauciel.
–Non,tun’aspasbesoind’êtresonami.MaistudoisfermertagueuleetaccepterqueKateetlui
lesoient.
Jecroiselesbrasetregardeautourdelasalle,ignorantvolontairementsesconseils.
Ellehausselesépaules.
–Oupas.Ignoretoutcequejedis.Laissetespeursprendreledessus,etignorecomplètement
lessentimentsdeKatesurlesujet.
Ellemetapotel’épaule.
–Tumedirascommentçafinit.
Puiselles’enva.Melaissantlà.Àbouder.Oui,jesais,çacraint…
JescrutelasalleetvoisKatequiparleavecDelores.Elleritd’uneblaguedesonamie.Messes
yeuxnesourientpas.C’estforcé.Unmasque.
Merde.
Etpuisj’aperçoisWarren,assisaubar.Monregardfaitdesva-et-viententrelesdeux.
Puisj’expireprofondémentetj’yvais.Jefaisunsigneaubarman.
–Unwhisky.Double.
Avalersafiertén’apastrèsbongoût.J’aibesoindequelquechosedefortpourl’accompagner.
***
Uneheureplustard,j’aiappristroischosesàproposdeBillyWarren:
1.Ilestpassionnédemusique.
2.Ilaimevraimentbeaucoupsonnouveaupick-up.
3.Ilnetientabsolumentpasl’alcool.
L’imbécile est un poids plume. Ce qui, pour moi, est une bonne chose : un mec bourré est
généralementunmechonnête.
–…dessiègesencuirsurmesureaussidouxqu’unculdebébé…
Bla-bla-bla.Pourl’instantjenel’écoutepasvraiment.C’estleseulmoyenquej’aitrouvépour
éviterdemesoûlerautantquelui.Maisl’échauffementestterminé,maintenant.Autantallerdroitau
but.
–Bon.Écoute,Billy.J’aibesoinquetumediseslavérité.D’hommeàhomme.Tucherchesàte
remettreavecKate,oupas?
Sonvisagesecrispe.
–Non,mec…moietKate…c’esttellementdanslepassé.C’étaitterminébienavantqu’onen
finisse.Unevieillehistoire.
–Vraiment?
–Ouais,mec.Onacommencétropjeunes.Jeveuxdire,jel’aime,jel’aimeraitoujours.Pas…
toutàfaitcommeunesœur,parcequ’onl’afait…
Jen’aitellementpasbesoind’entendreça.
– … mais presque. Elle et Delores, c’est comme mon sanctuaire intérieur. Pendant longtemps
c’étaitnoustroiscontrelerestedumonde,tuvoiscequejeveuxdire?
Jedigèrecetteinformationpendantqu’ilboitunegorgéedebière.
Puisilsepencheenavantetsavoixestbasse,commes’ilallaitmedireunsecret.
– Elle est heureuse, tu sais. Kate. Ces derniers mois, elle m’a vraiment parue heureuse. Plus
qu’ellenel’étaitavecmoi,çac’estclair.Dee-Deepensepareil.
Iltripotel’étiquettesursabouteilledebière.
– Mais tu sais comment c’est, plus tu grimpes haut, plus tu tombes bas, et c’est pas comme si
t’étaislegenreàkifferlesrelationssérieuses.Alorsquandjepenseàquelpointtuvasluifairemal?
Ehbiençamedonneenviedetetireruneballeentrelesyeux.
Alors,ça,jepeuxlerespecter.
Jeluicolleunetapedansledos,peut-êtreplusfortquejenel’avaisprévu.
–TusaisquoiBilly?Lejouroùjeluifaisdumal?Jet’achèteleflingue.
Ses yeux de mec bourré me regardent suspicieusement. Puis il me tend la main, que je serre
fermement.
Pourquoiêtes-voussurpris?Jepeuxêtremature.Parfois.Etpuis,justeparcequej’aidécidéde
nepasluicasserlagueulelaprochainefoisquejelevois,çaneveutpasdirequejevaispassertous
sesmessagesàKate.
Vousm’avezprispourqui,lePèreNoël?
Et,sortiedenullepart,l’adorablepersonneapparaîtàmescôtés,entrenosdeuxtabourets.
–Qu’est-cequisepasse?Qu’est-cequevousfaites?
Jesuissurlepointd’expliquer,maisWarrenmedevance.
–Détends-toiKatie.MoietEvans…onessaiejusted’enterrerlamachettedeguerre.
–Lahache.
–Oui,çaaussi.
Sesyeuxfontdesaller-retourentreluietmoi.Jesouriscalmement.Pourlarassurer.
Ellenesemblepasconvaincue.
–Alors…quoi.Vousdeuxvousvousbattez,vousbuvezquelquesbières,etmaintenantvousêtes
potes?Vousallezpisserensembledanslarue,aussi?
Warrenlèvelamain.
–Onnes’emballepas.C’estpascommesij’allaisleprendredansmesbrasoujoueraubaseball
aveclui.MaissiEvansabesoind’uncoupdemainpoursesuicider?Jesuissonhomme,dit-ilense
frappantletorse.
Jelèvemonverre.
–Biendit.
Ilboitunshotetselève.
–Surcesmots,jevaisallervoircettepetitebombesurlapistededansequim’amatétoutela
soirée.DisàtanteAmeliadenepasm’attendre.Eh,Evans,faisgaffeàtoi.Cettesoiréec’estletrucde
macousine,etonamerdé.Dee-Deenevapaslaisserpasserça.
J’acquiesce.
Mercidemeprévenir.
Aprèsqu’ilestparti,ilyaunmomentdesilence.Katemeregarde.
–Tujouesàquoi,Drew?
J’ail’airsurpris.Innocent.
–Unjeu?Moi?Non,pasdejeu.Je…C’estjustequejet’aimeplusquejeledéteste.C’estassez
simplefinalement.
Ellehochelatêtelentement.Lescoinsdesaboucheesquissentunlégersourire.
–Ettun’auraispaspuavoircettepetiterévélationavantd’annoncermestalentspourlafellation
devantnosfamillesetnosamis?
C’estvraiqueç’auraitprobablementétémieux.
– Ouais, désolé pour ça. J’étais pris dans le moment. Même si c’était la vérité, et rien que la
vérité,queDieumevienneenaide.
Ellericaneetsecouelatête.
–Connard.
Etaveccesparoles,jesaisquejesuispardonné.Jepassemamainautourdesatailleetlatire
entremesjambesenchangeantdesujet.
–Est-cequejet’aiditàquelpointt’étaisbandante,cesoir?
Katesouritetposesesavant-brassurmesépaules.
–Pasdepuisquelquesheures.
–Alorsconsidèrequec’estchosefaite.
Ellesepencheetreposesatêtesurmontorse.
Ettoutvamieux.
–MerciDrew.
Etjesaisqu’elleneparlepasseulementducompliment.Jefrottemonvisagedanssescheveux,
inhalantceparfumquimecaptivetoujoursautant.
–Quandtuveux,Kate.Toutcequetuvoudras.
Par-dessussatête,j’aperçoisWarren.Maissurtout,j’aperçoislafemmequ’ildrague.Etjeme
metsàrire.
Katerelèvelatête.
–Quoi?
JemontreWarrendelatête.
–WarrenparleàChristinaBerman,unecousineéloignéedeMatthew.
–Ettutrouveçadrôleparceque…
–Parcequejusqu’àilyaenvironunan,sabiteétaitplusgrossequelamienne.Christinaétaitun
homme.
Kateécarquillelesyeux.
–Wahou.Onneledevineraitjamais,commeça.
–Ehnon.
Puissesyeuxreviennentsurmoi,l’airpensif.
–Qu’est-cequetuas?jeluidemande.
Sesyeuxsontbrillants.Ilsbrillentdanslesmiens.Pourmoi.
–Rien.Je…Jet’aime,tusais.
Jehausselesépaules.
–Jesuisunmecplutôtaimable.
Ellerit.Ellemetsamainsurmajoue,enlafrappantdoucement.
–Etfrappable.T’esvraimentunmecqu’onaenviedetaperaussi.
–Hmmm.Ondevraitexplorercetteidéedavantage,plustard.
Elle rit de nouveau et m’embrasse tendrement. Puis elle se recule et pointe son pouce en
directiondelapistededanse.
–Tuveuxdanser?
Jesuispresquevexé.
–Sérieusement?TheElectricSlide 1?
Jen’airiencontrelefaitdedanser.Certainsmecsvousdirontquec’estefféminé,maisjenesuis
pas d’accord. Aujourd’hui, danser, c’est presque baiser habillés, au milieu d’une salle remplie de
gens.Etça,çanemeposeaucunproblème.
–Quoi,t’estropcoolpourça?
–Oui,jelesuis.Etd’ailleurs,Stevenalemonopoledesdansesdegroupe.
Jepointemonbeau-frèredudoigt.Ilenflammelapistededanseàlatêtedugroupe,Mackenzieà
sescôtés.
–IlestaussitrèsdouépourlaMacarena.
Kateéclatederire.
***
Quelquesheuresplustard,onesttousdansleparkingprivéensemble.Macravateadisparu,les
trois premiers boutons de ma chemise sont défaits. Je tiens la main de Kate, qui est perdue dans le
bras de ma veste de smoking qu’elle a mise comme une ado après son bal de promo. Steven porte
Mackenzie, profondément endormie, pendant qu’Alexandra ajuste sa robe d’une main et tient ses
chaussures dans l’autre. Matthew et Delores sont déjà dehors pour dire au revoir aux invités sur le
départ.
Lorsqu’il nous voit, Matthew vient vers nous en trottant. Son visage est nerveux, plein de
remords.
–Drew…jesavaispas,mec.Jesuisvraimentdésolé.
–Dequoituparles?
Il se frotte la nuque et ses yeux se dirigent vers ma voiture, garée quelques mètres plus loin,
éclairéeparlalumièreduparking.
Etc’estlàquejelevois.C’estlàquejevoislesmotsquiontétégravéssurlecapot.
GRANDISUNPEU
–Nonnonnon,nonnon,non…
Jetitubeenavantettombeàgenouxauxpiedsdemonbébé.Jefrottelesmots,essayantd’effacer
lesgravuresavecmamain.Puisjecriepar-dessusmonépauleendirectiondeDelores.
–T’esunmonstresanscœur!Commentt’aspu?
Jeregardedenouveaumavoitureetmurmure:
–Çavaaller.Jet’amèneraiaumeilleurgaragedelaville.Ceseracommesiriennes’étaitpassé.
Personneneverratescicatrices.
Auniveauau-dessusdunôtre,j’entendslecrideBillyWarren,etjesaisqueDeloresaeuson
nouveaupick-upaussi.
Jecomprendstadouleur,l'Imbécile.
L’airderien,Deloresvientversnous.Ellemeregarde,avecunairmoqueur,samaingantéede
dentellesurlahanche.
–Recommence,etjelegraveraisurtonfront.
Puisellesourit,heureuse.
–Bonnenuittoutlemonde.Mercid’avoirétélàpourleplusbeaujourdenotrevie.
Etelledisparaîtdansl’ombre.
J’aipitiépourl’angegardiendeMatthew.Ilvadevoirfairedesheuressup’.
Parcequejesuissûretcertainquemonmeilleuramivientd’épouserundémon.
1.Dansecountrytrèspopulairequisedanseengroupe.
[THEBITCHSTIKESBACK]
LAREVANCHE
DELAGARCE
LAREVANCHEDELAGARCE
Les hommes adorent la saga Star Wars. Pas tout à fait de la même façon que les femmes aiment
Titanic(d’ailleursjepleureàchaquefoisquejeregardecefilm),carpourleshommes,Star Wars
n’estpasqu’undivertissement.
Ilsycroientdurcommefer.
C’estleurmoded’emploi.Leurbible.Apparemment,touteslesgrandesquestionsdelaviesont
abordéesdanslesfilmsdeGeorgeLucas.Danslestroispremiersentoutcas.D’aprèsDrew,lestrois
derniers«craignentgrave».
Là,onestentrainderegarderL’Empirecontre-attaque.
Drewetmoihabitonsensembledepuisunpeuplusd’unmois.Maisj’ail’impressionqueçafait
plus longtemps que ça. Vous savez, quand vous vous faites faire des mèches, et qu’après à peine
quelquesheures,vousnevoussouvenezpluscommentétaientvoscheveuxavant?Vousavezoublié
qu’ilyaquelquesjours,voscheveuxétaientternesetsanséclat.Ehbienc’estunpeucommeça.
Nous voilà, assis par terre, douillettement nichés dans une pile de coussins et de couvertures,
dévorant un bol de pop-corn tandis que Han Solo est sur le point d’être réduit en poussière. Ah, et
Mackenzieestlàaussi.AlexandraetStevennousontdemandédelagardercetaprès-midi.
–Jenecomprendspas.
LeregarddeDrewquittelentementl’écranplasma.
–Qu’est-cequetunecomprendspas?
Jemeredressepourexpliquer.
–Lemecestsurlepointdemourir,etlafemmequ’ilaimedepuistoujoursluiditqu’ellel’aime
aussi,etilrépond«jesais»?Maisc’estquoicetteréplique?
Drewal’airprofondémentchoqué.
–Euh…lameilleurerépliquedetoutel’histoireducinéma?
–Maispourquoiilluirépondpasqu’ill’aimeaussi?
Drewseredresseetm’accordetoutesonattention.Préparez-vousàentendrelaplusfinelogique
masculine:unevraietorture.
–Parcequec’estHanSolo!C’estlemeclepluscooldelagalaxie!Ilapasbesoindeluidire
qu’ill’aime;regardetoutcequ’ilafaitpourelle.Elledevraitdéjàlesavoir.
Çac’estclassique.JesecouematêteetbaisselesyeuxversMackenzie,assiseentrenousdeux.
–Lejouroùtutomberasamoureuse?ChoisisunmeccommeLuke.
Drewestvexé.
–Non.Absolumentpas…
–Ilestgentil.Courageux,maissensible.
–Jusqu’auRetourduJedi,Luken’estqu’unpetitpleurnicheursanscouilles.
MackenzieattrapesacalculatriceetajoutecettedernièrevulgaritéàlanotedeDrew.Ah,vous
n’aviezpasvulebocalàgrosmotspleinàcraquerposésurlatablebasse?J’aiditàDrewqu’ilferait
mieux de lui acheter une Ferrari sans plus attendre. D’ici à ce qu’elle ait l’âge de la conduire, son
aditiondevraitéquivaloirleprixd’uneaussibellevoiture.
–Situdécidesdetemarier,Mackenzie,unjour,épouseunmeccommeHan.
Les yeux de Mackenzie font des aller-retour entre Drew et moi, comme si elle regardait un
matchàWimbledon.
–Ilestégoïsteetégocentrique.Ilesttoujoursentraindecouriraprèsunvaisseauspatial!
–Maisc’estleFauconMillenium!interromptDrew,maisjeneprendspasnotedesaremarque.
–Etc’estclairementunplay-boy!UndonJuan.PourquoituvoudraisqueMackenziesorteavec
unmeccommeça?
–Nonetnon:rectification.C’étaitundonJuan.Jusqu’àcequ’ilrencontreLeia.Ellel’achangé.
EtMackenzie,commeLeia,seraintelligente,forte,etpuissante.LespleurnichardscommeLuke,elle
lesmangerapoursonpetitdéjeuner.Enrevanche,Hanpourraresteràsonniveauetlasatisfaire.
Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres ; ce sourire qui me donne des frissons. Puis il
ajoute:
–Commenous.
Jeluisouris,l’airenjouée.
–Maisjenesuisjamaissatisfaite.Jeveuxtoujoursplus.
LavoixdeDrewdevientgrave.
–Alorsjevaisdevoirredoublerd’efforts.
Etsoudainonestenpleinedrague.Ilvafalloirvousyhabituer,çaarrivesouvent.Nosregards
secroisentetnesequittentplus,nosbouchess’approchentl’unedel’autre.Nevousenfaitespaspour
Mackenzie,elleyesthabituéeelleaussi.
Drew est pour les démonstrations publiques d’affection. Parce que, quand il s’agit d’affection
(de tout, d’ailleurs), il est aussi impatient qu’un enfant le jour de Noël. Et donc, s’il a envie de me
toucheroudem’embrasser?Illefait.Etilsefichequ’onnesoitpasseuls.
Ça peut être hyper excitant comme ça peut être incroyablement frustrant, en fonction des
circonstances.Mais,avantquenoslèvresneserencontrent,letéléphonesonne.Etlapetitetêtetoute
blondedeMackenzieapparaîtentrelesnôtres.
–J’yvais!
Alexandranousaditqu’encemomentelleadoraitrépondreautéléphone.
–RésidenceEvans-Brooks?
Çasonnebien,vousnetrouvezpas?
Elleécouteuninstant,puiselleregardeDrew.
–TontonDrew,c’estleportier.Ilditquet’asreçuuncolis.
–Dis-luidesignerpourmoietquejedescendrailechercherplustard.
Mackenzies’exécute,puiselleécoutedenouveauetajoute:
–Ilditquec’estpérimable.
Drewfroncelessourcils,sedemandantdequoiilpeuts’agir.
–D’accord,dis-luidelefairemonter.
Ilmetlefilmsurpause.Avantdeselever,ilposeunbaisersurmamainetmelanceunregard
mepromettantquecen’estpasfini.C’estlapremièrefoisquenoussommeshabillésunweek-end.Et,
bienquej’adoreMackenzie,jementiraissijedisaisqu’ilnemetardaitpasqu’ellepartepourqu’on
reprennenosactivitésclasséesX.Oui.MonprénomestbienKate,etj’airécemmentrejointleclub
desaccrocsausexe.
Maissérieusement.Vousl’avezvu.Vousnepouvezpasvraimentm’envouloir,si?
Drewouvrelaporte,etunhommeenuniformeluitendunpapieràsigneravantdepoussersur
leparquetungrandcartondontledessusesttroué.Drewsigne,regardelecartonetluimetuncoup
depied.
–Yaquoidans…
Avantqu’ilpuissefinirsaphrase,unechoralefaitirruption.
Unechoraledemiaulements.
Mackenzieestbouchebéeuninstant,puisellecourtverslecarton.
–Ondiraitdeschatons!
Elleenlèvelecouvercle.
–Oui!C’estuncartonpleindechatons!
MonDieu.Jemelèveetjeregardededans.Huitchatons,pourêtreexacte.
Drewregardelelivreurd’unairaccusateur.
–C’estquoicebordel,putain?
–Cesontvoschatonsadoptifs.
–Mesquoi?
MonsieurChatonjetteunœilàsafeuille.
–VousêtesbienDrewEvans?
Ilhochelatête.
–Vousvousêtesinscritpourêtrefamilled’accueilpouranimaux.Voicivoschatonspourles
prochainesquatreàsixsemaines.
Drewsecouedéjàlatête.
–J’aisignépourquedalle.Jedétesteleschats,cesontlesanimauxdecompagniedeSatan.
MonsieurChatontendlafeuilleàDrew.
–C’estpascequeçaditici.
Mackenzieestdéjàentraindecâlineretdecaresserlaboîtedemiaulementspleinedepoils.Je
mecouvrelabouchepourm’empêcherderire.
Vousavezcomprisoupasencore?
–Jevaislatuer.Jevousjurequejeseraienfantuniqued’iciàlafindelajournée!
C’estàcemoment-làquej’éclatevraimentderire.Bruyamment.
–MaisDrew,tut’attendaisàquoi?TuluiasfaitlivrerunedindevivantelejourdeNoël!
–C’étaituncadeau!Alorsquedeschatons,c’estjusteméchant.
DrewrendlafeuilleàMonsieurChaton.
–Reprenez-les.Ilyaeuerreur.Ilsnepeuventpasresterici.
MonsieurChatonal’airdéçu.
–C’estdommage.Sansvous,cesp’titsgarsseronteuthanasiésavantlafindelajournée.
DegrandsyeuxbleusfixentlevisagedeDrew.
–C’estquoi«thanasiés»,oncleDrew?
Drewlaregardependantenvironcinqsecondes.Puisilbaisselatêteensignededéfaite.
–Ehmerde.
JesourisàMackenzie.
–Çaveutdirequeleschatonsvontrestermapuce.
–Youpi!Ellecommenceàlessortirducartonunparun.
MonsieurChatontournelestalons.
–Bonnesfêtes,queDieuvousbénisse!
Drewgrimace.
–Ouaisouais.Bonneputaind’annéeàvous.
Puisilmetuncoupdepieddanslaportepourlafermer.
– Toi, je vais t’appeler Nala, toi tu seras Simba, toi t’es Frifri, et toi Cricri. Et toi, je vais
t’appelerDrewJunior!IlressembleàDrew,tunetrouvespas,tatie?
Ah,oui,jesuisdéjàtatie.C’estpasgénial,ça?
–T’asraison.Ilesttrèsbeauetilal’airintelligentaussi.Tunetrouvespas,Drew?
Ilboudeencore.
–Ouais,fabuleux.Eh,j’aiuneidée.EtsionamenaitDrewJunioretsespotesàlarivièrepour
voirs’ilssaventnager?
J’avancelentementversmonmec.
–Nonchéri,tuneveuxpasfaireça.
JeprofitequeMackenzieestencoreconcentréesurleschatonspourglissermamainsousson
tee-shirtetgriffersesabdos.
Ilm’accordesoudaintoutesonattention.
–Ahnon?
Jechuchote.
–Non.Parcequelefaitquet’aiessauvécespauvreschatonssansdéfenseça…m’excite.
Ilfroncelessourcils.
–Àquelpoint?
Jelèchemeslèvres,etilmeregardefaire.
–Çam’exciteterriblement.Jecroisqu’ilvafalloirquetumerefroidissesavec…desglaçons…
oudelachantilly…
Ilagrippemeshanchesetmetirecontrelui.
–Mmmm.Peut-être…queleschatonsontunavantage,aprèstout.
Jesourisetjehochelatête.Puisnosbouchesserencontrent.Jepassemesbrasautourdesoncou
et mes pieds quittent le sol tandis que Drew me soulève. Sa langue vient de pénétrer ma bouche
lorsqueMackenzies’écrie:
–Tonton!Simbaafaitpipisurletapis!
Drewpousseunlongsoupir.Ilappuiesonfrontcontrelemien.
–JevaisenvoyerlafacturepourlenettoyagedestapisàLaGarce.Non….J’aimieux!Jevais
lesfairechanger.Ça,çaluiferabienmalauxfesses.
Je ne veux pas qu’il se concentre sur cette guerre avec sa sœur. Pas quand il y a tant d’autre
chosesbienplusamusantessurlesquellesilpourraitseconcentrer.
– Lâche l’affaire, Drew. Et quand Mackenzie sera partie, tu pourras t’occuper de mes fesses à
moi.
Ilritetmemordillel’oreille.
–T’asraison.Ceserabienplusamusant.
[THEHONEYMOON’SOVER]
LAFIN
DELALUNE
DEMIEL
LAFINDELALUNEDEMIEL
Les endorphines : de petites molécules qui donnent lieu à un sentiment de bien-être ou d’euphorie
lorsqu’elles sont sécrétées dans le cerveau. Elles sont la raison pour laquelle on se force à aller
souffrir à la salle de muscu. C’est à cause d’elles que l’homme le plus stressé du monde s’endort
aprèsunebonnebaise.Ellessontaussiresponsablesd’unphénomèneconnusouslenomde«lunede
miel».
Vousvoyezdequoijeparle.C’estledébutd’unerelation,quandtoutestencoreroseetmielleux.
Toutlemondesetientàcarreau.Lesmecsnepètentpas,lesfemmesnemangentpas.Oubien,sielles
nepeuventvraimentpasêtreévitées,lespiresmaniesdel’unparaissentàl’autreêtrelachoselaplus
mignonneaumonde.Sonadorablepetitronflement…Sonadorablefaçondeserongerlesongles.
Les humains ne sont pas les seuls à avoir une période de lune de miel. C’est un phénomène
communaumondeanimal.D’ailleurs,sanscela,lesrequinsdisparaîtraient.Voyez-vous,lesrequins
naissent prédateurs. Ils mangent n’importe quoi, y compris leur progéniture. Or, lorsque son petit
naît,lecerveaudelamèreestinondéd’endorphines,lamettantdansunesortedecomaeuphorique.
Celalaisseàbébéunedizainedeminutespourprendresesnageoiresàsoncouets’enalleraussivite
quepossible.
Cars’ilestencorelàquandmamansortdesatranse?C’estlui,leplatderésistance.
Cequinousramèneàl’autrecaractéristiquedelalunedemiel:unjour,elleprendfin.
***
–Eh,Kate?
Noussommessamediaprès-midi.MatthewetStevensontàlamaisonetnoussommesdansle
salonentrainderegarderlematch.
–Kate!
Etilnousfautdesbières.Ouijesais,elleestentraindetravaillerdanslebureau,maisc’estun
matchdesYankees!Etjesuisnew-yorkais,etjel’aitoujoursété:çaveutdirequejen’aimequedeux
équipes.LesYankees,etn’importequelleéquipequiaffrontelesRedSox 1deBoston.
–KAAATE!
Elleapparaîtdansl’encadrementdelaporte,lesbrascroisés.Elleporteunerobed’été:courte
avec un imprimé floral sexy et des boutons devant pour mieux pouvoir l’enlever. Je vénère le
créateurdecetterobe.
Sontonsembleagacé.
–Qu’est-cequ’ilya,Drew?
Jeluifaismonplusbeausourire.
–Eh,chérie…tunousattraperaisquelquesbièresdanslefrigo?
Les animaux n’utilisent pas le langage pour communiquer. Une chienne ne peut pas dire à un
chien:«Prends-moimaintenant,jeveuxavoirteschiots».Aulieudeça,ellesepencheenavantet
lève les fesses en l’air. Si, par malheur, le chien interprète mal ses signaux ? S’il lui saute dessus
avantqu’elleaitlevélesfesses?Ilpourraitbiensefairearracherlescouilles.
Lesfemmesontdestraitscommunsavecleschiennes.QueDieuprotègel’hommequiinterprète
mallessignauxd’unefemme.
Maisnousyreviendronsplustard.
Pour l’instant, lorsque Kate lève un de ses sourcils en me regardant, je sais qu’elle veut des
explications.Jegesticuleendirectiondelatélé.
–Onestsurlepointdebattreunrecord!
Ellesoupire.
–Ok.
Puisellepartendirectiondelacuisine.
Quelques minutes plus tard, elle revient en tenant des bouteilles de bière. Elle en tend une à
Matthew.
–Merci,Kate.
EtuneàSteven.
–Merci.
Etellem’endonneune.J’enboisunegorgée.Etjegrimace.
–Aah,elleestchaudecommedelapisse!Jeluirendslabière.
–Maisjeviensdelasortirdufrigo!
Lesyeuxtoujoursrivéssurl’écrandelatélé,jefaisunmouvementdelamain,luiindiquantde
retourneràlacuisine.
–Ilfautlesprendredufonddufrigo.C’estlàquesontlesplusfraîches.Nooon,allez,abruti!
Sorstatêtedetonculetjoue,bonsang!
Arrêtons-nous un instant. Vous vous souvenez de nos chiens ? Des signaux ? Pendant que je
regardaislatélé,j’enairatéquelques-uns.Voyezdonc:
Steven sourit, sur le point d’éclater de rire. Après toutes les fois où ma sœur l’a puni depuis
qu’ilssontmariés,ilprendunplaisirsadiqueàvoird’autresmecssefaireengueulerparleurnana.Et
puisilyaMatthew.DieusaitquelgenredepunitionsperversesluiainfligéesDelores,carilal’air
particulièrementinquiet.
Kate, de l’autre côté, a les yeux rivés sur ma main comme si c’était un cafard. Qu’elle meurt
d’envied’écraser.Puiselleauneidée.Uneidéeàlafoismerveilleuseethorrible.Sivousregardez
d’assezprès,vousverrezl’ampoules’allumerdanssatête.Ellesouritetquittelapièce.
Moi,j’airatétouscesdétails.
Quelquesminutesplustard,Katerevientd’unpasléger,tenantunseauàglaceremplidebière.
Nonnon,pasdebouteillesdebière.Justedelabière.Elleseplanteàcôtéducanapé,etmoi,lesyeux
toujours sur le match, je tends ma main pour qu’elle me donne ma bière. C’est alors qu’elle
entreprenddesouleverleseauetdeledéverserau-dessusdematête.
Splash.
Jemelèved’unbond,dégoulinant,m’étouffantàmoitié.
–Putain,Kate!
Etellemedemanded’untonmielleux:
–Etlàelleétaitassezfraîchetabière,moncœur?
Jem’essuielevisageavecmamainetladévisage.
–Tuesdevenuefolle?
Ellemedévisageenretour.
–Non.Etjenesuispasnonplustaserveuse!Maisj’espèrequetulestraitesmieuxqueça!
Matthewselève.
–Jevaisalleraubar,chezMcCarthy,etregarderlematchlà-bas.
Stevenattrapesonblouson.
–Jetesuis.
J’essorelebasdemachemise.
–Attendez-moienbas,lesmecs,j’arrivetoutdesuite.
Matthewrit.Etmetapedansledos.
–Oui,biensûrmonpote.Salut,Kate.
–Àplus,Kate.
Elleneleurrépondpas.Elleesttropoccupéeàmefusillerduregard.
Surce,MatthewetStevenprennentleursjambesàleurcou.
QuantàKateetmoi,onsefixel’unl’autreduregard.Ding-ding.Vousavezentendu?Ouep,le
premierroundvientdesonner.
***
Jecommencecalmement.Lorsd’unejouteverbale,ilvauttoujoursmieuxrestercalme.Ilfaut
bienchoisirsesmots.Êtremalin.Maisagressif.
–Qu’est-cequisepasse?
Apparemment,Kateetmoin’avonspaslamêmephilosophie.
–Àtoidemeledire,Drew!Pourquoiest-cequeMatthewetStevenpeuventdires’ilteplaîtet
mercimaisqu’avectoij’aidroitqu’àun…
Elleimitemongestedelamain.
Encoreunefois,jerestecalme.Jedégoulinetoujoursdebière,maisjesuiscalme.
– Tu es en train de me dire que t’as gaspillé de la bonne bière et foutu en l’air mon samedi
après-midiparcequej’aioubliéd’êtrepoli?
–Pourquoitunel’aspasjustedit?
–Ettoi?Pourquoit’aspasjustedit,«EhDrew,unmerciceseraitsympa»?Tuétaisobligée
d’enfairetoutundrame?
Ellecroiselesbrasetfaitsemblantdes’étouffer.
–Tusaistrèsbienquejenesuispasdugenreàfairedesdrames.
Jelèvedeuxdoigtsenl’air.
–Deuxmots,Kate:tailleurChanel.
Vousvousensouvenez,vous,non?Celuiquejeluiaioffertaprèsnotrepremièrebaise?
Sesyeuxseplissent.
–Etalors,quoi?
–Commentça,etalors,quoi?Tuyasmislefeu!dis-jeenlevantlessourcils.
Oui,carelleetDeloresontfaitcommelesclodospourseréchaufferetellesl’ontcramédansla
poubelleenbasdechezKate.
Ellehausselesépaules.
–Et?T’étaisrienpourmoi,etjevoulaism’assurerquetoutcequetum’avaisdonnén’étaitplus
riennonplus.
Etça,messieursdames,c’estexactementoùjevoulaisenvenir.Jesouris,d’unairnarquois.
–Jen’aivraimentplusbesoindedirequoiquecesoit.
Ellelèvelesyeuxauciel.
–Commetuveux.Jen’aipasjetélabièresurtoijusteparcequet’asoubliédediremerci.C’est
pasmongenred’êtrechianteethystériquepourrien.
Maisbiensûr.Parfoisunchatestunchat…etparfois…c’estuncanard.
Ellepoursuit.
–Ilyapleindechosesquim’agacentdepuisquelquetemps.
–Commequoi?
Etjesuisvraimentcurieux.Pourautantquejesache,Kateetmoiavonslarelationparfaite.Et
moi,bienévidemment,jesuislecopainparfait.
–Comme:tunem’aidesjamaisàrangerdanslacuisine.Àchaquefoisqu’onfaitàmanger,tu
disparaisetmoijesuiscoincéeàlaverlavaisselle,àl’essuyer,etàlaranger!
Mavoixdevientunpeuplusforte.Etmontonestunpeudéfensif.
–C’esttoiquicuisinesleplus.Moij’aisupposéquetuvoulaisorganiserlacuisine!Jeneveux
pasfoutreenl’airtonsystème!
C’est en partie vrai. Mais, si je suis tout à fait honnête, je n’ai jamais vu mon vieux faire la
vaisselledetoutesavie.Pasmêmeunecuillèreàcafé.EtSteven,laseulefoisqu’ilavouluaiderLa
Garceàfairelalessive?Ellel’acritiquéetellearâlépendantunesemaineparcequ’ilavaitruinéson
lingedélicat,quoiquecelapuisseêtre.
– En plus tu t’en es jamais plainte. Si tu voulais que je t’aide, pourquoi tu ne me l’as pas
simplementdemandé?
Désormais,elleestentraindehurler.
–Pourquoij’auraisbesoindeteledemander?T’esunadulte,non?Tudevraislesavoir!
Et voilà les enfants, nous y sommes. Voilà l’esprit tordu des femmes. Pour résumer : si vous
n’êtespascapablesdeliredansleurspensées,vousêtesfoutus.
Etpourcequiestducalmedontjefaisaispreuveetdontj’étaissifier?Ehbenc’estfini.
–Ehbenjesavaispas!Putain,tusaisquejevaisfaireuneconnerie,tudisrien,etquandjefais
maconnerie,tum’arracheslesyeux!T’auraisdûmeledire,c’esttout!
Katemepousseenarrière,etmachemisefaitunbruitd’épongequ’onessore.
–Parfait,tuveuxsavoir?Jevaisteledire!
En dépit de ce que je viens de dire, non, je ne veux pas savoir. Aucun mec n’aime qu’on le
critique.Personnen’aimeentendrelalistedesesconneries.Etdonc,commen’importequelmecsur
lepointd’êtreattaqué,jefrappeenpremier.
–Onnepeutpasdirequecesoitunplaisirdevivreavectoitouslesjoursnonplus,tusais.
Kates’arrêtenet.Ellefroncelégèrementlessourcils.
–Çaveutdirequoi,ça?
Honnêtement?Jen’enaiaucuneidée.JenepeuxréagirquededeuxfaçonslorsquejevoisKate
faire quelque chose. Je souris, ou je bande. Je souris, je bande, je souris, je bande, je souris… je
bande.Souvent,lesdeuxenmêmetemps.VousconnaissezlachansonEvery little thing she does is
magic 2?C’estcommeçaavecKate.Riendecequ’ellefaitnem’agace.Maisjenevaispasluidireça
toutdesuite.C’estnotrepremièredispute.
Ilfautàtoutprixquejegagne.Pourmettreenplaceunprécédent.
Alors,legéniequejesuisdéblatèrelapremièrechosequiluivientàl’esprit.
–Tumâchestesstylos.
–Quoi?
C’esttroptardmaintenant,autantcontinuersurmalancée.
– Quand on travaille dans le bureau. Tu mâchouilles ton stylo. Ça me distrait. On dirait un
insectequirongedubois.Tchck,tchck,tchck,tchck.
Elleréfléchitunmoment,puisellehausselesépaules.
–Parfait.Jenemâcheraiplusmesstylos.Maisonneparlepasdemoi,là.Onparledetoi…et…
detonmanquederespectenversmoi.
Hopla. Revenons en arrière. Je suis quelqu’un de très respectueux. Toujours. Même avec mes
«baise-moi-une-fois-et-ne-me-parle-plus-jamais»,j’étaisunparfaitgentleman.
–Dequoituparles?Commentjet’aimanquéderespect?
–Tun’asjamais,pasuneseulefois,changélerouleaudePQ,dit-elled’untonsecetaccusateur.
Attendez,elledéconne,non?Sérieusement.Dites-moiqu’elledéconne.
–Fautquetum’expliquescommentlefaitquejenechangepaslerouleaudePQestunmanque
derespectenverstoi.
Son visage devient blême, comme si elle était choquée que je ne comprenne pas tout de suite
l’absurditédecesmots.
–Ehben,quivalechanger,àtonavis?
–Euh…jenemeposepaslaquestion.
Elleécartelesbras,commesijevenaisdedirelesmotsmagiques.
–Exactement.
Jemepincelenez.Peut-êtrequ’avecunpeudechance,sij’empêchemonsangd’atteindremon
cerveau,jem’évanouiraietj’oublieraicetteconversation.
Ellecontinue.
– T’y penses pas du tout ! Tu te dis simplement, « Oh, Kate va le faire, elle a rien d’autre à
faire»…
Jelèvelamainpourl’interrompre.
–Nonetnon.Jenepensepasçadutout!Sij’aibesoindePQetqu’yena,jem’ensers.Siyena
pas…j’improvise!
Ellegrimace.
–Ça,c’estjustedégoûtant.
Alors c’est comme ça d’être coincé dans des sables mouvants ? Vous luttez, vous vous
débattez…maisvousnefaitesquevousenfoncerdavantage?
–Tusaisquoi?D’accord,parfait.T’asraison.Dorénavant,c’estmoiquichangerailerouleau
dePQ.Problèmeréglé.
Maisapparemment,leproblèmen’estpasréglé.
Ellecroiselesbras.
–Jeneveuxpasavoirraison,Drew.JeneveuxpasquetuchangeslePQjusteparcequejetedis
delefaire.JeveuxquetuveuilleschangerlePQ.
Etlà,jecommenceàrire.Jenepeuxpasm’enempêcher.
–Putain,maispourquoiquelqu’unauraitenviedechangerlerouleaudePQ!
Elleal’airvexée.Vraimentvexée.
–Pourmoi.Pourmoi,Drew!Tusais,ils’avèrequemoij’aimebienfairedeschosespourtoi,
justeparcequejet’aime.Maisseulementsitut’enrendscompte,parcequesitoitutrouvesçajuste…
normal,jemesenshumiliée.Etçanemedonnepasenviedecontinueràfairequoiquecesoitpour
toi!
Seslèvresbougent.Jesaisqu’elleessaiedemedirequelquechose.Maisquoi?Aucuneidée.
–Jenesaismêmepascequeçaveutdire,ça!
Ellepointesonindexversmoi.Etellesautillesurplace.
–Maissi!Tufaisjusteexprèsdenepascomprendrecequejetedispourmerendrefolle!
Non,jevousprometsquenon.Parcequ’àencroirecetteconversation?Ellel’estdéjà.Soudain,
uneidéemevient.
–T’astesrègles?
Sonvisagesefige.Jevousconseilledevouséloignerunpeuparcequejecroisquesatêteva
exploser.
Elleattrapelapremièrechosesurlaquellesesyeuxseposent:uncadreavecunephotodenous,
envacances,ilyadeuxmois.Etellelajetteendirectiondematête.Commeunfrisbee.Heureusement
pourmoi,ellenesaitpasviser.L’étagèrederrièremoin’apasautantdechance.
Crac.
–Pourquoiest-cequ’àchaquefoisqu’unefemmeesténervéelesmecsmettenttoujoursçasurle
comptedesesrègles!
Nonmaissansrire!J’aisupportélespsychosesprémenstruellesd’Alexandraassezlongtemps
pourenreconnaîtrelessymptômes.
–Oh,jenesaispas…peut-êtreparcequed’habitudec’estlasourceduproblème?
C’estàcemoment-làqueKatecommenceàmefrapper.Aveclesdeuxpoings.Commeuneélève
dematernellequisebatpoursoncrayondecouleurpréféré.
–T’es…tellement…un…connard!
Quelque part entre le second et le cinquantième coup, ma bite sort de là où elle s’était cachée
depuis son bain de bière afin de réévaluer la situation. Pour voir s’il y a un moyen de rendre cette
crise…plusàsongoût.
Etjecroisquec’estpossible.Alorsj’attrapelespoignetsdeKateetlaplaquecontrelemur,lui
tenantlesmainsau-dessusdelatête.Coincée.Elleesttellementbelle.
Elletientsatêtehauteetsonregardestenflammé.
–Jetedéteste!
Jeluifaismonplusbeausourireencoin.
–Ça,jel’avaisdeviné.
Elle se tortille et se débat mais ne parvient pas à se libérer. Comme un magnifique poisson
exotiqueprisdansunfilet.
–T’esqu’unconnardinsensible.
Jemepencheverselle,collantnosbassinsl’uncontrel’autre.
–Passympa.Ils’avèrequemabiteestextrêmementsensible.Tuveuxvoir?
Katecomprendcequil’attendetouvrelabouchepourprotester.Cequim’arrange.J’enprofite
pourcouvrirsaboucheaveclamienne.Elleessaiedetournerlatête,maisjeprendssonmentonet
l’enempêche.Cequipermetàsamain,toutjustelibérée,deplongerdansmescheveux.
Pourtirerdessusdetoutessesputainsdeforces.
Jedétachemabouchedelasienne.
–Quellefougue.J’aimequet’essaiesderendreleschosespluscroustillantesentrenous,maistu
sais,c’estvraimentpasnécessaire.
Puisj’attaquesoncou,mordillantetsuçantsapeau,traçantuncheminverssondécolleté.Kate
mefrappel’épaule,maisl’intentionn’yestpas.Cequiveutdirequejegagneduterrain.
–Jesuisencoresuperénervéecontretoi.
–Jen’endoutepas.
Jenichemonnezcontresapeau,inhalantsonparfum.Puisjeprendsuntétondansmabouche,
par-dessus sa robe, et suce fort dessus. Voyez-vous, les tétons de Kate sont un peu comme des
boutons«Play».Quelquesoitsonétatdefatigueousonhumeur,ilsuffitdeprêterunpeud’attention
àsesbadboysetelleestchaudecommelabraise.
Elleplaquesatêtecontrelemur.Puisellegémitettientmatêtepournepasqu’ellebouge.
Touché.
Jesaisissongenouetl’enveloppeautourdemonbassinpournousaligner,puisjefrottemon
bassin contre le sien. Et, en dépit de mes vêtements mouillés, je sais qu’elle est chaude. Vraiment
excitée.
–Connard.
Jericane.
–Tul’asdéjàdit.
Jel’embrassedenouveauetnoslanguess’entremêlentdansunebataillesensuelle.Puisjeglisse
ma main entre nous deux et commence à enlever sa culotte. Elle est humide et lisse. Du velours
mouillé. Lorsque j’insère deux doigts en elle, sa voix change. Elle n’est que souffle saccadé et
gémissements.Pasunetracedecolèredanssavoix.
–MonDieu…Drew…
Puis elle me tire contre elle et me retourne mon baiser de toutes ses forces. Elle me dit, sans
parler,cequejesaisdepuistoujours:l’excitationetlacolèreformentunecombinaisonparfaite.
Jebaissemonshortetsoulèvesadeuxièmejambeautourdemonbassin.Etjelaplaquecontrele
mur.
Mais,quandjesuissurlepointdelapénétrer,Katemetlapaumedesamaincontremonfrontet
mepousseenarrière.
–Attends…non…attends…
Quoi?Attendre?Jedétesteattendre.
–Quoi?
Bienqu’ellepantèle,sespupillessontrondesetsesyeuxnoirs…d’angoisse.
–Ilfautqu’onparledetoutça.Onnepeutpassurpassernosproblèmesenfaisantl’amour.Les
pointsquej’aisoulevéssontvalables,etsionveutqueçamarche,ilfautqu’onrègletoutça.
J’appuiemonfrontcontrelesien.Jeréfléchis.Entoutcas,j’essaiederéfléchir.Avecmabitesi
prèsdubut,jesaistoutjustecommentjem’appelle.
Puistoutdevientclair.EtjeregardeKate.
–Donc,pourrésumer…tuveuxquej’arrêted’êtreunconnard?
Elleréfléchitàcequejeviensdedire.Puisellehochelatête.
–Ouais.Engros,c’estça.
Jehochelatêtemoiaussi.
–J’aicompris.C’esttoutcequ’ilfallaitdire,moncœur.
Puis ces lèvres que j’aime tant s’étirent pour former ce merveilleux sourire qui signifie
«prends-moicontrelemur».
–Alorsd’accord.
Ellemordmalèvreinférieureavantdelongermamâchoireetdedescendrelelongdemoncou.
Puisellemurmure:
–Tuvasraterlematch.
J’enlève complètement sa culotte noire Implicite puis je me débarrasse de ce qu’il reste de sa
robe.
–Jem’enbranle.C’estpourçaqueDieuainventélereplay,non?
Elleritd’untonmoqueur.Puiselleplongesonregarddanslemien.
–Netebranlepas,baise-moi.
Jevousaidéjàditquej’adoraiscettefemme?
Jemedécolled’ellejusteassezlongtempspourenlevermontee-shirttrempé.
–Putain,jet’aime.
Elleritdenouveau.Et,dégainantsameilleureimitationdeHanSolo,ellemedit:
–Jesais.
***
Okay,mesdames.Qu’avez-vousretenudecetexemple?Restezsimples.Nenouscompliquezpas
lavieavecpleindedétails.Çaneferaquenousembrouillerdavantage.
T’esunenculé.
T’esunporc.
Nesoispascommeça.
Lesphrasesci-dessusferontl’affaire.
PourcequiestdeKateetmoi?Onnes’étaitpasencoredisputésdepuisqu’onvivaitensemble.
Uncapàpasser.Vivenous!Finalement,jecroisqueçac’estplutôtbienpassé.D’ailleurs,sitoutes
nosdisputesseterminentainsi?Jenemeplaindraijamais.
Non.Attendez.Jeretirecequej’aidit.Sitoutesnosdisputesseterminentainsi?
Jemeplaindraichaqueminutedechaquejourjusqu’àlafindemesjours.
[WHATADIFFERENCEAYEARMAKES]
UNEANNÉE
PEUTTOUT
CHANGER
UNEANNÉEPEUTTOUTCHANGER
Pourlesfemmes,lesdatessontimportantes.Surtoutencouple.
Biensûrilyalesfêteshabituelles:Noël,laSaint-Valentin,Pâques.Puisilyal’anniversaire,
bienévidemment.Puisilyalejourdelarencontre,lejourdupremierrencart,lejouroùvouslui
avezditquevousl’aimez,lejouroùvousvousêtesfiancés,lejouroùvousvousêtesmariés…
Jepourraiscontinuerlaliste,maisjen’enaivraimentpasenvie.
Parcequevoilà:lesmecsn’enontvraimentrienàfoutre.Lorsqu’onfaitsemblantd’enavoir
quelquechoseàfaire,c’estseulementpouréviterdesefairecrierdessus.Pournous,iln’yaqu’une
datequiméritequ’ons’enrappelle.Unseulmomentquimérited’êtrefêté.
Moi,j’appellecejourlebaisanniversaire.
C’est le jour où vous avez remporté le jackpot. Où le feu d’artifice a été tiré. Où vous avez
marquél’essai.
Oubien,dansmoncas,lejouroùvousavezgagnéàl’Euromillions.
Sérieusement,onrencontredesgenstouslesjours,çafaitpartiedeschosesdelavie.Mais,à
moinsd’êtrelesosiedeBradPitt,vousbaisezpasunenouvellefemmetouslesjours.Donc,pourles
mecs,lapremièrefoisavecunefemmeestunjourdefête.
EtpourmoietKate?Cejour-là,c’estaujourd’hui,lesenfants.C’esténorme.Ilyaunan,mavie
achangéàjamais.Mavieaétébouleversée.
Monlitaussi,d’ailleurs.
C’estpourçaquejesuisdanslacuisine,là.Vousmevoyez?Àsiffloter,couperdesfruits,à
faire des cubes de fromage ? Ça c’est pour plus tard. On va en avoir besoin, il nous faudra de
l’énergie. Parce que, chez moi, il ne suffit pas d’égaler le baisanniversaire. Il faut le surpasser. Et,
étantdonnélabaisedéjàspectaculairedecettenuit-là?Çanevapasêtrefacile.
Maisj’aimelesdéfis.
Je ne veux pas que vous pensiez que les baisanniversaires ne sont qu’une question de baiser
commedesanimaux.Bienquecesoitfabuleux.
Maisnon,c’estsurtoutunetradition.Unequestiondesentiment.
Decadeaux.
Pour le premier anniversaire de mariage, les cadeaux sont censés être en papier, ou un truc
débiledugenre.Moncadeauàmoiestbienmieux.LeslutinsduPèreNoëlpeuventrentrerchezeux.
Katevadevenirfollequandellevalevoir.Salanguevatoucherlesol.Etsaculottevasuivre.
***
Laported’entrées’ouvre.
Lastardelajournéeestarrivée.
Jesuispartiduboulotàmidi,pourtoutpréparer,doncjenel’aipasvuedel’après-midi.J’entre
dans le salon. La voilà, son sac à la main, dans son trench moulant qui met en valeur son corps
délicieux. Ses cheveux sont lâchés et brillants. Des talons aiguilles noirs enferment les orteils que
j’aimetantsucer.
Ellesourit.
Et,commeàchaquefois,j’ensuisestomaqué.
–Bonjourmonamoureux.
–Monamoureuse.
Mielleux,non?Ilyaunepoubelledanslecoinlà-bassivousavezenviedevomir.
Jem’avanceverselle.
–Commentétaittajournée,machérie?
Elleposesonsac,maisn’enlèvepassontrench.
–Elleétait…perturbante.
Jesuissurlepointdeluidemandercequ’elleveutdire,maisellemecoupelaparole.
–C’estquoitoutça?
Ellefaitréférenceauxpétalesderosesetauxbougiesquisontéparpillésdanslapièce.
Ilyadifférentesdéfinitionsdecequiestromantique,selonlestyleetlesgoûtsdechacun.Pour
certains, c’est la musique classique, un massage, ou des draps en soie. Personnellement, je pense
qu’unepipependantunmatchdesYankeesc’estlaperfection.MaisKateestplusgirly,elleaimeles
froufrousetlespaillettes.Lespétalesetlesbougiessontpourelle.
–Desbougies.
Ellegrimace.
–Mercimaisçaj’avaisvu.Jeveuxdire,qu’est-cequ’onfête?
Je lui tourne autour, mes yeux caressant chaque courbe de son corps, lentement, comme le
ferontmesmainsdanspeudetemps.Puisjemepencheverselleetmurmuredanssonoreille:
–Çafaitpartiedelasurprise.Parcequ’aujourd’huiestunjourtrès,trèsspécial.
Ellefrissonne.Maisc’estlebongenredefrissons.Etsavoixsefaitgrave.
–Jesais.Ilyaunanjourpourjour,j’aichamboulétavie.
–Tuaschamboulémavie?
Ellehochelatêteetsesyeuxpétillent.
–Ouais.Sensdessusdessous.
–Ilmesemblequec’estplutôtl’inverse.
Salangueapparaîtentreseslèvres.
–Vousfaiteserreur,MonsieurEvans.
Jem’approcheunpeuplusd’elle.
–Peut-êtreavez-vousbesoinquejevousrafraîchisselamémoire,MademoiselleBrooks.
Ellepenchelatêteenarrière,meregardantdroitdanslesyeux.Ellemedéfie.
–Jecroisquec’estexactementcedontj’aibesoin.
Jepassemamainsursanuqueetlatirecontremoi.Nosbouchesfusionnent.Ilyaunan,jene
comprenais pas l’importance d’un baiser. À l’époque, pour moi, c’était juste une mise en bouche.
Commelesbandes-annoncesqu’onestobligéderegarderlorsqu’onvaaucinéma.
MaisavecKate,lesbaiserssontàeuxseulsunévénementspectaculaire.Songoût.Safaçonde
gémir.Lafaçondontsalangueglissecontrelamienne.Çavousdonneletournis.
Mesmainsvontpourenleversonmanteau,maisellelesprenddanslessiennes.Puisellerecule
unpeu,légèrementessoufflée.
– Attends. Pas encore. Je suis partie du boulot plus tôt aujourd’hui, pour aller acheter quelque
chose.Pourtoi.
–Moiaussij’aiquelquechosepourtoi.Jepeuxcommencer?
J’aimeêtrelepremier.C’estcommeça,c’esttout.
–Ok.
Jemetiensdevantelle,puisjedéboutonnelentementmachemise,nelaquittantjamaisdesyeux.
Kateessaiededeviner.
–T’asprisdesleçonsdestrip-tease?
Jesouris.
–Non.Maisj’ypenseraipourl’annéeprochaine.
Machemiseatterritsurlesol.Jepassemontee-shirtblancpar-dessusmatête.LamaindeKate
seposesurmontorseetdescendlentementversmonbas-ventre.Jefaisunpasenarrièreetsecoue
monindex.
–Patience,Kate.
Elle tape du pied et fait la moue. J’ai envie de lui dire où elle peut poser ses belles lèvres
pulpeuses.Maisjenedisrien.Lescadeauxd’abord.
Ensuiteceseraànousdejouer…
Jemetournesurlecôtéetenlèvelepansementquicouvremonbicepsdroit.Etc’estlàqu’ellele
voit.Sonregardsevoileetsabouchetombeouverte.
Puisellemurmure:
–Tut’esfaittatouer…monnom?
C’estunfouetnoirdontlesbouclesformentleprénomKATE.
J’espèrequevousnevousattendiezpasàunebaguedefiançaillesouàquelquechosecommeça.
Ons’enfoutdeça.Denosjours,lesbaguesneveulentplusdiregrand-chose.Demandezàn’importe
quelhommemariéquifréquentelesclubsdestrip-tease:unebague,ças’enlève.
Maisuntatouage?C’estpourtoujours.C’estpermanent;àmoinsquevousaimiezl’idéequ’on
vouséplucheplusieurscouchesdepeau.
LesdoigtsdeKatetracentuncercleautourdel’encre,n’ycroyantpas.
–J’adore,Drew.C’estlachoselaplus…incroyablequequelqu’unaitjamaisfaitepourmoi.Je
t’aime.
Jeposemamainsursajoue.
–Etmoijet’aimeencoreplus.
Pendantuninstantellesourit,puissonexpressionchange.Elleal’air…déçue.
–Quoi?Qu’est-cequinevapas?
– Rien… c’est juste… tu t’es fait tatouer mon prénom… Je me sens un peu bête, moi je t’ai
achetédesjouets…
Mesoreillessedressentsurmatête,commeunchienquientendlesacdecroquettes.
–Desjouets?Onparlejouetsdugenre…coquins?
Katesemordlalèvre.Puisellehochelatête.
DouxJésus.Mabouches’assèche.
–Jepeux…jepeuxlesvoir?
Lessex-toysneplaisentpasàtouslesmecs.Lesgodes,avecleursclochettesetleurslumières…
peuventêtreintimidants.Maispaspourmoi.Pourmoi,ilsfontpartiedujeu.Commedesoutils.Etil
n’y a aucune honte à s’en servir. Même le meilleur charpentier n’essaierait pas de construire une
maisonsansunescieetunmarteau.Vousmesuivez?
Katesortunsacenpapierdesonsacàmain.Elleplongelebrasdedansetensortunecravache
enveloursrouge.
Mabiteseréveillesoudain,commelemonstredeFrankenstein.
Pourtouteslesfemmesquinousregardent,prenezdesnotes.Lessex-toyssontlesplusbeaux
cadeaux.Uncadeaupourtoutelafamille.Enfinnon,pasvraiment,maisc’estuncadeaudontonnese
lassejamais.
Ellemetendlacravache.
–Tutesouviens,ilyaquelquessemaines?Danslesalonquandt’as…tusais…avectamain?
Mavoixestrauque.
–Ouais.
Bien sûr que je me souviens. On ne dirait pas en la voyant mais, au fond, Kate est une vraie
allumeuse.Elleaimemepousseràbout,mevoircraquer.Cejour-là,enparticulier,ellem’avaittitillé
toute la matinée en se baladant dans l’appartement sans soutien-gorge, en marcel blanc quasi
inexistant et en culotte. À un moment donné, elle s’est même assise sur mes genoux et s’est mise à
gigoter.
Puis elle s’est levée en disant qu’elle n’avait pas le temps de finir ce qu’elle avait commencé
parcequ’elledevaittravailler.
Et j’ai pété un câble. Je l’ai tirée sur moi, je l’ai allongée sur mes cuisses et je lui ai mis une
fessée.Parcequ’elleavaitétévilaine.PasdequoienparlerdansPlayboy,c’étaitjustequelquespetites
tapessurlesfesses,maisc’étaitamusant.
Katesourittimidement.
–Çam’aplu.
Oh,chérie,ellen’estpaslaseuleàquiçaaplu.
Katereplongelamaindanslapochettesurprise.Puiselleensortunpetitcylindreargenté.C’est
unvibromasseur.Ellemeletend.
–Celui-làc’estun…
–Unvibro,jesais.
Et je le fixe du regard. Des images de Kate en train de se tortiller sous moi, sur le point de
devenirfolle,mesuppliantdevenir,inondentmoncerveau.
Lorsquejeparle,mavoixestàlafoisrêcheetémerveillée.
–T’eslameilleurecopinedumonde.
Jelaprendsdansmesbrasetl’embrasse.Unlongbaiser,pleindegratitude.
Kates’écarteetsouritjusqu’auxoreilles.
–Ilyaunedernièrechose.J’aigardélemeilleurpourlafin.
Elledéfaitlaceinturedesontrenchetprendchaquepandansunemain.Puis,d’ungestefluide,le
trenchtombeausol.
Etjesuisimmédiatementsurlepointdejouir.
De nombreuses femmes pensent que la lingerie est la clé de la séduction. Elles achètent de la
dentelledeluxeets’attendentqu’onsebavedessusimmédiatement.Maisçanemarchepasvraiment
commeça.
À Noël, par exemple, lorsque vous voyez un gros cadeau qui porte votre nom sous le sapin,
votrecuriositéesttitillée.Maispasàcausedupapiercadeau.C’estlecadeauquiestàl’intérieurque
vousvoulez.Lalingerie,c’estpareil.C’estsympamais…unefemmenueseratoujoursplusexcitante.
Àpartça.
C’estlefantasmeden’importequelmecnéaprès1975.
C’estlesummumdel’érotisme.
Lefantasmeultime.
Ohoui…c’estlebikinidelaPrincesseLeia.
Jerestebouchebée.
–Oh…putain.
Katefaituntoursurelle-même,l’airtrèsfière.
–Çateplaît?Lebasestsansentrejambe.
Jesuissansvoix.
Sérieusement. Je ne trouve pas mes mots. Je suis sûr que cinq litres de sang ont été détournés
versmabite,donciln’yaplusassezdesangdansmoncerveaupourlefairefonctionner.
LavoixdeKateestgraveetséductrice.
–Situprometsd’êtresage…jetelaisseraim’enchaînercommeJabbaleHuttaenchaînéLeia.
Jemeréveillesoudaindematranse.Jelasaisisparlebrasetlatirecontremoi.
–Chérie,laseulechosequejeprometsc’estquetunepourraspasmarcherdemain.
Je la soulève et la jette sur mon épaule. Elle hurle d’abord, puis elle rit. Je traverse l’entrée,
passantdevantmonplatdehors-d’œuvre.
Sérieusement.Quiabesoindemanger?
***
Je fais glisser Kate de mon épaule, agrippant son joli petit cul au passage. Je la tourne pour
qu’ellesoitdedosàmoi.Puisjetordslacravacheetlarelâche.
Slap.
Ellefrappelapartieexposéedesafesse,etKatesecambreencriant.Puisellerigole.
–Peut-êtrequecen’étaitpasunesibonneidéequeça,aprèstout.Ungrandpouvoirimpliquede
grandesresponsabilités,Batman.
Jemedébarrassedemonpantalonetdemonboxerenuntempsrecord.
–T’enfaispas,poupée.J’ail’intentiond’assurertoutesmesresponsabilités,encoreetencoreet
encore,justepourêtresûr.Maintenant,montesurceputaindelit.
Elleobéit.Ellesemetàquatrepattes.Sescheveuxtombentsuruneépaule,sesyeuxsontrivés
surlesmiens.MonDieu,regardez-la.Prête,m’attendant.
J’ail’impressiond’êtreungamindansl’atelierduPèreNoël.
La question suivante se pose : par quoi commencer ? C’est toujours un dilemme fabuleux.
ChaqueatoutdeKateméritesonlotd’attention.Putain,mêmelederrièredesongenouestsexy.
Jefaisglisserlacravachesursapoitrine,entresesseins,puissursonventre.Jem’arrêteentre
sesjambes.
Etjelacaresse.
La beauté de ce genre d’outil est qu’il électrifie chaque endroit qu’il touche, rendant la peau
hypersensible.Tendue,commeunecordedeguitareprêteàêtrejouée.
Kate ferme les yeux et penche la tête en arrière. Je frotte la cravache sur sa chatte, d’avant en
arrière.
Puisjelafrappedoucement.
Ellecrie.
Quandj’avaisdixans,mesparentsm’avaientachetéunvélodecourse,quandleBMXétaitàla
mode.Àl’époque,jemesouviensavoirpenséquejamaisjen’auraisdeplusbeaucadeau.
Quelabruti.
Je me penche plus près du lit, sur elle, et pose une série de baisers le long de sa colonne
vertébraleetautourdesoncou.
J’enlèvelebikinidoréd’undesesseinsetposemabouchedessus.
Délicieux.
Sontétonestdéjàduretrosevif,maisjelelèchequandmême.Kategémitetposeunemainsur
manuque.
Jemetsuncoupdecravachesursoncul.«Nebougepas.»
Ellereposesamainsurlelit.
Cette…soumission.Cen’estnidégradantnihumiliant:ils’agitdeconfiance.Deselaisserêtre
vulnérable.D’offrirtoutcequevousavez,toutcequevousêtes,àquelqu’und’autre.Delaissercette
personne voir qui vous êtes vraiment, pas juste la personne que vous voulez être : chaque péché,
chaquefantasme,parcequevoussavezquecettepersonnenevousjugerajamais.Qu’ellenevousfera
jamaisdemal.Ilyadesgensquiviventtouteleurviesansjamaisconnaîtreunetelleconfiance.
Maismoijesaiscequec’est.
C’estcequej’ai.
AvecKate.Avecelleetpersonned’autre.
Jelèchesontétonunedernièrefoisetpasseàautrechose.Jeposelacravacheetallumelevibro.
PuisjepasseauculdeKate.Ilyaunemarquerougevifsurunedesesfesses.Jeposemeslèvres
dessus. Puis je passe le vibro entre ses jambes, en traçant des grands cercles, lentement. Je
m’approchedesonclitorissansjamaisletoucher.
L’anticipation,lasatisfaction.Leplaisiretladouleur.C’estunéquilibreprécaire.Lorsquel’on
trouvecetéquilibre,lasensationpeutêtreenvoûtante.Etcommejesuisunexpertlorsqu’ils’agitdu
corpsdeKate,jesaisexactementquoifaire.Quandilfautaccélérer,quandjedoisralentir.SiKate
étaitunorchestre,j’enseraislechef.
Ellegémitettortillesoncul,essayantderapprochersonclitoplusprèsduvibro.Maisjenela
laissepasfaire.
Pasencore.
J’attrapelebasdubikinipar-derrièreetleluienlève,puisjelejetteparterre.Parceque,même
siuneculottesansentrejambeesthyperexcitante,lachattedeKateBrooksesttoutsimplementtrop
bellepourêtrecouverte.
Jetracedescerclesdeplusenplusrapprochésautourdesonclito.Puisjebaissematêteetlafais
écarterlesjambespar-derrière.Jemordillesonclito,puis,aprèsavoirprismontemps,jeplongema
langueenelle.
Jeposeenfinlevibrosursonclitoetl’appuiedessus.
Elle gémit tandis qu’elle vient. Elle pose son front sur le lit. Ses bras et ses jambes tremblent
encore.Ellepantèle.
–Drew…s’ilteplaît…jeveux…monDieu…
LesondelavoixdeKatequimesuppliedevenirenelleestlaplusbellechoseaumonde.
–Quoi,chérie…qu’est-cequetuveux?
Aulieudesupplierquejelapénètre,commejem’yattends,Katemeprendparsurprise.Ellese
tourneet,avantquej’aiepufairequoiquecesoit,mabite,déjààvif,estaufonddesagorge.
Jepenchematêteenarrière,etjecroisbienquejedeviensmomentanémentaveugle.
–DouxJésus…Kate…
Ellesucefortetfaitdesva-et-vientrapides.Toutefois,aussiincroyablementparfaitequesoitsa
bouche,jetrouvelaforcedesortir.Jelaretourne,laprendsparleshanchesetlapénètrepar-derrière.
Ellegémitlonguement,d’unevoixgrave.Desoulagement,etdesatisfaction.
Oupeut-êtrequec’estmoiquigémis.
Onesttellementexcitéstouslesdeuxquejenefaisplusladifférence.
Ellereculecontremoitandisquejelapénètredavantage.LatêtedeKateestprèsdumatelaset
ses cheveux se balancent comme un pendule tandis qu’on se frotte l’un contre l’autre. Mes coups
prennentdel’ampleur,nousrapprochantdel’orgasme.
Maisj’aibesoindeplus.J’aibesoindelasentir,d’êtreplusprès.Jelafaisavancersurlelitetje
montedessusderrièreelle.
Puis,toujoursenelle,jesoulèveKateparlesépaulesetm’assoissurmesgenouxpourqu’elle
soitàchevalsurmoi,toujoursdedos.Lapositiondelacow-girl.
J’appuiemontorsecontresondos.Sescheveuxchatouillentmonvisagetandisquemeslèvres
dévorentsoncou.Elleestpartoutautourdemoi.Sonodeur,lasensationdesoncorpscontrelemien,
legoûtdesapeau,lesondesavoixcriantmonnom.
C’estenvoûtant.
Accablant.
Commesijemenoyais.
Ets’ilfautmourir,croyez-moi,c’estlameilleurefaçondepartir.
Je croise mes bras sur la poitrine de Kate, les mains sur ses épaules, la poussant vers le bas
tandisquemeshanchescontinuentleursmouvementsverslehaut.
Savoixestaiguëetsontonurgent:
–Drew…Drew…Jeviens.
–Putain…jesais…jetesens.
Sachatteseresserreautourdemabitecommeunboaconstrictor.
Et, même si j’ai envie de continuer, même si je ne veux pas que ça se termine, ma bite a
apparemmentautrechoseentête,etj’exploseenelle.
MesmainstombentsurleventredeKateetjelatirecontremoi.Satêteestsurmesgenouxetma
boucheestcontresondos.
Onhalètetouslesdeux,àboutdesouffle.
Maisc’estmoiquiparleenpremier.
–Lemeilleur…cadeau…demavie.
Kateritcontremesjambes.
–Jesuisentièrementd’accord.
***
Beaucoupplustard,Kateetmoisommesallongésaumilieudulit,surlescouvertures,noscorps
ensueuremmêlés.
J’aimecemoment.
C’estpeut-êtreunpeunuldel’admettre,maissoyonshonnêtes:lenomdeKateesttatouésur
monbras.Jecroisqu’iln’estplusnécessairedefairecommesimescouillesn’étaientpasdéjàdans
sonsacàmain.
Satêteestsurmontorse.Etjesenssonsourireavantqu’ellenemurmure:
–Dis-moiquelquechosesurtoi.Quelquechosequepersonnenesait.
Jeregardeleplafond.Etjecherchemonplusgrossecret.
–J’aiduJustinBiebersurmoniPod.
Ellerigole.
–Sérieusement?
– Ouais. La chanson As long as you love me. Et si jamais tu dis quoi que ce soit aux mecs, je
nieraitoutenbloc.
Elledessinemesabdosduboutdesdoigts.Puisjeluidis:
–Àtoi.Dis-moiquelquechosequejenesaispasencore.
Elleembrassemontorselentementtandisqu’elleréfléchit.Puiselleplongesonregarddansle
mien.
–Rien.Tusaisabsolumenttoutcequ’ilyaàsavoirsurmoi.
D’accord.Alors…siont’accordaittroisvœux,tudemanderaisquoi?
Unjourj’aiditàKatequejeferaisensortequetoussesrêvesseréalisent.Etjenepensaispas
quec’étaitpossibleàl’époque,maisellecompteencorepluspourmoiquelorsquejeluiaiditcela.
Alorssielleveutquelquechose,sielleabesoindequelquechose?Jeremueraicieletterrepourle
luioffrir.
Elle réfléchit encore un peu. Et lorsqu’elle parle, sa voix exprime de la surprise et de la
gratitude.
–Jenesouhaiteriendutout.
–Commentça?
–Jeveuxdirequ’encemomentmêmej’aitoutcequejeveux.Mamèreestheureuse;j’aime
montravail.Ettoutcequej’auraispusouhaiterdeplusestdevantmoi.
Jedéglutisdifficilement.D’entendreça,c’estencoremieuxqu’unsacpleindesex-toys.
Bon,d’accord.Peut-êtrepasmieuxqu’unecravache.
Maisonn’enestpasloin.
Jeprendssonvisagedansmesmainsetl’embrasse.
Lavieestétrange,vousnecroyezpas?Jeveuxdire,vouspensiezvraiment,ilyaunan,lorsque
Kateetmoibaisionscommedeslapinsdansl’entréedemonappart’,qu’onenseraitlàaujourd’hui?
Enmêmetemps,moiaussijepensaisqueceseraitunénièmecoupd’unsoir.Fabuleux,biensûr,mais
justeunnomdeplussurmaliste.
Ormevoilà.
Sérieux.
Fidèle.
Complètementetmielleusementamoureux.
Etjenepourraispasêtreplusheureux.
Etçanefaitqu’unan.SansvouloirmelajoueràlaN’oubliejamais,Kateetmoiavonsencore
desdizainesd’annéesdevantnous.Touteunevie.
Etj’ail’intentiondeprofiterdechaqueputaindesecondecommesic’étaitladernière.
1.Équipedebaseballdelaliguemajeure.
2.TubedugroupePolice.
Retrouveztoutel’actualitédelasérieLoveGame,del’auteurEmmaChaseetdes
autrestitresdelacollectionNewRomance,surnotrepageFacebook:
HugoNewRomance
www.hugoetcie.fr
Retrouvezl’universImplicite:
www.implicite-lingerie.fr
QUANDUNPLAY-BOYHABITUÉÀJOUER
AVECLESSENTIMENTSDESFEMMES
SERETROUVE
PRISÀSONPROPREPIÈGE…TOUT
SECOMPLIQUE!
Drew, la trentaine irrésistible, est associé dans une grande banque d’investissement newyorkaise. Le pouvoir, l’argent, les femmes, absolument tout lui réussit. Très sûr de lui et
arrogant,ilassumesonstatutdebeaugosseetenchaînelesaventuressanslendemain.Jusqu’au
jouroùunefemmeluirésiste.KateBrooksestsublime,brillante,etambitieuse…maisfiancéeet
inaccessible.
Lorsqu’illarencontredansunbarettombesoussoncharme,ilignoreencorequ’elledeviendra
sacollèguequelquesjoursplustard…
Bouleversésparlemagnétismesexuelquilesaimanteetengagésdansunerivalitéprofessionnelle
diabolique,ilsvontjoueravecleurssentiments,s’aimeretsedétester.
Drew,leséducteurinvétéré,nousprendàpartieetnousdécritlafaçondontiltombeamoureux.
Ilnousconfieavecautodérisionetcynismecequeleshommespensentvraiment…
Emma Chase s’est fait connaître en publiant ses textes sur Internet. Ainsi, lors de sa première
publication, Love Game [Tangled] s’est retrouvé à la 5e place des meilleures ventes fictions
numériquesselonleNewYorkTimes.Lelivreesttraduitenvingtlangues.
DRÔLE,SEXYETENVOÛTANT
LESPÉRIPÉTIESAMOUREUSES
D’UNCOUPLEMAGNÉTIQUE.
Dans ce deuxième tome de la série Love Game, aussi drôle qu’émouvant, on retrouve le duel
amoureuxsexyetmagnétiqueforméparKateetDrew,maiscettefois-ci
l’histoireestracontéeparKatequinousconfiesesémotionsetsesdoutes…Tomberamoureux
c’est facile, mais se faire confiance, bien plus compliqué. Surtout lorsqu’un imprévu remet en
causeleurrelationpassionnée.
Kateestfaceàundilemme,confrontéeàladécisionlaplusdifficiledesavie.DesoncôtéDrewa
faitsonchoix,iladécidépoureuxdeux.Maiscen’estpaslegenredeKatedeselaisserdictersa
vie.Ellequittealorssatrépidantevie
new-yorkaiseetretournechezelle,dansl’Ohio,seule.Enfinpastoutàfait…
Lejour,EmmaChaseestuneépousedévouéeetunemèremodèlequihabiteunepetitevilleduNew
Jersey. La nuit, elle se consacre à donner vie à ses personnages hauts en couleurs aux péripéties
amoureuses rocambolesques. Elle s’est fait connaître en publiant ses textes sur Internet et
aujourd’huilasérieLoveGameesttraduiteenvingtlangues.
ÉMOUVANT,SEXYETDRÔLE
QUESEPASSE-T-ILDANSLATÊTED’UN
HOMME
LORSQU’ILTOMBEAMOUREUX?
Dans ce troisième volume de la série Love Game, découvrez à travers le regard d’un homme
l’éclosiond’unamourintense…
LorsqueMatthewtombesouslecharmeextravagantdeDelores,ilsaitimmédiatementquecette
femme est spéciale… À l’inverse, Delores est persuadée que Matthew est encore l’un de ces
hommesquivalaséduireetlalaissertomberaussitôt…
Dansceromanaussidrôlequesexy,Matthew–l’hommequinepensaitpastomberamoureux–
nousconfiecommenttoutestarrivé...desprémicesdelapassionauxembûchesdessentiments,
desdoutesjusqu’àlanaissancedesonamour.Uneromanceponctuéeparleparcourssinueuxdu
jeudeséductionentredeuxâmessœursquisecherchentaucœurdeManhattan.
Passionnez-vous pour les péripéties amoureuses de ce couple extravagant et de celles de leurs
meilleursamisKateetDrew.
Emma Chase s’est fait connaître en publiant ses textes sur Internet. Ainsi, lors de sa première
publication, Love Game [Tangled] s’est retrouvé à la 5e place des meilleures ventes fictions
numériquesselonleNewYorkTimes.Lasérieesttraduiteenvingtlangues.
ENIVRANT,SEXYETDRÔLE
Romansparusetàparaître
danslacollection«HugoNewRomance»:
Dumêmeauteur,ChristinaLauren:
TheBeautifulSeries
BeautifulBastard
BeautifulStranger
BeautifulBitch
BeautifulSexBomb
BeautifulPlayer
BeautifulBeginning
BeautifulBeloved
BeautifulSecret
SérieWildSeasons
WildSeasons–tome1SweetFilthyBoy
WildSeasons–tome2DirtyRowdyThing:juin2015
WildSeasons–tome3DarkWildNight:septembre2015
DeAnnaTodd:
After–saison1
Afterwecollided–saison2
Afterwefell–saison3
Afterwerise–saison4
Aftereverhappy–saison5:mai2015
DeLexiRyan:
UnbreakMe–tome1
UnbreakMe–tome2,Siseulement…
UnbreakMe–tome3,Rêvesvolés
DeEmmaChase:
LoveGame–tome1[Tangled]
LoveGame–tome2[Twisted]
LoveGame–tome3[Tamed]
LoveGame–[HolyFriggingMatrimony]
DeS.C.Stephens:
Thoughtless–tome1Indécise
Thoughtless–tome2Insatiable
Thoughtless–tome3Intrépide
DeKatyEvans:
FightforLove–tome1Real
FightforLove–tome2Mine
FightforLove–tome3Remy
FightforLove–tome4Rogue:mai2015
FightforLove–tome5Ripped:juillet2015
DeMayaBanks:
SlowBurn–3tomes:mai,août,novembre2015
DeLauraTrompette:
Ladies’Taste–3tomes:avril,juillet,septembre2015
DeLaurelinPaige:
Fixed–3tomes:septembre,novembre2015,janvier2016
DeKayBromberg:
Driven–2tomes:octobre,novembre2015
DeColleenHoover:
MaybeSomeday:2015
UglyLove:2015
Découvrezlesautrestitresdela
collectionHugoNewRomancesurlapagedédiée:
www.facebook.com/HugoNewRomance
www.hugoetcie.fr