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Scop en Action
La première coopérative d’activités
et d’emploi a 10 ans
Cap Services, la pionnière des coopératives d’activités
et d’emploi, fête ses 10 ans. Depuis 1995, 96 personnes
issues de la Scop ont créé leur entreprise et 144 ont trouvé
un travail à l’extérieur.
«A
vancez sans hâte et apprenez les différentes vertus
des choses de la vie en profitant de l’expérience acquise. » Cette
sage recommandation du samouraï japonais Miyamoto Musashi est une des
citations qui introduisent l’ouvrage Cap
Services. Mode d’emploi, publié à l’occasion des 10 ans de la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) Cap Services de
Lyon. « Dans ce livre, nous expliquons
comment marche une coopérative d’activités et d’emploi et ce qu’est une entreprise coopérative », raconte Dominique
Giacometti, Pdg de la Scop.
Un tremplin
pour les créateurs
Cap Services est la pionnière des CAE.
C’est en novembre 1995 que les trois premiers entrepreneurs-salariés ont poussé
sa porte. « Cap Services est née d’un
constat : dans les années 80, les chômeurs
étaient encouragés à créer leur emploi,
mais beaucoup avaient du mal à pérenniser leur nouvelle activité », explique
Elisabeth Bost, fondatrice de Cap Services.
En effet, une personne qui dispose d’un
savoir-faire, par exemple la céramique,
l’informatique ou la formation, ne sait
pas forcément vendre, communiquer et
gérer. « L’objectif était donc de créer un
cadre juridique qui serve de tremplin aux
créateurs, sans qu’ils perdent leurs avantages sociaux ni qu’ils prennent le risque
inhérent à la création d’entreprise »,
poursuit Elisabeth Bost. Après quelques
mois d’expérience sous forme de couveuse, les initiateurs du projet ont choisi
le statut Scop. Celui-ci correspondait tout
à fait à l’esprit de la démarche : entreprendre collectivement.
3 000 personnes accueillies
Depuis 1995, la CAE a accueilli près de
3 000 personnes en réunions d’information et 1 115 en entretien individuel.
473 conventions d’accompagnement
ont été signées. Ces conventions permettent à l’entrepreneur de tester son
activité tout en continuant à percevoir
les allocations auxquelles il a droit lorsqu’il est demandeur d’emploi.
380 entrepreneurs ont eu un résultat
économique suffisant pour avoir un
statut de salarié à Cap Services et une
rémunération au prorata de leur chiffre
d’affaires. Une fois l’activité pérennisée, l’entrepreneur-salarié peut choisir
de devenir associé de la coopérative.
10 entrepreneurs se sont associés à
la Scop depuis sa création. C’est
aujourd’hui l’objectif de Dominique
Bouteille, entrepreneur-salarié à Cap
Services depuis 2002, après une année
en convention d’accompagnement.
Sous le nom de Loucaillon, il fabrique
des saucissons selon une méthode traditionnelle héritée de sa famille et fait
du négoce de produits de charcuterie.
« Cap Services m’a permis de me concentrer sur la fabrication et les clients,
et d’éviter l’isolement de l’entrepreneuriat. J’espère continuer à développer
mon activité et devenir associé de la
Scop », raconte-t-il.
Essaimage de Scop
421 personnes sont sorties de Cap
Services depuis 1995, 144 ont trouvé
un travail dans un autre cadre et 96
ont créé leur propre entreprise. Parmi
ces dernieres, certaines s’inspirent de
leur expérience à Cap Services et créent
une Scop. C’est le cas d’Hervé Fabre et
Christian Guenneau. Entrés à deux dans
Cap Services en 1999, avec un projet de
promotion des logiciels informatiques
libres, ils sont ressortis accompagnés de
trois autres entrepreneurs pour créer la
Scop Eleis Production en 2003. « Ces trois
personnes faisaient la même chose que
nous. Plutôt que de nous mettre en concurrence, nous avons choisi de travailler
ensemble », raconte Hervé Fabre.
125 salariés aujourd’hui
Cap Services compte 125 salariés et
6 entrepreneurs-associés avec un chiffre d’affaires de 2,4 millions d’€ (2004).
Ce qui fait d’elle la deuxième CAE par
la taille. Depuis 1995, Cap Services a fait
des émules et soutenu le démarrage de
plusieurs CAE dont La Maison de l’initiative, à Toulouse, Energies alternatives,
à Marseille, Graines d’affaires, dans le
Nord. Désormais, le réseau Coopérer
pour Entreprendre a pris le relais pour
l’essaimage de nouvelles CAE, au nombre de 35 représentant 69 points d’accueil. Après ces dix années d’expérience,
Dominique Giacometti affirme en conclusion de Cap Services. Mode d’emploi :
« Je me rends compte que ce livre clôt
une période de notre histoire : une période d’atteinte de la maturité. »
CLAIRE ALET-RINGENBACH
Participer 614
décembre 2005 • 5