Download Bulletin n° 19 - Societé Francophone de Primatologie
Transcript
S F D Pinfo 19 Eté 2005 Le bulletin de la Société Francophone De Primatologie Sommaire Le mot du Président Compte-rendu du 17ème Colloque Annonce de Colloques La Vallée des Singes La Citadelle de Besançon La Réserve de la Haute-Touche p.1 p.2 p.3 p.4 p.7 p.9 Kalaweit Dossier macaques : reportage… Nouveautés : jeux et nutrition A découvrir : un peintre A lire p.10 p.12 p.15 p.16 p.16 de s’impliquer dans le prochain bureau. Un merci sincère à ces personnes qui donnent toute la valeur au mot engagement. On se sent soudainement soulagé et surtout encouragé. Chaque année, c’est la même chose. A l’approche du colloque, c’est un air de léger découragement qui plane. A quelques semaines de l’évènement, l’état des inscriptions a du mal à décoller, la mobilisation n’est pas forte, les sponsors se font très discrets, ...à cela viennent s’ajouter certains départs programmés du conseil d’administration et des changements notables de personnes à certaines fonctions clés de la société… En effet, après de bons, longs, loyaux et excellents services, Claude-Anne Gauthier et Delphine Roullet pour le Bulletin, Bertrand Deputte pour la représentation à l’European Federation of Primatology (EFP) et Joël Fagot pour le comité éditorial de la revue Primatologie, ont exprimé le désir légitime de « passer le témoin ». Tout cela suffit pour engendrer quelques angoisses au Président que je suis. Cette remise en question fait partie du déroulement normal de toute société et rappelle la fragilité de ce qui nous unit. Et puis, la magie s’opère, … les jeunes (nombreux) vous sollicitent pour concourir aux prix et à la bourse de la SFDP, les demandes de communications orales arrivent, on vous contacte pour vous annoncer une participation active au colloque, les organisateurs sont très impliqués et dévoués, et des bonnes volontés se manifestent : Patrick Roux (que je félicite pour sa patience ) pour reprendre le bulletin (le président arrive même à boucler son Mot, presque dans les temps…), Odile Petit, Bernard Thierry et Brigitte Senut se sont faits connaître pour participer activement à l’élaboration de la revue Primatologie, Claude Pisani, avec son enthousiasme représentera la SFDP à l’EFP et certain d’entre vous exprime le souhait Se motiver pour la communauté, pour des activités chronophages, en marge de ses activités quotidiennes, ce n’est jamais facile. Le rôle du Président est de maintenir et de développer la motivation des membres et des non membres à participer activement à la vie de la société. Motiver les troupes pour que notre association soit plus qu’une simple association de scientifiques participant annuellement à la traditionnelle réunion des « anciens combattants ». Faire en sorte que les départs et renouvellements de personnes, se passent sans perte d’identité. Aussi, le colloque, la revue, le bulletin sont des moyens pour faire vivre l’engagement de chacun, au travers desquels tout le monde à un rôle : les plus anciens donnant l’exemple en encadrant les plus jeunes, en transmettant leur expérience et en leur offrant une chance… bref, en faisant confiance et les plus jeunes en faisant preuve d’enthousiasme, de conviction et de générosité. MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Président : Hugues CONTAMIN Vice-président : Emanuel GILISSEN Secrétaire générale : Corinne DI TRANI Secrétaire général adjoint : Brice LEFAUX Trésorier : Guy DUBREUIL Ainsi que : Joël FAGOT, Guy GERMAIN, AnneSophie BOURSIER, Bertrand DEPUTTE et Claude PISANI nos représentants auprès de l’EFP, Régine VERCAUTEREN notre représentante auprès de l’IPS et Patrick ROUX en charge du bulletin. PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com Alors, chers collègues et amis, je vous exhorte à rester Motivés et à combattre la Morosité quotidienne. A l’époque où le séquençage complet du génome du chimpanzé est annoncé, où la déforestation, les épidémies de virus émergents, le braconnage, le réchauffement de la planète menacent les populations de singes…(et les hommes), au moment où l’Europe et la France en particulier, s’interrogent sur la façon de s’organiser pour assurer l’indépendance des équipes scientifiques travaillant sur les modèles primates … il y a matière à se mobiliser au quotidien dans nos laboratoires, dans nos zoos, dans nos forêts, dans nos savanes et dans nos animaleries. Notre Société en a besoin, notre Monde en a besoin, … Alors Motivons nous, nous n’avons pas de temps à perdre ! En octobre dernier nous organisions le XVII° colloque de la SFDP, à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon… 17 colloques déjà! L'idée ambitieuse de réunir autour d'un même centre d'intérêt, le singe en l'occurrence, des scientifiques de disciplines différentes est toujours active 17 ans après. Il n’y a qu’à constater le nombre de personnes qui se sont croisées au cours de ces 3 jours : 150 environ. Ce succès et cette longévité sont le signe manifeste que cette société répond à des attentes et occupe une véritable place dans le monde scientifique. Cette année encore, ce rassemblement a été le concentré de tout ce qui nous caractérise. C’est en effet encore et toujours une place libre d’expression. Soixante orateurs environ sont venus exposer le fruit de leurs travaux. C’est la preuve du profond respect qui règne dans cette société au sein de laquelle des chercheurs de disciplines aussi différentes s’écoutent et apprennent mutuellement. identité, la francophonie. C’est ce que nous avons voulu exprimer en organisant la table ronde ayant pour thème « Primatologie et Francophonie ». Un grand merci à Jöel Fagot et Brigitte Senut qui se sont investis avec enthousiasme dans l’organisation de cette table ronde. Vous pourrez découvrir avec plaisir cet engagement et cette volonté de faire rayonner la primatologie en langue française en lisant le texte de Brigitte Senut (Primatologie, volume 6). Le futur se construit en n’oubliant pas le passé. C’est ce que nous avons souligné lors du dernier colloque en nous souvenant des personnes qui ont compté pour la construction de la primatologie en France. Un hommage particulier a été rendu à deux grands scientifiques disparus prématurément: Bruno Hurtrel et Dominique Dormont, très impliqués dans la primatologie expérimentale que l’on n’oubliera jamais! (voir Primatologie, Volume 6). Ce colloque fut également l’occasion d’affirmer à nouveau notre volonté d’être acteurs dans chacune de nos disciplines, et de se positionner comme une force de réflexion et de propositions. En effet, nous nous sommes focalisés plus particulièrement sur la thématique "Primates Non Humains et Recherche Biomédicale ". Une spécialité de la primatologie qui doit se nourrir des autres disciplines, encore plus que les autres ! Discipline fondamentale, créatrice des richesses de demain et qui se situe à un tournant crucial de son développement, comme en témoigne l’intervention d’Eddy Rommel que vous pouvez lire dans la tribune de la SFDP du volume 6 de la revue Primatologie. Je le remercie d’ailleurs vivement pour son dynamisme et pour son côté « agitateur de foule » dont nous avons grandement besoin. Pour construire l’avenir, il faut des acteurs mais également des interlocuteurs. Le professeur Bernard Andrieux, chargé de mission au ministère de la recherche, est l’un d’entre eux. Je désire également le remercier vivement d’avoir accepté de présider ce colloque et d’encadrer les réflexions dont il est un des portes parole majeur auprès des instances de ce pays. Vous pourrez également apprécier la teneur de son discours d’introduction dans la tribune de la SFDP du volume 6 de la revue Primatologie. 2 Bon colloque et Bonne Année active. Hugues Contamin Ce dernier colloque fut également l’occasion d’affirmer à nouveau l’essence même de notre PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com La SFDP, c’est avant tout une société résolument tournée vers l’avenir. A nouveau cette année, le talent et la motivation des plus jeunes d’entre nous se sont exprimés au cours de la session Tremplin pour l’Avenir, qui a vu concourir des candidats dans toutes les disciplines de la primatologie. Vous découvrirez les articles des deux lauréats, Marine Joly et Jean-Jacques Millet dans la tribune de la SFDP du volume 6 de la revue Primatologie. Merci à tous les jeunes de nous faire confiance. C’est notre avenir ! Je terminerai ce compte-rendu en adressant mes plus vifs remerciements à vous-mêmes, membres, non membres, de la SFDP. Soyez Acteurs dans vos disciplines, continuez à sortir de vos zoos, de vos forêts, de vos laboratoires et de vos animaleries. Venez vous exprimer au moment du colloque, mais également dans la revue Primatologie, dans le bulletin et sur le site web de la SFDP. On s’achemine à grand pas vers les noces d’argent, c’est du solide! C’est nous qui faisons la primatologie d’aujourd’hui et qui ferons celle de demain. C’est une grande et belle aventure qui vaut le coup de se mobiliser au vu de ce qui nous rassemble en fin de compte, ces animaux, les singes. C’est à eux qu’il faut rendre hommage également ; eux qui nous font rêver, réfléchir, qui nous font finalement avancer chaque jour avec comme devise : « Mieux les connaître pour mieux les protéger et mieux les explorer ». Hugues Contamin Président de la Société Francophone de Primatologie •La Société Francophone de Primatologie en collaboration avec le Muséum de Besançon organise son 18ème colloque, les 19, 20 et 21 octobre 2005 à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Doubs, à Besançon. Après quelques années, nous voici de retour dans cette ville splendide ! Cette année, le thème choisi du colloque est : « Primatologie et préservation de la biodiversité ». la journée du jeudi 20 octobre sera entièrement consacrée aux problématiques de conservation des espèces primates in situ et ex-situ, ainsi qu’aux techniques d’élevage de primates en parc zoologique. Les sessions classiques couvriront comme l’année précédente toutes les autres disciplines de la primatologie, comme le biomédical, la génétique, l’éco-éthologie, la paléoanthropologie, la physiologie, la pédagogie, la communication et l’éthique. L’Appel d’offre "Bourse, Prix et Aide à la conservation de la SFDP 2005" est ouvert ; les candidats doivent adresser leur dossier au président de la SFDP ([email protected]). •Goettingen (Allergen), a accueillit du 9 au 12 août 2005, le Congrès de la Fédération Européenne de Primatologie (EPS). Pour tout renseignement veuillez contacter Peter Kappeler (Email: [email protected]). •Pour la première fois de son histoire, l’IPS organise son 21ème congrès dans un "pays à grands singes", plus précisément en Uganda, les 25 à 30 juin 2006. Ce colloque sera co-organisé par plusieurs institutions ougandaises et des OGN de conservation. Le thème : « Primates Conservation in Action » insistera lourdement sur l’importance pour l’IPS de s’impliquer et d’encourager les efforts de conservation des primates à travers le monde avec un hommage au pays d’accueil du Congrès. Rendez-vous au prochain colloque de notre Société Francophone de Primatologie : le 19ème . Le lieu de ce rendez-vous attendu n’est pas encore définit à l’heure de l’impression de ce bulletin mais nous sommes confiant en son bon déroulement, toujours convivial et riche tant au point de vue professionnel que relationnel ... PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com 3 Depuis le 28 mai 2004, la Vallée des Singes accueille au cœur du Poitou un groupe de dix mâles chimpanzés (Pan troglodytes verus). Ils occupent un vaste territoire qui a été créé pour eux et qu’ils se sont aujourd’hui complètement appropriés. Pourtant, lors de leurs naissances entre 1995 et 1997, rien ne laissait présager un tel avenir… C’est au centre de recherche biomédicale de Rijswijk aux Pays-Bas qu’ils ont tous vu le jour. Tous sont issus d’un groupe de la sous-espèce occidentale (verus) dont les fondateurs, plusieurs générations auparavant, avaient été importés de Sierra Leone. Tandis que deux individus ne sont pas apparentés aux autres, le reste du groupe a au moins un demi-frère ou un frère au sein des dix individus. Chacun d’entre eux a été élevé à la main mais est toujours resté dans un groupe social de chimpanzés, comprenant des mâles et des femelles, au sein du centre d’élevage de chimpanzés du laboratoire, en attendant d’être incorporés dans un protocole expérimental. Jusqu’en 2000, ce laboratoire effectuait grâce aux chimpanzés des recherches d’importance capitale pour la médecine, telle que la recherche d’un vaccin contre le HIV ou encore des études sur les hépatites virales. Cependant, les changements de mentalité en Europe et la sensibilisation du grand public au bien-être des animaux de laboratoire ont soulevé de grands questionnements dans les années 80 et 90. Le cas des animaux aussi sensibles que les grands singes à bien entendu été envisagé avec une attention particulière. A la suite de cette réflexion, dans le cadre de la rédaction d’une nouvelle charte éthique pour ce laboratoire et de la réforme de la loi néerlandaise sur le sujet, une décision radicale a été prise en 2002: l’arrêt de toute expérimentation sur les anthropoïdes (le texte de loi qui en découle date de 2004). Mais une telle décision n’aurait eu aucun intérêt si elle ne s’était pas accompagnée d’une forte mobilisation pour trouver une place à ces 92 chimpanzés qui n’avaient plus de raison de rester dans le laboratoire. Quiconque s’est déjà intéressé à la gestion des effectifs de chimpanzés dans les zoos européens peut mesurer l’ampleur de la tâche. Milieu 2002, la Vallée des Singes préparait la plus grande extension du parc depuis son ouverture en 1998. De 10 hectares, nous nous apprêtions à passer à une superficie de 15 hectares. Le choix des espèces présentées dans cette nouvelle partie a bien entendu été le premier sujet de réflexion. Ayant appris la mise en « retraite anticipée » des chimpanzés de Rijswijk, la décision fut prise d’offrir à dix d’entre eux (des mâles, pour ne pas aggraver le manque de places pour cette espèce dans les zoos) les conditions de vie les plus confortables possibles et de construire pour cela le plus grand bâtiment et la plus grande île du parc. Milieu 2003, les plans des installations des chimpanzés et de toutes les autres espèces de l’extension étaient prêts. Avec une superficie de presque 400m² et une hauteur de 7 mètres, le chantier « chimpanzés » était de loin le plus imposant. Après 7 mois de travaux, le bâtiment était prêt à recevoir le groupe. Constitué de 6 cages disposées en circuit circulaire et communiquant entre elles par des trappes manuelles et hydrauliques, le bâtiment 4 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com a été équipé d’un « écosol ». Ce revêtement est constitué d’un tapis drainant surmonté d’une couche de 60 cm d’écorces de pin renouvelée tous les 5 ans. Il offre un aspect naturel et une consistance très souple, favorisant les comportements locomoteurs et ludiques des chimpanzés. Il a également l’avantage de drainer toutes les déjections liquides, ne laissant plus que les excréments à retirer pendant le nettoyage quotidien. Sur les 5 mètres de hauteur des cages, des troncs et cordes ont été installés afin que les animaux puissent exploiter tout l’espace disponible. Dans la même optique, un couloir de service surplombant les cages permet la distribution de nourriture par le haut afin de stimuler les déplacements aériens dans le bâtiment. Des plateaux surélevés, sur lesquels de la paille est disposée, offrent aux animaux la possibilité de construire des nids. Enfin, les paramètres d’ambiance sont maintenus par un système d’aération avec recyclage optionnel de l’air, un humidificateur entretenant une hygrométrie de 70%, un chauffage au gaz assurant en hiver une température de 16°C au sol et 21°C au plafond et un système d’éclairage programmé qui maintient une photopériode constante tout au long de l’année. Le public peut observer les animaux sur leur île, bien entendu, mais aussi dans un espace couvert permettant de voir l’intérieur des deux plus grandes cages à travers quatre vitres panoramiques de 2,70m de large sur 1,90m de haut. L’arrivée de nos dix pensionnaires a représenté un véritable évènement, tant pour les chimpanzés que pour l’équipe de la Vallée des Singes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient deux par deux des caisses de transport, chacun a pu remarquer les différences de corpulence entre les animaux. Alors que ceux de 10 ans ressemblaient déjà beaucoup à des adultes, ceux de 7 ans avaient encore le poil et la carrure de juvéniles. Tous ont immédiatement exploré tout l’espace qui leur était offert avant de se regrouper par affinité pour se reposer de tant d’émotions. Une semaine plus tard, le groupe se montrait beaucoup plus à l’aise dans le bâtiment. Il était donc temps pour eux de découvrir leur île. Sur 6000m² de forêt entourés d’un canal de 6 m de large, cette île représentait à elle seule une foule de nouveautés pour le groupe, habitué jusque là à des cages en béton. A l’ouverture des trappes de sortie c’est, à notre grande surprise, le plus petit du groupe qui a posé le premier un orteil sur l’herbe… Motivé par des fruits frais dispersés devant le bâtiment, il a fini par accepter de faire quelques foulées sur ce sol nouveau qui n’avait décidément pas l’air de lui inspirer confiance. Il a fallu quelques jours pour que tout le groupe suive cet exemple, tandis que les plus hardis découvraient les possibilités infinies d’escalade qu’offraient les grands arbres, et que les curieux s’aventuraient à pencher leur tête au dessus de l’eau en se retenant à la corde de sécurité installée sur les berges. Une surveillance permanente autour du canal avait été organisée pendant les deux premières semaines. Comme nous le craignions, l’un des jeunes individus s’est finalement aventuré un peu trop près de la berge et a glissé dans le canal. Bien qu’il soit remonté sur la terre ferme en quelques secondes, la terreur causée par cette mauvaise expérience eut le mérite de dissuader définitivement l’ensemble du groupe de s’approcher de cet élément hostile… Depuis leur arrivée dans le Poitou il y a plus d’un an, les chimpanzés nous ont montré a quel point ils savent s’adapter à de nouvelles situations. Ils ont commencé, après quelques mois, à fabriquer des nids sur leur île. Malheureusement pour nous, ils ont utilisé pour cela des écorces arrachées aux arbres ! Nous avons donc du leur fournir d’autres éléments pour construire des nids et protéger les espèces d’arbre qu’ils détérioraient le plus. Heureusement, ils ont conservé l’accès aux chênes qui offrent les meilleures possibilités d’escalade et dont ils 5 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com semblent ne pas apprécier l’écorce. Leur propension à manipuler et à décortiquer tout élément nouveau a également été mise à profit dans une gamme très large d’enrichissements du milieu qui leurs sont proposés tous les jours : glaçons à briser et à lécher, bouteilles à dévisser, bûchettes à évider, etc… Néanmoins elle a aussi mis notre imagination à rude épreuve quand il s’est agit de renforcer trappes et grillages : devenus peu à peu de véritables outils de percussion pour les dominants, ils les utilisaient lors de leurs parades pour démontrer à grand renfort de coups et de cris leur statut hiérarchique. Mais loin de n’être que de « grosses brutes », les chimpanzés nous ont aussi démontré la richesse de leur comportement au fur et à mesure qu’ils prenaient possession de leur île, effectuant plus de déplacements arboricoles, utilisant des outils pour aller « pêcher » des fruits tombés dans le canal, et même, avec l’arrivée du printemps, s’adonnant à la chasse… à la grenouille ! Leurs relations complexes nous ont aussi fascinés, répondant à un modèle de « fission-fusion », avec formation et rupture d’alliances selon la journée ou le type d’activité. Un suivi éthologique a d’ailleurs été commencé par un étudiant en biologie début 2005 et sera prolongé par d’autres études pendant un an. Il nous permettra peut-être de confirmer l’organisation du groupe telle qu’elle nous apparaît actuellement, avec trois niveaux hiérarchiques distincts au sein desquels les animaux occupent une place fluctuante. Néanmoins, le fait que certains soient encore en pleine croissance nous laisse penser que la structure du groupe a encore de grandes chances d’évoluer au cours des prochaines années. auront le droit de passer le reste de leur vie dans des conditions répondant aux grands besoins de cette espèce. Pour les 82 autres pensionnaires du laboratoire néerlandais, en revanche, les solutions tardent à venir. 28 d’entre eux sont en effet porteurs du VIH ou du virus de l’hépatite C, ce qui ne facilite pas leur placement. Les 54 autres, quand à eux, ne se sont vus proposer que des ébauches de projet qui n’ont finalement pas vu le jour. Espérons qu’à terme, tous 6 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com Stéphane PERRIER, Vétérinaire, La Vallée des Singes Les espaces de présentation d’animaux vivants de la Citadelle (Jardin zoologique, Aquarium, Insectarium et Noctarium) sont intégrés au sein du Muséum de Besançon et entièrement gérés par du personnel de la Ville de Besançon. Ils répondent aux grandes missions des Muséums : éducation – recherche – conservation. Au sein du Jardin zoologique entièrement rénové au cours des dernières années, les primates occupent désormais une place de choix puisqu’ils représentent 78 % des espèces de mammifères non domestiques et le tiers des espèces au total (tous animaux confondus). Le choix de collection Le projet de restructuration du « zoo de la Citadelle », devenu vétuste et ne répondant plus aux normes de présentation modernes, est devenu concret dès 1995 avec le travail de préparation et d’élaboration du cahier des charges. Tout d’abord, le choix des espèces du futur jardin zoologique, désormais clairement intégré au sein du Muséum de Besançon, s’est fait en fonction de 3 principaux critères : adaptation des espèces choisies aux contraintes du lieu (espace limité par les remparts de la Citadelle, environnement rocheux, etc.), intérêt des espèces sur le plan comportemental et social (attractivité accrue auprès des visiteurs et possibilité d’accueillir des étudiants de l’université de Franche-Comté dans le cadre de travaux d’éthologie) et importance de leur conservation en captivité (existence de plans d’élevage de sauvegarde, etc.). C’est donc naturellement que plusieurs espèces d’herbivores (bisons, zèbres, etc.) ont été retirées de l’ancien plan de collection au profit notamment de nouveaux primates qui se sont révélés les meilleurs candidats en fonction des critères retenus pour le choix. A côté des primates, ont été choisi des carnivores (Lion d’Asie, Tigre de Sibérie et Mangouste fauve), des oiseaux aquatiques (flamants, ibis, canards, etc.), des Psittacidés (au sens large) et quelques herbivores de taille modeste. La "P’tite Ferme", espace de contact avec des petits animaux domestiques entièrement dédié aux enfants, complète les installations. Ainsi, la collection s’est nettement spécialisée vers les primates en passant d’une douzaine d’espèces présentes en 1995, à 25 espèces au terme de la restructuration du jardin zoologique en 2003. Les nouvelles installations La restructuration du jardin zoologique a été menée en collaboration étroite avec les conservateurs du Muséum, les services techniques de la Ville de Besançon (Maîtrise d’ouvrage) et l’équipe de maîtrise d’œuvre constitué par le cabinet bisontin d’architecture Lefranc/Corbet. Le travail des architectes dans le cadre de la Citadelle était particulièrement délicat en raison de la nature particulière des installations à créer (destinées à des animaux !), aux contraintes particulières liées à la présentation au public d’animaux captifs d’espèces non domestiques (législation, éthique, etc.), et de l’approbation finale nécessaire des responsables des monuments historiques, l’ensemble de la Citadelle étant classée. L’espace concerné par les rénovations, représentant 3,5 hectares dans la partie haute du site de la Citadelle, a été découpé en grandes zones selon un critère systématique : les primates ont donc été rassemblés dans une partie bien délimitée du Jardin zoologique, puis répartis par grandes familles : les lémuriens et les Callitricidés autour du bâtiment de la singerie, puis les autres familles de primates (Hylobatidés, Cercopithecoïdés et Cébidés) dans le « fossé des primates ». Trois espèces sont présentées en enclos à ciel ouvert plus ou moins naturels (macaques japonais, babouins de Guinée et entelles), toutes les autres espèces vivent en volière de forme et de volume adaptés à chacune. Une attention toute particulière a été apporté à l’aménagement végétal autour et – lorsque possible – dans les volières. De même, de nombreux supports (arbres morts, branchages, rondins de bois, bambous, cordages de fort diamètre, etc.) destinés à permettre aux espèces présentées d’exprimer toute la gamme habituelle de leurs comportements locomoteurs, furent mis en place. La gestion de la collection Tout comme les besoins en terme d’organisation de l’espace, l’organisation sociale de chaque espèce est naturellement respectée. Des programmes alimentaires très précis ont été élaborés pour chaque espèce et sont régulièrement réévalués au niveau qualitatif et quantitatif. Deux à trois repas par jour sont distribués selon les espèces : des granulés et autres préparations PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com 7 8 spécifiques sont distribuées le matin seuls ou en compléments, et des repas variés constitués d’une grande diversité de fruits et de légumes l’après-midi. Insectes, gomme (pour les ouistitis), feuillages frais, etc. sont distribués en complément de façon journalière pour certaines espèces, de temps en temps pour les autres. Concernant la conservation des espèces en danger, le Muséum participe depuis sa rénovation à divers programmes de conservation basés sur des échanges internationaux d’animaux menacés et l’organisation de leur reproduction visant à conserver un maximum d’informations génétiques. Dans ce cadre, les animaux sont tous parfaitement identifiés par transpondeur et enregistrés dans un inventaire informatisé dont les données sont envoyées régulièrement via internet à une base de donnée mondiale (www.isis.org). Dans chaque programme EEP, qui concernent les espèces les plus menacées, un seul coordinateur européen décide de la destination des animaux en surplus et des modalités de leur reproduction (www.eaza.net). La gestion de la collection est assuré par un biologiste (Jean-Yves Robert), appuyé par un vétérinaire consultant en ce qui concerne certains aspects spécifiques (prophylaxie, interventions vétérinaires, zoonoses, etc.) et d’une équipe de 14 soigneurs animaliers (d’agents techniques de base à agents de maîtrise). Un réseau de caméras numériques fixes ou mobiles permet de visualiser en temps réel sur des écrans de contrôle la singerie et l’enregistrement du comportement de certaines espèces au sein de leurs abris en absence d’observateur physique sur place. Les images sont aussi accessibles depuis plusieurs PC connectés sur un réseau fibre optique, ce qui permet de surveiller discrètement à distance certaines phases particulières de la vie de nos pensionnaires (introduction de nouveaux spécimens, naissances, etc.). Lémuriens (6 sp / 28 ind) - Maki mongoz (Eulemur mongoz) : 1.1.0 (EEP)* - Maki à ventre roux (Eulemur rubriventer) : 1.3.1 (ESB) - Maki catta (Lemur catta) : 3.4.0 (ESB)* - Grand Hapalemur (Hapalemur simus) : 2.1.0 (ESB)* - Vari à ceinture blanche (Varecia variegata subcincta) : 4.2.0 (EEP)* - Propithèque couronné (Propithecus verreauxi coronatus) : 3.2.0* Médiation et pédagogie Considérés comme des « vitrines vivantes » du Muséum de Besançon, les présentations de primates ont pour objectif d’illustrer la diversité des espèces, leur écologie, et d’attirer l’attention des visiteurs sur les menaces pesant sur certaines espèces et sur la biodiversité en général. Ainsi, en complément des cartels de présentation propres à chaque espèce, des panneaux de présentation plus généraux sont répartis au sein de la zone « primates » et traitent de divers thèmes, y compris sur des espèces non représentées à Besançon (les grands singes par exemple). En été, des animatrices scientifiques apportent diverses informations complémentaires, générales (biologie, comportement, etc.) ou plus anecdotiques (nom, date de naissance, etc.). Enfin, le bâtiment de la singerie abrite la cuisine de préparation des menus « petits singes et lémuriens » visible du public par l’intermédiaire d’une large baie vitrée. Les différents menus sont affichés et les plats disposés à la vue l’après midi dans une vitrine réfrigérée en attendant d’être distribués en fin de journée. Colobinés (2 sp / 9 ind) - Colobe guereza (Colobus guereza kikuyuensis) : 2.2.0 (ESB) - Entelle (Semnopithecus entellus) : 1.4.0 (ESB) La collection de primates en quelques chiffres... Au 26 juillet 2005, on dénombrait 143 spécimens de 25 espèces, et trente naissances avaient été obtenus pour 2005 (dont la moitié chez les callitricidés). Ci-dessous la liste actuelle précise des espèces avec mention des Studbooks (ESB) ou des programmes d’élevage européens (EEP) les concernant, des sexes (m.f. ?) et des naissances en 2005 (*). Callitricidés (9 sp / 42 ind) - Tamarin de Goeldi (Callimico goeldi) : 2.3.1 (EEP)* - Ouistiti de Geoffroy (Callithrix geoffroyi) : 4.1.0 (EEP) - Ouistiti commun (Callithrix jacchus) : 3.2.0 - Ouistiti pygmée (Callithrix pygmaea) : 3.3.0* - Tamarin lion à tête dorée (Leontopithecus chrysomelas) : 2.0.0 (EEP) - Tamarin empereur (Saguinus imperator subgrisescens) : 1.2.0 (EEP)* - Tamarin à lèvres blanches (Saguinus labiatus) : 2.2.0 (ESB)* - Tamarin à mains rousses (Saguinus midas midas) : 2.1.0 (ESB) - Tamarin pinché (Saguinus oedipus) : 5.3.0 (EEP)* Cébidés (3 sp /22 ind) - Singe araignée noir à face noire (Ateles chamek) : 2.0.0 (ESB) - Sapajou apelle (Cebus apella apella) : 8.4.0* - Singe écureuil de Bolivie (Saimiri boliviensis boliviensis) : 2.4.2 (EEP)* Cercopithecinés (3 sp / 35 ind) - Mangabés à joues blanches (Lophocebus albigena albigena) : 1.2.0 (ESB) - Macaque japonais (Macaca fuscata) : 7.3.1 - Babouin de Guinée (Papio cynocephalus papio) : 9.11.1 Hylobatidés (2 sp / 7 ind) - Gibbons à favori roux (Hylobates gabriellae) : 2.1.0 (EEP) - Siamang (Hylobates syndactylus) : 2.2.0 (ESB) Jean-Yves Robert , Directeur animalier, Citadelle de Besançon PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com La Réserve de la Haute-Touche (Muséum National d’Histoire Naturelle) est lancée depuis 1998 dans un plan de restructuration important. Plutôt spécialisée au départ dans les Ongulés, notamment les Cervidés, la réserve décide de varier son plan de collection. Le projet, dans sa finalité, prévoit de présenter les espèces par thématique continentale avec, pour chaque continent, une espèce représentative de chacune des grandes familles. Le choix des espèces se fait selon l’importance de leur conservation, leur attractivité pédagogique et la possibilité de les acclimater au site de la Haute-Touche. Les Primates ont bien entendu une place importante dans ce projet. En 2000, l’Afrique fut présentée sur 6 hectares, autour d’un étang de 3 hectares sur le thème "entre savane et point d’eau". Les babouins de Guinée et diverses espèces de lémuriens, pour représenter Madagascar, faisaient leur apparition, suivis de tamarins à mains rousses pour débuter l’Amérique su Sud. Les lémuriens (Eulemur catta, Varecia variegata, Eulemur Chacune de ces espèces de lémuriens diurnes, à leur arrivée, était lâchées dans les loges intérieures, puis, après un temps d’adaptation, ils eurent accès à leurs îles . La surveillance des premiers jours de sorties nous a démontré que 48 heures sont nécessaires pour que les animaux utilisent sans "aucune crainte" ces tunnels. coronatus, Eulemur macaco, Eulemur rubriventer et Eulemur fulvus albifrons) sont présentés sur 6 îles reliées à un bâtiment central, chauffé, qui peut accueillir dans 6 double-loges l’ensemble des espèces présentées. Il fut établi dans un premier temps d’installer des tunnels aériens afin de sortir les animaux du bâtiment aux îles. Cependant, afin d’éviter que les déjections animales tombent sur les visiteurs, que le public attrape le grillage au dessus de lui et la lourdeur visuelle du système, nous avons finalement opté pour des tunnels souterrains. Chaque loge possède deux sorties, une donnant accès à la volière extérieure, l’autre à l’île. Cette dernière s’ouvre sur un tunnel grillagé vertical (recouvert d’un toit incliné) qui se prolonge au niveau du sol par un tube PVC de 80 cm de diamètre. Une inclinaison très légère de ce tube permet l’écoulement des produits lors du nettoyage au jet d’eau sous pression. Une trappe est aménagée à la jonction du grillage et du PVC afin de permettre cette opération. A la sortie du tube PVC, au niveau de la berge, un nouveau tunnel grillagé (horizontal) prolonge le tube PVC au dessus de l’eau jusqu’à mi-distance des deux berges. Enfin, c’est une passerelle de bambou qui permet le passage final vers l’île. Un retour électrique à l’extrémité du tunnel grillagé horizontal empêche les lémuriens de sortir par dessus. L’ensemble de ce système fut conçut en interne par l’équipe de la Réserve de la Haute-Touche. Retour électrique Un effet "pervers" est cependant apparut : la fraîcheur des tunnels souterrains en été et leur douceur en hiver entraînent les lémuriens à y rester tapis de longs moments, ce qui les rend invisibles au public. Il a donc fallu installer, à l’extrémité du tunnel grillagé horizontal, une trappe bloquant l’accès dans la journée. Cette conception à aujourd’hui fait ces preuves. Le seul inconvénient de ce système est l’inaccessibilité physique à l’intérieur des tunnels pour les soigneurs. Néanmoins, dans la mesure où le tunnel PVC n’est qu’un lieu de passage pour entrer et sortir des loges, les lémuriens n’y séjournent pas longuement. Cela limite de façon importante les interventions "souterraines". loges Volière d’isolement Passage visiteurs îles eau Patrick Roux, éthologue, responsable pédagogique, Réserve de la Haute-Touche PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com 9 Situation d’un programme de conservation des gibbons et des siamangs en Indonésie Né en 1998, le programme Kalaweit est une collaboration entre l’association française Kalaweit et le département de protection de la biodiversité du ministère des forêts indonésien. Le but de ce projet est de mener un programme de conservation des gibbons et des siamangs incluant la réhabilitation d’animaux captifs. L’Indonésie est un des pays qui possède une des biodiversités les plus riches au monde, toutefois cette même biodiversité est victime d’une destruction massive. La déforestation par les compagnies forestières légales, la conversion de la forêt en plantation, les coupes illégales, les incendies, et les trafics illégaux sont autant de problématiques qui menacent l’avenir des gibbons et des siamangs. Aujourd’hui en Indonésie depuis 7 ans, l’association Kalaweit dresse le bilan de la situation. Le programme Kalaweit possède 3 grands volets : 1) Confiscation et Réhabilitation des gibbons L’association Kalaweit estime à 6.000 le nombre de gibbons et de siamangs détenus illégalement en Indonésie, sur les îles de Sumatra, Java et Bornéo. La multiplication des contacts entre les hommes et les gibbons, notamment dans des zones protégées avec la multiplication des coupes illégales (illegal-logging), vient accroître le problème. Si on n’observe pas de filière organisée en forêt (pour la capture des gibbons), les bûcherons qui rencontrent les animaux de manière accidentelle, tuent les mères pour capturer les bébés et les vendre. Ceux-ci, si ils survivent, seront ensuite directement vendus à des privés, ou peuvent rentrer dans la grande chaîne du marché noir qui peut les envoyer vers Java, Jakarta, et puis Singapour, le Moyen-Orient, l’Europe, les Etats-Unis ou l’Australie… Si la loi indonésienne prévoit une sanction de 5 ans de prison et de 10.000 USD d’amende pour quiconque détient, tue, vend, etc, des animaux protégés, d’énormes progrès sont à faire dans la répression de ce genre de crime. La corruption a aussi vite fait de donner des apparences légales à des transactions qui auraient du se confronter à la Convention de Washington (CITES). L’association Kalaweit soutient les autorités pour confisquer ces animaux. La plupart de ces gibbons ont été détenus dans des conditions lamentables. Il sont atteints de maladies humaines (Hépatites, Tuberculose, Herpes Simplex, etc.), sont imprégnés et stressés. Les singes devront passer par différentes étapes (quarantaine, socialisation, formation de couples) avant d’être jugés aptes ou non à, un jour, être relâchés. Kalaweit qui suit les recommandations de l’Union Mondiale pour la Nature (IUCN) a déjà reçu 134 gibbons à Bornéo, et 118 gibbons et siamangs à Sumatra. Si plusieurs couples ont été relâchés avec succès, la situation devient de plus en plus préoccupante, car les sites de relâchés (répondant aux critères d’IUCN) sont rares, voire parfois introuvables... Kalaweit estime que seulement 5 % de tous les animaux reçus repartiront dans la nature. Il faut alors se pencher sur les capacités de sanctuaires, capables de donner une vie captive descente à ces animaux sur le long terme, tout en continuant les saisies et les actions répressives. 2) Education et Information des populations locales L’association a vite compris que le combat à mener est avant tout d’empêcher la capture de nouveau animaux ! Si Kalaweit ne pourra jamais recevoir 6000 gibbons et siamangs, elle à son rôle à jouer pour tenter de changer le court des choses, les mentalités, et stopper les trafics. Kalaweit, financée par la Fondation Arcus (USA) a commencé à mettre en place, en 2003, un réseau de radio FM, afin de créer le premier média donnant une voix à la conservation, et plus spécialement celle des gibbons. Cette Radio émet déjà dans 2 grandes villes (Palangka Raya 120.000 h. et Sampit 70.000 habitants) de Bornéo, et devrait voir ses relais se multiplier dans les prochains mois et années, pour couvrir toutes les capitales de provinces de Bornéo et Sumatra. Ce média destiné aux jeunes générations (15-25 ans) leur donne l’occasion de se divertir, tout en recevant des messages informatifs sur la conservation. Les programmes principalement fait de divertissements (afin de garder une bonne audience) sont interrompus 5 fois toutes les heures, par des « Intermezzos » d’une minute. Ainsi 22 Intermezzos, faits de messages chocs, sont diffusés sur 24 heures à l’antenne. Les résultats sont plus qu’encourageants. En terme d’audience : selon les sondages (réalisés tous les 6 mois), Kalaweit est numéro 1 10 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com depuis le début 2004, et 10.000 personnes écoutent « Kalaweit FM » tous les jours… En terme d’action concrète : 60 % des animaux reçus a Kalaweit sont donnés par des auditeurs qui ont compris le sens du projet. Ces auditeurs sont une excellente source d’informations pour surveiller les trafics et repérer les animaux détenus dans la ville ; Enfin ce média donne la possibilité de dénoncer des trafics précis à l’antenne, faisant ainsi pression sur les autorités. 3) Assistances aux autorités pour protéger le Parc National Bukit Baka Bukit Raya En Plus d’avoir protégé quelques fragments de forêt et plusieurs îles pour mener les activités liées au sanctuaire et au programme de réhabilitation des gibbons, Kalaweit possède une station dans le parc national Bukit Baka Bukit Raya (200.000 hectares) dans les montagnes centrales de Bornéo. Kalaweit tente de protéger la zone en travaillant et en aidant les populations locales ayant des interactions avec le parc. La station sert aussi à des chercheurs et des personnes voulant observer les gibbons à l’état sauvage. Le parc dans sa totalité est relativement peu menacé en raison de sa topographie… Le programme de réhabilitation pour les gibbons et les siamangs en Indonésie représente une deuxième chance pour certains animaux. Toutefois il serait incorrect de croire que la réhabilitation en masse de gibbons et siamangs, peut sauver ces espèces. « Ces relâchés en masse » semblent impossibles, à cause de l’absence de sites adéquate. En effet, Kalaweit ne veut en aucun cas relâcher des gibbons dans des zones où se trouve déjà une population de gibbons sauvages. Les efforts doivent être mis sur la protection de leur habitat. L’un des points très important pour l’avenir est que la pression internationale aide à lutter contre la conversion de la forêt pour des plantations de palmiers à huiles. Ainsi chaque année des centaines de milliers d’hectares sont convertis en monoculture. Dans un pays de 250 millions d’habitants avec un faible taux d’éducation, les médias comme «Kalaweit FM » qui diffusent sur le long terme, sans interruption, des messages de sensibilisation, feront apparaître dans les années a venir une génération consciente des problèmes écologiques. Sans cette prise de conscience, qui fera pression sur les autorités, les gibbons et avec eux beaucoup d’autres espèces sont condamnées ! Kalaweit est né d’une initiative très utopiste et aujourd’hui des centaines de gibbons ont été reçus… Si la réception des animaux en soi est une satisfaction, car elle met fin à beaucoup de leurs souffrances, la situation risque très vite de devenir ingérable. Un programme de réhabilitation peut avoir un réel rôle en conservation... La réintroduction d’animaux peut sauver des populations génétiquement condamnées, etc.… Mais lorsque le nombre d’animaux captifs représente plusieurs milliers et que les espaces « libres » pour les relâchés se font rares voire sont introuvables, des remises en question sont nécessaires. Au quotidien, je pense que Kalaweit est avant tout un sanctuaire qui se soucie du bien être des animaux reçus, loin de l’utopique concept « du retour à la vie sauvage ». Devant une telle situation, je crois que tous les projets qui confisquent et récupèrent des espèces menacées doivent lutter contre les captures et les ventes, via des programmes de sensibilisation, de protection, etc... Je pense sincèrement que l’on ne pourra plus parler de programme de « réintroduction de primates à grande échelle » dans un avenir proche… Des animaux doivent être aidés (via des sanctuaires –animaux captifs-) ;la loi qui protége ces animaux doit être appliquée (confiscations) ; et nous devons tout faire pour protéger les animaux in-situ ! Tout ça pousse Kalaweit à se tourner vers la création de médias (radios) qui ont pour but de faire cesser les captures (dénonciations, sensibilisation, etc…). Je n’avais jamais imaginé lors des débuts de Kalaweit que la situation était aussi dramatique... La vue de gibbons et de langurs écrasés par des Bulldozers dans des concessions de palmiers a huile, me donnent aujourd’hui un goût amère de la situation. Je me sens tout simplement impuissant. L’association Kalaweit est supportée par : Muriel Robin, Gibbon Foundation, Arcus Foundation, Fondation Brigitte Bardot, Fondation 30 millions d’amis, Colombus, IPPL, SECAS, Yaboumba. Chani (Aurélien Brulé) ; responsable du projet KALAWEIT PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com 11 Les derniers numéros de ce bulletin nous informaient de la situation des populations de magots (Macaca sylvanus). Nelly Ménard (Station Biologique de Paimpont) insistait sur la grande plasticité comportementale et écologique, notamment alimentaire, de ce singe (cf. bulletin 17) qui peut, le cas échéant, écorcer les cèdres (Moyen Atlas) pour consommer le cambium et le phloeme dans lesquels circule la sève. Ania Sharwood Smith, quant à elle, nous présentait le travail d’accueil des magots, "animaux de compagnie" au sein de l’AAP, sanctuaire pour les animaux exotiques en Hollande (cf. bulletin 18). Voici le témoignage de Jean-François Hellio, photographe animalier professionnel, parti faire un reportage sur les macaques de l’Atlas : « Mon histoire avec les singes, c’est récent. J’ai attrapé le virus en Indonésie, en faisant un reportage sur les nasiques. Rentré en France, je n’avais plus qu’une envie, m’immerger à nouveau dans une société de primates. C’est en cherchant à savoir lequel vivait le plus près de chez nous que j’ai découvert les magots. Ce qui me faisait vibrer, c’était l’idée de les voir en hiver, j’ai donc attendu que le froid s’installe dans le parc de la montagne des singes (Vosges) qui en accueille une colonie. Et j’ai vu mes premiers magots sous la neige, vécu auprès d’eux des nuits à –5°C. Dans le parc, on ne m’a jamais laissé seul avec eux. Quelqu’un toujours m’accompagnait. Au début, cela m’agaçait, puis j’ai aimé la présence de ces hommes qui les connaissaient si bien et qui m’expliquaient leurs expressions, leurs gestes. » « Puis j’ai décidé de retrouver les magots sur leurs terres ancestrales. On m’avait mis en garde, l’hiver marocain au Moyen Atlas, ce n’était pas de la rigolade, mais je suis têtu, et j’ai débarqué à Azrou. Ce choix n’était pas dû au hasard : les scientifiques m’avaient indiqué la zone où les magots vivaient en grand nombre. Sur place, une surprise m’attendait : alors qu’il aurait dû faire – 10°C avec un mètre de neige, c’était presque l’été. Pas de neige, pas d’eau pour l’été à venir, une catastrophe pour la végétation comme pour les hommes. Ils n’avaient pas vu cela depuis 1947 ou 1948. 12 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com J’avais rendez-vous avec le chef forestier, c’est lui qui devait me servir de guide. J’ai vite compris que le magot n’avait pas bonne presse dans le coin, on me l’a désigné comme un trouble fête, celui qui crée des problèmes. Mais je voulais me faire une idée par moi-même, alors on m’a indiqué sur la carte où j’avais le plus de chance de les rencontrer et on m’a conduit vers eux. Il y avait un premier groupe, tout près de la route. Ces magots là profitent du passage des bus et de la nourriture distribuée par les hommes. Moi, je voulais voir des magots en vraie liberté. J’ai donc poussé un peu plus loin et fini par croiser un deuxième puis un troisième groupe. Celui-ci me convenait : une troupe de 20 à 25 individus dans une forêt de cèdres et de chênes verts. Beaucoup de jeunes. Les magots vivent dans ces cèdres millénaires, des arbres fabuleux mais une forêt lourdement exploitée. Ce que j’y vois jour après jour est lamentable : un massacre, un biotope à mon avis en danger. C’est clair, ces lieux servent de pâturage à des centaines de moutons et de chèvres. Les singes que j’ai suivi vivent eux dans la cédraie, passant des cèdres à une végétation rase, du type pelouse alpine, comme une toundra. Les singes passent leur temps entre ces sous-bois et les pelouses d’altitude. Je ne les quitte pas d’une semelle. Leur vie, voilà ce que j’en ai observée. Pendant la nuit, ils restent perchés, ne bougent pas de leur cèdre. Au moins je suis sûr de les retrouver là où je les ai laissés la veille. J’ai vite remarqué que l’orientation de l’arbre-dortoir n’était pas choisie au hasard : dès que le soleil se lève, les magots bénéficient de ses premiers rayons. D’ailleurs, pour en profiter au mieux, ils s’installent souvent près d’une clairière. Au réveil, ils prennent d’étranges positions face au soleil, pour capter sa chaleur, lèvent la tête, ferment les yeux. Moment choisi par les petits pour commencer à s’exciter. Démoniaques, ils explorent, cassent les pieds à tous, passent d’une branche à l’autre, sollicitent les mâles, les autres jeunes. Ils ne vivent pas au même rythme que les adultes, ni pour manger, ni pour se reposer. L’essentiel pour eux, faire les quatre cents coups. Peu importe qu’un adulte soit en train de dormir ! A l’occasion il sert de trampoline ou se fait tirer les oreilles. Les mâles tolèrent cela une fois, deux fois, puis se lèvent et menacent. La bouche en cul de poule et les yeux écarquillés, ils poursuivent les insolents sur quelques mètres. Ceux-ci claquent des dents en signe d’apaisement, puis recommencent quelques secondes plus tard. Les femelles, elles, sont occupées avec leurs petits en bas-âge. Il se passe parfois quelque chose d’obscure, pas évident à comprendre. Un mâle passe, prend un petit, qui monte sur son dos, un truc typique du magot. Les petits passent d’un mâle à l’autre, des mœurs bien à eux, comme si cela facilitait les rencontres entre mâles. Parfois ils se tiennent à distance les uns des autres, un petit vient à passer, et tout à coup un mâle se saisit de lui ! Le petit n’a pas l’air inquiet pour autant, pas la moindre panique, les femelles ne réagissent pas. On dirait que deux mâles, quand ils se rencontrent face à face, pour s’affronter, entreprennent un étrange ballet : ils s’approchent par derrière, prennent un tas de postures différentes, mais toujours en exhibant leur otage. C’est le premier contact. Les mâles ne se touchent pas, ils s’abordent par l’intermédiaire d’un petit, qu’ils tiennent parfois suspendu par les pieds… Venir avec un petit désamorcerait-il toute agressivité ? Une rencontre c’est comme çà : les deux mâles claquent des dents de concert, le petit répond, se laisse inspecter. Le contact établi, le kidnappé est libéré. Le bain de soleil est suivi de l’éternel rituel de toilettage. Le sacro-saint grooming commence dans l’arbre. Ils n’en descendent pas tous en même temps. Certains, rapidement, vont cueillir leur petit déjeuner alors que d’autres paressent encore un peu. Puis le départ est donné, la troupe part en vadrouille. Ils mangent l’herbe, les jeunes pousses de cèdre et quand il neige, juste les aiguilles. Le plus souvent, il font de la cueillette au sol. On dirait des ouvriers agricoles ! Cette pelouse très fine, ils l’épluchent avec leurs doigts, brin par brin. Cela leur prend un temps fou. Pourtant ils sont rapides, adroits, ils cueillent des deux mains en alternance, à toute vitesse . De temps en temps ils tombent sur un tubercule, alors ils creusent et l’extirpent. Ils lèvent systématiquement les pierres, en dessous il y a PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com 13 souvent de la végétation tendre. Dormir et manger, ils ne font rien d’autre. Je n’ai pas eu la chance de tomber sur la saison des amours. Enfin ça y est, mon vœu est exaucé ! la neige est arrivée, de manière assez brutale, du moins inattendue. Ce matin, je me lève, je regarde par la fenêtre : brouillard et une sorte de bruine. Là haut, sur les plateaux, il y a déjà 10 cm de neige. On est fin février, j’ai peur que demain tout aie fondu. Je pose donc des chaînes sur ma vieille voiture et j’y vais au risque de rester coincé là haut ; j’emporte de quoi passer la nuit dehors. Arrivé, c’est le paradis, je retrouve très vite les singes là où je les ai laissé la veille, perchés dans leur cèdre. Un changement incroyable, tous en position fœtale. Silence absolu. Même les petits on ne les entend plus, collés contre le ventre des femelles ou même des mâles. Ils ne bougent pas de la journée. C’est troublant de voir ce groupe de nomades transformé en masse compacte, immobile dans les arbres. Les membres recroquevillés, les paumes tournées vers la chaleur du corps. Economie totale d’énergie, pas un geste inutile. Il a neigé trois jours durant. Je les ai observé deux jours entiers sans qu’ils quittent le même cèdre. C’est bien la seule fois où je les ai vu s’attaquer aux arbres. Et ça n’avait pas l’air de bon cœur ! Ce n’est pas là que vont leurs préférences. Voilà, je les ai abandonné hier soir, toujours au même endroit, plein de branchettes au sol. Quand la neige a cessé, ils sont redescendus et ont recommencé à soulever les pierres sous la neige. J’ai repensé aux forestiers qui les accusent de saccager la forêt. Mais la vérité il faut la dire. Si le sous-bois de cette forêt est en perdition, ce n’est vraiment pas la faute des magots, mais celle des centaines de moutons, des troupeaux de chèvres. Entre les cédraies plus rien ne pousse. Les bergers se plaignent. Ils disent « nos bêtes n’ont plus rien à brouter ». Alors ils montent dans les cèdres et ils élaguent. Branche après branche. Le reste du bois est utilisé pour le chauffage. Il y a des forêts où il n’y a plus que des fûts. Deux, trois branchettes par ci, par là. Comme après une catastrophe naturelle. Je ne suis pas un écologiste, mais là-bas la forêt de cèdres des magots, c’est à pleurer. Le regard en biais ! Je ne me tiens pas toujours à égale distance de chaque individu. Il y en a deux avec lesquels j’ai des relations géniales depuis le premier jour. L’un d’eux a l’air très vieux, il n’a plus de canines. Vers la fin de mon séjour il venait tout le temps s’asseoir à côté de moi, à trois mètres. Mais il y a toujours ce problème du regard. Je n’ai pas trouvé de solution. Le hic c’est l’objectif, impossible de ne pas le diriger vers eux. Et c’est toujours interprété comme une agression. Il faut qu’ils s’habituent, qu’ils comprennent que, lorsque je tourne mon appareil vers eux, ils ne risquent rien. J’ai essayé de leur proposer de la nourriture au même moment : cela ne marche pas tout le temps, alors le petit regard en biais, c’est la règle du jeu. Ces mâles, qui, au bout d’un moment se sont montrés familiers, n’ont plus de crainte, juste un peu de méfiance. Il arrive qu’ils viennent vers moi avec un petit sur le dos. Evidemment, celui-ci n’a pas le contrôle de sa monture. Alors, au fur et à mesure, le petit se crispe et hurle comme un fou. Il a une trouille terrible et saute du dos du mâle. Vite, sa mère arrive pour le reprendre. Mais tout cela semble évoluer. Maintenant il me regarde et se contente de quelques rictus d’apaisement. Une mimique vers l’arrière qui dégage juste la partie supérieure des dents. Je ne cherche pas, cependant, de contact physique avec ces petits, plaque tournante de la société magot. Jean François Hellio, reporter animalier. Photos : Jean-François Hellio et Nicolas Van-Ingen 14 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com A suivre … La société DIETEX (MAZURI / SDS) a récemment testé ses nouveaux jouets pour primates au Zoo de Vincennes. Les capucins, mis à contribution, ont commencé par se renseigner sur les origines des jouets, avant de consentir à fourrager dans la « table à fourrager » remplie de friandises. Cette table, conçue pour résister aux mauvais traitements, est en inox. Elle se fixe par des chaînes à la cage, soit à l’intérieur, soit à l’extérieur, suivant la topographie des lieux. Sur le plateau, un tapis amovible et interchangeable est recouvert d’herbe artificielle pour dissimulation de friandises ou d’aliments nutritionnels de petite taille. Les capucins ont assez vite trouvé le mode d’emploi, et découvriront certainement des applications auxquelles nous n’avions pas pensé, faisons leur confiance ! Un aliment sans gluten pour primates du nouveau monde La société DIETEX (MAZURI/SDS), encore elle ! a mis au point, en collaboration avec M. LORCA, Vétérinaire au Zoo d’Asson, un aliment sans gluten pour primates du nouveau monde. En effet, on a constaté, dans certaines colonies, un syndrome nommé le MWS (marmoset wasting syndrom) : les animaux mangeaient normalement, mais perdaient du poids et finissaient par mourir. Les symptômes étaient un ventre gonflé, diarrhée malodorante, atrophie des muscles… Des études faites à Jersey, à Emmen et au Brésil montraient une relation entre le WMS et le gluten. M. LORCA, directeur du Zoo d’Asson, qui possédait une colonie de 34 primates du nouveau monde (Callitrix argentata, C. jachuus, C. geoffroyi, saguinus oedipus, S. fuscicollis leucogenys, S.f. lagonotus, S. imperator, callimico goeldi, Leontopitheuc chrysomelas) nous a contactés, et en collaboration avec notre nutritionniste, Jim LAWSON, a mis au point notre aliment sans gluten : 829030 GLUTEN FREE qui se présente sous forme de poudre à mélanger avec de l’eau pour obtenir un gâteau appétissant. Depuis l’utilisation de cet aliment, la santé des primates s’est améliorée. M. LORCA la distribue à tous ses animaux régulièrement. Nous sommes toujours en train d’améliorer la formule, les arômes doivent notamment être modifiés. Françoise LAGARRE, Société SDS France, 75 rue du Général Leclerc – 95210 SAINT GRATIEN Email : franç[email protected] 15 PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com Né à Toronto en 1930, Robert Bateman se voue très jeune à la peinture et au naturalisme. Il a toujours peint la nature sauvage, en commençant toutefois dans un style plus impressionniste et cubiste pour, ensuite, se diriger vers l’expressionnisme abstrait. Cela fait seulement 30 ans qu’il a décidé de se lancer dans la peinture réaliste, style qui fit rapidement de lui l’un des artistes naturalistes les plus reconnus. Membre actif de clubs naturalistes et d’organisations de conservation, Richard Bateman se fait le porte parole de nombreuses causes environnementales et de préservation de la faune. "Je ne peux rien concevoir de plus varié, de plus riche et de plus beau que notre planète Terre" dit-il, "cette beauté, je tente de la comprendre le mieux possible, de l’absorber et la restituer à travers ma peinture. C’est ce à quoi je dédie mon travail". Un peintre, donc, à découvrir, ou à redécouvrir sans attendre !… Volume 6, 2004 (538 pages), 70 euros. Abonnement : Primatologie, CNRS-LNC, 31 chemin Joseph Aiguier, F13402 Marseille cedex 20, Tel. +33 (0)4 91 16 42 79 Fax +33 (0)4 91 71 49 38. Lire Pour ceux qui croient en la valeur des études et du travail in-situ, en qui sommeille cette irrépressible besoin de s’impliquer entièrement dans la sauvegarde des espèces, voici la présentation de quelques uns de ces "héros". De Paul Watson qui risque sa vie en s’interposant entre les baleines et leurs "chasseurs" à Olivier Behra, actif sur le sanctuaire de Madagascar, en passant, bien entendu, par Biruté Galdikas, l’amie protectrice des Orangs-Outangs, les exemples de "combat" pour le monde sauvage ne manquent pas. Difficile de rester assis sur son siège, aussi douillet soit-il, en lisant ce livre très évocateur. A conseiller… 16 [http://lnf.cnrs-rs.fr/cnrc/ journals/primato/ primatologie.html] Directeur de Publication et Diffusion : SFDP Rédacteur en chef : Patrick Roux Conception graphique, mise en page : Patrick Roux Illustrations, dessins : Géraldine Janson Photographies : François Grandin (pages 2, 3 et 9), Stéphane Perrier (pages4 à 6), Jean-Yves Robert (page 7 et 8), Aurélien Brulé (pages 10 et 11), Jean-François Hellio et Nicolas Van Ingen (pages 12 à 14), Françoise Lagarre et Patrick Roux (page15). Reproduction interdite sans l’accord écrit des auteurs. PDF created with pdfFactory trial version www.pdffactory.com