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ETUDES ET DOCUMENTS D’EDUCATION
Nouvelle série
Collection paraissant en anglais,en français et pour les titres précédés d’unastérisque - en espagnol
Liste des titres parus ou à paraître prochainement
1. L‘éducation dans les pays arabes à la lumière de
la Conférence de Marrakech (1 970)
2. Agriculture et enseignement général
3.Le personnel enseignant et l’élaborationde
la politique de l’éducation
4.*Etude comparative des coûts de construction
des établissements secondaires
5.L‘alphabétisationpour le travail.
L‘alphabétisationfonctionnelleen Tanzanie rurale
6.*Droits et responsabilitésdes jeunes
(Publié également en russe)
7.Perspectives de l’éducationen Asie :
Expansion et transformation
8.L‘équipement sportifà l’écoledans les pays en voie
de développement
9,Possibilitéset limites de l’alphabétisationfonctionnelle : l’expérienceiranienne
10.L‘alphabétisationfonctionnelleau Mali :
une formation pour le développement
1 1. *L’anthropologieet les sciencesdu langage au
service du développement de l’éducation
12. Vers un modèle conceptuel d’éducation
permanente
13. Planification des programmes d’enseignementet
problèmes sanitairesactuels
14.Répertoire ALSED de spécialistes et d’institutions
de recherche/ALSEDDirectory of specialists and
research institutions
15. *L’expériencebrésilienne d’alphabétisationdes
des adultes - le MOBRAL
16. La conception et la fabricationdu mobilier
scolaire :évaluation critique
Dans le domaine de l’éducation,l’Unescopublie
également les périodiques suivants :
Perspectives.Revue trimestrielle de l‘éducation
Notes d’informationsur l’éducationdes adultes
Documentation et informationpédagogiques.
Bulletin du Bureau international
d’éducation
La conception
et la fabrication
d u mobilier scolaire :
éva I uat i on crit iq ue
par F.B.Scriven &Associates
Unesco
ISBN 92-3-201233-2
Edition anglaise 92-3-101233-9
Edition espagnole 92-3-3012336
Publié en 1974 par Les Presses de l'Unes60
7,place de Fontenoy, 75700 (France)
Imprimé dans les ateliers de l'Unesco
0 Unesco 1974 [BI
Préface
I
Depuis cinq ans, les pays du monde entier se
montrent de plus en plus soucieux d'introduire
des réformes dans les méthodes traditionnelles
d'enseignement.Les méthodes formalistescèdent
le pas àdes méthodes plus souples, dites "actives":
selon lesquelles les cours magistraux sont souvent
remplacés par des projets exécutés en petits
groupes et par l'étude indépendante. Mais dans
de nombreux pays, cette évolution est freinée
par un mobilier scolaire démodé. L e mobilier
traditionnel d'une salle de classe comporte une
estrade surélevée pour le professeur et, pour
les élèves, des sièges disposés en prévision
d'allées et venues réduites au minimum. Or,
les nouvelles méthodes d'enseignementexigent
que les élèves puissent se déplacer aisément
et fréquemment. C'est ainsi que l'encombrant
pupitre avec banc attenant pour deux élèves
cède la place à des tables et des chaises individuelles qui peuvent soit être utilisées par un
ou deux élèves, soit groupées pour en accueillir quatre ou six. D'autre part, les nouvelles
méthodes d'enseignement font ressortir la nécessité d'élargir la g a m m e du mobilier scolaire. Traditionnellement,l'espacevoué àl'enseignement est entièrementoccupé par la chaire
du maître, un petit tableau noir et les bancs
des élèves. L e besoin se fait maintenant sentir de tableaux noirs plus grands, d'aires d'exposition spacieuses, de chariots pour transporter certains matériels (livres de bibliothèque
ou cages d'animaux, par exemple) et de n o m breux espaces de rangement de type divers.
L'Unesco aide, dans une mesure de plus en
plus importante, les pays en voie de développement à adapter leur mobilier scolaire aux
méthodes d'enseignement et aux objectifsvisés.
L a présente étude comprend une évaluation
objective portant sur deux des projets de l'Organisation, ainsi que le compte rendu d'un projet
analogue, mais beaucoup plus ambitieux, exé
cuté dans un pays européen. L e lecteur
-
s'apercevravite que la conception et la fabrication
d'un mobilier scolaire ne sont pas chose facile.
Elles exigent des connaissances spécialisées dans
de nombreux domaines allant de l'étude du gabarit
des meubles, compte tenu des caractéristiques
physiques des enfants, aux choix des colles et à
la vérification des points de soudure. L e lecteur
sera peut-être surpris du caractère critique des
évaluations elles- m ê m e s . Mais ces évaluations
sont publiées et diffusées afin que les Etats
membres puissent profiter des erreurs et des
déboires d'autres pays. Pour sa part, l'Unesco
en a tiré d'utiles leçons, notamment celle qu'il
vaut mieux consacrer les ressources limitées
dont on dispose à l'étude et à la mise au pointde
bonnes chaises et de bons pupitres, plutôt que
les disperser sur toute la g a m m e du mobilier
nécessaire à une école. D'autre part, il faut que
les Etats m e m b r e s se rendent compte que chaque
meuble doit être construit exactement c o m m e il
a été conçu et que tout écart par rapport aux
plans nécessite obligatoirement des essais très
poussés en salle de classe.
Cette évaluation a contribué à faire prendre
conscience à l'Unesco de la nécessité d'améliorer
la qualité des services qu'elle fournit aux Etats
membres dans ce domaine très particulier, mais
très important. Pour ce faire, l'Unesco a entrepris d'étudier de façon approfondie comment
planifier et organiser la fabrication en série de
mobilier scolaire en utilisant au m a x i m u m le
savoir-faire et les matériaux locaux.
C o m m e il se passera quelque temps avant que
les résultats d'ensemble de cette étude soient
rendus publics, il a été décidé de publier et de
diffuser dès maintenant les présentes évaluations.
O n espère qu'elles seront particulièrement utiles
aux planificateurs et aux administrateurs de
l'éducation à tous les échelons, notamment
à ceux qui sont chargés de l'achat, de la
répartition et de l'entretien du mobilier scolaire. Elles devraient également intéresser
3
ceux qui conçoivent ou qui fabriquent ce mobilier.
Les évaluations ont été établies par l'Agence de
programmation d'équipementscolaire F.B.Scriven
and Associates de Londres. M. Scriven est l'auteur de L'équipement sportif à l'école dans les
pays en voie de développement, étude publiée dans
le numéro 8 de la série Etudes et document d'éducation. M. Scriven a en outre été chargé par
l'Unesco de plusieurs missions consultatives en
Afrique, en Asie et dans les Etats arabes, dont
4
deux l'ont amené à s'occuper spécifiquement de
la conception de mobilier scolaire. Les associés
de M. Scriven, qui ont collaboré à la présente
évaluation, ont effectué, en Europe, des travaux
de recherche et de développement en matière de
mobilier scolaire.
Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles des auteurs et ne reflètent
pas nécessairement la politique de l'Unescodans
le domaine considéré.
Table des matières
Page
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7
Etudes de cas : projets exécutés
à Sri Lanka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
13
en Tunisie
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
25
au Royaume-Uni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
45
Références et appendices
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
55
5
Introduction
w
A u total, l'Unesco s'est intéressée à des projets
concernant le mobilier scolaire dans une quinzaine
de pays. Ces projets ont fait l'objet d'évaluations
dans le cas de l'Algérie, de l'Inde, de l'Iran, de
Sri Lanka et de la Tunisie, et un compte rendu
critiquedes projets de ces deux derniers pays
figure dans la présente étude. Aux fins de c o m paraison, l'étude rend également compte d'un
projet du Département de l'éducation et des
sciences du Royaume-Uni.
Il convient, tout d'abord, de faire observer
que les trois projets dont il est question sont de nature très différente. Pour le projet tunisien,
l'Unesco a chargé un architecte d'étudier le m o bilier destiné à trois écoles secondaires. Pour le
projet de Sri Lanka, l'Institut régional asiatique
de recherche sur les constructions scolaires
(ARISBR) a identifié un problème à l'échelon national, a demandé au gouvernement s'il était en
mesure de le résoudre, puis a engagé pour une
courte période un consultant en matière de conception de mobilier. Dans le cas du Royaume-Uni,
le Département de l'éducation et des sciences
était désireux d'améliorer les rapports entre les
autorités scolaires locales et les fabricants de
mobilier, et le projet lui-même était beaucoup
plus important que ceux de la Tunisie et de Sri
Lanka.
Quant à l'objet de l'évaluation proprement
dite, on peut le résumer c o m m e suit :
-
Evaluer l'efficacité de l'intervention de
l'Unesco, à ce jour, en matière de conception du
mobilier scolaire : points forts et faiblesses de
cette intervention, et changements éventuels à
apporter à la politique poursuivie ;
Offrir un point de départ à l'étude relative
au "Mobilier scolaire'' qui sera utile, dans la
pratique, à tous ceux qui s'occupent des divers
aspects de la fourniture de mobilier scolaire ;
fournir des renseignementsaux groupements
d'étude de mobilier qui exécutent des projets dans
-
-
des pays où les conditions sont identiques à celles
sur lesquelles sont fondées les évaluations ;
servir de base aux phases suivantes des projets évalués ou àleur extension.
-
Il convient de souligner que l'intérêt porté par
l'Unesco au problème du mobilier scolaire
répond directement à la demande des pays en
voie de développement qui attachent depuis peu
une grande importance à la question. Dans
beaucoup de ces pays, les écoles traditionnelles
n'ontpas demobilier. Dans les écoles coraniques
musulmanes, par exemple, les enfants sont assis
par terre sur des tapis ou sur des nattes. Rien
d'ailleurs ne permet de penser que cette façon
de s'asseoir sur ses talons ou en tailleur soit
fatigante si on en a l'habitude, ni qu'elle soit
nuisible au bonmaintien du corps ou à la santé.
Les enfants préfèrent souvent s'installer sur le
sol, m ê m e lorsqu'ils disposent de meubles et il
est de plus en plus fréquent de voir dans les
écoles primaires modernes des pays occidentaux des enfants assis par terre. Néanmoins,
les autorités scolaires des pays en voie de
développement insistent pour que les écoles
soient équipées de sièges, que ce soit pour
rompre avec les formes de l'école traditionnelle ou par suite d'un processus général
d'"occidentalisation".
Il est évident que si l'onconsidère les s o m m e s
dépensées et le nombre des intéressés, l'éducation est de loin l'activité économique la plus
importante dans les pays en voie de dévelop
pement. Les bâtiments scolaires représentent
une part importante de l'investissementtotal
et le mobilier scolaire compte pour 10 à 20
pour cent dans le coût de ces bâtiments. Aussi
le secteur de la construction a-t-il de la peine
à suivre le rythme prévu par les autorités pour
la progression des effectifs scolaires et llindustrie du meuble, elle aussi, suit difficilement
le rythme de la construction scolaire.
7
C o m m e l'Unesco et les milieux informés des
pays en voie de développement le reconnaissent,
un problème de cette ampleur ne peut êtrerésolu
que par l'innovation. Les difficultés ne peuvent
être surmontées par la seule importation d'idées
et de techniques conçues pour des pays développés. Il est également impossible de considérer
le mobilier c o m m e un simple ensemble de
meubles. Il faut y voir, dans une optique plus
large, cet élément essentiel qui sert de trait
d'union entre l'utilisateur (maître/élève)et l'espace scolaire. Bref, c'est une solution à des
problèmes réels, et non à des problèmes imaginaires, qui doit être recherchée.
Malheureusement, les consultants de l'Unesco
qui, dans les pays en voie de développement,
travaillent sur des projets concrets au sein
d'équipes s'occupant de l'améliorationdu mobilier ,
ne rencontrent pas toujours un climat d'opinionqui
permette d'analyser les problèmes remontant
aux principes premiers et de les résoudre d'une
manière logique. Autrement dit, l'innovation
devient impossible. Si le résultat final paraît
par trop insolite, il arrive que le consultant soit
invité à revoir la question, Une résistance est
souvent opposée, en particulier, à toute innovation qui n'est pas déjà introduite dans les pays
développés.
Tenant compte de ces considérations, l'Unesco
s'efforce,dans la pratique, de jouer enmatière
de mobilier scolaire un double rôle. D'une part,
elle recrute des consultants qui sont experts
dans des domaines où les pays en voie de développement ne disposent pas eux-mêmes de spécialistes. Il s'agit, la plupart du temps, de créateurs industriels (designers). Mais l'administration et la gestion des projets s'étantsouvent
révélées défectueuses, la tentation peut exister
d'envoyer aussi des administrateurs. Cela ne se
justifie pas : on peut trouver dans presque tous
les pays en voie de développement des administrateurs compétents. Mais l'Unescodoit s'assurer
qu'un administrateur a été affecté au projet avant
de désigner un consultant. Bien sQr, si les conditions locales le permettent, on pourra, dans
certains cas, envoyer des ingénieurs de production ou, tout au moins, des créateurs industriels
connaissant les problèmes de production, car,
dans ce domaine aussi, on relève des faiblesses.
Ilne faut pas oublier que, dans ces conditions,
le créateur est m e m b r e d'une équipe. Sonrôle
doit être uniquement celui d'un conseiller qui
fournit des informations et des avis dansle domaine de sa spécialité, en laissant àd'autresle
soin de fixer la politique à suivre. Il peut leur
donner son avis, mais ilne doit jamais assumer
un rôle de direction.
L e deuxième rôle de l'Unesco consiste à diffuser des informations et des idées à l'intention
des dirigeants afin de créer un climat favorable
8
à l'innovationlorsqu'ilest nécessaire d'innover.
C o m m e on l'a déjà dit, ces idées ne doivent pas
être présentées SOUS forme de réponses ou de
formules toutes préparées.
Jusqu'à présent, le défaut de l'intervention de
l'Unesco dans les projets relatifs au mobilier
scolaire a été de confondre ses deux rôles. Des
consultants se sont mêlés d'introduire des innovations sans qu'on le leur demande et l'on a omis
de faire ressortir aux responsables la nécessité
d'une innovation, ou bien on l'a fait dans des
termes qu'ils ne pouvaient pas comprendre. Les
projets prévoient souvent des modifications radicales que les autorités scolaires ne sont pas
prêtes à admettre et l'information fournie fait
trop de place aux solutions stéréotypées, et pas
assez aux innovations susceptibles de résoudre
les problèmes concrets qui se posent.
Dans tous les cas où l'Unesco a engagé des
créateurs pour des projets de fabrication de m o bilier, ces projets étaient dirigés par des ressortissants du pays intéressé et le personnel
était également le plus souvent composé de nationaux. L e consultant de l'Unesco y participait
en qualité de conseiller et son traitement ne
représentait qu'une faible partie du coût total du
projet. Aucun créateur de mobilier n'a jamais
été engagé pour de longues périodes. Cependant,
les projets sont considérés par tous les pays
c o m m e des projets de l'Unesco et leur échec
éventuel sera mis au compte de l'Unesco. Il doit
donc être bien clair que le rôle de l'Unesco consiste avant tout à n o m m e r des créateurs industriels en qualité de conseillers, pour faire face
au manque d'experts dans un pays en voie de développement et pour former, dans ce m ê m e pays,
des personnes qui puissent combler cette lacune.
D'un autre côté, si les conditions le permettent,
il n'yapas de raisons pour que le créateur du m o bilier ne dirige pas le projet du début jusqu'à la
fin, c o m m e dans le cas du Royaume-Uni, par
exemple, mais l'Unesco ne dispose pas actuellement des ressources nécessaires pour procéder ainsi.
D'une manière générale, cependant, le concepteur du mobilier ne devrait pas participer à
la direction du projet, ni intervenir dès le début
de sa mise en oeuvre. C'est au personnel permanent du projet dans le pays intéressé qu'il appartient d'effectuer les travaux préliminaires et de
définir sa tâche.
L e projet de 1'ARISBR à Sri Lanka fournit un
exemple de cette façon d'aborderle problème :
le consultant n'a séjourné que six semaines dans
ce pays et c'est le personnel permanent de
1'ARISBR qui a effectué le travail préliminaire
et administré le projet. Il .est apparu,toutefois,
qu'un séjour de six semaines était trop court et
qu'il aurait été utile que le consultant fasse de
nouveaux séjours dans le pays.
1 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7
<
OBJECTIFS
REALISATION
imusmE
PRODUCTION REPARTITION
ESSaIS F N
SALLE O L CLliSSE
M O O E WEMPLOI
D E QUALITE
ESSRIS EN
LIIBORATOIRE
INOUSTRIELLE
Une fois qu'unprojet est parvenu au stade de
l'exécution, l'Unesco doit s'assurerqu'ilest administré d'une façon satisfaisante. Elle doit veiller, en particulier, à ce que le consultant soit
prêt à commencer son étude à la date voulue.A
cet égard, il serait bon que l'Organisation définisse la méthode à suivre pour la planification
des projets.
Pour promouvoir la formation de créateurs de
mobilier dans les pays en voie de développement
et éviter à ces derniers d'avoir à faire appelaux
services de consultants étrangers, l'Unescoa encouragé le système des "homologues", c'est-àdire l'affectation au projet d'une personne qui travaille avec le consultant et en assimile les
connaissances techniques et 1'expérience. Toute
fois, c o m m e il a été très difficile de trouver des
homologues, de nombreux projets ont dû être exécutés sans leur concours ou avec un personnel
incompétent. O n est parti du principe que l'homologue devait faire partie du personnel permanent
du ministère de l'Education, mais il est souvent
malaisé de trouver des créateurs industriels qui
acceptent d'être aussi fonctionnaires à plein temps.
Une certaine souplesse est nécessaire en l'occurrence et les projets pourraient prévoir l'emploi,
c o m m e homologues, de créateurs indépendants
ou de stylistes au service d'un fabricant.
D e plus, il faudrait que l'enseignement joue,
dans ces projets,un rôle beaucoup plus important
en ce qui concerne non seulement les créateurs
mais aussi les usagers du mobilier (maîtres/
élèves)et les fabricants. L e consultant devrait
saisir toutes les occasions de s'adresser à ceux
qui se préparent aux professions de créateur et
-
d'architecte, et de prendre la parole à des réunions
et à des séminaires. Son contrat devrait m ê m e
prévoir cette activité. E n ce qui concerne lapréparation matérielle, les créateurs de mobilier
participant à des projets ont en tête les rensei-.
gnements dont ils ont besoin et ils n'apportent
avec eux que les documents que contient leur
valise. Mais il importe que, sur le terrain,les
consultants aient l'appui d'un service d'information du Siège de l'Unesco. E n tout cas, le budget
des projets patronnés par l'Unescoqui comportent
des innovations oudes changements, m ê m e mineurs - tels que le remplacement des pupitres avec
bancs attenants par des tables et des chaises séparées ou la réduction de la hauteur du mobilier
scolaire doit prévoir le temps et le personnel
nécessaires pour diffuser ces idées auprès des
administrateurs et des utilisateurs du mobilier.
D e nombreux pays ont soit interdit toutes
importations de mobilier scolaire, soit frappé
ces articles de droits de douane destinés à protéger leur propre industrie du meuble. Il devrait
pourtant être possible d'importer une certaine
quantité de mobilier scolaire, n'excédant pas
cinq pour cent des besoins, afin que les usagers
et les fabricants puissent faire des comparaisons
portant sur la conception et la qualité des meubles.
D e telles importations doivent être considérées
c o m m e un moyen d'importer des techniques de
fabrication de meubles et d'empêcher la formation de monopoles et de cartels. E n général, les
besoins en mobilier scolaire sont si importants dans
un pays en voie de développement que les fabricants réussissent toujours à vendre la totalité de leur production, quelle qu'en soit la qualité.
-
9
L a menace et l'exemple que constitueraient ces
importations d'un volume limité devraient suffire pour maintenir un certain niveau de qualité.
Etant donné la complexité du problème, il
semble normal que l'Unesco ait, en matière de
mobilier scolaire, sa propre politique et observe des règles quine représentent pas simplement la synthèse des politiques de ses membres.
Cependant, c o m m e on l'a déjà dit, les efforts
déployés par l'organisation pour encourager les
innovations n'ont rencontré qu'un succès partiel.
A ce propos, deux projets viennent à l'esprit :
l'un concernait la construction d'un meuble scolaire polyvalent, l'autre avait pour objet une
unité d'enseignement mobile. Ces deux projets
originaux offraient une solution économique à des
problèmes de la vie réelle, mais aucun n'a été
jugé acceptable par les autorités scolaires des
deux pays intéressés.
Pour essayer de surmonter ces difficultés
l'Unesco doit disposer des moyens nécessaires
pour faire connaître ses conceptions et sa politique, afin de favoriser l'innovation. Son action
dans ce domaine devrait avoir pour cible les dirigeants plutôt que les techniciens. A cette fin,
on pourrait envisager les méthodes suivantes :
Préparationde rapports concis et bien présentés sur des projets importants et des questions
pouvant intéresser des pays en voie de développement ou développés ; ces rapports porteraient
sur l'aspect économique et éducatif des projets,
aussi bien que sur leur aspect technique et pourraient être diffusés SOUS forme de bulletins.
- Projets de démonstration : financement total ou partiel de projets novateurs importants,
tel le projet concernant un meuble scolaire polyvalent et le projet relatif à une unité d'enseignement mobile que les pays membres considèrent c o m m e trop expérimentaux pour justifier
l'investissement de fonds précieux.
-
L e déroulement d'un projet de recherche et de
développement en matière de mobilier scolaire
comporte,en gros, sept phases : (1) définition
des objectifs ; (2) rassemblement de données
préliminaires ; (3) conception ; (4)fabrication
de prototypes ; (5) essais ; (6) production en
série ; (7) répartition et mise en place.
Les diverses phases nécessitent naturellement certains apports (informationset services de
spécialistes). Ces apports sont résumés dans le
diagramme suivant, où chaque phase des opérations est entourée d'un cercle et chaque apport
d'un rectangle. E n outre, 1'analyse.plus détaillée qui suit permettra de mieux comprendre les
diverses étapes.
1. Définition des objectifs
Que faut-il faire ? Qu'est-ce qui ne va pas actuellement ? Quels problèmes pose le mobilier ?
10
L a définition des objectifs exige des contacts
avec les maîtres, les élèves, les spécialistes de
la pédagogie, les administrateurs et des membres
de la collectivité locale, et exige une connaissance
des programmes scolaires et des ressources financières dont on dispose.
2. Rassemblement de données préliminaires
C o m m e n t les enfants apprennent-ilsactuellement
à l'école ? C o m m e n t apprendront-ilsdans l'avenir ? Quelles sont les mensurations des élèves ?
Cette question peut donner lieu à une étude anthropométrique de la population scolaire. C o m m e n t
l'industriedu meuble est-ellestructurée ? Quelles
sont les techniques de fabrication utilisées et de
quels matériaux dispose-t-on pour la fabrication
du mobilier ?
3. Conception
Conception de meubles, sur la base des objectifs
définis (1) et des données recueillies (2). L a participation de créateurs et de techniciens est
nécessaire à ce stade, qu'il s'agisse de membres
du personnel de l'administration utilisatrice, de
stylistes au service d'unfabricant ou de créateurs
indépendants.
4. Production de prototypes
Production de prototypes des meubles dessinés
(3). U n apport d'expérience en matière de fabrication sera nécessaire à ce stade pour déterminer si la fabrication de ces prototypes est
réalisable.
5. Essais
Essais des meubles à l'école. Les enseignants
et les élèves participeront à ces essais. Essais
en laboratoire pour simuler une utilisation de
plusieurs années en salle de classe.
6.
Fabrication en série
Un certain contrôle de qualité sera nécessaire
au stade de la production où il est plus efficace
qu'au stade de la distribution. Il est plus facile
de déceler et de corriger les défauts en usine
qu'au moment où le mobilier arrive à l'école.
7. Répartition et mise en place
Les usagers ignorent souvent les possibilités
d'arrangement du mobilier,qu'on leur fournit.
Les diverses façons d'agencer les meubles ne
leur apparaissent pas toujours clairement. Il
arrive, par exemple, qu'ils ne se rendent pas
compte que les différents éléments d'un mobilier
sont superposables. U n mode d'emploi peut être
utile.
Pour mener à bien telle ou telle phase des
opérations, il faut avoir une certaine connaissance des autres phases. Par exemple, à la
phase (7) (répartition et mise en place), si le
mobilier doit être transporté sur de grandes
distances par de mauvaises routes, cela peut
avoir une influence sur la phase (3) (conception)
et les essais prévus au stade (5)pourront c o m prendre des essais destinés à vérifier comment
le mobilier supporte les chocs.
Théoriquement, toutes les personnes participant à un projet
enseignants, pédagogues,
administrateurs, créateurs de mobilier, techniciens et fabricants
devraient travailler en
équipe, depuis le début jusqu'à la fin. Si cela
est impossible, une personne au moins connaissant toutes les étapes du processus ou disposée
à acquérir cette connaissance devrait suivre
l'exécution du projet de bout en bout. Dansle
cas du projet tunisien, il n'y avait personne
pour surveiller le projet jusqu'à la fin, ce qui
lui a été préjudiciable.
E n général, les projets pâtiront si certaines
étapes sont omises ou ne reçoivent pas toute
l'attentionvoulue. Dans le cas du projet de Sri
Lanka, aucun contrôle de qualité n'a été exercé
pendant la fabrication ou lors de la livraison.
E n ce qui concerne le projet tunisien, il n'a été
procédé à aucun essai.
E n revanche, il peut arriver qu'on accorde
trop d'importance au confort du mobilier et que
les meubles soient fabriqués en un trop grand
nombre de tailles (souvent cinq), ce qui c o m plique à l'excès la tâche administrative des autorités scolaires. Dans la pratique, la g a m m e
des tailles est souvent réduite à trois ou m ê m e ,
c o m m e pour le projet de Sri Lanka, à deux.
Les consultants ne doivent pas perdre de vue
que les conditions de l'industrie sont différentes
dans les pays en voie de développement. M ê m e
lorsque la qualité de la gestion et de la maind'oeuvre est élevée, plusieurs facteurs font que
l'industrie est lente à s'adapter aux changements.
L e marché de l'outillage d'occasion est restreint
ou inexistant et, lorsque des modifications apportées àun type de mobilier rendent une machine
inutilisable, il n'yaplus qu'à la mettre au rebut.
Toutes les machines, sauf les plus simples,
doivent être importées et il est difficile d'acheter
une machine à distance. Les formalités d'importation sont parfois compliquées et longues.
L'industrie doit souvent importer une grande
partie des matériaux et des éléments nécessaires, avec toutes les difficultés qui peuvent
résulter des restrictions à l'importation et
-
-
d'arrêts des approvisionnements. Tous ces facteurs rendent extrêmement difficile l'introduction de changements dans l'industrie du mobilier d'un pays en voie de développement.
D e m ê m e , des projets bien conçus se sont
parfois trouvés réduits à néant au stade de la
production à cause d'un manque de compétence
technique, d'une mauvaise organisation, d'un
matériel et d'outils inadaptés ou d'une combinaison de ces facteurs. L'élaboration de projets
c o m m u n s ou l'instauration, dès le début d'un
projet, d'une coopération avec les fabricants
sont recommandées. L a plupart des problèmes
qui se posent peuvent être résolus au stade de
la conception ou de la production : la conception peut être modifiée pour résoudre un problème de production, ou bien il est possiblede
changer les méthodes de production pour surmonter un problème de conception. A Sri Lanka,
on a constaté que les vis à bois se rouillent et
font éclater le bois : les vis peuvent être r e m placées par des clous (les clous se rouillent également, mais, leur surface de contact étant
moindre, il ne font pas éclater le bois) ou bien
on peut convaincre les industriels de fabriquer
des vis qui ne rouillent pas.
O n trouvera ci-après des suggestionspour la
rédaction d'un rapport type concernant un projet
de mobilier scolaire :
(1) Deux pages résumant toutes les informations
visées aux alinéas (2) à (6) ci-dessouset fai-
sant ressortir les points saillants.
(2) Mandat du consultant, tel qu'il a été défini
par l'Unesco ; portée du projet.
(3) Plan de travail du consultant (à soumettre à
l'Unesco au début du projet). Calendrier des
divers stades du projet, tels que :
étude anthropométrique
détermination des besoins des usagers
- étude des méthodes et des matériaux disponibles
- conception
production
- contrôle de qualité, essais
- gestion de l'approvisionnement
évaluation
méthodes de communication.
-
-
(4) Exposé des opérations de chacun des stades
du projet visés à l'alinéa (3) ci-dessus.
(5) Recommandations sur les mesures à prendre
ultérieurement.
(6) Bref compte rendu quotidien des événements.
(7) Annexe donnant au sujet du travail accompli
les précisions qui ne sont pas absolument
nécessaires pour l'exposé mentionné à l'alinéa (4)ci-dessus.
Projet de fabrication de pupitres et d e chaises standards
pour les écoles de Sri Lanka : une étude de cas
L'Institutrégional asiatique de recherche sur les
avait son siège
constructions scolaires (ARISBR)
à Colombo (Sri Lanka). E n février 1973, il a cessé
de fonctionner. Avec le personnel ceylanais,
demeuré sur place, fut constitué dans le m ê m e
bâtiment un institut de recherche sur les constructions scolaires purement ceylanais, l'AGOPA,
tandis que le personnel de l'Unesco était transféré à Bangkok, en Thaïlande, pour former
le Bureau régional d'éducation pour l'Asie
(ROEA).
L e rôle de 1'ARISBRétait d'améliorer la conception et de réduire le coût des constructions et
de l'équipement scolaires dans les pays de la région. Dans l'accomplissementde sa tâche, ileut
recours, pour faire connaître dans la région sa
politique et les résultats de ses recherches, aux
trois moyens suivants : projets expérimentaux
de démonstration, séminaires résidentiels et
publications.
l'Institut consacra une partie de ses travaux
au problème du mobilier scolaire en Asie, L a
situation de Sri Lanka était, en fait, typique de
celles qui règnent dans de nombreux pays de la
région. Les tables et les chaises enusage ne convenaient pas du point de vue anthropométrique
parce que n'étant pas adaptées aux enfants. Elles
étaient en général trop hautes et coûtaient cher, et
leur fabrication exigeait des opérations trop
nombreuses et onéreuses. Tous les assemblages
étaient à tenons et mortaises faits à la main et
chevillés sans colle. D e plus, le mobilier était
fragile et difficile à réparer.
anthropométriques sur les écoliers (lesquelles
firent l'objet du Bulletin no 15 des constructions
scolaires de 1'ARISBR)et des renseignements sur
les matériaux et les méthodes de fabrication du
mobilier, destinés à servir de base à l'étude des
meubles.
Cette étude une fois terminée, le ministère
de 1'Education de Sri Lanka passa commande de
180 chaises et pupitres en bois et produits dérivés de différentes variétés. Les meubles devaient
être fabriqués par la National Plywood Corporation et les prototypes soumis à des essais en salle
de classe.
L a fabrication du mobilier prototype était
simple : toutes les liaisons étaient réalisées en
assemblages par simple recouvrement, collés et
visés. Toutes les pièces de bois avaient 2 c m
d'épaisseur et 7,7 ou 15 c m de largeur. Il ne
fallait qu'une heure et demie pour assembler la
chaise, contre cinq pour celle qui était alors en
usage dans les écoles. L e mobilier fut fabriqué
en cinq tailles différentes.
Après une courte période d'essais en salle
de classe, on apporta de légères modifications
aux plans et le dossier de la chaise, qui avait été
trouvé trop bas, fut surélevé. Cependant, d'une
manière générale, le mobilier fut jugé satisfaisant et surmonta bien l'épreuve des conditions
scolaires. Il fut donc approuvé en 1970 par le
ministère de 1'Education pour utilisation dans
toutes les écoles.
PROBLEMES P O S E S PAR LA PRODUCTION
EN SERIE
ETUDE ET APPROBATION D E S PROTOTYPES
E n 1968, M. Gammelgaard, créateur danois
d'ameublement fut invité à passer six mois à
Sri Lanka pour dessiner le modèle d'un pupitre et d'une chaise scolaires. L'ARISBR lui
prépara la tâche en rassemblant des données
-
E n août 1973 date d'un voyage à Sri Lanka en
rapport avec la présente étude lamise en place
du mobilier ARISBR dans les écoles était déjà
bien avancée et la fabrication se poursuivrait,
mais le passage à la production en série avait
soulevé plusieurs problèmes.
-
13
Fabrique de la National plywood Corporation :
Sciage du bois et fabrication de meubles
L e bois utilisé dans la fabrication du mobilier
est généralement de l'hévéa non séché, qui est
bon marché et abondant à Sri Lanka. Selon la
National Plywood Corporation (principal fournisseur du mobilier ARISBR), le ministère de
1'Education refuse de payer le prix du bois séché. A Sri Lanka, le séchage du bois à l'airest
rapide et il ne faut que six à huit semaines pour
obtenir un degré d'humidité du bois satisfaisant.
Mais le séchage obligerait la National Plywood
Corporation à augmenter de 15 70le prix des
meubles.
D'unautre côté, le bois qui n'est pas sec est
difficile à travailler et à polir. D e plus, unefois
le meuble terminé, le bois se rétracte et le
meuble se déforme. U n degré élevé d'humidité
rend le collage difficile et la rétraction du bois
après la fabrication peut amener la disjonction
des parties collées. E n outre, la forte humidité
du bois fait rouiller rapidement les clous et les
vis.
D'autres difficultés vinrent compliquer les
choses au stade de la production. L a colle e m ployée pour le mobilier est une émulsion d'acétate de polyvinyle (PVA),mais les ouvriers ne
surent pas s'en servir c o m m e il convenait et
plusieurs assemblages cédèrent lorsque le bois
14
humide commença à se rétracter. Plus grave encore, les matières premières utilisées pour la
production de la colle polyvinylique étant impor
tées, un arrêt des approvisionnements en cours
de fabrication eut pour conséquence une pénurie
de colle. Plus de la moitié des meubles examinés
tant dans les écoles que dans les stocks de la fabrique avaient été fabriquées sans colle. L a colle
d'acétate de polyvinyle n'est d'ailleurs pas la plus
indiquée pour le mobilier, certains types de cette
colle pouvant, dans certaines conditions,donner
lieu à des assemblages défectueux. E n GrandeBretagne, par exemple, l'emploi de colle de
PVA pour la fabrication de meubles est interdit
dans tous les contrats passés avec 1'Etat.
D e plus, les ouvriers ont souvent utilisé les
vis c o m m e de gros clous,en les enfonçant dans le
bois à coups de marteau. Les fabriques ne possédaient pas de perceuses à main pour faire des
avant-trous, ni de tournevis électriques.
L e manque de colle et le fait d'enfoncer les
vis à coups de marteau eurent des résultats désastreux : dans les écoles, les meubles ARISBR
furent aussi nombreux à être brisés qu'auparavant
les meubles traditionnels.
Les prototypes avaient été frabriqués en cinq
tailles, correspondant à cinq groupes d'âge :
-
Ancien mobilier et mobilier ARISBR utilisés
ensemble dans une salle de classe
Salle de classe encombrée
Sri Lanka
Salle de classe d'une école secondaire
équipée de mobilier actuel
Salle de classe d'une école secondaire
équipée de mobilier ARISBR
L
u
B
W
R
u
15
B : de 6 à 9 a n s ; C : de 9 à 12 ans; D : d e 11 à
14 ans ; E : de 13 à 16 ans ; F :de 16 ans à l'âge
adulte.
Mais le ministère de 1'Education estima que
la fabrication du mobilier en cinq tailles entraînerait des complications administratives et on se
contenta de deux tailles, à savoir : la taille B
pour les écoles primaires et la taille E pour les
écoles secondaires. A ce propos, il est intéressant de noter que le mobilier actuel est aussifabriqué en deux tailles. Quoi qu'il en soit, le ministre de l'éducationa déjà reçu plusieurs plaintes
des écoles secondaires c o m m e des écoles primaires, qui trouvent que les meubles sont trop
bas.
Les dimensions minimales dans les salles de
classe dans les écoles primaires de Sri Lanka
sont de 6,lO m x 6,lO m . Dans les écoles secondaires, elles sont d'environ 6,10 m x 8,23 m .
Beaucoup d'écoles ont des salles de classe de ce
genre. Dans les écoles secondaires, le nouveau
pupitre ARISBR mesure 69 c m x 55 c m contre
56 c m x 46 c m pour l'ancien pupitre. Auparavant,
les écoles primaires utilisaient des tables à deux
places de 102 c m x 36 c m , mais, dans la pratique, beaucoup d'entre elles étaient équipées de
pupitres d'écoles secondaires. L e nouveau pupitre ARISBR qui leur est destiné mesure 55 c m
x 48 c m .
C o m m e le montre le schéma de la page précédente figurantune salle de classe d'école secondaire équipée avec du mobilier ancien et avec du m o bilier ARISBR, il est extrêmement difficile de
faire tenir 42 pupitres ARISBR dans une classe
de 6,lO m x 8,23 m, qui peut m ê m e avoir à accueillir, à l'occasion, jusqu'à 45 élèves. Les
pupitres rie sont plus utilisés alors c o m m e des
unités séparées, ce qui exclut tout aménagement
moins formel de la salle de classe. L'école primaire rurale à plan intérieur variable présente
à cet égard un avantage. Elle consiste enun long
bêtiment à un seul niveau dont l'espace non divisé est généralement assez ample pour comprendre
trois ou quatre classes. C e bâtiment offre une
certaine souplesse pour l'agencementdu mobilier.
Les éléments de cloisonnage mobiles ARISBR permettent de disposer les tables et les chaises de
manière à tirer le meilleur parti possible de l'espace disponible.
initialement à une hauteur de 23 c m , se trouve
maintenant à 32 c m . Il avait été conçu pour soutenir les vertèbres sacrées, c o m m e la recherche
en avait fait ressortir la nécessité pour rendre la
chaise plus confortable. Toutefois,ce but n'est pas
totalement atteint si le dossier n'est pas incurvé
ou rembourré de manière à soutenir aussi une
grande partie du torse. D'autre part, si le dossier
consiste enun barreau droit, il doit être situé plus
haut, au niveau des vertèbres dorsales. Etant
donné qu'à cet endroit l'épine dorsale est moins
superficielle, le poids du corps sera supporté par
les parties charnues du dos au lieu de l'être par
la colonne vertèbrale elle-même, c o m m e c'est
le cas lorsque l'appui se fait au niveau des vert èbres lombaires.
L a chaise est conçue de manière qu'il soit
difficile de se balancer d'avant en arrière. Les
anciennes chaises avaient cet inconvénient que
l'assemblage des pieds arrière et du siège cédait
souvent. L a chaise ARISBR est extrêment solide
d'avant en arrière, parallèlement aux parties triangulaires. L'assemblage supérieur est particulièrement robuste, la surface de contact étant de
plus de 70 c m 2 avec quatre vis. Mais les assemblages à angle droit avec les triangles sont moins
solides, la surface de contact n'étant que de
15cm2 avec deuxvis, et ce sont ceux-là qui cedent
le plus souvent. L a reproduction photographique
page 17 représente une chaise scolaire indienne
de la période antérieure à l'indépendance. Elle
comporte un bâti triangulaire dans deux directions,
solution qui risque d'être coûteuse. Mais on pourrait éventuellement faire pivoter de 90" les m o n tants de la chaise Gammelgaard afin que les traverses puissent être fixées sur la partie plate, et
non pas sur le côté des montants. O n porterait
ainsi la surface de contact des joints à 56 c m 2 et
l'on pourrait utiliser quatre vis au lieu de deux.
L'assemblage au sommet du triangle serait moins
solide, mais il s'agit d'un assemblage relativement peu important qui peut être réduit à une
cheville, c o m m e dans la version pliante de la
chaise.
Un autre assemblage qui cède souvent est la
liaison des traverses et du siège, parce que les
vis qui fixent le siège ont été engagées perpendiculairement au siège, et non à angle droit avec
les traverses, c o m m e le montre le schéma de la
page 18.
LA CHAISE
LE PUPITRE
C'est un meuble robuste, inspiré d'un prototype
courant de chaise pliante. E n fait, la chaise de
ce type, conçue par M. Gammelgaard, à l'intention de l'Institut régional pour les constructions
scolaires en Afrique (REBIA),était aussi une
chaise pliante. /1
L a chaise 'ARISBR a été modifiée depuis
sa conception en 1968. Son dossier, qui était
16
C o m m e le bâti de la chaise, celui du pupitren'est
triangulaire que dans une direction, mais étant
1. Voir la reproduction photographique de la page
17 et la description correspondante figurant
dans la publication du REBIA intitulée "Classroom furniture for Sudan Schools".
Chaise indienne de la période antérieure à i'lndépendance
Chaise et table pliantes R E B l A
Pupitre et chaise pré-ARISBR, pupitre et chaise A R I S B R
et version revisée de I'AGOPA
17
-
non dégauchi
SI
295
V I Sà
bois a tête fraisée
I
I
CHAISE D’ELEVE
-
18
(groupe d’âge I l -14ans)
c
écartement 1 Ornm
I
toutes sections
réalisées dans
du152x25
n o n dégauchi
1.1
I
1
I.1
I
I
I
I
ni
I1 . 1 i(1.
II Il
I.I
8-2
I
t-+vlELEMENTS CONSTITUTIFS
DEMI-PLAN
i
500
ELEVATION (VUEDE COTE)
PUPITRE D'ELEVE
TYPE D (SIMPLE)
groupe d'âge 11-14ans
Variante du pupitre ARISBR fabriquée par la
City Timber C o m p a n y
Pupitre ARISBR de taille B utilisé
c o m m e siège
19
l i 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7
OBJECTIFS
R E A LISATlON
PRODUCTION REPARTITION
INDUSTRIE
PLYWOOO CY
OEBUTOE
L'INTERVENTION
O" MlNlSTERE
OL L.EDUCCTION
donné que la traverse en haut du pupitre est beaucoup plus épaisse et qu'elle est vissée à chaque
extrémité à trois épaisseurs de bois, le pupitre
est plus solide que la chaise. L a seule défaillance
constatée, d'ailleurs rarement, est celle de la
console qui supporte le plateau du pupitre, à la
jointure supérieure du triangle. L a City Timber
Company, entreprise privée de Colombo, fabrique
le pupitre ARISBR avec un montant supplémentaire allant de l'extrémité de la console à la base
du triangle (voir la reproduction photographique
page 19) ;le pupitre se trouve ainsi renforcé. U n
modèle fixe du pupitre pliant "en ciseaux", dessiné àl'intention du REBIA par M. Gammelgaard,
serait plus esthétique que le pupitre de la City
Timber Company et plus robuste que le pupitre
actuel de 1'ARISBR.
C e que l'on reproche le plus à ce pupitre, à
Sri Lanka, c'est qu'il est trop bas. L e type B,
qui a 46 c m de haut, est utilisé dans toutes les
écoles primaires et le type E, de 61 c m de haut,
dans toutes les écoles secondaires. Il est recommandé d'utiliserle type E dans toutes les classes
des écoles secondaires. Des essais en salle de
classe doivent être effectués pour vérifier que
les tailles choisies sont bien adaptées.
O n reproche également au pupitre de prendre
trop de place. L a case aménagée pour les livres
dans le prolongement du plateau du pupitre l'allonge de 10 c m . L'installation de casiers fermant à clé en d'autres endroits de l'école rendraient cette case inutile.
E n raison des critiques formulées par les
écoles à l'encontre du mobilier ARISBR, il a été
demandé à 1'AGOPA de redessiner un pupitre
20
ayant un plateau à la fois plus petit (afin de pouvoir faire tenir dans une salle de classe un plus
grand nombre de pupitres) et plus haut (pour
tenir compte du reproche selon lequel le pupitre
actuel est trop bas). L'AGOPAs'occupait de cette
tâche lors de la visite d'étude effectuée dans le
pays.
CONCLUSIONS
L'exécution de ce projet est résumée dans le diag r a m m e ci-dessus. Celui-ci est conforme dans
l'ensemble au diagramme indiquant la succession
des phases de tout projet de recherche et de développement en matière de mobilier scolaire (voir
page lO), mais présente cependant certaines
différences.
L e ministère de 1'Education de Sri Lanka
s'estintéressé au projet assez tardivement, après
le stade de la conception et la fabrication des
premiers prototypes. Auparavant, 1'ARISBRavait
eu peu de contacts avec le Ministère. L e créateur
n'a pas pu modifier ses dessins après les essais
en salle de classe parce qu'il n'est resté à Sri
Lanka que six semaines, mais d'autres membres
du personnel de 1'ARISBRont procédé à certaines
modifications. Il a été impossible d'exercerun
contrôle de qualité tant au stade de laproduction en série qu'à celui de la livraison auxécoles.
L e projet ne concernant que la fabrication depupitres et de chaises, il n'a.pas été jugé utile de
publier un mode d'emploi. L'ARISBR à publié des
modes d'emploi pour son mobilier destiné aux
classes de sciences et, depuis que 1'AGOPAlui a
1100
22
PLAN
21
succédé à Colombo, des séminaires ont été organisés pour expliquer l'utilisation dunouveau m o bilier des classes scientifiques.
L e projet a toujours été considéré c o m m e
une entreprise régionale, bien que le mobilier
ait été conçu spécialement pour Sri Lanka. E n
fait, dans de nombreux pays de la région, le projet est parvenu à la connaissance des administrateurs responsables de la fourniture du mobilier scolaire grâce à la description des meubles
publiée par 1'ARISBR dans les numéros 6 et 7 de
"Construction scolaire, Résumés", aux séminaires organisés au siège de cet organisme à
Colombo et à la visite de m e m b r e s de son
personnel.
L'Afghanistan, le Bangladesh, l'Inde et l'Indonésie ont tous entrepris de fabriquer du m o bilier d'après les dessins de 1'ARISBR. L'Indonésie a produit 750.O00 meubles. Chaque pays a
modifié les modèles ARISER pour les adapter à
ses besoins.
D u faitdu surpeuplement des salles de classe
et du taux élevé de bris des meubles, m ê m e
lorsqu'ils'agitde pupitres et de chaises ARISBR,
il y a toujours, à Sri Lanka, une. pénurie de m o bilier scolaire. Compte tenu des problèmes
propres au pays, il y a lieu de penser qu'un élément
de mobilier polyvalent, c o m m e celui qui a été
mis au point pour les écoles népalaises (voir le
numéro 10 de la série "Construction scolaire,
Résumés", intitulé "A Simple Multi-purpose
Furniture Unit") conviendrait mieux pour les
écoles primaires que les tables et les chaises
actuelles. Certes, un tel élément n'a pas le
m ê m e prestige que des tables et des chaises,
mais il leur est préférable pour les raisons
suivantes :
-
production simple, utilisant les méthodes
de fabrication des caisses d'emballage ;
- absence de dossier, facilitant la fabrication (le dossier n'est pas considéré c o m m e indis
pensable, la durée des cours, à l'écoleprimaire,
n'étant que de quatre heures par jour) ;
- utilisé c o m m e banc avec une table, il est
transformable et peut offrir deux hauteurs de
siège différentes, ce qui évite d'avoir à fabriquer deux meubles distincts. Il offre également
l'avantage de pouvoir être utilisé avec les tables
actuelles, qui sont plus hautes que la table
standard ;
lorsque les élèves sont très nombreux,
trois enfants peuvent s'asseoir sur un seul banc;
- lorsqu'onmanque de salles, on peut utiliser
deux éléments pour faire une table ;
lorsqu'on manque de mobilier, les bancs
peuvent servir de tables basses, l'enfant s'asseyant
à m ê m e le sol ;
les éléments permettent une certaine fantaisie dans la disposition du mobilier de la salle
-
-
-
22
de classe ;ils ne sont pas encombrants et peuvent
être facilementempilés. L a reproductionphotographique de la page 19 montrant un pupitre utilisé
c o m m e tabouret donne une idée de la multiplicité des
usages auxquels des meubles peuvent se prêter.
En ce qui concerne les besoins en tables et en
chaises, les modèles de 1'ARISBR apportentune
solution à un certain nombre de problèmes, mais
pas à tous. D'une manière générale, il y a deux
façons de résoudre les problèmes qui subsistent :
-
admettre les insuffisances de la fabrication
des meubles de Sri Lanka et tenir compte de ces
insuffisances dans la conception des meubles (on
pourrait, par exemple, se passer de colle et utiliser des clous au lieu de vis) ; ou
veiller àce que les meubles soient dessinés
en étroite collaboration avec les fabricants, de
manière à obtenir de ceux-ci qu'ils corrigent les
défauts constatés dans le production. O n pourrait,
par exemple, amener l'usine de vis de Sri Lanka
à fabriquer des vis et des clous qui ne rouillent
pas, à fournir à ses ouvriers des perceuses électriques pour faire des avant-trous, afin qu'ils ne
soient plus tentés d'enfoncer les vis à coups de
marteau, et à faire sécher le bois avant de l'employer pour la fabrication.
-
L'ARISBR tenait beaucoup à ce que le mobilier
scolaire et, en particulier, les pupitres et les
chaises soient bien adaptées à la taille des élèves.
Aussi a-t-il produit cinq tailles correspondant
aux différents groupes d'âge, depuis l'âge de six
ans jusqu'à l'âge adulte. Une g a m m e de tailles
aussi étendue posait aux autorités de Sri Lanka
des problèmes administratifs insurmontables. Il
faut, sans doute, admettre dans la pratique une
certaine marge de tolérance en ce qui concerne
la bonne adaptation du mobilier scolaire.
Les marges de tolérance varient selon le
type de mobilier et selon qu'il s'agit d'admettre
une dimension supérieure ou inférieure à la norme.
Pour les chaises, la marge de tolérance est plus
grande vers le bas que vers le haut, car une chaise
trop basse est plus confortable qu'une chaise trop
haute. Lamarge de tolérance acceptable donne alors
l'écart entre deux tailles successives de mobilier.
O n obtient ainsi une g a m m e de tailles dont le
nombre est supérieur à cinq. Lorsqu'une chaise
doit servir pour des groupes d'âge très différents,
il peut être utile de prévoir une barre d'appuipour
les pieds à l'intention des enfants les plus jeunes.
Il est recommandé de procéder à une étude de
la répartition des tailles des élèves et à l'essai
des meubles en salle de classe, ce qui permettra
d'opérerune sélectionjudicieuse d'unpetit nombre
de modèles et facilitera, du point de vus administratif, la fabrication, la passation des commandes,
les livraisons et l'organisation à l'intérieur de
l'école. Il n'est pas toujours facile de réserver à
un certain groupe d'âge des salles de classe
équipées d'un mobilier qui lui soit approprié.
Beaucoup d'écoles primaires ont un système de
classes alternées.
Dans les écoles secondaires, les salles sont
affectées à l'enseignement d'une discipline et les
élèves passent d'une salle à l'autre. Il ne faut
pas oublier non plus que les élèves ne sont pas
répartis par niveaux selon leurs mensurations,
mais selon leurs aptitudes et qu'il y a souvent de
grandes différences de taille entre les élèves
d'une m ê m e classe. Il est possible qu'avec le
relèvement du niveau de vie et une meilleure alimentation, la taille moyenne des élèves de Sri
Lanka augmente. A cet égard, l'exemple du Japon
vaut d'être cité : entre 1900 et 1971, la taille
moyenne des garçons de 13 ans s'est accrue de
14,4 c m , et celle des filles de 15, 5 c m .
Il arrive souvent aussi que l'on soit appelé à
utiliser en m ê m e temps du mobilier neuf et du
mobilier ancien. Les chaises se détériorent plus
vite que les tables et l'utilisation de vieilles
tables avec des chaises neuves est chose courante
Il faut en tenir compte lorsqu'on établit les marges
de tolérance.
23
Projet d'équipement de trois écoles secondaires
en Tunisie :une étude d e cas
L'équipement considéré s'inscrit dans le cadre
d'un projet financé par la Suède au titre d'un
"Fonds en dépôt" de l'Unesco, qui prévoyait la
construction en Tunisie de trois écoles secondaires de jeunes filles avec internat. Ces écoles
(qui sont depuis devenues mixtes) sont situées à
Béja, Nabeul et Sfax. L'étude du mobilier n'était
pas prévue àl'origine,mais il fut décidé en cours
d'exécution du projet que les écoles, dont la conception impliquait une pédagogie nouvelle, devraient
être équipées d'un mobilier qui permette à cet
esprit novateur de s'affirmer dans les faits.
E n Tunisie, le mobilier scolaire n'a pas été
modifié après l'accessiondu pays àl'indépendance
en 1956. L e mobilier existant est conforme aux
modèles français d'avant 1956. Dans le primaire
c o m m e dans le secondaire, toutes les classes
sont équipées de pupitres avec banc attenant à
deux places. L e gouvernement tunisien a adressé
une demande d'assistance tzchnique à l'Unesco
pour créer des modèles de meubles modernes
pouvant être fabriqués en Tunisie.
E n mars 1969, l'Unesco a chargé un architecte-créateur de mobilier d'exécuter ce travail
pour le compte de la Division des bâtiments et du
matériel du ministère tunisien de 1'Education
nationale, sous la supervision du chef de cette
division.
CREATION ET FABRICATION DU MOBILIER
L'architecte était chargé de créer un mobilier
destiné aux trois écoles de Béja, de Nabeul et
de Sfax et d'en contrôler la fabrication. Il était
entendu, bien que non précisé dans le contrat
passé avec l'architecte, que la conception de ce
mobilier devrait être telle qu'elle permette d'en
généraliser ensuite l'emploidans toutes les écoles
secondaires du territoire tunisien.
L e contrat spécifiait également que l'architecte aurait à dessiner tous les éléments de
mobilier nécessaires à une école secondaire ;
mais il lui a été évidemment impossible, en trois
mois, d'étudier tous les aspects de la question.
Les éléments de mobilier qui n'ont pas été
étudiés sont les suivants : bancs de laboratoire;
mobilier d'amphithéâtre ;équipement de gymnase;
tableaux noirs, tableaux d'affichage ; éléments de
rangement pour les cartes géographiques et les
graphiques ; placards de dortoir et équipement de
cuisine.
Les autorités tunisiennes n'ont pas favorisé
les contacts entre l'architecte et les utilisateurs
auxquels le mobilier était destiné. Toutefois,
l'architecte a fait la critique du mobilier existant
et a proposé des améliorations dont il a tenu
compte dans ses plans.
L a définition des besoins des usagers est
généralement une opération de longue haleine ;
elle implique une analyse de la théorie et de la
pratique des méthodes pédagogiques utilisées, de
longs entretiens et des réunions avec toutes les
personnes ayant un lien avec l'école, des visites
d'observation dans des écoles en activité. O n peut
alors dessiner du mobilier favorisant l'application
de ces méthodes et théories pédagogiques, tout en
prenant en considération la possibilité d'une évolution de la pédagogie proprement dite.
L'architecte s'est rendu une première fois
en Tunisie à la fin du mois d'avril 1969 et y est
demeuré deux semaines ; il y est retourné pour
une semaine àla mi-juin et pour une autre semaine
à la mi-juillet. Entre-temps, le travail de conception se poursuivait dans son agence, à Athènes.
Les plans établis ont servi àfabriquer un petit
nombre de prototypes un ou deux pour chaque élément de mobilier - dans une fabrique de Jendouba.
L'architectea passé ànouveauune semaine en T u nisie durant le mois de février 1971, afin d'évaluer
les prototypes de meubles. L a fourniture du mobilier a ensuite fait l'objetd'un appel d'offres conformément àla réglementation tunisienne en la m a tière. Les offres ont été présentées le 8 avril 197 l.
-
25
Ecole secondaire de Béja :locaux dont l'ameublement
dans le cadre du projet
n'a pas été étudié
Laboratoires
Cuisines
Couloirs (panneaux d'affichage)
Eléments de rangement pour les cartes géographiques
Gymnase
Amphithéâtre
26
O n peut résumer de la manière suivante les
conclusions de l'architecte quant au mobilier scolaire existant :
- les dimensions des meubles sont mauvaises,
car elles ne permettent pas aux enfants de se
tenir correctement ;
les pupitres sont lourds : il est difficile de
changer la position des meubles, de les déplacer,
de les grouper différemment ;
- la fixationdes plateaux de bois des pupitres
sur le piétement métallique n'est pas suffisamment solide et ces plateaux se détachent souvent ;
- les surfaces de travailne sont pas suffisamment dures ;
aucun matériau moderne (plastiques, aggloméré (panneaude particules)) n'est utilisé.
-
probable que le fabricant ayant obtenu le contrat
n'a pas compris le dessin. Toutefois, sans m o difier la conception de base de la chaise,sondessin pourrait être simplifié, de façon que toutes
les opérations de coudage se fassent parallèlement au bâti de la machine.
E n Grande-Bretagne, sur les chaises de
m ê m e modèle, les piétements sont soudés en bout,
et non sur la tangente de la courbe, c o m m e il était
prévu dans le projet tunisien.
i
-
Ces critiques concernent les pupitres à deux
places avec banc attenant.
Les recherches concernant les matériaux
n'ont porté que sur les disponibilités en dérivés
de bois et en tubes d'acier. Il n'a pas été question des nombreux produits d'importance moindre
utilisés dans la fabrication du meuble, tels que
les embouts plastiques, les éléments métalliques
de toutes sortes, la peinture, la visserie, les
fixations, etc.
Deux entreprises ont été visitées - Gozlan et
le Maghreb, Des notes ont été prises sur les
types de machines-outils et de matériel disponibles, et sur la qualité d'exécution des travaux.
Malheureusement, une petite partie seulement de
la commande finale de mobilier a été confiée à
ces deux entreprises. L a plus grande partie a
été adjugée à des entreprises qui se trouvaient
dans un état de sous-équipement décourageant,
qui manquaient de techniciens et qui étaient incapables de fabriquer le mobilier selon les plans
fournis. C o m m e l'a fait remarquer l'architecte
dans son rapport final, la base statistique de
l'étude anthropométrique était insuffisante et ne
donnait qu'une "idée incomplète" de la situation.
Ceci est, cependant, moins important qu'il n'y
paraît parce que trois dimensions différentes de
tables et de chaises ont été fabriquées et parce
qu'il devrait être possible de déterminer la taille
des meubles convenant à chaque groupe d'âge en
faisant des essais dans les écoles.
CHAISE
Telles qu'elles sont fabriquées, les chaises ne
peuvent s'empiler c o m m e le plan le prévoyait.
Pour réaliser le modèle, le tube devait être présenté à la cintreuse obliquement par rapport au
bâti de la machine, de façon que la forme obtenue
permette l'empilage.Cette opération est difficile
- mais non impossible à réaliser avec les cintreuses très simples existant en Tunisie. Il est
-
a) soudure
tangentielle
b) soudure
en bout
L e soudage en bout nécessite une soudure supplémentaire. Enoutre, les extrémités du tube doivent
être meulées pour s'adapter au tube auquel elles
seront soudées. L e nombre d'opérations est supérieur, mais la solidité obtenue est plus grande.
Cela est d'autantplus souhaitable en Tunisie qu'en
général, les assemblages se font par brasure,
plutôt que par soudure. L a brasure s'effectue à
des températures plus basses et entraihe une
moindre distorsion des tubes. Mais les surfaces
à rabouter doivent être parfaitementnettes si l'on
veut que la brasure tienne. E n ce qui concerneles
chaises expérimentales, plusieurs brasures ont
déjà cédé.
C o m m e il ressort des plans, la chaise est
censée être faite d'une seule longueur de tube.
Mais le fabricant a estimé que c'était irréalisable
avec les machines à cintrer qu'il possédait. Ila,
par conséquent, fait faire une soudure supplémentaire dans le milieu de la barre arrière du siège.
U n manchon de plus petit diamètre est introduit
à l'intérieur des deux extrémités de tube qui sont
raboutées et soudées. L'assemblage est solide,
mais nécessite une opération supplémentaire, qui
n'était pas prévue à l'origine.
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Tables et chaises d'élèves
Chaises brisées
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D'une manière générale, la chaise paraît peu
robuste, L e siège de contreplaqué n'est tenu que
sur deux côtés. S'il a à supporter un poids excessif si on monte dessus - il se brise.
Le bord avant du siège est droit, alors que
la plupart des normes recommandent qu'il soit
courbe : dans le cas contraire,la position assise
risque d'être inconfortable pour quelqu'un qui
tient ses jambes repliées sous sa chaise. L e
siège est fait de deux feuilles de contreplaqué de
3 mm d'épaisseur, collées ensemble àl'aide d'une
presse amain. C o m m e d a n s les conditions actuelles,
il est impossible de fabriquerdes sièges à double
cintrage, il aurait mieux valu cintrer le siège
de l'arrière à l'avant, et non latéralement, de
façon à avoir l'arrondi sur l'avant de la chaise.
Aucune des chaises expérimentales n'est
équipge des embouts plastiques figurant sur les
plans. L e fabricant prétend qu'il est impossible
de se les procurer en Tunisie et que la commande
serait trop peu importante pour justifier une fabrication spéciale.
A supposer que ces embouts soient posés, il
est peu probable qu'ils restent en place, étant
donné qu'ils ne tiennent que par friction contre la
paroi du tube dont l'épaisseurn'est pas supérieure
à 1, 5 mm. D'une manière générale, des embouts
emmanchés dans des extrémités de tubes ouvertes
sont beaucoup plus efficaces, car la friction
s'exercealors sur une surface de tube plus importante, ce qui les maintient en place.
L e siège et le dossier de contreplaqué sont
fixés au piétement tubulaire par des boulons et
des écrous, vissés soit au travers de taquets
soudés au tube dans le cas du siège, soit directement à travers le tube dans le cas du dossier.
L'extrémité du boulon est ensuite martelée pardessus l'écrou pour le rendre indévissable. C'est
là une excellente méthode de fixation, mais elle
revient cher. Il conviendrait d'en trouver d'autres.
-
sont mal conçues ; c'est, en effet, la vis qui est
en contact avec le sol et non la rondelle elle-même,
ce qui rend le déplacement des pupitres très
bruyant.
D'autre part, la solution du repose-pieds
semble être une façon assez compliquée d'éviter
le contact avec le sol froid. C e repose-pieds est
fait de deux tubes de 25 mm de diamètre supportant une lame de hêtre étuvé. L e pupitre en est
inutilement alourdi.
C e pupitre doit, avec ses deux chaises, r e m placer le pupitre avec banc attenant, d'un prix
de revient d'environ 11. 500 dinars tunisiens, qui
est actuellementutilisé dans les écoles secondaires.
Les deux chaises du projet expérimental coûtent
3. O00 dinars chacune et la table 12.600 dinars, ce
qui porte l'ensemble de ce mobilier à 18. 600 dinars
(il est à noter toutefois que ces prix sont probablement de 10 70supérieurs aux prix de fabrication
en série). Il serait souhaitable de rapprocher le
coût du pupitre de celui de la "table simple'' du
projet expérimental (voir plan 13, page 36), qui
est estimé à 9.500 dollars. O n obtiendrait ainsi
un prix de 15. 500 dinars pour le pupitre et ses
chaises.
O n notera, enfin, que la liaison au niveau du
pivot des ciseaux que forme le piétement, que le
plan prévoyait boulonnée, a été,en faitsoudée.
TABLE DE REFECTOIRE
Pour des raisons de commodité et d'esthétique,
l'architectea conçuune table ne comportant pas de
a) possibilité d'empilage
PUPITRE
Les pupitres ne sont pas conçus pour être emFilables. O n nous dira que, bien que n'étant pas
indispensable dans une classe, cela pourrait
contribuer à réduire les coQts de transport
jusqu'aux établissements.
D'après les plans, la surface de travail des
pupitres devait être en aggloméré et le caisson
du porte-livres en bois massif. Or, les tables ont
été fabriquées entièrement en aggloméré. Pour
cette raison et du fait de la grande quantité d'acier
utilisée, la table est lourde et difficile à déplacer
lorsqu'on veut organiser la classe conformément
aux nécessités de la pédagogie moderne.
Bien que cela ne soit pas prévu sur les plans,
le piétement des pupitres est muni de rondelles en
matière plastique vissées au tube. Ces rondelles
b) 4,50m de tube en plus
31
pieds aux quatre coins. Or, il faut pour la fabriquer
4,50 m de tube de plus que pour une table dont les
pieds seraient placés aux angles et, m ê m e dans
ces conditions, il a été nécessaire de renforcer
les côtés du plateau d'aggloméré, dans le sens
de la longueur, par deux baguettes de 30 x 30 mm
de hêtre étuvé.
L a table est démontable pour faciliter l'empilage durant le transport et enutilisation normale.
Mais, le système, quinécessite l'emploid'une clé
est trop compliqué pour être utilisé tous les jours.
P a r ailleurs, le fait que le plateau soit distinct augmente considérablement le poids de l'ensemble.
E n outre, les baguettes de renfort du plateau de la
table devraient être doublées. O n n e manquera pas
de remarquer que des tables ayant des pieds aux
quatre coins peuvent très bien être empilables.
Les revêtements des tables en plastique stratifié sont composés de trois morceaux. Les plaques
de stratifié importées en Tunisie mesurent
280x 125 c m . Iln'aurait été possible de tailler qu'un
seul plateau par plaque. L e fabricant a donc décidé de faire le plateau en trois morceaux.
168
112
Cette méthode présente deux inconvénients :
-
le sommier métallique du lit du haut doit
être retourné de façon que sa face supérieure
reste sur le dessus lorsque le lit est inversé. Il
doit donc être indépendant du reste du lit c o m plication supplémentaire qui a aussi pour effet
de rendre le lit plus lourd.
- l'appui-tête du lit du haut est au-dessous
des pieds de son occupant, qui n'a pas d'appui
pour sa tête (voir schéma).
-
Les lits sont certes solides et stables, mais leur
prix, par rapport aux lits superposés existants,
est élevé : 25. 380 dinars contre 16.500 dinars.
D'autre part, les lits qui ont été examinés
n'étaient pas équipés des embouts plastiques figurant sur les plans. Les matelas sont en mousse
de polyuréthane.
BIBLIOTHEQUES
Pour un pays c o m m e laTunisie où les ressources
en bois sont rares, ces bibliothèques nécessitent
trop de bois.
L à aussi, les rayonnages ont été faits en aggloméré et non en bois massif c o m m e le prévoyaient
les plans. Ils ont pris une flèche importante sous
le poids des livres.
TABOURETS REGLABLES
2 en
LIT
M ê m e superposés, les lits sont extrêmement solides et stables. Ils peuvent être soit utilisés
seuls, soit superposés,mais c o m m e le cadre du
lit est plus haut à la tête qu'au pied, lesdeux lits
doivent être inversés l'un par rapport à l'autre.
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32
Les tabourets sont chers : 6.600 dinars, contre
2. O00 dinars pour le tabouret de hauteur fixe actuellement en usage dans les écoles. Cela est dQ
à l'importante quantité de hêtre étuvé importé
entrant dans leur fabrication (l'épaisseurdu siège
est de 50 mm),ainsi qu'au prix de la vis centrale
qui, en raison des restrictions à l'importation,
est fabriquée àlamain enTunisie m ê m e . O n n e voit
pas très bien pourquoi le siège du tabouret doit
être aussi épais.
L e mécanisme central est de mauvaise
qualité et il y a trop de jeu dans le filetage
de la vis, de sorte que le siège oscille lorsqu'on la desserre. Plus on le hausse,plus il
oscille.
L e tabouret est destiné à être utilisé
avec la table à dessin qui peut elle-même
prendre deux positions, l'une pour le dessin
technique, l'autre pour le dessin artistique ;
un tabouret à hauteur réglable est donc nécessaire. Mais un plan de travail réglable à deux positions ne semble pas vraiment se justifier pour la
table à dessin.
11 n'a été prévu aucune sorte d'embout pour
les pieds du tabouret. L'acier est en contact
direct avec le sol en béton, ce qui est une source
de bruit.
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39
Bureau de maître
Tabourets réglables
TABLE S I M P L E
Cette table pourrait être empilable si l'on modifiait légèrement son piétement, ce qui en accroîtrait l'utilité et permettrait de la transporter
plus facilement.
L e cadre ne soutient le plateau en aggloméré
de particules que sur trois de ses côtés. Sur
le quatrième côté, l'aggloméré n'est pas soutenu et a pris du fruit. Lorsqu'on emploie de l'aggloméré, il importe de le soutenir tout autour,
surtout lorsqu'iln'est recouvert de stratifié que
sur la face supérieure sans contreface sur l'autre
côté.
TABLE A DESSIN
L a table à dessin actuellement en usage dans les
écoles est bien adaptée aux besoins et la table
expérimentale n'apporte pas d'amélioration
nouvelle.
L a table expérimentale peut se bloquer dans
deux positions, destinées l'uneau dessin technique,
l'autreau dessin artistique, alors que la table en
usage peut prendre toutes sortes de positions au
gré de l'utilisateur.Avec le modèle expérimental,
l'élève doit passer de l'autre côté de la table ou
la tourner quand il abandonne le dessin technique
pour le dessin artistique (voir le dessin en bas
du plan 16, page 39). E n outre, la hauteur du
tabouret doit être modifiée : c'est pourquoi, il
a fallu prévoir un tabouret à hauteur réglable
ce qui constitue une complication onéreuse. U n
-
40
des avantages de la table existante est qu'elle
n'exige pas de soudures tangentielles. D e plus,
les quatre pieds de la table utilisée actuellement
sont équipés d'embouts plastiques, alors que
deux des pieds de la table expérimentale n'en
c o m por tent pas.
BUREAU DE MAITRE
Pas d'observations.
BUREAU DE DIRECTEUR
C e bureau est un beau meuble, mais il revient
cher
54.300 dinars - et nécessite une grande
quantité de bois pour sa fabrication.
L e traitement des tiroirs en caissons libres
sur roulettes est une bonne idée. Malheureusement, la mobilité de ces caissons n'est pas aussi
grande qu'on pourrait le croire, car elle est limitée, dans une large mesure, par le reposepieds et les traverses de la table ; elle se trouverait accrue si la table sous laquelle ils sont
placés n'avait pas de traverse basse.
-
TABLE DE DACTYLO
Selon les plans, le piétement de la table devait
être soudé en deux points seulement : en fait, il
a été réalisé avec quatre soudures.
<
OBJECTIFS
REALISATION
PRODUCTION REPARTITION
EVALUATION
PAIR LES
MAITRES
ETUOE
Les pieds de la table n'ont pas été équipés
d'embouts plastiques, ce qui donnera lieu à du
bruit.
CONCLUSIONS
L e consultant s'est rendu en Tunisie en 1971 pour
examiner les prototypes réalisés par le fabricant
de Jendouba. Il n'avait été confié à ce fabricant
qu'une petite partie de la commande totale, mais
les articles produits par les autres fabricants
n'atteignaientpas la grande qualité des prototypes
fabriqués à Jendouba.
Les mobiliers n'ont pas fait l'objet d'essais
en salle de classe avant le commencement de la
fabrication en série ; les conditions réelles d'utilisation n'ont pas non plus été simulées en fabrique.L'emploien salle de classe a depuis lors
fait apparaître certains défauts que le simple
examen des premiers prototypes n'avait pas
révélés. L a phase des essais avait été omise
afinque les trois écoles soient équipées et prêtes
à fonctionner pour la rentrée scolaire de septembre
1972.
D'une manière générale, le mobilier est
d'une fabrication défectueuse. Les soudures sont
mal faites, surtout les soudures en bout. L a
peinture est insuffisante ; un nombre assez important de meubles portent déjà des taches de
rouille. L a courbure des tubes n'est pas conforme
aux plans et, de ce fait, les chaises ne sont pas
empilables. Les principaux défauts de fabrication
sont indiqués dans les observations concernant
la construction des meubles (voir Appendice II).
Les meubles, à l'exception de ceux qui ont été
fournis par le fabricant de Jendouba, sont de qualité inégale. Aucun contrôle de qualité n'a été
effectué en cours de fabrication ou lors de la livraison aux écoles.
L e temps a manqué pour faire comprendre
aux usagers les raisons des modifications apportées au mobilier et leurs implications pédagogiques.
Les usagers n'ont pas été réunis. U n an après la
mise en service du mobilier, un formulaire d'évaluation (voir Appendice II) a été adressé aux
maîtres des trois écoles intéressées, qui l'ont
rempli et retourné au ministère. C'était la
première possibilité donnée aux maîtres d'exprimer leur avis sur le mobilier. C o m m e on
pouvait s'y attendre, leurs réactions ont été
défavorables.
L e projet n'a pas abouti à la fabrication d'un
mobilier bien conçu du point de vue technique ;
il n'a pas non plus contribué à répandre l'idée
qu'une amélioration du mobilier permet d'obtenir
de meilleurs résultats pédagogiques, ni à convaincre les administrateurs et les enseignants de
la nécessité de procéder à des changements dans
ce domaine sur le plan national. L e diagramme
ci-dessus indique les différentes étapes du déroulement du projet. L e processus suivi a été conforme, dans l'ensemble, au schéma indiqué dans
l'introduction aux évaluations, mais on relève
cependant quelques différences.
Les objectifs du projet ont été définis sans
que les directeurs d'établissements, les maîtres
ou les élèves aient été consultés. Les autorités
tunisiennes n'ont jamais été entièrement convaincues
de la nécessité d'innover dans le domaine d u m o - .
bilier scolaire.
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C'est peut-être pourquoi elles n'ont autorisé
aucune étude systématique des besoins des utilisateurs. Ces besoins n'ont été spécifiés nulle
part dans le cahier des charges. Dans ces conditions, il était difficile de concevoir de façon
satisfaisante un mobilier dont la fonction n'avait
pas été clairement définie.
Les trois écoles devant être équipées pour
la rentrée scolaire de septembre 1972, les prototypes n'ont pas été essayés en salle de classe.
O n pourrait dire que l'équipement des trois écoles
constituait lui-même un échantillonmis à l'épreuve,
mais, dans ce cas, l'échantillon était trop ample.
Equiper entièrementtrois écoles de 1. 500 élèves
avec du mobilier qui se révélera ou non conforme
à son objectif éducatif et capable de résister à
l'épreuve des conditions scolaires est un coûteux
moyen d'expérimenter du mobilier. L'expérimentation aurait dû @tre faite sur un échantillon
beaucoup plus restreint - ne comportant pas plus
de 30 à 40 exemplaires de chaque meuble.
Aucun contrôle de qualité de l'article définitif
n'a été effectué. L e mobilier livré dans les trois
écoles est de qualité inégale. Deux erreurs administratives en sont la cause :
-
absence d'un contrôle de qualité à la
fabrique ;
44
-
absence de procédure satisfaisante de réception du mobilier dans les écoles.
Ces inconvénients disparaîtront à l'avenir, car
le ministère de 1'Education nationale s'est assuré
les services de deux techniciens - un spécialiste
du bois et un spécialiste du métal qui se rendront
dans les écoles pour vérifier la qualité du mobilier
à la livraison.
Autre problème : le créateur du mobilier,
désigné par l'Unesco,n'a eu que très peu de temps
trois mois seulement pour mener à bien son
travail. Dans ces conditions, iln'apu effectuer
qu'uneétude limitée, ne comprenant ni les tableaux
d'affichage, ni les tableaux noirs, ni les dispositifs de présentation des cartes géographiques,
qui sont autant d'éléments importants de l'équipement d'une école. L'équipement des amphithéâtres et des gymnases n'a pas non plus été étudié.
D e plus, dans bien des cas, les meubles
n'ontpas été fabriques conformément aux premiers
plans et spécifications. L a commande a fait
l'objet d'un appel d'offres, mais les entreprises
auxquelles les contrats ont été adjugés étaient
trop petites et mal équipées, et comptaient peu
de techniciens qualifiés ; ce n'est du reste point
elles qui ont réalisé les premiers prototypes
d'étude.
-
-
Projet de fabrication d'une série de meubles destinés aux établissements
d'enseignement du Royaume-Uni :une étude de cas
L e secrétaire d'Etat à1'Education et aux Sciences
et le secrétaire d'Etat pour le pays de Galles
comptent, parmi leurs attributions, l'établissement de normes minimales d'enseignement, la
détermination du rythme, de la nature et du coût
des constructions scolaires, ainsi que la formation d'un nombre suffisant de maîtres. Mais la
gestion des écoles et des collèges, la nomination
des maîtres, le choix des manuels et des programmes ne sont aucunement du ressort de 1'Etat.
Tout cela - c'est-à-direles services d'enseignement - relève en Angleterre et au Pays de Galles
des autorités locales de l'enseignement, qui sont
plus d'une centaine.
O n a estimé que si plusieurs de ces autorités
s'associaient pour assurer la construction des
bâtiments scolaires, elles pourraient réaliser
des économies en groupant leurs achats et en
normalisant leurs modèles. Pour faire un premier
pas dans ce sens, le département de 1'Education
et des sciences (DES) a encouragé un certain
nombre de ces autorités locales à se grouperen
consortium. L e premier consortium formé a été
le Consortium of Local Authorities Special Prog r a m m e (CLASP), dont font partie plus de 30
autorités locales de l'enseignement et qui a mis
en place son propre système de construction
industrialisée.
L'une des caractéristiques de ces consortiums
est l'étroite collaboration qui s'instaure avec les
fabricants, afin de produire des éléments de
construction normalisés : fenêtres, portes,
panneaux de couverture, etc. Ces éléments sont
conçus de manière à tirer un parti m a x i m u m des
techniques de production des fabricants pour
améliorer le rendement et réduire les coûts.
E n règle générale, les consortiums engagent
des architectes qui établissent des plans et définissent les caractéristiques des éléments de
construction. Des appels d'offres sont alors
lancés pour chacun des éléments. Les quantités
totales à fabriquer sont déterminëes à l'avance
d'après les programmes de construction des autorités locales membres du consortium, ce qui donne
lieu à des économies du fait de l'ampleur des programmes. L e contrat est généralement adjugé au
fabricant ayant présenté l'offrela moins élevée.Une
fois le contrat conclu, l'architecterevoit ses plans
en collaboration avec le fabricant, ce qui permet
généralement de réduire encoreles coûts et d'améliorer davantage les rendements. Lorsque les architectes au service des autorités locales participant
aux consortiums ont à dessiner des bâtiments, ils
s'inspirentdes plans types d'éléments établis par le
consortium, ce qui abrège considérablement les
délais d'étude.Mais le résultat le plus important que
le Département de l'éducationet des sciences ait obtenu en encourageant la formation de ces consortiums
de constructions scolaires, c'estque les bâtiments
sont mieux conçus et réalisés plus rapidement.
Avant la constitution des consortiums de
constructions scolaires, les autorités locales de
l'enseignement commandaient directement sur
catalogues le mobilier au fabricant. Autrement
dit, la conception du mobilier était du seul ressort
du fabricant. L'Inner London Education Authority
était l'une des rares autorités à avoir, en raison
de son important programme de construction, son
propre bureau d'étude. Or, les modèles créés
par les fabricants ne correspondaient pas toujours
à ce que souhaitaient les autorités locales de
l'enseignement. Celles-ci,achetant au moindre
prix, étaient souvent contraintes de commander
à toute une série de fabricants différents les
divers éléments de mobilier d'une m ê m e école,
qui se trouvait ainsi équipée d'un ensemble de
meubles disparates quant à la forme, aux matériaux et à la couleur. A l'époque de la formation
des premiers consortiums de construction, vers
la fin des années cinquante et au début des années
soixante, les g a m m e s de mobilier des fabricants
commençaient déjà à être démodées. Les pédagogues constataient que le mobilier en usage
était un obstacle à l'application de méthodes
45
d'enseignementmoins formelles et moins astreignantes ; ainsi, les pupitres ne pouvaient être
groupés à cause de l'inclinaison de leur plan de
trauail, des rainures et des coyvercles. Il fallait
trouver des formes de mobilier offrant plus de
souplesse. D'autre part, les études anthropométriques montraient que les dimensions et les hauteurs des mobiliers fabriqués étaient erronées.
Dans ces conditions, conscient du nouvel
esprit de collaboration qu'avaient fait naïtre les
consortiums, le Département de l'éducation et
des sciences a décidé d'encourager les autorités
locales de l'enseignement à créer leurs propres
modèles. L e premier consortium de mobilier
scolaire fut le Counties Furniture Group (CFG),
constitué en 1962. O n espérait qu'en se groupant
en consortiums d'ameublement, les autorités locales pourraient bénéficier des m ê m e s avantages
que ceux qu'elies retiraient de la formation de
consortiums de constructions scolaires, à savoir:
-
l'importance des commandes permettrait
de réduire les prix ;
les autorités locales pourraient obtenir
exactement le genre de mobilier dont elles
avaient besoin, tant du point de vue de la
conception générale que de celui des normes
anthropométriques ;
- les consortiums pourraient assurer la
coordination des formes, des matériaux et des
couleurs pour toute une série de meubles ;
les commandes groupées étant passées
à l'avance, le fabricant pourrait organiser en conséquence sa production et ses approvisionnements
en matériaux et réaliser ainsi des économies.
-
Afin de donner une idée des formes souhaitables aux consortiums de mobilier et d'encourager l'industriedu meuble à fournir des modèles
correspondant aux besoins mouvants de la pédagogie, il a été fondé un organisme mixte Etat/
collectivités locales, chargé de créer une série
de meubles scolaires. Cette série, dénommée
"Forme" devait à l'origine être présentée aux
membres du consortium de construction C L A S P
qu'elle pouvait intéresser. C'est ce projet qui
fait l'objet de l'étude de cas présentée ci-après.
OBJECTIFS DU P R O J E T
Les objectifs généraux du projet étaient les
suivants :
-
montrer aux autorités locales de l'enseignement l'avantage que présente le groupement
en consortium pour l'équipement en mobilier
scolaire et, plus précisément, prouver que si
la quantité de mobilier commandée est suffisante,
non seulement les coûts en seront réduits, mais
aussi les autorités locales pourront décider
elles-mêmes des modèles au lieu d'être obligées
46
d'accepter ceux que leur impose le fabricant ;
- améliorer la qualité du mobilier scolaire
à l'échelon national tant du point de vue des
formes que de celui de l'adaptabilitéaux méthodes
pédagogiques modernes. Introduire dans les
écoles une série de meubles interchangeables,
coordonnés quant à leur forme, leurs matériaux
et leurs couleurs ;
encourager l'adoption, pour le mobilier
scolaire, de dimensions coordonnées conformes
aux théories ergonomiques et pédagogiques en
vigueur ;
produire une g a m m e de meubles qui puisse
être constamment revue et augmentée à mesure
que se feront jour de nouveaux besoins et que
seront mises au point de nouvelles techniques de
fabrication.
-
ETUDES PRELIMINAIRES ET F A C T E U R S PRIS
EN CONSIDERATION POUR LA CONCEPTION
DES NOUVEAUX MODELES
L e Département de l'éducation et des sciences,
parce qu'il a une fonction consultative et qu'il
n'estpas habilité contrairement aux consortiums,
à acheter du matériel scolaire, s'est trouvé dans
l'obligation d'agir d'une manière différente de
celle des consortiums. Il s'est, par conséquent,
mis d'accord avec la Property Services Agency
Supplies Division du Département de l'environnement (DOE)qui a assumé la responsabilité de
tous les accords contractuels et s'est chargée
de vérifier que le fabricant choisi respectait
bien les dispositions du cahier des charges et les
normes de qualité. L a Supplies Division du DOE
est le plus gros acheteur de meubles du RoyaumeUni ; elle est responsable de l'équipement d'un
grand nombre de bâtiments publics, y compris
les hôpitaux, les commissariats de police et les
bureaux des administrations.
L e DOE a alors chargé une entreprise privée,
Pel Ltd. d'oldbury, près de Birmingham, de
mettre au point la série de mobilier requise. L e
choix s'est porté sur Pel à la suite d'une sélection limitée aux entreprises satisfaisant aux
conditions suivantes :
-
être en mesure de fabriquer et de c o m m e r cialiser la totalité de la série de meubles conformément au cahier des charges (le contrat ne
devait pas être réparti entre plusieurs fabricants
afin de faciliter l'extension future de la série de
meubles) ;
remplir certaines conditions de stabilité
financière ;
accepter d'élargir la série après le contrat initial.
-
L e fabricant devait commercialiser le mobilier
de la manière habituelle sous la marque "Forme",
le DOE percevant une redevance de 1 70 sur toutes
les ventes. Il était entendu que le mobilier pourrait être vendu dans le commerce à des particuliers ou à des organismes non publics. L'entreprise Pel fabrique actuellement pour environ
deux millions de livres de mobilier "Forme" par
an et cette productionva en augmentant. Quaranteneuf pour cent de sa production totale de mobilier
consistent en mobilier scolaire ou en mobilier
utilisable dans les écoles. Une très faible partie
seulement de cette production est exportée ;
l'entreprise préfère exporter des éléments et
des techniques pour le montage sous licence,
plutôt que les meubles eux-mêmes. A u total, Pel
emploie 600 travailleurs pour la fabrication et
50 cadres d'administration et de gestion, et
possède son propre bureau d'étude qui compte
deux dessinateurs-concepteurs.
A u départ, des contacts ont été pris avec le
CLASP Building Consortium, afin de lui vendre
cette série de meubles et d'expérimenter le
mobilier en milieu scolaire. C'était là un excellent moyen de lancer la nouvelle série de meubles.
A l'heure actuelle, cependant, les meubles ne
sont pas vendus seulement aux membres du CLASP:
ils le sont aussi individuellement à beaucoup
d'autres autorités locales de l'enseignement.
A u début, il a fallu s'assurer que les meubles
conçus dans le cadre du projet étaient bienconformes auxnormes dimensionnelles et au système
de codage couleur établis par le British Standards
Institute (BSI).
Les normes concernant le mobilier scolaire
sont définies par des comités du BSI auxquels
siègent des représentants de l'Etat, des collectivités locales, de l'industrie et des organismes
de recherche. Ces normes ont été établies pour
la première fois en 1950 et sont constamment
révisées. L e BSI est un organisme autonome qui
fixe les normes applicables en Grande -Bretagne
aux dimensions, aux essais de performance, aux
définitions terminologiques et aux codes de
pratique. Ses Standards Specifications (BSS)ont
les objets les plus divers : le format des feuilles
de papier, les caractéristiques des ponts c o m m e
celles des tasses à thé, etc. L'institut possède
son propre label, le cerf-volant (KITE), qui
peut être apposé sur les articles conformes aux
BSS, et il emploie une équipe d'inspecteurs qui
veillent à ce que ce label soit utilisé à bon
e scient
L e BSI est m e m b r e de l'Organisation internationale de normalisation (ISO),qui publie des
normes internationales et groupe la plupart des
organismes de normalisation nationaux.
Lorsque le projet F o r m e a démarré, la
norme en vigueur était la BS 3030 : 1959. Mais
le système métrique ayant été adopté en GrandeBretagne, toutes les normes ont dû être modifiées. Une nouvelle norme britannique concernant
~
les tables et les chaises a donc été publiée en 1972
sous la cote B S 3030, troisième partie (unités m é triques). Les BSS n'étant généralement pas obligatoires, elles doivent être le reflet d'un consensus pour faire autorité. C'est pourquoi, un grand
nombre de fabricants et d'enseignants, ainsi que
les organisations qui les représentent, ont été
consultés lors de l'élaboration de la B S 3030.
Dans le m ê m e temps, il fallait déterminer
les caractéristiques physiques des usagers du
mobilier, tâche qui fut confiée à la Furniture
Industry Research Association (FIRA). L a FIRA
est une organisation de fabricants de meubles,
financée principalement par ses membres, mais
recevant également des subventions de 1'Etat.
Elle effectue les travaux que les fabricants n'ont
pas les moyens d'entreprendre individuellement
- elle vérifie la qualité et la résistance à l'usure
du mobilier, effectue des recherches sur les m a tériaux et les procédés de fabrication, etc. Elle
possède aussi un service consultatif et une bibliothèque technique, et emploie 26 personnes à plein
temps.
L a FIRA a été chargée par le département de
1'Education et des Sciences d'entreprendre une
série d'études anthropométriques portant sur les
groupes d'âges de 3, 5 à 18 ans. Elle a effectué
une enquête sur les 12 mensurations de base de
la population scolaire britannique, puis a étudié
les rapports entre ces mensurations et les activités scolaires impliquant l'utilisation de mobilier
et d'équipements. Les résultats de ces travaux
ont été publiés dans Building Bulletin 38 : "Standing and Reaching", Building Bulletin 44 : "Furniture and Equipment Dimensions", Building Bulletin 46 : "British School Population Dimensional Survey, 1971" et Building Bulletin 50 :
"Working Heights and Zones for Practical
A c tivities '.
L e département de 1'Education et des Sciences
a rétribué la FIRA pour ces études ; pour avoir
une idée des s o m m e s engagées, il suffit de savoir
que le Building Bulletin 46 : "British School P o pulation Dimensional Survey, 1971", a coûté approximativement 3. O00 livres et a occupé un
chercheur pendant 15 mois à plein temps. L a
FIRA a également participé à l'élaboration de
tests pour les essais de résistance mécanique et
de durabilité des chaises, des tables et des ossatures. Les résultats de ce travail feront l'objet
d'une norme BSI, qui est actuellement à l'état de
projet.
A l'origine, la série Forme;* était destinée
aux écoles primaires et moyennes. Durant les
j;;
Une série de six chaises conformes a la
norme BS 3030 avait déjà été fabriquée par
Pel Ltd. , mais ces chaises n'étaient pas c o m prises dans le contrat conclu avec le DOEqui
ne prévoyait l'étude d'aucun siège.
47
- il est aussi important d'avoir des éléments
d'ameublement aux m u r s que sur le sol ;
- les meubles doivent pouvoir être déplacés
facilement ; il faut réduire au minimum les éléments de mobilier fixes ;
- le mobilier doit pouvoir être utilisé par des
adultes aussi bien que par des enfants. Les maîtres
et auxiliaires travaillent en étroite collaboration
avec 12s enfants et ne restent pas constamment
assis àleur bureau. Les écoles servent de plus en
plus à des activités éducatives, sociales, culturelles et de loisir destinées aux adultes ;
- tous les meubles doivent appartenir à une
m ê m e g a m m e de dimensions, de matériaux et de
couleurs afin que l'utilisateur puisse les choisir
et en modifier la disposition à son gré, selonles
besoins, sans que cela nuise à l'harmonie
visuelle ;
le mobilier doit être conçu rationnellement
sur le plan technique de manière à tirer parti des
nouvelles technologies des métaux, des plastiques,
des panneaux plaqués et des revêtements, et à
allier la production de masse à la qualité et à
l'économie.
-
Photographie reproduite
avec l'aimable autorisation de Pel Ltd.
cinq dernières années, cependant, la série aété
élargie pour répondre aux besoins des écoles
secondaires d'une part, des écoles maternelles
de l'autre. Les éléments de mobilier (plus de
150) présentés dans les catalogues sont les suivants : articles pour écoles maternelles, tables
de toutes sortes, chariots, plans de travail et
éléments de rangement mobiles les accompagnant, éléments mobiles spéciaux de rangement
et de présentation, chevalets et écrans, tableaux
d'affichage, éléments de cloisonnage et meubles
de rangement, sièges, éléments de rangement
et de présentation à fixer au mur.
Les modèles ont été dessinés en tenant
compte des critères pédagogiques suivants :
- les élèves ne doivent pas nécessairement
ranger leurs affaires personnelles à la place
m ê m e où ils travaillent ;
les tables doivent pouvoir être utilisées
des quatres côtés ;
les dimensions des tables doivent permettre de rapprocher celles-ci pour constituer
de grandes surfaces de travail planes. L a largeur du plateau de la table doit être égale à la
moitié de sa longueur ;
les surfaces de travail doivent convenir
aussi bien au travail scolaire traditionnel qu'à
des activités manuelles nécessitant un matériel
lourd et salissant ;
- il faut des plans de travail à deux hauteurs,
pour travailler assis et pour travailler debout ;
les plans de travail doivent être complétés
par des éléments de rangement et de présentation;
En ce qui concerne la taille des tables et des
chaises d'élèves, le mobilier doit, pour être bien
adapté, permettre de respecter simultanément
les six conditions suivantes, indiquées sur la
figure :
-
-
-
48
1. Pieds reposant à plat sur le plancher
2. Absence de pression entre le siège et les cuisses
3. Espace entre les genoux et le plateau de la table
4. Dos en contact avec le dossier en-dessous des omoplates
5. Coudes à peu près au niveau d u plateau de la table
6. Espace entre l'arrière des jambes et l'avant d u siège
Pour que ces conditions soient remplies, les
meubles ont été fabriqués en six tailles différentes, convenant aux groupes d'âge de 3, 5 ans
à l'âge adulte';:.
Les hauteurs de table et de chaise retenues
sont les suivantes :
Code
-
N
A
B
C
D
E
Hauteur
de la
table
mm
Hauteur
de la
chaise
450
500
550
600
650
700
2 40
2 80
320
355
390
430
-
mm
Les élèves ne passent plus toute la journée
assis, à écouter ou à écrire. Leurs activitésles
amènent à se déplacer constamment à l'intérieur
de l'école c o m m e dans la salle de classe. Ils
n'ont plus de place fixe attitrée où ils déposent
leurs affaires personnelles. Tous les enfants
n'occupent pas ou n'ont pas besoin d'occuper en
m ê m e temps une place de travail du m ê m e genre,
de sorte qu'il n'est pas nécessaire de prévoir
autant de tables et de chaises qu'il y a d'enfants
dans un espace donné,
Aussi des recherches ont-elles été entreprises pour définir de nouveaux critères dimensionnels qui soient plus approximatifs et laissent
plus de latitude que les dimensions précises
fixées par les normes actuelles. Ces critères
permettront sans doute de simplifier les recommandations et de réduire le nombre des tailles
de mobilier, et simplifieront également la répartition des différentes tailles à l'intérieur des
établissements scolaires ainsi que l'organisation
de la production à l'usine.
Les nouveaux critères dimensionnels correspondront à un compromis fondé sur la relation
entre trois éléments : le plan de la surface de
travail, le plan du siège et la position des pieds
sur le sol. L e schéma ci-contre illustre ces
nouveaux critères.
Tout le processus depuis les premières
études jusqu'à la fabrication comprend les opérations suivantes :
(i) l'étude d'un meuble est décidée ;
(ii) les dessins sont réalisés à partir de
données fournies par le Département de l'éducation et des sciences (performances pédagogiques souhaitées) et par la FIRA (données
anthropométriques) ;
(iii) une maquette prototype est réalisée. L a
maquette n'est pas nécessairement fabriquée
pieds à plat
sur le sol
dans les matériaux qui composeront le modèle
définitif (la fibre de verre remplace le polypropylène pour les chaises, les éléments à tiroirs
en plastique peuvent être exécutés en bois). L a
maquette est étudiée et ses qualités évaluées.
Enfin, une fois la maquette approuvée, un prototype est fabriqué avec les matériaux définitifs,
puis étudié et essayé ;
(iv) un devis préliminaire est établi, d'après
l'expérience acquise avec des modèles similaires ;
(v) une chaiîne de fabrication est mise en
place et la production commence. Les articles
fabriqués sont soumis en usine à des essais plus
sévères que ne le recommande la norme BS 3030.
Pour certains articles les chaises, les revêtements plastiques qui supporteront les plateaux en
plastique de long essais peuvent être nécessaires
pour déterminer la durabilité de l'article ;
(vi) les modifications nécessaires sont apportées aux machines et aux techniques de
production ;
(vii) après agrément du Département de l'éducation et des sciences et du Département de l'environnement, les modèles définitifs sont mis en
fabrication ;
-
-
O n remarquera que le mobilier n'est pas essayé
en milieu scolaire avant sa mise en fabrication :
les tests effectués enusine sont conçus de manière
*
Les critères anthropométriques de base dont
on s'est servi pour dessiner les modèles de
la série F o r m e sont indiqués dans les Building Bulletins du Département de l'éducation
et des sciences (numéros 16, 38, 44, 46, 50)
et dans la norme BS 3030, troisième partie,
1972.
49
Activités libres de groupe
Activités libres de groupe
à simuler, en peu de temps, plusieurs années
d'utilisation en milieu scolaire.
O n voit que la fabrication et la conception
forment un processus continu. L'expérience
montre que le laps de temps qui s'écoule depuis
les premières études jusqu'à la production finale varie entre six mois et deux ans, selonle
degré de priorité accordé à l'article et sa
complexité.
Parce qu'elle est conçue pour offrir une
grande souplesse, la série F o r m e est bien
adaptée aux besoins des écoles primaires. Mais
cette souplesse n'est pas toujours pleinement
exploitée. Certains maîtres ne semblent pas
conscients des différentes possibilités d'agence
ment offertes : c'est ainsi qu'ils ont tendance
à laisser en permanence les armoires m o biles au m ê m e endroit ; il est rarement fait
usage du tableau en liègeapposé au dos des éléments de rangement mobiles pour les affichages
à faible hauteur et, alors que les chaises et les
tables sont empilables, cette possibilité n'est
que peu souvent utilisée.
Aucun mode d'emploi n'est livré avec le
mobilier, étant donné les usages très variés
auxquels il peut servir dans les établissements
anciens c o m m e dans les nouveaux. Mais la
société Pel fabrique des séries de maquettes de
ses meubles à l'échelle de 1/20, permettant de
figurer différentes dispositions de mobilier sur
des plans à la m ê m e échelle. Bien que ces m a quettes soient assez coûteuses (E350 la série),
il en a déjà été fabriqué 7. O00 et la demande est
constante.
Bien que ne faisant pas partie de la série
Forme, les chaises coquilles - faites d'unseul
élément en plastique moulé constituant à la fois
le siège et le dossier et monté sur pieds d'acier
plaisent beaucoup à cause de leurs qualités esthétiques et un grand nombre d'autorités locales de
-
-
50
l'enseignementen commandent. Or, il semble que,
dans la plupart des cas les chaises coquilles ne
soutiennent pas le corps en position d'écriture de
manière satisfaisante : en effet, il n'y a pas de
contact entre le dossier et la région lombaire du
dos lorsque la personne se penche en avant. E n
revanche, le dossier de la chaise coquille est
souple vers l'arrière, ce qui permet une position
détendue propice àl'écoute. Ilne paraît, cependant,
pas impossible de concevoir une chaise coquille
qui autorise une position correcte pour écrire,
conformément à la norme BS 3030, troisième
partie.
A ce sujet, on remarquera qu'en 1972, ily a
eu, dans les externats de Grande-Bretagne, environ 1. O00 incendies, dont un tiers était de
caractère criminel. L a Rubber and Plastics
Research Association ( R A P R A ) a effectué, en
collaboration avec la Fire Research Station du
Département de la protection sociale, une étude
des propriétés des chaises de plastique en cas
d'incendie. L e Porton Medical Centre est actuellement en train de rédiger un rapport sur la toxicité des matières plastiques et le Supplies Department du Greater London Council (GLC)effectue des
expériences sur les réactions au feu des chaises
en polypropylène. Les résultats de ces recherches
n'ont pas encore été publiés.
Les chaises en polypropylène non traité sont
facilement inflammables. Traitées avec un produit qui augmente la résistance au feu, elles
s'enflamment moins vite, mais, une fois enflammées, produisent plus de fumée et de vapeurs
toxiques. L e traitement protecteur nuit, en outre,
à la souplesse et à la solidité du matériau.
Pour les fabricants, le problème est donc de
parvenir àun difficile équilibre entre la souplesse,
la solidité et la résistance au feu. Il ne faut pas
oublier non plus que, si une pile de chaises s'enflamme, le feu se propagera aussi bien vers le
bas, à cause de l'écoulement du plastique en
fusion, que vers le haut.
Les nouveaux meubles sont réalisés, pour la
plupart, à l'aide de techniques et de matériaux
que l'entreprise utilisait déjà. Celle-ci pourra
donc estimer correctement le coût du meuble dès
le stade de la conception,à condition de connaître
le coût exact des articles qu'elle fabrique déjà. C e
coût comprend le prix de revient des matériaux, les
frais de fonctionnement et de gestion,ainsi que
le bénéfice.
C e bénéfice, qui représente la rémunération
du capital engagé, est fixé, chaque année, d'un
c o m m u n accord, entre Pel Ltd. et le Département
de l'environnement,mais dans cette limite, c'est
àl'entreprisePel qu'il appartient de veiller à ce
que ses prix soient compétitifspar rapport à ceux
d'autres fabricants d'articles analogues.
Complétant d'autres particularités des m o dèles, un codage couleur des tables et des chaises
permet de reconnaître les meubles dont les dimensions sont assorties. Cette couleur peut être simplement indiquée sur un repère ou couvrir des éléments entiers - plans de travail, siège, etc. pour
faciliter l'assortiment. Il n'est pas sans intérêt
de signaler à ce sujet que la PSA Supplies
Division du Département de l'environnement a
adopté un système de codage numérique des
meubles. C e système lui est propre et ne découle
d'aucune recommandation BSI. Son intérêt principal est d'offrir un moyen rapide de décrire
brièvement le mobilier : le numéro de code
02. 66.4832, par exemple, signifie : "table c o m portant deux éléments de rangement ; un plateau
plaqué hêtre de 1. 500 mm x 900 mm : hauteur
600mm".C e codage est indispensable lorsqu'unordinateur est utilisé pour conserver l'inventaire du
mobilier ou pour passer les commandes, Jusqu'ici,
il semble qu'aucune autorité locale de l'enseignement n'ait eu recours à un ordinateur pour effectuer
un inventaire ou passer une commande de mobilier;
seul le Département de l'environnement se sert
d'ordinateurs à ce propos.
-
TECHNIQUES DE FABRICATION ET
MATERIAUX
Les plateaux de table sont en aggloméré revêtu
soit de linoléum, soit de plastique stratifié,d'un
placage de hêtre ou d'un panneau de fibres traité
à l'huile, type intempéries, pour la surface de
travail. Les chants sont couverts d'une bande de
PVC extrudé, taillée à la dimension, soudée en
boucle, chauffée et rétrécie en place par le
refroidissement. L e plateau de la table est soutenu par un profil continu d'acier ou un tube rectangulaire ; le piètement est en tube d'acier
léger ; le tout est assemblé par soudure.
L e siège et le dossier des chaises sont en
polypropylène moulé par injection. Les moules
sont onéreux : environ E8. O00 chacun. D u point
de vue du coût, la chaise dont le dossier est distinct du siège est plus avantageuse que la chaise
coquille. D e plus, les moules permettant de réaliser les sièges et les dossiers séparément sont
plus petits que pour la coquille et, par conséquent,
moins chers, et ils peuvent être utilisés avec une
machine à injection plus petite. Il suffit de quatre
dimensions de siège et de dossier pour réaliser
la série complète des six tailles de chaises; une
seule dimension de siège et de dossier est, en
effet, utilisée pour deux types de chaises et ce
sont les piètements qui sont de tailles différentes.
Les éléments reliant le siège au dossier sont en
acier embouti à chaud, ce qui donne une certaine
élasticité au dossier. L e poids du siège est
réparti sur les pieds de la chaise par des coussinets plastiques situés sous le siège. LE piètement
lui-même est en tube d'acier léger équipé d'embouts en polyéthylène mélangé à haute et basse
densité.
Les ossatures sont généralement en agglom é r é plaqué hêtre sur toutes les faces, chants
compris. Montants et rayonnages sont en multipli
plaqué hêtre. Des tasseaux en ABS sont fixés aux
montants pour soutenir les rayonnages et les tiroirs de plastique. Les dessus de meubles sont
fabriqués de la m ê m e façon que les plateaux de
table. Les roulettes sont en caoutchouc ou en
nylon, sans blocage. Laface arrière des meubles
est soit plaquée en hêtre soit recouverte d'un tableau d'affichage en liège. Les portes sont en
aggloméré plaqué hêtre, faces et chants, avec des
ferrures et accessoires en acier ou en plastique.
Les éléments en bois sont recouverts d'un film de
laque durci par catalyseur acide avant assemblage.
A l'usine Pel, l'assemblage se fait par lots
d'éléments de mobilier, à des postes fixes. Sauf
pour le vernissage des bois et la finition des ossatures d'acier par application d'une couche de
poudre d'epoxy, l'usine ne compte aucune chai3e
de montage semblable à celles qui existent dans
les usines d'automobiles.
Pour fabriquer la chaise, il faut disposer
des éléments suivants :
- deux pieds en tube d'acier léger ;
- deux éléments d'acier emboutis à chaud,
pour relier le siège et les pieds au dossier ;
- un siège en polypropylène ;
- un dossier en polypropylène ;
- deux coussinets plastiques, pour répartir
le poids du siège sur les pieds ;
- quatre embouts en plastique mélangé pour
les pieds de la chaise ;
- deux rondelles de fixation en nylon, afin de
réaliser une fixation permanente du siège ne
nécessitant aucune ajustage ultérieur ;
51
-
1 1 2 1 3 1 4 1 5 1 6 1 7
<
OBJECTIFS
EXECUTION
PRODUCTION DISTRIBUTION
MOOlFlCATlON DES PLliNS
MAITRES
p
Ü
K
E T U O E S U R LES
Ë
CREATEURS
INDUSTRIE IPELl
ESSAI E N MILIEU
CDNTROLE
DE OUALITE
7
FINANCIFRLS
- deux rondelles de nylon, pour fixer le
dossier et indiquer le codage couleur.
Les opérations de fabrication se déroulent c o m m e
suit :
- les éléments d'acier sont coupés à la
dimension ;
- les éléments d'acier emboutis à chaud sont
réalisés par paires par un procédé mécanique
impliquant quatre opérations d'emboutissage distinctes ; chaque pièce est ensuite ébarbée et
nettoyée à la main ;
les pieds tubulaires sont fabriqués dans
une presse qui produit, en une seule opération,
trois pieds à quatre courbures chacun. Les pieds
avant et arrière, dont les formes sont différentes,
sont exécutés séparément ;
tous les éléments en acier sont portés au
poste de soudage où les éléments emboutis sont
soudés, sous gaz carbonique, sur les tubes ;
le cadre est vérifié par comparaison avec
un modèle afin d'avoir l'assurance qu'il sera
stable et que le produit obtenu sera conforme au
modèle ;
- le cadre est nettoyé, dégraissé et recouvert,
au pistolet électrostatique, d'une couche de poudre
d'epoxy,puis cuit au four. Ces opérations se font
en continu ;
les cadres sont ensuite empilés pourmontage des sièges et des dossiers. Les embouts
plastiques sont fixés sur les pieds qui sont recouverts de gaines de protection, afin que le cadre
-
-
-
-
52
reste propre et soit mieux protégé durant la m a nutention et le transport. Les sièges et les dossiers
de polypropylène sont alors montés ;
après montage, la chaise subit un nouveau
contrôle afin de déceler les défauts éventuels, puis
elle est emballée.
-
L'usinene fabrique de mobilier que sur commande
ferme. Pour réduire les coûts, peu de meubles
sont stockés à l'usine elle-même. Dès qu'il est
terminé, le mobilier est livré aux écoles qui ont
passé la commande. Les différents meubles étant
produits par lots successifs l'usine ne fabrique
pas en permanence la totalité des éléments de la
série ils sont expédiés de la m ê m e façon et une
commande donne généralement lieu à plusieurs
livraisons dans chaque établissement. Il peut en
résulter une certaine confusion pour les écoles,
surtout lorsque ces livraisons s'échelonnent sur
une longue période. Il ne faut pas oublier que les
meubles n'ont pas été conçus en fonction du transport. D e surcroît, les camions de livraison ne
pouvant charger un nombre suffisant de meubles
àlafois, les délais de livraison s'entrouvent prolongés d'autant. Les coûts de livraison et dedéchargement sont compris dans le prix des meubles.
L'usine Pel étant située dans une région centrale
du Royaume-Uni, la distance de livraison n'est
jamais supérieure à 800 kilomètres et un prix
fixe peut donc être consenti à tous les acheteurs.
Pourla période de pointe des livraisons, qui se
situe en juin, juillet et août, le fabricant loue des
véhicules supplémentaires. L a mise en place du
-
-
mobilier à l'intérieur de l'établissement est à la
charge de l'autorité locale de l'enseignement.
Celle-ciest également responsablede la réception
et de la garde du mobilier livré avant la rentrée
des classes. Normalement, le mobilier livré àun
établissement est réceptionné par un représentant
local qui se contente de procéder à un contrôle
quantitatif.
CONCLUSIONS
Lediagramme (page 52) fournit une représentatation graphique simplifiée du processus de
recherche et de développement tout au long du
projet.
C e projet a très sensiblement contribué à
encourager les établissements scolaires à résoudre la question de leurs achats de mobilier en
se groupant en "consortium", c'est-à-direau sein
d'un grand organisme d'achat qui crée lui-même
des meubles répondant aux besoins des maîtres
et des élèves et qui collabore étroitement
avec les fabricants afin de réduire les coûts.
L e mobilier proprement dit est agréable à
l'oeil, pratique et facile à déplacer. Il est particulièrement bien adapté aux écoles primaires,
les écoles secondaires n'étant pas prêtes, en
général, à tirer parti de la souplesse qu'il offre.
U n problème, toutefois, n'est pas résolu :
celui des livraisons aux écoles. Habituellement,
la livraison du mobilier destiné à des écoles
nouvelles s'échelonne sur plusieurs jours, le
dernier envoi intervenant souvent après la rentrée
des classes. Par ailleurs, la plupart des maîtres
ignorent les différentes sortes d'agencement
qu'autorisela série de meubles, Ils ne tirent pas
parti de lamobilité des meubles et il conviendrait
de trouver de nouveaux moyens de leur expliquer
toutes les possibilités qu'ils offrent.
53
APPENDICE 1
Tunisie
MANDAT DU C O N S U L T A N T
L e consultant, agissant sur les instructions du
Directeur général de l'Unesco, sera chargé des
tâches suivantes :
Entreprendre une étude de mobilier scolaire
en liaison avec le projet de construction d'écoles
secondaires de jeunes filles en Tunisie. A cet
égard, le consultant étudiera le dossier du contrat relatif à la construction de l'école secondaire avec internat pour jeunes filles de Béja.
L'étude qui sera effectuée en étroite collaboration avec les autorités compétentes du ministère tunisien de 1'Education nationale et de la
section des équipements éducatifs de l'Unesco,
comprendra :
(a) une visite d'environ 10 jours en Tunisie
pour prendre contact avec les autorités
compétentes et effectuer une étude qualitative et quantitative du mobilier actuellement utilisé dans les écoles, des
conditions dans lesquelles ce mobilier
scolaire est fabriqué et, en particulier,
des ressources industrielles locales, et
des possibilités de créer une industrie
pour la fabrication de mobilier scolaire
et/ou d'adapter celle qui existe ;
(b) des recherches documentaires sur les
études de mobilier scolaire réalisées
dans d'autres pays ;
(c) des recommandations sur les améliorations à apporter au mobilier existant ;
(d) une étude des conditions économiques et
des impératifs anthropométriques et pédagogiques. Cette étude comprendra :
-
la définition des critères auxquels les
meubles étudiés devront se conformer du point de
vue de leur conception et de leur fabrication en usine
(pource qui concerne, notamment, la facilité de réparation des différents éléments du mobilier) ;
- des plans détaillés de chacun des articles prévus au projet, avec des propositions de
matériaux de remplacement (par exemple, tube
d'acier léger, bois, etc. ) ;
un devis descriptif et un devis estimatif pour chaque article et chacun des divers m a tériaux proposés ;
une étude des coûts d'amortissement et
d'entretien du mobilier proposé.
-
-
(e) une période de contrôle de la fabrication
des prototypes pour chaque élément de
mobilier.
Les divers éléments de mobilier scolaire à
dessiner sont les suivants : table, chaise, élément de rangement, lit avec armoire et tout le
mobilier d'une classe d'enseignement général,
l'équipement des salles spécialisées, des laboratoires, des ateliers, de l'internat et, de m a nière générale, tout autre élément de mobilier S U E ceptible d'être utilisé dans une école secondaire.
Le consultant présentera un rapport final,
comprenant un résumé du projet, une évaluation
critique des prototypes exécutés et des recommandations au sujet de la fabrication en usine.
55
APPENDICE 2
Tunisie
QUESTIONNAIRE D'EVALUATION DES TABLES ET CHAISES D'ELEVE
Etablissement:
I
Nom:
I
Poste:
oui
oui
non
non
l
I
1
Largeur
Dimensions
. Longueur
satisfaisantes
Hauteur
o n
Mobilité facile
Groupage réussi
Polyvalence valorisée
ClII
0 0
u
n
0 0
0 0
Bonne
v1.
Mauvaise
Y
V
2
Solidité - B o n n e
générale .Médiocre
Fixation - Insuffisante
,.,
Y
-I
m
2
O
0
0
Parties
- Piétement
détruites - Dessus
en général - Porte-livres
n
U
Résistance - Piétement
-Surface
à l'usure
0
travail
0
0 0
n o
Bonne Mauvaise
Couleur
~~
-
Piétement
Surface
travail
10
0 0
0 0
Eléments
à
éliminer
Suggestions
personnelles
~
oui
oui
non
non
I
Dimensions
Largeur
- Hauteur
Longueur
Mobilité facile
Stockage facile
Bruit excessif
satisfaisantes
0 0
0
0
n n
I
Bonne Mauvaise
Y '
>
Y
60
LU
u,
Solidité - B o n n e
ghnhrale -Médiocre
Fixation - Insuffisante
a
I
O
Suggestions personnelles :
56
O
O
O
--
Parties
Piétement
détruites
Siège.
en générale - Dossier
0
n
0
Résistance - Piétement
-Parties
bois
à i'usure
0 0
0 n
n o
Références
-
SRI LANKA
Construction scolaire
- Résumés
(Colombo)
- No 6 Aperçus sur les dimensions de
tables et de chaises conçues à l'usagedes élèves
asiatiques de l'enseignement primaire et secondaire (1969)
- No 7 Constructionde chaises et tables en
bois à l'usage des élèves de la région asiatique
(1969)
- No 10
A Simple Multi-Purpose Furniture
Secondary Boarding Schools for Girls at
Sfax, Nabeul and Béja, Tunisia. Swedish FIT
Project. Report of the Inspection Visit 20-31
M a y 1973 by G.N. Ziogas, EFS/EPP.Unesco
Paris, July 1973
ROYAUME -UNI
Publications du British Standard Institute (BSI)
Sectional List No. SLll covers furniture, Bedding and Furnishings
Unit (1972)
Handbooks :
Technical Notes (Colombo)
- No
- No
5
7
Kerala-Punjab ARISBR Furniture
Classroom Furniture (1972)
Occasional Papers (Colombo)
- No 6 Comparative Anthropometric Data:
D Application of Data (1964)
- N o 15 Comparative Anthropometric Data
f - T 1"e i
x1
Cey
is
(1971)
Toutes ces publications peuvent être obtenues
auprès du Bureau régional d'éducation de
l'Unesco en Asie, P.O. Box 1425, Bangkok 1 1
(Thaïlande)
TUNISIE
- Tunisie, mobilier scolaire
(mars 1969février 1971), par P. Vocotopoulos. Référence
no 2 4 3 2 / R M O . RD/EDS
- BS/MOE 11-22 (7950)School Furniture,
1959
BS Specifications :
-
BS 3030 Part 1, School Furniture :materials,
workmanship, finish, 1959
BS 3030 Part 2, School Furniture : performance tests,1962
BS 3030 Part 3, School Furniture : pupils'
chairs and tables, 1959
Revised in 1972
BS 3030 Part 4, School Furniture : chalkboards, 1959
Suggestions for Revision submitted April
-
1973
-
BS 3030 Part 5, School Furniture : pupils'
dining tables and chairs, 1960
Revised together with original Part 3 (1959)
and incorporated in 1972 publication of Part 3
BS 4875 Part 1, Strength and Stability of
Domestic and Contract Furniture :
Part 1, Seating 1972
Part 2, Tables andTrolleys,DraftMay 1973
Part 3, Cabinet Furniture, Draft M a y 1973
-
57
Publications du Département de l'éducation et des
sciences (DES)
- Standard Conditions of Government Contracts for Stores purchased/Form :G C / S T O R E S /
1 October 1970
Building Bulletins :
- No 9
1969
- N o 38
Colour in School Buildings, 4th Ed.
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édition allemande seulement :Bahrenfelder Chaussee 160, HAMBURO-BAHRENFELD.C C P : 27-66-50.Pour les carlis
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[B.8]ED.74.XXIV.16F