Download 11.Hygiène - Formation ambulancier

Transcript
Hygiène
________________________________________________________________________________________________________________________
HYGIENE










Module 3
Mécanismes de l’infection
Lutte contre l’infection
Maladies infectieuses, nosocomiales
Notions d’hygiène
Techniques de nettoyage
Circuit du linge, matériaux et déchets
Techniques de rangement et de stockage
Hygiène personnelle, de l’environnement
Accidents d’exposition au sang
Actualités sanitaires
Objectifs de formation :
Identifier, choisir, et utiliser les matériels et produits.
Utiliser les techniques de nettoyage. Appliquer les protocoles d’hygiène.
Identifier et respecter les circuits du linge, matériels et déchets. Utiliser les techniques de rangement.
Savoirs associés :
Mécanismes de l’infection. Techniques de nettoyage, désinfection et stérilisation.
Prévention des risques liés à l’infection. Risques d’exposition au sang.
Maladies nosocomiales. Normes d’hygiène publique et de l’environnement.
Fiches techniques : produits, isolement, élimination déchets, stockage produits.
Actualités sanitaires : Les plans de santé publique en lien avec l’activité d’un ambulancier.
Pratiques :
Hygiène du patient, de l’ambulancier. Nettoyage, désinfection et contrôle du véhicule.
Prévention infections nosocomiales. Isolement. Règles de prévention des accidents d’exposition au sang.
Niveaux d’acquisition et limites d’exigence :
Le rôle de l’ambulancier dans la prévention des risques et des maladies nosocomiales est approfondi.
Evaluation :
Utilisation des produits. Règles d’hygiène. Circuits. Nettoyage.
Conséquences des infections nosocomiales sont identifiées.
_____________________________________________________________________________________________________________________
MECANISMES de l' INFECTION
L’infection survient quand un microbe entre dans le
corps puis se multiple.
Des mécanismes de défense se mettent en place pour les
combattre.
S’ils sont dépassés, l’infection se manifeste par des signes
cliniques.
● LES MICROBES
Ce sont des bactéries, des virus, des champignons, des
parasites. Ils sont très petits, visibles uniquement au
microscope.
Nous sommes entourés en permanence de microbes.
Il y en a sur la peau et aussi dans notre tube digestif par
exemple.
Un univers totalement sans microbes (stérile) n’existe
pas.
Certains sont inoffensifs, d’autres deviennent agressifs
pour l’homme et se développent.
Ces microbes sont des structures vivantes qui se
nourrissent, respirent, se reproduisent et meurent.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
◊ Bactéries
Ce sont des structures unicellulaires.
Citons : le méningocoque, le staphylocoque, le
pneumocoque, le bacille de Koch (B.K., tuberculose), le
colibacille (type Escherichia Coli).
Certaines vivent en présence d’oxygène, d’autres non.
Elles se développent si le milieu ambiant est favorable :
bonne température, humidité.
Si le milieu devient hostile, certaines bactéries résistent en
s’entourant d’une coque ou spore et vivent en sommeil.
Certaines bactéries très pathogènes secrètent un poison :
la toxine qui est très dangereuse. Citons les toxines du
tétanos, de la diphtérie, de la salmonelle (infection
alimentaire), du botulisme.
◊ Virus
Ils sont de très petites tailles.
Ils ne peuvent pas se reproduire seuls et doivent rentrer
dans une cellule de l’homme pour se multiplier.
Citons le virus de l’hépatite, du SIDA, de la grippe.
◊ Parasites
Ces organismes vivent dans l’eau ou dans un animal
comme un moustique.
Ils vivent surtout dans les pays chauds.
C’est pourquoi on parle de maladies tropicales.
155
Le guide de l'ambulancier
Citons :
- amibe responsable de diarrhée ;
- paludisme ;
- maladie du sommeil.
◊ Champignons et Levures
Des champignons microscopiques peuvent se développer
chez l’homme, comme le Candida, l’Aspergillose.
□ Sang (Porte entrée sanguine)
(Hépatite B ou C, SIDA)
□ Urines (Porte entrée urinaire)
(Cystite, infection urinaire)
□ Placenta (Porte entrée materno-foetal)
De la mère au fœtus.
● FACTEURS DE DEVELOPPEMENT
● TRANSMISSION DE L’INFECTION
◊ Sources de contamination, vecteurs
□ Contamination directe
Les microbes passent directement d’un sujet malade à un
sujet sain.
Mais le sujet malade, parfois ne le sait pas, il n’a aucun
signe.
On dit qu’il est porteur sain.
La transmission se fait par :
- gouttelettes de toux ou salive,
- mains,
- sang,
- rapports sexuels.
Une maladie contagieuse se transmet spontanément d’un
individu à l’autre.
Lorsqu’elle atteint rapidement un grand nombre de
personnes, on parle d'épidémie.
□ Contamination indirecte
Il y a un intermédiaire.
C’est un vecteur porteur du germe comme :
- air, poussières, terre, eau ;
- animaux comme les insectes qui piquent ;
- objets souillés (draps, seringues, brancard,
poignée de porte…) ;
- aliments contaminés.
On voit les moyens de prévention : porter un masque,
des gants, se laver les mains, préservatif, hygiène de
l’ambulance.
◊ Porte d’entrée
Les microbes pénètrent dans l’organisme par différentes
voies appelées porte d’entrée.
Elles varient selon le type de microbe en cause.
□ Appareil respiratoire (Porte entrée pulmonaire)
- toux, postillons, crachats.
(Grippe, coqueluche, tuberculose, méningite.)
□ Tube digestif (Porte entrée digestive)
- matières fécales ou selles, aliments.
(Typhoïde, dysenteries, intoxication alimentaire, hépatite
A, poliomyélite).
□ Peau (Porte entrée cutanée)
(Tétanos, rage, furoncle, panaris)
□ Organes génitaux (Porte entrée sexuelle)
(SIDA, syphilis, hépatite B et C)
156 P.BLOT, CH Montfermeil 93
Le pouvoir pathogène d'un microbe est la propriété qu'a
celui-ci de se développer dans l'être humain et provoquer
une maladie infectieuse. De nombreux facteurs
interviennent comme le type de microbe plus ou moins
dangereux, la résistance du sujet infecté.
◊ Porteur sain
C'est une personne qui transporte le microbe, mais n'est
pas malade car il est résistant ou immunisé (vacciné ou a
déjà eu la maladie).
Il peut transmettre la maladie aux autres.
Ce n'est qu'en faisant des prises de sang qu'on peut le
dépister : porteur du SIDA, de l'hépatite C ou
prélèvement de la peau ou du nez chez un porteur d'un
staphylocoque.
◊ La flore
□ Flore non pathogène
Il s'agit de microbes que l'on trouve dans
l'environnement, le nez, le tube digestif, sur la peau ou
ailleurs.
On vit avec et on n'est pas malade.
Un germe saprophyte est un microbe qui vit sur ou dans
le corps humain sans être à l’origine de maladies (non
nuisibles).
Mais ces mêmes germes deviennent dangereux chez des
personnes fragiles dont les mécanismes de défense sont
faibles. On parle de sujet immunodéprimé (Sida,
Cancer…)
Il peut aussi se développer via une porte d’entrée comme
une plaie.
□ Flore pathogène
Il s'agit de microbes dangereux.
Ils sont responsables de maladies infectieuses, de toxiinfections alimentaires.
On peut résister à leur développement grâce à nos
propres défenses ou à l'aide de traitement comme les
antibiotiques.
Certains sont tellement puissants qu'ils se développent
quand même.
◊ La virulence
Ca n'a rien à voir avec les virus !
C'est le degré de puissance du germe, de sa résistance aux
médicaments comme les antibiotiques.
Hygiène
En milieu hospitalier,
les germes apprennent à
combattre les traitements et on se retrouve avec des
bactéries multi résistantes (BMR) aux antibiotiques, d'où
l'obligation ne pas abuser de ces médicaments lorsque ce
n'est pas nécessaire et d'avoir une hygiène rigoureuse
dans un environnement médicalisé.
Ils sont souvent à l'origine des infections nosocomiales
(voir chapitre suivant)
C'est l'infection qui dérègle vers le haut le thermostat de
la température à atteindre.
□ Signes généraux
Pour faire de la chaleur et donc de la fièvre, l'organisme
consomme de l'énergie (oxygène et sucre) et de l'eau.
- Tachycardie (accélération du rythme cardiaque)
◊ Facteurs favorisants
Tout le monde ne réagit de la même façon.
Certaines personnes sont plus fragiles :
- les immunodéprimés déjà cités,
- les vieillards et les nouveaux nés,
- les porteurs de tuyaux: sonde urinaire, perfusion,
- les dénutris en mauvais état général,
- sous traitement notamment chimiothérapie.
- Polypnée (accélération du rythme respiratoire)
● DEVELOPPEMENT de L'INFECTION
- Convulsions : chez le jeune enfant, la montée brutale de la
température peut les déclencher.
◊ Stades de l’infection
La maladie évolue en général en plusieurs stades :
□ Phase d'incubation
Il y a eu contact avec le germe qui est entré dans
l'organisme (porte d'entrée) et se multiplie
silencieusement.
Il n'y a aucun signe, mais la personne est parfois déjà
contagieuse.
Sa durée est variable de quelques jours à plusieurs
semaines selon la maladie.
□ Phase d'invasion
Apparition des premiers signes non spécifiques (fièvrefatigue).
□ Phase d'état
Des signes spécifiques de la maladie se manifestent
comme des boutons (on parle d'éruption) ou de la toux.
□ Phase d'évolution
Les signes s’atténuent avant la guérison ou bien au
contraire tout s’aggrave.
L'infection se généralise
(septicémie). Le décès est possible.
- Signes de deshydratation
. Baisse du volume des urines (oligurie),
. Sécheresse de la bouche et soif,
. Sensation de chaud ou de froid.
- Frissons : mécanisme de fabrication de la chaleur, le
muscle se contracte sans faire de mouvements comme le
frein d'une voiture qui chauffe.
□ Signes spécifiques
Le microbe peut se développer dans un organe
particulier : poumon, rein, vésicule biliaire, cerveau… et
donner une maladie infectieuse particulière.
(Voir paragraphe plus loin)
◊ Examens complémentaires
- Prise de sang.
Elle permet de rechercher le microbe dans le sang ou de
mesurer des indicateurs de l'infection.
- Prélèvements.
On recherche directement le germe dans le pus, la gorge,
le liquide céphalo-rachidien (ponction lombaire).
◊ Traitement
- Arrêt de l'infection :
Le meilleur traitement est de "tuer" les microbes avec les
antibiotiques, ou de détruire le foyer d'infection par la
chirurgie : incision d'abcès, appendicectomie…
Mais certains microbes sont résistants aux antibiotiques
où n'agissent pas comme pour les virus.
□ Phase de convalescence
C'est la guérison.
Mais des séquelles sont possibles (du simple cratère après
des boutons) à une invalidité (coma après une méningite
par ex.).
La maladie peut devenir chronique comme une hépatite.
- Traitement des signes :
◊ Syndrome infectieux
Dès la phase d'invasion et surtout en pleine phase d'état
lorsque les microbes prolifèrent, la principale
manifestation du syndrome infectieux est :
Il faut faire boire abondamment le malade.
□ La fièvre
C'est une augmentation de la température du corps au
delà de la normale soit au dessus de 37°5 environ.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
Pour la fièvre, il s'agit de traitement de confort.
On parle de médicaments antipyrétiques qui font baisser
la température comme le paracétamol, l’ibuprofène voire
l'aspirine qui est de moins en moins utilisée pour cette
application.
En théorie il a besoin de beaucoup de calories mais n'a
pas faim !
Le patient à froid ou chaud selon les cas.
L'ambulancier s'adaptera donc.
Mais le refroidissement n'est pas dangereux.
157
Le guide de l'ambulancier
LUTTE contre l' INFECTION
● DEFENSES IMMUNITAIRES
L'être humain vit en permanence avec les microbes.
Lorsqu'il est en contact avec un germe plus virulent, il
essaye de les détruire car il est équipé de moyens naturels
de défense.
On parle d'immunité naturelle.
L’immunodépression est présente dans le SIDA, chez les
cancéreux sous chimiothérapie, les prématurés, les grands
brûlés, les greffés ayant un traitement anti-rejet, la
fracture ouverte, les polytraumatisés, le diabète, le dialysé,
la leucémie et d’autres maladies chroniques.
● VACCINS ET SERUMS
On renforce l’immunité grâce aux vaccins et sérums.
Il s’agit d’une immunité acquise.
◊ Peau et muqueuses
C’est la première ligne de défense.
Elle est une bonne barrière contre la pénétration des
microbes situés sur notre corps et en provenance de
l’environnement.
Un antigène est une substance étrangère qui injectée dans
l’organisme, permet le développement des anticorps.
Mais lorsqu'une lésion apparait (plaie ou une intervention
chirurgicale), si on pose une sonde urinaire, une
perfusion, la peau ou les muqueuses deviennent une
excellente porte d'entrée.
◊ Vaccinations
Le principe consiste à mettre l’individu en contact avec
un microbe atténué ou tué ne pouvant donner la maladie.
Elle entraîne une immunisation.
Les moyens de lutte efficace sont :
- une bonne hygiène,
- un lavage des mains efficace et régulier,
- une préparation de la peau avant la chirurgie,
- la pose avec asepsie des cathéters (tuyau dans
une veine pour perfusion) d'une sonde urinaire,
- la désinfection d'une plaie.
L’organisme développe contre cet étranger (antigène
inoffensif) des substances destructives appelées
anticorps. Certains restent pendant plusieurs années dans
le sang. Chaque fois que le microbe voudra entrer, il sera
immédiatement détruit par cette sentinelle.
◊ Globules blancs
Les globules blancs (polynucléaires) sont chargés de
manger les microbes (phagocytose). Les vaisseaux se
dilatent (vasodilatation) pour apporter le maximum de
cellules de défense.
Des signes d’inflammation apparaissent 
- rougeur et chaleur (en rapport avec l’afflux de
sang),
- gonflement (œdème), et douleur.
◊ Lymphe
C’est un système peu visible qui évacue les microbes vers
les grosses veines. Un filet rouge apparait sur la peau et
des ganglions grossissent tout le long du trajet.
◊ Anticorps
Les lymphocytes du sang (une catégorie de globule blanc)
se souviennent de leurs agressions antérieures ou d'une
vaccination.
Si le même microbe revient, des substances ou anticorps,
crées par ces lymphocytes, vont lutter efficacement
contre cet intrus.
C'est ainsi qu'après avoir contacté certaines maladies
infectieuses (rougeole, rubéole) on ne peut pas la
contracter de nouveau.
Les lymphocytes ont acquis une mémoire donnant une
immunité définitive.
◊ Immunodépression
Certains malades ont leur mécanisme de protection
contre l’infection très affaibli.
Ils vont développer facilement des infections graves avec
des microbes peu agressifs.
158 P.BLOT, CH Montfermeil 93
Un anticorps est le produit que nous fabriquons pour
combattre l’antigène.
Le vaccin a un rôle préventif car il protège contre la
maladie et évite ainsi de développer la maladie.
Mais les anticorps n’apparaissent pas immédiatement. Les
vaccins ne peuvent donc agir immédiatement sur une
maladie déclarée.
Le vaccin s'atténue, et il faut donc faire régulièrement des
rappels qui permettent de restimuler la fabrication
d'anticorps.
Néanmoins le vaccin ne protège pas à 100 %.
Il faut donc toujours respecter les règles d'hygiène et de
protection de l'ambulancier et du malade.
Les principaux vaccins sont :
- tétanos, (antitétanique),
- diphtérie (antidiphtérique),
= DTP
- poliomyélite (anti poliomyélitique,
- tuberculose (B.C.G.),
-typhoïde (anti typhoïde),
- hépatite B (anti hépatique).
Mais aussi car fortement recommandés :
- hépatite A, vaccin méningocique,
- Vaccin contre la coqueluche, la rougeole, la
varicelle et la grippe.
Ils sont obligatoires pour les professions de santé sauf
contre la variole et la typhoïde qui ne sont plus
obligatoires.
◊ Sérothérapie
Elle consiste à introduire directement par piqûre un
sérum contenant des anticorps.
Son action est immédiate et permet d’agir pour prévenir
ou atténuer une maladie. Citons les sérums contre (anti-)
le tétanos (sérum antitétanique), la coqueluche, la
rubéole, la rage, la rougeole.
Hygiène
Les sérums sont fabriqués chez l’animal (le cheval, mais
présente souvent un risque d'allergie) ou prélevés chez
des
convalescents
(immunoglobulines
dite
gammaglobulines humaines).
□ Désinfection
C'est la destruction d'un maximum de germes à la surface
de la peau ou d'une surface qui a été décontaminée avant.
Son action est provisoire.
● ELIMINATION DES GERMES
□ Asepsie
On évite d'introduire des germes par des précautions.
◊ Destruction des microbes
□ Antisepsie
Méthode qui détruit un microbe.
□ Antibiotiques
Ils tuent les bactéries, mais ils n'ont aucune action sur les
virus ou les champignons.
□ Antiseptiques
Ils sont utilisés localement, au niveau du foyer
d’infection.
□ Chirurgie
Il est indispensable de nettoyer une plaie et
d'enlever tout corps étranger. Certains
organes comme la vésicule biliaire,
l'appendice peuvent s’infecter, il faut alors
opérer en urgence, enlever l'organe malade
et compléter le traitement par des antibiotiques.
□ Stérilisation
C'est l'élimination totale et définitive des germes sur un
objet qui a été nettoyé.
◊ Hygiène
Ce sont des règles reposent sur le bon sens, avec
application avec rigueur de protocoles (Procédures ou
fiche technique).
L'hygiène s'applique :
- à soi même (Hygiène de vie),
- dans sa profession (Hygiène hospitalière),
- dans le milieu où on vit (Hygiène de
l'environnement).
(Voir paragraphes suivants)
◊ Suppression des vecteurs
L'un des principaux moyens de
transmission, ce sont les mains.
Le lavage des mains est primordial.
Il faut aussi veiller à l'élimination des eaux
usées, supprimer les moustiques, les rats, les renards, et
surtout nettoyer toutes les surfaces de l'ambulance.
◊ Isolement
Nous sommes loin de la mise " en quarantaine". Les
modes de contamination étant mieux connus.
- Isolement protecteur :
Chez le malade fragile, c'est l’environnement qui est
contagieux. Pour éviter la contamination pendant le
transport, il faut que tout soit propre : véhicule, matériel,
literie. L'ambulancier est porteur d'une blouse propre,
ses mains sont lavées. Les règles d'asepsie sont
respectées.
- Isolement strict :
Il est exceptionnel : grands brûlés, rage, diphtérie, typhus.
- Selon les sources de contamination :
Par ex. pour une contamination aérienne
tuberculose, le port du masque est suffisant.
type
● DESINFECTION
◊ Définitions
□ Décontamination
C'est l'élimination d'un maximum de germes sur du
matériel souillé. Elle doit toujours être réalisée par un
nettoyage. Elle sera suivie d’une désinfection car son
action est provisoire.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
MALADIES INFECTIEUSES
● INFECTIONS BACTERIENNES
Il s'agit d'infection due à la prolifération de bactéries.
◊ Méningites
Infection des enveloppes du cerveau (méninges) et du
liquide autour appelé Liquide Céphalo-Rachidien ou
L.C.R. par des bactéries.
(Il existe aussi des méningites virales moins graves).
□ Transmission
Par l'air que l'on respire.
□ Signes
- Céphalée (mal de tête),
- Vomissements,
- Photophobie (la lumière fait mal),
- Raideur de la nuque,
- Fièvre,
- Parfois troubles de la conscience.
On pratique un scanner et une ponction lombaire (P.L.)
faite avec une longue aiguille entre deux vertèbres
lombaires afin d'analyser le LCR.
□ Gravité
Le bilan recherche :
- Somnolence voire coma,
- Purpura (plaques violettes comme des bleues sur
le corps),
- Etat de choc signant une septicémie associée.
159
Le guide de l'ambulancier
Des méningites sont mortelles ou laissent des séquelles
plus ou moins invalidantes.
◊ Infection urinaire
Elle se manifeste par des brûlures lors des mictions et
des envies permanentes d'uriner.
□ Traitement
Antibiothérapie puissante en intraveineuse.
L'analyse des urines ou E.C.BU. confirme l'infection.
□ Prévention
Mesures d'hygiène hospitalière classiques.
Par l’aération de la cabine de l'ambulance.
Toute personne ayant été en contact de très près et
prolongé recevra des antibiotiques.
◊ Appendicite
Infection de l’appendice, non opérée elle se transforme
en péritonite.
◊ Cholécystite
Infection de la vésicule biliaire, réservoir situé sous le
foie.
◊ Péritonite
Infection généralisée de la cavité abdominale.
Il faut opérer en urgence.
◊ Plaie infectée
La peau est une barrière contre les
microbes, la plaie ouvre un chemin
par lequel vont entrer les germes.
L’infection est donc toujours présente, mais en général
l’organisme se défend, mais il est parfois débordé.
□ Facteurs de gravité :
Le risque est maximum avec :
- une plaie souillée par de la terre,
- en présence d’un corps étranger,
- une morsure.
Devant toute plaie, il faut prévenir l’infection par un
nettoyage à l’aide d’un antiseptique.
◊ Infection respiratoire
Selon le degré d'infection elle touche pharynx
(pharyngite), larynx (laryngite), trachée (trachéite),
bronches (bronchite), le poumon (pneumonie) ou la
plèvre (pleurésie).
Toux, écoulement du nez (rhinite), crachats, détresse
respiratoire sont possibles.
Il peut aussi s'agir d'infection par des virus.
□ Signes
L’infection évolue en trois étapes :
◊ Tuberculose
Infection par le bacille de Koch ou B.K.
-Extension : elle gagne du terrain avec apparitions de
trainées rougeâtres à distance de la plaie (lymphangite) et
de ganglions puis l'infection se généralise avec
septicémie.
□ Transmission
Par l'air que l'on respire.
La contagion se développe surtout chez les personnes
fragiles sous alimentées, migrants et aussi les
immunodéprimés.
□ Signes
Il y a plusieurs étapes.
D'abord la primo infection qui correspond au premier
contact avec le BK, et entraine une inflammation dans le
poumon avec toux, fièvre nocturne et amaigrissement.
Souvent on guérit spontanément, par contre chez les
sujets fragiles le B.K. peut se développer détruisant peu à
peu les poumons jusqu'à l'insuffisance respiratoire puis
hémorragie pulmonaire (hémoptysie) fatale.
L'analyse au microscope des crachats révèle les B.K.
□ Traitement
Le patient est isolé et reçoit un traitement antibiotique
puissant jusqu'à ce que ces crachats deviennent stériles.
Pour les transports, il doit porter un masque filtrant
spécial dit FFP1 (plus performant que le simple masque
chirurgical).
L'association de 3 antibiotiques dit antituberculeux est
prescrite pour plusieurs mois.
Pour la prévention, le vaccin est le B.C.G.
160 P.BLOT, CH Montfermeil 93
- Infection locale avec rougeur, chaleur, douleur,
gonflement.
Un abcès (poche de pus) peut se constituer avec de la
fièvre. Le traitement est chirurgical associé à des
antibiotiques. Au niveau du doigt c’est un panaris.
◊ Infection généralisée (Septicémie)
A partir d'un foyer infectieux dans un tissu, les bactéries
gagnent la circulation sanguine.
Une prise de sang confirme la septicémie.
L'état général se dégrade avec une forte fièvre et frissons.
- Choc septique :
Parfois cette infection entraîne une détresse circulatoire
avec hypotension, peau marbrée, voire des troubles de la
respiratoire et une somnolence.
La personne est hospitalisée en service de réanimation.
◊ Tétanos
Le tétanos est une infection souvent mortelle due à la
souillure de la plaie par un microbe en latence dans la
terre.
Celui-ci sécrète une toxine paralysant les nerfs qui diffuse
dans tout le corps.
Il survient chez une personne non vaccinée.
Il est prévenu par un rappel de vaccin, ou sérum + vaccin
chez le non vacciné lors de sa prise en charge.
Hygiène
● INFECTIONS VIRALES
● MALADIES PARASITAIRES
◊ Hépatite virale
C’est l’atteinte du foie par des virus.
Elles sont nombreuses, survenant surtout dans les pays
chauds.
Il y a souvent un vecteur comme un moustique, une
amibe.
Les ambulanciers qui travaillent avec les aéroports
peuvent exceptionnellement être piqués par un insecte
qui a survécu au transport.
Lors d'une visite médicale pour fièvre, il ne faudra pas
oublier de le signaler au médecin.
□ Transmission
Il existe plusieurs types d'hépatite.
- Hépatite A qui se transmet par les matières fécales.
- Hépatite B qui se transmet par le sang ou un contact
sexuel.
- Hépatite C qui se transmet par le sang, chez le
toxicomane ou par le contact d'une plaie avec le sang du
malade.
(Voir paragraphe suivant : accident d'exposition au sang)
□ Signes
Elle se traduit par une jaunisse (ictère) et une destruction
partielle et provisoire du foie.
Souvent il n'y a rien, seulement une fatigue et une légère
fièvre.
Exceptionnellement pour l'hépatite B et C, le foie est
détruit nécessitant des soins en réanimation voire une
greffe du foie.
- Évolution :
Quand il y a des séquelles on parle d'hépatite chronique
qui peut se transformer en cancer du foie.
□ Traitement
inexistant ou limité.
C'est pourquoi, il faut appliquer rigoureusement les
protocoles de prévention, car on sait rarement que l'on
transporte un patient atteint d'une hépatite.
On doit être vacciné contre l'hépatite A et B.
Il n'y a pas de vaccination pour l'hépatite C.
◊ Poliomyélite
C'est l’infection de la moelle épinière due à un virus. Elle
entraine des paralysies notamment respiratoires puis de
graves séquelles de motricité. Grâce à une bonne
vaccination, elle n'existe plus dans les pays développés.
◊ SIDA
◊ Paludisme
C'est une maladie qui se transmet par un moustique qui
vit dans les pays tropicaux et pique l'homme la nuit.
Elle se manifeste par de la fièvre.
Il existe des médicaments à utiliser en prévention mais
qu'il faut utiliser avant le voyage et après !
MALADIES NOSOCOMIALES
● C'EST QUOI ?
◊ Définition
C'est une infection contractée pendant un séjour à
l'hôpital. En effet à l'admission, le malade n'avait pas
cette infection.
◊ Pourquoi ?
Le malade reçoit à l'hôpital des soins de plus en plus
complexes.
Un nombre important de soignants s'occupe de lui.
Malgré les précautions, il peut être contaminé
surtout s'il est immunodéprimé.
◊ Le germe
Il s'agit de bactéries le plus souvent, parfois des
champignons plus rarement de virus.
Par exemple : le staphylocoque, le colibacille.
L'usage intensif d'antibiotiques, tueurs de bactéries,
sélectionne celles-ci qui deviennent résistantes à ces
médicaments.
On parle de bactérie multi résistante. (B.M.R.).
Le traitement devient délicat, avec risque de décès.
Ou Syndrome d’Immuno Déficience Acquise.
Rappelons que le virus responsable s’appelle le V.I.H.
Il se transmet par contact sexuel ou par le sang.
◊ Contamination
L'infection est endogène lorsque le patient s'infecte avec ses
propres germes.
Elle est exogène lorsque les germes proviennent de
l'environnement.
Les principales mesures de prévention sont :
- Protection pour les rapports sexuels,
- Pas de contact direct avec le sang du patient,
- Port de gant et protection d'une plaie du malade,
- Emploi de matériel à usage unique.
□ Le malade
S’infecte lui-même (auto-infection) avec les germes qu'il a
sur son corps: peau, selles.
(Revoir chapitre Maladie, page 135)
(Voir paragraphe suivant : accident d'exposition au sang)
P.BLOT, CH Montfermeil 93
□ Le soignant
Les mains, sont le principal vecteur de contamination.
L'ambulancier transmet ses germes ou est l'intermédiaire
entre 2 malades. On parle alors d'infection croisée.
161
Le guide de l'ambulancier
□ Matériel médical
Comme l'appareil à tension, le stéthoscope, le matelas
coquille...
□ Environnement
L'air, notamment la ventilation comme la climatisation
est source de contamination (Légionellose).
Des travaux dans l'hôpital disséminent des champignons
(Aspergillose).
L'eau, en particulier le réseau d’eau chaude, est aussi un
bon vecteur.
◊ Acte technique médical aggravant
□ Intervention chirurgicale
L'ouverture de la peau, recouverte
bactérienne, est un moment délicat.
d'une
flore
□ Perfusion
Le cathéter introduit dans une veine peut s'infecter.
□ Sonde urinaire
L'urine dans la poche, risque de s'infecter et les microbes
peuvent remonter à contre courant dans le système
urinaire.
◊ Facteurs favorisants
- Personne âgée, fatiguée, immunodéprimée,
- Maladie ou traumatisme important.
L'usage d'antibiotiques, parfois inutilement, sélectionne
les germes.
● PREVENTION
◊ Dispositifs de lutte
- Le C.L.I.N.
C'est un Comité de Lutte contre les Infections
Nosocomiales. Un décret ministériel définit son rôle.
Ses objectifs sont :
- d'organiser et de coordonner une surveillance
des infections nosocomiales et des bonnes
pratiques d’hygiène au sein de l'hôpital,
- de promouvoir des actions de formation du
personnel,
- d'établir un rapport d'activité annuel (indice
ICALIN) et de proposer pour l'année suivante les
actions à mener.
- de fournir des données statistiques.
Il se réunit au moins 3 fois par an à l'hôpital.
- Infirmière hygiéniste.
Elle est responsable de l'hygiène et des protocoles de
soins. Elle tient à jour les fiches techniques et participe à
l'enseignement du personnel.
La lutte contre l'infection nosocomiale est constante,
c'est pourquoi il faut constamment le rappeler au
personnel au besoin, à l’aide d’affiches aux endroits
stratégiques (WC, lavabos, entrée d'une zone d'isolement)
rappelant les consignes d'hygiène.
Un programme de formation continue professionnelle
sur ce sujet est indispensable.
Notions d'HYGIENE
◊ Hygiène
Elle repose sur des protocoles.
● RAPPEL DEFINITIONS
- Hygiène du malade.
La toilette, et le changement de draps sont quotidiens
voire plus si nécessaire.
● LES MAINS
(Voir Paragraphes suivants)
- Soins médicaux et infirmiers.
Ils se feront avec une asepsie rigoureuse et en appliquant
la règle du propre vers le sale.
- Isolement.
Les immunodéprimés ou à risque de contamination
seront isolés. Eventuellement en cas de contagion
aérienne (tuberculose par ex.) le patient portera un
masque chirurgical.
- Hygiène du soignant
Elle est fondamentale. Le lavage des mains est le pivot
de cette prévention. Mais il y a aussi la tenue, une bonne
vaccination, ainsi qu'un masque spécial FFP1.
- Hygiène hospitalière.
Le circuit du linge, du matériel et des déchets seront
organisés. Les circuits « propre » et « sale » ne doivent en
aucun cas se croiser. La chaine décontamination –
nettoyage – désinfection est fondamentale.
162 P.BLOT, CH Montfermeil 93
(Revoir page 159, définitions décontamination, désinfection, asepsie, antisepsie)
C'est un des éléments essentiels de l'hygiène,
car les mains sont le véhicule principal des
microbes d'un lieu souillé à un malade, ou
d'un malade à un autre malade.
Le lavage des mains :
- limite la propagation,
- prévient les maladies nosocomiales.
Il faut se laver les mains :
- avant de débuter son travail,
- entre 2 transports,
- avant et après le repas,
- après s’être mouché,
- après avoir été aux toilettes,
- avant et après toute manipulation de malade,
- après manipulation de matériels ou produits
contaminés.
◊ Lavage des mains au savon
□ Le savon
Dans la plupart des cas, un savon ordinaire
suffit à condition que ce savon ne soit pas
lui même contaminé.
Hygiène
Il faut donc un savon liquide (bactéricide, virucide, et
fongistatique) en petit conditionnement, avec un
distributeur toujours propre.
Le savon en pain n’est pas recommandé, faute de mieux,
il sera rincé à chaque usage avant d'être redéposé sur une
grille (un savon sec se contamine moins vite qu'un savon
humide).
□ Technique
Le port de bijoux et de vernis est interdit.
Les ongles seront toujours courts et propres.
La montre sera portée au niveau de la blouse.
Après avoir remonté les manches au dessus des coudes
(ou mieux utiliser des vêtements à manches courtes) les
mains sont mouillées.
Il faut :
- mouiller les mains à l’eau tiède,
- savonner largement les mains, le bout des doigts, les
espaces interdigitaux et remonter sur les poignets.
- insister sur les ongles et les plis,
- le savonnage dure au minimum 30 secondes, et une
minute si c’est un lavage des mains antiseptique.
- rincer le bras en faisant couler l’eau des mains vers les
avant bras. L'eau doit ruisseler jusqu'aux coudes et tout
savon doit être éliminé. Ne pas mettre les mains vers le
bas, car tout ce qui a été mouillé et non savonné revient
sur les mains,
- sécher soigneusement en tamponnant, car les mains
mouillées se contaminent rapidement, avec des essuiemains jetables, un par main,
- refermer le robinet avec l'essuie main, ou mieux utiliser
un robinet à pédale.
- jeter le papier dans une poubelle DAOM (Déchets
Assimilables aux Ordures Ménagères) à pédale sans la
toucher
Le port des gants ne dispense pas du lavage des mains,
car la main qui transpire se contamine facilement, et les
gants se déchirent.
Les mains véhiculant l'infection, il faut éviter le contact
direct avec le linge souillé, le matériel souillé, toute plaie
et le sang.
Toute plaie sera protégée par des pansements, voire des
gants et si besoin arrêter le travail si nécessaire.
◊ Lavage des mains sans savon
Sans un poste d'eau, faute de mieux, on peut utiliser
fréquemment un nettoyage avec une solution hydroalcoolique. On verse une dose de la taille d’une noisette,
ou 2 pressions, sur la main, puis on frotte, la technique
du lavage des mains reste identique. Il n'y a pas de
rinçage et on effectue le lavage des mains jusqu’à
séchage complet de ces dernières soit pendant environ
30 secondes minimum.
La consommation du produit est un bon indicateur de la
qualité de l'hygiène des ambulanciers de la Société.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
 Fiche technique
Lavage des mains
● Pourquoi ?
o mains = vecteur de transmission des germes
o Elimine souillures et les germes simples
o Protège le malade et l'ambulancier
o Ne détruit pas les germes,
seulement stoppe la multiplication
o Evite l'infection nosocomiale
● Quand ?
o Plusieurs fois par jour,
car élimination transitoire des germes
o Circonstances
 Début et fin de travail
 Avant et après un transport
 Avant un geste de soins
ou de manipulation du malade
 Avant et après la manipulation de
matériel ou du linge contaminé
 Avant et après avoir été aux W.C.
 Après s'être mouché
 Avant et après un repas
● Lavage simple avec savon
o Mains nues, Manches courtes ou relevées
o Ongles courts et propres, sans vernis, sans
bijoux ni montre (accrochée à la blouse par ex.)
o Lavage au savon liquide doux, au minimum 30
secondes, des doigts vers les coudes, espaces
interdigitaux….
o Rincer à l'eau des doigts vers les coudes en
éliminant tout le savon
o Sécher avec du papier à usage unique et l'utiliser
ensuite pour fermer le robinet
● Lavage simple sans eau
o En dehors d'un poste d'eau
o entre 2 soins non salissants
o Produit spécial hydro-alcoolique
o Verser une dose dans la main, puis effectuer la
même technique de lavage des mains
o Ne pas rincer, laisser sécher
◊ Lavage des mains avec antiseptiques
Un antiseptique est différent d'un désinfectant qui est
utilisé sur le matériel et les surfaces et non pas sur la
peau.
Ce sont des produits de destruction des germes sur la
peau et les muqueuses. Selon la catégorie des
antiseptiques et selon le microbe, ces produits sont
capables de stopper le développement, ou de tuer les
microbes.
163
Le guide de l'ambulancier
□ Quand ?
- Avant de mettre des gants stériles,
- Après avoir touché du matériel ou des déchets
souillés,
- Avant un accouchement,
-Avant et après la prise en charge d'un malade
contagieux ou immunodéprimé.
□ Les produits
Le lavage des mains étant un acte répétitif et qui risque
donc d'endommager la peau, le choix d'un produit peu
irritant est indispensable. Citons:
- Dérivés chlorés comme le Dakin®
- Dérivés iodés comme la Bétadine®.
Ils sont incompatibles avec les dérivés mercuriels
- Chlorexidine (Hibitane®, Hibistrub®)
Ils ont une action nettoyante et désinfectante et sont
utilisés pour le lavage et la désinfection des mains, des
plaies....
- Ammoniums quaternaires
(Cetavlon® , Biocidan®...). Ils nettoient les plaies
souillées de graisse ou de goudron, mais sont peu
désinfectants.
- Dérivés du mercure : (Mercryl ®).
Ils sont moins utilisés en raison de risque allergique et de
résistance aux microbes.
□ Précautions d'usage
On utilisera des antiseptiques aqueux plutôt
qu'alcoolique.
Il est préférable de choisir un savon avec un antiseptique
(Hibiscrub®, Bétadine® moussante...).
Les antiseptiques entamés et conservés trop longtemps
peuvent se contaminer et devenir un véritable bouillon
de culture. Il faut jeter tous les flacons ouverts depuis
plus d’un mois, d’où la nécessité de noter sur le flacon les
dates d’ouverture. Certains comme le dakin, l’éosine... ne
doivent pas être conservés plus de huit jours.
Certains antiseptiques sont incompatibles entre eux, il ne
faut pas mélanger des antiseptiques différents.
On vérifiera la date de péremption, on pose le bouchon
de façon à ce que son côté intérieur ne soit pas en
contact avec le plan de travail, le flacon sera fermé et la
date de la première utilisation inscrite.
Il est préférable d’utiliser des petits conditionnements.
Mais le mieux est d'utiliser ces produits sous la forme
unidoses.
□ Technique
Il s'emploie après lavage des mains au savon sur une peau
mouillée.
Il est possible d'utiliser en deux temps un savon puis un
antiseptique si on a touché du matériel contaminé ou
manipulé un malade contagieux ou septique.
Le contact est au minimum d'une minute.
 Fiche technique
Lavage des mains avec antiseptique
● Pourquoi ?
o Situations à risque
● Quand ?
o Cas particuliers
 Avant de mettre des gants stériles
 Après avoir touché du matériel ou des
déchets souillés
 Avant un accouchement
 Avant et après la prise en charge
 d'un contagieux
 d'un immunodéprimé
 Prématuré
 Grand brulé
 Fracture ouverte…
● Technique
o Mains nues, Manches courtes ou relevées
o Ongles courts, sans vernis, sans bijoux ni
montre
o Lavage au savon antiseptique
o Au minimum 1 minute, des doigts vers les
coudes, espaces interdigitaux
o Rincer à l'eau des doigts vers les coudes en
éliminant tout le savon, au minimum 1 mn
o Sécher avec du papier à usage unique et l'utiliser
ensuite pour fermer le robinet
◊ Gant médical
Pour éviter une contamination par les mains, il convient
d’avoir une peau saine, non traumatisée et non blessée et
utiliser des gants à usage unique en latex de bonne
qualité.
En outre une bonne protection nécessite un change
systématique toutes les demi-heures. En effet il se
développe une flore plus ou moins importante entre la
peau de la main et la face interne du gant.
Il faut donc avant, se laver les mains de manière
scrupuleuse. Les gants réalisent une protection
supplémentaire. Actuellement les gants en latex offrent la
meilleure sécurité.
Il existe des gants de protection non stérile qui sont
stockés dans une boite en carton. Ils protègent
l’ambulancier. Sinon il faut utiliser des gants stériles mais
leur utilisation sans faute d’asepsie est délicate.
Il faut porter les gants à usage unique pour :
- manipuler des malades contagieux ou septiques,
- manipuler des déchets ou du linge contaminé,
- chaque fois que l'on est en présence de sang, pour tous
les malades,
Il faut porter les gants stériles pour :
- participer à des soins requérant une asepsie rigoureuse.
Il faut changer les gants systématiquement entre deux
malades.
164 P.BLOT, CH Montfermeil 93
Hygiène
Si l’ambulancier doit se faire opérer, il doit signaler à
l’anesthésiste sa profession car l’utilisation fréquente de
produits à base de latex peut entrainer une allergie. Or le
chirurgien va enfouir ces mains avec des gants dans votre
ventre. Attention dans ce cas à la réaction…
● PROTECTION
◊ Protection du malade
Elle est indispensable chez le patient immuno-déprimé.
(Sida, brulé, prématuré, fracture ouverte, greffé sous
traitement…).
C'est alors le personnel de santé et l'entourage du patient
qui sont "contagieux ".
Ces malades sont sensibles aussi bien aux microbes des
maladies contagieuses qu'à ceux transportés par
l'ambulancier sans que celui-ci soit lui-même malade.
C’est tout l’environnement qui est dangereux pour le
patient. Il faut donc le protéger de toute contamination
extérieure.
Le patient portera un masque chirurgical.
Il aura été installé sur des draps en papier à usage unique.
La tenue de l’ambulancier sera propre et ses mains lavées
(lavage antiseptique).
L'ambulance et le matériel seront nettoyés et désinfectées
avant le transport.
Un ambulancier qui a de la fièvre, une infection des voies
aériennes…ne devra pas transporter ce type de patient.
Pour tout contact avec le corps du malade, après lavage
des mains, on utilisera des gants stériles, comme pour
aspirer un malade ou changer une poche urinaire (à
éviter).
Pratiquement tout le matériel est à usage unique certains
même sous emballage stérile avec un délai de validité,
mais à condition qu'il soit bien stocké.
Citons les sondes et masques d'inhalation d'oxygène, les
sondes d'aspiration, les draps, compresses…
En cas d'utilisation d'un ventilateur de premier secours, il
sera désinfecté avec utilisation d'un filtre antibactérien à
usage unique, il sera changé entre chaque patient.
◊ Protection de l'ambulancier
Il est indispensable de se renseigner sur les risques
potentiels infectieux du patient transporté.
Certains patients ont la double particularité d'être à la fois
contagieux et immuno-déprimé comme un malade
atteint du S.I.D.A.
Rappelons les vaccinations obligatoires :
- Hépatite B
3 injections, les 2 premières à un mois d'écart puis la
dernière entre 5 et 12 mois.
Si cette vaccination a été faite avant 25 ans, aucun rappel
n'est nécessaire.
Après, un dosage des anticorps confirme la bonne
immunité (<10) sinon un rappel est nécessaire.
- DTP :
Contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.
Elle nécessite 3 injections échelonnées tous les mois, puis
un rappel à un an, tous les 5 puis 10 ans.
- BCG
La profession d'ambulancier conserve l'obligation de ce
vaccin ; soit déjà faite ou dans le doute avec présence
d'une cicatrice vaccinale. Une piqure sous la peau d'un
test est faite par la médecine du travail à l'embauche
(=intradermoréaction ou IDR).
D'autres vaccinations non obligatoires sont conseillées :
- Hépatite A (3 injections, puis tous les 10 ans),
- Méningocoque (1 injection, puis tous les 3 ans),
- Rubéole (Enfant et femmes pouvant avoir des enfants),
- Rougeole, Varicelle (Pour ceux qui ne l'ont pas eu),
- Grippe (Tous les ans).
La variole a pratiquement disparu du globe, don plus de
vaccination.
□ Matériel de protection
- Gants
- Masque facial
Protège contre la contamination aérienne.
Le plus simple est le masque de soins dit
aussi masque chirurgical qui s'oppose à
l'émission d'un germe à partir de celui qui le porte (le
malade contagieux).
- Masque de protection respiratoire de type FFP1
FFP pour Pièce faciale filtrante, le numéro correspond au
degré d'efficacité de la protection, à condition que
l'application sur le visage soit correcte.
FFP1 présente une fuite inférieure à 20%, FFP2 à moins
de 8%.
Pour des situations à haut risque comme une aspiration,
une toux sur trachéotomie, une tuberculose résistante on
utilise le masque FFP2 mais dont la contrainte du port
est plus importante.
- Surblouse à usage unique non tissé
Il faut donc à la fois se protéger et protéger le malade.
En effet le malade peut transmettre à l'ambulancier, mais
aussi l'inverse de vous au patient !
□ Vaccination
Elle assure une bonne protection si elles sont à jour.
□ Désinfection piqure accidentelle
(Voir paragraphe suivant : Accident d'exposition au sang)
Il faut nettoyer et désinfecter avec du Dakin® ou de l'eau
de Javel à 0,1%, et laisser en contact ou le mieux en
trempage pendant 15 mn.
Elle renforce vos défenses immunitaires contre certaines
maladies.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
165
Le guide de l'ambulancier
L'incident est notifié à l'employeur afin de faire une
déclaration d'accident de travail, dans les 48 heures.
L’ambulancier doit avoir une consultation médicale dans
les 4 heures qui suivent l’accident dans un service
d’urgences.
□ Environnement propre
Il faut éviter la dissémination des sécrétions.
Le linge et la literie seront changés entre chaque patient.
L'ambulance et le matériel seront désinfectés
quotidiennement et en fonction du risque infectieux
présenté par le patient transporté.
□ Hygiène du corps
A la fin de son service, les vêtements seront changés, les
mains seront lavées et une douche sera prise.
On utilisera surtout en période d'épidémie de gastro
entérite, une solution sous forme de gel d'un produit
hydroalcoolique.
Un flacon dans la poche est bien pratique, surtout
lorsque un lavabo n'est pas disponible.
La quantité consommée dans un établissement de santé
permet de savoir si les mesures d'hygiène sont
correctement appliquées.
□ Cas particulier : Méningite foudroyante
En dehors de la désinfection totale de l’ambulance, mais
non obligatoire, une consultation médicale sera pratiquée
et éventuellement un traitement antibiotique préventif
sera pris.
o
o
o
o
o
o
o
Linge souillé dans un sac fermé pour nettoyage
et désinfection
Sortir le brancard, le nettoyer et le désinfecté
Nettoyer, tremper et désinfecter le matériel
Nettoyer, désinfecter surfaces et sol
Lavage des mains
Douche
Changement de tenue
● DESINFECTION D'UNE PLAIE
Devant une plaie importante, il faut l'emballer stérilement
et l'obstruer.
Si non toute plaie est potentiellement infectée et doit être
rapidement désinfectée.
□ Préparation
Il faut rassembler savon, antiseptique, compresses,
ciseaux, sparadrap, pansement et bandes.
□ Lavage des mains
Il s’agit d’une précaution indispensable avant toute
manipulation pour éviter une surcontamination.
Le port de gant est recommandé.
□ Nettoyage de la plaie
Il faut enlever les corps étrangers et procéder à la
désinfection avec l’antiseptique.
□ Protection de la plaie
Elle se fait avec des compresses stériles qui sont retenues
avec des bandes ou des adhésifs.
 Fiche technique
Transport d'un malade infecté
● Ambulance
o Cellule propre
o Draps propres, à usage unique non tissé
o Matériel à usage unique
● Ambulancier
o Hygiène corporelle impeccable
o Masque FFP1 ou FFP2, Surblouse
o Lavage des mains
o Port de gants
o Consultation médicale pour un éventuel
traitement préventif
● Malade
o Masque
o Surveiller l'état clinique
o Admission dans une salle isolée des urgences
ou directement
o Prévenir le service receveur
● Après le transport
o Lavage des mains
o Mettre des gants de protection
o Matériel souillé rassemblé dans un sac pour
incinération
166 P.BLOT, CH Montfermeil 93
□ Lavage des mains
Après l’intervention.
● ISOLEMENT
◊ Pour qui ?
□ Malades contagieux
Il s'agit de patients porteurs de maladies hautement
contagieuses comme la tuberculose au début du
traitement. Ils risquent de contaminer les autres malades,
et l'environnement.
□ Immunodéprimé
C'est l'inverse, on doit isoler le patient parfois même en
chambre pratiquement stérile car son système
immunitaire est défaillant comme après une
chimiothérapie anticancéreuse un peu forte qui a aussi
détruit les cellules du sang notamment les globules blancs
(aplasie).
◊ La chambre
□ SAS
Il y a une antichambre où lorsqu'on rentre la porte
d'entrée est fermée et aussi la deuxième porte qui
communique avec la chambre du malade.
Hygiène
Elle contient le matériel de protection et de lavage des
mains : surblouse, bonnets, masques, surchaussures,
lavabo, savon antiseptique (bactéricide, virucide,
fongicide).
On rentre comme dans une salle d'opération.
□ La chambre
Un système de ventilation, ne communiquant pas avec
les autres chambres et munie de filtres maintient la
chambre en surpression.
◊ Technique
□ Linge et déchets
Ils sont évacués de la chambre sous double emballage.
□ Port du masque
Il est mis avant le lavage des mains.
Il doit être bien serré sur l'arête du nez, afin d’assurer un
maximum d’étanchéité.
□ Surblouse
Elle est ouverte dans le dos.
Les manches sont longues, les poignets sont serrés.
Elle est enfilée dans le sas et n’est utilisée que dans la
chambre du malade.
□ Surchaussures
Elles protègent les chaussures et les semelles et son
enfilées en premier lors de l’habillage dans le sas (1.
masque, 2. surchaussures, 3. lavage des mains, 4. enfilage
de la surblouse).
◊ Transport
Si le malade doit être transporté pour un examen dans un
autre établissement par exemple, avant le transport des
précautions sont prises.
La cellule est propre avec des draps à usage unique non
tissé.
Tout le matériel utilisé est à usage unique.
L'ambulancier est porteur d'une surblouse avec des gants,
après lavage des mains.
Le malade est porteur d'un masque.
Les lésions et plaies sont protégées par un pansement
clos.
Il est admis directement dans le service.
Pour un examen, il n'attendra pas dans une salle d'attente
ni dans un couloir.
● BLOC OPERATOIRE
◊ Les différents locaux
◊ Les Zones
□ SAS d'entrée
Le personnel arrive au bloc en tenue hospitalière et non
pas de ville. Il change de vêtements pour revêtir une
tenue de bloc en tissu papier non tissé comportant :
pyjama (haut + pantalon), et surchaussures sur sabot.
□ Zone opératoire
Le personnel circule avec cette tenue et salle
d'opération. Il porte en plus une bavette.
Il ne doit pas toucher les champs opératoires.
Le personnel qui opère s'habille en plus avec une casaque
stérile et porte des gants stériles.
□ Sortie de bloc
En principe elle est différente de l'entrée.
Tout personnel et matériel emprunte un circuit à sens
unique qui va du propre vers le sale.
La tenue de bloc est enlevée et la tenue hospitalière est
remise. Pour une nouvelle entrée, il faut emprunter à
nouveau le circuit avec une nouvelle tenue.
 Fiche technique
Transport d'un malade immunodéprimé
● Quand ?
o SIDA
o Brulé
o Greffé sous traitement, cancer
chimiothérapie
o Prématuré
o Fracture ouverte, Polytraumatisé
sous
● Ambulance
o Cellule propre et désinfectée
o Draps propres, voir à usage unique non tissé
o Matériel à usage unique
● Ambulancier
o Hygiène corporelle impeccable
o Masque, Surblouse
● Malade
o Masque
o Protection stérile des plaies, lésions, ou brûlures
o Admission directe dans le service
ou le plateau technique
o Ne pas stationner dans les couloirs,
salle d'attente…
□ Salles d'opération
Elles sont closes, avec un système de ventilation puissant
qui donne une surpression évitant aux germes d'entrer
lors de l'ouverture des portes.
Rien ne traine au sol, permettant un lavage complet.
□ Salle de réveil
Ou Salle de Surveillance Post-Interventionnelle (SSPI)
Elle sert à surveiller le réveil des malades après
l'intervention.
□ Locaux annexes
Il s'agit des zones de stockage et aussi des bureaux.
P.BLOT, CH Montfermeil 93
167
Le guide de l'ambulancier
Techniques de NETTOYAGE
C'est l'opération qui permet de rendre propre toute chose
salie.
La chaine de nettoyage comporte :
- décontamination,
- puis nettoyage,
- et désinfection,
- voire stérilisation.
Nettoyer c'est enlever ce qui se voit.
Désinfecter, c'est enlever ce qui ne se voit pas.
● ELIMINATION- DECONTAMINATION
On doit éliminer un maximum de germes du matériel
souillé.
Elle est toujours réalisée par un nettoyage et une
désinfection. Son action est provisoire.
Elle évite une dissémination dans l'environnement et sur
les mains du personnel qui pourrait infecter un autre
malade.
◊ Déjections
Les selles, vomissements sont détruits avec une solution
à base de Crésyl versée dans le bocal de recueil.
Il faut attendre 20 mn avant de jeter.
◊ Déchets
Ils sont recueillis dans un sac de couleur jaune
DASRI (Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux)
puis brûlés, d’où l’utilité d’utiliser du matériel de
protection à usage unique.
Par mesure de sécurité, il faut utiliser un double
emballage dans le cas de maladies contagieuses, et des
containers en plastiques jaunes pour tout matériel de
ponction veineuse pour tous les malades.
Les sociétés d'ambulance n'ont généralement pas
d'incinérateur, mais il ne faut pas utiliser le ramassage
classique des ordures ménagères. Elles passent donc un
contrat soit avec une société participant à l’incinération
des DASRI, soit avec l’hôpital le plus proche en
participant financièrement à l’incinération des déchets.
◊ Linge
Il ne sera pas jeté à même le sol (ni
pendant le transport, ni après), mais mis
dans des sacs séparés. Ces sacs ne seront
déposés ni près du matériel propre ni
près du malade et de sa porte d'entrée.
En pratique le bon endroit semble près de la porte du
convoyeur ou à défaut près de la porte arrière côté
opposé au malade. Il sera évacué de la même manière
que les déchets de soins, en respectant la filière du linge
sale.
● NETTOYAGE
◊ Linge
Il est nettoyé dans une machine à laver à condition que
celle ci ne serve qu'à cela et pas aussi au linge personnel.
Le réservoir pour eau de Javel des machines à laver de
type ménager sont insuffisants pour réaliser une bonne
168 P.BLOT, CH Montfermeil 93
désinfection. Il faut réserver un temps de trempage de 15
mn dans l'eau javellisée une fois que le linge a été nettoyé
et bouilli.
Les sociétés d’ambulance passent un contrat d’entretien
avec une société habilité à effectuer le lavage et l’entretien
des tenues hospitalières.
◊ Surfaces
Avant toute désinfection, il faut nettoyer.
L’ambulance est aérée.
Les poubelles et les sacs sont vidés avant.
On utilisera un bon détergent afin d’éliminer toute trace
de sang et de déjection.
Il faut toujours commencer par les parties les plus
propres et terminer par les plus sales et du haut
en bas, du fond vers la sortie.
La lavette est préférable à l’éponge
humide.
On doit changer l’eau de rinçage
souvent.
● DESINFECTION
C'est la destruction d'un maximum de germes à la surface
de la peau ou d’un matériel qui a été nettoyé avant.
Son action est provisoire.
◊ Les produits désinfectants
Il ne faut pas confondre antiseptiques, applicables sur la
peau et désinfectants beaucoup plus puissants mais plus
toxiques, utilisés pour traiter le matériel réutilisable.
Mais certains produits sont communs.
- Aldéhydes (Lysoformine, Lysospray, Cidex)
- Oxydants (eau de Javel)
Sont dérivées des antiseptiques mais à des
doses incompatibles avec la peau.
C'est un très bon produit, très efficace et
peu onéreux.
Il craint la chaleur et la lumière. Il est
protégé dans à un flacon opaque.
La forme concentrée à 48° doit toujours être diluée avant
emploi (250 ml de concentré et 750 ml d'eau donne 1
litre d'eau de javel à 12°).
Non seulement ils détruisent les bactéries, mais aussi les
champignons et les virus notamment celui du SIDA et de
l'hépatite.
- la chlorexidine : (Hibitane®pour surface).
Ils sont destinés au trempage de certains instruments ne
pouvant être stérilisés et à la désinfection de surface et
d’objets préalablement nettoyés et rincés (sols, paillasse,
vaisselle, brancard, matériel).
Ils sont aussi utilisés pour la décontamination du matériel
(crachoirs, bocaux d'urine) souillé par le sang, pus, urines,
selles.
Son efficacité diminue en présence de détergents.
Il faut éviter leur contact avec la peau.
◊ Précautions
Il ne faut pas mélanger deux produits.
S'il est utilisé avec un acide fort, un détartrant libère du
chlore gazeux extrêmement toxique, dans une pièce non
aérée, et si on l'inhale.
En cas de projection dans les yeux, il peut devenir
irritant. Il faut alors rincer abondamment à l'eau claire.
Hygiène
Le flacon entamé est protégé de la chaleur, de la lumière
(pas de flacon transparent), le bouchon refermé aussitôt.
Le flacon est jeté en fonction des recommandations du
fabricant. On notera la date d'ouverture du flacon et
avant usage on contrôlera la date limite d'utilisation.
Le mieux est d'utiliser des produits uni-dose.
Il faut utiliser des gants de protection.
On respectera bien la notice d'emploi :
dilution du produit dans de l'eau tiède, en y
ajoutant le produit après afin d'éviter de
former de la mousse, temps de contact.
◊ Utilisation
Pour rester efficace, il faut que toutes les souillures soient
enlevées, la surface soit déjà nettoyée, puis respecter un
temps de contact de 20 mn environ, variable selon le
produit.
Il faut respecter toujours la règle d'aller du moins
contaminé au plus contaminé.
Rappelons qu'on désinfectera que ce qui est propre grâce
à un nettoyage préalable.
Certains produits, appelés " détergents - désinfectants",
réalisent l'opération de nettoyage et de désinfection en
une fois.
Dans tous les cas, il ne faut pas essuyer le désinfectant
mais le laisser sécher afin de respecter le temps d'action.
◊ Désinfection à froid
Ce n'est pas une stérilisation mais une désinfection
poussée d'un objet :
- Nettoyé, et rincé au robinet,
- Puis plongé dans un bain désinfectant pendant 30 mn où il
trempe,
-Rinçage abondant, réalisée à l’eau distillée stérile,
- Séchage se fait avec un linge stérile et pour des conduits
internes par l’air ou l’oxygène sous pression.
Cette désinfection est valable pour des objets de soins
courants ne nécessitant pas une grande asepsie
(stéthoscope par ex.).
◊ Désinfection aérienne
Elle ne peut s'appliquer qu'après un nettoyage de
l'ambulance.
On utilise un spray désinfectant ou brumisation.
L'ambulance restera fermée une heure au minimum et
sera ensuite bien aérée.
● DESINFECTION DE L'AMBULANCE
◊ Principes
Un nettoyage - désinfection complète de l'ambulance,
extérieur et intérieur doit être faite au moins une fois par
jour et après chaque transport de malade.
Tout cela a pour but d'éviter une nouvelle contamination
d'un malade surtout s'il est immunodéprimé.
Les éléments ayant été en contact avec un patient sont
désinfectés entre chaque transport.
◊ Notions de circuits
Lors des soins, du transport, du nettoyage, il faut
respecter une règle de base : Ne pas mélanger le propre
(le non contaminé) avec le "sale" (le contaminé).
P.BLOT, CH Montfermeil 93
Le sale ne doit jamais rencontrer le propre.
Ainsi le matériel stérile ne sera pas mélanger avec le
matériel non stérile et ne sera pas en contact avec le
patient.
On ne fera pas passer le malade au travers des poubelles
ou prendre l'ascenseur réservé aux déchets.
(Voir chapitre suivant : les circuits)
◊ Chariot de nettoyage
Un bon nettoyage nécessite organisation
d'où l'utilité d'un chariot bien rangé avec :
- Partie supérieure : vaporisateurs des
désinfectants,
chiffonnettes,
sacs
poubelles et papier à usage unique.
- Partie inférieure : Les 2 seaux de lavage et
de rinçage.
◊ Surfaces de l'ambulance
Il s'agit de désinfecter les parois de
l'ambulance, mais aussi le plan de travail, le
matelas coquille et le brancard.
□ Technique de spray
Après avoir mis des gants de protection,
on pulvérise le produit uniformément
sur toute la surface et sur la chiffonnette,
puis on frotte avec.
On ne rince pas on laisse sécher.
□ Technique avec rinçage
Après avoir mis des gants de protection, on prépare un
seau de lavage qui contient le produit dilué dans de l'eau
selon les proportions indiques sur le produit et un seau
de rinçage d'eau sans additif.
On trempe le chiffon dans le premier seau, permettant de
laver la surface.
Ensuite on trempe le chiffon dans le seau de rinçage
avant de recommencer la manœuvre en progressant du
plus propre au plus sale.
◊ Sol de l'ambulance
Il s'agit d'éliminer le maximum de
souillures du sol et de détruire les
germes.
Il est nettoyé entre 2 transports
lorsqu'il y a eu des souillures ou en
cas de transport d'un contagieux.
- Avec une serpillière à usage unique.
La technique est la même que pour les surfaces.
- Avec un balai brosse et une raclette.
L'eau avec le produit est versée sur le sol qui est brossé
avec la brosse du balai. Le liquide est alors évacué avec la
raclette. On ne rince pas, on laisse sécher.
◊ Habitacle de l'ambulance
On pulvérise un désinfectant après un nettoyage complet
de l'ambulance et de ses surfaces.
Elle est faite après un transport de patient en isolement
et une fois par mois à titre systématique.
Après avoir revêtu surblouse, lunettes, masque et gants,
on pulvérise uniformément le produit sur toutes les
169
Le guide de l'ambulancier
surfaces (sauf plexiglas) avec un pistolet pulvérisateur.
Aucun appareil électrique n'est en fonction.
On n'essuie pas, on ne rince pas. L'ambulance fermée, on
laisse en contact 15 mn.
□ Désinfection terminale
Elle est plus lourde.
Elle se fait hors présence humaine avec pour la personne
qui met en route la brumisation le port obligatoire d'un
masque.
Le temps de contact est long et variable selon le produit.
◊ Matériel de secours
Après usage, lorsqu'il a été en un contact avec un liquide
humain comme les urines, le sang, les selles, les
vomissements et la salive, il faut désinfecter.
Le matériel doit supporter le trempage, temps essentiel.
Avec des gants de protection à usage unique, le bac de
trempage est rempli du liquide de désinfection comme le
prévoit le mode d'emploi (ex. : 10 litres pour un sachet
dose). Le matériel est immergé pendant 15 à 30 minutes.
Préalablement on aura brossé sans oublier les zones peu
accessibles en démontant les pièces, utilisation d'un
écouvillon dans les tubes.
Puis les pièces sont rincées, séchées et le matériel est
rangé à l'abri de la poussière.
Le bac peut supporter un certains nombres d'éléments.
A la fin le liquide est jeté, le bac nettoyé puis séché.
Certaines pièces fragiles ne supportent pas le trempage,
dans ce cas on utilise directement un détergentdésinfectant de surface.
N'oubliez pas de bien remonter les différentes pièces du
matériel comme la valve de l'insufflateur et dans le bon
sens et de vérifier son bon état de fonctionnement !
 Fiche technique
Entretien après transport infecté
● But
o
Suppression des germes
● Elimination - Décontamination
o Lavage des mains, gants, surblouse, masque
o Déjections détruits dans solution à base de
Crésyl
o Déchets stockés dans un double emballage
o Matériel coupant dans container spécial
o Sortir matériel mobile : brancard, matelas
coquille.
● Désinfection
o Lavage des mains, gants, surblouse, masque
o Nettoyage-désinfection avec spray désinfectant
sur chiffonette
o Nettoyage-désinfection du sol
o Ne pas rincer, sécher
o Désinfection de l'air et des surfaces en
pulvérisant le spray
o Laisser en contact 15 mn, véhicule fermé
o Lavage des mains
170 P.BLOT, CH Montfermeil 93
 Fiche technique
Entretien de l'ambulance
o Objectif de nettoyage et désinfection des
surfaces pour éviter les infections nosocomiales
o Tenue : gants, surblouse, selon : lunettes,
masque
o Matériel : Chiffonnettes, spray,
chariot de
nettoyage : seau, sacs, Karcher®
● Quotidien
o Cellule sanitaire





o
Cabine conducteur




o
Lavage des mains avant et après
Vaporisation, chiffonnettes à usage unique
Appliquer le produit sur toutes les surfaces
Pas de rinçage, séchage
Réapprovisionner en matériel
Même procédure
Nettoyage des vitres
Eliminer sac à déchets
Vérifier bouteille à oxygène
Extérieur


Nettoyer avec le nettoyeur haute pression
Nettoyage du brancard à l'extérieur
● Entre chaque patient
o Lavage des mains et gants
o Eliminer les déchets
o Pulvériser les surfaces
o Lavage des mains
o
o
o
o
o
o
o
o
o
● Entretien mensuel
Sortir tout le matériel mobile
Evacuer le contenu des tiroirs
Utiliser un aspirateur pour évacuer toutes les
poussières
Nettoyage-désinfection des surfaces comme au
quotidien
Nettoyage-désinfection du sol
Ne pas rincer, sécher
Désinfection de l'air et des surfaces en
pulvérisant le spray
Laisser en contact 15 mn, véhicule fermé
Hygiène
Les CIRCUITS
Rappelons que le principe est que le sale ne doit jamais
rencontré le propre.
Ceci concerne le linge, les matériaux, les déchets, mais
aussi le transport du malade dans un établissement de
soins.
Il faut instituer des circuits.
Ces procédures sont écrites et des affichettes placées aux
bons endroits rappellent les consignes.
● CIRCUIT DU LINGE
Les draps et couvertures sont toujours contaminés par
les germes. Ils ne sont jamais stériles.
Ils peuvent se contaminer par insuffisance de lavage ou
rupture de la chaîne au cours du circuit propre du linge.
Le linge du personnel n'est pas à négliger.
Manches et poches sont les zones les plus polluées par
les microbes, d'où l'utilisation de blouses sans manches et
sans poches.
Si le transport d'un infecté est prévu, il faudra mieux
utiliser du linge à usage unique en papier renforcé appelé
"non tissé" et l'ambulancier portera une casaque en
papier à usage unique sur sa blouse propre.
◊ Stockage du linge sale
Le linge contaminé doit être manipulé le moins possible
et toujours avec des gants à usage unique. Il ne doit
jamais trainer sur le sol. Il est immédiatement stocké
dans des sacs à double emballage s'il y a risque d'une
contamination importante.
Des sacs différents seront utilisés pour les tenues du
personnel. On n'oubliera pas de retirer tout objet, stylos.
Ils ne seront pas déposés près de matériel propre, ni près
des malades.
Après stockage les gants seront retirés et les mains seront
lavées.
Il ne faut pas emporter du linge à laver chez soi.
Le stockage sera le plus bref possible.
Les sacs seront déposés dans un local correctement
ventilé dont les parois lisses seront facilement lessivables.
◊ Traitement du linge
Les différentes étapes du cycle de traitement sont la
désinfection si nécessaire, le lavage en machine à laver, le
rinçage, le séchage et le pliage.
◊ Linge propre
Les locaux de stockage sont tenus en parfait état de
propreté. Il n'y a pas de relation avec la zone sale.
Il n'est stocké que lorsqu'il est très sec. Il doit être
protégé par un film plastique ou rangé dans une armoire.
De plus, il doit suivre la règle du « premier rentré-dernier
sorti » afin de faire tourner le linge.
Ils sont détruits avec une solution à base de Crésyl versée
dans le bocal de recueil. Il faut attendre 20 mn avant de
jeter.
◊ Produits contaminés
Ils sont recueillis dans un sac en papier, à double
emballage pour les contagieux. Puis évacués dans les
DASRI.
◊ Conteneurs à aiguilles
Ils permettent de recevoir tous les objets qui piquent et
qui tranchent comme les aiguilles des seringues. Le
risque d'un accident d'exposition au sang est énorme avec
possibilité de contracter SIDA ou hépatite B ou C.
◊ Tri
On doit organiser la destination des différents types de
déchets. Cela nécessite un tri.
◊ Destruction
L'incinération est la méthode de référence de destruction.
Les gros hôpitaux possèdent leur propre incinérateur.
Les déchets médicaux ne peuvent suivre le circuit de
ramassage des ordures ménagères de la commune.
Les sociétés d'ambulance doivent avoir un contrat avec
une société spécialisée.
● CIRCUIT DU MATERIEL DE SOINS
◊ Désinfection à froid
Après usage il faut éliminer le maximum de souillures et
détruire les germes.
Après avoir mis des gants de protection, tout le matériel
utilisé et qui n'est pas à usage unique sera immédiatement
trempé dans le liquide de désinfection pendant 15-30 mn,
ayant subit au préalable un nettoyage et un brossage. On
peut s'aider d'une machine à laver.
Le rinçage est abondant, réalisée à l’eau distillée stérile.
Le séchage se fait avec un linge stérile et pour des
conduits internes par l’air ou l’oxygène sous pression.
◊ Stockage
Le matériel est emballé avec du papier ou du plastique ou
stocké dans un endroit nettoyé selon le type de matériel.
◊ Matériel à usage unique
On utilise de plus en plus du matériel qui sera utilisé une
seule fois puis jeté.
● CIRCUIT DU MALADE
Le malade et son brancard ne doit jamais être à proximité
de déchets contaminés.
A l'intérieur d'un établissement de santé, on fera
attention de ne jamais utiliser les ascenseurs réservés au
transport des déchets.
● CIRCUIT DES DECHETS
◊ Les différents déchets
◊ Selles, vomissements
P.BLOT, CH Montfermeil 93
171
Le guide de l'ambulancier
RANGEMENTS et STOCKAGE
● MATERIEL STERILE
Dans la mesure du possible, l'ambulancier utilisera du
matériel stérile.
Rappelons que la stérilisation est une méthode qui
consiste à éliminer les germes de façon durable, sur des
matériaux préalablement nettoyés et désinfectés.
Elle est réalisée par la chaleur humide dans un autoclave
ou par insufflation de produits spécifiques. Il est ainsi
possible de stériliser les instruments chirurgicaux.
Cette méthode hospitalière n’est pas à la portée de
sociétés d’ambulance.
Il faut donc privilégier du matériel stérile à usage unique
stocké dans un emballage et vendu ainsi avec la date de
péremption.
Il existe de nombreux accessoires sous cette forme :
sondes d’aspiration, d’oxygène, masque, canule mais aussi
pinces, ciseaux.
Attention, ce matériel doit être stocké sans froisser le
papier d'emballage car alors des mini-déchirures risquent
d'apparaitre et la stérilisation n'est plus assurée.
La meilleure méthode consiste à avoir une feuille type
avec des cases et des questions comme :
- Bouteilles d'oxygène vérifiées
- 3 sondes d'aspiration n°3
Cela concerne aussi bien le véhicule et ses papiers, que
l'inventaire du matériel médical nécessaire.
Le mieux est de le faire avec les 2 membres de
l'ambulance.
L'un a le questionnaire et pose les questions, l'autre
vérifie.
A la fin la feuille est datée avec l'heure et les 2 personnes
signent.
Le document est archivé dans un classeur.
La rigueur voudrait qu'on utilise un livre à pages
numérotées.
En France, cette façon de faire n'est pas encore
développée sauf dans l'aviation civile. Avant chaque
décollage le pilote et le copilote font cette check list.
HYGIENE PERSONNELLE
● CONDITIONNEMENT
◊ Emballages stériles
Il s'agit de boites, souvent d'instruments pour la petite
chirurgie.
Mais la aussi, on utilise de plus en plus du matériel à
usage unique.
◊ Emballages souples
Ce sont des sachets souvent transparents ou en
plastiques contenant le produit stérilisé de manière
industrielle. Ils s'ouvrent en détachant une feuille soudé
on dit que le conditionnement est pelable.
◊ Valises d'intervention
Il s'agit de valises, avec de multiples tiroirs.
Elles permettent de stocker des sets pour chaque type
d'intervention, par ex. kit pour accouchement (pince
pour clamper cordon, compresses, antiseptique)
◊ Sacs à dos
Pour des conditions extrêmes ou exceptionnelles, les
SMUR utilisent des sacs à dos contenant tout le matériel
de réanimation, permettant d'être autonome.
● INVENTAIRE
Il est important d'avoir dans un classeur, un listing
complet de tout le matériel nécessaire dans l'ambulance.
Après chaque utilisation, le matériel à usage unique est
remplacé. Ceci est noté sur un cahier avec la date
d'utilisation pour avoir une traçabilité.
En principe chaque matin une "check list" est faite afin
de contrôler que tout le matériel est présent dans
l’ambulance.
172 P.BLOT, CH Montfermeil 93
● HYGIENE CORPORELLE
◊ Toilette du corps
Elle est rigoureuse. La toilette du corps tout entier est
quotidienne, une douche supplémentaire à la fin de la
journée de travail est conseillée.
Les cheveux sont lavés régulièrement et maintenus
attachés pendant le travail.
Le brossage des dents est lui même quotidien, il est
même recommandé après chaque repas.
◊ Mains propres
Le lavage des mains sera fréquent, au minimum avant et
après chaque patient et transport.
On vérifiera régulièrement que ses ongles soient courts et
propres. De plus, il faut abuser de gel hydro-alcoolique.
La barbe sera courte et propre et les cheveux seront
régulièrement nettoyés.
Eventuellement, s'ils sont longs, ils seront rassemblés.
◊ Tenue
Les vêtements seront toujours propres et si besoin seront
changés entre 2 transports s’ils sont souillés.
Le mieux est d'utiliser des tenues à manches courtes
permettant de laisser les mains et l'avant-bras libres et
donc faciles à laver.
On ne portera ni bijoux, ni montre.
● REGLE DE VIE
L'ambulancier est responsable de la qualité et sécurité des
transports. Il doit donc, non seulement respecter la loi,
mais aussi avoir une rigueur pour respecter son client et
sa société.
Hygiène
◊ Alcool et stupéfiants
Pour pouvoir faire appel à tous ses réflexes, il doit
s’abstenir de boire de l'alcool durant son temps de travail.
Il ne doit pas fumer du cannabis même en dehors de ces
heures de travail, car son action se prolonge.
C'est de plus interdit par la loi.
◊ Tabac
De part le matériel qu'il transporte (oxygène)
et le respect du malade, il ne doit pas fumer
pendant son travail.
De fait il évitera de fumer en général, l'odeur reste sur les
vêtements, sur la peau et dans son haleine de toute façon.
◊ Alimentation
Elle sera équilibrée avec 3 repas par jour, dont un petit
déjeuner copieux. En aucun cas il ne doit prendre la
route à jeun. Il évitera les plats à base d'ail.
Les boissons non alcoolisées seront prises en quantité
suffisante surtout en période de chaleur.
Il respectera les règles de conservation des aliments :
chaine du froid, date de péremption.
Avec des kilos en trop, un excès de cholestérol, les
cigarettes, un peu d'alcool vos artères s'encrassent et se
bouchent.
Dans son local d'attente, le frigidaire sera régulièrement
nettoyé et les denrées périssables détruites.
Un autre frigidaire sera indispensable pour conserver au
frais certains matériels. Il ne faut utiliser le même que
pour l'alimentation.
◊ Sommeil
Il doit avoir un nombre suffisant d'heures
de sommeil et aménager son temps de
travail avec repos et des pauses.
En général un adulte a besoin de 7 heures
de sommeil (de 5 à 10 h selon les personnes).
Il doit éviter de prendre des médicaments ayant un
retentissement sur la conduite comme les tranquillisants
et les somnifères, surtout qu'ils ont une action prolongée
et diminuent les réflexes.
Il est recommandé un arrêt toutes les 2 heures ou
alternance de conduite toutes les 2 heures.
◊ Exercice physique
Une activité sportive est utile, afin d'avoir une
bonne condition physique et aussi d'éliminer
le stress. Elle est indispensable pour la
prévention des maladies cardiovasculaires.
Bien entrainé, il devient plus tonique, plus
puissant. Il tient mieux la distance. Si non il
s'essouffle, se fatigue.
◊ Le bruit
Travaillez dans une atmosphère bruyante est stressante et
peut endommager le système auditif.
On évitera d'utiliser les sirènes.
 Fiche technique
Tenue de l'ambulancier
● Objectifs
o Prévenir la transmission des germes
o Prévient les infections nosocomiales
o Qualité soins, prestation, prestige société
o Déontologie
o Entretien la discipline et la culture de l'hygiène
o Avoir toujours une tenue propre
● Vêtements
o Blouse manches courtes avec logo de la société
o Pantalon même couleur (en général blanche ou
bleue ou les 2)
● Hygiène
o Cheveux propres, courts ou attachés
o Pas de tenue civile sous la blouse
o Chaussures blanches et propres
o Pas de bijoux et montre attachée à la blouse
● Selon les circonstances
o Patient infecté



o
Gants à usage unique, Masque, Coiffe
Surblouse en papier non tissé
Lunette si projection possible
Entretien de l'ambulance

Gants, Surblouse, Bottes
HYGIENE de l'ENVIRONNMENT
● EVACUATION DES DECHETS
◊ Déchets domestiques - DAOM
Ils sont triés (verres, plastiques, papiers).
Puis sont recyclés, broyés, incinérés ou enterrés.
◊ Déchets médicaux - DASRI
Ils sont triés, puis stockés dans des sacs spéciaux.
Ils sont enlevés avec un circuit spécifique puis incinérés.
L'ambulancier et sa société sont responsables de l'avenir
des déchets.
Il ne doit pas conserver et stocker ceux-ci plus de 3 mois
si la production est inférieure à 5 kgs pour un mois, mais
moins de 7 jours au-delà.
Une convention d'élimination écrite est signée avec un
prestataire de service.
◊ Lutte contre les animaux nuisibles
◊ Insectes
On doit éviter la prolifération des insectes, notamment
des mouches dans les locaux de la société.
◊ Rongeurs
Il faut dératiser les locaux si nécessaire, car ils sont les
vecteurs de nombreuses maladies.
◊ Entretien des locaux
Ils s'usent. Mais souvent l'homme est à l'origine d'une
dégradation prématurée: rayures, coups sur les murs,
trous de cigarettes…
P.BLOT, CH Montfermeil 93
173
Le guide de l'ambulancier
Il faut prévenir en utilisant des matériaux solides,
facilement nettoyables avec des protections aux endroits
où circulent des brancards, et avoir un comportement
attentif.
◊ Eau
◊ Eau potable
L'eau du robinet est consommable.
Pour la consommation des patients transportés, il faut
utiliser des bouteilles d'eau qui ne sont utilisées que pour
un seul malade avec un gobelet en plastique.
◊ Eau usée
En principe l'évacuation et le traitement sont différents
pour les eaux de pluie, les eaux ménagères (robinets) et
les eaux ménagères dite sales qui comprennent
l'évacuation des WC.
Il faudra mettre régulièrement de l'eau de javel dans les
siphons des lavabos.
A la sortie des toilettes, il doit avoir un lavabo avec savon
liquide, robinet si possible à pédales et papier à usage
unique.
Les consignes pour se laver les mains seront affichées.
◊ Air
Les locaux seront aérés.
On interdira de fumer dans les ambulances et les
locaux.
S'il y a une climatisation, elle sera régulièrement
entretenue et pour l'ambulance, le filtre sera changé.
L'ambulancier est en contact permanent avec la pollution
automobile. Il respectera les limitations de vitesse
demandée en cas de pic de pollution.
ACCIDENT d'EXPOSITION au SANG
● DEFINITIONS
La principale origine est la blessure cutanée par des
objets souillés de sang.
◊ Epidémiologie
Il y a en France environ 110 000 personnes infectées par
le VIH, 600 000 par le VHC, 150 000 par le VHB.
Si le risque lié à l’hépatite B est actuellement contrôlé par
la vaccination obligatoire pour les soignants, il n’y a pas à
ce jour, de vaccin contre l’infection à VIH ni contre
l’hépatite C.
Plus de la moitié des cas concernent des infirmières.
Il s'agit de piqûres par aiguilles jetées dans un sac
poubelle par exemple.
Le respect des précautions réduit la fréquence des
accidents.
● REGLEMENTATION
Les AES font l’objet d’une réglementation. La conduite à
tenir médicale et médico-légale, la stratégie de prévention
des AES et les obligations légales de l’employeur sont
définies par un ensemble de circulaires qui s’inscrivent
dans le cadre général de l’analyse et de la prévention des
risques professionnels.
◊ A l'hôpital
Le directeur, en concertation avec le CLIN (comité
d'hygiène), le médecin du travail et le CHSCT (Comité
technique), définit une stratégie de prévention avec :
- vaccination du personnel soignant,
- respect des précautions générales d’hygiène,
- utilisation rationnelle d’un matériel adapté,
- prévention dans les blocs opératoires,
- prise en charge des AES avec procédures,
- information et la formation du personnel,
- évaluation des actions entreprises.
Les A.E.S. regroupent tous les accidents ou incidents en
contact avec le sang ou un liquide biologique contaminé,
et comportant une effraction cutanée (piqûre, coupure)
ou une projection sur muqueuse ou peau lésée.
Le risque est de vous contaminer, mais aussi le patient à
partir de vous-même (mais pas au courant d'être infecté).
Les patients peuvent aussi se contaminer entre eux par
l’intermédiaire d’un matériel médico-chirurgical souillé.
◊ Législation des accidents du travail
Un AES est considéré comme un accident du travail,
puis d'une maladie professionnelle sous réserve :
- déclaration initiale de l’AES dans les 24 heures
pour le privé ou les 48 heures pour l'hôpital ;
- preuve d’une séronégativité de la victime au
moment de l’accident ;
- existence d’une séroconversion dans des délais
compatibles avec la date de l’accident.
● MICROBES TRANSMIS
● CONDUITE A TENIR
Les trois virus principaux sont :
- Hépatite B (VHB), hépatite C (VHC)
- VIH (SIDA). (Revoir la maladie page 135)
Elle vise à éliminer ou neutraliser le développement du
virus.
Le risque de transmission est 17 fois plus important pour
l'hépatite C que pour le VIH. On se polarise donc sur les
patients atteint par le SIDA, mais on oublie vite que le
risque est plus important chez des patients anonymes
porteurs du virus de l'hépatite C sans le savoir. Or il n'y a
pas de traitement, d'où la prévention permanente.
● CIRCONSTANCES
Le risque de contamination par exposition au sang est
faible mais non nul.
174 P.BLOT, CH Montfermeil 93
Les démarches à accomplir immédiatement sont
affichées dans l'entreprise et consignés dans un cahier de
procédures à la disposition de l'ambulancier 24 h sur 24.
Les AES sont des urgences médicales.
Il faut immédiatement désinfecter la plaie.
La consultation médicale doit avoir lieu dans un délai de
4 heures maximum.
Hygiène
◊ Gestes immédiats
□ Arrêt de l'activité professionnelle en cours
□ Traiter la plaie
- Ne pas faire saigner ;
- Lavage immédiat à l’eau tiède pendant 30 sec, rincer, puis
nettoyer à l’eau et au savon, et rincer à l’eau courante ;
- Immerger le point de piqûre pendant 15
minutes dans une solution d’eau de Javel
diluée au 1/5e, ou du Dakin®.
Ces produits sont préférables à l’alcool à
70° ou à la chlorhexidine moins efficaces.
Si la plaie n’est pas immergeable, utiliser un tampon
applicateur et l’imbiber largement avec l’antiseptique.
Ne pas hésiter à renouveler dès que l’antiseptique
commence à sécher ou s’évaporer.
Dans tous les cas respecter un temps de contact ou de
trempage de 15 mn au moins.
En cas de projection sur les muqueuses, en particulier au
niveau de la conjonctive, rincer abondamment au soluté
physiologique ou à l’eau pendant 5 minutes.
◊ Consultation médicale
Elle se fera dans les 4 heures au service des urgences le
plus proche par le médecin référent des AES. Le
protocole pour le personnel de l'établissement sera
utilisé.
- Enquête sur l'origine de la contamination :
On recherchera le matériel source en cause.
Sous couvert du secret médical, le médecin étudiera le
dossier du patient.
S’il n’existe pas de prise de sang récente, le patient doit
être prélevé avec son consentement éclairé.
Le résultat est obtenu entre 1 et 3 heures.
- Examen médical :
Le médecin vérifiera les vaccinations, vous fera un
prélèvement sanguin, et selon les cas, pourra
éventuellement prescrire un traitement antiviral à débuter
immédiatement.
Une nouvelle consultation avec un médecin spécialiste
sera réalisée rapidement.
- Déclaration d'accident de travail :
Un certificat médical initial d’accident de travail est fait,
puis il faut remplir le formulaire de déclaration d'accident
de travail et l'envoyer à l'employeur accompagné du
certificat médical dans un délai de 48 heures ouvrés.
- Le recueil des AES pour études épidémiologiques :
Les circonstances de survenue, la tâche effectuée, le
matériel utilisé sont notés puis analysés.
Les résultats permettent de cerner les gestes, procédures
et matériels à risque et d’actualiser les dispositifs de
sécurités, et parfois de réorganiser le travail ou de refaire
une formation de prévention dans l'entreprise.
● PREVENTION
P.BLOT, CH Montfermeil 93
La couverture vaccinale du personnel doit être à jour.
Il faut former et informer en permanence le personnel.
Il faut instaurer la discipline dans les gestes quotidiens.
En prenant un minimum de précautions, les risques sont
mineurs.
Toute surface, matériel, mur et table susceptibles d'avoir
été en contact avec des liquides biologiques doivent être
nettoyés de façon optimale en suivant les procédures.
Il faut utiliser des gants pour manipuler les liquides
biologiques.
En cas de plaie, même minime comme autour de l'ongle,
une protection avec un pansement occlusif est
indispensable.
Il faudra se laver correctement les mains avant et après
tout contact avec le malade, puis essuyer avec du papier
essuie mains.
Des gants protecteurs non stériles sont indispensables en
cas de contact avec des sécrétions ou du sang.
En cas de sécrétions respiratoires importantes et
expulsives comme une trachéotomie, l'usage de lunettes
protectrices est recommandé.
En principe, l'ambulancier n'utilise pas d'aiguilles ou de
seringues, mais autour de lui, on peut rencontrer ce type
de matériel.
Il faut donc éviter toute coupure ou piqûre avec le sang
du malade.
Il doit faire attention de ne rien toucher et surtout ne pas
recapuchonner une aiguille mais la jeter dans un
container jaune réservé à cet usage.
Il est étanche, stable, ne pouvant pas se vider s'il se
renverse et laissant facilement voir le niveau supérieur de
remplissage. Il ne doit pas être excessivement rempli,
avec des aiguilles qui dépassent du container.
ACTUALITES SANITAIRES
● INFORMATIONS en temps réel
Toutes les informations sanitaires sont disponibles sur le
site du Ministère de la Santé :
www.sante.gouv.fr et 0 825 302 302
● PANDEMIES
Elle est définie comme une forte augmentation en peu de
temps et sur un grand territoire, d'une infection souvent
d'origine virale.
Elle fait suite à la circulation d'un nouveau microbe de
composition nouvelle ou une variante contre lequel
l'immunité de la population est faible ou nulle et encore
moins vaccinée.
Les virus changent de forme. On dit qu'ils mutent. D'une
forme sans gravité, on peut obtenir une forme mortelle,
175
Le guide de l'ambulancier
résistante, qui touche l'homme alors qu'avant elle ne
touchait que les animaux….
Cette pandémie entraîne un nombre de cas important et
une mortalité élevée.
Avec l'accroissement des transports aériens, la diffusion
est rapide et souvent mondiale.
La pandémie la plus connue est la grippe classique,
bénigne actuellement. Mais des formes mortelles peuvent
toujours survenir.
En 2007, la seule menace d'actualité est la grippe aviaire.
D'autres peuvent émerger ou changer de zones comme le
paludisme ou le Chikungunya (Ile de la Réunion, Italie,
2006).
● GRIPPE AVIAIRE
◊ Qu'elle est son origine ?
Il s'agit d'un virus appelé HSN1, transmis d'animal à
animal surtout des volailles d'où le nom d'aviaire.
Pour l'instant, elle touche peu l'homme dans les pays
asiatiques.
A tout moment le virus peut muter et se développer sur
le plan mondial.
Sa transmission se fait essentiellement par les secrétions
respiratoires à l'occasion d'éternuements ou de toux, mais
une transmission indirecte, par l'intermédiaire des mains,
est possible.
◊ Quel rôle pour les professions de santé ?
Lors d'une pandémie, les soignants seront amenés à
prendre en charge plusieurs millions de malades en un
temps court (vague pandémique estimée à 12 semaines)
dans des conditions difficiles.
Face à cette éventualité, vous devez vous équiper dès
maintenant du matériel de protection nécessaire :
- masques FFP2 (ou à défaut FFP1) et masques
chirurgicaux pour le patient,
- lunettes de protection ou à défaut lunettes de
vue ou de soleil (protection des conjonctives,)
- gants plastiques jetables, solution hydro
alcoolique.
◊ Quand suspecter un cas de grippe à virus HSN1
Pour l'instant, elle ne concerne que les personnes
revenant d'une zone infecté comme l'Asie.
La personne présente un syndrome respiratoire aigu :
fièvre et toux et/ou dyspnée et a eu dans les 7 jours
précédant le début des signes un contact prolongé, ou
répété, ou rapproché à moins d'un mètre avec des
volatiles (vivants ou morts, ou leurs fientes) ou un
contact avec un cas humain confirmé de grippe H5N1.
◊ Que faire ?
Appeler le centre 15.
Tous les appels concernant des cas suspects de grippe
aviaire sont centralisés par le centre 15 qui, en fonction
des signes cliniques et de l'exposition du patient, examine
si ce dernier répond à la définition de cas possibles, avec
l'aide de l'Institut de veille sanitaire (INVS) si nécessaire.
176 P.BLOT, CH Montfermeil 93
Si le centre 15 retient le diagnostic de cas possible, il faut
utiliser le matériel de protection requis :
- masque type FFP2 (à défaut FFPI) et lunettes de
protection (ou à défaut de vue ou de soleil),
- gants plastiques jetables,
- sac poubelle en plastique se fermant
hermétiquement,
- solution hydro-alcoolique pour désinfecter les
mains, lingettes désinfectantes ou alcoolisées pour
désinfecter le matériel,
- aérer l'ambulance,
- nettoyer avec une lingette désinfectante le
matériel médical utilisé (stéthoscope) et les objets
touchés par le malade (poignées de porte,
accoudoirs du fauteuil),
- jeter dans un sac plastique hermétiquement
fermé, mouchoirs en papier utilisés par le malade,
masques, lingettes,
- éliminer le sac plastique avec les déchets
d'activité de soins à risque (DASRI).
◊ Prévention
Dans les pays infectés, il faut éviter tout contact avec les
volailles vivantes ou mortes, se lavez souvent les mains et
consommez des aliments cuits.
● MATERIOVIGILANCE
Le Ministère de la Santé alerte aussi sur les défaillances
d'appareils médicaux.