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Dossier Les ruelles vertes
Comité Saint-Urbain
Dossier Ruelles Vertes
Pour inciter au verdissement et au développement durable
Réalisé par Blandine Vallée,
Coordonnatrice adjointe de l’éco-quartier Jeanne Mance et Mile End
En collaboration avec Jeanne Gagnon,
Écrivaine
Initiatrice du Projet ruelle verte Modigliani
Implication citoyenne 1998-2008
Avec la participation de Marie-Soleil Blain
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Dossier Les ruelles vertes
Comité Saint-Urbain
Créer et développer une ruelle verte,
Quelles sont les conditions pour assurer sa longévité ?
Comité Saint-Urbain
Août 2009
Sommaire
INTRODUCTION
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I-
RUELLE VERTE, MODE D’EMPLOI
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123-
UNE INITIATIVE CITOYENNE
LE ROLE DE VOTRE ECO-QUARTIER
ADRESSES UTILES
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II- RUELLE VERTE, UN PROJET DURABLE : L’EXEMPLE DE LA RUELLE
MODIGLIANI
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1 - LA RUELLE MODIGLIANI : EVOLUTION D’UN PROJET CITOYEN
2 - LA RUELLE MODIGLIANI : ENTRETIENS AVEC DES CITOYENS PAR JEANNE GAGNON
3 - LA RUELLE MODIGLIANI : RESULTATS EN IMAGE EN 2008
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CONCLUSION
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Comité Saint-Urbain
Introduction
Les projets de ruelles vertes se développent dans nos quartiers. Projets citoyens à valeur
communautaire et environnementale, les ruelles vertes recréent des milieux de vie en
commun tout en favorisant la préservation de notre environnement. Ce sont de véritables
projets de développement durable.
Une ruelle verte est un projet citoyen qui demande de la concertation, de la participation et
de l’initiative pour pouvoir se développer sur le long terme. Un des enjeux d’une ruelle verte
est donc d’ancrer sa réalisation dans la durée.
Nous avons eu la chance d’échanger avec Jeanne Gagnon, écrivaine et initiatrice de la
ruelle verte Modigliani. Cette ruelle créée en 1998 a déjà, avec plus de 10 ans d’existence,
une histoire à transmettre aux citoyens qui ont la volonté d’améliorer leur environnement et
leur cadre de vie.
Ce dossier sur les ruelles vertes a pour objectif de vous offrir à la fois un mode d’emploi, des
conseils pratiques et une expertise sur la mise en œuvre d’une ruelle verte grâce à Jeanne
Gagnon et ses nombreux écrits sur la réalisation et l’histoire de la ruelle Modigliani située
dans le district de Lorimier, sur le Plateau Mont-Royal.
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I-
Ruelle verte, mode d’emploi
1- Une initiative citoyenne
Un projet de ruelle verte trouve sa genèse dans la volonté des citoyens de s’engager pour
leur environnement commun. Il peut débuter autour d’un projet initial qui a vocation à évoluer
au cours des années pour continuer à fédérer et mobiliser les résidents. Par exemple, il peut
s’agir la première année de mettre en place des bacs à fleurs, de repeindre, puis l’année
suivante de faire une murale, la troisième année d’excaver une partie, puis d’instaurer le
compostage collectif… etc.
Les défis se développent sur le long terme et peuvent alors devenir plus ambitieux puisque
la ruelle verte a une réalité et une valeur tangible et croissante pour les résidents.
Une ruelle verte signifie….
- un projet commun
- un projet environnemental et écologique
- un projet social
- un projet artistique
- le projet que vous souhaitez réaliser…
C’est une démarche qui vise à ……
- améliorer la qualité de vie
- développer des attitudes de propreté
- favoriser le voisinage et l’entraide
- sensibiliser les habitants à l’importance du verdissement pour notre environnement
Un projet qui exige…
- une approche participative : l’aménagement d’une ruelle nécessite un processus de
consultation et d’organisation
- Un comité de voisins prêts à s’investir
- Une recherche d’appuis et de financements
- Du temps et un suivi régulier avec votre arrondissement et votre éco-quartier
2- Le rôle de votre éco-quartier
Avant de rechercher des financements, vous pouvez consulter votre éco-quartier pour
étudier la faisabilité de votre projet. Il faudra par ailleurs vous renseigner également, par
l’intermédiaire de votre éco-quartier, auprès de votre arrondissement pour connaître quelles
sont les contraintes à prendre en compte (les services collectifs essentiels, qui est
propriétaire de la ruelle, etc.)
Votre éco-quartier peut être disponible pour vous aider en fonction de vos besoins.
Nous facilitons la mise en contact avec votre arrondissement.
Nous pouvons par exemple recruter des bénévoles pour les journées de plantations ou de
nettoyage.
Merci de nous contacter pour tout lancement de projet aux deux mails suivant :
• [email protected]
• [email protected]
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3- Adresses utiles
•
Soverdi, La société de verdissement du Montréal métropolitain
Site Internet : www.soverdi.org
L’action de SOVERDI vise, en priorité, la réduction des zones de chaleur intense, présentes
dans plusieurs quartiers, par la création d’îlots de fraîcheur buissonnants de verdure.1
•
Environnement Canada :
Le programme de financement communautaire Eco-action
Site Internet : www.ec.gc.ca/ecoaction
Depuis 1995, le programme ÉcoAction d'Environnement Canada, un programme d'aide
financière pour les organismes communautaires, soutient des projets qui entraînent des
résultats mesurables et positifs pour l'environnement. Cet appui financier peut être sollicité
pour des projets axés sur l'action, sur le renforcement de la capacité d'une collectivité ou sur
une combinaison de ces deux objectifs.
ÉcoAction privilégie les projets qui protègent, réhabilitent ou améliorent le milieu naturel et
renforcent la capacité des collectivités à poursuivre ces activités dans le futur. Les projets
requièrent des fonds de contrepartie ou une contribution en nature d'autres commanditaires.2
•
Fond Shell pour l’environnement
Site Internet : www.shell.ca/home/content/can-fr
Remarque :
Liste non-exhaustive, vous pouvez vous renseigner auprès de votre arrondissement, de
compagnies privées, de fondations, dans votre entourage, etc.
Pour plus d’information sur les ruelles vertes :
•
L’autre Montréal
Site Internet : www.autremontreal.com
1
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www.soverdi.org
www.ec.gc.ca/ecoaction
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II-
Ruelle verte, un projet durable : l’exemple de la ruelle
Modigliani
1 - La ruelle Modigliani : évolution d’un projet citoyen
Mémoires de la ruelle Modigliani
Jeanne Gagnon, Écrivaine, Initiatrice du Projet ruelle verte Modigliani
Implication citoyenne 1998-2008
Pour consulter le mémoire et la revue de presse, rendez-vous sur le site de l’écoquartier Jeanne Mance et Mile End www.ecojm.org
Les ruelles vertes s’appelaient originellement Ruelles Soleil. C’est à cette époque que naît la
ruelle Modigliani en 1998 : « De lieu interdit, la ruelle devient ressource, espace conquis,
espace de convivialité […] cette « ruelle soleil » peut autant servir la vie communautaire que
la démocratie au sein de la cité. La vie de quartier n’en devient que plus dynamique! »3.
Jeanne Gagnon retrace dans son mémoire la genèse de la ruelle Modigliani, sa mise en
œuvre, ses avancées, ses difficultés et les découvertes que ce projet a révélé sur les
relations que nous entretenons avec notre communauté et notre environnement.
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Extrait - Lettre de Jeanne Gagnon – Montréal, c’est toi ma ruelle - Journal ICI – 1er octobre 1998 (page 3)
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Jeanne Gagnon
2 - La ruelle Modigliani : entretiens avec des citoyens par Jeanne Gagnon
a- Pourquoi s’impliquer ?
Sans être dans la constance du militant tu participais occasionnellement aux tâches
que voulait la ruelle. Qu’est-ce qui t’a incité à t’adonner à ces moments de
participation sur la ruelle Modigliani?
Ce qui m’a incité, je dirais que c’est vraiment le goût d’une vie citoyenne. On est tellement
seul et dans nos « coquerons ». Je me disais : « quelle belle occasion de se connaître entre
voisins ». Je trouve que les occasions manquent et qu’il faut les provoquer. Le projet citoyen
nous le permettait. On avait quelque chose de précieux permettant de se retrouver entre
nous. On vit dans un milieu urbain et ce sont des occasions invitant à se parler…des
occasions d’envisager des projets de bons voisinages.
Redgi, 25 mai 2009
Qu’est-ce qui t’a incitée à t’impliquer sur la ruelle Modigliani?
Je suis d’origine Portugaise et je viens des Açores. J’ai toujours beaucoup aimé la nature.
Même en étant propriétaire en ville, ensuite locataire au même endroit, j’ai toujours eu
beaucoup de fleurs sur mon balcon et ma terrasse, de même que sur le terrain qui sépare
notre cour de la ruelle. J’habite cette maison depuis 30 ans. Mes espaces ont toujours été
couverts de fleurs et cela me faisait oublier la ruelle, surtout que c’était une ruelle sans
aucune végétation. Dès le début, j’ai voulu participer à sa transformation afin d’agrandir le
territoire de la végétation. De la sorte, je sortais de ma cour et je continuais à marcher à
travers les fleurs. C’était aussi pour une autre transformation. Je pense aux mauvaises
habitudes de certaines personnes et qu’on voit jeter leurs poubelles sur la ruelle, peu importe
le jour, à partir d’un 2e ou 3e étage. Les mauvaises habitudes c’est aussi concernant
l’abandon de dépôts sauvages sur la ruelle. En la transformant, on a pu améliorer les
comportements…mais il reste encore beaucoup à faire.
Elza, 18 avril 2009
b- Comment favoriser la participation ?
Ce rapport au militantisme, malgré l’inconstance, est aussi une expérience citoyenne
te permettant d’avoir une opinion concrète quant à l’évolution d’une ruelle verte, mais
aussi quant à ce qui pourrait s’améliorer pour favoriser la participation citoyenne. Si
on te demandait d’amener 1 ou 2 suggestions, quelles seraient-elles?
Sans ré inventer la roue, je dois d’abord mentionner que ce qui était en place m’a
impressionné. Je n’avais jamais vu une citoyenne faire des communiqués pour rejoindre les
voisins en vue d’un projet. D’ailleurs, ces communiqués sont toujours dans mon classeur!
Je sentais l’effort de la citoyenne déposant un communiqué, et qui contenait l’essentiel
d’attentes liées à l’organisation des tâches (corvées printanières – sarclage – arrosage, etc.).
Tout cela faisait circuler une énergie favorable au rassemblement.
Si je voulais amener des suggestions, tout de suite j’aurais tendance à penser à Centre Sud,
là où il y a souvent des fêtes et des ventes de garages. Il faudrait dépasser les corvées liées
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au verdissement et à l’embellissement de la ruelle verte. Ce qui m’invite à dire : faisons de la
ruelle Modigliani, et ce dans la mesure où la Ville collabore, une ruelle verte davantage
occupée par les rencontres entre riverains-riveraines. Pour cela, il faudrait provoquer des
rencontres du modèle superfête, bazar, ventes de garages, etc. Mais j’ajouterai quelque
chose d’essentiel et qui fait référence à l’occupation piétonnière. Les ruelles vertes sont trop
fréquentées par la circulation lourde, voire même par des taxis prenant des raccourcis à
pleine vitesse. Les ruelles vertes devraient avoir des dos d’âne afin d’introduire à la
circulation piétonnière. Dans le moment, même la ruelle verte donne priorité à la circulation
automobile.
Redgi, 25 mai 2009
Je dirais de favoriser l’entraide pour plus d’implication des résidents et résidentes. Il faut
travailler pour avoir un beau terrain et c’est la même chose pour la ruelle. Pour que la
végétation se conserve bien, il faut une continuité d’attention (enlever les mauvaises herbes,
arroser, etc.). Non seulement il y a un manque d’entraide pour partager le partage des
tâches concernant la végétation, il y a eu manque de civisme pour la conservation de ce qui
est accompli par les militants-militantes.
Je crois que la Ville et l’Arrondissement devraient faire de nouveaux règlements touchant
directement les ruelles vertes. Je pense que le ramassage des poubelles sur les ruelles
favorise un laisser aller. Les délinquants se sentent plus surveillés lorsqu’il faut descendre
les poubelles à l’avant de la maison. Sur la ruelle…on les jette d’un 2e et d’un 3e étage sans
égard pour la végétation.
Elza, 18 avril 2009
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3 - La ruelle Modigliani : résultats en image en 2008
Photos par Christine Blanchette:
- Murales faites entre 2003-2005 (thèmes sur quadriptyque)
- Murale Îlot de fraîcheur (2007) par Carole Gaumont de CRÉ-MONTRÉAL
Les photographies prises pour l'ensemble des murales sont de Jennifer Maduro.
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Conclusion
En étant des espaces publics, libres d’accès et d’usage, les ruelles sont des espaces "à
occuper", il ne tient qu’à nous d’en faire des espaces communs qui participent du vivre
ensemble de nos sociétés. "La ruelle est le seul terrain citoyen qui reste dans les villes."4
L’exemple de la ruelle Modigliani illustre les ouvertures que nous apportent la mobilisation
des citoyens, résidents, voisins autour d’un projet dans notre espace de vie commune.
Prendre des décisions en comité, choisir d’aménager des espaces, réunir et mobiliser des
participants, toutes ces activités demandent de l’implication mais apportent également la
satisfaction d’avoir tissé des liens et créé des relations. Ce mémoire nous permet à la fois de
comprendre la beauté d’une telle démarche et en même temps de mesurer la réalité de
l’investissement personnel nécessaire pour y arriver.
Les ruelles vertes sont des projets ambitieux qui demandent de l’implication et de la
concertation entre résidents. Ils sont importants d’emblée à deux niveaux :
- leur impact positif pour l’environnement dans le cadre de la lutte contre les îlots de
chaleur urbains
- le rapprochement des résidents autour d’un projet commun et l’incitation à la propreté
Une ruelle aménagée est souvent plus fréquentée et favorise la sécurité et la propreté du
milieu urbain.
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