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Le conseil de gestion aux exploitations agricoles de l'Ouest du Burkina ■■-y t '^ÊÉÊÍNÍÈ; outil de vulgarisation r: ' :¿ J | .i É & Í $ | ' Pour répondre aux défis économiques et agricoles actuels, les agriculteurs ont besoin de nouvelles technologies, d'informations et de formations adaptées. Actuellement, la vulgarisation ne répond que partiellement à cette attente. La méthode du conseil de gestion, élaborée récemment au Burkina Faso, permet de promouvoir des actions de formation pour les paysans, tout au long de l'année et sur des points d'actualité du calendrier agricole. La finalité de l'opération est d'améliorer le fonctionnement des exploitations concernées par une meilleure allocation des ressources et par une accélération des transferts de technologies. es d e r n iè r e s d é c e n n ie s , l'a g r ic u ltu r e de l'O u e s t du Burkina Faso a connu de pro fondes mutations, démontrées par le d é v e lo p p e m e n t du c o to n n ie r et du maïs, l'augmentation des consomma tions en intrants et l'expansion de la culture attelée, ainsi que l'intégration croissante des exploitations dans une économ ie marchande. Cependant, la c ris e c o t o n n i è r e q u e c o n n a î t le Burkina depuis 1991, liée en partie à la baisse du prix de vente de la fibre sur le marché international du début C G . FAURE CIRAD-CA, BP 5 0 3 5 , 3 4 0 3 2 Montpellier Cedex 1, France P. KLEENE CIRAD-SAR, BP 5 0 3 5 , 3 4 0 3 2 Montpellier Cedex 1, France S. O U E D R A O G O INERA, 0 3 BP 7 1 9 2 Ouagadougou 0 3 , Burkina 16 A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 des années 90, a entraîné une d im i n u tio n de la p r o d u c tio n de c o to n graine (de 190 000 tonnes en 19901991 à 151 000 en 1995-1996), une b a is s e du r e v e n u d u p r o d u c t e u r avant la d é va lu atio n du franc CFA, un fort endettement des groupements v i ll a g e o i s à l'é g a r d de la C N C A (Caisse nationale de crédit agricole) et de la SOFITEX (Société burkinabé des fib r e s t e x t ile s ) (F A Y O L L E et KA IG AM A, 1994). Elle a aussi forte ment freiné l'extension de la traction a n im a le . La s ta g n a t io n a c t u e lle du degré d 'é q u ip e m e n t des e x p lo i ta t io n s ( a u to u r de 50 %) (S C H W AR TZ, 1991), aggravée par un manque de maîtrise des itinéraires techniques par les paysans, est préju d icia ble aux résultats économiques, jugés insuffisants par les sociétés de développement. C o m m e d an s b e a u c o u p d 'a u tr e s ré g io n s d 'A f r i q u e , la p o p u la t io n a ug m e nte et, par suite, la mise en c u ltu r e des terres se g én éralise et pose le problèm e d'u ne gestion des ressources n a tu re lle s c o m p a tib le avec une agriculture durable. P o u r r é p o n d r e à ces d é fis , les p aysa ns o n t b e s o in de n o u v e lle s te c h n o lo g ie s , d 'in fo r m a tio n s et de formations adaptées. Renouveler les actions de vulgarisation agricole Le contexte institutionnel L'INERA (Institut d'études et de recherches agricoles, Burkina) et le CIRAD (Centre de c o op ératio n in te rn a tio n a le en recherche agronomique pour le développement, France) ont signé un contrat de recherche en co op ératio n pour fin a lis e r une m éthode de conseil de gestion aux exploitations agricoles de la zone ouest du Burkina. Cette o p é ra tion de recherche-action a bénéficié de l'appui du programme Formation technique c o ntin ue , ayant pour o b je c tifs le renforcem ent des compétences techniques des paysans en développant les documents en langue dioula. Elle a aussi été menée en collaboration avec les Centres de promotion agropastorale des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun, chargés de la vulgarisation agricole. Le projet de développement rural intégré des provinces du Houet, de la Kossi et du Mouhoun, qui cherche à promouvoir un développement fondé sur les initiatives locales, a supporté financièrement cette initiative. Une certaine stagnation dans l'a do p tio n par les paysans de n o u v e lle s technologies a été constatée par les sociétés de développement. De la centralisation des programmes à une approche plus participative Depuis 1987, la vulgarisation agrico le applique le système « formation et visite » qui ne répond que partielle ment aux objectifs assignés. Jusqu'en 1994, les programmes et les thèmes à v u lg a r is e r é ta ie n t d é te r m in é s de m anière centralisée p our de vastes espaces géographiques et pour l'e n s e m b le des p r o d u c te u r s . Le « cham p école », une anim ation autour de grands groupes de produc teurs, un suivi rapproché de quelques paysans et l'organisation de visites de cham ps de paysans c o n s titu e n t les principaux outils du vulgarisateur de terrain. M algré une v o lo nté récente de fa v o r is e r la p r o g r a m m a t io n participative — définition des thèmes p a r les p a ys a n s — et les e ffo r ts im p o r ta n ts p o u r la fo r m a tio n des techniciens supérieurs et des agents de t e r r a in , les é v o lu t io n s re s te n t lentes. Besoin de conseils sur l'approvisionnement en intrants Le n o u v e a u s y s tè m e n a tio n a l de vulgarisation agricole ne considère pas l'a pp ro visio nn em e nt en intrants comme prioritairement de son ressort ; s e u ls les in t r a n ts f o u r n is p a r la société c o to n n iè re (SOFITEX) sont accessibles aux paysans. Il peut être très difficile pour les producteurs de se procurer des semences améliorées ( c u ltu r e s v i v r iè r e s , fo u r r a g è r e s , ligneux), des produits phytosan¡taires non spécifiques au cotonnier, etc. Evolution de la demande des producteurs en matière de conseil Le niveau te c h n iq u e de n o m b re u x p r o d u c t e u r s s 'e s t a c c ru et le u rs demandes en conseil dépassent les messages techniques trop normatifs qui leurs sont souvent adressés. Les exploitations se sont fortement diffé renciées : les thèmes diffusés doivent être adaptés aux besoins spécifiques des d ifférents types d 'e x p lo ita tio n . Pour a m é lio re r la v u lg a ris a tio n , il faut tenir compte : - de l'e n v iro n n e m e n t é c o n o m iq u e (accès aux intrants et au crédit) ; - de l'e nv iro n n e m e n t institutionnel afin de construire des références et des o utils renforçant les capacités des acteurs du développement ; - de la d iv e r s ité des s itu a tio n s agricoles ; - des objectifs des paysans et de leurs moyens. Il est devenu nécessaire de ne plus ra is o n n e r s e u le m e n t en term es de th èm es te c h n iq u e s ou de filiè re s , mais aussi de s'intéresser au problè me de la gestion des e x p lo ita tio n s pour en am éliorer les résultats éco n o m iq u e s . Il est d o n c essentiel de développer une approche globale de l'exploitation. A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 17 Les expériences antérieures : de l'optimum économique vers une démarche participative Des paysans discutent de l'intérêt d'une haie vive pour se prémunir des dégâts de la divagation des animaux. Cliché P. Kleene En Europe, dans les années 50, des initiatives ont été prises afin de revi taliser la v u lg arisatio n a grico le, en développant des approches s'intéres sant à la g estio n te c h n ic o - é c o n o mique de l'exploitation. En France, le conseil de gestion aux exploitations agricoles familiales a été introduit par le biais des CETA (Centre d'étude des techniques agricoles), regroupant des agriculteurs soucieux d'am éliorer les perform ances de leur unité de pro d u c tio n (C H O M B A R T DE LAUW E, 1 9 6 3 ) . Les e x p é r ie n c e s se s o n t ensuite diversifiées : développement des centres de gestion, émergence de réseaux de fermes de référence, etc. Ces m éthodes c h e rc h e n t essentiel le m e n t à o p tim is e r les facteurs de p roduction au sein d 'u ne économ ie marchande. En m ilie u tro p ic a l, les expériences ont été moins nombreuses, même si les réflexions sur l'a m é lio ra tio n des systèmes de v u lg a ris a tio n o n t t o u jours suscité beaucoup d'intérêt. Au Venezuela, le concept des fermes de référence développé en France a été appliqué. A partir d'un suivi régulier d 'un réseau d'exploitations agricoles, des r é fé r e n c e s t e c h n i c o - é c o n o m iq ue s sont é tab lie s. Les résultats o b te n u s par les p ro d u c te u r s sont analysés et servent de support d 'a n i m ation auprès d'autres e xplo ita n ts (BO N N AL, 1994). Au Sénégal, dans les années 70, certaines méthodes de transfert de technologies (suivi d 'e x ploitations, typologie, conseil ind ivi duel...) ont été testées dans les unités expé rim en tale s et o n t a bo uti ã des approches liées à la recherche- déve loppement (BENOIT-CATTIN, 1986). Au M a li, un conseil de gestion aux e x p l o i t a t i o n s , é la b o r é d a n s les années 80, est to u jo u rs en vig u e u r 18 A griculture et développem ent ■ n° 11 - Septembre 1996 dans une trentaine de villages de la zone coton niè re (KLEENE, 1988). Il s'agit d 'u n e dém arche p a rticip ative qui fait le constat que les décisions des producteurs relèvent de stratégies où les d om aines sociaux et é c o n o miques sont étroitement imbriqués. Dans l'Ouest du Burkina, la structure et le f o n c t io n n e m e n t des e x p l o i ta tio n s a g r ic o le s o n t été précisés (BELEM , 1 9 8 5 ; FAU R E, 1 9 9 4 ; O U E D R A O G O , 1 9 9 5 ; ) et de nombreuses innovations techniques id e n t if ié e s p ar la r e c h e r c h e s o nt a p p r o p r i a b le s p a r les p a y s a n s : variétés de riz p lu v ia l, haies vives, étable fumière, lutte anti-érosive, etc. Depuis 1992, est expérim entée une méthode de conseil de gestion à des exploitations, com prenant au moins une personne scolarisée en français ou u n e p e r s o n n e a lp h a b é tis é e en d io ula , p rin c ip a le langue verna culaire de la zone. Une méthode pour améliorer les performances des exploitations Le conseil de gestion a été défini de la façon suivante (KLEENE, 1989) : « le c o n s e il de g e s tio n est une m é th o d e q u i p re n d en c o m p te l'e n s e m b le de la s itu a tio n d 'u n e exploitation et cherche, en dialogue avec le paysa n, un c h e m in e m e n t d 'a m é lio ra tio n q u i s'étend souvent sur p lu s ie u rs années ». A in s i, l ' o b j e c t i f de la r e c h e r c h e est d'élaborer une méthode d'animation en a p p u i à la g e s tio n des e x p lo ita tio n s agricoles, en réponse a u x b e s o in s de d if f é r e n t s ty p e s d 'e x p lo ita tio n et s'insérant dans le système de vulgarisation existant. Comme dans la méthode « formation et visite » (Training and Visit), il s'agit de p r o m o u v o i r des a c tio n s de fo rm a tio n pour les p aysans (extension education), dispensée tout au long de l'année et sur des points d'actualité du calendrier agricole. gestion des exploitations La f i n a l i t é de l 'o p é r a t i o n est d 'a m é lio re r le fo n c tio n n e m e n t des e x p lo ita tio n s conce rn ée s, par une meilleure allocation des ressources — gestion du travail, des équipements, des investissements, de la trésorerie, des stocks a lim en taires, des stocks d 'i n t r a n t s , e t c . — e t p a r u ne a c c é l é r a t io n des tr a n s fe rts de technologies. Une démarche participative et souple Les principes p éd a go giqu e s La méthode de conseil de gestion suit une démarche pédagogique : l'étude globale de l'exploitation et l'analyse te c h n ic o -é c o n o m iq u e des activités sont faites de façon participative avec les paysans et l'introduction de tech nologies nouvelles est réalisée selon leur lib re c h o ix et en fo n c tio n des besoins dégagés lors de l'a na lyse. Com pte tenu du degré d 'instruction ------ Routes Flydrographie — - Limite de province D'IVOIRE Berma O Chef lieu de province • Village 1er niveau (INERA) ■ Village 2 e niveau (PDRI/HKM) ♦ Village CRPA Nouna Biron M arkal KOSSI 5 0 km __ i Dedougob^ r Koro Pouanl y Faramam Kouroumani KENEDOUGOUv ♦/ JUO ' "» Samckuy * Yankasso > Mouhounta jx i /^MOUHOUnV A y — Bala Poura I > V’ ^ Kounseni Sourkoudougou Karanakasso* Djiguera Bobo Dioulas! Yegueresso idogosso Sebedougou I \ Gombeledougou Soumousso N ianaba V HOUET A u d é m a r ra g e du p r o je t de r e c h e r c h e , u n e é q u ip e m ix t e d 'a g e n ts du d é v e lo p p e m e n t et de chercheurs a d éfin i la dém arche et les o u tils . C eux-ci o nt été testés et améliorés lors de séances de conseil de gestion dans quelques villages. Les villages (sites de recherche) sont c h o is is en r e la t io n a v e c les structures de déve lo pp em e nt et en fonction de plusieurs critères : - présence d'au moins 15 à 20 per sonnes alphabétisées ou scolarisées. O n d é n o m b r e un m in i m u m de 10 actifs ayant cette formation dans 60 % des villages de la zone d'étude ; - une bonne cohésion au sein du village et un groupem ent villageois fonctionnel ; - une accessibilité correcte en toutes saisons ; - un encadrement dynamique. Les villages concernés Banwall ■ sari Koundougou / V Kourouma ♦ scolaire en m ilieu rural, la méthode s'appuie d'une part sur un petit grou pe de personnes lettrées présentes dans chaque v illa g e et d 'a u tre part sur une présentation entièrement en la n g u e n a t i o n a le d i o u l a p o u r atteindre le plus grand nombre. Pour mettre au p o in t cette m éthode, une méthodologie de recherche-action a été développée, fondée sur les acquis de la recherche agricole systémique, de la vulgarisation a gricole dans la région et de l'alphabétisation de base et fo n c tio n n e lle d'adultes en m ilieu rural. BOUGOURII GHANA Figure 1. Localisation des actions de recherche-développement en conseil de gestion conduites par l'INERA, le CIRAD, le PDRI-HKM et les CRPA dans l'ouest du Burkina. En 1993, les actions ont débuté dans les villages de Daboura, Pouankuy et Soumousso qui ont bénéficié encore du soutien de la recherche en 1994 et en 1995 (figure 1). Environ 45 pay sans o n t p a rtic ip é ré g u liè re m e n t à l'expérience. En terme de recherche, il est égale m ent indispensable de v é rifie r que cette nouvelle approche de la vulga r is a tio n est c o m p a t i b le a v e c les moyens don t dispose le déve lo pp e ment. En 1994, la méthode a été tes tée dans 32 autres villages, avec un suivi succint de la recherche, qui a assuré la formation initiale des agents de terrain et a particip é à quelques sé a n c e s de c o n s e il de g e s tio n . A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 gestion des exploitations g ro up e restreint, mais ces p ro d u c teurs acceptent d'assurer la diffusion d'inform ations et d'innovations tech niques dans leur voisinage. L'objectif final est bien d'atteindre une plus large fraction des agriculteurs du village. Un groupe de personnes participe à une visite d'un champ de riz. Cliché C . Fovet-Rabot La vulgarisation, par l'interm édiaire du P ro je t de d é v e lo p p e m e n t rural intégré du Houet, de la Kossi et du M o u h o u n ( P D R I - H K M ) et des C e n tre s r é g io n a u x de p r o m o t io n agro-pastorale, a été fortement im p li quée dans ces o p é ra tio n s , q u i o n t intéressé environ 440 paysans. Une é valuation régulière des résul ta ts a été e ffe c tu é e g râ c e à des mesures d 'im p act du conseil de ges t i o n sur le f o n c t io n n e m e n t des exploitations concernées, grâce à des enquêtes d 'o p in io n auprès des pay sans et des agents de vulgarisation, s u r l ' i n t é r ê t et l 'e f f i c a c i t é de l 'a p p r o c h e , et p a r des m is s io n s d 'e x p e r ts e x té r ie u rs au p r o je t de recherche (R A Y M O N D et KABORE, 1995). La connaissance du fonctionnement des exploitations : un préalable nécessaire Le conseil de gestion s'adresse à des personnes volontaires constituées en groupes de 10 à 20 personnes, qui se re n c o n tre n t tous les 1 5 jo u rs . Ces premiers interlo cuteu rs fo rm e n t un 2 0 A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 La prem ière phase c oncerne l'a n a lyse du fonctionnem ent des exploita tio n s . A ce stade, il est im p o r ta n t d 'i n t r o d u i r e des n o tio n s s im p le s d 'économ ie de la production, néces saires pour élaborer des diagnostics d'exploitation avec les participants et p o u r a b o u tir à des c o n s e ils . Il est in d i s p e n s a b le q u e l 'a n i m a t e u r consacre un temps im p o rta n t p our e x p liq u e r en te rm e s c o n c re ts des concepts, qui font appel à un degré d 'a b s tr a c t io n i n h a b itu e l p o u r les paysans. Sur le terrain, une telle ana lyse des exploitations n'est possible que si les a nim ateurs disposent de connaissances solides sur la variabi lité des situations q u 'ils ren c o n tre r o n t. Des d o n n é e s o b je c t iv e s d 'e n q u ê te s sur les e x p l o i t a t i o n s agricoles sont donc indispensables, co m m e références, p our l'in te rp ré tation des diagnostics. A fin d 'o b te n ir ces inform ations, les données, issues des cahiers remplis par les paysans lors des séances de conseil de gestion, ont été analysées. En fin de campagne, des observateurs de la recherche ont aidé les paysans de D a b o u r a , de P o u a n k u y et de Soumousso à achever le remplissage des fiches et ont vérifié la cohérence des données obtenues (tableau 1). Les principales données retranscrites ( p r é s e r v a n t l 'a n o n y m a t ) o n t été dépouillées comm e une enquête par un service central. A un faible coût en te m p s et en a rg e n t et a v ec un degré de précision satisfaisant, on en a déduit des typologies d'exploitation et des références te c h n ic o -é c o n o m iq u e s u tilis a b le s . Des e n q uê tes c o m p lé m e n ta ir e s o n t été m enées p our situer les résultats obtenus au co u rs de la p re m iè re e n q u ê te par ra p p o rt à l'e n s e m b le des e x p lo ita tions du village. Les don né es c o lle c té e s , ainsi que c e lle s r e c u e illie s par l'a n im a te u r d a n s des fic h e s s p é c ifiq u e s , permettent le suivi et l'évaluation des gestion des exploitations opérations de conseil de gestion par l'a n im a te u r et par les structures de recherche et de d éveloppem ent qui pilotent le projet. Une liaison forte entre analyse et pratique A la suite des expériences antérieures (Sénégal, Mali) et des observations de terrain, une approche du conseil de g e s tio n a é té b â tie s u iv a n t u ne p r o g r a m m a tio n b im e n s u e lle des séances de co nse il de gestion, qui permet au cours de chacune d'elles, d'abo rd er des aspects de diagnostic et d 'a n a ly s e r les e n s e ig n e m e n ts p r a tiq u e s q u e l 'o n p e u t en t i r e r (inno-vations techniques, m eilleure gestion de la force de travail...). Une place très importante est réser vée aux actions techniques, lors de discussions en salle et par la mise en place d'innovations sur le terrain. Les visites de terrain par le groupe, dans ou hors du v illa g e , o c c u p e n t une place p rivilé gié e pour d é c o u v rir de n o u v e lle s t e c h n o l o g i e s , p o u r alim enter les discussions en salle et p o u r é v a lu e r c o n c r è t e m e n t les résultats. Si le produit final de cette recherche se p ré sen te c o m m e une m é th o d e structurée, intég ra nt une p ro g ra m mation stricte de mise en œuvre, la m é th o d e d o it g arde r un ca ra ctère participatif et flexible. Etant donné la variabilité des situations agricoles, le co nse il de gestion ne d o it pas être u ne d é m a r c h e fig é e , m a is d o i t au c o n t r a ir e a d m e ttr e des a d a p ta tio n s , des m o d if ic a t i o n s et des compléments. Tableau 1. Description des exploitations en conseil de gestion dans les villages de Daboura, Pouankuy et Soumousso. Données issues des carnets remplis par les participants, campagne 1993-1994 (classification automatique ascendante hiérarchique). Variable Nombre d'exploitations Nombre de bœufs de trait Population active Classe 1 Classe 2 18 14 2,2 5,4 1/1 3,5 Classe 3 11 Classe 4 Classe 5 Moyenne 7 4,7 54 2,3 6,9 1,7 5,5 14,0 4 6,0 18,6 Productions agricoles Surface totale (ha) Surface par actif (ha) Surface par bœuf de trait (ha) Surface jachère / surface totale (%) Surface cotonnier/surface cultivée (%) Surface maïs / surface cultivée (%) Dose engrais (kg/ha) Rendement coton (kg/ha) Rendement maïs (kg/ha) 6,7 13,0 21,9 1,1 84 1 26 56 1 366 4,4 0,9 1,9 40 22 38 95 1 180 2 229 1,2 3,7 66 39 19 111 1 326 1 032 1,1 2,7 52 22 21 91 1 178 1 515 1,2 3,7 1 44 21 106 1 485 1 437 6,8 1,0 2,3 59 20 27 85 855 1 546 0,5 4,7 0,1 12,6 1,1 4,1 13,1 18,6 15,5 32,0 3,3 10,4 80,6 12,3 0,67 690 355,8 62,7 0,26 174 185,3 15,3 0,39 987 2,9 0,8 Cheptel Nombre de bœufs hors trait Nombre de têtes de petit bétail Données économiques Trésorerie (kF CFA) Trésorerie / actif (kF CFA) Dépense / recette Céréales disponibles par personne (kg) -1,7 -1,2 1,33 359 1 617,0 90,6 0,24 764 236,6 24,3 0,74 648 On note des situations très diverses parmi les participants aux séances de conseil de gestion. Ainsi, il est possible de distinguer : - des exploitations avec une trésorerie largement déficitaire et un excédent céréalier favorable (classe 1) ; - des exploitations avec une forte trésorerie par actif (forte surface en coton, bon rendement) mais un déficit céréalier (classe 3) ; - des exploitations avec une forte trésorerie par actif et un excédent céréalier confortable (classe 5) liés à une forte surface en cotonnier et à de bons rendements tant sur maïs que sur coton ; - des exploitations ayant produit beaucoup de céréales, peu de coton et se retrouvant avec une faible trésorerie (classes 2 et 4). A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 gestion des exploitations Les outils de conseil de gestion Le carnet individuel de conseil de gestion Lors des séances de conseil de ges t i o n d an s u n e s a lle du v i ll a g e , chaq ue paysan v o lo n ta ire et adhé re n t r e m p lit un c a h ie r i n d iv id u e l p o u r é ta b lir un d ia g n o s tic de son e x p l o i t a t i o n (fig u re s 2, 3, 4). Ce ------- Village Exploitation '7 W î ------- -----Année 1. Structure de la famille (actifs/non actifs) M énage N ° / Prénoms Actifs 'TKatAiecc t Prénoms Actifs Prénoms t s4Muttàta Actifs Prénoms Actifs 0.5 OcirtUVl 0,5 /tCdauCzife Total t t actifs Nombre total de bouches à i 0.5 f rir : r Nom bre total actifs (champs) - 3.5 Bergers Total 3.5 2. Equipement Année de passage en culture attelée : 19%9 Nom bre de bœufs dressés 2 Nombre de charettes tombereau Nom bre de bœufs non dressés Petit plateau Nombre d'ânes Grand plateau Matériel type Année d'acquisition Charrue 1 Etat : bon, moyen,usé Matériel T hé Butteur Appareil de traitement Charrue 2 Charrue asinienne Sarcleur triangle Type Année d'acquisition Etat : bon, moyen, usé tW ! ULV Cosmos 'Tîtoqert- Houe manga La question de la structure familiale de l'exploitation est abordée. Le nombre de personnes à nourrir est précisé et donc on peut préparer les futures discussions sur les stocks alimentaires nécessaires pour faire la soudure entre les deux récoltes. De longues réflexions sont suscitées sur la notion d'actif agricole. Le nombre d'actifs est rapproché de la surface cultivée et ainsi une discussion sur l'intensification ou l'extensification des pratiques agricoles peut s'engager. L'inventaire de l'équipement et des animaux de traits est fait avec une appréciation de leur état. Figure 2. Carnet de conseil de gestion : structure de l'exploitation et équipements. A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 Dynamique de groupe participative 0.5 2 t / Un planning des séances de conseil de g e s tio n p r é v o it de tr a ite r l 'e n semble de ces thèmes et de discuter des actions concrètes sur une année. Le niveau scolaire, à la fois modeste et très variable des participants, o b li ge à une progression lente dans le remplissage du carnet ; en respectant ce ry th m e , une large fr a c tio n des paysans est capable de re m p lir des tableaux assez complexes. Enfants (< 15 ans) Autres hommes (> 15 ans) Femmes (> 15 ans) Chefs de ménage carnet, rédigé en dioula et en français, aborde la structure de l'exploitation, les p r o d u c tio n s v é g é ta le s et a n i m ales, l'a n a ly s e te c h n ic o - é c o n o m iq u e des résultats par c u ltu r e et l'a n a lys e des résultats de l 'e x p l o i tation — productions alimentaires et trésorerie. Le carnet se te rm in e par un plan de campagne prévisionnel. Si le remplissage du carnet est in d ivi d u e l, la r é f le x io n est c o ll e c t i v e . L'a pp ro che d éve lo pp ée ne prétend pas déboucher sur un conseil ind ivi dualisé, séduisant dans sa c o n c e p tion, mais financièrement impossible à étendre à un nombre significatif de paysans. Il s'agit d'une animation de groupe, au cours de laquelle l'a g ri cu lte u r, grâce aux données c o lle c tées sur son e x ploita tion et aux dis c u s s io n s sur des cas c o n c r e ts observés dans le villa g e , forge son opinion et imagine un projet person nel de développement de son exploi tation. Ainsi, pour une fiche donnée du car net, deux ou trois cas différents sont choisis parmi les participants, reco piés et traités au tableau noir pour le g ro u p e . C ela p e rm e t à c h a c u n de m ie u x r e m p lir la fic h e , m ais éga lement d'engager une discussion sur les cas e x p o s é s , i m p l i q u a n t un é c h a n g e e n tr e l 'a n i m a t e u r et le g ro u p e . L 'a n im a te u r a p p o r te des inform a tion s techniques ou écono m iques, que les a g ric u lte u rs c h e r c h e n t à a p p li q u e r a u x s itu a tio n s choisies. Le d ia gnostic n'est pas le fruit du seul animateur mais de tous. En ce sens, il n'est pas indispensable gestion des exploitations Svup&fr /tnacÁ lde Total 3.1. Situation de la campagne en cours (écoulée) année 1994 / 1995 Production (kg) Rendement (kg/h a) Cultures Superficie (ha) 3. Production végétale NPK Nbre de sacs Urée k g /h a Nbre de sacs % Fumure orgnanique kg /h a Natures Charette Quantité nombre t/ha A ttelé/ manuel Type 0 ,5 2 6X0 t 3 4 0 t >00 50 'putHien. 2 0 .5 2.0 t 420 2 240 - - - - - - - t.O t 050 /0 5 0 2 to o t 50 - - - 240 2 )0 - - - - - - - 'Wt<x*uiei ty ia tta ye Total 3 Total 0,25 3 .7 5 tt/4 Total Superficie (ha) Produit (nom) 0 .5 “PnttHAyuzm. "TOtavi A tte lé Semis 1er Buttage dates : sarclage dates : début et dates : début et fin début et fin fin 2 0 /0 6 5 /0 7 3 1 /0 7 'TfCuttuei tyvattaye n /0 6 2 2 /0 7 - A tte lé 2 5 /0 6 > 2 /07 5 /0 2 2 2 /0 6 1 1 /0 7 - 2 3.1. Herbicidage Cultures Préparation du sol 3.3. Traitements insecticic es Quantité totale (litre) >.5 Quantité (litres/ha) 3 .0 Cultures Superficie (ha) ¿.OtM t.O Produit (nom) (Zyfieim étnitte Nombre de Quantité traitements totale (litres) 4 2 Quantité (litres/ha) 2 Le suivi des cultures est effectué à partir de ce questionnaire. Les échanges portent sur l'explication de notions relativement abstraites pour les agriculteurs : le rendement, la dose d'engrais. Ensuite, des questions techniques sont posées : à quelle date doit-on semer chaque culture ? Quelle préparation du sol peut-on envisager ? Comment peut-on gérer le calendrier des travaux ? Figure 3. Carnet de conseil de gestion : suivi des productions végétales. q ue c h a q u e p a r tic ip a n t rem plisse correctem ent le carnet, pour que la m éthode apporte des résultats inté ressants. Dans la très grande m ajori té des villages, m oins de 50 % des p a rtic ip a n ts a rriv e à c o m p lé te r le carnet correctement, sans aide exté rieure. Cela ne n u it pas à la d y n a mique des groupes, ce que prouve la mise en place d 'a c tio n s concrètes p ar une larg e m a jo r it é d ' e x p l o i tations. Séance de conseil de gestion, analyse des différentes exploitations représentées. Les paysans de chaque groupe repré sentent des situations très diverses, enrichissantes pour la réflexion d 'e n semble. C ependant, cette diversité c o n s t it u e p a r fo is un h a n d ic a p , lorsque sont abordées des questions spécifiques à un type d'exploitation, p ro v o q u a n t un désintérêt passager de la part des paysans non co nce r nés. L'animateur apprend à gérer ces s itu a tio n s en a b o rd a n t des sujets variés au cours des séances. Les qua lités de l'a n im a te u r sont d 'a ille u rs déterminantes pour la réussite de la mise en œuvre de la méthode. Il est nécessaire d'identifier des personnes ayant un sens aigu du dialogue : une telle difficulté n'est pas mineure. La diffusion des nouvelles techniques Ces différents diagnostics, en salle et au c h a m p , c o n d u i s e n t à une r é f le x io n sur l ' a m é l i o r a t i o n des résultats techniques et financiers de l'exploitation. Le point de vue de l'agriculteur L 'id e n tific a tio n et la mise en place de nouvelles techniques — choisies parmi un panel d'innovations — est un des volets qui intéresse le plus les paysans. Cet ensemble d'innovations est le f r u i t d 'u n e d é m a r c h e r e c h e rc h e -d é v e lo p p e m e n t m enée c o n jo in te m e n t par la recherche, le d é v e lo p p e m e n t et les p ay sa n s participant à l'expérience. Certaines te c h n o lo g ie s o n t été adaptées aux c o n d itio n s de l'O u e s t du Burkina : haies vives d 'é p in e u x , lutte étagée ciblée sur cotonnier, etc. C lic h é P. Kleene A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1 996 23 gestion des exploitations De nombreuses techniques présen tées ne s o n t pas n o u v e lle s et les c o n d itio n s de leur a p p lic a tio n o n t d é jà Nom de la culture Production 0 Superficie : .. — ha é té d é f in ie s p a r d 'a u tr e s / 3 4 0 6g. 1er choix : --------kg 2e choix : ------- kg Calcul de la marge brute Montant F CFA Produits / 340 kg x 3 0 F kg x F Montant F CFA Charges 40 200 NPK 1 sac x 5 500 F 5 500 Urée ^4 sac x 5 500 F 1 375 4 0 ZOO Total charges - Total charges 14 145 M arge brute par ha 25 055 = M arg e brute Pluviométrie : Un exercice com plexe pour l'animateur 7 270 "Ptenilcide 2 io ît& i X 3 6 3 5 Total produits 14 145 25 055 F 0 5 ha 5 0 tt0 F /h a 7^3 Type de sol : Répartition : Bonne Erosion : Forte (Moyenne) Faible Niveau de fertilité : Bon ( Moyen) Mauvais ^oyenn tP ) Mauvaise Actions à entreprendre Résultats Références Augmenter Consolider Diminuer 2 6 X 0 kg /h a Rendement /h a M arge brute /h a kg /h a X F /h a S3 000 F /h a X 0 T /h a 5 T /h a CD Engrais NPK 1 0 0 kg /h a Engrais Urée 2 5 kg /h a Herbicides 3 500 5 0 110 Fumure organique 4 1 5 0 kg /h a 50 L/ha X X kg /h a /Itie u uù u i L/ha N om bre de traitements Nombre sarclo-binage Labour :(Bon) Moyen * 2 \ Date de semis : Bonne ( Moyenne) Mauvaise Autres propositions : Travail du sol sec :(ouT) non X \ Raison : Mauvais Raison : “R e to n d . fU u te à , Superficie : ------ — !— ha Rendement : Aménagement anti-érosif : oui (non) ^ kg Cette analyse est celle qui engendre les discussions les plus vives. A partir d'un calcul de marges brutes, l'intérêt économique de différentes cultures est comparé : par exemple, avec les prix pratiqués dans le village, est-il plus intéressant de cultiver le maïs ou le cotonnier ? Pour une même culture, il est possible de comparer les résultats, de discuter de la pertinence d'un itinéraire technique par rapport à un autre. De ces discussions, résultent des actions à entreprendre et des objectifs à atteindre pour l'année suivante. Figure 4. Carnet de conseil de gestion : analyse technico-économique des résultats par culture. A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 structures ou projets : étable fumière, stockage des résidus de récolte, cor dons p ie rre u x ... En rev a nc h e, e lle s o n t p ro p o s é e s et d is c u té e s avec l'agriculteur d'une manière nouvelle ; elles sont resituées dans le système com plexe de quelques exploitations du village, en termes techniques et économ iques. Ainsi, quand la n ou v e lle te c h n iq u e est a doptée par le paysan, elle devient une réelle inno vation. U ne des q u e s tio n s q ue pose l 'a p p ro c h e du c o n s e il de g estio n, q u i part de l'analyse de cas particuliers pour déboucher sur une réflexion de groupe, est la manière dont est réali sée l'adéquation entre le type d 'e x p l o i t a t i o n a u q u e l on s 'a d re s s e et la d é fin it io n de l'e n s e m b le des p ro p o s itio n s te chn iqu es ou é c o n o m iq u e s q u ' i l est s o u h a it a b le de développer pour lever les contraintes spécifiques. Pour des raisons opéra tio n n e lle s (c o û t en tem ps, n ive au hétérogène des animateurs) et parce q u 'il est tr o p risq ué de d é d u ire la stratégie du paysan à la simple analy se des données du carnet, il n'est pas demandé à l'animateur d'établir pour c h a q u e e x p l o it a t io n une r e la tio n claire entre le système d'inform ation (les données collectées), le système o pé ra nt (les pratiques actuelles du producteur) et le système de décision au sein de l'exploitation (les innova tions ou améliorations à apporter au système de production). Chaque pay san, après s'être forgé une o p in io n personnelle, définit ses objectifs qu'il peut exposer au groupe, s'il le sou haite. Il est certain que des progrès peuvent ê tre ré a lis é e s . D a n s un a v e n ir proche, il est prévu que l'anim ateur p u is s e b â t ir u n e t y p o l o g i e des e x p l o i t a t i o n s p ré s e n te s d an s le groupe, en étant aidé par des outils pédagogiques p our l'é tablissem ent de classification. Ainsi, l'anim ateur p o u r r a d é v e lo p p e r des c o n s e ils s p é c if iq u e s pour d if fé r e n te s catégories de paysans. gestion des exploitations L'extension des résultats Le tableau 2 d on n e une estim ation des actions techniques réalisées par les paysans. Séance de conseil de gestion : remplissage du carnet d'analyse de l'exploitation. C lic h é P. Kleene De n om b reu ses rech e rch e s o n t dém ontré q u 'u n taux de 30 % d 'e x plo itatio ns touchées par les actions de vulgarisation agricole est un bon score (RÕLING, 1988). Le nombre de p a rtic ip a n ts rég uliers aux séances re p ré s e n te 5 à 10 % du to ta l des exploitations des villages concernés par l 'o p é r a t i o n c o n s e il de g e s tio n . Il est d o n c nécessaire de to u c h e r une plus large frange d 'e x p l o i t a t i o n s . O r , les p a y s a n s en conseil de gestion — souvent alpha bétisés — peuvent jo u e r un rôle de relais à l'égard des autres paysans de leur village. Plusieurs voies o n t été prospectées. Les visites commentées Les p r o d u c t e u r s , p a r t i c i p a n t au co ns e il de gestion et ayant mis en Tableau 2. Estimation des réalisations techniques entreprises par des paysans participant au conseil de gestion. Réalisations techniques Nombre de villages concernés Nombre de paysans participant au conseil de gestion 1993 1994 3 45 32 440 8 2 8 12 2 32 5 33 24 55 22 36 7 31 19 19 - 250 36 43 68 30 20 2 3 2 30 20 15 60 5 8 150 115 Aménagement des exploitations Pépinière individuelle Défriche contrôlée Cordons pierreux Bande d'Andropogon gayanus ou de ligneux Haies vives impénétrables Plantation d'arbre (bosquet, etc.) Intégration agriculture-élevage Stockage de résidus de récolte Sole de fourrage pérenne (Stylosanthes) Sole de fourrage annuel (maïs + dolique, sorgho fourrager) Etables et fosses fumières Complémentation des bœufs de trait (aliment concentré) Complémentation des vaches allaitantes (idem) p la c e des in n o v a tio n s , o rg a n is e n t a v e c l 'a p p u i de l ' a n i m a t e u r des visites commentées à l'intention des autres paysans du villa ge ou même des villages voisins. Les agriculteurs c o m m e n te n t leurs propres réalisa tio n s . Le c o n s e ille r c o m p lè te les in f o r m a t i o n s p o u r r e la n c e r les débats. En moyenne, 4 visites c o m mentées par village et par an ont pré senté des réa lis a tion s récentes. La participation du p u b lic à ces visites est i m p o r t a n t e , a t t e ig n a n t 2 0 à 50 personnes. Les séances élargies de conseil de gestion Des séances de co nse il de gestion élargies à des notables de quartier et à d'autres leaders d 'o p in io n permet tent de faire connaître à l'ensemble du village les travaux du groupe, de m ie u x c e r n e r les b e s o in s d 'u n ensemble plus vaste de paysans et de définir les modalités de diffusion des innovations techniques. Ces séances d o n n e n t égalem ent une reconnais sance sociale aux jeunes paysans en conseil de gestion. Elles constituent aussi un v é h ic u le de l'in fo r m a tio n technique et économique, nécessaire à la promotion d'innovations. Les paysans animateurs Un c e rta in n o m b re de paysans en conseil de gestion acceptent égale m ent de jo u e r un rôle d 'a n im a tio n pour les paysans de leur quartier qui s o uh aite ra ie n t d é v e lo p p e r certains thèmes dans leurs e xploita tion s. Ils p a rtic ip e n t à la diffusion de l'in fo r mation en s'appuyant sur des fiches techniques écrites en langue verna culaire ou recensent des besoins en intrants pour le service de vulgarisa t i o n . Les sé a n c e s de c o n s e il de gestion perm e tte nt de ré flé c h ir sur l'o r g a n is a tio n à a d o p te r, s o u v e n t différente selon les villages. Intensification et diversification Travail du sol en sec Utilisation de fumier Utilisation d'un semoir mécanique Sarclage au mono-bœuf (maïs, riz) Lutte étagée ciblée sur cotonnier Riz pluvial Expérience à Soumousso En 1994, après une année d 'e x p é r ie n c e a v e c 10 p a y s a n s de S o u mousso, en relation avec la SOFITEX, il a été décidé d'étendre la pratique de la lutte étagée c ib lé e à tous les A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 25 gestion des exploitations p ro d u c te u r s de c o to n du v illa g e . Des paysans animateurs ont assuré la f o r m a t i o n et le s u iv i des a u tre s paysans. Il est ressorti qu'un e telle approche p o u v a i t ê tre e f f ic a c e d a n s les conditions suivantes : - le paysan animateur est reconnu et n o m m é par un g ro up e hom og èn e socialement ; - l 'a c t i v i t é de f o r m a t i o n est compatible avec celles du formateur ; - le g r o u p e c i b l e est de t a i l l e modeste ; Discussion au champ des innovations proposées. - les champs suivis sont relativement proches les uns des autres. C lic h é P. Kleene Afin de renforcer les activités de for mation des producteurs par les p ro ducteurs, une séance de formation a regroupé, début 1995, une trentaine de paysans animateurs d'une dizaine de villages. Animation pour le plus grand nombre Il reste q u 'u n e ffo rt im p o r ta n t de recherche d o it être encore consenti p o u r a m é lio re r les p ro p o s itio n s et d é v e lo p p e r des o u tils d 'a n im a tio n p our des paysans non alphabétisés. Une meilleure caractérisation sociolo g i q u e du r ô le e t du p r o f i l des paysans a nim a te u rs est é ga le m e n t indispensable. Les perspectives Cette a p p ro c h e de l'a n im a tio n en m ilieu rural, fondée sur le conseil de gestion à travers des paysans alpha bétisés, sem ble bien adaptée p o u r améliorer la gestion des systèmes de p r o d u c t i o n , au f o n c t i o n n e m e n t souvent co m p le x e , en intégrant les préoccupations du maintien de la fer tilité des sols et de d u ra b ilité de la production agricole. Un ensemble d'outils disponibles A l'h eu re actuelle, un ensemble de produits est disponible et peut favori ser les opérations de développement du conseil de gestion aux e x p lo ita tio n s (ta b le a u 3). Les résu ltats de recherche d oivent être approfondis, en particulier en ce qui concerne la capacité de la méthode à toucher des paysans non alphabétisés, la possibi lité des paysans animateurs à obtenir des résultats significatifs, l'adaptation de la méthode à des productions spé cialisées com m e l'élevage, le maraî chage, etc. Néanmoins, à la suite des premiers résultats, il paraît possible d'étendre l'expérience à un nombre im p o rta n t de v illa ge s dans la zone c o to n n iè re . Cette étape est é g a le m e n t n é c e s s a ire p o u r v a li d e r la méthode à une échelle significative. Des options différentes pour promouvoir le conseil Tableau 3. Documents sur le conseil de gestion à l'intention des paysans, des conseillers et des projets. 2 6 Document Destinataire Observations • Carnet de conseil de gestion • Modules de formation sur les actions techniques • Guide de l'animateur en conseil de gestion • Manuel d'utilisation du carnet de conseil de gestion • Fiches de suivi-évaluation des actions techniques • Fiches et notes techniques • Module de formation des animateurs Paysans Paysans en français et en dioula 12 modules en français et en dioula A griculture et développement ■ Conseiller Conseiller Conseiller Conseiller Projet n° 11 - Septembre 1996 10 fiches et notes diverses En cours de gestion L'approche par le conseil de gestion, vien t en co m p lé m en t des méthodes proposées actuellement par le systè me national de vulgarisation, qui se p ré o c c u p e é g a le m e n t de stratégie pour le développement, des relations entre les institutions agricoles et de l'o rg a n is a tio n a d m in is tra tiv e d 'u n service de vulgarisation. Dans cette optique, le groupe d'agriculteurs en conseil de gestion deviendrait un des groupes suivis par le vulgarisateur, actuellement souvent déterminés par la proxim ité géographique. De plus, de n o m b re u x é lé m e n ts s o n t gestion des exploitations c o m m u n s aux deux a pp roches : la fo rm a tio n progressive étalée sur la campagne agricole, l'introduction de n o u v e lle s t e c h n o l o g i e s p a r les paysans, l'im p a c t des visites sur la d if fu s io n des in n o v a tio n s par des échanges entre paysans, etc. De part sa conception, le conseil de gestion a c corde plus d 'im p o rta n c e a u x m é th o d e s p a r t i c ip a t iv e s , les thèmes sont plus fortem ent déterm i nés par les paysans e ux-m ê m e s et surtout une approche globale de l'ex ploitation est mise en avant en p rivi lé g ia n t l 'i n t r o d u c t i o n de n o tio n s d'é conom ie dans l'analyse des situa tio ns. La p la ce réservée à la lo g is tiq u e est abse nte dans le système « fo rm a tion et visite ». Une analyse c o m p a r é e des a p p r o c h e s est effectuée (tableau 4). Mais il est également possible d 'im a g in e r un c o n s e il de g e s tio n q u i devien drait un o u til d 'a n im a tio n au service de la profession agricole. Les c o n s e ille rs p o u rr a ie n t d e v e n ir des salariés d 'o rg a n is a tio n s paysannes s o u c ie u s e s de d é v e lo p p e r des services liés à la formation et l'in fo r mation de ses membres. Tableau 4. Apports du conseil de gestion à la méthode « formation et visite ». Caractéristique Système national de vulgarisation Formation Des agents par des chercheurs Fréquence Lieu Conseil de gestion Essentielle Essentielle • d'abord les TS puis en cascade • 1 jour, une fois par mois • En salle • Tous les agents « Horizontalement » • 2 fois par an, 1 semaine • En salle et sur le terrain • Suivi permanent par équipe incluant des chercheurs • De façon participative entre conseiller et le groupe conseil de gestion, ensuite entre paysansanimateurs et groupes de proximité • Ecrit et oral • Thèmes décidés à partir d'une réflexion commune • Tous les 15 jours • Paysans alphabétisés Des paysans • Des vulgarisateurs aux paysans puis de façon participative dans les groupes de contact Oral/écrit Choix des thèmes • Oral • Thèmes retenus après enquête auprès des paysans • Tous les 15 jours • Paysans « contact » choisis par l'agent extension dans les groupes de contact par les paysans déjà formés • Champs écoles collectifs Fréquence Croupe cible choix des paysans Démonstrations Adhésion volontaire, extension aux groupes de proximité avec le paysan-anim ateur • Champs des participants au conseil de gestion Visites Essentielles Essentielles lntra-vi liage • A ux champs écoles • A ux champs des participants Inter-village • Rare • Essentiel avant introduction Nombre de de thèmes • Limité à 1 ou 2 • Plusieurs en fonction du groupe N ature des thèmes • Essentiellement cultures • Gestion de l'exploitation, de nouveaux thèmes cultures, élevage, am énagem ent de l'espace Logistique Fourniture d'intrants Absente dans « formation et visite » Limitée mais essentielle • M ain te n u , lim ité par les CRPA • Supposé assuré par les • Intermédiation • Appui à un approvisionnem ent opérateurs économ iques organisé localem ent par groupes de paysans • C ollecte de la production Par CRPA : certaines semences • Appui direct lim ité selon parfois des engrais modalités à fixer • Absent • Intermédiation et recherche de solutions locales A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 gestion des exploitations Exemples d'extensions et de diffusion de nouvelles techniques L'aménagement des exploitations L'intégration agriculture-élevage Motivations des paysans Dans la zone ouest du Burkina, l'intégration de l'agriculture et de l'élevage se développe. En témoignent l'essor de la culture attelée et l'accroissement du cheptel dont la garde n'est plus confiée à des Peuls. Mais cette évolution se heurte à la régression des pâturages suite à une extension des terres cultivées, à la gestion incontrôlée des feux de brousse qui détruisent le disponible fourrager en fin d'hivernage et à l'in disponibilité en produits agro-industriels pour assurer une co m p lé m e n ta tio n des anim aux en période de d é fic it alimentaire. La conséquence de cette situation est le mauvais état physique des anim aux, et des bœufs de tra it en particulier, en fin de saison sèche. De plus, la production de fumier est actuellement très faible, limitant les possibilités d 'in te n s ific a tio n de l'a g ric u ltu re . La gamme des innovations qui intéresse les paysans en traction animale ou disposant d'un petit cheptel est très étendue. Les raisons qui motivent les paysans à aménager leurs terres sont diverses : - en premier lieu, l'extension des champs cultivés, à la suite de l'a u g m e n ta tio n de la p o p u la tio n , engendre des phénomènes d'érosion particulièrement marqués sur les sols fragiles ; - la régression des zones disponibles pour les pâturages provoque une augmentation des dégâts causés par les bœufs sur les cultures. Les paysans concernés souhaitent donc trouver des solutions à ce grave problème ; - l'accroissement de la population migrante incite les populations autochtones, mais aussi parfois allochtones, à planter des arbres pour signifier un droit d'appropriation sur l'espace qu'ils occupent. Innovations retenues Le stockage des résidus Aussi, les innovations qui retiennent l'attention des paysans sont forcément variées. Les premières interventions concernent le stockage des résidus de récolte (tiges de maïs, de sorgho ou fanes de légumineuses) pour alimenter quelques têtes de bétail lors des mois de février, mars et avril. Mais certains paysans sont intéressés pour produire un fourrage de meilleure qualité en associant de la d o liq u e dans une p arcelle de maïs : le grain sera alors récolté pour la consommation humaine et les tiges, mélangées à la légumineuse, serviront à nourrir les animaux. Pour lutter contre l'érosion, les cordons pierreux peuvent être préconisés quand des cailloux sont disponibles à proximité. Mais la technique la plus appréciée, en cas d'érosion modérée, est l'installatio n dans les champs de bandes étroites, parallèles aux courbes de niveau, d'une graminée sauvage, Andropogon gayanus. Dans les zones les plus densément peuplées, les paysans fo n t de nom breux kilomètres pour s'en procurer afin de refaire le toit de leurs cases. Bien sûr, il est également possible de fixer ces bandes anti-érosives avec d'autres végétaux comme le Jatropha curcas, des arbres épineux ou des arbres fruitiers. Fin 1994, une vingtaine de paysans des villages de Daboura, Kourouma et Soumousso ont installé dans des champs présentant de petites ravines d'érosion, près de 15 kilomètres de bandes anti-érosives. Pour se prémunir contre la divagation du bétail, les paysans plantent volontiers des haies vives impénétrables. Pour cela, les espèces d'arbres les plus appréciées sont Acacia nilotica, Acacia seyal, Bauhinia rufescens et Ziziphus mauritiana. Mais pour que les arbres forment une belle haie, il est nécessaire d'attendre entre 2 et 3 ans. Ces haies proviennent de plants obtenus dans des pépinières chez les paysans volontaires. La conduite des pépinières est généralement inconnue des producteurs : aussi l'effort de formation est primordial. Il n'est pas rare que les paysans choisissent simplement de planter des arbres le long de leurs champs afin de matérialiser leur présence ou pour obtenir du bois d'œuvre avec des essences comme Cassia siamea, Eucalyptus camaldulensis, Azadirachta indica ou Anacardium occidentale. Début 1995, près de 30 000 arbres ont été plantés par une trentaine de paysans des villages de Daboura, Kourouma et Soumousso et ils ont résisté à une saison sèche au moins. A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 Installation d'une culture fourragère L'installation d'une culture fourragère pure est plus rare et n'intéresse généralement que les éleveurs importants. Il est alors possible de semer de la dolique, du stylosanthes ou du sorgho fourrager. Mais jusqu'à la récolte, il faut veiller à protéger la parcelle des dégâts causés par les animaux et du feu. Il faut également penser à produire des graines pour renouveler la parcelle. Les séances de conseil de gestion en salle sont des occasions propices pour discuter de la gestion des systèmes fourragers. Production de fumier Pour stocker la récolte de fourrage, le paysan doit construire un hangar qui servira égalem ent d 'a b ri pour les animaux. Les bêtes passent alors la nuit dans cette étable, reçoivent une petite ration de fourrage et produisent du fumier. Ce fumier est parfois stocké en fosse fumière pour achever sa décomposition pendant la saison des pluies suivante et pour assurer une é lim in a tio n des graines d'adventices. Il est bien évident que ces innovations engen drent un accroissement notable de la charge en travail des paysans volontaires. En salle, les discussions avec les producteurs portent beaucoup sur cette question, en cherchant à mettre en relation les avantages attendus et les coûts générés. gestion des exploitations L'intensification et la diversification Promouvoir une agriculture durable, c'est aussi s'assurer du développement d'une agriculture qui génère des revenus attractifs pour les producteurs. Aussi, de nombreuses actions touchent à l'intensification des systèmes de production. Cette intensification passe par le développem ent de la tractio n anim ale qui permet une m eille ure gestion du calendrier cultural, un accroissement de la productivité du travail induisant une augmentation du revenu monétaire. Les exploitations concernées peuvent ainsi plus aisément acquérir des facteurs de production. Stimuler l'équipement En 1993, dans le village de Soumousso, une réflexion a été conduite, pour aider des paysans volontaires à s'équiper, en raisonnant leur endettement en fonction de leurs besoins et de leurs capacités financières actuelles et futures. De cette manière, le groupement villageois a été mieux à même de négocier, pour le compte de 15 producteurs, un crédit d'équipement auprès de la Caisse nationale de crédit agricole. Am éliorer le travail du sol Quelques paysans en culture attelée, soucieux de préparer précocement leur campagne agricole, sont intéressés par des techniques de travail du sol en sec, qui permettent une meilleure infiltration dans le sol des premières pluies. Ils peu vent alors semer plus tôt certaines cultures (maïs, cotonnier). Cette opération demande que les bœufs soient en bon état à cette période de l'année et, donc, aient bénéficié d'une alimentation complémentaire. Nouveau programme de protection du cotonnier Un travail important a été également mené, en relation avec la Société burkinabé des fibres textiles et le programme coton de l'INERA, pour proposer un nouveau programme de protection phytosanitaire du cotonnier, la lutte étagée ciblée. Il s'agit de c o m b in e r des traitem ents insecticides systématiques sur cotonnier tous les 15 jours, mais à dose réduite, avec des traitements supplémentaires, non obligatoires, fonction de la nature et de l'intensité du parasitisme. Cette technique, qui doit être maîtrisée par chaque paysan volontaire, implique un e ffo rt de fo rm a tio n im portant. Si elle est c o nd uite convenablement, elle entraîne des économies substantielles et assure une meilleure protection des cotonniers. Diversification des cultures La d iv e rs ific a tio n des cultures est une nécessité pour les paysans soucieux de répartir les risques encourus. L'introduction de variétés de riz pluvial, mises au point par le programme riz de l'INERA, mais peu ou pas diffusées, constitue une opportunité fort appréciée. La dévaluation a accéléré l'intérêt de paysans disposant de terres en bas de pente pour cette nouvelle culture qui exige toutefois des soins relativement intensifs. Les paysans sont donc demandeurs de conseils dans ce domaine. Démonstration d'une étable-fosse fumière construite pour l'un des participants du groupe conseil de gestion à Pauankuy. Cliché P. Kleene A griculture et développement ■ n° 11 - Septembre 1996 gestion des exploitations Résumé... Abstract... Resumen G. FAURE, P. KLEENE, S. 0UEDRA0G0 — Le conseil analysis is carried out using surveys employing groups of de gestion aux exploitations agricoles de 10-20 volunteers. The farmers complete forms (written in l'Ouest du Burkina Faso, outil de vulgarisation. French and Oioula) providing information on the farm, La méthode de conseil de gestion, élaborée récemment hold group discussions on possible technical innovations au Burkina Faso, permet de promouvoir des actions de to in tro du ce , and p a rticip a te in fie ld visits. Some formation pour les paysans, tout au long de l'année et subsequently become anim ators in th eir village. As sur des points d 'actualité du calendrier agricole. Le conceived in Burkina, management advice, an aid to système « formation et visite » de vulgarisation n'est que animation between adviser and farmers, gives greater partiellement adapté aux demandes des agriculteurs, les importance to participatory methods — with a small propositions techniques étant encore trop normatives ou group of literate farmers and documents written in the peu adaptées à la diversité des situations. Le conseil de national Dioula language — and is complementary to gestion est une méthode qui prend en compte l'ensemble national extension methods. This method has recently de la situation d'une exploitation et cherche en dialogue been applied in about 40 villages and could be extended avec le paysan, un cheminement d'am élioration sur to numerous other villages in the cotton growing region. plusieurs années. Une méthodologie de recherche-action a été déve lop p ée par une équipe d 'a g e n ts de développement et de chercheurs, fondée sur les acquis de Keywords : cotton, managem ent advice, production system, extension, rural animation, Burkina. la recherche, de la vulgarisation et de l'alphabétisation en milieu rural. L'analyse des exploitations est réalisée en se ré fé ra n t à des e nquêtes. Cette m éthode d'animation s'adresse à des volontaires, constituant des G. FAURE, P. KLEENE, S. OUEDRAOGO — El consejo groupes de 10 à 20 personnes. Les paysans complètent le de gestion de las exploitaciones agrícolas del carnet rédigé en français ou en dioula renseignant sur Oeste de Burkina, una herramienta de l'e x p lo ita tio n , discutent en groupe des innovations vulgarización. techniques possibles à introduire, participent à des visites de terrain ; certains deviennent par la suite animateurs dans leur village. De par sa conception au Burkina, le conseil de gestion, outil d'animation entre un conseiller et les paysans, accorde plus d'importance aux méthodes participatives — avec un petit groupe de lettrés et des documents rédigés en langue nationale dioula — et vie n t en com plém ent des méthodes n ationales de vulgarisation. Cette démarche a concerné récemment une qua ra nta in e de villages et peut être étendue à de nombreux villages de la zone cotonnière. Mediante el método del consejo de gestión, elaborado recientemente en Burkina, se trata de promover acciones de formación de los campesinos, durante todo el año, respecto a puntos de actualidad del calendario agrícola. El sistema "formación y visita" de vulgarización ya no se adapta a las demandas de los agricultores y, por otro lado, la d eterm inación de los temas es demasiado centralizada. El consejo de gestión es un método que toma en cuenta la situación global de una exploitación y busca, en diálogo con los campesinos, una via de mejora para varios años. Un equipo de personal de desarrollo e Mots-clés : cotonnier, conseil de gestion, système de investigaciones ha desarrollado una metodologia de production, vulgarisation, animation rurale, Burkina. in vestiga ció na cció n basada en los logros de la investigación, la vulgarización y la alfabetización en medio rural. El análisis de las exploitaciones se realiza refiriéndose a encuestas. Este método de instrucción está destinado a voluntarios que constituyen grupos de entre G. FAURE, P. KLEENE, S. OUEDRAOGO — Farm 10 y 20 personas. Los campesinos completan fichas management Group Counselling in West (redactadas en francés y en diula) con datos sobre su Burkina, an extension tool. exploitación, discuten en grupo de las innovaciones The method of management advice, developed recently técnicas que se pueden introducir, participan en visitas en in Burkina, involves promotion of training activities for el terreno y algunos llegan a ser después instructores en the farmers throughout the year and on points of topical sus pueblos. Debido a su concepción en Burkina, el interest in the agricultural calendar. The «Training and consejo de gestión, que es una herramienta de instrucción Visit» system of extension is no longer suited to farmers' e n tre un consejero y los cam pesinos, o to rg a más requirements. Moreover, choice of the subjects covered importancia a los métodos participativos (con un pequeño rem ains overcentralised. Farm M anagem ent Group grupo de alfabetización y documentos redactados en la Counselling is a method that takes account of the whole lengua nacional d iula ) y complementa los métodos situation of a farm and seeks progressive improvement nacionales de vulgarización. Este procedimiento se aplicó over several years, in dialogue with the fa rm e r. A re cie ntem en te a unos cu arenta pueblos y puede methodology of action-research has been developed by a extenderse a numerosos pueblos de la zona algodonera. team of development agents and researchers, based on the results of research, and on extension and literacy campaigns in the rural environment. Farm household A griculture et développement ■ Palabras clave : algodonero, consejo de gestión, sistema de producción, vulgarización, instrucción rural, Burkina. n° 11 - Septembre 1996 Bibliographie BELEM P.-C., 1985. 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