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L’ E S T R É P U B L I C A I N | M E R C R E D I 7 N O V E M B R E 2 0 1 2 FRANCE MONDE Le chiffre La phrase 51 % des Français partent en vacances d’hiver, 65 % optant pour la montagne et 59 % des plus aisés choisissent les Alpes Téléchargement Megaupload bis ? Kim DotCom espère rebondir LE FONDATEUR de Megau pload.com, réclamé par les EtatsUnis pour violation de droits d’auteur, a décidé de mettre en veilleuse son activi té sur Twitter, craignant que les annonces fracassantes dont il est un habitué nuisent à son dossier. Kim Schmitz, ressortissant allemand de 38 ans connu sous le nom de Kim DotCom, communique quasi exclusive ment via le site de microblogs. La semaine dernière, il a in diqué vouloir rouvrir son site Megaupload le 20 janvier 2013, un an jour pour jour après son arrestation en Nou velleZélande. M. Schmitz, qui clame son innocence, veut re lancer un site qui s’appellerait cette fois Mega et serait logé sur le site www.me.ga. « Ga » est le nom de domaine corres pondant au Gabon. Un site d’aguichage lié à www.me.ga a souligné que les sites. com et autres. net étaient davantage exposés à des poursuites judi ciaires aux EtatsUnis. Le cryptage sera dernier cri, at on ajouté de même source, et seuls les usagers, et non les administrateurs du site de partage de fichiers, sauront ce qu’ils téléchargent. Ce qui de vrait rendre plus compliquées de nouvelles poursuites judi ciaires contre Kim DotCom pour avoir sciemment favorisé le piratage en ligne, principal chef d’inculpation pesant sur le promoteur de Megau ploads. Kim Schmitz veut aussi re lancer un projet de plusieurs centaines de millions de dol lars sur l’installation d’un câ ble en fibre optique entre la NouvelleZélande et la côte ouest des EtatsUnis. L’expatron de Megaupload qui permettait de copier des films ou des programmes télé visés, est en liberté sous cau tion en NouvelleZélande sous la menace d’une extradi tion aux EtatsUnis, qui veu lent le juger pour violation de droits d’auteur. L’audience pour l’extradition est prévue pour mars 2013. Ga. suspendu Le Gabon a suspendu mardi le site «www.me.ga» pour évi ter son utilisation le fondateur de Megaupload.com, site de partage de fichiers fermé dé but 2012, a annoncé le minis tre gabonais de la Communi cation et de l’Economie numérique. K Kim Schmitz. Photo AFP Aujourd’hui La montée en gamme de nos entreprises « signifie favoriser l’innovation et la… spéculation » Procès en appel d’EDF et de l’ancien cycliste Floyd Landis Ils sont jugés pour espionnage informatique aux dépens respectivement de Greenpeace et du laboratoire antidopage français. Lapsus de JeanMarc Ayrault. Il voulait dire la « spécialisation ». Ayrault réinvente la TVA UFC et CLCV critiques Lechocestaurendezvous, avec20milliardsdecrédits d’impôtsauxentreprises pour«fairemonterengamme notreéconomie». E Les associations de consommateurs ont dénoncé les mesures sur la TVA, fustigeant une hausse « aveugle », estimant que son application « porte rait gravement atteinte au pouvoir d’achat des consommateurs ». Les taux passeront de 5,5 %, 7 %, et 19,6 %, à 5 %, 10 % et 20 % au 1er janvier 2014. C’ est rien moins qu’un « nouveau modèle fran çais » que le Premier mi nistre a promis hier, avec ses mesures sur la com pétitivité. D’un côté 20 milliards pour « redonner des marges à nos entrepri ses », en diminuant de 6 % le coût du travail. De l’autre, pour financer l’ef fort, des hausses de TVA et des réduc tions de dépenses. Et au bout, « des centaines de milliers d’emplois », selon le ministre de l’Economie. •Un choc de 20 milliards : La principale proposition de Louis Gallois est reprise sous une autre for me : les allégements de charges font place à un crédit d’impôt pour la com pétitivité et l’emploi (CICE). Déployé sur trois ans, il s’affichera dès 2013 dans les comptes des entreprises (voir cicontre). Il s’attachera aux salaires jusqu’à 2,5 fois le Smic (soit 85 % des salariés français), et s’ajoutera aux al légements de charges existants sur les salaires de 1 à 1,6 Smic. Les salariés auront droit de regard sur l’usage de ces sommes, avec un comité tripartite (Etat, patronat, syndicats) au niveau national. •Le retour de la « TVA sociale » : Lapsus révélateur d’un conseiller de Matignon… Car le gouvernement, après avoir annulé la hausse de la TVA dite « sociale » votée par la droite, l’augmentera à son tour en 2014 de 19,6 à 20 %. Pour s’en distinguer, il Le chiffre 10 % K Les ministres rassemblés pour une série de mesure visant à créer des emplois. ajoute une hausse du taux de 7 % (res tauration, travaux dans les logements) à 10 %, et une baisse du taux de 5,5 % (alimentation, abonnements au gaz et à l’électricité, livres) à 5 %. Gain total : 6 à 7 milliards d’euros. La TVA a été préférée à la CSG un temps évoquée, explique Matignon, car elle pèse moins sur le pouvoir d’achat. Autre retour, celui en 2016 de la « taxe carbone », pour plus de 3 milliards de recettes. •Tour de vis sur les dépenses : Il assure la moitié du financement du plan, avec 10 milliards d’euros sur deux ans, sur toutes les administra tions publiques (Etat, mais aussi col lectivités locales et Sécurité sociale). Pas question de poursuivre les coupes de la RGPP de Nicolas Sarkozy, mais il Le nouveau taux de la TVA sur la restauration, auparavant à 7 %. « On a pris la gifle en pleine gueule », commente le président de l’interprofession (Umih). Une 2e gifle est possible, Bercy n’excluant pas de mettre la restauration au taux normal, qui passe de 19,6 à 20 %. AFP faut « rationaliser le service public », reconnaît Matignon, qui promet « des réformes structurelles ». • Un modèle allemand : JeanMarc Ayrault vante un « modè le scandinave ». Mais les baisses d’im pôts et réductions des dépenses publi ques sur fond de pacte social, avec l’objectif de « faire monter en gamme notre économie », rappellent surtout le modèle allemand du trio Kohl SchröderMerkel construit dans la continuité depuis les années 1990. C’est une politique de l’offre, tournée vers les entreprises, qu’on attend plu tôt d’un pouvoir de droite. « Elle est résolument de gauche », car son objec tif est l’emploi, insiste donc JeanMarc Ayrault. FrancisBROCHET Crédit d’impôt mode d’emploi E Simple, explique Matignon : le crédit représentera 6 % des salaires allant de 1 à 2,5 Smic payés par l’entreprise. Dès janvier 2013, elles pourront inscrire ce crédit dans leurs comptes, comme une créance certaine sur le Trésor public. Le crédit sera effectif au paiement de l’impôt sur les sociétés, donc décaissé l’année suivante par l’Etat. Une entre prise ayant un problème de trésorerie pourra demander à la banque publique d’investissement (BPI) de lui avancer la somme en cash. Une entreprise ne payant pas d’impôt touchera un chèque équivalent au crédit d’impôt. à retenir aussi La droite et Mélenchon à l’offensive Guaino v/s DSK « Quelle déception » pour JeanFrançois Copé. « Le tabou des 35 heures restera un tabou » pour François Fillon. Les deux compétiteurs au poste de président de l’UMP se rejoignent pour condamner le « pacte de compétitivité » de JeanMarc Ayrault. Ils le font pratiquement dans les mêmes termes : « Il n’y aura pas de choc de compétitivité », assène François Fillon. Ce plan n’est « absolument pas crédible, absolument pas convaincant et pas du tout de nature à donner ce choc de compétitivité », analyse Jean François Copé. A l’UMP on déplore le côté technocratique du crédit d’impôt aux entreprises, et on ironise sur le retour par la petite porte de la TVA En examen L’ancien conseiller spécial de l’Elysée Henri Guaino a été mis en examen pour complicité de diffamation au sujet de Domi nique StraussKahn. Il avait estimé que l’affaire dite du Carlton de Lille, dans laquelle DSK a été par la suite mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée, n’était pas « un problème de vie privée », mais « à la charnière entre vie privée et délinquance ». Il avait ensuite fait un parallèle avec l’affaire dite du Carlton, y voyant « exactement la même chose ». Tags « Non à l’Ayraultport » Les locaux de la fédération du parti socialiste de la Gironde à Bordeaux et de la Charente Maritime à La Rochelle ont été tagués dans la nuit de lundi à mardi, avec des inscriptions faisant référence au projet d’aéroport de NotreDameles Landes près de Nantes. Le sigle ZAD (Zone à défendre), du nom d’un groupe qui milite contre le projet cher au Premier ministre JeanMarc Ayrault, a été retrouvé sur la permanence. D’autres permanences PS, notamment à Paris, Besançon et Tulle, ont été dégradées au cours des derniers jours. Assemblée Incident Les députés UMP ont failli faire supprimer mardi un article du budget de l’Agriculture mais une suspension de séance, décidée malgré leurs vives protestations, a permis aux députés PS de courir dans les couloirs pour venir grossir les rangs dans l’hémicycle. Ironie du sort : le président des députés UMP, Christian Jacob, a voté par erreur contre l’amendement de son groupe, entraînant dans ce geste malencontreux JeanFrançois Copé, qui lui avait donné procuration. Cet article du projet de loi de Finances restreint les exonérations de cotisations sociales sur les travailleurs saisonniers aux salaires jusqu’à 1,5 fois le Smic. Chine Le prince rouge succède à Hu Jintao Les héritiers de Mao Tsétoung désignent cette semaine l’homme qui dirigera jusqu’en K Xi Jinping. antidélocalisation votée par la précédente majorité et abrogée par la gauche. Ancienne ministre du Budget, Valérie Pécresse remarque en outre que la hausse du taux intermédiaire de 7 à 10 % concerne des services (transports) nécessaires aux ménages et qu’il aurait mieux valu appuyer plus fort sur le taux à 19,6 %, qui touche également les importations. Du côté du Front de gauche, le son de cloche est tout aussi sévère. JeanLuc Mélenchon trouve les annonces du Premier ministre « lamentables parce que c’est la poursuite de la même politique qui ne fonctionne pas ». Mais contrairement à la droite qui a tiré à boulets rouges sur le pacte de compétitivité, les députés du Front de gauche sont restés muets sur le sujet, hier à l’Assemblée, lors des questions au gouvernement… Les socialistes, eux, ont trouvé dans le rapport Gallois un « réquisitoire » contre la politique que la droite a menée ces dix dernières années, alors que l’UMP voit dans le même rapport une approbation des mesures prises par le gouvernement Fillon pour abaisser le coût du travail : suppression de la taxe professionnelle, TVA antidélocalisation, crédit impôtrecherche… Patrick FLUCKIGER Ph. AFP 2017 une Chine devenue une formidable puissance économique, tenue d’une main de fer par un PC peu disposé à céder de son immense pouvoir à une société avide de changements. Xi Jinping, un homme d’appareil inconnu du grand public et surnommé l’énigmatique « prince rouge », va sortir de l’ombre et prendre la relève de Hu Jintao, à la tête d’un parti unique de 82 millions de membres qui réunit jeudi son 18e congrès à Pékin. Syrie Pour une sortie de Bachar Le Premier ministre britannique David Cameron s’est dit mardi favorable à une sortie sécurisée du président Bachar alAssad de Syrie si cela pouvait mettre fin à l’effusion de sang, les violences ayant redoublé d’intensité avec une multiplication des attentats et des raids. « Je ne lui offre pas un plan de sortie en Grande Bretagne, mais s’il veut partir, il pourrait partir, cela pourrait être arrangé », a déclaré M. Cameron. « Je suis (favorable à) tout pour voir cet homme quitter le pays et avoir une transition sûre en Syrie », atil ajouté. Poutine Changement de ministre Le président russe Vladimir Poutine a limogé le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov en raison d’un scandale de fraudes de plusieurs millions d’€ impliquant une société contrôlée par son ministère. Le nouveau ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est un fidèle du président Vladimir Poutine, à la tête pendant des années du très important ministère des Situations d’urgence, et tout juste nommé gouverneur de la région de Moscou. PSA Le rapport Secafi, commandé par les syndicats, propose de diminuer le nombre de suppressions d’emplois prévues chez le constructeur (8.000) Des départs revus à la baisse ? CHEZ PSA, LES RÉU NIONS se succèdent sans pour autant, hormis pour leur longueur, se ressem bler. La dernière en date, hier à Poissy, a quelque peu apporté de l’eau au moulin des syndicats, sonnés par l’annonce, début juillet, de 8.000 suppressions de pos tes dans le groupe. Sonnés aussi, même s’ils ne l’avouent pas tous franche ment, par le rapport Sarto rius, qui a acté à la fois les difficultés du constructeur et sa stratégie pour y faire face. Mandaté par le CCE (comi té central d’entreprise), qui désirait une autre expertise avant de donner son avis en décembre prochain, le cabi net Secafi livre une vision quelque peu différente. Ou du moins des pistes : pour l’heure, les réunions de tra vail, comme celle d’hier qui concernait le 2e volet de l’ex pertise, ne préfigurent que le compte rendu final livré, lui, fin novembre. L’avis du CCE n’étant pas ailleurs que consultatif, la prudence est de mise. L’impactprix très faible Le triomphalisme risque d’autant moins d’être à l’or dre du jour que l’analyse de Secafi sur le dispositif in dustriel du groupe rejoint sur un point les expertises précédentes. « Elle dit aussi que nous sommes en surca pacités de production par rapport au marché sur le segment B (les petits modè les, C, 207, 208) et le segment D (les gros, C5, 508) », résu me Claude Devillers, secré taire adjoint de FOSo chaux. Bruno Lemerle, pour la CGT, nuance très forte ment : « La notion de surca pacités est liée aux objectifs de la direction en matière de taux d’utilisation des usines (taux Harbour). Les pers pectives de production à l’horizon 2016/2018 mon trent que ce taux serait de 102 % en conservant toutes les usines. La fermeture d’Aulnay vise à porter ce taux à 111 %. Il s’agit donc de priver les uns d’emplois tan dis que les autres auraient à subir le surtravail ! ». Pour la CGT, le rapport Secafi montrerait, en outre, que les suppressions d’em plois n’ont d’impact qu’à la marge sur le prix des voitu res : « Le plan de 8.000 sup pressions d’emplois (soit 10 % de l’effectif PSA en France) a un impactprix de 0,85 %. Un gain mineur pour un coût social très lourd ». Fort de cette analyse, fort d’un certain flou sur les vo lumes de production prévus, Secafi propose, du coup, de redimensionner le nombre de suppressions d’emplois. Aucun chiffre global n’a été annoncé mais Ricardo Ma deira, délégué syndical cen tral CFDT, y voit « une possi bilité de diminuer de manière conséquente le nombre de départs prévus ». L’exemple de Rennes L’exemple mis en avant hier, a été celui de la restruc turation de l’usine de Ren nes. Sur les quelque 5.600 K La DS5, sur laquelle circulaient maintes rumeurs, restera bien fabriquée à Sochaux jusqu’à la fin de sa vie. La direction l’a très clairement rappelée hier. Photo d’archives JeanLuc GILLME salariés est prévue la sup pression de 1.400 postes. « Or avec des postes RD (1) qui pourraient rester sur Rennes au lieu de partir à Sochaux et Poissy, et le re bond d’activité attendue pour 2016 avec les renouvel lements de C5 puis de 508 qui devraient générer 360 emplois minimum, on pour rait diminuer franchement ce chiffre », poursuit Ricar do Madeira. De même, à Aulnay, où le reclassement, interne et externe, de 3.000 salariés pourrait faire l’éco nomie d’un plan social. Sur le volet de l’emploi, on en saura plus jeudi pro chain : Secafi livrera le troi sième volet, social, de son expertise. Lundi, il abordera les thèmes de la RD (écartée hier en raison d’un manque de temps), des filières et de la stratégie. En attendant débute aujourd’hui, cette fois uniquement entre di rection et syndicats, la pre mière réunion de négocia tion concernant le plan de restructuration et les mesu res d’accompagnement. Sans se prétendre devin, on peut déjà annoncer qu’elle sera tendue. Sophie DOUGNAC W (1) Recherche et développement Compétitivité : Renault espère un accord avec les syndicats RENAULT entend aboutir à un accord dit de compétitivité avec les partenaires sociaux en janvier, ont rapporté mardi des représentants syndicaux à l’issue de la 1ère réunion de né gociation. La direction a con ditionné l’attribution des vé hicules et la garantie des volumes de production à la te neur de l’accord et sa signatu re. « On nous dit : ‘’Si on arrive à trouver un accord de compéti tivité, vous aurez de nouvelles productions en France, s’il n’y a pas d’accord, il n’y aura pas de nouvelles productions’’. Sauf qu’en Espagne on leur dit la même chose », a rapporté le délégué central adjoint CGT, selon qui les gains de produc tivité pourraient se jouer no tamment sur les salaires, une révision du temps de travail, des congés ou des RTT. De son côté, la CFECGC a exprimé sa « volonté d’avoir une ga rantie d’un volume mini mum », « parce qu’avoir un véhicule, c’est bien, mais s’il n’y a pas de volume, ça ne si gnifie pas grandchose », a commenté le secrétaire du CE. PSA Peugeot Citroën a déjà ouvert la voie aux accords dits de compétitivité. Fin juillet, trois syndicats de son usine de Sevelnord ont en effet donné leur feu vert à un accord qui a permis l’obtention de la pro duction d’un nouveau véhicu le. L’accord comprend une augmentation de l’intéresse ment et une prime supplé mentaire en contrepartie du gel des salaires. Il porte égale ment sur une gestion plus flexible des RTT et du temps de travail des salariés.