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Sixième Colloque sur les âges de la vie
Organisé et animé par Catherine Bergeret-Amselek
Vivre ensemble, jeunes et vieux,
Aujourd’hui et demain
La cause des aînés 3
Samedi 7 et dimanche 8 février 2015 à l’Espace Reuilly
21 rue Henard à Paris-12
OBJECTIF
Suite à « la Cause des aînés 2 », colloque qui s’est tenu à Paris à l’Espace Reuilly en 2012, parrainé
par Marisol Touraine, ministre des Affaires Sociales et de la Santé et Michèle Delaunay, ministre
déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, ainsi que par la Mairie de Paris, un
troisième volet s’imposait pour compléter et pousser encore plus loin nos précédents travaux.
Ce sixième colloque sur les âges de la vie intitulé Vivre ensemble, jeunes et vieux, aujourd’hui et demain
rassemble des spécialistes de la périnatalité, de l’enfance, de l’adolescence et de l’adulte à tous les
âges de la vie. Tous de discipline différente ont été invités à réfléchir à la dimension éthique,
politique et psychologique d’un vivre ensemble, jeunes et vieux dans une société en pleine
révolution de l’âge et cloisonnement nouveau des générations.
En effet depuis l’aube de l’humanité, c’est la première fois qu’on vit si longtemps. Les chiffres
sont là pour le confirmer : Les plus de 60 ans sont 15 millions aujourd’hui et seront 24 millions
en 2060, autrement dit en 2030 30% de la population aura plus de 60 ans. Quant aux plus de 85
ans, ils seront quatre fois plus nombreux d’ici à 2050. C’est la première fois qu’on peut voir
d’ores et déjà cinq générations se côtoyer, mais alors qu’autrefois les générations étaient
mélangées, on assiste depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, avec la montée de
l’individualisme et du narcissisme et le développement du consumérisme et des
technologies modernes, à un cloisonnement des générations.
Cloisonner les cliniciens par spécialité de tranches d’âge empêche d’avoir une vue globale et
dynamique d’un Sujet dont l’identité est en perpétuelle transformation, d’un Sujet qui n’évolue
pas de manière linéaire mais de métamorphoses en renaissances successives de l’aube au
crépuscule de sa vie, sur fond de sentiment continu d’exister.
Ce sujet contemporain, on l’évalue dès son plus jeune âge à l’école pour tester ses capacités
cognitives et tenter de l’enfermer dans un profil convenu, on évalue ses performances dans le
cadre de son travail pour savoir s’il est rentable. A partir de l’âge de sa retraite et tout au long de
sa vieillesse, on continue de l’évaluer pour savoir s’il est bon de le « maintenir » à domicile. Le
voici formaté, hyper-médicalisé, pris dans les contraintes d’une normativité imposée. Le voici pris
dans une injonction à « bien vieillir », obligé de coller aux étiquettes du comportementalement correct,
dans les griffes d’une société mercantile dont les valeurs sont vitesse, productivité, rentabilité, qui
se polarise sur l’avoir laissant l’être sur le bas-côté.
N’est-il pas possible de se soucier à tous les âges de la vie d’un “prendre soin” qui n’évacue pas la
dimension existentielle du développement psycho-affectif ? N’est-il pas possible à partir du
départ à la retraite et quand on passe le seuil des 80, voire plus, de se relier aux autres sans pour
autant perdre contact avec soi-même, avec sa vie propre ? Ne serait-il pas urgent de redéfinir une
prévention qui ne passerait pas par une évaluation normative, mais par une sorte d’éducation à la
Bien-traitance, à l’Humanitude, à l’application d’une éthique partagée en concertation avec tous
les acteurs concernés sur le terrain et les pouvoirs publics.
Forts de ce constat, ce colloque propose donc de mettre cette modernité au service du
développement du Sujet contemporain, autrement dit qui vit avec son temps, jeune ou vieux, sans
perdre pour autant son âme.
Les nouvelles technologies ont bouleversé le rapport à l’espace et au temps mais aussi au corps et
aux autres. Diabolisées par certains qui les accusent notamment d’avoir contribué au choc des
générations et d’avoir engendré des addictions à l’écran, ces nouvelles technologies qui ont fait
exploser nos repères nous ouvrent cependant des perspectives innovantes que nous ne pouvons
ignorer.
Nous réfléchirons ici à leur bonne utilisation pour les plus de 65 ans. La communication digitale,
l’utilisation de Skype, des réseaux sociaux est évidente pour les « digital native ». Pour les babyboomers de 60 ans, elle n’est pas inaccessible, mais pour les 70-80 ans et plus, qu’en est-il ?
Comment leur présenter l’objet pour qu’il ne soit pas vécu comme une inquiétante étrangeté ?
Comment utiliser tablettes, ordinateurs, portables tout en gardant une mobilité psychique propice
à préserver la possibilité de relier réalité intérieure et réalité extérieure, autrement dit en
préservant un espace psychique potentiel, lieu de la créativité et du jeu ?
Sans pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, car nous avons bien conscience des effets
délétères de l’isolement, nous pensons que la vie sociale absolument indispensable à l’équilibre à
tout âge ne doit pas pour autant se faire complice d’une identité en faux self qui amène à vivre
hors de soi. Il nous semble essentiel de cultiver en même temps une vie intérieure tout au long de
sa vie, c’est même là que se situe la prévention. Au soir de l’existence, trop d’activisme ne vient-il
pas alimenter un déni du vieillissement et par là-même faire avorter le travail du vieillir et plus
tard celui du trépas si bien décrit par Michel de m’Uzan ?
L’intergénérationnel a le vent en poupe, de nombreuses associations travaillent à construire des
dispositifs visant à rapprocher toutes les générations. Faire travailler les établissements scolaires
avec des jeunes, des associations séniors, des clubs de retraités, des EHPAD mais aussi avec
toutes les structures de soins : hôpitaux, unités de soins palliatifs, tel est le défi relevé pour tenter
d’insuffler une solidarité entre les générations Quatre actions seront ici présentées. A partir de
ces témoignages, nous travaillerons les questions de fond qui engagent l’humain si on veut
dépasser le simple niveau symptomatique et comportemental en jeu dans « l’intergénéraction ».
Ces rencontres intergénérationnelles sont sans aucun doute de véritables chevilles ouvrières pour
construire un environnement social adéquat pour un vivre ensemble suffisamment harmonieux, à
condition toutefois de bien préparer le terrain autant psychologique de chacun des acteurs qui y
sont impliqués que le territoire qui va les accueillir.
A travers des approches psychanalytiques, psychologiques, sociologiques, philosophiques,
médicales, mais aussi politiques et entrepreneuriales, nous tenterons d’approcher ce qui pourrait
ressembler à un nouvel humanisme.
C’est à ce pari du Sujet auquel ce colloque vous invite, afin de porter un autre regard sur
l’avancée en âge, pour faire tomber aussi bien le racisme anti-jeune que le racisme anti-âge, pour
lutter contre l’isolement à tous les âges, prendre soin des plus vulnérables : les bébés, les enfants,
les personnes âgées, y compris celles qui sont touchées par des maladies neurodégénératives ou
par un handicap. C’est ce pari du Sujet en devenir tout au long de sa vie à qui on doit pouvoir
fournir des tuteurs de résilience garants d’une souplesse identitaire qui lui permette de dépasser
les deuils, les pertes et les renoncements engendrés par le temps qui passe, d’un Sujet en allantdevenant, going on being, jusqu’à son dernier souffle pour vieillir ensemble aujourd’hui et demain.
Ce colloque s’adresse à tous les professionnels de la périnatalité, de l’enfance, de l’adolescence, et de
l’âge adulte : Psychologues ,psychanalystes, soignants, pédopsychiatres, gériatres, travailleurs
sociaux, médecins, étudiants, mais aussi cadres de santé, directeurs d’établissement et formations
continues…
Puisse-t-il nous inciter à nous engager, non seulement dans une Cause des
aînés, mais aussi dans la participation active à une société de tous les âges !
PROGRAMME
SAMEDI 7 FEVRIER 2015
Thème de la matinée : La Clinique du sujet
8h 30 Accueil des participants
9h Allocution officielle
9h 15 Introduction par Catherine Bergeret-Amselek, psychanalyste, membre de la
Société de Psychanalyse Freudienne
9h 30 Laura Dethiville, psychanalyste, membre de la Société de
Psychanalyse Freudienne.
Le lieu où nous vivons.
10 h Questions de la salle
10h 15 Catherine Dolto, médecin, haptopsychothérapeute
Enracinement précoce du sujet dans la vie affective et continuité jusqu’à
l’entrée dans la mort.
10 h 45 Questions de la salle
11h Pause
11h 15 Bernard Golse, pédopsychiatre et psychanalyste, chef de service de
pédopsychiatrie de l’Hôpital Necker-Enfants malades à Paris
Le masculin et le féminin au jeu des nouvelles donnes socio-culturelles
11h 45 Questions de la salle
12h 00 Alain Amselek, psychanalyste et philosophe, ancien présidentfondateur de la Société Française d’analyse bio-énergétique, ancien membre
du CFRP (lacaniens) et de la Société Française de Psychologie Analytique
(jungiens)
Clinique du sujet, clinique de l’altérité, clinique de l’amitié ?
12 h 30 Questions de la salle
12h 45 Déjeuner libre
SAMEDI 7 FEVRIER 2015
Thème de l’après-midi : De la Cause des bébés à la Cause des aînés
14h 00 Table Ronde : Enjeux éthiques, cliniques et politiques du “Bien
naître”. Animée par Danielle Rapoport, psychologue clinicienne, viceprésidente de l’association “Bien-traitance, formation et recherche”
Myriam Szejer, pédo-psychiatre-psychanalyste, présidente-fondatrice de
l’association “La Cause des bébés”
La Cause des bébés.
Evelyne Petroff, gynécologue-obstétricienne à la maternité des Bluets
Alerte d’une gynécologue-obstétricienne
Hélène Malmanche, sage-femme à la maternité des Bluets
Veiller et agir - La naissance et les sages-femmes en 2015
Sylvain Missonnier, psychanalyste (SPP), professeur de psychologie clinique
de la périnatalité à l’Université Paris Descartes
De l’aube au crépuscule : la diagonale du virtuel
15 h Débat avec les intervenants et la salle
15h 30 Pause
16h Table Ronde : La Cause des aînés. Enjeux éthiques, cliniques et
politiques du “Bien vieillir”. Animée par Pascal Champvert, président de
l’ADPA (association des directeurs d’établissements et d’aides à domicile au
service des personnes âgées)
Didier Martz, philosophe et formateur, participe au Think Tank « Droits de
cité » à Reims.
La tyrannie du “Bien vieillir”
Nadia Frontigny, Vice-présidente Orange-Care management, en charge du
développement de la Silver économie auprès du directeur Orange-santé
Vieillissement de la France: transition démographique-transformation
numérique
Patrick Kanner (en cours de validation)
Titre et résumé à venir
Jean-Pierre Aquino, gériatre et médecin de santé publique, président de
l’Association Internationale Francophone de Gériatrie et Gérontologie
(AIFGG) depuis 2010
“Bien vieillir”, mode d’emploi ?...
17 h Débat avec les intervenants et la salle
17 h 30 Malika Bellaribi-Le Moal, cantatrice, mezzo-soprano
Trente minutes de morceaux d’opéra, accompagnée en live au piano
DIMANCHE 7 FEVRIER 2015
Thème de la journée : L’intergénérationnel en question (s)
9 h Hélène Oppenheim-Gluckman , psychiatre et psychanalyste, Paris et
Institut Marcel Rivière, membre associé de la Société de Psychanalyse
Freudienne
Au carrefour de cinq générations, la question de la transmission
9 h 30 Questions de la salle
9h 45 Olivier de Ladoucette, psycho-gériatre, attaché à l’hôpital de la PitiéSalpétrière, Président de la Fondation pour la recherche sur la maladie
d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer, une maladie intergénérationnelle
10 h 15 Questions de la salle
10h 30. Pause
10h 45 Marie de Hennezel, psychologue clinicienne et haptopsychothérapeute, anime des séminaires et des ateliers le Bien vieillir et des
groupes de paroles sur le Sens de l’âge
Le désir à l’épreuve de la vieillesse.
11 h 15 Questions de la salle
11h 30 Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, directeur de recherche à
l’INSERM, créateur d’un DU à Paris7 sur les conséquences psychiques et
sociales du numérique
S’approprier le numérique pour faire de sa vie une histoire
12 h Questions de la salle
12h 15 Déjeuner (libre)
14 h François de Singly, sociologue spécialisé dans la famille, l’éducation, le
couple, professeur de sociologie à l’Université Paris-Descartes
La crise du lien intergénérationnel
14 h 30 Questions de la salle
14 h 45 Table ronde : L’intergénérationnel interrogé, animée par Annie de
Vivie, journaliste, présidente-fondatrice d’Agevillage
Mohamed Malki, ancien conseiller ministériel et directeur scientifique de
l’Institut Silverlife, consultant expert du Bien vieillir
Les enjeux de l’intergénération
Pierre-Henri Daure, directeur de la maison pour l’Autonomie et l’intégration
des personnes atteintes d’Alzheimer au sein de l’agglomération dijonnaise.
La mixité des âges à travers l’histoire d’un espace intergénérationnel
innovant
Guy Mariaud, président de seniors-entrepreneurs, membre de plusieurs
associations actives pour l’économie du vieillissement et son éthique
Les seniors entrepreneurs
15 h 45 Questions de la salle
16 h Table Ronde : L’intergénérationnel sur le terrain, animée par Claire
Chartier, rédactrice en chef de l’Express.
Carole Gadet, chargée des projets intergénérationnels au ministère de
l’Education Nationale et fondatrice de l’association “Ensemble demain”
Intergénéraction et éducation
Association Old Up (Vieillir debout), présidée par Marie-Françoise Fuchs
Propose une action de mise en relation de personnes âgées avec des
étudiants autour des tablettes en EHPAD. Témoignages des acteurs
concernés et film.
Ecole Saint-Bernard à Paris-11 dirigée par madame Marie Boretti
Propose une action de mise en relation de personnes âgées avec jeunes
élèves CM1-CM2 autour des tablettes : témoignages des acteurs concernés
et film
Bernard Golse. Comment parler aux ados des bébés qu'ils furent et des
bébés qu'ils auront ?
Malika Bellaribi-Le Moal. Les voix du chœur à tous les âges de la vie
17 h 15 La parole à la salle
18 h Conclusion et clôture, par Catherine Bergeret-Amselek