Download infos sur les allergies aux matières pla[...]

Transcript
Information sur les allergies aux matières plastiques
Allergie et intolérance aux prothèses
Les intolérances aux prothèses provoquées par des allergies sont très rares. Lorsqu’elles se
produisent, la résine elle-même n’est pas l’allergène déclencheur. Les responsables sont plutôt les
matières premières du matériau ou les dérivés de plomb non polymérisés. Ainsi, les données du test
épicutané permettent de détecter principalement les réactions à l’initiateur qu’est le peroxyde de
benzoyle et à l’inhibiteur hydroquinone. En revanche, les monomères MMA et TEGDMA sont les
allergènes principaux qui intéressent le prothésiste dentaire dans son travail.
Dans ce contexte, il convient de mentionner que les gants en latex et en vinyle ne forment pas une
barrière suffisante contre les monomères. Cette information est malheureusement assez peu connue
à ce jour si l’on considère la manière encore relativement négligente dont on traite les pâtes et
poudres de matières plastiques. La faible teneur résiduelle en monomère dans les prothèses finies
représente au contraire un risque marginal pour le patient. Bien que l’on ne puisse totalement exclure
une véritable allergie de contact à la résine de la prothèse, force est de constater que les prothèses
finies fabriquées conformément au mode d’emploi sont inertes d’un point de vue chimique et
allergologique.
Le fait que même un résultat positif (épiderme) n’exclut pas une tolérance clinique sur la muqueuse
buccale rend le diagnostic sur la seule base d’un test épicutané d’autant plus compliqué.
Ainsi, pour diagnostiquer une «allergie», il faut toujours, outre un test positif, une symptomatique
clinique.
De manière générale, il convient toujours de faire preuve de réserve lorsqu’un tel diagnostic est
suspecté, car les causes les plus fréquentes d’intolérance d’une prothèse sont essentiellement de
nature mécanique, microbienne, endogène, voire même psychique. Dans la majorité des cas, les
patients qui consultent présentent des zones de la muqueuse enflammées. Ces modifications
inflammatoires sont alors en principe classées comme des allergies au monomère. Cependant, si l’on
colore la base de la prothèse avec un initiateur, on constate souvent que les colonies bactériennes
devenues visibles sur la base de la prothèse sont identiques à celles des manifestations allergiques
présentes en bouche. Par conséquent, ces inflammations peuvent être fortement améliorées par un
nettoyage soigneux.
Les surfaces rugueuses des matériaux utilisés représentent une cause supplémentaire
d’inflammation. En particulier pour les matériaux polymérisables à froid, le polymère n’a que
brièvement le temps de gonfler lors du mélange, ce qui provoque des microrugosités qui peuvent à
leur tour occasionner une stomatite.
En cas d’allergie confirmée par le diagnostic, il faudra alors recourir à des résines qui ne contiennent
pas les allergènes mis en cause.
Teneur résiduelle en monomère
La littérature ne mentionne pas d’augmentation des réactions allergiques ou toxiques depuis que l’on
utilise les matériaux autopolymérisables. Dans ce contexte, il convient de rappeler que la teneur
résiduelle en monomère diminue très fortement en cas de stockage des prothèses dans l’eau. Celuici permet de réduire le risque d’effet chimico-toxique des résines de la prothèse par libération des
monomères résiduels.
Information importante sur les monomères résiduels
Le terme monomère désigne juste une molécule capable d’être polymérisée.
Le MMA (méthacrylate de méthyle) n’est pas le seul monomère (on peut citer par exemple le
TEGMA, l’UDMA, etc.)
Ainsi, tous les systèmes polymérisables contiennent des monomères
résiduels!
Les résines de la prothèse amovible
Dans le domaine de la prothèse partielle ou complète, on n’a observé aucun nouveau développement
majeur en ce qui concerne les résines pour les bases des prothèses. Il convient de noter cependant
le développement de matériaux plus résistants aux chocs.
Polyamide et polyuréthane
Il s’agit ici de matériaux pratiquement incassables. Cependant, leur forte élasticité ou trop faible
rigidité peut provoquer, même sous charge fonctionnelle normale, des lésions graves au site de la
prothèse et au niveau de la denture résiduelle. En outre, ces matériaux présentent une forte tendance
au gonflement et à la décoloration. Pour ces raisons, ils ne sont plus utilisés aujourd’hui pour les
bases des prothèses.
Polycarbonates
Les matériaux renforcés aux fibres de verre figurent dans ce groupe de matériaux. De par leur
résistante à l’impact accrue, ils présentent des avantages par rapport aux méthacrylates de méthyle.
Dans la pratique, ces matériaux montrent cependant une constance de forme insuffisante et une forte
sensibilité à la vapeur d’eau dans l’intervalle de fusion, ce qui se traduit par un manque
d’homogénéité de la teinte et de la structure. De plus, par rapport aux MMA, ces matériaux se
caractérisent par une plus forte sensibilité aux substances alcalines, comme celles contenues, par
exemple, dans les solutions de nettoyage des prothèses. Il en résulte une fissuration de corrosion
sous tension plus rapide des prothèses en polycarbonate, autrement dit, à terme, une tendance
accrue au bris de la prothèse. En outre, les matériaux polycarbonates posent aussi des problèmes
techniques importants au laboratoire car ils nécessitent, pour leur traitement, des appareils spéciaux
de coulée par injection. En présence d’une allergie avérée au méthacrylate de polyméthyle, le
polycarbonate est aujourd’hui encore utilisé comme matériau de base des prothèses.
Matériaux à base de PVC
On utilise principalement dans ce groupe, comme matériaux de prothèse, les polymérisats dits
mixtes, sous la forme de combinaisons de chlorure de vinyle, d’acétate de vinyle et d’ester méthylique
de l’acide méthacrylique. On trouve parmi ce groupe de matériaux le Luxene et le Virlene, qui
présentent une bonne constance de forme, une faible absorption d’eau et une forte résistance à la
rupture. Leur traitement nécessite un appareillage spécifique onéreux pour le procédé de fusionpressée, de sorte que ces matériaux sont peu utilisés.
Matériaux à base de résine de polyuréthane et de plexiglas
Il s’agit, ici encore, d’un polymérisat mixte de polyuréthane et de PMMA.
Ce matériau pour prothèse monocomposant se présente sous forme de pâte. Il ne contient pas de
monomère de méthacrylate de méthyle ni de péroxyde de benzoyle, mais en revanche une plus forte
teneur en monomère acrylate. L’utilisation d’un agent réticulant de haut poids moléculaire permet
d’obtenir une rétraction plus faible que pour les matériaux PMMA habituels, et confère au produit une
élasticité et une résistance à la rupture équilibrée. Pour la liaison, les dents en résine doivent être
pourvues de rétentions mécaniques dans leur intrados en raison de leur forte mouillabilité. Le Puran
HC fait partie de ce groupe de matériaux.
Méthacrylate de polyméthyle
En dépit des diverses tentatives pour utiliser d’autres matériaux plastiques pour la base des
prothèses, les PMMA sont aujourd’hui majoritairement employés. Ces matériaux se caractérisent par
leur forte transparence, leur faible densité, leur bonne résistance ainsi que leur facilité de traitement
et de finition. Parmi les matériaux PMMA, on fait la distinction entre les produits polymérisables à
chaud et autopolymérisants. Les deux contiennent les mêmes substances chimiques de base et ne
se distinguent que par le déroulement de la réaction ou le système catalyseur.
Le PMMA est à ce jour le matériau le plus éprouvé pour les
bases de prothèses
Composition des matériaux pour prothèses
Composants du polymère
Monomère
Homopolymère de PMMA
Méthacrylate de méthyle
Co-polymère
Diméthacrylate (agent réticulant)
Pigments
Additifs (stabilisateurs anti-UV, inhibiteurs et
éventuellement accélérateurs)
Péroxyde
Additifs (catalyseurs, agents antistatiques,
etc.)
Composition du monomère
Composition du polymère
a)
a) Polymère du méthacrylate de méthyle
(PMMA)
b) Initiateurs (par exemple péroxyde de
benzoyle)
c) Pigments minéraux
b)
c)
Monomère du méthacrylate de méthyle
(MMA)
Stabilisateurs ou inhibiteurs (la plupart
du temps hydroquinone)
Accélérateurs (uniquement pour les
matériaux autopolymérisants), comonomères ou agents réticulants (par
exemple méthacrylate d’isobutyle)
Quel est l’effet de l’ajout d’un monomère dans le matériau pour prothèse?
C’est le monomère qui permet de travailler le matériau pour prothèse. Le monomère est le solvant du
deuxième composant, le corps polymère.
Le monomère transporte des additifs importants, qui ne peuvent être stockés que dans le
polymérisat, par exemple des pigments et des catalyseurs, dans le mélange liquide à travailler.
Après la phase de durcissement, le monomère se transforme lui aussi en matériau polymère et sert
en premier lieu à solidifier le mélange de matériaux.
Après la polymérisation, il donne au matériau pour prothèse les propriétés souhaitées, comme la
dureté, la stabilité en bouche, le tranchant, l’aptitude à l’usinage et au polissage.
Quel est l’effet de l’ajout d’un polymère dans le matériau pour prothèse?
L’ajout du deuxième composant, le polymère solide, confère au mélange à travailler sa consistance
sirupeuse, pâteuse et malléable.
Le polymérisat permet la liaison du monomère dans le mélange à travailler.
Pendant les processus de gonflement et de dissolution, la masse gagne en viscosité. Cela est
nécessaire pour que l’expansion gazeuse de la phase de durcissement rencontre une résistance.
Pendant la phase de durcissement, le polymère réduit la rétraction du monomère utilisé dans le
matériau polymère. La masse obtient ainsi une fidélité de forme et une adaptabilité approximative.
Comme le monomère, la composition du polymère influence les propriétés physiques et cliniques du
matériau pour prothèse (effet de squelette).
Conseils de traitement
Nous, les prothésistes dentaires, observons rarement les points suivants. Ils revêtent pourtant une
grande importance dans le traitement des matériaux thermoplastiques:
Précision de l’ajustage
Après le processus de polymérisation, les matériaux polymérisables à froid sont en principe
supérieurs à ceux polymérisables à chaud en termes de précision d’ajustage. Cela change cependant
très rapidement, car la teneur résiduelle en monomère diminue et est rapidement remplacée par de
l’eau, et le matériau est ensuite à nouveau polymérisé.
Les matériaux polymérisables à chaud présenteront toujours le problème de la rétraction thermique.
Même les systèmes à injecter après la polymérisation, comme SR Ivocap, ne parviennent que
partiellement à compenser cet inconvénient spécifique à ces matériaux. Le traitement précis du
matériau par le prothésiste dentaire, conforme aux consignes du fabricant, reste déterminant.
Avant la polymérisation
Respecter les rapports de mélange. Il est possible de moduler les dosages dans une limite de
± 10 %. Si l’on utilise plus de monomère, la transparence augmente. Si l’on utilise plus de poudre, la
précision d’ajustage est accrue. Cependant, si l’on dépasse la limite des 10 %, les propriétés du
matériau sont en principe fortement altérées.
Mettre en œuvre une bonne isolation (réaction chimique avec le plâtre à cause de la pression de la
vapeur de cuisson).
Retirer parfaitement tous les résidus de cire avant le remplissage.
Gratter les dents et les munir d’une rétention mécanique (à l’exception des Ivocap).
L’utilisation d’un isolant pour les collets dentaires créée une butée thermique et empêche le
monomère de couler dans le plâtre pendant la polymérisation. Il faut donc l’utiliser, le cas échéant,
avec une grande parcimonie.
Après la polymérisation
Éviter tout contact d’un solvant avec le matériau (Sigolin, monomère, etc.).
Protéger de la surchauffe (vapeur, eau bouillante).
Conserver les prothèses polymérisées dans l’eau ou au moins humidifiées.
Données techniques
Aesthetic Autopolymerisat
Aesthetic Basismaterial
Valeurs physiques
Valeurs physiques
Résistance à la flexion
68 N/mm2
Résistance à la flexion
83 N/mm2
Module de flexion
2550 N/mm2
Module de flexion
2600 N/mm2
Absorption de l’eau
21,4 µg/mm3
Absorption de l’eau
21,5 µg/mm3
Solubilité dans l’eau
2,7 µg/mm3
Solubilité dans l’eau
0,01 µg/mm3
Composition
Composition
Polymère
Polymère
Méthacrylate de
polyméthyle
95 %
Méthacrylate de
polyméthyle
96 %
Plastifiant
3%
Plastifiant
3%
Péroxyde de benzoyle
1%
Péroxyde de benzoyle
1%
Catalyseur
1%
Pigments colorés
0,1-0,3 %
Pigments colorés
0%
95,90 %
4,00 %
0,10 %
Monomère
Méthacrylate de méthyle
Méthacrylate de diméthyle
Catalyseur
91,90 %
8,00 %
0,10 %
Monomère
Méthacrylate de méthyle
Méthacrylate de diméthyle
Catalyseur
AutoPlast
BasePlast
Valeurs physiques
Valeurs physiques
Résistance à la flexion
67 N/mm2
Résistance à la flexion
84 N/mm2
Module de flexion
2300 N/mm2
Module de flexion
2800 N/mm2
Absorption de l’eau
22,7 µg/mm3
Absorption de l’eau
22,9 µg/mm3
Solubilité dans l’eau
2,2 µg/mm3
Solubilité dans l’eau
0,07 µg/mm3
Composition
Composition
Polymère
Polymère
Méthacrylate de
polyméthyle
97 %
Méthacrylate de
polyméthyle
99 %
Catalyseur
1%
Catalyseur
1%
Pigments colorés
1%
Pigments colorés
1%
Monomère
Méthacrylate de méthyle
Monomère
91,20 %
Méthacrylate de méthyle
92,50 %