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AVERTISSEMENT
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public puissent toujours profiter de nouveaux textes.
1
TERENCE TARPIN
T’ES
TROP MOCHE…
COMEDIE
Version café-théâtre
2
DISTRIBUTION
(lors de la première au Théatre de la Providence- Paris 20ème)
Eeden Mac Fioute…Louise Després
Jack Mac Fioute, son mari…Jean Michel Sirou
Founia Krickric…Zophya
Lisa Dutilleul…Juliette Dumay
Simon Quenelle…Terence Tarpin
Sharon Jrou…….Phillipe Moracchini
Angelica Rosbeef…..Nadia Testu
3
Eeden, en robe de chambre entre et imite le chat puis ressort. Aucune réaction de Jack. Elle
rentre à nouveau en montrant une épaule. Aucune réaction. Elle rentre et chante une version
grotesque de Love to Love me baby. Jack rit
EEDEN : …Qu’est ce qui te fait rire ?
JACK :…Je ne ris pas…
EEDEN :Non bien sur tu tricotes un sapin de noël…Enfin si c’est moi qui te fais rire, vas-y te
gêne pas…Ris…Ris donc…Tout le monde le sait : je suis la femme risible , the risible woman
…Mais la faute à qui ? la faute à qui ? (Jack reprend) C’est de ta faute…Je ne sais plus quoi faire
pour que tu me remarques, pour que tu me touches, pour que…Ouh…ouh (Elle frôle
l’orgasme)…Enfin en te couchant si tu croises un truc dans le lit, sache que ce truc c’est ta
femme…ta femme et pas la tienne !…
(Fausse sortie)
EEDEN : Et si demain je me suicide… Ne compte pas sur moi pour t’accompagner à ton match
de tennis dimanche , ,j’irai au cinéma ! ! !
(Elle sort en pleurs)
JACK : (Il imite la chanson d’Eeden et va se recoiffer les poils du torse et prend son portable.
Attention, il semble avoir quelques difficultés à parler.) Allô…ma vulve…Oui c’est moi…Non je
t’en prie, ne sors pas tes griffes…La chose a mis du temps à aller se coucher ce soir…le temps
qu’elle s’écroule devant la télé et je suis entre tes jambes…Dans une heure maxi…Comme
d’habitude sous le troisième plongeoir du grand bain…Allez fais toi bien propre que je te
salisse…Hasta la vista ma friteuse…
(au public avec un air à la Dick Ribers)
Elles craquent toutes…C’est fou comme je suis sublime…Il suffit qu’une femme me croise et
hot ! humide la culotte…Tenez, Encore hier…Entre deux érections, je buvais un dernier verre au
Roxy Club…Je rêvassais en écoutant les accords de Diego au piano…C’est alors qu’une femme
est entrée…Une insatisfaite de plus…Bientôt en moins….
(Ambiance souvenir.Piano. Founia entre)
JACK : Tu cherches quelque chose petite ?
FOUNIA : Oui , je cherche l’homme de l’extrême…le chaînon manquant entre l’homme et le
taureau…
JACK : Ne cherche plus…Il est devant toi…Front of you…
FOUNIA : Et tu t’appelles comment , toi le Gladiator?
JACK : Moi c’est Jack, Jack the god, Jack the best, Jack the Tiger, Jacqueline…Dis moi poupée je
peux t’offrir quelque chose à boire de pas trop cher?
FOUNIA : Oh non merci, je suis…
JACK : Tu es ?
FOUNIA : Tu es…
4
JACK : Non tu es…
(tout deux se déforment, à développer à l’improvisade)
JACK : Finalement sous tes airs de suceuse de tobe, tu n’es qu’une petite fille perdue dans un
monde trop grand…Mais dis moi, c’est toi qui fleure bon la chatte comme ça ?
FOUNIA : Oh vous avez l’ouie fine Jack the great pretender… Comme on dit dans la bible:
quand minette sent, minou lèche…
( Ils se regardent dans les yeux et émettent de petits bruits d’un sensualité navrante…Proche du
klaxon et du rut dun schtroumpf )
JACK Oh tes yeux, ta bouche, ta oreille, tes omoplates…En toi tout n’est que mourmoute….
(Il se lève, esquisse quelques pas de danse et chante cette romance)
Tu es le soleil qui brille très fort au fond de mon cœur
Cœur de rocker, cœur de rancœur
Oh la la tu es le soleil
Oh la la tu es la merveille
Oh la la Lech Walesa
(Dépitée, Founia s’enfuit .L’ambiance fantasme disparaît, Eeden entre en tenue de soirée.Jack ne
la verra pas immédiatement et continuera donc à chantonner sa mélopée en esquissant quelques
pas de danse. )
EEDEN : Bravo maintenant tu danses tout seul…Remarque on se demande bien avec qui tu
pourrais danser dans cette maison…
(Confus, il se dirige vers le bar sans la voir)
JACK : La télé est en panne ?
EEDEN : Non pourquoi ?
JACK : Comme ça… J’ai le droit de prendre des nouvelles de la télé…Tu veux un verre ?
EEDEN : Un verre…Et mon diabète t’en fais quoi ?…Je te rappelle qu’un simple verre peut me
tuer !
JACK : Mince j’aurais dû te proposer la bouteille…
EEDEN : Très drôle, t’es fier de toi comicman…Oh mais je sais bien que tu serais heureux de te
débarrasser de meu…Mais sache une chose, tant que je serais vivante, je ne mourrais pas !
JACK : Eh bien à ta santé !
(Il se retourne et s’interromp en la voyant ainsi habillée)
EEDEN : Bah quoi ? .. Qu’est ce qui t’arrive ? J’ai mis mes jambes à l’envers ? ?
JACK : Non….Tout à l’air à l’endroit...Enfin façon de parler….Je suis un peu surpris c’est tout….
5
EEDEN : Surpris ?
JACK : Bah oui…Surpris…Se déguiser en Sharon Thon pour aller se coucher…
EEDEN : Pour aller se coucher ? Mais pourquoi veux tu que j’aille me coucher…
JACK : En général, à cette heure là….
EEDEN : En général oui mais ce soir non !
JACK : Ah….
EEDEN : Ce soir …Je sors….I go outside of the home…
JACK : Ah oui j’y suis : tu t’présentes à l’élection de Miss pâté en croûte…
EEDEN : Parle toujours, la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe…
JACK : Oui mais le cure dent pique le cul du boudin blanc…
EEDEN : Désolé mais je n’ai pas de temps pour ce genre d’enfantillage…Tu n’as pas vu mon
rouge à lips…
JACK : …Non désolé….
EEDEN : Je suis bête, je l’ai dans la main…
JACK : Et sans indiscrétion aucune, tu vas où exactement ?
EEDEN : Il ne m’a rien dit...C’est une surprise…
JACK : Il ?
EEDEN : Bah oui il…
JACK : Il…Un homme quoi ?
EEDEN : Ah ça y’a pas de doute, lui au moins c’est pas avec un cure-dent qu’il pique le cul du
boudin blanc…
JACK : Oh…Et je le connais ?
EEDEN : Non je ne pense pas…C’est le nouveau responsable du
markéting….Méditerranéen je pense, assez beau, sensuel pour ne pas dire obsédé…
service
JACK : obsédé en plus?…Méfie toi ce doit être un pervers,, un psychopathe…J’ai trouvé c’est un
zoophile…
EEDEN : Monsieur est jalouxe alors monsieur devient méchant…
JACK : Jalouxe !….Jalouxe de quoi ?…Tiens la porte est là, je vais même te l’ouvrir …Voilà et tu
feras mes amitiés à ton méditerranéen….
EEDEN : Ferme cette porte ! ! !
(passage chanté)
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JACK : Bah quoi ? Tu comptes sortir par la fenêtre…
EEDEN : Ferme cette porte je te dis!….Je ne sors plus…Sers-moi un scotch !
JACK : Et ton diabète?
EEDEN : Un double…J’ai envie de doublement mourir…Alors rien…Même pas un soupçon de
jalousie…Un signe de colère…Rien…Ich bin nichts fur dich…Oh mais je sais ce que tu me
reproches à mi-mots, mon psy me l’a dit…Mais enfin je te rappelle que c’est toi qui a demandé
l’avortement…
JACK : Mais tu n’étais pas enceinte…
EEDEN : Et alors, je ne vois pas le rapport…J’aurais aimé pouvoir t’offrir un enfant…Je sais que
tu m’en veux de ne pas…
JACK : Oh tu vas pas remettre ça…
EEDEN Tu sais sur le web, ils proposent des adoptions très intéressantes…Certaines sous
garantie…
JACK : Pièce et mains d’œuvre j’espère…
EEDEN : Oh mais c’est sérieux….
JACK : Moi aussi c’est sérieux, j’ai pas envie de m’occuper d’un petit roumain psychotique ou
d’un somalien rachitique même sous garantie….
EEDEN : Et la charité chrétienne ? ? ?
JACK : Question charité, je crois que j’ai fait le plein, après quinze ans passés avec toi…
EEDEN : Oh oui, tiens st Jack le saint patron des gros cons !
JACK : Attention, tu vas finir par être vulgaire, ma chérie ….
(Il sort)
EEDEN : C’est de ta faute…Tu me stresses…C’est fou comme tu m’stresses….Enculé !
(Elle va s’asseoir, et puis songeuse au public)
EEDEN : Pourtant, je vous assure, on a été heureuse toutes les deux… Jamais je n’oublierai la
première fois qu’il m’a tronché…C’était un dimanche de Pâques ensoleillé, l’été touchait à sa fin
et Jack m’avait offert un safari au Kenya à pédalo…Et c’est sur ce pédalo que…
(Ambiance souvenir)
( Eeden sur le pédalo pédale, Jack apparaît et se met chantonner à la manière d’un crooner type
sacha distel)
EEDEN : Oh Jack ! Regarde ! Une girafe vénimeuse !…
JACK : Mais ce n’est pas une girafe…C’est une tortue…Les girafes ça vole pas…
EEDEN : Oh toi tu sais tout…Monsieur qui sait tout…
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JACK : Presque tout…Je ne sais pas ce que tu caches là-dessous…
EEDEN : Un peu de patience…J’ai la moule pudique…Il faut que je te dise Jack….je suis …Je
suis vierge…
JACK : …Moi aussi…
EEDEN : Menteur ! Tout le monde au lycée sait que tu es sorti avec Vanessa Pouque…
JACK : Sorti oui mais jamais entré…
EEDEN : Freine Jack !…(Il freine du pied, ils sont secoués) Jack, je suis très inquiète…Mes
pieds ont disparu…(sont sous la chaise)…Un anaconda me les aurait….Mes pieds Jack…
JACK : Calme-toi…Ils sont là…
EEDEN : Oh mes pieds !…J’ai eu si peur…Oh Jack sauveur de mes pieds, je ne peux plus rien te
refuser…Rejoins-moi dans cette clairière dans quelques minutes…kikikillili….
JACK : Oh kehehelélé…
(Fin souvenir)
EEDEN : Il m’a rejoindu et…Ce fut…
JACK : Comment ?
EEDEN :Ah tu es là…Non rien je…Jack, dis moi la vérité, le jour du pédalo, c’était vraiment ta
première fois…
JACK : Ma
première fois ? Avant de te connaître, je ne cueillais pas des cerises…
EEDEN : (à part) J’m’en doutais….Et t’en cueilles toujours pas, avec toi on est pas prêt de faire
un clafoutis…Où vas-tu ?
JACK : Vers le miroir…
EEDEN : Mais pour quoi faire ?…Ah non tu ne vas pas encore sortir !
JACK : Bah si vois-tu, moi aussi j’ai une méditerranéenne qui m’attend…
EEDEN: (soudainement tragique) Oh what a destroy day! What a shame for the woowoop! O my
kingdom! My countessy! My cheese burger! My sadness….
JACK : (soudainement avec l’accent anglais) O ta gole ! Tu commences à me les casser !
EEDEN : Enfin !…Pour une fois que je leur fais de l’effet…
JACK : Pas plus d’effet qu’un grille pain….Bon écoute, ma bite elle fait pas dans le social, je ne
suis pas l’abbé Pierre des touffes en détresse …T’es trop moche pour moi tu comprends, trop
moche …Suis-je assez clair ?
EEDEN : Oh oui très clair…Enfin t’as pas toujours dit ça…
JACK : L’erreur est humaine…La preuve on t’a laissé vivre…
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EEDEN : Oh arrête….
JACK : Désolé mais y’a pas d’arête dans le beefteack !
EEDEN : Il n’y a pas d’arête dans le beefteak ! Mais comment oses tu me dire ça ? Tu veux me
rendre folle…Et d’ailleurs en parlant de beefteak, ta méditerranéenne elle s’appellerait pas
Angelica Rosbeef…28 ans, cheveux châtain, une cicatrice sous le sein gauche…Surpris n’est ce
pas ? Eh oui j’ai engagé les services d’un investigator très performant…Je peux même te donner
l’adresse de la piscine où vous….
JACK : C’est bon je la connais…C’est parfait…Je ne savais pas comment te
l’annoncer…D’ailleurs excuse-moi mais je ne voudrais pas la faire attendre plus longtemps…
EEDEN : Stop !…Je te préviens si tu fais un pas de plus en direction de cette porte, je te
défonce!
JACK : Faudrait d’abord que tu m’attrapes…
EEDEN : C’est fait…
JACK : Mais comment t’as fait ça ?
(Ils se battent, Jack finit par la mordre ce qui lui fait lâcher son étreinte.)
JACK : Bon excuse moi mais j’étais obligé…Prends un bon bain chaud…Avec des croissants, ça
te calmera….
(Il se détourne, elle le frappe à la tête avec un chandelier.il s’effondre sur un fauteuil)
EEDEN : Moi aussi j’étais obligée….Et maintenant tu vas te lever et tu vas sagement aller te
coucher…Si elle veut te voir Miss Rosbeef il faudra qu’elle me passe sur le corps…Bon tu te
lèves !…Jack, tu saignes…Tu m’entends tu saignes…Réagis,le fauteuil…(En voulant le faire
bouger elle se rend compte de son inertie) Jack…. Ah non…Tu es mort Jack…Tu m’entends tu
es mort… J’ai tué mon petit Jack…Qu’est ce que je vais faire maintenant ?…Un tarte aux
pommes…Impossible, j’ai plus de lardons…Et puis ça ne changera rien …..Papa.. Oui
Papa…Papa lui il me dira ce que je dois faire…Il a toujours su me dire ce que je devais
faire…(Elle compose un numéro) Allô…oui bonsoir pourrais-je parler à M. Vidal…Oui de la part
de sa fille…Bah oui sa fille…Dites lui que c’est urgent…Allô papa….Bah comment veux tu que
je t’appelle ?…Oui bon bah Caroline…Il faut absolument que tu passes me voir…Bah oui
maintenant…Je t’en prie fais ça pour moi….Mais non je ne peux pas , je suis peut être déjà sur
écoute….Bah oui toujours au 6ème étage…Oh merci pap…Voilà il m’a raccroché au nez…Tu
peux être fier de toi…Papa est en colère après moi maintenant….
(On frappe à la porte)
Papa ?…Non pas déjà…C’est impossible….Ce n’est pas Bip le coyotte…La police…Oui voilà
c’est la police…Je te préviens Jack si tu m’as dénoncé…
(Elle regarde par l’œil de boeuf.)
Qui c’est celle là ?…
( On frappe encore à la porte)
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Désolé, on vient de sortir…(on frappe encore avec force, elle klaxonne) Oh elle me croit
pas…Bon je vais l’expédier vit e fait bien fait…Toi tu bouges pas ou je te retue…
(Elle ouvre. Lisa entre en hâte)
(Elle embrasse Eeden.)
LISA : C’est pas trop tôt…
(Eeden bloque l’accès de l’appartement mais Lisa la pousse )
LISA : Je m’en doutais mon noir a coulé…Quelle merde !…Vous n’auriez pas un kleenex…
EEDEN : Désolé je viens de manger le dernier…
LISA : Sale pute ! …Je suis sure que vous m’avez pas reconnu….Je suis votre nouvelle voisine du
dessus…On s’est croisé une ou deux fois dans l’ascenseur…
EEDEN : Oui mais…
LISA : Oui je sais, je sais j’abuse un peu mais bon c’est une question de vie ou de mort…
EEDEN : Bienvenu au club…
LISA : Mais c’est votre mari …Bonsoir monsieur…
EEDEN : Mon mari ?…N’importe quoi…Mon mari…
LISA : Bah derrière vous…
EEDEN : Ah oui…Oh mon mari…Tiens…Et moi qui le cherchais partout ? ? ? Je savais plus où
je l’avais rangé….
LISA : Il dort ?
EEDEN : Non il est mort…Je blagues…Si il était mort, il me l’aurait dit, on est pas des
esquimaux…. …Oui tout à fait il dort…Il est très fatigué en ce moment…Faudrait peut être que
je le couvre, il va prendre froid…
LISA : Bon bah on va parler moins fort alors…
EEDEN : Parlez plus du tout c’est encore plus simple et…
LISA : Il est plutôt bien foutu…C’est marrant les beaux mecs soit ils sont PD , soit ils sont
maqués avec des poufs…enfin des…
EEDEN : (en le couvrant d’une couverture)Bon bah écoutez merci d’être venu , à l’année
prochaine…
LISA : L’année prochaine ?…Mais c’est pas possible…Vous voyez pas que je pleure…
EEDEN : Bah non…
LISA : C’est normal je pleure pas…J’ai tellement pleuré que j’y arrive plus…A sec que je
suis…Fabrizio il veut me plaquer mais moi je peux pas vivre sans lui, faut que je le vois, faut que
je le touche …On devait se marier la semaine prochaine…
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On devait se marier la semaine prochaine
Et maintenant j’ai de la peine
On devait se marier l’année prochaine
Et maintenant j’ai de la peine
On devait…
EEDEN : Oui c’est bon j’ai compris…
LISA : Mais vous pouvez pas comprendre : pour vous l’amour c’est fini…Vous jouissez en
passant l’aspirateur, votre seul fantasme : c’est la coloscopie…Alors que moi l’Amour me fait
frémir des pieds aux moignons…C’est pour ça , Fabrizzio faut que je la vois de toute urgence et
comme je peux pas emmener mon frère , je me suis dit : la dinde du troisième elle pourrait te le
garder…
EEDEN : La dinde elle peut pas…
LISA : Juste une heure ou deux…
EEDEN : Je peux pas…Je sortais de la douche, j’allais me coucher…
LISA : Ah oui vous vous couchez comme ça ?
EEDEN : Bah oui pourquoi , vous vous enlevez vos jambes…Oh mince oui je vois, j’ai encore
pris ma douche toute habillée…
LISA : Oh la la…Franchement vous devriez bien vous entendre avec mon frère….
EEDEN : Rien du tout…Votre frère vous vous le gardez….C’est pas la crèche municipale ici …
LISA : Mais il peut pas rester tout seul…
EEDEN : Impossible…Faut vous parler en quelle langue ? En langue de pute…C’est
impossible…(Lisa ramasse le chandelier) Et puis laissez ça…Laissez ça !…C’est fragile et puis
vous allez vous tacher…Et oui il est tout plein de sang…(soudain gênée) Pourquoi il est tout
plein de sang déjà ? Ah oui je sais, je sais, j’ai saigné de l’œil…De l’œil, enfin du nez quoi…
LISA : Ah oui et vous vous essuyez avec un chandelier…
EEDEN : Quand on a que ça sous la main, on fait avec…Bon bah écoutez c’est pas que je
m’emmerde mais vous me faites chier alors…(Simon sera rentré, il présente des attitudes très
atypiques) Ah c’est horrible…Y’a quelque chose derrière vous…
LISA : Au secours ! (quand elle constate que la chose est son frère) Pas de panique…C’est
Simon, mon super frère…Wonderbrother…Numéro 1 au top des burnes…Empereur au royaume
des glands…Regardez même quand il se tait on a l’impression qu’il dit des conneries…N’ayez
pas peur, il est pas méchant…C’est une brave bête il reste où on le pose….Je vous assure, vous
l’entendrez pas…Vous avez un magnéto ?
EEDEN : Un magnéto…Oui dans ma chambre….
LISA : J’ai amené une vidéo comme ça vous serez tranquille…Bon tu rappliques le gland…
Simon c’est la madame qui va te garder, je reviens vite te chercher, t’as intérêt à rester sage sinon
pas de nonosse en rentrant à la maison…Allez dis bonjour à la dame…
SIMON : Laquelle ?
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EEDEN : C’est pas la peine…C’est pas la peine !…
SIMON : C’est tout ça…
(Simon sert la main d’Eeden et rit bêtement.)
EEDEN : Ca va aller ! ! !…Bon écoutez…
LISA : D’accord...Merci je savais que je pouvais compter sur vous…Je l’installe et j’y vais…
(Elle sort avec Simon. Eeden se retrouve seule sur scène.)
EEDEN : Mais non…C’est pas possible…C’est pas possible…Je vais craquer…Après le
maccabé : un dégénéré…Je vais craquer…Il me faut un petit remontant…Un petit
remontant…oui voilà un petit remontant…(Elle boit une bonne rasade d’alcool. )
(Lisa revient et se place près du fauteuil)
LISA : Voilà je l’ai installé, il bougera plus…Vous verrez c’est une brave bête…
EEDEN : Oui mais je vous préviens une heure pas plus ou j’appelle la SPA…
LISA : Oui…Une heure…Allez je file…
EEDEN : C’est ça…
LISA : Mes amitiés à votre mari…
(Elle sort.)
EEDEN : Mes amitiés à mon mari, tu parles !…Mes amitiés à ta grand mère conasse….Oh et
papa qu’arrive pas….(Elle jette un coup vers sa chambre pour apercevoir Simon) Oh je vais
quand même aller voir ce qu’il fait ?…Vaut p’t’être mieux que je me protège (Elle reprend le
chandelier) ….Ca va …Ca va ? Vous êtes bien installé ? (Elle sort)
(Aussitôt, Jack se lève, vérifie que Eeden est bien occupé et va se recoiffer)
JACK : (Imitant Eeden) « Oh…Non Jack…Tu es mort…Tu m’entends tu es mort… » Quelle
conne ! Dis moi mon bon miroir qui est le plus canon du royaume ? (avec une autre voix) C’est
toi Jack…Oh j’m’en doutais…(va pour sortir mais s’arrête) Oh je vais pas la laisser toute
seule…(Il pose une peluche sur le fauteuil)
(Il sort, Eeden revient.)
EEDEN : (entrant ) Qui est là ?…(menaçante avec son chandelier) Je vous préviens, je suis
armée…Voilà maintenant j’entends des voix, je deviens aveugle…
(On frappe à la porte. Eeden pousse un cri et ouvre la porte.)
(Caroline entre, tenant du bout des doigts sa chaussure)
EEDEN : Ah Papa ! ! ! Tu peux pas savoir comme je suis contente de te voir…(Elle scande
papa ! comme une enfant)
(Caroline entre en larme)
CAROLINE : Une paire à 600 euros, foutue, perclue, laitue…
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EEDEN : Bah qu’est ce qui s’est passé ?
CAROLINE : Bah quoi, tu me dis de presser alors je me presse…Et dans l’escalier, mon talon a
roupé et boom tripleboom…Encore une chance que je ne me sois pas tordu la chouville…
EEDEN : Je suis désolé Papa…
CAROLINE : Oh puis arrête de m’appeler papa, est-ce que moi je t’appelle grosse touffe ?
Appelle-moi Caroline comme tout le monde…Attends mais regarde moi….Regarde moi…Marie
je suce, Quelle horreur…C’est pas possible, je passe 6 mois sans te voir et toi t’en profites pour
t’enlaidir au possible….Tu prépares Halloween ou quoi ?
EEDEN : On peut dire ça oui….
CAROLINE : Et qu’est ce qu’il en dit ton mari de fréquenter une citrouille ?
EEDEN : Bah justement il peut plus dire grand chose…
CAROLINE : M’en dis pas plus : j’ai comprendu…Il t’a plaqué c’est ça…
EEDEN : Hein…
CAROLINE : Le salaud !…Tous des salauds !…Enfin si ça peut te rassurer, moi aussi je me suis
faite plaquer…Mouloud exit…Du jour au lendemain, même pas un mot, une explication, un
coup de téléphone…Rien…Nada…Na-da…Je n’étais soudain plus que l’ombre de moi même,
un fantôme errant entre la vie et la mort :
(chanté et dansé, accompagnée à la guitare hispanique par Lydie)
Je n’étais plus qu’un ange déchue
S.O.S j’étais perdue
S.O.S perdue j’étais
S.OS chapeau pointu…
EEDEN : Papa !
CAROLINE : Caroline ! Caroline !…Puis vas-y, te gêne pas pour moi, coupe- moi la parole,
coupe moi la parole moi j’irai couper du bois! ..Pour une fois que je peux partager quelque chose
avec toi, rien que toutes les deux…
EEDEN : Tous les trois…
(En disant cela, Eeden fait des mouvements en direction du fauteuil qui laissent perplexe
Caroline)
CAROLINE : Tous les trois ? Pourquoi les citrouilles ça comptent double !
EEDEN : Mais papa !
CAROLINE : Répète ce mot et j’enlève mes oreilles !
EEDEN : Oh non n’enlève pas tes oreilles !…Bon tu l’auras voulu !
( Elle tire la couverture et se détourne sans remarquer bien sûr la disparition de Jack et la
présence de la peluche .)
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Tu comprends maintenant.. Excuse-moi mais je ne peux plus affronter son regard…
CAROLINE : Son regard…Sans indiscrétion aucune…le regard de qui ?
EEDEN : Oh il s’est déjà décomposé…C’est Jack papa…Mon jack…
(Caroline prend la peluche)
CAROLINE : Ah oui ?…Effectivement, il s’est drôlement décomposé…
EEDEN : Je l’ai tué papa avec le chandelier…
CAROLINE : Tu l’as tué ? ?…Oh le pauvre…
EEDEN : J’ai crimé…Ta fille est une crimeuse…
CAROLINE : Une crimeuse…Tu peux pas parler français comme tout le monde…On dit une
crimante pas une crimeuse…
EEDEN : C’est tout ce tu trouves à me dire…Je l’ai tué tu comprends…Ils vont m’arrêter et puis
ils vont me pendre, m’électrocuter et puis après ils vont me jeter en prison…Oh non pas la
prison ! Papa ! Pas la prison !
CAROLINE : Eeden dis moi la vérité…Tu te drogues les bras c’est ça ?
EEDEN : Mais non je l’ai tué papa...Jack !…Jack !…Il est tombé là raide mort…Mais qu’est ce
que t’en as fait ?
CAROLINE : Du calme, c’est ça que tu cherches ?
EEDEN : Papa c’est pas le moment…Ecoute Jack voulait rejoindre son rosbeef à la piscine, j’ai
été obligé de…
CAROLINE : Tout à fait…Donc si je résume la situation, Eeden, tu as tué ton nounours parce
que ton mari voulait rejoindre un rosbeef à la piscine…Tu veux un prozac ?
EEDEN : Mais non je veux mon cadavre…Mon cadavre…
CAROLINE : Regarde-moi Eeden! Tu as bu n’est ce pas ?
EEDEN : Juste un verre….
CAROLINE : Eh bien c’est un verre de trop, tu sens l’alcool à plein nez….Tu frôles le délirium
trop mince…
EEDEN : Mais…
CAROLINE : Y’a pas de mais qui tienne à la foire de Nice ! Tu vas te faire un bonne tasse de
café, dans ton cas le bol s’impose, sans sucre le café,et puis on reparlera de tout ça lorsque tu
auras les idées plus claires…Parce que là Eeden c’est pas pour dire mais c’est pas pour dire….
EEDEN : Oh oui tu as raison, un café !…Un grand café !…Tu veux un café toi aussi ?
CAROLINE : Non merci…Je me méfie avec leurs histoires de vache folle…
EEDEN : Mais c’est pas avec le lait qu’on fait le café…
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CAROLINE : Qu’est ce que t’en sais ? T’es fabriqueuse de café ? Avec tout ce qu’ils font
maintenant, je préfère m’abstiendre…
EEDEN : Tu as raison…
(Fausse sortie. )
EEDEN : Papa, tu veux un café ?
CAROLINE : Non merci…Avec la vache folle, je me méfie…
EEDEN : Mais c’est pas avec le lait qu’on fait le café…
CAROLINE : Qu’est ce que t’en sais t’es fabriqueuse de café ? Avec tout ce qui font maintenant,
je préfère m’abstiendre…
EEDEN : Tu as raison….
(Fausse sortie. Cette scène pourra être répétée plusieurs fois. )
EEDEN : Tu veux un café toi ?
CAROLINE : Oh mais va te faire enculer avec ton café de merde, espèce de salope !…J’en veux
pas c’est compris ! Allez dégage poufiasse….
(Eeden sort. Caroline se met à prier.)
CAROLINE : Pardonnez moi seigneur, mais parfois la parole dépasse le Mont Ventoux…Et puis
vous comprenez c’est pas toujours facile de voir sa fille dans cet état…
(Chante)
Je suis triste
Je suis très triste
C’est malheureux d’avoir sa fille qu’est très triste…
(Entre Simon qui reprend le refrain à quatre pattes)
SIMON : Bonsoir….
CAROLINE :Bonsoir…Bonsoir…(apeurée) Eeden !Eeden ! Y’a un Pokemon dans le salon !
SIMON : Ah non moi c’est Simon…
CAROLINE : Ah oui en effet maintenant que vous le disez…
SIMON : C’est pas prudent pour une dame de rester comme ça toute seule la nuit…Avec tous ces
criminels qui rôdent…
CAROLINE : Ah mais je ne suis pas toute seule…Non je ne suis pas toute seule…Comment
dire…Je…Oui regardez…(joue avec sa main)
SIMON : Ah oui…tout de même vous devriez avoir un chien…
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CAROLINE : Un chien ?…Oui tiens j’irai en acheter un demain même deux au cas où y’en ait
un qui tombe en panne…Eeden !
SIMON : Moi j’en ai un…
CAROLINE : C’est bien vous lui donnerez un os de ma part…
SIMON :Je dois avoir sa photo dans ma poche…
CAROLINE : Vous embêtez pas …De toute façon je suis allergique aux poils de chien…
SIMON : Oh mais c’est une photo sans poil…
CAROLINE : (changeant sa voix)…Caroline !…Ah mince ma fille m’appelle, je vais devoir vous
laisser….
SIMON : Déjà…Mais on a même pas eu le temps de se renifler le derrière…
CAROLINE : Renifler le derrière…Oh Marie je suce pleine de traces…Oh oui c’est
dommage…Mais bon j’ai le derrière occupé alors on a qu’à remettre ça à une prochaine fois…
(Simon se canifie…Caroline se protège avec un chaise.)
CAROLINE : Eeden..Eeden…Attention je vais devenir méchante…
(Eeden entre, en panique, avec son bol de café plutôt son saladier)
EEDEN : Papa j’ai cherché partout…Jack y’a pas…Jack y’a pas
CAROLINE : Jack y’a pas mais y’a gogol…Maxi gogol…C’est quoi ça ? ..C’est quoi ?
EEDEN : Mais enfin du calme papa…du calme….
CAROLINE : Du calme !.. Mais attends je t’informe que ton copain le trépané il a voulu
m’renifler le cul….
EEDEN : Doucement moi je le connais pas ce truc… ….C’est le frère d’une voisine…Et puis
papa moi j’y suis pour rien si ton cul attire les glands….
CAROLINE : Bravo !…Bravo…Maintenant tu te moques…J’applaudis avec les quatre
mains….Qu’est ce qu’il fait ? Qu’est ce qu’il fait le mongolien ?
(Simon se déshabille)
SIMON : Bah tout nus on sera bien mieux pour se lêcher…
CAROLINE : Se lêcher…Eeden....Eeden…Fais quelque chose..Je t’en prie…Car moi je crois que
je vais rendre…Je vais vomir Eeden…Je vais vous refiler mon sauté de veau…
EEDEN : Oh non papa et mon régime !…Bon Simon on se calme…Ici on ne lêche pas !
D’ailleurs en parlant de ça vous n’auriez pas croisé un cadavre, brun plutôt mort…
CAROLINE : Ah non tu ne vas pas remettre ça…
EEDEN : Ecoute papa il a pas pu disparaître…
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(Caroline semble gênée par une odeur désagréable.)
CAROLINE : Eeden c’est toi qui…
EEDEN : Papa…Je t’en prie….
CAROLINE : Alors non seulement il est trépané du cerveau mais en plus il est moisi du cul !
SIMON : Bah non…
CAROLINE : Dites pas non…Qui pète pue…C’est vous qui pue donc c’est vous qui pête….
SIMON : Ca me fait toujours ça quand j’ai de l’excite….
CAROLINE : V’la qui s’excite maintenant…Bon Eeden.. Tu choisis…C’est lui ou moi…Mais
pas les deux…J’ai le cœur fragile vois-tu…
EEDEN : Bon Monsieur ça suffit…ça suffit…(Elle se met à grogner tel un chien lui de même, )
Oh le vilain toutou….Oh le toutou à sa mèmère…Allez coucouche…au panier ! au
panier…(Simon se couche dans le fond de la scène)
(Elle se retourne et voit sa mère entrain de prier)
Voilà je l’ai calmé le corniaud …Bah Papa qu’est ce qui te prend ?
CAROLINE : Chut…Je prie…J’ai besoin de réconfort…Tout ça c’est un peu trop pour moi…
EEDEN :Tiens…Moi aussi j’ai besoin de réconfort…(Elle se dirige vers le bar et se sert un verre
qu’elle boit cul sec)…
CAROLINE : Après tout tu as raison…Sers moi un scotch…De toute façon le seigneur ne
répond pas et je n’ai pas envie de laisser un message….
EEDEN : Tu sais, je ne sais pas si je vais tenir le coup…J’étais pas prête pour ça….Moi une
crimante comme Hannibal Lecter, Al Capone, Sacha Distel, King Kong…
CAROLINE : Ah non ! non ! Ca chouffit maintenant ! Ca chouffit ! Ecoute Eeden moi je n’en
peux plus alors désola j’y va…Si tu m’as fait venir pour me rendre folle, c’est réussi…
EEDEN : Oh non papa, tu ne vas pas me laisser toute seule…Papa c’est pas possible…
CAROLINE :Oh si c’est possible…
EEDEN : Alors tu ne me crois toujours pas !
CAROLINE : Désola mais je ne crois que ce que je vois…(montrant la peluche)Et j’ai du mal à
croire que cette chose soit le cadavre de ton mari….
EEDEN : Mais non ça c’est Poum Poum, c’est pas Jack…Jack est beaucoup plus grand et il n’est
pas bleu…Bleu…Le carrelage de la salle de bain…La baignoire…Oh mais bien sûr…Suis-je
bête…Je n’ai pas regardé sous la baignoire… Il a dû tomber du fauteuil…Et puis y’a eu du vent
alors il a roulé, roulé…Oh je suis vraiment géniale…Tu m’attends je vais regarder…
(Elle sort précipitamment)
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CAROLINE : Roulé sous la baignoire…Non mais franchement dommage qu’il n’y ait pas une
fête des connes , t’aurais plein de cadeaux !…..Complètement folle… (Il se met à chanter tout en
vidant la bouteille de scotch)…Je bois à ta santé Mouloud…Je sais que tu ne m’entends pas mais
tant pis je veux y croire…Mouloud, Mouloud, Mouloud (en déformant et grimaçant, la musique
en sourdine)…Oh cette musique qui raisonne toujours dans ma tête…Tu te souviens Mouloud
cette musique…Ce jour là j’ai dansé pour toi Mouloud…Rien que pour toi…
(Musique. Caroline commence à danser sur Orgasmic, Simon la rejoint)
(Caroline prend peur, elle hurle)
Monsieur Moncul !…Ah non pas lui…Vous avez rien à faire dans mes souvenirs….Au panier ! Au
panier !Au panier !… …Eeden !Eeden !….Je vous préviens, j’ai un peu bu alors je ne réponds
plus de mes tacts…de mes kac…de mes alk…Vous voyez m’alcool me…Comment dire…Je suis
très réactive…Alors n’essayez pas de me renifler ou de me lêcher quoi que ce soit où je vous
décolle le cerveau…Enfin ce qu’il en reste…
SIMON : Quelle beauté…Quelle grâce….Des yeux d’opale, des lêvres de rose, un buste d’airain,
une allure de gazelle…C’est la première fois que je croise une sirène…
CAROLINE : Une sirène ?….Si Fidèle Castro entendez ça…Là vous vous moquez…
SIMON : Oh non…Vous êtes ma sirène et je serai pour toujours votre petit marin voguant sur
votre corps de thon…
CAROLINE : De thon ? …Là j’aime un peu moins…Mais j’avoue que l’idée de la sirène me
touche…Oui voilà me touche…Je suis complètement émouve….Oh écoutez…Ecoutez…Ouh
ouh je suis la sirène…Ouh ouh petit marin…(Simon mime une barque et rejoint la sirène sur son
rocher.)
SIMON : Oh on est bien tous les deux sur ce rocher…(Caroline réalise de merveilleux
mouvements de bouches emprunts de sensualité)Oh la la et vous avez une bouche…
CAROLINE : Bah oui la bouche de la sirène…
SIMON : Oh la la on doit pouvoir mettre plein de trucs là dedans…
CAROLINE : Simon….Je peux vous appeler Simon ?
SIMON : Non…J’ai pas envie…Appelez moi Quenelle…
CAROLINE : Quenelle…C’est romankique : Quenelle …C’est si fondant une quenelle si
croquant…Oh c’est terrible Monsieur Quenelle malgré votre Quasimodo attitude, vous parvenez
à faire bouillir mon espace touffe…Ouh je suis aux aboies…Ouh…Je suis ton esclave Sinbad,
fouette moi, fouette- moi les seins…Arrache-moi la gaine…
(On frappe la porte.C’est Angelica Rosbeef en sortie de bain et PMT)
CAROLINE : Oh mince…Un instant…bonsoir commandant Cousteau…
ANGELICA : Moi c’est Angelica si ça vous dérange pas !….Je suis bien chez Jack Mac Fioute….
CAROLINE : Ah non madame Cousteau moi c’est la sirène et lui c’est mon petit marin !
SIMON : Moi aussi ….
(Ils rejouent une scène aquatique : le marin et la sirène.)
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ANGELICA : Bon la Benne et la bête j’ai pas que ça a foutre…Alors je suppose que la Benne
c’est la femme de Jack…
CAROLINE : Non…Enfin oui….Oui je suis sa femme…
SIMON : Moi aussi….
ANGELICA : Et il est où Jack ?
CAROLINE : Où est il ? Alors là ?…Si on le savait, on le dira….Il est mort…Bah oui je l’ai tué et
puis il s’est sauvé…Depuis je le cherche…Non je blague, il vient de sortir…Une affaire urgente à
régler …
AGELICA : Il vient de partir ?….Ah mais j’y crois pas ! Bon bah tu diras à ton mari que c’est
qu’un sale con et qu’il n’essaie plus de me revoir, je suis devenue allergique à la connerie…Sur ce
bonsoir…Puis tu lui diras qu‘il se trompait tu ressembles pas du tout à un sanglier….
CAROLINE : Contente de l’apprendre….
EEDEN : C’est donc vous Angélica Côte d’Agneau!
ANGELICA : Rosbeef si ça te dérange pas…Et toi t’es qui ?
EEDEN : Vous ne vous en doutez pas ?
ANGELICA : Désolé, je ne suis pas une intime de la famille…
EEDEN : Je suis la femme de Jack…Jack ça vous dit quelque chose ?
ANGELICA : C’est quoi ce délire.. Il en a combien de femme ?
CAROLINE : Une…Moi en, réalité je suis leur fille…
SIMON : Moi aussi..
EEDEN : Papa !
ANGELICA : Papa ?
EEDEN : Oui papa…Pourquoi mon père aussi vous intéresse ?
CAROLINE : Trop tard… Je suis déjà prise…
SIMON : Ah mais j’ai rien fait pourtant…
CAROLINE : Justement il serait peut être temps de…Bon bah Eeden on va vous laisser…Parce
que nous on a une quenelle à mettre au four…(s’échappant vers la chambre) …Petit
matelot…Petit matelot…Ouh…Ouh
(Simon la suit en barque. Ils sortent.)
EEDEN : Papa ! ! !
ANGELICA : C’est une vrai maison de dingue…Moi je me sauve…
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EEDEN : Ah non…Certainement pas ! Vous venez me provoquer jusque chez meu….Il faut
assumer maintenant…On va régler ça entre homme…Parce que moi quand je vous regarde : j’ai
des envies de meurtre qui me remonte des entrailles….(Elle reprend le chandelier) L’orgasme du
chandelier…
ANGELICA : T’es rigolote Charlotte….Et l’orgasme du magnum tu connais…
(Elle pointe un magnum, Eeden tente de la désarmer, en vain alors elle met les mains en l’air.)
Parce que tu vois ton mari, en réalité j’étais venu pour lui faire la peau…Parce que j’en ai un peu
marre que les mecs ils me prennent pour une conne…Pendant une heure j’ai pataugé dans le
grand bain… Pour des prunes mais pas les siennes…Il est jamais venu c’connard…
EEDEN : Bah oui il pouvait pas venu…Je l’ai tué…(On frappe à la porte.Eeden croit être
touchée au sein gauche par l’arme de d’Angélica)
ANGELICA : Du calme Josette, j’ai pas tiré…C’est la porte…
(On frappe une nouvelle fois.)
EEDEN : Ah oui, je suis désolée…C’est l’émotion…
(Eeden ouvre les mains en l’air)
LISA : Ca va j’ai pas été trop longue…
EEDEN : Non ..Non…
(Lisa aperçoit Angelica qui pointe toujours son magnum .)
LISA : (serrrant le revolver d’Angelica) Oh Bonsoir…Lisa Dutilleul…
ANGELICA : C’est bien moi c’est ferme ta gueule…
LISA : Enchanté….Je vois que vous avez de la visite alors je ne vais pas vous déranger plus
longtemps…Simon est toujours par là…
EEDEN : Oui…oui….Il a pris sa barque et puis…
LISA : Sa barque ?
EEDEN : Bah oui sa barque…Il a vu une sirène alors…
LISA : Il a vu une sirène ?
ANGELICA : Une sirène ?…Elle fait plutôt gros phoque la sirène…
EEDEN : C’est mon père tout de même…Un peu de respectation…
LISA : Votre père : une sirène…Bon peu importe…Je vais vite ramener Simon à la maison parce
que j’ai l’impression qu’il est contagieux…Vous m’excusez un instant….
( Elle sort.Jack entre.)
JACK : Angie !
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ANGELICA : Ah Jack…
EEDEN : Jack…Mais…(Elle s’évanouit et s’effondre sur le fauteuil après moult mouvements.)
JACK : Mais que fais-tu ici déguisée en pompier ?
ANGELICA : C’est moi qui pose les questions grosse salope ! …Et t’as intérêt à me dire la vérité
parce que j’ai la gâchette qui me chatouille….En quelle année est mort Henry IV ?
JACK : Arrête, tu sais bien que j’y connais rien en médecine…Allez joue pas au PD,Harry,baisse
ton flingue…Parce que moi c’est la braguette qui me chatouille…
ANGELICA : C’est vrai…Oh Jack en plus, tu es venu avec tes poils…Tu me rends folle…J’t’en
supplie prends moi…Prends moi Jack…
(Elle lui saute dessus.Entre Koumbasssa énergiquement)
LISA : Oh j’y crois pas ! J’y crois pas !…Simon s’tape une grosse … ( Elle remarque le couple)
Mais c’est Fornicland cette baraque !
( Jack se retourne)…
JACK : Bonsoir petite, tu cherches quelque chose…
LISA : Ah c’est vous…Non enfin oui…Mon frère…
CAROLINE : Non Monsieur Quenelle…Pas la gaine…Pas la gaine ! Oh Bonsoir…Oh mais c’est
mon gendre adoré…
JACK : Bonsoir belle papa…Content de voir que vous vous êtes trouvé un animal de
compagnie….
CAROLINE : Ne l’écoute pas ma quenelle…On a pas d’oreille pour les vilaines bouches…Et
puis de toute façon vous l’avez toujours su mon cher gendre, je vous emmerde…Je vous emmerde
au plus profond de votre gueule d’anus et d’ailleurs si mon anus avait votre gueule je me ferai
lifter le cul…
EEDEN : Papa c’est toi!…J’ai cru voir Jack Papa …
CAROLINE : T’as pas cru patate crute…Je te rassure et il est drôlement dynamique pour un
cadavre…Tu l’as raté ma pauvre fille, malheureusement… Alors la prochaine fois avant d’alerter
tout Paris, je t’en prie tâte le poul…tate the pouls…
TOUS : (chantant en chœur en se tenant le poignet) Tate the pouls ! Tate the pouls !
CAROLINE : Sur ce je enfin on, on va vous laisser…Parce que…Parce queue justement….Bon
allez Eeden prête moi une joue que je l’embrasse…
EEDEN : Bonsoir et merci pour tout papa…
CAROLINE : Papa ?…Caroline !…Enfin maintenant tu peux m’appeler Arielle…
JACK : Oh c’est joli, Arielle la petite citerne…
EEDEN : Jack !
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CAROLINE : Oh laisse Eeden, je suis un miroir, tout ce qu’il dit ça retombe sur lui…Mon cher
gendre, je ne vous fais pas la bise mais le cul y est….Allez mon petit marin on prend le large …
(Ils sortent)
ANGELICA : (à Eeden tout en se frottant à Jack) Ca a pas l’air d’aller ?
EEDEN : Si pourquoi? Tout va bien… Enfin je vous rappelle que la chose qui se dandine entre
vos jambes c’est tout de même mon mari ?
JACK : Oh tu ne vas pas recommencer….
EEDEN : Oh non je te rassure …Je suis réaliste, ça doit pas être facile pour toi de vivre avec une
espèce de sanglier… Tiens tu n’as qu’à raccompagner Angelica chez elle, la pauvre tombe de
fatigue…Oui et puis reste avec elle toute la nuit voire plus voire beaucoup plus…Vous avez bien
une petite place pour lui dans votre vie mademoiselle…
ANGELICA : Oh oui….Oh c’est génial…Je peux vous embrasser…
JACK : Et moi j’peux te mettre un doigt ?….Je blague…Allez ma gazelle en route…
(Ils sortent.)
EEDEN : Et voilà 15 ans d’une vie qui partent en fumée…Oh mince elle a oublié sa
carabine…Angelica !….Après tout , c’est peut être un signe du destin…Ma vie n’a plus aucun
sens…Alors autant l’achever…Finalement, la vie c’est quoi ? Une phase d’omnisciente
imperfection atemporelle comme disait Astérix (Elle met le revolver dans sa bouche ce qui rend
ce qu’elle prononce inaudible.) Je ne peux exprimer en ce lieu le malheur qui m’assaille à
Hendaye…
LISA : Vous devriez protéger vos murs…
EEDEN : Qui est là ?
LISA : …C’est moi…La sœur de l’Alien…
EEDEN : Ah…Vous m’avez fait peur… Je suis désolée…Je…
LISA : Oh je vous en prie…Faites comme si je n’étais pas là…Je vous comprend moi aussi il m’a
largué le Fabrizio et pour de bon cette fois-çi…D’ailleurs si ça vous dérange pas…J’en ferai bien
autant…
EEDEN : Oh bah non quand y’en a pour une y’en a pour deux…Vous n’avez qu’à commencer…
(Elle lui tend le magnum .)
LISA : Oh bah non je vous en prie…
EEDEN : Oh écoutez ça me fait plaisir…
LISA : Si vous insistez…(Elle prend le revolver) Le pire dans cette histoire c’est que Simon, lui, il
se case…Simon amoureux ! Alors là je suis sciée…Maintenant que j’y pense, j’ai l’impression que
moi avec les mecs j’ai jamais eu le mode d’emploi…Pourtant j’ai essayé toutes les tailles, toutes
les couleurs, toutes les odeurs…C’est à se demander si…
(Elle toise Eeden comme envoûtée.)
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EEDEN : Si ?
LISA : Si…Si…Oh c’est la première fois que ça me fait ça…Oh je frissonne du bassin…Je crois
que vous...( Elle émet quelques chuintements grotesques et sensuelles. Eclairage tamisée,
musique romantique )
Vous dansez ?
EEDEN : Moi ?
LISA : Oui…Vous…
(La lumière baisse, noir, après quelques instants la lumière revient : Caroline danse un slow avec
Simon, Eeden est assise sur un fauteuil. La musique s’arrête. Un an plus tard.)
EEDEN : Deux jours après….Oh Papa…Pardon Arielle….Ca fait plaisir de te voir comme ça ?
Tu es resplendissante…
CAROLINE : C’est normal maintenant j’ai le soleil est à domicile…
SIMON : Moi aussi…
(On frappe à la porte.)
EEDEN : Les voilà !… Lisa, ils sont là…(Elle ouvre. Angelica et Jack entrent avec leurs
quintuplés.) Allez entrez !…
ANGELICA : (enceinte) Ah…Bonsoir Eeden…
EEDEN : Oh qu’ils sont mignons…Regarde papa…Ca c’est Rachid…
ANGELICA : Ah non ça c’est Wilfried…Le voilà Rachid, toujours dans les bras de son
père…Jack, laisse pas Hector tout seul sur le palier….
JACK : Désolé moi j’ai que trois bras…
(ouh général)
LISA : Et moi ? On saute pas dans les bras de tata lesbienne ?
EDEN : Bon allez la photo… la photo….Pour une fois qu’ils ont les yeux ouverts…Jack ça te
dérange pas …
JACK : (tenant l’appareil photo) …Non…Allez serrez-vous autour d’Eeden…
SIMON : (souhaitant prendre un bébé dans ses bras) Je peux en prendre un ?
JACK : On va éviter….Attention sourire….
EEDEN : Jack, pour une fois qu’on est que tous les deux, je peux te demander quelque chose ?
JACK : Rien de sexuel j’espère..
EEDEN : Non, je te rassure j’ai la foufoune comblée (grande fierté de Lisa)…Non je voulais
juste savoir…
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(Musique : destination malheur)
Eeden : Jack m’as tu aimé un jour ?
Ce s’rait chic choc
Eeden : Jack m’as tu aimé un jour ?
Ce s’rait chic choc
Tous : Tu pourrais répondre un jour
Ce s’rait chic, choc choc
Jack : Je ne répondrai c’est choc
Qu’on the way to Broadway
Refrain
On the way to Broadway
On the way to Broadway
I feel so choc and chic to be
To choc and be, no chic to be
FIN
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