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INTERVIEW
FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL
60 « Le trade finance
transactionnel est appelé
à croître rapidement »
François
Wohrer
Directeur
général
BBVA France
David
Peyroux
Responsable
Transactional
Trade Finance
BBVA France
N° 753 - novembre 2012
40 euros - ISSN 1772-6638
revue-banque.fr
Revue Banque n° 753 novembre 2012
22 DOSSIER
RÉSOLUTION DES
CRISES BANCAIRES
Trouver la bonne équation
« Les aides au secteur bancaire représentent
annuellement 10 % du PIB européen »
Joaquín Almunia, Commission européenne
« Ne pas faire du Plan de
redressement et de résolution
un manuel d’OPA hostile »
Mark Venus, BNP Paribas
TRANSPOSITION
52 La monnaie électronique
en droit français : enfin
un nouveau départ ?
Pierre Storrer, Cabinet Féral-Schuhl / Sainte-Marie
MARCHÉ EUROPÉEN
48 Enjeux et impacts
de la délégation au sens
de la directive AIFM
David Masson, Ernst & Young Société d’avocats
RÉFORME BANCAIRE
82 Rapport Liikanen :
une occasion manquée
Hubert de Vauplane,
Kramer Levin Naftalis & Frankel
ÉDITORIAL
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ISSN 1772-6638
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du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.
© Revue Banque
En cas de faillite
S
uivant les recommandations du G20, la Commission européenne a publié en juin
dernier sa proposition législative pour un « cadre européen de redressement et de
résolution des crises bancaires ». Le dossier de ce mois décrypte les enjeux majeurs
de ce texte ambitieux sur au moins trois aspects. Il inclut des dispositions pour
intervenir, selon les commentaires de la Commission, « de manière décisive » très
en amont, voire « avant que les difficultés n’apparaissent » ; reste à savoir sur quels critères sera engagée cette procédure. Ensuite, il prévoit la possibilité de mettre à contribution
les créanciers senior, selon le principe du bail-in, en les obligeant à participer aux pertes de
l’établissement en difficulté, une mesure dont les implications juridiques ne sont pas encore
cernées et qui pourrait avoir des conséquences sur la structure et le coût de financement des
banques. Enfin, la proposition confère aux autorités de résolution – dont la composition reste
à préciser – de très larges pouvoirs dont l’encadrement reste encore flou. La mise en œuvre de
ces mesures serait, comme le souligne José Manuel Barroso, « un pas important dans la direction
d’une union bancaire » et d’une plus grande intégration européenne… mais la proposition législative doit encore être approuvée par le Parlement et le Conseil européens.
Présenté le 2 octobre dernier à la Commission européenne, le rapport Liikanen recommande
d’isoler les activités de marché « à risques ». Il comprend plus de 135 pages, mais « c’est un
peu par hasard presque que l’on trouve six pages (pas plus !) sur la proposition proprement dite » regrette
Hubert de Vauplane (Kramer Levin Naftalis & Frankel), qui fait une analyse très critique du
document : « le groupe présente une solution sans en expliquer ni le fonctionnement, ni le mode d’emploi.
[…] Rien n’est dit sur un calendrier de réforme, encore moins sur les conséquences de la solution proposée en
termes de gouvernance, de fonds propres, de définition d’activités impactées, de liens entre ces activités et les
autres. » Un coup pour rien ?
BBVA France, dont l’activité est principalement dédiée à la banque d’investissement et aux
grandes entreprises, ne baisse pas les bras face à l’adversité économique et réglementaire.
Selon François Wohrer et David Peyroux, la banque continuera à monter des financements
de projet, même si le modèle « take and hold » devra se transformer sous la contrainte Bâle III
en « originate to distribute ». Par ailleurs, ses activités de cash management et de trade finance transactionnel devraient continuer à se développer, car moins consommatrices de fonds propres.
Témoignage de deux banquiers qui restent optimistes…
Également dans ce numéro, les commentaires de David Masson (Ernst & Young Société d’avocats), sur la directive AIFM, qui va vers une libéralisation du régime de la délégation de la gestion financière par rapport à la réglementation française, et ceux de Pierre Storrer (cabinet
Feral-Schuhl/Sainte-Marie) sur le projet de loi, déposé le 1er août 2012, pour transposer, enfin,
la deuxième directive monnaie électronique, adoptée en septembre 2009.
Enfin, dans le précédent éditorial, trop de précipitation lors du bouclage et un mélange de versions successives m’ont fait ranger à tort les établissements de crédit conso et de crédit bail
italiens dans le shadow banking… Mea culpa.
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novembre 2012 no 753
Revue Banque
3
SOMMAIRE
LE MOIS EN REVUE
22 DOSSIER
À suivre
RÉSOLUTION DES
CRISES BANCAIRES
6 BÂLE III
L’Europe conteste un
rapport du Comité de Bâle
Les chroniques
8 Patrick Artus
Répression financière
ou décorrélation des risques
bancaire et souverain :
il faut choisir
Trouver la bonne équation
8 Antoine Brunet
États-Unis :
de la passivité commerciale
à l’aventurisme monétaire
9 Olivier Eluère
Freinage des crédits
aux sociétés en 2012
10 Georges Pujals
China Construction Bank
sort du bois
Le secteur
CAHIER NOUVELLES TECHNOLOGIES
12 INTERNATIONAL
13 EUROPE
14 FRANCE
42 NCR FORUM 2012
Cloud et mobile au cœur
des automates bancaires
Stéphanie Chaptal
Les entreprises
15 VIE DES ENTREPRISES
16 SOCIAL Béatrice Layan
Lancement de la négociation
sur la sécurisation de l’emploi
44
RÉSEAUX SOCIAUX
Quand la banque devient sociale
Stéphanie Chaptal
18 LA RÉGLEMENTATION
FINANCIÈRE DÉCRYPTÉE
PAR LABEX-RÉFI
SUR REVUE-BANQUE.FR
Alain Mikol
Le Livre vert sur l’audit
Les acteurs
20 NOMINATIONS
4
Revue Banque
n° 753 novembre 2012
VIDÉOS
Visionnez le Forum des auteurs du 18 juin 2012
« Face aux marchés les états sont-ils encore
souverains », avec Pierre de Lauzun, Amafi,
Anne Demartini, AMF, Michel Fleuriet, Université
Paris-Dauphine, Hervé Goulletquer, Crédit Agricole
Corporate and Investment Bank, Michel Henochsberg,
Université de Paris X, Olivier Passet, Conseil d’analyse
économique, Philippe Tibi, Amafi, École Polytechnique,
Christian Walter, Facultés des Sciences Sociales et
Economiques – Institut catholique de Paris
RISQUES & RÉGLEMENTATION
MANAGEMENT & SI
48 MARCHÉ EUROPÉEN
Enjeux et impacts de la délégation
au sens de la directive AIFM
76 RISQUE DE CONFORMITÉ
Du bon usage des sanctions
David Masson, Ernst & Young Société d’avocats
52 TRANSPOSITION
La monnaie électronique en droit français :
enfin un nouveau départ ?
Pierre Storrer, Cabinet Féral-Schuhl / Sainte-Marie
Marie-Agnès Nicolet et Fabrice Bourdonnay, Regulation Partners,
Henri Calvet, H2C Conseil
80 INFORMATIQUE BANCAIRE
Innover et réduire les coûts :
un double défi pour sortir de la crise
Tecla Solari, Avaloq
57 FINANCE RESPONSABLE
« Redonner à la finance ses lettres de noblesse »
INTERVIEW de Stéphane Delacote, Fondation Mines ParisTech
VEILLE TECHNIQUE
82 RAPPORT LIIKANEN
Une occasion manquée
ACTIVITÉS & SERVICES
59 FINANCEMENT DU COMMERCE INTERNATIONAL
« Le trade finance transactionnel
est appelé à croître rapidement »
INTERVIEW de François Wohrer
et David Peyroux, BBVA France
64 STRATÉGIE COMMERCIALE
Le prêt immobilier français
passera-t-il l’hiver énergétique ?
Cédric Ringenbach et Jérôme Courcier, The Shift Project
68 AU FIL DES DIRECTIVES EUROPÉENNES
Le rôle indispensable sinon surdimensionné
du dépositaire
Anne Landier-Juglar, Caceis
72 GESTION D’ACTIFS
Les ETF sur la sellette
Yann Schorderet,
Mirabaud & Cie, Banquiers Privés,
et Umberto Boccato,
Mirabaud Asset Management
ET AUSSI…
CARRIÈRE ET EMPLOI
International, régions, stages…
chaque jour, de nouvelles opportunités.
DIAPORAMAS
Dans les coulisses de la personnalisation
des cartes bancaires
Hubert de Vauplane,
Kramer Levin Naftalis & Frankel LLP
86 JURISPRUDENCE DE LA COUR DE
JUSTICE DE L’UNION EUROPÉENNE
Le critère de précision
dans l’identification
d’une information privilégiée
Jean-Louis Guillot et Pierre-Yves Bérard,
Groupe BNP Paribas
92 GESTION DES RISQUES
L’Angleterre s’engage dans
la mise en application de FATCA
Xavier Frelat, Andrew Lim et Andrew Papandreadis,
Investance
94 COMPTABILITÉ
Que devient IAS 17 ?
IASB fait de nouvelles propositions
Chantal Charreron, ADICECEI
Michèle Formagne
98 DIVIDENDES TRANSITANT PAR DES OPCVM
NON RÉSIDENTS
La justification pro domo de notre retenue
à la source de droit interne
Jean-Jacques Cappelaere
101 BIBLIOGRAPHIE
Numéro mis sous presse le mardi 23 octobre 2012.
Index des annonceurs : SAB, 2e de couv, ERI bancaire, 4e de couv
Ce numéro comporte un encart jeté « Agenda automne 2012 ».
novembre 2012 n° 753
Revue Banque
5
LE MOIS EN REVUE
À suivre
Pages réalisées par Sophie Gauvent
DÉSINTERMÉDIATION
Les relations banques-assureurs bientôt facilitées
La réglementation pourrait à l’avenir mieux prendre en compte le
modèle « originate to distribute », mis en œuvre de plus en plus fréquemment par les assureurs et les banquiers européens : les premiers achètent aux seconds des portefeuilles de prêts, bien souvent sous la forme de FCT (Fonds communs de titrisation). « Pour le
moment, ces actifs ne sont pas identifiés clairement par Solvabilité 2, explique
Philippe Foulquier, professeur à l’Edhec. Le calcul du capital réglementaire de
ces montages donne donc lieu à certaines interprétations. » Une situation
insatisfaisante qui pourrait prendre fin, car ces prêts à l’écono-
mie, apparus récemment dans les bilans des assureurs, font partie
d’une liste d’actifs sur lesquels la Commission a attiré l’attention
d’EIOPA[1]. L’enjeu est de s’assurer que Solvabilité 2 ne détourne
pas les assureurs des investissements de long terme. EIOPA a élaboré une task force qui s’est mise au travail mi-octobre. « Du point de
vue des assureurs, il pourrait être intéressant de voir ces prêts traités comme
des actifs longs adossés à des passifs à long terme (Dampener par duration),
dont la charge en capital est de 22 % ». n
[1] European Insurance and Occupational Pensions Authority.
BÂLE III
L’Europe conteste un rapport du Comité de Bâle
La traduction en droit communautaire des accords de Bâle III laisserait à désirer. C’est ce
qu’affirme un rapport d’évaluation préliminaire sur la cohérence réglementaire publié par le
Comité de Bâle. Selon ce texte rendu public début octobre, la CRD 4 et le CRR (Capital Requirement Regulation), toujours en négociation, s’écartent du cadre bâlois dans certains domaines.
Toutefois, pour 12 des 14 domaines analysés, ce rapport a jugé les projets de loi européens comme étant « conformes » ou « largement conformes ». Il n’en demeure pas moins que
les différentes instances européennes ont peu apprécié ce texte : « J’ai […] des réserves quant
aux conclusions préliminaires en ce qui concerne les deux autres secteurs », a affirmé le commissaire
Michel Barnier le 1er octobre. La Commission européenne, la France et plusieurs autres
pays européens, estimant que le rapport d’inspection du Comité de Bâle est injustement
critique à l’égard de l’Europe, demandent une révision de ce texte par des sages. Une nouvelle peer review (revue par les pairs) est donc attendue ; elle sera effectuée par une équipe
différente de celle qui a fourni le travail rendu public début octobre. n
ASSURANCE
Une nouvelle étude d’impact
Courant novembre 2012, un échantillon d’organismes d’assurance devrait réaliser un test lié à la mise en œuvre de Solvabilité 2. Après cinq QIS, le nouvel exercice permettra de tester
deux outils ayant pour objectif une meilleure prise en compte
de l’activité de long terme des assureurs.
La prime contracyclique permettrait, lorsque les marchés sont en
berne, de réduire l’exigence de fonds propres. En effet, selon Philippe Foulquier, professeur à l’Edhec, « le taux d’actualisation des passifs
d’assurance serait augmenté de cette prime afin de réduire la valeur des passifs
6
Revue Banque
no 753 novembre 2012
et donc le montant des fonds propres réglementaires requis ». Initialement,
seuls les passifs illiquides étaient concernés (produits d’épargne de
long terme, comme l’assurance vie pour la retraite), mais l’industrie
semble avoir obtenu l’élargissement cette prime à tous les passifs.
Le champ d’application du second outil, le matching ajustment,
pourrait lui aussi s’élargir. « L’objectif est de s’assurer qu’un choc
sur les spreads de taux d’intérêts ne crée pas de volatilité artificielle
des fonds propres lorsque les passifs ne sont pas exposés à ce risque »,
explique Philippe Foulquier… n
LE MOIS EN REVUE
Chroniques
ÉCONOMIE
Patrick Artus
Directeur de la recherche et des études
Natixis
Répression financière ou décorrélation des risques
bancaire et souverain : il faut choisir
I
l existe un consensus pour penser que
les États de la zone euro vont devoir utiliser la répression financière (taux d’intérêt anormalement bas, contraintes sur
les épargnants, etc.). Mais, dans le même
temps, un des objectifs de l’Union bancaire
est de restaurer l’intégration financière de
la zone euro en faisant disparaître la corrélation entre risque bancaire et risque souverain qui a segmenté financièrement la
zone euro. Les deux objectifs ne pourront
pas être simultanément atteints. Le premier s’impose, car beaucoup de pays de
la zone vont conserver des déficits publics
élevés. Pour faciliter le financement de ces
déficits, les États sont évidemment tentés
d’utiliser la répression financière, c’est-àdire des taux d’intérêt anormalement bas
CHANGE & TAUX
là où c’est possible (France, Pays-Bas).
Les réglementations financières – ratio de
liquidité (LCR) de Bâle III, Solvabilité 2 –
poussant les intermédiaires financiers à
détenir davantage de dettes publiques,
de même que les interventions de la BCE
(SMP puis OMT) réduisant les taux d’intérêt
payés par les pays en difficulté font aussi
partie de l’arsenal de la répression financière. Ce mécanisme conduit l’épargne vers
le financement des déficits publics à des
taux d’intérêt anormalement faibles.
Il existe également une volonté de restaurer l’intégration financière de la zone euro.
Le projet d’Union bancaire vise notamment
à faire disparaître la segmentation financière de la zone euro, qui est apparue avec
la crise et menace l’efficacité de la poli-
Antoine Brunet
tique monétaire. Ceci mène à l’objectif de
disparition de la corrélation entre risque
bancaire et risque souverain, très forte
aujourd’hui, qui conduit à des conditions
de financement très différentes d’un pays à
l’autre, donc à la segmentation financière
de la zone euro.
Mais la corrélation entre le risque bancaire
et le risque souverain vient de la forte détention de dette publique par les banques
des pays de la zone euro. Même si le risque
bancaire et le risque souverain se décorrèlent sous l’effet de l’Union bancaire, il
faudrait que les banques vendent leurs
portefeuilles de dette souveraine ; ceci est
évidemment incompatible avec la nécessité
de la répression financière. n
Président
AB Marchés
États-Unis : de la passivité commerciale
à l’aventurisme monétaire
L
a planche à billets, son concept, sa
pratique, n’est enseignée dans aucune
université du monde : jusqu’en 2009,
sur la base d’expériences désastreuses
(France en 1791, Allemagne en 1923…), économistes et politologues étaient unanimes à
la taire, pour mieux s’y opposer.
M. Bernanke vient pourtant d’annoncer sereinement que la Fed prolongerait et intensifierait le recours à sa planche à billets ; il s’est
engagé à acheter autant que nécessaire des
obligations hypothécaires et des Treasuries
pour maintenir durablement les taux longs très
en dessous de l’inflation ; à ses yeux, il s’agit,
comme déjà en 2003, de redémarrer l’immobilier et Wall Street, au prétexte que cela redynamisera durablement la production et l’emploi.
Certains experts estiment même que la Fed est
8
Revue Banque
no 753 novembre 2012
déjà prête à porter à 60 % d’ici fin 2014 la part
de la dette fédérale à long terme qui aura été
financée par sa planche à billets.
En même temps, M. Plosser, membre de la
Fed, avouait son impuissance à expliquer
pourquoi l’économie avait si peu réagi à la
stimulation considérable dont elle est l’objet
depuis fin 2008. Cette énigme peut être levée
aisément : le territoire des États-Unis (comme
celui des autres pays) souffre d’une souscompétitivité massive face à la Chine. La production y est asphyxiée, à la fois par un déficit
commercial, colossal et renouvelé, et par une
panne prolongée de l’investissement industriel. Et si M. Bernanke occulte autant ce paramètre Chine, c’est parce que, depuis 2000, les
sphères dirigeantes américaines ont convenu
d’un tabou : ne jamais admettre que la Chine,
par sa stratégie de guerre économique, déstabilise les États-Unis et leurs alliés. Derrière
ce tabou, on trouve les multinationales industrielles qui cachent de moins en moins leur
attachement au statu quo : désormais, elles
récusent toute réévaluation du yuan et toute
barrière douanière contre le made in China.
Cela compromettrait les profits somptueux
qu’elles réalisent sur tous les marchés (ÉtatsUnis, Chine, pays tiers).
Les dirigeants politiques successifs, pour éviter à leur population une récession franche et
renouvelée, se voient alors obligés de pratiquer une double fuite en avant, dans le déficit
budgétaire et dans la planche à billets. Leur
passivité commerciale à l’égard de la Chine
conduit ainsi les États-Unis à un aventurisme
monétaire jamais vu en temps de paix ! n
LE MOIS EN REVUE
de nominations sur
revue-banque.fr
Nominations
BOURSORAMA
l Xavier Prin, 41 ans, intègre le comité exécutif de Boursorama
en tant que directeur du portail. Diplômé de l’Université
Paris-IX Dauphine, il entre chez Exane BNP Paribas Equities
comme analyste financier sur actions européennes. En 2001, il
rejoint Selftrade où il est en charge du développement. Après
l’acquisition de Selftrade par Boursorama, il devient directeur
des relations investisseurs, puis directeur de la communication. Nommé, en 2007, directeur de la régie financière puis
directeur Media et B2B, il était depuis juin dernier directeur
adjoint du portail.
BANQUE TARNEAUD
Christian Bonhomme, 55 ans,
accède à la vice-présidence du directoire de la Banque
Tarneaud. Diplômé
en sciences économiques, il entre en
1979 à la Banque
Hypothécaire Européenne, pour
diriger l’agence de Toulouse. Entré
en 1988 à la Banque Nuger (groupe
Crédit du Nord), il exerce la responsabilité de directeur d’agence, puis
celle de responsable du marché des
institutionnels. En 1999, il est nommé
directeur du groupe Est-Picardie du
Crédit du Nord à Soissons et en 2005,
du groupe Bordeaux Métropole de
la Banque Courtois. Il était, depuis
2010, directeur régional délégué de
la région Nord Métropole du Crédit
du Nord.
l
BBVA
BBVA France nomme Raphaël
Ramos, 45 ans, en qualité de vendeur
obligataire crédit &
produits de taux. Il
débute en 1993 chez
Société Générale
à Buenos Aires,
avant de rejoindre
SBC Warburg à
Paris comme vendeur crédit fixed
income auprès des investisseurs institutionnels français. Entré, en 1998,
dans le groupe Unicredit Bank AG à
l
20
Revue Banque
no 753 novembre 2012
BARCLAYS
Munich, il rejoint la filiale de Paris en
2002 en qualité de directeur adjoint,
chargé de vente crédit & produits
structurés. Depuis l’an dernier, il
était responsable de la vente crédit
euro/high yield auprès des investisseurs d’Europe francophone chez
MF Global UK Ltd à Londres.
l Arnaud
Schvartz, 43 ans,
devient directeur
financier de Barclays
Bank France.
Titulaire d’un MBA
de l’université
du Connecticut,
diplômé de
l’ESLSCA, il entre
en 1990 chez
Arthur Andersen.
De 1992 à 1997, il
occupe les postes de
contrôleur financier
pour Pechiney
en Espagne, puis
de responsable
financier pour
une division
d’International
Paper en France.
En 1997, il intègre
General Electric, qui
le nomme directeur
financier des
activités bancaires
en Espagne et au
Portugal. En 2011,
il rejoint Barclays
en Espagne, comme
directeur financier
et membre du
comité exécutif.
BNP PARIBAS
l Arnaud Romanet-Perroux, 29 ans,
est nommé responsable de la communication financière pour BNP
Paribas REIM
(BNP Paribas Real
Estate Investment
Management). Diplômé de l’École
spéciale des travaux publics, il commence en tant que conducteur de travaux chez Vinci en Afrique. De retour
en France, il obtient un diplôme du
mastère spécialisé finance à l’ESCP
Europe qui lui permet d’obtenir
un poste d’analyste financier chez
Exane BNP Paribas. Il crée ensuite
une société de conseil en fusion
acquisition sur le secteur immobilier, avant de rejoindre BNP Paribas
REIM. En parallèle, il assure le cours
de real estate à l’ESCP Europe.
COFACE
l Cécile Fourmann
rejoint Coface en
qualité de directeur des ressources
humaines du groupe. Elle intègre le
comité exécutif et le comité de direction générale. Titulaire d’un DESS de
gestion des ressources humaines et
de communication sociale du Celsa
et d’une maîtrise d’économie, elle
commence en 1989 à la Snecma,
comme responsable des ressources
humaines et de la communication
interne. En 1996, elle devient directeur des ressources humaines et de la
communication RH de SFR, puis de
Broadnet France. Après deux ans en
tant que DRH du siège et des filiales
du Printemps, elle intègre Areva T&D
comme DRH pour la région France
& Belgique, en 2005, et devient viceprésidente des ressources humaines
pour la Business Unit Systems en 2009.
CRÉDIT DU NORD
Yves Blavet, 48 ans, prend la
responsabilité des ressources du
groupe Crédit du
Nord. Ancien élève
de l’École centrale
Paris, il intègre
l’inspection générale de Société
Générale en 1989.
Il occupe ensuite des responsabilités managériales au sein de la division de banque d’investissement
(SG-CIB), en lignes métier (responsable des options de taux) et
ressources (COO des implantations
européennes, basées à Londres). En
2006, il rejoint la division banque de
détail en France de Société Générale,
d’abord en qualité de directeur de
la monétique puis de directeur des
paiements.
l
PICTET
Pascale Seivy, 35 ans, est recrutée par Pictet comme responsable
du service Advisory auprès de sa succursale de Paris.
Diplômée de l’École
de Management (EM)
de Lyon, elle a effectué l’essentiel de
sa carrière chez
l
NATIXIS
JPMorgan comme gestionnaire de
patrimoines privés, d’abord à Paris
puis à Londres. En 2002, elle est
appelée auprès de JPMorgan à Genève
pour servir une clientèle suisse, avant
de se voir confier la responsabilité
des marchés turc et israélien. Depuis
deux ans, elle était revenue à Paris
pour exercer son métier sur le marché français.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Éric Groven et Thierry Lucas sont
respectivement nommés, au sein de
la direction de la banque de détail en
France de la Société Générale, directeur délégué et délégué général de
l’Île-de-France-Sud.
l Éric Groven, 50 ans, inspecteur
des finances, est
diplômé de HEC
et ancien élève de
l’ENA. Il rejoint la
Société Générale
en 1993 au Crédit
du Nord au poste de conseiller de
clientèle entreprises puis directeur
de la gestion financière. Entre 2000
et 2009, il est associé de Cap Gemini
Ernst & Young avant de rejoindre
HSBC France en tant que directeur du développement du réseau
du CCF, puis directeur financier de
HSBC France. En 2009, il réintègre
la Société Générale comme délégué
général de l’Île-de-France Sud de la
banque de détail en France.
l Thierry Lucas, 53 ans, ancien élève
de l’École centrale
Lyon, entame son
parcours dans l’industrie en 1982,
avant de rejoindre
le Crédit du Nord
en 1987. En 2000, il
est nommé directeur du marché des
entreprises et des institutionnels du
groupe, puis directeur des risques et
membre du comité exécutif en 2004.
Devenu directeur des systèmes d’information et des opérations bancaires
en 2008, il occupait depuis 2011 le
poste de directeur général adjoint du
l Christophe Eglizeau, 45 ans, est nommé secrétaire général de la
banque de grande clientèle de Natixis. Titulaire d’un master of international management, il débute en 1995 au Crédit du Nord. En 2001, il
devient directeur du contrôle de gestion et de l’ALM au Crédit Foncier
et membre du directoire de Vauban Mobilisation Garanties. En 2004,
il devient directeur adjoint du corporate développement à la CNCE.
Il rejoint Natixis en 2006 en tant que directeur adjoint du corporate
développement, avant d’être promu en 2007 secrétaire général du pôle services financiers spécialisés.
l Pierre Debray, 48 ans, devient responsable mondial du département
financements structurés. Ancien élève de l’École polytechnique et de l’Ensae, il débute au Crédit Lyonnais de New York en 1988. En 1990, il prend
la responsabilité des financements de projets mines et métaux, puis la
direction financière de la filiale brésilienne Banco Frances e Brasileiro.
Nommé en 1996 responsable des risques crédit à New York, il supervise, à partir de 2000, le réseau d’Europe centrale et orientale. En 2003,
il assure la responsabilité de la plate-forme Amérique latine. Il entre chez Natixis en 2010
en tant que directeur adjoint des relations entreprises et institutionnels au sein de la BFI,
avant d’être nommé directeur des financements d’actifs et du commerce international.
l Christophe Lanne, 49 ans, prend le poste de responsable du département gestion du portefeuille de financements et global transaction
banking. Diplômé de l’IEP Paris, de la London School of Economics et
titulaire d’un DEA en économie politique, il débute en 1990 à l’inspection générale de la Banque Indosuez. En 1999, il devient responsable du
budget et de la stratégie, puis directeur des opérations des activités de
marchés. En 2002, il devient directeur général du Crédit Agricole Indosuez
Securities Japan à Tokyo. En 2005, il rejoint le Credit Suisse en qualité de directeur général et COO pour l’ensemble des activités en France et membre de l’Emea Management
Committee. Il intègre Natixis en 2010 en tant que COO de la BFI.
groupe Crédit du Nord, en charge
des projets, de l’organisation et des
opérations bancaires.
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE PRIVATE
BANKING
l Yves Thieffry, 56 ans, est nommé
directeur général
de Société Générale
Private Banking en
Suisse. Titulaire
d’une maîtrise en
droit des affaires et
d’un DESS en réglementation fiscale, il intègre l’inspection de la Société Générale en
1982. En 1992, il devient directeur
adjoint à la direction des grandes
entreprises. Il est nommé directeur général de Banco Supervielle
Société Générale en Argentine
en 1995, puis directeur général
de Société Générale à Madrid en
1998. Après avoir été DRH de SG
CIB en 2002, il devient directeur
des fonctions support de ce pôle
l’année suivante. Depuis 2007, il
assumait les fonctions de directeur
adjoint de Société Générale Private
Banking, la ligne métier de gestion
de fortune de la Société Générale.
Réalisé par Christine Hauvette
[email protected]
TÉLEX l APRIL Olivier Girard rejoint le groupe en tant que directeur marketing stra-
tégie et innovation l DFCG Bruno de Laigue est nommé président du comité éditorial
de la revue Echanges l EQUINOX CONSULTING Jean-Bernard Mateu est nommé associé
l WEINBERG CAPITAL PARTNERS renforce son pôle immobilier avec l’arrivée de Cyrille
Viotte en tant que directeur adjoint.
novembre 2012 no 753 Revue Banque
21
DOSSIER
RÉSOLUTION
ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ
DES
CRISES
BANCAIRES
Pour une
meilleure maîtrise
des risques
Trouver la bonne équation
Dossier réalisé par Séverine Leboucher
L
orsque, le 15 septembre 2008, Lehman Brothers se place sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites,
c’est un engrenage infernal qui s’enclenche,
entraînant dans la tourmente institutions
financières et États. Quatre ans plus tard,
le constat est unanime : une banque, a fortiori si elle est « systémique », ne peut faire
faillite comme les autres entreprises. Elle
repose sur la confiance de ses créanciers, les déposants
en particulier, et les situations de crise s’y dénouent de
manière plus rapide et plus violente. Le secteur bancaire
doit donc être doté de procédures d’insolvabilité spécifiques. Celles-ci doivent en outre résoudre l’aléa moral
créé par cette position d’établissements « too Big to Fail ».
En effet, une banque dont on sait qu’elle ne peut faire
faillite sans entraîner des répercussions désastreuses
sur l’économie bénéficiera d’une garantie implicite
des États. Ces dernières années, l’Europe en a maintes
fois fait l’expérience : les Northern Rock, ING, Dexia,
Bankia et autres banques irlandaises ou allemandes ont
ainsi profité d’aides publiques dix fois supérieures à ce
qui est généralement accordé. Cette pluie d’aides a fini
par entraîner les États dans la spirale de l’endettement.
L’EUROPE PROPOSE SA FORMULE…
Les pays anglo-saxons, mais aussi l’Allemagne et le Danemark, se sont d’ores et déjà dotés de régimes de faillite
spécifique pour leur secteur bancaire. La France quant
à elle fonctionne toujours sous un régime de droit commun. Son superviseur bancaire et son fonds de garantie des dépôts disposent de pouvoirs assez larges, mais
qui se sont révélés insuffisants, comme dans le cas du
Crédit Immobilier de France : « nous n’avons pas de pouvoir de résolution qui nous permettrait d’imposer la restructuration d’un groupe ou des transferts d’actifs », regrettait ainsi
22
Revue Banque
n° 753 novembre 2012
« Since 2008, European countries have given 4 600 billion euro in public support to their
banks. It is finally time to get rid of these implicit state guarantees for banks. The
new framework will ensure that supervisory authorities have all the necessary tools to
resolve a bank in a structured way. It will also contain rules on resolution financing, with
the obligation for national systems to lend to each other. It will limit the impact
on tax-payers and ensure that shareholders and bondholders are the first to take losses. »
MICHEL BARNIER, devant l’Institute of International Finance, le 7 juin 2012.
le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer,
dans une interview aux Échos le 17 septembre. C’est dans
ce contexte que la Commission européenne a (enfin)
publié une proposition de directive, le 6 juin dernier. Ce
texte, qui s’inspire assez largement des recommandations du Financial Stability Board de 2011, prévoit plusieurs étapes dans la résolution des crises :
– une phase préventive, lors de laquelle chaque banque
et son superviseur travaillent à la rédaction d’un plan de
redressement et de résolution (RRP) ;
– une phase d’intervention précoce, qui donne des pouvoirs supplémentaires aux autorités pour faire face aux
difficultés d’une banque qui reste toutefois viable ;
– une phase de résolution, lorsqu’il apparaît que la
banque ne peut se sortir seule de ses difficultés. Une
autorité de résolution prend alors le relais ; elle peut
décider de la restructuration de l’établissement ou de
sa liquidation, ordonnée ou traditionnelle, selon que
l’intérêt public est ou non en jeu.
…MAIS DES INCONNUES DEMEURENT
Le dispositif imaginé par la Commission, ambitieux,
a reçu un accueil globalement favorable, mais comme
toujours, le diable se niche dans les détails. Ceux-ci sont
parfois de taille. Quelle sera cette autorité de résolution
dans les États membres ? Comment s’assurer qu’elle
n’outrepassera pas son mandat, étant donné les vastes
pouvoirs qui lui sont conférés ? Quant au bail-in, outil
nouveau permettant d’imposer unilatéralement des
pertes aux créanciers de la banque, est-il seulement
constitutionnel ? « Le bail-in constitue potentiellement
une atteinte au droit de propriété inscrit dans la Constitution
française. L’analyse consistera à savoir qui prime: l’atteinte
à la Constitution ou la préservation de l’intérêt général, à
savoir la protection du système financier », analyse ainsi
un juriste bancaire.
SOMMAIRE DU DOSSIER
➔
CONCURRENCE
« Les aides au secteur bancaire représentent
annuellement 10 % du PIB européen »
24
Joaquín Almunia, Commission européenne
➔
RÉSOLUTION DES CRISES BANCAIRES
Vers un cadre commun européen
28
Olivier Guersent, Commission européenne
➔
LE POINT DE VUE DU BANQUIER
« Ne pas faire du RRP un manuel
d’OPA hostile »
30
Mark Venus, BNP Paribas
➔
34
FINANCEMENT DES RÉSOLUTIONS
« Le fonds de garantie français
est déjà utilisé en résolution »
Thierry Dissaux, Fonds de garantie des dépôts français
➔
BAIL-IN
Un outil puissant à bien calibrer
38
Nadège Jassaud, Vanessa Le Leslé, FMI
Ces sujets, souvent très techniques, sont sur la table du
Conseil et du Parlement européen. Ils sont en outre indissociables d’un autre grand projet législatif : celui de la
supervision commune des banques de la zone euro par
la BCE, première pierre dans l’édification d’une Union
bancaire. Le cadre commun de résolution des crises,
qui implique une importante coopération entre États
membres, ne pourra vraisemblablement se construire
sans ce socle de supervision commune. n
novembre 2012 n° 753
Revue Banque
23
BIBLIOGRAPHIE
LA VOIE CHINOISE
CAPITALISME ET EMPIRE
Michel Aglietta et Guo Bai
431 p., 39,90 €
Odile Jacob « économie »
n En économie politique, la
Chine surprend les observateurs
occidentaux qui manquent de
modèle référent pour évaluer
ses transformations. S’agit-il
d’une économie capitaliste ?
Mais alors, d’autres questions
surgissent : comment une telle
économie peut-elle être performante sans être insérée dans un
État de droit, c’est-à-dire sans
une séparation des pouvoirs
au sens occidental ? Comment
peut-il exister un capitalisme
sans capitalistes, sans acteurs
privés capables d’exercer une
influence politique prépondérante ? Les auteurs tentent
de répondre à ces questions
en mariant les concepts de
la philosophie chinoise, les
enseignements de l’histoire et
la théorie du développement
économique.
❚ Michel Aglietta est professeur
émérite à l’Université Paris-XNanterre, conseiller scientifique
au CEPII et à Groupama-AM.
❚ Guo Bai a exercé la fonction
d’attachée pour les questions
économiques et financières auprès
de l’ambassade de France en Chine.
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SYSTÈME FINANCIER ET CRÉATION DE VALEUR
Revue d’économie financière n° 106 (juin 2012)
Collectif sous la direction de Michel Dietsch
et Philippe Wahl
354 p., 32 €, Association d’Économie Financière
LE GUIDE PRATIQUE
WORDPRESS
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Harbonn, Ivan Roux,
Alchimie Médias
160 p., 14,90 €
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Illustré de plus d’une centaine
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en personnaliser l’interface et
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FUSIONS ET ACQUISITIONS
Patrick Navatte
370 p., 32,50 €
EMS « Les essentiels
de la gestion »
n Cet ouvrage met l’accent sur
les motivations managériales
n En dépit des dérives ayant conduit à la crise
financière, l’activité du système financier possède une
réelle utilité économique et contribue à la création
de richesse nationale. Les premiers articles de ce
numéro mettent en évidence les origines de la création
de valeur par les banques et le système financier :
analyse de la relation banque-client, impact des
innovations financières et des marchés financiers sur
cette relation, rôle de la banque commerciale et de
la banque d’investissement, services d’assurance…
Est ensuite abordée la question complexe de la mesure de la
création de valeur par les banques, et des avantages et défauts des
différentes méthodologies en vigueur. Enfin, les auteurs examinent
le rôle des réglementations, des normes comptables et de la
gouvernance et leur impact sur cette création de valeur.
❚ Michel Dietsch est Professeur des Universités à l’Institut d’études
politiques (IEP) de Strasbourg.
❚ Philippe Wahl est président du directoire de la Banque postale.
des fusions et acquisitions, qui
peuvent expliquer la grande dispersion des résultats issus de ces
regroupements. Les conditions
d’acceptabilité de l’opération sont
examinées pour les deux catégories d’actionnaires concernées :
ceux de l’absorbée et ceux de
l’absorbante. L’importance du
Business plan est soulignée, ainsi
que les opérations apparentées :
LBO et spin-offs. Si les premières ont
récemment diminué du fait de la
crise économique, les secondes
ont enregistré une montée en
régime du fait de la volonté des
groupes de redéfinir le périmètre
de leurs activités. On constate
enfin que ces opérations ne s’effectuent plus à sens unique, c’està-dire des pays développés vers
les pays émergents, mais aussi
que les opérations transfrontalières deviennent de plus en plus
nombreuses.
❚ Patrick Navatte, professeur agrégé
des universités, enseigne à l’IGR/IAE
de Rennes. Il est membre de l’AFFI.
ORGANISATIONS SYNDICALES
Jean-Paul Bertoncini, Patrick
Collin, Emmanuelle Dupeux,
Alice Fages, Sylvie Guérin et
Hélène Parent
140 p., 10,15 €
Expert Comptable Média
n Le monde des syndicats a été
bouleversé par la loi d’août 2008
portant rénovation de la démocratie sociale qui instaure des
obligations nouvelles pour les
organisations syndicales de toute
taille. Cet ouvrage fait le point sur
les différentes questions et obligations relatives aux domaines
juridiques, fiscaux, sociaux et
novembre n° 753 Revue Banque
101
MB AI BNLAI G
OEGMR EANP TH I&
E SYSTÈMES D’INFORMATION
LA CRISE DE L’EURO
Patrick Artus et Isabelle Gravet, 192 p., 16,50 €, Armand Colin
n La crise de la zone euro a provoqué
une chute sans précédent de l’activité
et de l’emploi dans beaucoup de pays :
Espagne, Grèce, Portugal, Irlande et
menace désormais l’Italie et la France.
Elle implique les États, les banques,
les entreprises et les ménages, les
investisseurs institutionnels. Comment
en sommes-nous arrivés là ? La crise est
avant tout celle des déficits et des dettes
extérieurs liés à l’hétérogénéité croissante
de la zone euro. Certains pays n’arrivent
plus à se financer. Loin de corriger ces
déséquilibres, les gouvernements ont
commis des erreurs d’appréciation et
adopté des remèdes inadaptés. L’obsession
de la rigueur a conduit à des préjudices politiques et sociaux. Pour
sortir durablement de la crise, la zone euro a besoin de nouvelles
institutions. Sans fédéralisme, l’hétérogénéité reste insupportable,
car elle ne peut être corrigée que par un profond appauvrissement
des pays en difficulté. Le retour inévitable des crises de liquidité
nécessite aussi la création d’un mécanisme de soutien fondé sur
la création monétaire. L’Europe est à un tournant de son histoire,
mais ces évolutions institutionnelles ne sont pas acceptées de tous.
❚ Patrick Artus est directeur des études économiques et de
la recherche de Natixis. Professeur associé à l’Université Paris 1,
membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier
ministre et du Cercle des économistes.
comptables des organisations
syndicales, qu’elles soient patronales ou salariales. Résolument
pratique et synthétique, il permet
au lecteur de trouver rapidement
l’information recherchée.
❚ Jean-Paul Bertoncini, Patrick
Collin, Emmanuelle Dupeux, Alice
Fages, Sylvie Guérin et Hélène
Parent sont membres de l’Ordre
des experts-comptables.
RÉGULATION BANCAIRE
ET FINANCIÈRE EUROPÉENNE
ET INTERNATIONALE
Thierry Bonneau
346 p., 80 €
Bruylant
n La question de la régulation
bancaire et financière a pris de
l’ampleur depuis la crise de
septembre-octobre 2008, suivie
ensuite par l’affaire Madoff et par
102
Revue Banque
la crise de la dette souveraine.
Ces événements ont conduit à
revoir les règles applicables au
secteur bancaire et financier,
afin de préserver la stabilité
des marchés, des acteurs et des
États. La sécurité est l’un des
thèmes majeurs de la régulation, mais l’intégrité en est un
autre. De plus, en raison de
la globalisation, une réponse
européenne et internationale
no 753 novembre 2012
est absolument indispensable.
Les acteurs de l’encadrement
européen et international sont
peu connus. Aussi est-il important d’y consacrer des développements. L’ouvrage étudie
les autorités européennes de
surveillance et met en lumière
les textes européens ainsi que
les travaux du Comité de Bâle,
de l’OICV, du GAFI, du Joint
Forum et du Conseil de la stabilité financière.
❚ Thierry Bonneau, agrégé
des facultés de droit, est
professeur à l’Université
Panthéon-Assas (Paris II).
PRATIQUE DE
LA COMPTABILITÉ BANCAIRE
(6E ÉDITION)
Antoine Sardi, 1 480 p., 110 €,
Afges
n Dans cette nouvelle édition,
chacune des activités bancaires
est traitée selon trois aspects :
– l’aspect économique et technique pour comprendre la finalité de l’opération et permettre
une juste interprétation, non
seulement de la comptabilisation, mais aussi des risques et
de la rentabilité ;
– l’évaluation et la comptabilisation de chaque transaction
selon le référentiel IFRS et le
référentiel français ;
– de nombreux exemples avec
des schémas comptables selon
ce double référentiel pour rendre
claires et didactiques des opérations parfois complexes.
❚ Antoine Sardi, expert-
comptable, est le cofondateur
d’Afges (organisme de formation
professionnelle).
MISÈRE DE LA PENSÉE
ÉCONOMIQUE
Paul Jorion, 55 p., 20 €, Fayard
n Au plus fort de la crise, le
silence des économistes est
assourdissant, tout comme
l’impuissance des élites politiques et des dirigeants financiers. Et pour cause : ils sont
bien peu nombreux à avoir
su anticiper les événements
qui ont eu lieu depuis 2007.
L’auteur poursuit sa réflexion
sur l’état du monde financier.
Ce qu’il révèle est édifiant : la
« science » économique n’en est
pas une, mais elle nous trompe
en s’en donnant les apparences.
Constatant les errements d’une
doctrine qui n’a fait qu’encenser la « machine à concentrer
la richesse », laquelle déraille
tragiquement aujourd’hui, il
bouscule les dogmes établis et
propose des voies inédites pour
l’avenir : le temps de la solidarité est venu.
❚ Paul Jorion est anthropologue,
sociologue et spécialiste de
la formation des prix.
Réalisé par Christine Hauvette
[email protected]
Revue Banque
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