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Famille et jeunesse : Se recevoir Aimer Engendrer Transmettre Réguler Travailler Servir Pardonner Laisser partir Eucharistie et communion Mode d’emploi Année Famille et jeunesse A l’appel de notre archevêque, nous vous proposons cette année de creuser le thème « Famille et jeunesse : une espérance ! » en cherchant à regarder l’enjeu de la vie familiale. Chaque mois, un feuillet parcourant un thème sera distribué. Dans ce feuillet, un constat, et les deux questions auxquelles nous renvoie notre archevêque : Que voulons-nous vivre ? Que pouvons-nous faire ? Enfin, quelques références dans la Bible pour élargir notre compréhension du thème. 2010-2011 Ce feuillet peut être exploité seul, en famille, en groupe, au catéchisme, par les petits, les grands… Et Dieu dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie." (…) Alors le Seigneur Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, le Seigneur Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria : "Pour le coup, c'est l'os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée "femme", car elle fut tirée de l'homme, celle-ci !" C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair. (Genèse 2,18.21-24) On présentait à Jésus des petits enfants pour qu'il les touchât, mais les disciples les rabrouèrent. Ce que voyant, Jésus se fâcha et leur dit : "Laissez les petits enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car c'est à leurs pareils qu'appartient le Royaume de Dieu. En vérité je vous le dis : quiconque n'accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n'y entrera pas." Puis il les embrassa et les bénit en leur imposant les mains. (Marc 10,13-16) Famille et Jeunesse Octobre Se recevoir Poursuivre dans la Bible… Gn 39,7-20 Qo 3,5 Ps 131(130) Lc 15,25-32 Joseph et la femme de Putiphar Un temps pour tout… Se recevoir de Dieu Recevoir celui qui revient Paroisse St Ferdinand des Ternes – Paris 17 Que voyons-nous ? Que voulons-nous vivre ? Que pouvons-nous faire ? « La famille est plébiscitée comme une valeur refuge prioritaire dans tous les sondages. (…) Mais, en même temps, nous constatons que la famille est fortement contestée de toutes parts. Elle est contestée dans la vie pratique par l’instabilité des couples qui s’unissent et se désunissent ; par la constitution de foyers de fait entre des personnes qui ne souhaitent pas s’engager définitivement l’une envers l’autre ; par l’appartenance des jeunes à plusieurs foyers, dans ce que l’on appelle des "familles recomposées" ; par les offensives pour légitimer des unions homosexuelles ; par l’affaiblissement continu de la politique familiale, etc. De même, beaucoup de nos contemporains souhaitent avoir une descendance. On va jusqu’à dire que le désir d’enfant donne un "droit à l’enfant". Mais on voit en même temps que cette attitude n’aide pas à assumer le fait que les enfants grandissent et deviennent des adolescents, avec leurs désirs et leur agressivité. On peine à formuler les repères éducatifs et à prendre les moyens d’assurer les conditions d’une éducation sereine : stabilité du couple parental, ouverture de la famille au service des autres, références morales, etc. La Révélation nous apprend ce à quoi nous sommes appelés au plus profond de notre être : AIMER. Ce « métier de l’homme », Dieu nous en montre le chemin et l’accomplissement parfait, en Jésus-Christ. 1. Décider que sa famille soit une école d’amour C'est-à-dire un lieu où l’on apprenne à se recevoir : comme époux et épouse, comme garçon ou fille, comme petit ou grand, avec tel tempérament ou caractère. Au milieu de la culture unisexe et en dépit de la promotion d’une théorie qui voudrait remplacer l’identité sexuelle par l’orientation sexuelle (gender), on peut assumer sereinement une éducation fondée sur la nature de la réalité familiale que la Révélation chrétienne confirme et approfondit. Devant ce tableau contrasté (…), les chrétiens sont souvent troublés. Ils risquent de succomber à l’impression qu’il n’y a rien à faire, comme si nous étions devant une fatalité. Ils se sentent pris dans l’alternative de se laisser emporter dans les mœurs que la société promeut sans vergogne ou de se réfugier dans un îlot de résistance voué à l’ignorance des autres ou à leur incompréhension. Faut-il que nous soyons simplement des gens qui font « comme tout le monde » ou les adeptes d’une contre-culture qui nous coupe de notre environnement ? La sagesse chrétienne est-elle seulement à notre usage ou estelle destinée à toute l’humanité ? » Cardinal André Vingt-Trois, La famille et la jeunesse : une espérance ! 1. L’homme à l’image de Dieu Le récit de la Genèse révèle l’identité intime de l’homme, son origine et sa destinée : « Dieu créa l’être humain à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il le créa » (1,27). La complémentarité homme-femme, sans laquelle le monde ne serait pas viable, participe donc en premier à cette ressemblance singulière qui place l’homme au sommet du cosmos. A la façon des Personnes divines qui se donnent et se reçoivent éternellement et parfaitement, l’homme apprend à aimer, dans le temps, découvrant la "nécessité" de l’autre et sa merveilleuse complémentarité. 2. Se quitter pour se recevoir Le petit d’homme qui naît dans une famille naturelle a de la chance : cette petite société sera sa première « école de l’amour ». La complémentarité de papa et de maman, l’apprentissage de la fraternité, de l’amitié et du service préparent son cœur à aimer. Viendra le jour où l’appel à un don total se fera sentir. « L’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair » (Gn 2,24). « Aimer c’est tout donner » dit Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, et tout donner… c'est se quitter. 3. Se recevoir pour se donner Si l’autonomisation de l’enfant et de l’adolescent est un travail très progressif, la soudaineté de l’expérience amoureuse appelle un discernement qu’il faut bien comprendre. La vie est unique et souvent courte : on ne badine pas avec l’amour. Le temps des fiançailles est celui d’une connaissance mutuelle qui donne priorité au cœur. Le mot « respect » vient du latin re-spicere qu’on pourrait traduire « contempler avec distance ». Il faut du temps et de l’espace avant de se donner pleinement ; et donner mon corps, c’est donner le tout de moi-même. Le mariage dispose au don total propre aux époux. À moins que le Seigneur appelle à une consécration plus radicale : se livrer à Dieu tout entier en son corps pour être donné à tous. Mariage et célibat sont deux états de vie correspondant à deux vocations fondamentales où l’homme peut faire l’expérience de la joie du don, dans l’Amour. 2. Apprendre à se donner La famille est le lieu où l’amour peut être vécu de manière gratuite, inconditionnelle et miséricordieuse. Mais dans la logique de marché, l’amour court le risque de se voir réduit à un bien à consommer parmi d’autres. Sommés de jouer à l’amour le plus vite possible et tentés d’escamoter son véritable apprentissage, les adolescents ont besoin de beaucoup de courage pour donner priorité à l’apprentissage du service, de l’amitié et de la fidélité. Mais quel temps gagné pour le long terme ! Sur ces bases solides, l’amour humain saura fleurir et durer. Où sont aujourd’hui les lieux où ces expériences sont encore possibles ? La culture, il faut la construire et non la subir. Je peux délibérément choisir de vivre de véritables amitiés, de vraies fiançailles, une fidélité conjugale réelle, même blessée, un don de soi à portée universelle. 3. Vouloir s’accepter Après le temps de la découverte et celui du don (mariage ou célibat consacré), on pourrait croire que "tout est accompli", qu’il suffit de se laisser mûrir dans l’accueil de l’autre… Mais un troisième âge pointe déjà, nous découvrant un nouveau chemin de progression dans l’amour. Il s’agit de se réconcilier avec son histoire personnelle, conjugale et familiale. « Il est plus facile qu’on le croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soimême, comme n’importe quel membre souffrant de Jésus-Christ » (Bernanos). S’accepter enfin, accepter son histoire de famille avec ses grandeurs et ses misères… Une vraie décision pourrait inaugurer cette œuvre de l’Esprit Saint.