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LES CARNETS DE MONA OZOUF - Le fcjinc0 - rnarez . e lieir est une greve &Sate, au sud-est de Jersey, qu'on nonnue Samarez. Le temps, • etire et cotonneuir, celui- de . Le herös, un homme seul; prosCtit'du 2-Deterribre. Tont iti fait le'ver les fantörnes. Et leS yoici en foule qni viennent du fond des- siecles, Platon, Virgile; Saint Benoit, Malebrafiche; bientöt rejoints par les oinbtes .deS cöntemPotains; Lamartine, Mazzini; Louis Blånc. 'Avec tout ce vent, sur la plage, on cröit entendre leurs cris, Ytheinents desoles, auxquels repond ParpenteUr des sables : Pierre LerouX, ouvrier typögraphe;cleptite å la CoriStituarite, qui inVenta un möt proinis uri hei aVenit, celui de soCiaIism e. • .La voix• qui donline les auttes vient du rocher d'en face :Ies vets qu'ectit le grånd voisin de GnerrieSey voyagent dans la "bOutrasqUe d'OtreSt jusqu'au pröineneut de Sarnarez. Mais l'ego Lie Hugo aate Pierre Leroux. Lä 'coinplaisance qu'il met å S'.6 ctier ‹,fe Exil; Doulezirje t'aiMe•» l'indiglie. Pöurquoi ne pas plutöt parler ddeS mons et des transporte's de Juin » ? A sori cörnpagrion de Leroint oppose donc une grondeUst ttflexion sur la foncticin. Sociale de l'art;göriflee de di-gteSsions,.coupee de sonvenits, hachee &inter jectionä sarcastiqnes. Cornmerit Classer ce beah texte.ignort et orageux ? C'est å peineuri dialogue les ombreS convoqUees Sut la greve sont vitt vaincues påt la redoutable'dialectique de Letöux et l'ethange toutne au söliloque. A peine .une utopie : on y entrevoit bien la cite future,.maiS depourvue des arrångeinents au cordean. de ou des chatoyants festons du "Phålansttre. Leroux, dureste, recuSait å la fois.Cabet et Fourier, et hesitait hii-mtme ä definit son ce Uvre, «poerne ou trait Philusophique que, gråce å l'exceltente edition cle Jean-Pierre Lacassagrie, nous sanrons desOrinaiS un peu mieux lite: ° Nous avous grand besoiti de refaire connaissance aVec l'auteur. De ,Pierre -Leroux noim n'avons reteiiu que quelques anecdotes Saugrenues : qu'il ayait souhaite, å l'Assemblee coristituante, priyer du droit de vote l'homnie adultere; qu'il voyait dans l'engrais huinain une seource de richesse ine'priisable. « Le bonhomipe, &sait lapidairement Engels, est totalement f6u: » Lui-rhUrie avait conscienee d'etre peru comnie tel raConte comrnent, eri l'entendant å la tribune parler de la Trinite, les deputes, pretres corripris, se tenaient les cötes. De cet ettange Personnage deux livres aujOurd'huitestituent la ståttire : Puu, classiqUe, d'Atnielle Le Bras-Chopard ; l'aUtre, echeVele; d.e Jacques Viard ; tous deux fört 6rudits. Ils rapellent que non seuleuient George Sand mais Nerval," Eaudelaire, Lamartine åvaient yu en teroux le RouSseau du xixe .siecle, que Heine le termit pönr le plus gtand philosophe franQais. Ils nous fönt mesnrer la profondeur d'une oubli, esPetet la biographie que nous n'avöns toujours pas. L MITTERRAND CHIRAC: MODE D'EMPLOI - . ' POurquoi ce retour de Leröux aprts le deuxitme exil oir, Selon Jacques Via;c1, l'a rer& gne une malveillatice talculee ?Je tie sUis pas sfire qu'il se soit agi d'un,complot. Mais les taisons effacaient Leroux.cle nötre ardoise infellectuelle se Sont å leut totireffaceeS : 1"anatherne qu'a jete stit leSocialisme utöpique le socialisme dit« scientifique n'intirnide plus personne riOus crOyoris de 'ffiöihs en moins que ies vaincus de l'histoire devaient n6cessairement l'are, et c'eSt jUstement ce que, contre Hegel et son « singe franpis », Victor Cousin, se refusait å croire le vaintu Cle Samarez. - - . . - . . . - Nerval, Iktudelaire et Lanzartine voyaient en Pierre Leroux te Rousseau du laxe - . - - - • Enfin Leroux mettait au centre de sa refiexicin le probreme, qui n'a pas vieilli, deä rapports de et' de la societe moderne. flavait compris que le Dieu unique, invisible,"Separe .et abserit du.christianisMe antionCait ce detestait le plus : i divorce tbu politiqUe et du religieux, l'isolement de retre dissolution de la solidarite. chetchait år6inventer le lieu social et c'est cette ambition que nous red&ouvrons eri lui : revanthe öclatante pöur celti qui criVait que larnort elle-me'me fait des riches et des pauVres : «Je ne park pas des sepultures de Maitre ; je parle de cette se"Pulture qu'on appelle la M. 0. « La Greve de Samarez », poe•me philosbphique .de Pierre Leroux e'dition e"tablie par Jean-Pierre Lacassagne,2 tonie s,. Klincksieck, 750 pages, 412 F. « De 1'6ga1ite" dans la difRrence, le soCialisme de Pierre Leroux », pår Armelle Le BraS-Chopard, FresSes la Fondation des• Sciences politiques, 460 pages, 198 E « Pierre' Leroux et les soCialistes europe'en s », parJacques Viard,'Actes,Sud, 17 6 pages, 98 F. . - - ' •"Ce livre intelligeht, alerfe, fausement nalf, a l'avantage de noui s renseigner e...,.rri .profondeur et de nous alerter suh un point qui rrest pas encore e de aperu : s'il y a ipen -cies piege dans l'ide cohabitation, ce Iti'est pas pour' Ja droite, c'est n pour la gauche: 1 • ,?. Jacques Julliard. Nou'y'ffli Observateur i , i,.." I • "Derriere la documentation solid&le style precis, • les formules bri11antes, un I.i7y - e complexe, • nuance, parfois audacieux; le.iplus attachant sans doute parmil ceux que Pex,,r'efitte a consacres å la France. Illpousse l'analse bien plus lain qu'on ne l'a fait jt.squ'ici." i Maurice Dukger. Le Monde 1 N "Livre vif, mais prPfond, et qui vi &- de lain pour tomber å son heure." Claude*bert. Le Point "De bout en boUt, un bonheu:r.Un bonheur d'equilibre, de cömprehension,I 4 raison. Un bonheur surtout Cl'intelligence. Ci....aque phrase fait Mouche." Jean d'Ormesson. Le Figaro Magazine , "De fres loin le texte le plus elqbore, le mieux etay6, le plus brillant qu'ait su p.roduire l'ecole neoliberale derx 1iis 1981:" i Alain DubameL L'Express "D'une plume ele :gante, ii decoche des fleches acerees. On le lit avec agrement„ mais aussi avec profit : c'est lui qul a le mieux mcintr6 les voies et Ies difficultes de rbssociation eventuelle de l'opposition avec l'ad, Iversaire elyseen." Laurent Joffrin. Libåration nts