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ISSN 1810-0716
8
FAO PRODUCTION ET SANTÉ ANIMALES
directives
GUIDE DE BONNES PRATIQUES
EN PRODUCTION LAITIÈRE
Photos de couverture:
Gauche et centre: ©FIL
Droite: ©FAO/Alberto Conti
8
FAO PRODUCTION ET SANTÉ ANIMALES
directives
GUIDE DE BONNES PRATIQUES
EN PRODUCTION LAITIÈRE
Publié par
L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR
L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
et
LA FÉDÉRATION INTERNATIONALE DU LAIT
Rome, 2012
La première édition de ce guide a été publiée par L’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Fédération Internationale du Lait (FIL) comme
Guide de bonnes pratiques en élevage laitier, 2004.
Elle est disponible aux adresses suivantes:
www.fao.org/docrep/008/y5224f/Y5224f00.htm et ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/008/y5224f/y5224f00.pdf
Titre de l’édition originale anglaise: Guide to good dairy farming practice, 2011
Citation recommandé
FAO et FIL. 2012. Guide de bonne pratiques en production laitière. FAO Production et
santé animales – directives no 8. Rome.
Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des
données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ni de la Fédération Internationale du Lait (FIL)
aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement
des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs
frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants,
qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO ou de la FIL, aucune
approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature
analogue qui ne sont pas cités. La FAO et la FIL ont pris toutes les dispositions voulues
pour vérifier les informations contenues dans la présente publication. Toutefois, le
matériel publié est distribué sans aucune sorte de garantie explicite ou implicite.
La responsabilité quant à l’interprétation et à l’utilisation du matériel incombe au lecteur.
En aucun cas, ni la FAO ni la FIL ne sauraient être tenues responsables des préjudices
subis du fait de son utilisation.
Les opinions exprimées dans ce produit d’information sont celles du/des auteur(s) et
ne reflètent pas nécessairement celles de la FAO ou de la FIL.
ISBN 978-92-5-206957-7
Tous droits réservés. La FAO et la FIL encouragent la reproduction et la diffusion des
informations figurant dans ce produit d’information. Les utilisations à des fins non
commerciales seront autorisées à titre gracieux sur demande, à condition que la
source des informations soit clairement indiquée. La reproduction pour la revente ou
à d’autres fins commerciales, y compris à des fins didactiques, pourra être soumise
à des frais. Les demandes d’autorisation et toute autre requête concernant les droits
et les licences sont à adresser par courriel à l’adresse [email protected] ou au
Chef de la Sous-Division des politiques et de l’appui en matière de publications,
Bureau de l’échange des connaissances, de la recherche et de la vulgarisation,
FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.
© FAO et FIL, 2012 (édition revue)
© FAO et FIL, 2004 (édition originale)
iii
Table des matières
Préface
Remerciements
v
vi
Introduction
1
La base d’une bonne pratique agricole (BPA)
1
À propos de ce guide 2
Objectif et portée
2
Ouvrages de référence pertinents 2
Présentation des directives 3
Bonnes pratiques en production laitière
5
1. Santé animale 5
2. Hygiène de la traite 6
3. Alimentation et abreuvement 7
4. Bien-être animal 8
5. Environnement
6. Gestion socio-économique
9
10
Fiches d’information
11
1. Santé animale
11
2. Hygiène de la traite
18
3. Alimentation et abreuvement
23
4. Bien-être animal
27
5. Environnement
33
6. Gestion socio-économique
37
v
Préface
Les systèmes d’élevage laitier, à travers le monde, doivent pouvoir allier la rentabilité avec la
protection de la santé humaine et de la santé animale ; le respect du bien-être de l’animal
et de l’environnement. Les éleveurs et les producteurs laitiers sont les premiers acteurs de
la filière. Ils doivent pouvoir retirer de leurs produits une valeur ajoutée tout en ayant des
méthodes de production qui satisfassent aux demandes des transformateurs et des consommateurs.
Ce guide propose aux producteurs laitiers une méthode proactive qui pourra les aider à
atteindre ces objectifs sur leur exploitation.
Ce Guide de bonnes pratiques en production laitière est rédigé dans un format pratique.
Il est destiné à tout producteur laitier quelle que soit l’espèce animale qu’il exploite. Il met
l’accent sur la relation entre la sécurité du consommateur et la bonne gestion économique,
sociale et environnementale de la ferme. Il fournit des conseils en matière de production et
de commercialisation de lait et de produits laitiers sains et de qualité.
Ce guide décrit plusieurs pratiques individuelles qui contribuent aux bonnes pratiques en
élevage laitier. Il couvre les éléments clés que sont la santé animale, l’hygiène de la traite,
l’alimentation, le bien-être de l’animal ainsi que la gestion environnementale et socio-économique.
Ces pratiques sont tirées des indications sur les bonnes pratiques et les démarches d’assurance de la qualité en usage dans le monde. Les pratiques individuelles sont donc adaptées
aux régions de production laitière. Elles n’ont pas de caractère réglementaire d’application
obligatoire et les lecteurs sont invités à choisir et à mettre en œuvre les conseils qui s’appliquent à leur situation.
Le but de ce guide est donc de fournir aux producteurs et aux pays producteurs un
authentique cadre pour l’élaboration d’un projet global d’assurance de la qualité en production laitière qui prendra en compte les particularités locales.
OBJECTIF
Élaborer un Guide de bonnes pratiques en production laitière qui soit pratique, axé sur la
ferme et applicable dans le monde entier. Il doit englober les aspects clés de la gestion d’une
ferme laitière : la santé animale, l’hygiène de la traite, l’alimentation animale, le bien-être
animal, la gestion environnementale et socio-économique.
Helen Dornom Présidente
Groupe de travail FIL/FAO du
Comité permanent de la FIL
sur la gestion de la ferme
Berhe G. Tekola
Directeur
Division de la production et de la santé animales
Organisation des Nations Unies
pour l’alimentation et l’agriculture
vii
Remerciements
Ce nouveau guide est une mise à jour de la première édition du Guide sur les bonnes pratiques en élevage laitier publié par le Groupe de travail FIL/FAO en 2004.
Le groupe de projet FIL/FAI du Comité permanent de la FIL sur la gestion de la ferme
comprenait les experts suivants: Helen Dornom (AU) - Président, Réjean Bouchard (CA), Jude
Capper (US), J Eric Hillerton (NZ), David Homer (GB), Eirini Fragkiadaki (GR), Jamie Jonker
(US), Cheryl McCrindle (ZA), Natacha Marie (FR), Marcin Preidl (DE), M U Siddiqui (IN), Olaf
Thieme (FAO) et Yong-Suk Son (KR). Les experts suivants de la FIL ont appuyé par leurs contributions les travaux du groupe: Elizabeth Berry (GB), Olivier Cerf (FR), Robin Condron (AU),
Elisabeth Erlacher-Vindel (OIE), Ham Junsang (KR), Mohan Namjoshi (IN), Daniel Scholl (CA),
Joerg Seifert (FIL), Rafal Artur Stachura (PL) et Vincent Turner (ZA).
Nous remercions tout particulièrement Helen Dornom (AU) qui, avec le concours de
Robert Greenall (AU), a rassemblé les informations pour obtenir un document cohérent. Nos
remerciements vont aussi à Pierre Doyle de FIL-IDF Canada et à Thierry Geslain de FIL-France
pour la traduction du document du texte en français et à Pedro Valentin-Gamazo de FIL
Espagne pour la traduction du texte en espagnol. La division de la production et de la santé
animales de la FAO a coordonné la traduction du texte dans les autres langues de travail
officielles de la FAO, de même que la publication du Guide.
1
Introduction
LA BASE DES BONNES PRATIQUES AGRICOLES (BPA)
Pour un producteur laitier, les bonnes pratiques agricoles consistent à adopter à la ferme les
bonnes pratiques collectivement dénommées «bonnes pratiques en production laitière».
Celles-ci permettent d’assurer la mise sur le marché de lait et de produits laitiers sains qui
conviennent à l’utilisation prévue tout en veillant à la viabilité de l’exploitation laitière sur le
plan économique, social et environnemental. Celles-ci permettent d’assurer la mise sur le
marché de lait et de produits laitiers sains qui conviennent à l’utilisation prévue tout en veillant à la viabilité de l’exploitation laitière sur le plan économique, social et environnemental.
Avant tout, les producteurs laitiers s’investissent dans la production d’aliments destinés
à la consommation humaine ; ils doivent donc être sûrs de la salubrité* et de la qualité
du lait qu’ils produisent. Les bonnes pratiques en production laitière sont à la base d’une
production qui répond aux attentes les plus élevées de l’industrie alimentaire et des
consommateurs.
La référence internationale en matière de qualité et de salubrité du lait et des produits
laitiers est le Code d’usages international recommandé dans le Codex- Principes généraux de
l’hygiène alimentaire (CAC/RCP 1-1969. Rév.4.2003)1 et le Code d’usage en matière d’hygiène pour le lait et les produits laitiers (CAC/RCP 57-2004)2. Ce guide s’inspire des principes
relatifs à la production de lait à la ferme que l’on retrouve dans ces documents. Il reconnait
que les producteurs laitiers sont un maillon essentiel de la filière laitière et que tous ses
acteurs-producteurs laitiers, fournisseurs des producteurs laitiers, transporteurs de lait, fabricants de produits laitiers et d’aliments, distributeurs, détaillants et consommateurs devraient
faire partie d’un système intégré de gestion de l’assurance qualité. Les producteurs laitiers
y contribuent en mettant en œuvre des bonnes pratiques en production laitière à la ferme.
Les bonnes pratiques en production laitière permettent d’assurer que le lait est produit
par des animaux en bonne santé, et de façon pérenne et responsable du point de vue du
bien-être des animaux et des retombées sociales, économiques et environnementales. La
mise en œuvre de bonnes pratiques en production laitière est donc une façon judicieuse
pour l’exploitation agricole de gérer les risques à court et à long terme. Ce guide encourage
les producteurs laitiers à adopter des mesures proactives et préventives au lieu de réagir aux
problèmes qui peuvent survenir.
En bref, ce guide détaille, à l’intention des producteurs laitiers, les bonnes pratiques agricoles
(BPA) qui sous-tendent la production de produits laitiers sains et de qualité de façon durable et
qui sont garantes de l’avenir de la production laitière à l’échelle locale, nationale et internationale.
*A
noter que l’utilisation des termes «salubrité des aliments» correspond aux termes «sécurité sanitaire des aliments en France.
Code d’usage international recommandé du Codex – Principes généraux de l’hygiène alimentaire, CAC/RCP 1 –
1969. Disponible sur www.codexalimentarius.net
2 Code d’usages en matière d’hygiène pour le lait et les produits laitiers, CAC/RCP 57 - 2004. Disponible sur
www.codexalimentarius.net
1
Guide de bonnes pratiques en production laitière
2
À PROPOS DE CE GUIDE
Bon nombre d’entreprises/coopératives laitières et de pays ont introduit des programmes
de salubrité des aliments et d’assurance qualité à la ferme en vue d’assurer la salubrité et
la qualité des produits laitiers.
Ce document est un guide pour les producteurs concernant les pratiques applicables
aux divers systèmes de production laitière en usage à travers le monde. L’approche utilisée
dans ce guide est la suivante:
• souligner les aspects qui doivent être gérés de façon proactive à la ferme;
• pour chacun de ces aspects, identifier les objectifs à atteindre;
• identifier les bonnes pratiques qui ciblent les points critiques;
• fournir des exemples de mesures de contrôle qui peuvent être mises en œuvre pour
atteindre les objectifs.
Ce guide est conçu comme ressource utilisable par les producteurs laitiers et adaptables
selon les particularités de leur système de production. Il met l’accent sur les résultats souhaités au lieu de prescrire des mesures ou des actions spécifiques. Ce guide n’a pas de statut
légal et ne remplace pas les exigences nationales ou internationales.
OBJECTIF ET PORTÉE
L’objectif principal des bonnes pratiques en production laitière consiste à produire du lait
sain et de qualité avec des animaux en bonne santé en s’appuyant sur des mesures de
gestion qui sont durables tant sur le plan du bien-être animal que du point de vue social,
économique et environnemental.
Pour atteindre cet objectif, les éleveurs et les producteurs laitiers doivent appliquer de
bonnes pratiques agricoles dans les domaines suivants:
• la santé animale;
• l’hygiène de la traite;
• l’alimentation et l’abreuvement;
• le bien-être animal;
• l’environnement;
• la gestion socio-économique.
Ce guide présente une liste des bonnes pratiques en production laitière dans chacun
de ces domaines et propose des mesures qui peuvent être mises en œuvre pour atteindre
les résultats souhaités.
AUTRES OUVRAGES DE RéFéRENCE
Le guide renvoie régulièrement à des références tirées des publications du Codex Alimentarius (CODEX) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO),
de la Fédération Internationale du Lait (FIL), de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale
(OIE), de l’Initiative pour une Agriculture Durable (Sustainable Agriculture Initiative: SAI)
ainsi que des programmes d’assurance qualité mise en œuvre dans plusieurs pays.
Plus spécifiquement, l’élaboration de mesures qui touchent les bonnes pratiques en
production laitière (ou les programmes d’assurance qualité à la ferme) concernant des
exploitations, des entreprises ou des pays en particulier s’est inspirée des documents suivants:
Introduction
3
• Codex Alimentarius: Textes fondamentaux sur l’hygiène alimentaire (4e édition)3.
• Codex Alimentarius: Code d’usage international recommandé du Codex – Principes
généraux de l’hygiène alimentaire CAC/RCP 1 – 19693.
• Codex Alimentarius: Code d’usages en matière d’hygiène pour le lait et les produits
laitiers CAC/RCP 57 - 20043.
• Codex Alimentarius: Code d’usages pour une bonne alimentation animale CAC/RCP
54-20043.
• FAO: Systèmes de qualité et de sécurité sanitaire des aliments – guide de formation
sur l’hygiène alimentaire et le système d’analyse des risques – point critiques pour
leur maîtrise (HACCP) (1998)4.
• OIE: Code sanitaire pour les animaux terrestres5.
• SAI Platform: Principles and Practices for Sustainable Dairy farming (2009)6.
PRÉSENTATION DES DIRECTIVES
Les directives sont présentées sous deux formes:
1.Les bonnes pratiques en production laitière et les mesures recommandées correspondantes sont présentées sous forme de tableau pour chacun des domaines clés:
la santé animale, l’hygiène de la traite, l’alimentation animale, le bien-être animal, la
gestion environnementale et socio-économique.
2.Des fiches d’information distinctes fournissent plus de détails sur la mise en œuvre de
chacune des bonnes pratiques en production laitière.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Un lait sain et de qualité est produit par des animaux en bonne santé en s’appuyant sur des
pratiques qui sont durables tant sur le plan du bien-être animal que du point de vue social,
économique et environnemental.
Objectif
principal
Santé
animale
Bonnes
pratiques
Hygiène de
la traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Caractéristiques propres
3
Disponible
Disponible
5 Disponible
6 Disponible
4
sur
sur
sur
sur
www.codexalimentarius.net
www.fao.org
www.oie.int
www.saiplatform.org
Environnement
Gestion socioéconomique
5
Bonnes pratiques en
production laitière
1. SANTÉ ANIMALE
Les animaux produisant du lait doivent être en bonne santé et un programme efficace de
suivi sanitaire devrait être appliqué.
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une bonne
pratique en production laitière
Objectifs des mesures
1.1 Établir un
troupeau
résistant à la
maladie
1.1.1 Choisir des races et des animaux bien adaptés à
l’environnement local et au système de production
1.1.2 Établir la taille du troupeau et le chargement en fonction
des conditions locales et de la disponibilité des terres, des
infrastructures, de l’alimentation et des autres intrants.
1.1.3 Faire vacciner tous les animaux suivant les recommandations
des autorités responsables de la santé des animaux
Améliorer l’aptitude du
troupeau à résister aux
maladies et réduire le
stress.
1.2 Empêcher
l’introduction
de maladies
dans la ferme
1.2.1 Acheter uniquement des animaux dont le statut sanitaire
(celui du troupeau et de l’animal ) est connu, et contrôler leur
introduction dans la ferme en les mettant en quarantaine si
nécessaire
1.2.2 Veiller à ce que le transport d’animaux à l’extérieur ou à
l’intérieur de la ferme n’introduise pas de maladie
1.2.3 Contrôler les risques provenant de terres adjacentes et de
voisins, et se doter de barrières et des clôtures suffisantes
1.2.4 Si possible, limiter l’accès à la ferme aux personnes et aux
animaux sauvages
1.2.5 Mettre en place un système de contrôle des animaux nuisibles
1.2.6 Utiliser du matériel et des équipements propres dont l’origine
est connue
Veiller à la biosécurité sur
l’exploitation.
Maintenir les animaux en
bonne santé
Respecter les contrôles
internationaux, nationaux
et régionaux qui régissent
le déplacement des
animaux et les contrôles
sanitaires
1.3 Mettre en
place un
programme
efficace de
gestion de
la santé du
troupeau
1.3.1 Utiliser un système d’identification permettant l’identification
de chacun des animaux, de la naissance à la mort
1.3.2 Avoir des mesures de gestion de la santé du troupeau qui
mettent l’accent sur la prévention, qui répondent aux besoins
de la ferme et qui soient conformes aux exigences régionales
et nationales
1.3.3 S’assurer régulièrement de l’absence de symptômes de
maladie chez les animaux
1.3.4 Soigner rapidement les animaux malades avec un traitement
approprié
1.3.5 Isoler les animaux malades
1.3.6 Séparer le lait provenant d’animaux malades ou sous subissant
un traitement
1.3.7 Enregistrer les traitements et identifier les animaux traités de
façon adéquate
1.3.8 Maîtriser les maladies animales susceptibles de nuire à la santé
publique (zoonoses)
Détection précoce des
maladies animales
Empêcher la transmission
des maladies entre
les animaux sur
l’exploitation.
Veiller à la salubrité des
aliments
Assurer la traçabilité
1.4 Utiliser tous
les produits
chimiques
et les
médicaments
vétérinaires
conformément
aux indications
1.4.1 Utiliser uniquement les produits dont la distribution et
l’utilisation sont officiellement autorisés
1.4.2 Utiliser les substances chimiques conformément aux
instructions, doser de manière rigoureuse et respecter les
délais d’attente requis
1.4.3 Utiliser les médicaments selon les conseils du vétérinaire
1.4.4 Entreposer les substances chimiques et les médicaments
vétérinaires en lieu sûr et les éliminer de façon responsable
Prévenir la présence de
résidus chimiques dans
le lait
Guide de bonnes pratiques en production laitière
6
2. HYGIÈNE DE LA TRAITE
La traite et le stockage du lait devrait être effectués dans de bonnes conditions d’hygiène.
L’équipement de traite et de stockage du lait devrait être adaptés et bien entretenus.
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une
bonne pratique en production laitière
Objectifs des mesures
2.1 Veiller à ce que
les pratiques de
traite habituelles
ne blessent pas
les animaux et
n’introduisent pas
de contaminants*
dans le lait
2.1.1 Identifier les animaux qui exigent une traite adaptée.
Préparer les animaux de
manière à les traire dans
de bonnes conditions
d’hygiène
2.1.2 Bien préparer les trayons avant la traite
2.1.3 Traire les animaux régulièrement en appliquant des
techniques de traite adéquates
2.1.4 Séparer le lait provenant d’animaux malades ou en
traitement pour une gestion appropriée.
2.1.5 Veiller à ce que l’équipement de traite soit
correctement installé et bien entretenu
2.1.6 Veiller à un approvisionnement suffisant en eau propre
2.2 S’assurer que
la traite se fait
dans de bonnes
conditions
d’hygiène
2.2.1 Veiller à ce que l’endroit où sont hébergés les animaux
soit toujours propre
2.2.2 Veiller à maintenir propre l’aire de traite
2.2.3 Veiller à ce que les agents de traite respectent les
règles de base de l’hygiène
Utiliser un équipement
convenable, bien
entretenu et propre pour
traire et entreposer le lait
Éviter la contamination
du lait
Veiller à ce que la collecte
du lait se déroule dans
de bonnes conditions
d’hygiène
2.2.4 Veiller à ce que l’équipement de traite soit nettoyé et,
au besoin, désinfecté après chaque traite
2.3 Veiller à ce
que le lait soit
correctement
manipulé après la
traite
2.3.1 Veiller à ce que le lait soit refroidi ou livré pour être
transformé dans les délais indiqués
2.3.2 Veiller à garder le lieu de stockage du lait propre et
rangé
2.3.3 Veiller à ce que l’équipement de stockage du lait
permette de maintenir le lait à la température
spécifiée
Éviter autant que possible
la dégradation du lait
après sa collecte
Réfrigérer et entreposer
le lait dans des conditions
d’hygiène
2.3.4 Veiller au nettoyage de l’équipement de stockage du
lait et au besoin qu’il soit désinfecté après chaque
collecte de lait.
2.3.5 Veiller à ce que rien n’entrave l’accès au tank à lait
*Un contaminant est défini comme tout agent biologique ou chimique, toute matière étrangère ou toute substance
introduite de façon involontaire dans un aliment et qui en compromet la salubrité ou la qualité.
Bonnes pratiques en production laitière
7
3. ALIMENTATION ET ABREUVEMENT
Les animaux doivent être nourris et abreuvés avec des produits sains et de bonne qualité.
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une
bonne pratique en production laitière
Objectifs des mesures
3.1S’approvisionner
en aliments et
en eau auprès de
sources durables
3.1.1 Planifier un approvisionnement suffisant en aliments
et en eau du troupeau
3.1.2 Mettre en œuvre des pratiques durables pour la
gestion des apports nutritifs, de l’irrigation et des
organismes nuisibles lors des cultures
3.1.3 S’approvisionner en intrants auprès de fournisseurs qui
mettent en pratique des systèmes durables
Alimenter et abreuver
le troupeau de façon
adéquate
Limiter l’incidence
environnementale de la
production d’aliments
pour animaux
3.2 Veiller à fournir
aux animaux
suffisamment
d’aliments et
d’eau de qualité
convenable
3.2.1 Veiller à ce que les besoins nutritionnels des animaux
soient satisfaits
3.2.2 Veiller à ce que les aliments distribués aux animaux
correspondent à leurs besoins et ne nuisent pas à la
qualité ou à la salubrité du lait ou de la viande
3.2.3 Veiller à fournir de l’eau de qualité convenable et
à vérifier régulièrement si l’approvisionnement est
suffisant
3.2.4 Ne pas utiliser les mêmes équipements pour manipuler
les substances chimiques et les aliments pour animaux
3.2.5 Veiller à utiliser correctement les produits chimiques
appliqués aux pâturages et aux cultures fourragères en
observant les délais d’attente avant récolte
3.2.6 Utiliser uniquement les produits chimiques autorisés
pour le traitement des aliments du bétail et leurs
composants en observant les délais d’attente avant
récolte
Maintenir les animaux
en bonne santé en leur
offrant une alimentation
de qualité
Préserver les sources
d’eau et d’aliments de la
contamination chimique
Éviter les contaminations
chimiques causées par les
pratiques agricoles
3.3 Maîtriser les
conditions de
stockage des
aliments du bétail
3.3.1 Séparer les aliments destinés à des espèces animales
différentes
Prévenir toute
contamination
microbiologique ou
causée par des toxines
et éviter d’utiliser par
inadvertance tout
ingrédient interdit dans
l’alimentation ou tout
aliment contaminé par des
substances chimiques
Maintenir les animaux
en bonne santé en leur
offrant une alimentation
de qualité
3.3.2 Stocker les aliments du bétail dans des conditions
satisfaisantes pour éviter leur détérioration ou leur
contamination
3.3.3 Éliminer les aliments moisis ou non-conformes
3.4 Veiller à la
traçabilité
des aliments
pour animaux
introduits dans la
ferme
3.4.1 Si possible, s’approvisionner en aliments pour animaux
auprès de fournisseurs avec une assurance qualité
3.4.2 Consigner tous les aliments et ingrédients alimentaires
reçus à la ferme
Le fournisseur ou
le fermier se porte
garant de la qualité
de l’alimentation des
animaux laitiers
Prévenir l’utilisation
d’aliments qui ne
conviennent pas aux
animaux laitiers
Guide de bonnes pratiques en production laitière
8
4. BIEN-ÊTRE ANIMAL7
Les animaux devraient être élevés conformément aux cinq principes (five freedoms) suivants 8:
• Veiller à ce qu’ils soient préservés de la faim, de la soif et de la malnutrition
• Leur épargner toute gêne et inconfort
• Veiller à ce qu’ils soient préservés de la douleur, des blessures et des maladies
• Faire en sorte qu’ils soient à l’abri de la peur et de la détresse
• Veiller à ce qu’ils soient libres d’adopter des comportements qui leur sont propres
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une bonne
pratique en production laitière
Objectifs des mesures
4.1 Veiller à ce que
les animaux
soient préservés
de la faim, de
la soif et de la
malnutrition
4.1.1 Fournir chaque jour une quantité suffisante d’aliments et
d’eau pour tous les animaux
4.1.2 Ajuster le chargement (nombre d’animaux/surface) et la
quantité supplémentaire de nourriture pour assurer un
apport convenable en eau, en aliments et en fourrages
4.1.3 Éviter que les animaux n’ingèrent des plantes toxiques ou
autres substances nocives
4.1.4 Assurer et maintenir un approvisionnement en eau de
bonne qualité qui fait l’objet de vérifications régulières
Des animaux en bonne
santé et productifs
4.2Épargner
aux animaux
toute gêne et
inconfort
4.2.1 Concevoir et construire des structures d’hébergement
et de manutention sans entrave à la circulation et sans
danger
4.2.2 Assurer un espace convenable et une litière propre aux
animaux
4.2.3 Protéger les animaux des intempéries et des conséquences
qui en résultent
4.2.4 Assurer la ventilation adéquate des bâtiments d’élevage
4.2.5 Veiller à ce que les sols dans les bâtiments et les aires de
circulation soient sûrs
4.2.6 Prévenir les blessures et la détresse pendant le chargement
et le déchargement des animaux et assurer des conditions
de transport adéquates.
Une protection des
animaux contre les
conditions climatiques
extrêmes
Fournir un environnement
sans danger
4.3 Veiller à ce que
les animaux
soient préservés
de la douleur,
des blessures et
des maladies
4.3.1 Mettre en place un programme de gestion de la santé du
troupeau efficace et inspecter régulièrement les animaux
4.3.2 Ne pas recourir à des méthodes ou des pratiques
provoquant des douleurs inutiles
4.3.3 Respecter les pratiques appropriées pour la parturition et
le sevrage
4.3.4 Assurer des méthodes convenables de commercialisation
des jeunes animaux
4.3.5 Prévenir la boiterie
4.3.6 Traire régulièrement les animaux en lactation
4.3.7 Éviter les mauvaises pratiques de traite susceptibles de
blesser les animaux
4.3.8 Lorsque les animaux doivent être abattus à la ferme,
éviter la douleur et la détresse inutiles
Des interventions justifiées
et sans cruauté
De bonnes conditions
sanitaires
Prévention de la douleur,
des blessures et de la
maladie
Interventions rapides
contre la douleur, les
blessures et la maladie
L’euthanasie des animaux
gravement blessés ou
atteints de maladies
incurables
4.4 Faire en sorte
que les animaux
soient à l’abri de
la peur et de la
détresse
4.4.1 Prendre en compte le comportement des animaux lors
de la mise en place d’infrastructures et de procédures de
gestion du troupeau
4.4.2 Veiller aux compétences et à la formation des personnes
responsables de la manutention et de l’élevage des
animaux
4.4.3 Utiliser des installations et des équipements adaptés à la
manutention des animaux
Les animaux ont moins
peur des humains, des
installations et de leur
environnement
La sécurité des animaux et
des personnes
4.5 Veiller à ce que
les animaux
soient libres
d’adopter des
comportements
qui leur sont
propres
4.5.1 Adopter des procédures de gestion de troupeau et
d’élevage qui ne perturbent pas inutilement le repos ou le
comportement social des animaux
La liberté de mouvement
Préserver un
comportement grégaire ou
autre, tel que le choix de la
position de repos
7 Pour plus de détails sur le bien-être des animaux, veuillez consulter le Guide pour le bien-être animal en
production laitière de la FIL (2008) sur www.fil-idf.org.
8 Tiré de «Five Freedoms», Farm Animal Welfare Council, U.K. sur www.fawc.org.uk
Bonnes pratiques en production laitière
9
5. ENVIRONNEMENT
La production laitière devrait être gérée dans le respect de l’équilibre de l’environnement
proche de la ferme.
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une
bonne pratique en production laitière
Objectifs des mesures
5.1 Adopter un
système agricole
durable et
respectueux de
l‘environnement
5.1.1 Utiliser les intrants tels que l’eau et les éléments
nutritifs de façon efficace et durable
Des pratiques en
production laitière qui
sont conformes aux
exigences de la loi et aux
attentes de la collectivité
5.1.2 Minimiser la production de polluants issus de la ferme
laitière
5.1.3 Gérer le bétail de manière à minimiser son incidence
négative sur l’environnement
5.1.4 Choisir et utiliser judicieusement les ressources
énergétiques
5.1.5 Maintenir ou promouvoir la biodiversité à la ferme
5.2 Se doter d’un
système de
gestion des
déchets approprié
5.3 Veiller à ce que
les pratiques de
production ne
nuisent pas à
l’environnement
proche de la
ferme
5.2.1 Adopter des pratiques de réduction, de réutilisation ou
de recyclage des déchets de la ferme selon le cas
5.2.2 Gérer le stockage et l’élimination des déchets
de manière à minimiser leur incidence sur
l’environnement
5.3.1 Contenir les effluents de la ferme laitière
5.3.2 Utiliser correctement les produits chimiques, les
produits vétérinaires et les engrais de façon à éviter la
contamination de l’environnement autour de la ferme
5.3.3 Veiller à ce que l’aspect général de l’entreprise laitière
soit satisfaisant en tant que lieu où sont collectés des
produits de bonne qualité
Limiter l’incidence
potentielle sur
l’environnement de la
production laitière
Pratiques en production
laitière conformes aux
règlements en vigueur
Réduire l’incidence de la
production laitière sur
l’environnement proche
Donner une image
positive de la production
laitière
*La biodiversité ou la «diversité biologique» est liée au nombre d’espèces différentes dans un écosystème. Dans le
contexte d’une ferme, elle désigne la variété des formes de vie (animales, végétales et autres).
Guide de bonnes pratiques en production laitière
10
6. GESTION SOCIO-ÉCONOMIQUE
La production laitière apporte des bénéfices économiques et sociaux aux producteurs
laitiers et aux collectivités. Les bonnes pratiques permettent de gérer les risques sociaux et
économiques associés à la production laitière.
Bonnes pratiques en
production laitière
Exemples des mesures proposées pour mettre en œuvre une bonne
pratique en production laitière
Objectifs des mesures
6.1 Instaurer une
gestion efficace
et responsable
des ressources
humaines
6.1.1 Adopter des pratiques de travail durables
6.1.2 Recruter la main-d’œuvre conformément aux lois et aux
pratiques nationales
6.1.3 Gérer les ressources humaines de façon efficace et veiller
à ce que leurs conditions de travail soient conformes aux
lois applicables et aux conventions internationales
6.1.4 Veiller à ce que l’environnement de travail à la ferme soit
conforme aux règles sur l’hygiène et la sécurité au travail
Veiller à répartir les
charges de travail de
façon durable
Améliorer la
productivité du
personnel
Ne pas exploiter la
main-d’œuvre
Limiter les risques
auxquels sont
exposés le personnel,
les animaux et les
infrastructures
Veiller à respecter les
responsabilités sociales
de l’entreprise
6.2 Veiller à ce que
les tâches à la
ferme soient
exécutées
en sécurité
et de façon
compétente
6.2.1 Mettre en place des procédures et des équipements
nécessaires à la réalisation des travaux de la ferme laitière
6.2.2 Recruter, former et éduquer le personnel de façon
adaptée par rapport au travail qui lui est confié
6.2.3 Veiller à ce que le personnel exécute les tâches de façon
compétente
6.2.4 Sélectionner des formateurs, des conseillers et des
spécialistes compétents
Limiter les risques
auxquels sont
exposés le personnel,
les animaux et les
infrastructures
6.3 Gérer l’entreprise
de façon
à assurer
sa viabilité
financière
6.3.1 Instaurer des systèmes de gestion financière
6.3.2 Adopter des pratiques agricoles qui appuient les objectifs
de l’entreprise en matière de productivité et de rentabilité
6.3.3 Planifier la gestion des risques financiers
Améliorer la
rentabilité
Limiter les risques
touchant la viabilité
financière de
l’entreprise
11
Fiches d’information
1. SANTÉ ANIMALE
La présente fiche d’information décrit les bonnes pratiques en production laitière devant
assurer la bonne santé des animaux en lactation et l’efficacité du programme de suivi
sanitaire. Cependant toutes ces pratiques ne s’appliquent pas à tous les contextes et elles
peuvent être supplantées par les exigences nationales, internationales, ou les exigences du
marché.
Les bonnes pratiques en production laitière proposées pour la santé des animaux sont
présentées sous les rubriques suivantes:
• Établir un troupeau résistant à la maladie.
• Empêcher l’introduction de maladies dans la ferme.
• Mettre en place un programme efficace de gestion de la santé du troupeau.
• Utiliser tous les produits chimiques et médicaments vétérinaires conformément aux
indications.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animale
Caractéristiques
propres
Hygiène de
la traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
Les animaux producteurs de lait doivent être en bonne santé et un programme efficace de
gestion de la santé doit être en place.
1.1 Établir un troupeau résistant à la maladie
1.1.1 Choisir des races et des animaux bien adaptés à l’environnement local et au
système de production
Les espèces et races d’animaux laitiers ont des besoins différents. Le choix d’animaux
adaptés à l’environnement local réduit beaucoup les risques de perte de productivité causés
par les problèmes de santé et de bien-être animal. Le choix des animaux à s’adapter aux
températures extrêmes, à la qualité des aliments, aux parasites locaux (surtout les tiques) et
leur résistance aux maladies endémiques est particulièrement important.
Le système d’exploitation influence aussi la santé des animaux. Les animaux logés sont
plus exposés aux maladies transmissibles tandis que les animaux en libre pâturage sont plus
12
Guide de bonnes pratiques en production laitière
exposés aux infections parasitaires. Les animaux provenant d’autres régions peuvent être
plus vulnérables aux maladies endémiques locales parce qu’ils n’y ont jamais été exposés
et n’ont pas développé leur immunité.
1.1.2 Établir la taille du troupeau et le chargement en fonction des conditions locales et
de la disponibilité des terres, des infrastructures, de l’alimentation et des autres intrants.
Les grands troupeaux et les taux de charge élevés exigent généralement plus d’organisation et de compétences de gestion, et de meilleures infrastructures. Les risques sont
accrus dans ces systèmes d’exploitation laitiers spécialisés. L’incidence des maladies peut
y être plus importante et il peut s’avérer plus difficile d’identifier et de traiter les animaux
malades. Une bonne planification et de bonnes compétences en gestion sont nécessaires
pour gérer des risques pouvant avoir de graves conséquences.
Dans les pays en développement, il faut tenir compte de la capacité des terres, de la
sècheresse et des risques d’incendie pour déterminer les taux de charge. Il peut s’avérer
nécessaire de changer de système d’exploitation selon les changements climatiques saisonniers (moussons, neige profonde, températures négatives, températures ou taux d’humidité élevés) en passant, par exemple, de l’hébergement au pâturage. Il faut se prémunir
contre toute circonstance pouvant toucher l’approvisionnement en fourrage, car les vaches
laitières ont besoin en tout temps d’une source constante d’aliments et d’eau de qualité.
1.1.3 Faire vacciner tous les animaux suivant les recommandations des autorités
responsables de la santé des animaux.
La vaccination est un outil efficace pour limiter l’incidence de certaines maladies sur les animaux en stimulant leur résistance à certains agents pathogènes. Les autorités responsables
de la santé des animaux peuvent renseigner les producteurs laitiers sur les vaccins recommandés dans leur région. Dans certaines régions laitières, la loi exige que les producteurs
fassent vacciner leurs animaux contre des maladies contagieuses graves.
1.2 Empêcher l’introduction de maladies dans la ferme
1.2.1 Acheter uniquement des animaux dont le statut sanitaire (celui du troupeau
et de l’animal) est connu, et contrôler leur introduction dans la ferme en les
mettant en quarantaine si nécessaire
La façon la plus efficace d’empêcher la propagation de maladies infectieuses est de préserver son troupeau des contacts avec l’extérieur. Cela signifie qu’aucun animal de l’extérieur
n’entre dans le troupeau ou que des animaux ne soient pas réintroduits après un éventuel
départ. Dans la pratique, cela est difficile à faire. Il est donc essentiel de contrôler rigoureusement toute introduction d’animaux. Lorsque les animaux partagent des pâturages ou
d’autres espaces, un risque accru de maladie peut également être observé.
Avant leur introduction dans l’élevage, tous les animaux devraient faire l’objet d’un
dépistage des maladies, plus particulièrement de celles qui sont courantes dans leur région
d’origine et dans leur région d’introduction. Le producteur laitier devrait posséder pour
chaque animal:
• un système d’identification permettant de remonter à son origine (système d’identification allant de la naissance à la mort);
Fiches d’information
• une déclaration ou certificat du vendeur, quelle qu’en soit la forme, qui décrit le statut
sanitaire de l’animal ainsi que tout test, traitement, vaccin ou intervention indiqués
qui ont été ou sont en cours d’administration. Tout éleveur qui a l’intention de vendre
des animaux laitiers doit conserver les dossiers sanitaires permanents requis pour ses
animaux. Il doit aussi posséder une attestation du statut sanitaire de son troupeau.
Cette dernière exigence est particulièrement importante pour prévenir la propagation
de maladies, telles que la paratuberculose, qui ont une longue période d’incubation.
Si le statut sanitaire d’un animal est inconnu, il doit être mis en quarantaine ou tenu à
l’écart du troupeau pendant un délai approprié.
Lors de leur arrivée, les animaux doivent être examinés et l’absence de parasites tels que
les tiques doit être vérifiée avant leur introduction dans le troupeau. Les animaux malades
doivent être refusés. Il est conseillé de traiter tous les animaux contre les parasites internes
à leur arrivée.
Il faut aussi tenir des registres de tous les mouvements d’animaux vers ou au départ de
la ferme.
1.2.2 Veiller à ce que le transport d’animaux à l’extérieur ou à l’intérieur de la
ferme n’introduise pas de maladie
Les acheteurs éventuels d’animaux vivants devraient toujours s’informer et être avertis
d’une souffrance ou d’une maladie des animaux. De préférence, aucun animal malade
ou infirme ne devrait être transporté. Un opérateur convenablement formé, ou un vétérinaire devraient exécuter tout abattage à la ferme.
L’élimination des animaux malades ou morts devrait réduire au minimum le risque de
propagation de la maladie et être en accord avec les lignes directrices du Code sanitaire
pour les animaux terrestres de l’OIE et les règlements locaux. Les véhicules de transport,
par exemple, ne devraient pas servir à déplacer les animaux morts ou malades d’une ferme
à une autre, sans prendre les mesures appropriées pour réduire au minimum le risque de
propagation de la maladie.
1.2.3 Contrôler les risques provenant de terres adjacentes et de voisins, et se
doter de barrières et de clôtures suffisantes
Connaître les maladies locales (endémiques) et/ou les maladies exotiques pouvant nuire à
la santé du troupeau, surtout celles qui sont présentes dans les fermes voisines. Gérer les
animaux convenablement pour éviter les risques de propagation de la maladie d’une ferme
à l’autre ou à l’intérieur de la ferme.
1.2.4 Si possible, limiter l’accès à la ferme aux personnes et aux animaux
sauvages
Les personnes et les véhicules qui vont d’une ferme à l’autre peuvent propager la maladie.
Garder les voies d’accès empruntées par les véhicules de collecte et les voies d’accès public
libres de contamination fécale. Restreindre l’accès aux cas indispensables et mettre en place
des procédures appropriées pour réduire au minimum la propagation de la maladie. Faire
porter des vêtements et des chaussures propres et désinfectés aux visiteurs qui pénètrent
dans les aires de la ferme où les risques de transmission de maladies sont élevés. Tenir un
13
14
Guide de bonnes pratiques en production laitière
registre de tous les visiteurs qui pénètrent dans la ferme. La maladie peut se propager des
humains aux animaux et à la faune, et invérsement des animaux aux humains. Il est donc
conseillé d’éviter tout contact inutile entre les visiteurs et les animaux.
1.2.5 Mettre en place un système de contrôle des animaux nuisibles
Veiller à mettre en place les mesures appropriées de lutte contre les animaux nuisibles
dans tous les endroits où ils pourraient se reproduire, introduire des maladies ou nuire à la
salubrité ou à la qualité du lait. Veiller à éliminer les foyers de reproduction des animaux
nuisibles, surtout s’ils abritent des agents pathogènes (tas de fumier, sites d’élimination
des carcasses, etc.). Instaurer des mesures de contrôle des animaux nuisibles dans les aires
de traite, les lieux d’entreposage des aliments et de l’eau, et les aires d’hébergement des
animaux. Les animaux nuisibles sont propres à chaque région et peuvent comprendre des
animaux indigènes, des rongeurs, des oiseaux et des insectes.
1.2.6 Utiliser du matériel et des équipements propres dont l’origine est connue
S’assurer de la propreté de tout l’équipement agricole et vétérinaire introduit à la ferme et
veiller à prendre des précautions pour éviter d’introduire des maladies. Cela peut consister à
s’informer, par exemple, de l’origine et de la provenance de l’équipement et de son utilisation. Prendre des précautions supplémentaires avec des équipements partagés ou empruntés.
1.3 Mettre en place un programme efficace de gestion de la santé du troupeau
1.3.1 Utiliser un système d’identification permettant l’identification de chacun
des animaux, de la naissance à la mort
Toutes les personnes en contact avec les animaux devraient facilement pouvoir les identifier.
Les systèmes utilisés devraient être permanents et permettre l’identification individuelle des
animaux, de la naissance à la mort. Le bouclage, le tatouage, le cryomarquage et les puces
électroniques (RFID) en sont quelques exemples.
1.3.2 Avoir des mesures de gestion de la santé du troupeau qui mettent l’accent
sur la prévention, qui répondent aux besoins de la ferme et qui soient conformes
aux exigences régionales et nationales
Les programmes de gestion de la santé des troupeaux ont pour but de maintenir la santé
et la productivité des animaux. Ils devraient englober les pratiques de la ferme en matière
de diagnostic, de traitement, de prévention et de contrôle des maladies animales incluant
les parasites internes et externes. Il est important de gérer la santé du troupeau de façon
cohérente et donc de former tous les employés de la ferme au programme de gestion de
la santé du troupeau.
Ce programme devrait couvrir tous les aspects de l’élevage et de la manipulation des
animaux, la traite de même que toutes les pratiques de la ferme qui touchent à la santé des
animaux. Cela peut comprendre le dépistage des maladies, la vaccination et les mesures de
contrôle sanitaires règlementaires et les contrats d’approvisionnement.
Lorsque des vaccins efficaces existent, ils peuvent être utilisés pour accroître la résistance
aux maladies. Des traitements prophylactiques peuvent s’avérer nécessaires comme moyen
de protection, lorsqu’il n’existe aucune autre possibilité.
Fiches d’information
Pour être efficaces, les programmes de gestion de la santé du troupeau devraient être
élaborés en consultations avec des spécialistes compétents tels que les vétérinaires.
1.3.3 S’assurer régulièrement de l’absence de symptômes de maladie chez les animaux
Observer régulièrement tous les animaux et utiliser des méthodes approuvées pour déceler
et diagnostiquer avec justesse les maladies infectieuses. À cette fin, des thermomètres
rectaux, l’observation du comportement et de l’état physiologique des vaches et l’examen
du premier jet de lait peuvent être utiles. On peut avoir recours aux analyses ou à d’autres
tests pour dépister la maladie chez les animaux. On peut aussi faire appel aux programmes
obligatoires de dépistage de maladies, aux centres collectifs de ramassage de lait et d’amélioration des troupeaux pour dépister les maladies dans un troupeau ou chez un animal.
Des dossiers détaillés sur la reproduction devraient être conservés et les animaux
devraient être suivis au cours de leur vie, car bon nombre de maladies sont liées au cycle
de reproduction.
Il faut examiner les maladies en phase clinique afin d’en identifier les causes sousjacentes, traiter les animaux et prévenir de nouveaux cas. Les programmes de soin des
sabots peuvent réduire les cas de boiterie.
1.3.4 Soigner rapidement les animaux malades avec un traitement approprié
Traiter toute maladie, blessure et mauvais état de santé par des méthodes approuvées,
après diagnostic précis. Traiter correctement les animaux malades, pour réduire au minimum l’importance de l’infection et la source d’agents pathogènes.
1.3.5 Isoler les animaux malades
Si possible et si nécessaire, isoler les animaux malades à la ferme pour réduire au minimum
la propagation de la maladie. Héberger les animaux malades dans un lieu distinct et/ou
les traire en dernier. Un traitement rapide peut aider à prévenir la propagation d’agents
infectieux. Nettoyer et désinfecter les équipements qui ont été en contact avec un animal
malade et veiller à ce que les personnes qui entrent en contact avec les animaux malades
prennent des précautions pour éviter la propagation des infections.
1.3.6 Séparer le lait provenant d’animaux malades ou subissant un traitement
Suivre les mesures indiquées pour séparer le lait provenant d’animaux malades ou subissant
un traitement. Leur lait n’est pas propre à la consommation humaine. S’il est conservé à la
ferme, il doit être clairement étiqueté comme tel. Nettoyer soigneusement tout l’équipement et les outils de traite pour éviter la contamination.
1.3.7 Enregistrer les traitements et identifier les animaux traités de façon adéquate
Il est important que les employés, les vétérinaires et les autres personnes qui s’occupent
des animaux laitiers à la ferme soient informés des traitements qui ont été administrés
et des animaux qui ont été traités. Mettre en place un système approprié pour identifier
facilement les animaux traités, enregistrer les informations pertinentes selon les règlements
locaux et bien gérer les délais d’attente pour le lait et la viande.
15
Guide de bonnes pratiques en production laitière
16
1.3.8 Maîtriser les maladies animales susceptibles de nuire à
la santé publique (zoonoses)
Suivre les règlements locaux et les recommandations de l’OIE sur la maîtrise des zoonoses.
Veiller à maintenir les zoonoses chez les animaux à des niveaux qui ne constituent pas une
menace à la santé humaine. Éviter la transmission directe aux humains au moyen d’une
gestion et de pratiques sanitaires appropriées. Évacuer les déjections et les cadavres de
manière à prévenir toute propagation de maladies. Prévenir la contamination du lait par la
matière fécale, l’urine et toute autre déjection animale. Ne pas permettre la consommation
humaine du lait provenant d’animaux malades. Gérer judicieusement les risques associés à
la consommation de lait cru à la ferme.
1.4 Utiliser tous les produits chimiques et médicaments vétérinaires
conformément aux indications
1.4.1 Utiliser uniquement les produits dont la distribution et l’utilisation sont
officiellement autorisés
Utiliser uniquement les substances chimiques qui ont été évaluées et homologuées pour
utilisation en production laitière par les autorités compétentes.
1.4.2 Utiliser les substances chimiques conformément aux instructions, doser de
manière rigoureuse et respecter les délais d’attente requis 9
L’utilisation de substances chimiques et vétérinaires pour laquelle elles ont été autorisées
et conformément aux instructions, produit des résultats prévisibles tout en permettant
de gérer les risques. Les producteurs laitiers devraient gérer l’utilisation des substances
chimiques de manière à préserver la santé et la productivité de l’animal, la santé et la sécurité de l’utilisateur, l’environnement et la salubrité ainsi que la qualité du lait et de la viande.
Il faut connaître les substances chimiques qui laissent des résidus dans le lait. Celles-ci
peuvent comprendre les détergents, les désinfectants pour trayons, les désinfectants utilisés en production laitière, les produits antiparasitaires, les antibiotiques, les herbicides, les
pesticides et les fongicides.
Le producteur laitier devrait:
• utiliser les substances chimiques uniquement dans le but pour lequel elles sont autorisées; les animaux en lactation, par exemple, ne devraient jamais être traités avec
des produits vétérinaires non recommandés pour le traitement des animaux produisant du lait destiné à la transformation ou d’une autre façon pour la consommation
humaine;
• lire l’étiquette puisqu’elle fournit tous les renseignements sur l’utilisation légale et
sûre de la substance;
• suivre les conseils donnés sur l’étiquette et sur toute notice d’utilisation ou d’évaluation des risques; et
• respecter les délais d’attente.
9
Le délai d’attente (ou période de retrait) est le délai minimum qui doit s’écouler entre la dernière administration
ou application de la substance chimique et la première mise au pâturage, l’abattage pour la viande et/ou la
traite du lait destiné à la consommation humaine.
Fiches d’information
1.4.3 Utiliser les médicaments10 selon les conseils du vétérinaire
Les médicaments vétérinaires comportent des risques pour les humains, les animaux et la
salubrité des aliments. Leur distribution et leur utilisation font l’objet de contrôles.
N’utiliser que les médicaments vétérinaires officiellement autorisés, aux doses recommandées sur l’étiquette ou selon les conseils ou la prescription d’un vétérinaire. Veiller à
respecter les délais d’attente.
Le délai d’attente doit être indiqué sur l’étiquette des médicaments vétérinaires et des
substances chimiques destinées au traitement d’animaux dont les produits sont destinés à
l’alimentation humaine. Si les instructions sur l’étiquette ne sont pas suivies à la lettre, le
délai d’attente indiqué ne sera pas valable. Si le délai d’attente n’est pas indiqué ou que
le produit est dépourvu d’étiquette ou d’instructions, le produit ne devrait pas être utilisé.
L’utilisation de médicaments qui diffère du mode d’emploi sur l’étiquette est qualifiée
de «non conforme à la notice d’utilisation» et comporte des risques additionnels. L’utilisation non conforme de médicaments vétérinaire ne peut se faire que sous la stricte surveillance du vétérinaire et en accord avec les règlements nationaux/régionaux.
1.4.4 Entreposer les substances chimiques et les médicaments vétérinaires en lieu
sûr et les éliminer de façon responsable
Conserver les substances chimiques et les médicaments vétérinaires dans un lieu sûr, pour
éviter qu’ils ne soient mal utilisés ou qu’ils ne contaminent involontairement le lait et les
aliments du bétail. Vérifier et respecter les dates de péremption. Éliminer les substances
chimiques et leurs contenants de manière à ce qu’ils ne contaminent pas les animaux ni
l’environnement de la ferme.
10
Les médicaments vétérinaires sont les produits chimiques et biologiques commercialisés pour le traitement
des animaux, dont l’efficacité et la sécurité ont été prouvées par des organismes indépendants pour donner
l’assurance qu’ils sont adaptés à leur usage. Ces médicaments peuvent nécessiter l’ordonnance d’un vétérinaire
pour en autoriser l’achat et confirmer que leur utilisation est appropriée.
17
Guide de bonnes pratiques en production laitière
18
2. HYGIÈNE DE LA TRAITE
La traite est à elle seule l’activité la plus importante de la ferme laitière. Les consommateurs
exigent que la qualité du lait soit conforme à des normes rigoureuses. La gestion de la traite
vise donc à réduire au minimum les contaminations microbiennes, physiques et chimiques.
Elle couvre tous les aspects de la traite, qui doit se faire de façon rapide et efficace, tout en
assurant la santé des animaux et la qualité du lait.
La mise en œuvre quotidienne et cohérente des méthodes de traite est un élément
important des bonnes pratiques en production laitière.
Cette fiche d’information décrit les bonnes pratiques qui font en sorte que le lait est
recueilli et conservé dans des conditions respectueuses de l’hygiène, et que l’équipement de
traite et de stockage du lait est bien entretenu. Les bonnes pratiques en production laitière
conseillées pour la santé des animaux sont présentées sous les rubriques suivantes:
• Veiller à ce que les pratiques de traite habituelles ne blessent pas les animaux et n’introduisent pas de contaminants11 dans le lait.
• Veiller à ce que la traite se déroule dans de bonnes conditions d’hygiène.
• Veiller à que le lait soit correctement manipulé après la traite.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animale
Caractéristiques
propres
Hygiène de
la traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
La traite et le stockage du lait sont effectués dans de bonnes conditions d’hygiène.
L’équipement de traite et de stockage du lait est bien entretenu.
2.1 Veiller à ce que les pratiques de traite habituelles ne blessent pas les
animaux et n’introduisent pas de contaminants dans le lait
2.1.1 Identifier les animaux qui exigent une traite adaptée
Toutes les personnes qui sont en contact avec les animaux devraient pouvoir facilement les
identifier. Les systèmes utilisés devraient être permanents et permettre l’identification individuelle des animaux, de la naissance à la mort. Des systèmes d’identification temporaires
devraient être en place pour gérer les animaux nécessitant un traitement particulier lors de
la traite. Il peut s’agir d’animaux en cours de traitement, d’animaux malades ou d’animaux
produisant du lait impropre à la consommation humaine.
2.1.2 Bien préparer les trayons avant la traite
Laver et sécher les trayons souillés avant la traite. Ne traire que les animaux dont les trayons
sont propres et secs. Vérifier les trayons pour toute anomalie pouvant indiquer une mam11
Un contaminant est défini comme tout agent biologique ou chimique, toute matière étrangère ou toute
substance introduite involontairement dans un aliment qui en compromet la salubrité ou la qualité.
Fiches d’information
mite clinique. On peut examiner le premier jet avant de traire chaque animal. Dans certains
pays, l’examen du premier jet est une exigence règlementaire ou contractuelle.
2.1.3 Traire les animaux régulièrement en appliquant des techniques
de traite adéquates
Instaurer des heures et des méthodes de traite compatibles. Veiller au respect constant des
bonnes techniques de traite. Les techniques de traite incorrectes ou irrégulières peuvent
augmenter les risques de mammite et de blessures chez les animaux.
La technique correcte de traite mécanique est la suivante:
• bien préparer les vaches avant la traite;
• poser les manchons trayeurs sur des trayons propres et secs;
• éviter toute introduction d’air lors du branchement du manchon trayeur;
• éviter la traite trop importante;
• retirer délicatement les manchons trayeurs; et
• appliquer un désinfectant à chaque trayon après la traite, selon les recommandations
et les règlements nationaux en vigueur.
La technique correcte de traite manuelle est la suivante:
• maintenir l’animal à traire d’une façon qui ne lui cause ni douleur ni blessure;
• veiller à ce que les mains de l’opérateur de traite soient propres et sèches;
• préparer les trayons en veillant à ce qu’ils soient propres et secs;
• utiliser les lubrifiants pour trayons suivant les recommandations et règlements nationaux qui s’appliquent;
• manipuler les trayons délicatement en évitant d’occasionner l’inconfort ou des blessures chez l’animal.
• utiliser des seaux non corrodés qui sont faciles à nettoyer et à désinfecter, et qui ne
contaminent pas le lait;
• éviter de contaminer le lait de la traite avec des éléments extérieurs comme la poussière, les saletés, la terre, l’urine, le fumier (matières fécales) et en le protégeant des
mouches; et
• appliquer un désinfectant à chaque trayon après la traite, si besoin et selon les recommandations et règlements nationaux en vigueur.
2.1.4 Séparer le lait provenant d’animaux malades ou en traitement pour une
gestion appropriée
Les animaux dont le lait est impropre à la consommation humaine devraient être traits en dernier, en utilisant un seau ou un système distinct. Stocker ou éliminer le lait non conforme d’une
façon adaptée au risque qu’il comporte pour les humains, les animaux et l’environnement..
2.1.5 Veiller à ce que l’équipement de traite soit correctement installé et bien entretenu
Les recommandations du fabricant et les recommandations locales, régionales ou
nationales relatives à la construction, l’installation, le fonctionnement et l’entretien de
l’équipement de traite devraient être suivies. Inspecter et remplacer les pièces à durée
de vie limitée qui montrent des signes d’usure. Les matériaux qui composent l’équipement de traite et qui entrent en contact avec le lait et les solutions nettoyantes ou
19
20
Guide de bonnes pratiques en production laitière
les solutions désinfectantes, devraient être suffisamment résistants et ne doivent pas
contaminer le lait.
Suivre les instructions du fabricant sur l’utilisation d’agents nettoyants et désinfectants sur l’équipement de traite, y compris celles relatives au rinçage après utilisation.
Utiliser uniquement les solutions nettoyantes et désinfectantes approuvées par l’autorité
compétente. Ces substances chimiques devraient être utilisées en veillant à ce qu’elles
ne contaminent pas le lait et ne portent pas atteinte à l’équipement. Conserver toutes
les substances chimiques qui ne sont pas utilisées de façon courante dans un local
fermé, à l’écart du lieu de stockage du lait.
2.1.6 Veiller à un approvisionnement suffisant en eau propre
Une quantité suffisante d’eau propre devrait être disponible pour la traite, le nettoyage de
l’équipement de traite qui entre en contact avec le lait et le nettoyage de l’aire de traite.
La qualité de l’eau doit convenir à l’utilisation qui en est faite. Plusieurs pays ont défini des normes relatives à la qualité de l’eau utilisée en production laitière qui prévoient
l’utilisation d’eau potable pour nettoyer les surfaces qui entrent en contact avec le lait.
2.2 S’assurer que la traite se fait dans de bonnes conditions d’hygiène
2.2.1 Veiller à ce que l’endroit où sont hébergés les animaux soit toujours propre
Des normes de propreté très rigoureuses doivent être respectées dans les aires où sont logés
les animaux pour veiller à la propreté et à la santé de la mamelle. L’aire d’hébergement
devrait être:
• conçue pour assurer une bonne évacuation des eaux et une bonne ventilation, et
pour éviter les blessures chez les animaux;
• de dimensions convenables et adaptée à la taille des animaux et du troupeau; et
• pourvue d’une litière meuble convenable qui est maintenue propre.
Toutes les logettes et les aires de couchage devraient être maintenues propres et sèches
(en remplaçant souvent la litière, par exemple). Nettoyer ou racler régulièrement les passages pour éliminer le fumier.
2.2.2 Veiller à maintenir propre l’aire de traite
L’aire de traite devrait être conçue de manière à ce qu’elle puisse être maintenue propre et
ordonnée. Elle devrait:
• être facile à nettoyer;
• disposer d’un approvisionnement en eau propre;
• être équipée d’installations de récupération des déchets;
• disposer d’une régulation de la température, de ventilation et d’éclairage suffisants
Aménager des aires de rassemblement qui permettent de maintenir un niveau élevé de
propreté.
2.2.3 Veiller à ce que les agents de traite respectent les règles de base de l’hygiène
L’opérateur de traite devrait:
• porter des vêtements de travail adaptés et propres;
• garder les mains et les bras propres, surtout pendant la traite;
Fiches d’information
• couvrir ses coupures ou blessures; et
• ne pas être atteint de maladie infectieuse transmissible par le lait.
2.2.4 Veiller à ce que l’équipement de traite soit nettoyé et, au besoin, désinfecté
après chaque traite
Établir une routine pour veiller à ce que l’équipement de traite soit propre avant chaque
utilisation. Si un équipement de traite mobile est utilisé, il peut s’avérer nécessaire de le
nettoyer après chaque utilisation.
Utiliser des substances chimiques approuvées pour le nettoyage et la désinfection de
l’équipement de traite. Utiliser de l’eau de qualité convenable qui a été chauffée à la température requise. Désinfecter toutes les surfaces en contact avec le lait conformément aux
recommandations et aux règlements nationaux.
2.3 Veiller à ce que le lait soit correctement manipulé après la traite
2.3.1 Veiller à ce que le lait soit refroidi ou livré pour être transformé dans les délais indiqués
Refroidir le lait le plus tôt possible après la traite jusqu’à la température requise et dans le
délai spécifié. Les délais de refroidissement et les températures de stockage devraient se
conformer aux limites établies par l’autorité compétente.
Dans les pays en développement où le refroidissement ou le traitement du lait n’est pas
fait à la ferme, il peut y avoir un délai maximal à respecter entre la traite et la livraison au
centre de collecte du lait.
2.3.2 Veiller à garder le lieu de stockage du lait propre et rangé
Le lait devait être entreposé hors de l’aire de traite. L’aire de stockage devrait:
• être propre et sans accumulations d’ordure, de produits ou de substances chimiques
qui ne sont pas couramment utilisés et d’alimentation animale.
• être pourvue de postes de lavage et de séchage des mains; et
• être facile à nettoyer et posséder un dispositif antiparasitaire.
2.3.3 Veiller à ce que l’équipement de stockage du lait permette de maintenir le
lait à la température spécifiée
L’équipement de stockage devrait pouvoir maintenir le lait à la température nécessaire
jusqu’au moment de la collecte et être fabriqué avec des matériaux qui n’altèrent pas le lait.
Les tanks à lait devraient être construits conformément aux normes reconnues, et les
systèmes de réfrigération du lait devraient faire l’objet d’un programme d’entretien et de
révision régulier pour prévenir les pannes. Le tank à lait devrait être doté d’un thermomètre
pour vérifier la température du lait, et un registre des températures de stockage devrait être
tenu. Veiller au bon fonctionnement de l’ensemble de l’équipement.
2.3.4 Veiller au nettoyage de l’équipement de stockage du lait et au besoin qu’il
soit désinfecté après chaque collecte du lait
Pour s’assurer que l’équipement de stockage soit propre avant son utilisation, le nettoyer
et, au besoin, le désinfecter après chaque traite. Désinfecter toutes les surfaces en contact
avec le lait conformément aux recommandations et aux règlements nationaux.
21
22
Guide de bonnes pratiques en production laitière
2.3.5 Veiller à ce que rien n’entrave l’accès au tank à lait
Veiller à ce que rien n’entrave l’accès au lieu de stockage du lait pour permettre la collecte
du lait sans danger. L’accès à l’aire de collecte du lait ne devrait pas croiser les trajets utilisés
par les animaux ou être boueuse et être exempte de tout éventuel contaminant.
Fiches d’information
23
3. ALIMENTATION ET ABREUVEMENT
La santé et la productivité de l’animal ainsi que la qualité et la salubrité de son lait
dépendent largement de la qualité et de la quantité d’aliment et d’eau.
Cette fiche d’information décrit les bonnes pratiques agricoles pour la gestion des
besoins nutritionnels de l’animal, tant pour son alimentation que pour son abreuvement.
Les pratiques recommandées sont présentées sous les rubriques suivantes:
• S’approvisionner en aliments et en eau auprès de sources durables.
• Veiller à fournir aux animaux suffisamment d’aliments et d’eau de qualité convenable.
• Maîtriser les conditions de stockage des aliments du bétail.
• Veiller à la traçabilité des aliments du bétail achetés à l’extérieur de la ferme.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animal
Caractéristiques
propres
Hygiène de
la traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
Les animaux doivent être nourris et abreuvés en quantité et qualité adaptées.
3.1 S’approvisionner en aliments et en eau auprès de sources
durables
3.1.1 Planifier un approvisionnement suffisant en aliments et en eau du troupeau
Établir un budget pour les aliments et l’eau du troupeau réduit les risques et peut permettre
au producteur laitier de trouver des sources d’approvisionnement à meilleur marché. La planification des besoins en aliments et en eau peut contribuer à la viabilité de l’entreprise agricole.
L’emploi de méthodes d’alimentation et d’abreuvement appropriées et d’infrastructures
adaptées doit permettre une nutrition convenable à tous les animaux.
3.1.2 Mettre en œuvre des pratiques durables pour la gestion des apports
nutritifs, de l’irrigation et des organismes nuisibles lors des cultures
Bon nombre de systèmes agricoles s’appuient sur des aliments cultivés à la ferme. La mise
en œuvre de bonnes pratiques agricoles comprend la gestion du flux d’éléments nutritifs
à la ferme, y compris la bonne utilisation des effluents et des engrais dans la culture fourragère. Les ressources limitées, telles que l’eau d’irrigation, doivent aussi être gérées de
façon durable. L’adoption de stratégies intégrées de lutte antiparasitaire peut aussi réduire
le recours aux substances chimiques.
24
Guide de bonnes pratiques en production laitière
3.1.3 S’approvisionner en intrants auprès de fournisseurs qui mettent en pratique
des systèmes durables
Si possible, les producteurs laitiers devraient s’approvisionner en intrants tels que les aliments pour animaux, l’eau, les engrais et l’énergie auprès de fournisseurs qui adoptent des
pratiques durables et ainsi réduire l’impact sur leur propre entreprise.
3.2. Veiller à fournir aux animaux suffisamment d’aliments et d’eau de
qualité convenable
3.2.1 Veiller à ce que les besoins nutritionnels des animaux soient satisfaits
La ration quotidienne en aliments et en eau mise à la disposition des animaux doit correspondre à leurs besoins physiologiques. La quantité et la qualité de la ration, y compris sa
teneur en fibres, devraient correspondre à l’âge, au poids et au niveau d’activité de l’animal, à son stade de lactation, de croissance et de gestation, ainsi qu’au climat.
Il faut veiller à ce que chaque animal dispose du temps et de l’espace nécessaires pour
accéder aux aliments et à l’eau. Une bonne gestion de l’alimentation réduit la concurrence
entre les animaux et les comportements agressifs.
3.2.2 Veiller à ce que les aliments distribués aux animaux correspondent
à leurs besoins et ne nuisent pas à la qualité ou à la salubrité du lait
ou de la viande
Le producteur laitier doit veiller à ce que les aliments distribués aux animaux ne contiennent
pas de résidus chimiques, de toxines ou d’autres contaminants qui constituent un risque
pour la santé de l’animal ou la salubrité et la qualité du lait et de la viande qui en sont issus.
Pour ce faire, il doit suivre soigneusement les instructions sur les étiquettes des substances
chimiques appliquées aux pâturages et aux cultures fourragères. Les fournisseurs devraient
être interrogés sur les traitements chimiques appliqués à leurs produits et sur leur compatibilité avec une utilisation pour nourrir le bétail.
Clôturer ou restreindre l’accès aux lieux où les animaux risquent de manger des aliments
contaminés ou des plantes toxiques. Avant de les distribuer aux animaux, examiner les
aliments pour déceler les traces de contamination ou de détérioration.
3.2.3 Veiller à fournir de l’eau de qualité convenable et vérifier régulièrement si
l’approvisionnement est suffisant
Entourer d’une clôture la source d’eau des animaux pour la protéger d’une contamination
accidentelle. Les sources d’eau doivent être de qualité convenable et exemptes d’excréments.
De nombreux contaminants peuvent se retrouver dans l’eau et menacer la santé ou la
sécurité des personnes et du bétail, de même que l’équipement de traite rincé avec cette
eau. Les contaminants les plus communs sont les micro-organismes pathogènes et leurs
toxines, ainsi que les produits chimiques toxiques, tels que les pesticides, le pétrole, les
solvants et les nitrates.
S’il y a un doute sur la qualité de l’eau destinée à l’abreuvement du bétail, contacter les
autorités compétentes et en faire vérifier la qualité.
Fiches d’information
3.2.4 Ne pas utiliser les mêmes équipements pour manipuler les substances
chimiques et les aliments pour animaux
Ne jamais mélanger les substances chimiques ou vétérinaires dans les équipements ou dans
les installations utilisés pour manipuler les aliments ou l’eau destinés aux animaux laitiers.
Des résidus peuvent subsister sur l’équipement ou une contamination croisée peut avoir
lieu suite à des déversements, des émanations et des retours d’eau polluée.
3.2.5 Veiller à utiliser correctement les produits chimiques appliqués aux pâturages
et aux cultures fourragères en observant les délais d’attente avant récolte
Conserver un enregistrement fidèle de toutes les traitements chimiques appliqués aux
cultures et aux pâturages et veiller à ce que les délais d’attente avant la récolte soient rigoureusement respectés. Toujours se conformer à la notice d’utilisation pour ce qui concerne
les doses d’applications et les délais d’attente avant d’autoriser les animaux à y brouter
ou d’y récolter les plantes fourragères. Toujours observer les procédures de pulvérisation
règlementaires.
Vérifier dans les pâturages les signes de dérive du pesticide. Rechercher sur les plantes
fourragères les signes de dommages causés par les herbicides. En présence de tels signes,
approfondir l’enquête avant de permettre le broutage des animaux.
Être sensible à la possibilité de dérive du nuage pulvérisé lors de l’application de substances agrochimiques aux pâturages et aux cultures. Prendre des précautions suffisantes
quand les animaux peuvent boire l’eau après la pulvérisation de ces substances.
S’informer de l’utilisation antérieure et actuelle de substances chimiques sur la ferme et
les propriétés voisines, la dérive de nuages pulvérisés pouvant être une source de résidus.
Lors de l’achat de fourrage ou de terres, toujours s’informer de l’historique de l’utilisation
de substances agrochimiques et réaliser un essai pour vérifier s’il y a des résidus dans les
sols ou les végétaux.
3.2.6 Utiliser uniquement les produits chimiques autorisés pour le traitement
des aliments du bétail et leurs composants en observant les délais d’attente
avant récolte
Seules les substances chimiques autorisées devraient être utilisées dans les fermes laitières.
Celles-ci devraient être gérées de façon à éviter leur introduction accidentelle dans les
aliments et l’eau et, par voie de conséquence, dans le lait.
Utiliser les substances chimiques conformément aux recommandations du fabricant.
Vérifier l’étiquette de toutes les substances devant être utilisées de près ou sur des fourrages ou pâturages pour en déterminer la compatibilité avec l’élevage, les délais d’attente
pour le lait, le bon taux d’utilisation et la concentration appropriée.
Les délais d’attente peuvent aussi s’appliquer aux pâturages, aux plantes fourragères et aux grains stockés qui ont été traités avec des substances agrochimiques. Des
délais d’attente différents peuvent s’appliquer aux récoltes qui sont aussi destinées à la
consommation humaine.
25
26
Guide de bonnes pratiques en production laitière
3.3. Maîtriser les conditions de stockage des aliments du bétail
3.3.1 Séparer les aliments destinés à des espèces animales différentes
Veiller à respecter les règlements nationaux de manière à éviter l’introduction de toute
matière interdite dans les rations des animaux laitiers.
3.3.2 Stocker les aliments du bétail dans des conditions satisfaisantes pour éviter
leur détérioration ou leur contamination
S’assurer que les animaux ne peuvent pas entrer en contact avec les contaminants dans les
lieux où ces produits sont entreposés et mélangés. Ces aires devraient être bien aérées, car
des émanations toxiques peuvent avoir lieu.
S’assurer que les aliments du bétail sont protégés contre les contaminants. Entreposer
et manipuler les pesticides, les semences traitées, les aliments médicamenteux et les engrais
convenablement. Entreposer les herbicides séparément des autres produits agrochimiques,
des engrais et des semences. Se doter d’un programme convenable de lutte contre les
animaux nuisibles pour les aliments entreposés.
Le foin et les aliments secs devraient être protégés de l’humidité. L’ensilage et les autres
productions végétales fermentées devraient être conservés dans des conditions hermétiques.
3.3.3 Éliminer les aliments moisis ou non conformes
Éviter de donner aux vaches laitières des aliments moisis. De nombreux aliments peuvent
contenir des mycotoxines qui peuvent passer dans le lait, surtout s’ils n’ont pas été correctement entreposés. Examiner les aliments pour y déceler des contaminants visibles tels
que la matière végétale ou animale, les métaux, le plastique, la ficelle et autres objets
indésirables.
3.4 Veiller à la traçabilité des aliments pour animaux introduits dans
la ferme
3.4.1 Si possible, s’approvisionner en aliments pour animaux auprès de
fournisseurs avec une assurance qualité
Lors de l’achat d’aliments pour le bétail, s’assurer que le fournisseur possède un programme d’assurance qualité, qu’il peut contrôler les résidus et les maladies et suivre les
ingrédients utilisés jusqu’à leur origine. Demander au vendeur de fournir les déclarations
pertinentes.
3.4.2 Consigner tous les aliments et ingrédients alimentaires reçus à
la ferme
Avoir en place un système convenable pour enregistrer et tracer l’origine de tous les aliments ou ingrédients d’aliments reçus à la ferme. Demander au vendeur de fournir une
facture et un bon de livraison avec chaque livraison d’aliments pour animaux. S’assurer de
pouvoir identifier et tracer tous les traitements appliqués à la ferme aux aliments du bétail
(y compris les traitements des cultures et des céréales).
Fiches d’information
27
4. BIEN-ÊTRE ANIMAL12
Le bien-être animal relève de l’application de pratiques sensées et sensibles à l’élevage des
animaux de la ferme. Ces pratiques concernent principalement le bien-être de l’animal.
En général, les consommateurs perçoivent des normes rigoureuses de bien-être animal
comme indiquant que les aliments sont sains, bons pour la santé et de bonne qualité. Les
normes de bien-être animal font partie des plans de qualité et de salubrité des aliments à
la ferme.
Plusieurs codes de bien-être animal comportent cinq libertés (five freedoms13) qui
devraient inspirer les pratiques relatives au bien-être animal à la ferme. Ces principes
donnent une vision globale du bien-être animal.
Cette fiche d’information décrit les bonnes pratiques agricoles touchant le bien-être
animal. Elles s’inspirent des cinq principes suivants:
• Veiller à ce que les animaux soient préservés de la faim, de la soif et de la malnutrition
• Épargner aux animaux toute gêne et inconfort
• Veiller à ce que les animaux soient préservés de la douleur, des blessures et des
maladies
• Faire en sorte que les animaux soient à l’abri de la peur et de la détresse
• Veiller à ce que les animaux soient libres d’adopter des comportements qui leur sont
propres.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animal
Caractéristiques
propres
Hygiène de la
traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
Les animaux seront élevés conformément aux principes suivants :
1. à l’abri de la faim et de la soif
2. à l’abri de toute gêne ou inconfort
3. à l’abri de la douleur, des blessures et des maladies
4. à l’abri de la peur et de la détresse
5. libres d’adopter des comportements qui leur sont propres
4.1. Veiller à ce que les animaux soient préservés de la soif, de la faim et
de la malnutrition
4.1.1 Fournir chaque jour une quantité suffisante d’aliments et d’eau pour tous les animaux
On devrait donner aux animaux une quantité suffisante d’aliments suivant leurs besoins
physiologiques. Ceux-ci varient selon l’âge, le poids, le stade de lactation ou de gestation,
le niveau de production et la croissance de l’animal, ou selon son niveau d’activité et son
12
Pour plus de détails sur le bien-être des animaux, veuillez consulter le Guide pour le bien-être animal en
13
Traduit de «Five Freedoms», Farm Animal Welfare Council, U.K. sur www.fawc.org.uk
production laitière de la FIL (2008) sur www.fil-idf.org.
28
Guide de bonnes pratiques en production laitière
environnement. Prévoir suffisamment d’espace autour des sources d’approvisionnement
en aliments et en eau pour éviter les comportements agressifs et permettre à tous les
animaux d’y accéder.
La qualité (appétence et valeur nutritive) des aliments devrait aussi être prise en compte,
en fonction des besoins de l’animal. On peut envisager d’ajouter des suppléments alimentaires à la ration de l’animal si nécessaire. La ration des animaux devrait être équilibrée et
ils devraient avoir de l’eau propre à leur disposition.
4.1.2 Ajuster le chargement (nombre d’animaux/surface) et la quantité
supplémentaire de nourriture pour assurer un apport convenable en eau, en
aliments et en fourrages
La détermination du taux de charge devrait prendre en considération le nombre d’animaux,
leurs besoins physiologiques et la qualité nutritive des aliments et veiller à ce que tous les
animaux puissent accéder quotidiennement à une quantité suffisante d’eau.
4.1.3 Éviter que les animaux n’ingèrent des plantes toxiques ou autres
substances nocives
Tenir les animaux à l’écart des végétaux toxiques et des zones contaminées telles que les
aires de stockage des déchets. Ne pas distribuer d’aliments moisis aux animaux.
Entreposer les substances chimiques en lieu sûr pour éviter la contamination des pâturages et
observer les délais d’attente appropriés relatifs aux pâturages et aux plantes fourragères traités.
4.1.4 Assurer et maintenir un approvisionnement en eau de bonne qualité qui
fait l’objet de vérifications régulières
Les animaux devraient avoir librement accès à une source d’eau fraîche et pure. Nettoyer
régulièrement les abreuvoirs ou les cuvettes et les inspecter pour s’assurer qu’ils sont pleinement fonctionnels. L’approvisionnement en eau devrait être convenable pour satisfaire aux
pics de demande de l’animal. Les abreuvoirs devraient se remplir assez vite pour qu’aucun
animal du groupe n’ait soif. Toutes les mesures raisonnables devraient être prises pour
réduire au minium les risques de congélation ou de réchauffement excessif de l’eau.
L’eau de ruissellement des effluents et des traitements chimiques des pâturages et des
cultures fourragères ne devrait pas se retrouver dans l’eau d’abreuvement du bétail.
4.2 Épargner aux animaux toute gêne ou inconfort
4.2.1 Concevoir et construire des structures d’hébergement et de manutention
sans entrave à la circulation et sans dangers
Lors de la conception des structures d’hébergement et de traite, il faut faire en sorte que les
animaux puissent y circuler librement. Éviter les impasses et les voies de passage en pente raide
ou glissantes. Veiller à ce que le câblage et la mise à la terre des structures soient sécurisées.
4.2.2 Assurer un espace convenable et une litière propre aux animaux
Éviter d’entasser les animaux, même pendant de courtes périodes. Veiller à maintenir des
groupes de taille gérable et prévoir un espace suffisant pour l’alimentation et l’abreuvement afin de réduire les comportements agressifs.
Fiches d’information
La plupart des races laitières ont un instinct grégaire très développé. Si possible, regrouper
les animaux de poids et de taille semblables. Gérer l’introduction de nouveaux animaux au
troupeau en veillant à éviter les affrontements, surtout entre mâles matures et jeunes mâles.
Fournir aux animaux logés suffisamment d’espace pour qu’ils puissent se coucher,
ainsi qu’une litière confortable qui les protège des surfaces dures telles que les surfaces
en béton. Veiller à garder l’aire de couchage propre (en remplaçant souvent la litière, par
exemple). Les animaux peuvent généralement se reposer dans les pâturages si ceux-ci font
souvent l’objet d’une rotation et sont bien drainés.
4.2.3 Protéger les animaux des intempéries et des conséquences qui en résultent
Autant que possible, protéger les animaux des intempéries et de leurs conséquences. Cette
notion englobe les températures extrêmes froides ou chaudes, les pénuries de fourrage,
pour la saison ainsi que d’autres facteurs de stress dû au froid ou à la chaleur. Offrir de
l’ombre aux animaux ou les rafraîchir à l’aide de brumisateurs ou de pulvérisateurs. Par
temps froid, leur offrir des abris, tels que des brise-vent et des bâtiments, ainsi qu’un
supplément d’aliments. Dans certaines régions, il peut être nécessaire de prévoir des abris
permanents pourvus de paratonnerres. Se doter de plans pour protéger les animaux en cas
d’urgence (par exemple une source d’alimentation électrique de secours) et de catastrophes
naturelles (feu, sècheresse, neige, inondations). Prendre des dispositions pour gagner un
terrain surélevé en cas d’inondation, aménager des pare-feu adéquats et prévoir un plan
d’évacuation des animaux.
4.2.4 Assurer la ventilation adéquate des bâtiments d’élevage
Tous les bâtiments devraient être correctement ventilés afin de renouveler l’air frais et
d’évacuer l’humidité, de permettre à la chaleur de se dissiper et de prévenir la formation de
gaz comme le dioxyde de carbone, l’ammoniac ou les émanations de boues.
4.2.5 Veiller à ce que les sols dans les bâtiments et les aires de circulation
soient sûrs
Les sols devraient être conçus de manière à éviter que les animaux ne glissent et ne se
blessent sur des surfaces glissantes ou inégales. Les surfaces de béton excessivement
rugueuses ou les surfaces qui présentent des aspérités en saillie peuvent user excessivement
les sabots ou les pénétrer et causer des boiteries. Les sols inadéquats peuvent gêner le
cheminement et causer des blessures. Un revêtement de sol (par exemple en caoutchouc
ou autre produit antidérapant) peut être utilisé dans les allées pour réduire les abrasions qui
entraînent la surinfection du sabot.
4.2.6 Prévenir les blessures et la détresse pendant le chargement et le
déchargement des animaux et assurer des conditions de transport adéquates
Le transport comporte des risques pour le bien-être des animaux laitiers. Veiller à ce que
les installations de chargement et de déchargement soient convenables et à ce que les
animaux puissent éventuellement boire de l’eau dans les installations d’attente. Veiller à
ce que le véhicule soit bien construit pour contenir les animaux de façon sécurisée; les
animaux doivent y être stables et avoir suffisamment d’espace. Planifier soigneusement les
29
30
Guide de bonnes pratiques en production laitière
longs déplacements de manière à respecter les règlements sur le bien-être des animaux
(alimentation, abreuvement et repos).
4.3 Veiller à ce que les animaux soient préservés de la douleur, des
blessures et des maladies
4.3.1 Mettre en place un programme de gestion de la santé du troupeau efficace
et inspecter régulièrement les animaux
Les animaux devraient faire l’objet de vérifications régulières en vue de détecter les blessures et les maladies. Le producteur devrait se doter de programmes de gestion de la santé
du troupeau axés sur le traitement et la prévention.
4.3.2 Ne pas recourir à des méthodes ou des pratiques provoquant des douleurs inutiles
Les personnes s’acquittant des tâches à caractère vétérinaire devraient faire preuve de compétence, surtout pour ce qui a trait aux procédures pouvant causer de la douleur telles que
l’ébourgeonnage, l’écornage, la castration, etc. Se conformer aux règlements nationaux
concernant ces pratiques ou d’autres pratiques (comme le marquage à chaud, l’amputation
de la queue, l’amputation d’un trayon, etc.). Une bonne hygiène est essentielle aux opérations de type chirurgical. Au besoin, utiliser d’autres méthodes d’élevage.
4.3.3 Respecter les pratiques appropriées pour la parturition et le sevrage
Élaborer un plan de parturition convenable, prenant en considération des questions telles
que le choix du mâle reproducteur (pour faciliter la mise bas), la sécurité des installations
de mise bas, l’examen régulier des animaux pour qu’une aide prompte et expérimentée
puisse être éventuellement apportée.
Les jeunes animaux devraient être nourris de colostrum peu après la naissance. Sevrer
les jeunes animaux laitiers une fois qu’ils consomment suffisamment d’aliments secs.
4.3.4 Assurer des méthodes convenables de commercialisation des jeunes
animaux
Les jeunes animaux ne devraient pas être vendus tant qu’ils ne sont pas assez robustes
pour être transportés. Un poids convenable et un nombril sec sont de bons indicateurs.
Les conditions de transport convenables prévues par les règlements nationaux ou les
codes de pratiques sur le bien-être animal devraient être assurées.
4.3.5 Prévenir la boiterie
Les allées, les cours, les postes de traite et les bâtiments devraient être construits de
manière à réduire au minimum l’incidence des boiteries. Des pratiques de soins réguliers
des sabots devraient être mise en œuvre et les rations des animaux ajustées pour réduire
les cas de boiterie. Les cas de boiterie devraient être étudiés pour en identifier les causes
et les traiter en conséquence. Permettre aux animaux de se mouvoir à leur propre rythme.
4.3.6 Traire régulièrement les animaux en lactation
Établir un horaire régulier de traite qui tient compte du stade de lactation et qui ne stresse
pas les animaux de façon excessive.
Fiches d’information
4.3.7 Éviter les mauvaises pratiques de traite susceptibles de blesser les animaux
Les mauvaises pratiques de traite peuvent nuire au bien-être et à la productivité des animaux. L’équipement de traite devrait être correctement et régulièrement entretenu.
4.3.8 Lorsque les animaux doivent être abattus à la ferme, éviter la douleur et
une détresse inutiles
S’il est nécessaire d’euthanasier des animaux malades ou souffrants à la ferme, ceci devrait
se faire rapidement et de manière à éviter les douleurs inutiles.
4.4 Faire en sorte que les animaux soient à l’abri de la peur et de la détresse
4.4.1 Prendre en compte le comportement des animaux lors de la mise en place
d’infrastructures et de procédures de gestion du troupeau
Une conception des installations qui prend en compte les comportements naturels des animaux laitiers peut faciliter leurs mouvements et réduire le nombre d’interactions difficiles
avec les opérateurs chargés de la manutention des animaux. Les pratiques de manutention
calmes et régulières et les installations bien conçues favorisent la productivité et la sécurité
des animaux grâce à la réduction de la peur et du stress.
4.4.2 Veiller aux compétences et à la formation des personnes responsables de la
manutention et de l’élevage des animaux
Les bonnes compétences en matière de manutention et d’élevage sont des éléments clés
du bien-être des animaux. Sans soins compétents et assidus, le bien-être des animaux est
compromis.
Un opérateur compétent devrait pouvoir:
• reconnaître si les animaux sont en bonne santé ou non;
• interpréter un changement de comportement des animaux;
• savoir quand un traitement vétérinaire est nécessaire;
• mettre en œuvre un programme planifié de gestion de la santé du troupeau comprenant, par exemple, des traitements préventifs et éventuellement des programmes
de vaccination;
• mettre en œuvre des programmes appropriés d’alimentation des animaux et de gestion des pâturages;
• reconnaître si le milieu général (intérieur ou extérieur) est favorable à la bonne santé
et au bien-être des animaux;
• posséder des compétences en gestion en rapport avec la taille et les exigences techniques du système de production;
• manipuler les animaux avec soin et de façon appropriée; et
• anticiper les éventuels problèmes et prendre les mesures préventives nécessaires.
Le personnel devrait connaître et se conformer à tous les règlements nationaux et les
principales normes d’assurance qualité de l’industrie relatifs à la qualité et la salubrité des
produits. Il devrait veiller à tenir les registres démontrant que les règlements ou les normes
d’assurance qualité sont respectés. Les personnes impliquées dans la gestion et l’élevage
des animaux devraient se tenir au courant des avancées technologiques pouvant prévenir
ou corriger les facteurs qui nuisent au bien-être animal.
31
32
Guide de bonnes pratiques en production laitière
4.4.3 Utiliser des installations et des équipements adaptés à la manutention des
animaux
Veiller à ce que les installations et l’équipement de manutention des animaux conviennent
à l’usage qui en est fait et à ce qu’ils soient bien conçus et entretenus. Ceci permet d’éviter
les blessures, tant chez les personnes que chez les animaux. Une utilisation prudente de
l’équipement peut atténuer la peur chez les animaux et rendre leur manutention plus facile
et plus sûre. Surveiller le comportement des animaux pour identifier les aspects des installations ou de l’équipement qui peuvent provoquer chez eux crainte ou inconfort.
4.5 Veiller à ce que les animaux soient libres d’adopter des comportements
qui leur sont propres
4.5.1 Adopter des procédures de gestion de troupeau et d’élevage qui ne
perturbent pas inutilement le repos ou le comportement social des animaux
La plupart des espèces laitières sont grégaires. Adopter des procédures de gestion de
troupeau et d’élevage qui n’entravent pas inutilement les comportements naturels des
animaux, par exemple la formation du troupeau, l’alimentation, la reproduction et le repos.
Ceci signifie aussi prévoir un espace suffisant pour permettre aux animaux de manifester
ces comportements.
Au cours de l’inspection ou des inspections journalières des animaux, être attentif à tout
comportement anormal. S’assurer que chaque animal dispose de l’espace suffisant pour se
nourrir convenablement et qu’il se nourrisse effectivement. Le manque d’appétit peut être
un premier symptôme de maladie.
On devrait trailer les animaux destinés à la reproduction de manière à favoriser leur
calme.
Fiches d’information
33
5. ENVIRONNEMENT
De plus en plus, les consommateurs souhaitent que la production alimentaire soit durable
et respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi il est important que la production laitière réponde aux attentes de la collectivité en utilisant les ressources de façon efficace et
en réduisant au minimum l’incidence de ses activités sur l’environnement.
Chaque producteur laitier peut contribuer à protéger l’industrie et l’avenir de son
exploitation en adoptant des pratiques de gestion qui favorisent la viabilité écologique de
son système agricole.
Les bonnes pratiques en production laitière conseillées pour l’environnement sont présentées sous les rubriques suivantes:
• Adopter un système agricole durable et respectueux de l’environnement.
• Se doter d’un système approprié de gestion des déchets.
• S’assurer que les pratiques en production laitière n’ont pas d’effet négatif sur l’environnement autour de la ferme.
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animal
Caractéristiques
propres
Hygiène de la
traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
La production laitière devrait être environnemental durable et nuire le moins possible à
l’environnement proche.
5.1 Adopter un système agricole durable et respectueux de
l’environnement
5.1.1 Utiliser les intrants tels que l’eau et les éléments nutritifs de façon efficace
et durable
Certains systèmes de production laitière dépendent beaucoup d’intrants externes tels que
l’eau d’irrigation, les engrais et les aliments pour animaux. Les producteurs laitiers doivent
réfléchir aux conséquences à court et à long terme de ces ressources sur leurs terres agricoles. Il peut aussi y avoir des répercussions plus larges sur l’environnement local ou sur la
collectivité. Les bonnes pratiques en production laitière ont pour but d’améliorer la productivité en utilisant les intrants de la ferme de façon efficace et durable.
5.1.2 Minimiser la production de polluants issus de la ferme laitière
Les pratiques de gestion des risques associés aux substances polluantes qui quittent la
ferme protègent l’environnement proche et peuvent aussi profiter à l’exploitation agricole.
Bien que les effluents d’élevage puissent causer des problèmes à l’extérieur de la ferme, ils
sont une ressource précieuse d’engrais à la ferme. L’utilisation prudente des engrais et un
Guide de bonnes pratiques en production laitière
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plan efficace de gestion des effluents permettent de réduire au minimum l’incidence de ces
substances à l’extérieur de la ferme tout en augmentant la productivité.
Les émissions de gaz à effet de serre peuvent être plus difficiles à contrôler. Les pratiques
qui améliorent la productivité telles qu’une alimentation plus digeste et l’application correcte d’engrais peuvent réduire les émissions de méthane et d’oxyde d’azote par rapport à
la quantité de lait produite. Répondre convenablement aux besoins nutritifs des végétaux
et des animaux aide à réduire ou à gérer toute éventuelle perte d’éléments nutritifs.
5.1.3 Gérer le bétail de manière à minimiser son incidence négative sur
l’environnement
Adopter des stratégies de pâturage et d’hébergement qui réduisent au minimum les effets
sur l’environnement. Protéger du bétail les cours d’eau et les autres zones vulnérables à
l’aide de clôtures.
5.1.4 Choisir et utiliser judicieusement les ressources énergétiques
Les producteurs laitiers devraient étudier la consommation d’énergie de leur ferme et
envisager les façons de la réduire. On peut récupérer l’énergie des eaux usées de la production laitière et de la chaleur qui se dégage du système de refroidissement du lait et des
machines. Dans certains cas, les sources d’énergie non renouvelables, telles que l’électricité
et les combustibles fossiles, peuvent être combinées à des sources d’énergie renouvelables
telles que l’énergie solaire, les biocarburants, l’énergie géothermique, l’énergie éolienne,
etc.
5.1.5 Maintenir ou promouvoir la biodiversité14 à la ferme
Si la production laitière se déroule bien souvent dans un environnement fortement contrôlé,
il est tout de même possible d’encourager la biodiversité. Clôturer les zones fragiles telles
que les cours d’eau afin de tenir le bétail à l’écart. Laisser des terres inexploitées pour offrir
un habitat aux plantes et animaux indigènes. Préserver ce qui reste de l’écosystème naturel
en reliant les zones inexploitées à l’échelle locale.
5.2 Se doter d’un système de gestion des déchets approprié
5.2.1 Adopter des pratiques de réduction, de réutilisation ou de recyclage des
déchets de la ferme selon le cas
Mettre en place des pratiques de réduction des déchets. La récupération ou le recyclage
sont aussi de bonnes pratiques en production laitière. Bon nombre de fermes peuvent
réduire leur consommation d’eau et d’énergie en entretenant correctement l’équipement
et les infrastructures ou en apportant des petits changements à leurs méthodes de travail.
On peut aussi s’informer de la possibilité de recycler les plastiques, les fûts et les autres
produits consommables.
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La biodiversité ou la «diversité biologique» est liée au nombre d’espèces différentes dans un écosystème. Dans
le contexte de la ferme, elle désigne les différentes formes de vie (animales, végétales et autres) qui cohabitent.
Fiches d’information
5.2.2 Gérer le stockage et l’élimination des déchets de manière à minimiser leur
incidence sur l’environnement
L’emplacement des lieux d’entreposage des déchets tels que les tas de fumier, les réservoirs
d’eaux polluées et les dépotoirs, devraient être bien choisi et tenir compte de l’apparence et
de l’odeur des déchets, des risques qu’ils présentent pour l’environnement et les animaux
nuisibles. Inspecter régulièrement les réservoirs d’eaux usées et les tas de fumier permanents pour des signes de fuite et de dégradation des structures, et réduire au minimum le
risque que des substances polluantes ne s’écoulent dans l’environnement. Veiller à ce que
les autres déchets, tels que le lait non conforme, les carcasses, les plastiques d’ensilage, les
produits agrochimiques et les engrais soient correctement éliminés de manière à prévenir
la pollution de l’environnement et toute éventuelle maladie. Éliminer les foyers de reproduction des mouches et d’autres insectes nuisibles potentiellement vecteurs de maladies.
Élaborer un plan simple de gestion des déchets pour déterminer le moment, le lieu et le
dosage d’épandage du fumier, du lisier et des autres déchets organiques, de façon à réduire
au minimum le risque de pollution.
Le plan de gestion des déchets devrait prendre en considération les éléments suivants:
• se conformer aux règlements locaux ou aux obligations contractuelles;
• éviter les risques de pollution des cours d’eau, des étangs, des lacs, des réservoirs, des
puits, des eaux souterraines pouvant résulter de l’épandage de déchets sur des sols
peu profonds ou sur des fissures dans les roches;
• éviter les risques de pollution aux habitats comme les zones boisées, ou les zones où
la flore ou la faune sont protégées;
• assurer le maintien de zones tampons (où l’épandage est interdit) à proximité des
zones vulnérables ou fragiles telles que les sources d’eau et les habitats protégés;
• choisir judicieusement le moment et le dosage de l’épandage sur les terrains en
pente, les sols lourds ou imperméables et les zones sujettes aux inondations;
• optimiser l’application de l’engrais sur les sols qui sont déjà très fertiles;
• Prendre en compte les conditions climatiques dominantes et l’état des sols au
moment de l’application des engrais. Observer le gel, les sols gelés, les fortes pluies
ou les sols saturés d’eau; et
• respecter les mesures de contrôle nationales et régionales.
Tous les effluents d’élevage y compris les lisiers, devraient être épandus ou mélangés
au sol au moment où le risque pour l’environnement est le moins important.
5.3 Veiller à ce que les pratiques de production ne nuisent pas à
l’environnement proche de la ferme
5.3.1 Contenir les effluents de la ferme laitière
Les producteurs devraient adopter des systèmes permettant d’éviter toute éventuelle contamination de l’environnement proche.
Les installations où sont entreposés l’huile, le jus d’ensilage, les eaux usées et d’autres
substances polluantes doivent être situées en lieu sûr, et des précautions doivent être prises
pour que les accidents n’entraînent pas la pollution des réserves d’eau locales.
Éviter d’éliminer des substances agrochimiques ou des médicaments vétérinaires dans
les endroits où ils peuvent pénétrer dans l’environnement proche.
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Guide de bonnes pratiques en production laitière
5.3.2 Utiliser correctement les produits chimiques, les produits vétérinaires et les
engrais de façon à éviter la contamination de l’environnement proche de la ferme
Protéger l’environnement en suivant toujours les instructions sur les étiquettes des substances agrochimiques et les produits vétérinaires. Veiller à l’entreposage sûr des substances
agrochimiques, de préférence loin du lieu de collecte du lait. Veiller à éliminer de façon sûre
des produits chimiques périmés ou défectueux et de leurs contenants.
Envisager de lutter contre les animaux nuisibles à l’aide de méthodes biologiques et
sans substances chimiques en éliminant, par exemple, les foyers de reproduction. Recourir
éventuellement à des pratiques intégrées de lutte antiparasitaire.
Appliquer les engrais de façon à réduire au minimum les risques liés à l’introduction
d’éléments nutritifs en dehors du site. Éviter d’utiliser des engrais qui contiennent des
toxines, des métaux lourds et d’autres contaminants. Veiller à éliminer des sacs d’engrais
vides ou à les réutiliser de façon sécurisée.
5.3.3 Veiller à ce que l’aspect général de l’entreprise laitière soit satisfaisant en
tant que lieu où sont collectés des produits de bonne qualité
Afin de réduire les effets négatifs de la production laitière sur le paysage et de donner une
image positive de cette activité, les producteurs laitiers devraient veiller à maintenir propres
les routes d’accès et l’environnement de la ferme, à entretenir correctement ses bâtiments et
à garder les voies empruntées par les bovins laitiers sans effluents. Ils devraient aussi s’assurer
de ne pas nuire aux voisins ou aux installations locales en contrôlant la poussière, les odeurs,
l’éclairage, le bruit, les mouches et les autres nuisances pouvant provenir de la ferme.
Fiches d’information
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6. GESTION SOCIO-ÉCONOMIQUE
Tenir compte des intérêts de la collectivité et favoriser la gestion durable sur le plan économique fait partie intégrante des bonnes pratiques en production laitière car ils constituent
deux risques importants pour l’exploitation agricole.
La bonne gestion des ressources humaines est critique pour la viabilité de l’exploitation laitière. Dans bien des régions du monde, cette gestion s’applique essentiellement au producteur
et aux personnes habitant à la ferme. Cependant les producteurs laitiers doivent aussi tenir
compte de l’incidence de leur exploitation sur la collectivité à titre d’employeur, de consommateur de ressources naturelles et en tant que voisin.
D’autre part, les exploitations laitières sont des entreprises qui fournissent des produits:
le lait, la viande et le bétail. Comme toute entreprise, les exploitations laitières doivent être
financièrement viables pour survivre à long terme.
Pour veiller à la bonne gestion socio-économique des fermes laitières, on recommande
aux producteurs de mettre en œuvre les pratiques suivantes:
• Instaurer une gestion efficace et responsable des ressources humaines
• Veiller à ce que les tâches à la ferme soient exécutées en sécurité et de façon compétente
• Gérer l’entreprise de façon à assurer sa viabilité financière
Objectifs directeurs des bonnes pratiques
en production laitière
Santé
animal
Caractéristiques
propres
Hygiène de
la traite
Alimentation
et abreuvement
Bien-être
animal
Environnement
Gestion socioéconomique
La bonne gestion des ressources humaines et financières assurent la viabilité de l’entreprise
6.1 Instaurer une gestion efficace et responsable des ressources humaines
6.1.1 Adopter des pratiques de travail durables
La gestion d’une ferme laitière est une tâche très exigeante. Même le petit producteur laitier
est responsable de la production de produits de qualité issus de ses animaux, ce qui requiert
de veiller à leurs soins quotidiens. Les producteurs laitiers doivent aussi veiller à leur propre
santé et leur bien-être ainsi qu’à ceux de leurs familles et de leurs employés. La charge de
travail de chacun devrait être raisonnable et durable. En ce sens, la société a un devoir envers
les producteurs laitiers, en payant un prix juste pour les produits de la ferme.
6.1.2 Recruter la main-d’œuvre conformément aux lois et aux pratiques nationales
L’embauche des employés devrait se faire par contrat clairement défini et détaillé. Les
employés d’une exploitation laitière qui comprennent bien leurs responsabilités sont plus
productifs. Il peut donc être utile de leur fournir une description écrite de leur travail. Les
contrats de travail doivent respecter la loi. La plupart des pays interdisent le travail des
enfants qui est déconseillé dans les milieux dangereux.
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Guide de bonnes pratiques en production laitière
6.1.3 Gérer les ressources humaines de façon efficace et veiller à ce que leurs
conditions de travail soient conformes aux lois applicables et aux conventions
internationales
Les producteurs laitiers et leurs employés doivent être à la hauteur des exigences physiques
et mentales de la production laitière.
Les attentes des producteurs à l’endroit de leurs employés doivent être raisonnables.
La planification axée sur un tableau de service et une bonne communication contribue
de façon importante à la productivité et à la sécurité du personnel. Les heures de travail
doivent être durables et ne pas excéder les limites légales.
6.1.4 Veiller à ce que l’environnement de travail à la ferme soit conforme aux
règles sur l’hygiène et la sécurité au travail
L’équipement et les infrastructures de la ferme ne doivent pas poser de risques pour la
santé et la sécurité des employés et des visiteurs. La qualité de la conception et de l’entretien atténue beaucoup ces risques. Les installations doivent permettre de manipuler les animaux laitiers de grande taille de façon sécuritaire. S’il le faut il faut prévoir de l’équipement
de protection individuel, des toilettes et des postes de lavage. Envisager de faire vacciner
les employés ou les animaux pour prévenir les zoonoses. Des évaluations régulières de la
santé, de la vue et de l’ouïe peuvent être utiles.
6.2 Veiller à ce que les tâches à la ferme soient exécutées en sécurité et
de façon compétente
6.2.1 Mettre en place des procédures et des équipement nécessaires à la
réalisation des travaux de la ferme laitière
Il est important de veiller à ce que tous les employés exécutent les tâches en toute sécurité,
de façon correcte et toujours de la même façon. Il revient au producteur laitier de veiller à
ce que les employés de la ferme connaissent et comprennent les procédures particulières à
leur entreprise. Il doit aussi identifier clairement la personne responsable de chaque tâche.
C’est une bonne pratique de se doter de procédures écrites, souvent dénommées instructions permanentes d’opération (IPO), qui détaillent comment réaliser chaque tâche de
façon contrôlée et reproductible. Elles devraient comprendre toutes les exigences relatives
à chaque tâche, détailler le processus, l’équipement et le matériel requis et présenter les
risques et les questions de sécurité y afférant. Elles peuvent exiger l’évaluation des risques
associés à des tâches potentiellement dangereuses.
Des procédures claires qui sont exécutées de façon compétente réduisent au minimum les risques
pour les employés, la santé et le bien-être des animaux, et pour la qualité et la salubrité du lait.
6.2.2 Recruter, former et éduquer le personnel de façon adaptée par rapport au
travail qui lui est confié
Les employés de la ferme ont besoin d’une bonne formation pour travailler de façon productive et sûre. Celle-ci doit comprendre la présentation du milieu de travail et de leurs rôles
spécifiques. Les nouveaux employés devraient travailler sous la surveillance d’une personne
compétente jusqu’à ce qu’ils se familiarisent avec leurs tâches et comprennent les systèmes
de gestion et les risques potentiels propres à la ferme.
Fiches d’information
Les formations offertes aux employés en poste permettent aussi d’améliorer la productivité et la satisfaction au travail. Les occasions de formation et d’éducation permettent aussi
de contrôler les procédures de la ferme et de recueillir des commentaires pour les améliorer.
6.2.3 Veiller à ce que le personnel exécute les tâches de façon compétente
Les bons gestionnaires mettent en place des systèmes pour veiller à ce que les tâches à la
ferme soient exécutées de façon compétente et en temps opportun.
Les bonnes communications assorties de vérifications visuelles, d’une bonne tenue des
dossiers et d’autres moyens de vérification sont une bonne pratique.
6.2.4 Sélectionner des formateurs, des conseillers et des spécialistes compétents
Recruter des employés compétents et qualifiés pour élaborer et offrir des formations au
personnel. Demander et mettre en pratique uniquement les conseils provenant de sources
et de personnes qui possèdent les compétences et les qualifications requises. Faire appel à
des professionnels possédant les qualifications et les autorisations requises pour réaliser les
travaux spécialisés à la ferme. Il peut s’agir de vétérinaires, de techniciens en entretien des
systèmes de traite, de spécialistes de l’hygiène laitière et de comptables, par exemple. Dans
plusieurs régions, la loi stipule que seuls les vétérinaires sont autorisés à offrir des services
vétérinaires afin de protéger la santé et le bien-être des animaux et la sécurité des aliments.
6.3 Gérer l’entreprise de façon à assurer sa viabilité financière
6.3.1 Instaurer des systèmes de gestion financière
La plupart des décisions conformes aux bonnes pratiques laitières ont une incidence financière sur l’exploitation agricole. Utiliser des registres et des systèmes de comptabilité qui
fournissent au producteur laitier des renseignements courants sur la situation financière
de la ferme. Il doit pouvoir accéder à ces renseignements pour prendre des décisions judicieuses.
6.3.2 Adopter des pratiques agricoles qui appuient les objectifs de l’entreprise en
matière de productivité et de rentabilité
Les producteurs laitiers œuvrent dans un milieu physique et commercial qui est en
constante évolution. L’adoption de bonnes pratiques laitières suppose une certaine souplesse face au changement. Les producteurs devraient mettre en œuvre les nouvelles technologies et les pratiques qui appuient leurs objectifs. Ils peuvent, par exemple, adopter des
cultures fourragères ou des pratiques d’irrigation mieux adaptées à un climat changeant.
Les aliments pour animaux et la main-d’œuvre sont deux postes de dépenses importants
dans la plupart des exploitations laitières. Ce sont donc les améliorations dans ces domaines
qui contribuent le plus à la viabilité de l’entreprise. Les entreprises viables s’adaptent aux
changements et sont prêtes à saisir toutes les occasions qui se présentent pour améliorer
leurs activités.
6.3.3 Planifier la gestion des risques financiers
Le producteur devrait prévoir le budget de la ferme en matière de revenus et de dépenses
pour gérer les risques financiers pour son entreprise. L’établissement d’un budget peut
l’aider à anticiper et à gérer les flux de trésorerie et à minimiser les frais de financement.
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Directives FAO: Production et santé animales
1. Collection of entomological baseline data for tsetse
area-wide integrated pest management programmes, 2009 (A)
2. Préparation de stratégies et de plans d’action nationaux pour les ressources zoogénétiques
pour l’alimentation et l’agriculture, 2009 (A, E, F, R, C**)
3. Stratégies d’amélioration génétique pour la gestion durable des
ressources zoogénétiques, 2010 (A, E, F, R, Ar**)
4. A value chain approach to animal diseases risk management – Technical foundations
and practical framework for field application, 2011 (A)
5. Guidelines for the preparation of livestock sector reviews, 2011 (A)
6. Mise en place de cadres institutionnels pour la gestion des
ressources zoogénétiques, 2012 (A, F, E)
7. Réalisation d’enquêtes et de suivi pour les ressources zoogénétiques, 2012 (A, F, E)
8. Guide de bonnes pratiques en production laitière, 2012 (A, E, F, R, Ar)
9. Molecular genetic characterization of animal genetic resources, 2011 (A)
10. Designing and implementing livestock value chain studies, 2012 (A)
11. Phenotypic characterization of animal genetic resources, 2012 (A)
Disponibilité: juillet 2012
A – Anglais
Ar– Arabe
C – Chinois
E –Espagnol
F –Français
R –Russe
Multil.–
*
**
e
Multilingue
Epuisé
En préparation
Publication électronique
On peut se procurer les Directives FAO de production et santé animales auprès des points de vente
des publications de la FAO, ou en s’adressant directement au Groupe des ventes et de la commercialisation, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00153 Rome, Italie.
Consulter davantage de publications sur:
http://www.fao.org/ag/againfo/resources/fr/publications.html
Cette deuxième édition du Guide des bonnes pratiques en production laitière a
été préparée par le groupe de projet FIL/FAO du Comité permanent de la FIL sur
la gestion de la ferme. Elle est rédigée dans un format pratique, et destinée à
tout producteur laitier quelle que soit l’espèce laitière qu’il exploite, et vient
appuyer la production et la mise sur le marché de lait et de produits laitiers sains
et de qualité. Le Guide met l’accent sur la relation entre la sécurité du
consommateur et la bonne gestion économique, sociale et environnementale de
la ferme. Les systèmes d’élevage laitier, partout dans le monde, doivent pouvoir
allier à la fois la rentabilité, la protection de la santé humaine, la santé des
animaux, le respect du bien-être animal et de l’environnement. Ce guide
propose une méthode proactive aux producteurs laitiers qui pourra les aider à
atteindre ces objectifs à la ferme. Ces pratiques sont tirées des directives sur les
bonnes pratiques et des cadres d’assurance de la qualité en usage de par le
monde. Les pratiques individuelles sont donc adaptées aux régions de
production laitière d'où elles proviennent. Elles n’ont pas de caractère
règlementaire d'application obligatoire et les lecteurs sont invités à choisir et à
mettre en œuvre les directives qui conviennent à leur situation.