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La lutte contre les
Grands projets inutiles imposés :
Du refus de l’extractivisme au
choix d’une société du Bien-vivre
Paul Ariès
Source : http://forum-gpii-2012-ndl.blogspot.be, juillet 2012
La tenue de ce deuxième Forum européen contre les Grands
projets inutiles imposés est à la fois une mauvaise nouvelle
et une excellente nouvelle…
Mauvaise nouvelle car il signifie que le capitalisme
productiviste est en train de passer à la vitesse supérieure en
matière d’adaptation à ses propres besoins de la planète, des
espaces, des infrastructures et de l’humanité
(transhumanisme).. Mauvaise nouvelle aussi car les forces
politiques et sociales sous-estiment trop la dangerosité de
ces projets, dénonçant simplement des politiques d’images
comme le greenwashing. Le capitalisme vert est bien un vrai
projet, un grand projet dont nous commençons à percevoir
les contours dans tous les domaines à l’échelle mondiale. Je
rêve donc que ce Forum soit un cri d’alerte qui puisse être
entendu par l’ensemble des mouvements qui luttent pour
poursuivre le mouvement historique d’émancipation.
Mauvaise nouvelle donc puisque si nous sommes mobilisés
contre ces grands projets inutiles imposés c’est que le
capitalisme est en train de passer un nouveau cap.
Ce Forum est toutefois une excellente nouvelle car il
témoigne qu’une convergence est en train de se réaliser non
seulement entre le social et l’écologie, non seulement entre le
politique et l’éthique mais entre les luttes engagés dans les
pays du Sud et celles qui se développent dans toute l’Europe
contre les projets nuisibles. Ce Forum est donc une
excellente nouvelle car il est le signe d’une capacité nouvelle
à (re)politiser des enjeux trop longtemps considérés comme
secondaires…Nous renouons ainsi avec la longue histoire des
résistances populaires contre ce que les puissants ont
toujours présenté comme le progrès et qui n’est que
l’organisation de la société, du monde, de la conception
même de la vie au service d’une petite minorité. Nous
sommes aujourd’hui les descendants des paysans refusant le
passage de la faucille à la faux, ceux des communautés se
mobilisant pour défendre leurs droits au ramassage des bois
morts, au glanage, ceux des ouvriers cassant certaines
machines, ceux des villages mobilisés contre l’implantation
des grands barrages, etc. Nous avons derrière nous une
longue histoire dont nous pouvons être fiers.
Les mouvements socialistes étaient encore très sensibles à
ces questions au 19e siècle. Il suffit pour s’en convaincre de
relire leurs critiques de la ville et de l’industrialisation. Il a
fallu la montée de l’économisme (cette idée que « plus serait
forcément égal à mieux »), il a fallu une vision linéaire et
déterministe de l’histoire avec l’idée d’un enchainement
automatique des modes de production (après le capitalisme,
étape nécessaire, viendrait nécessairement le socialisme…), il
a fallu le renoncement à mener la lutte dans le champ de la
consommation et même de la production (avec le sabordage
des mouvements coopératifs), il a fallu finalement que nous
réduisions le combat à la seule question d’un partage plus
juste du gâteau, sans s’interroger sur sa recette (qu’est-ce
qu’on produit ?comment et pour quels besoins ?) pour que
les gauches perdent le mode d’emploi de la critique des
grands projets capitalistes. Nous avons accepté les modes de
vie qui sont ceux du capitalisme, oubliant que le capitalisme
n’est pas seulement un système économique reposant sur
l’exploitation mais un style de vie, avec ses aménagements,
ses produits spécifiques. Nous avions oublié majoritairement
chemin faisant que si le capitalisme donne à jouir …il s’agit
d’une mauvaise jouissance, d’une jouissance d’emprise,
d’une jouissance d’avoir, celle du « Toujours plus » (de
richesses économiques et de pouvoir).
Un petit village antiproductiviste a bien toujours résisté mais
tellement minoritaire, tellement ridiculisé qu’il avait presque
fini par devenir pessimiste. Nous avons su cependant au 20 e
siècle entretenir cette critique des modes de vie capitalistes
et productivistes et des grands projets qui leurs sont
consubstantiels, avec la critique des éléphants blancs en
Afrique, ces mégaprojets sans rapport avec les besoins réels
de la population, avec le choix d’une médecine aux pieds nus
et des dispensaires plutôt qu’une fuite en avant dans
l’industrialisation médicale, avec les travaux d’Illich et de
tant d’autres sur la santé, sur l’école, sur l’économie vivrière.
Nous avons refusé le nucléaire, le bétonnage des rivières, la
gentrification urbaine. Nous ne partons donc pas de rien ni
sur le plan théorique ni sur le plan matériel. Ce qui est
nouveau cependant et dont témoignent non seulement ce
Forum mais le renouveau des mobilisations contre les
Grands projets inutiles imposés, c’est que nous pouvons
enfin renouer avec un antiproductivisme enfin optimiste.
Le Sarkophage, journal des gauches antiproductivistes, salue
donc votre Forum. Nous savourons plus particulièrement
deux choses dans ces mobilisations.
1) Cette critique des Grands projets inutiles imposés nous
(re)vient d’abord des pays les plus pauvres, notamment de
l’Amérique du Sud et de l’Afrique. Nous devons nous mettre
à l’écoute de tous ces nouveaux gros mots qui se cherchent
pour dire les nouveaux chemins d’émancipation : le sumak
kawsay des amerindiens, le Buen-vivir équatorien et
bolivien, la vie pleine en Inde, l’eudémonia, la vie bonne, en
Grèce, etc. Tous ces « nouveaux gros mots » participent au
renouvellement de la pensée politique et des formes
d’organisation, des modalités de la résistance. Ce combat
contre les Grands projets inutiles imposés est l’une des
formes que prend l’engagement pour le Buen-vivir (le Bien
vivre) à travers non seulement des expériences de luttes mais
un bagage conceptuel nouveau.
Les plus pauvres nous ont fait cadeau ces dernières années
du concept d’extractivisme et d’anti-extractivisme qui ne
condamne pas seulement le pillage des ressources naturelles
et le saccage de la planète mais dénonce toutes les logiques
de « maldéveloppement » imposées aux peuples. Notre
combat contre les Grands projets inutiles imposés est pour
moi la traduction européenne de ce combat contre
l’extractivisme prédateur. L’extractivisme désignait au
départ les activités de prélèvement et de commercialisation
des produits de la forêt (bois, gomme, fibres, fruits). Cette
notion s’est étendue ensuite à toutes les industries qui
supposent d’exploiter TOUJOURS PLUS les ressources
(charbon, pétrole, etc), mais aussi aux mono-industries
agricoles et aux grandes infrastructures. Ce mouvement
contre l’extractivisme est né au Brésil dans la lignée du
mouvement des paysans sans terre. Ces mêmes
communautés ont fondé le MAB (Mouvement des affectés
par les barrages) lorsque le gouvernement brésilien à décidé
de construire de nouveaux barrages. Le MAB n’est pas
opposé à l’énergie hydraulique mais estime qu’elle est déjà
largement suffisante pour couvrir les besoins réels de la
population. J’aurai presque envie de dire les besoins de la
1/3
population réelle (face aux enrichis). Le problème ce sont en
effet les intérêts économiques en jeu derrière la construction
des barrages et la vente de l’énergie produite. Le grand
slogan du MAB c’est « l’énergie pour quoi et pour qui »…Les
amerindiens parlent eux de « zones de sacrifices » pour
désigner ces territoires destinés à fournir matières premières
et énergie au capitalisme. Ce discours anti-extractiviste
croise celui en faveur des Biens communs puisqu’il s’agit de
refuser à la fois la privatisation et les gaspillages. Il ne s’agit
donc pas d’un discours purement savant mais praticopratique. La question de l’eau est ainsi emblématique car si
les peuples s’opposent à la construction de grands barrages
c’est parce qu’ils savent que, par exemple, en Equateur, les
grandes exploitations agricoles qui représentent 1 % de la
totalité des surface consomment 67 % de l’eau utilisée…c’est
parce qu’ils savent que ce besoin de « toujours plus » d’eau
est lié à l’extraction des minerais, aux puits de pétrole, aux
gaz de schistes, etc.
Ce concept d’extractivisme prolonge donc celui de pillage des
ressources. Il dénonce l’exploitation de la nature au plus bas
coût mais aussi le fait que notre système ne peut perdurer
sans continuer à accroitre, toujours plus, l’extraction des
ressources naturelles, la destruction des écosystèmes. Le
projet Yasuni ITT (avec ses contradictions) est devenu
aujourd’hui l’emblème de ce combat contre l’extractivisme.
Mais comme le dit Alberto Acosta, le père du mouvement du
Buen vivir en Equateur, l’initiateur du projet Yasuni-ITT et
ex-président du Conseil constitutionnel, la meilleure façon,
pour un européen, d’être fidèle au projet Yasuni-ITT, c’est de
faire mille projets Yasuni, c'est-à-dire chez nous aussi de
laisser dans le sous-sol les ressources les plus rares et les
plus dangereuses. Pas d’extraction pétrolifère en Equateur,
pas de gaz de schiste chez nous ! Nous devons cependant
immédiatement ajouter, avec nos amis d’Amérique du Sud,
que si nous refusons l’extractivisme ce n’est pas pour
remplacer le pétrole par une autre énergie (fut-elle
renouvelable) afin de continuer à vivre comme avant…mais
c’est bien pour changer nos façons de produire et de
consommer. Alberto Acosta le dit dans le Sarkophage « le
Bien vivre ce n’est pas le bien-être au sens de la société de
consommation occidentale ».
Ce mouvement contre l’extractivisme peut servir de matrice
à de nombreux combats contre les projets pharaoniques du
capitalisme vert (aéroports, autoroutes, LGV, grands
barrages, mégaprojets industriels, commerciaux,
touristiques, etc). Notre réflexion est en effet assez bien
avancée dans certains domaines comme dans celui de
l’agriculture et de l’alimentation. Nous savons comment
passer d’un modèle agro-industriel délocalisé, intensif,
dépendant du pétrole, gourmand en eau, générateur de GES,
incapable de nourrir sept milliards d’humains à une
agriculture écologique, paysanne, reposant notamment sur
des circuits courts, une agriculture donnant à chacun les
moyens de vivre et permettant de refroidir la planète. Nous
savons grâce aux luttes du Sud dénoncer non seulement
l’extractivisme agricole, celui des monocultures (soja, huile
de palme, etc), mais celui lié aux plantations d’arbres en
régime de monoculture industrielle qui ne sont que la
réponse aux besoins de l’industrie en cellulose, en papier, en
agrocarburant, et même en Mécanismes dit de
développement propre (MDP). Nous devons avancer vers un
anti-extractivisme conquérant dans tous les secteurs. C’est
tout le sens de l’appel à « changer le système, pas le climat ».
C’est tout le sens de l’Accord des peuples, issu de la première
conférence mondiale des peuples sur le changement
climatique et les droits de la terre-mère, organisé à
Cochabamba en Bolivie. Les adeptes de la croissance folle
nous disent… « Allez prêcher l’objection de croissance aux
milliards de pauvres ». Mais nous ne leur prêchons rien.
Nous nous mettons même à leur écoute. Ce sont eux qui
parlent le mieux de remettre en, cause le modèle
économique croissanciste, le développementalisme, le culte
de la techno-science.
2) Cette critique des grands projets inutiles imposés est
aussi l’indice d’une nouvelle prise de conscience de l’écart
qui se creuse entre une petite minorité d’enrichis et une
immense majorité d’appauvris. Le slogan du mouvement des
Indignés « nous sommes 99 %. Ils sont 1 % » témoigne de
cette prise de conscience. Nous pouvons sans doute
beaucoup plus facilement convaincre que nous n’avons rien
à gagner à ces projets. Certains verront dans cette prise de
conscience l’indice d’un retour à ce qu’on nommait autrefois
les frontières de classes…Frontières de classe qui
redeviendront plus visibles avec le mouvement de
démoyennisation de la société (cette fin programme des
classes moyennes dont témoigne, par exemple, en France
cette génération des Bac + 5 à 1000 euros). Non les peuples
n’ont rien à gagner à ces projets qui satisfont à la fois les
logiques de profit du système mais aussi ses fantasmes de
toute-puissance…
Cette critique des Grands projets inutiles imposés a aussi la
vertu de remettre en cause le caractère prétendument «
inévitable » des décisions de nos « maitres ». Chaque fois
que nous contestons un projet de ce type nous contribuons à
« dénaturaliser la société ». Nous montrons donc qu’un
autre monde est possible.
Nous défendons ainsi l’idée qu’il n’existe pas une seule façon
d’aménager la vi(ll)e. Nous montrons qu’on peut bien mieux
défendre le droit au déplacement en organisant la gratuité
des transports en commun urbains qu’en généralisant
autoroutes et LGV. Nous sommes donc du côté de la vraie
démocratie qui est toujours de postuler la compétence des
incompétents, de reconnaitre que l’expertise des citoyens,
des usagers vaut bien celle des spécialistes du système, que
ces spécialistes ne sont là que pour éclairer les choix, car il
est bien question de choix entre des possibles…En nous
opposant aux Grand projets inutiles imposés nous ne disons
donc pas seulement « Non à tout ce qui nous tue », nous
disons aussi « Oui à la vie »…
C’est bien parce que notre combat est celui d’un surcroit de
démocratie que nous n’entendons pas nous substituer aux
gens pour décider ce qui est bon pour eux, contrairement
aux concepteurs, aux décideurs ; aux aménageurs du
capitalisme vert. Nous entendons rendre la parole aux
citoyens et usagers, pas parler à leur place. C’est pourquoi
nous ne hiérarchisons pas a priori nos combats, nos
mobilisations. Il n’y a pas de lutte contre un grand projet qui
soit initialement plus importante qu’une autre. Il n’y a pas
non plus de liste savamment préétablie de ce que serait un
projet nuisible. C’est aux gens d’en décider librement, quitte
à ne pas nous satisfaire.
Les gens peuvent choisir de malvivre. A nous de continuer le
combat ! Nous devons nous entendre sur le principe que
toutes nos mobilisations se valent : refus de la construction
d’aéroport, de nouvelles autoroutes, de lignes TGV ou LGV,
de grands projets touristiques et de loisirs (type Disney,
bulles tropicales à deux heures de Paris, etc), grands stades
type « OL Land », Tramway-gadget et caution écolo, EPR,
mégacentres commerciaux, touristiques, d’affaires, grands
projets d’aménagements urbains, OGM, nanotechnologies,
implantation des jeux olympiques, etc. Cette liste n’est pas
limitative dans la mesure justement où il s’agit bien
d’apprendre à articuler la critique spécifique d’un grand
projet inutile imposé et une critique globale…Chacun de ces
2/3
grands projets inutiles imposés traduit l’idée d’une
production qui devient toujours plus parasitaire, devient le
symptôme d’un capitalisme prédateur qui ne peut plus
réaliser des affaires qu’en saccageant la planète et en
l’adaptant à ses besoins. Ces Grands projets inutiles imposés
sont autant de manifestations d’une même junkproduction
(production pourrie), une junkproduction qui s’étend sans
limite (junkfood, junkfarming, junkspace, junkhealth,
junkscience, junksport, etc).
le désir. Le grand enjeu n’est pas en effet d’en appeler à la
responsabilité et encore moins de culpabiliser les gens, mais
de donner envie de changer de société, de montrer qu’avec
l’argent gaspillé, il serait possible de donner à chacun de
quoi mieux vivre, avec la gratuité de l’eau vitale, celle des
transports en commun urbains, celle de la collecte et du
traitement des ordures ménagères, celle des services
funéraires, etc.
Nous devons nous saisir des objets les plus visibles, les plus
ordinaires. Nous avons mieux réussi la mobilisation contre
McDo que contre Disneyland en raison justement de son
caractère familier, de sa dimension hautement symbolique.
Le combat contre les OGM est cependant un contre-exemple
qui prouve la capacité à mobiliser sur un objet réputé
difficile. Il faut pour cela trouver les bons mots…Il faut aussi
oser des actes forts, des actes de désobéissance qui
interpellent la population. Nous peinons en revanche à
trouver les bons modes opératoires dans nos mobilisations
contre la Wifisation, contre l’irradiation des aliments, les
nanotechnologies, etc. Signe que chaque fois que le système
nous enferme dans un logos prétendument scientifique…cela
enferme dans un sentiment d’incompétence. Nous devons
donc nous situer du côté de la réalité induite des modes de
vie c'est-à-dire de la satisfaction des besoins sociaux, du côté
du bon usage ou du mésusage.
Cette lutte contre les Grands projets inutiles imposés me
semble aussi indispensable pour redévelopper notre
sensibilité, pour redécouvrir, pas à pas, ensemble les
conditions objectives et subjectives d’une malvie et d’une
vraie vie. Nous avons trop estimé par le passé ce que le
capitalisme a fait à la sensibilité. Ce système nous a
largement insensibilisés à la fois sur le plan émotionnel et
éthique. Nous devenons de ce fait moins capables de (
res)sentir ce qui s’oppose à la vie bonne. Nous acceptons des
transformations néfastes de notre cadre et de notre mode de
vie, non pas parce que nous serions majoritairement bêtes
ou manipulés, mais parce que notre sensibilité est atrophiée,
parce que nous manquons d’imagination. La grande vertu de
notre combat c’est justement de partir de l’extérieur du
système (ce que nous ne faisons pas lorsque nous nous
contentons de revendiquer une plus grosse part du gâteau),
c’est aussi de partir du vécu, du quotidien, de l’ordinaire.
Cela nous permet d’agir autant avec notre cœur et nos tripes
qu’avec notre seule raison.
Nous avons su faire du combat contre McDo puis contre les
OGM un temps fort du combat contre la malbouffe et pour le
renouveau d’une agriculture paysanne. Nous gagnons plus
facilement chaque fois que nous sommes capables de
construire des alternatives : Bio local, AMAP, retour en régie
de la restauration scolaire, etc. Nous peinons lorsque nous
ne parvenons pas à faire renaitre des alternatives…Quels
types de loisirs opposer à la Disneylandisation rampante ?
Quelles alternatives type Accueil-Paysan opposer dans les
Comités d’entreprise aux marchands de voyage ? Nous
connaissons trop bien les arguties de nos adversaires : on
nous accusera toujours d’être contre tout, d’être des
ringards, des pisse-froid, de préférer l’implantation d’un
méga projet chez le voisin plutôt que dans notre propre
jardin… La seule façon de désamorcer ces arguties est d’aller
jusqu’au bout de la critique c’est à dire de proposer d’autres
projets (Les paysans du Larzac en sont un bon exemple).
Pour dire les choses de façon provocante : mieux vaut
inventer, comme en Italie, Slow food face à McDo, que de
simplement démonter un McDo comme à Millau… Nous
devons avoir un discours (des contre projets ?) qui suscitent
3/3