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Entraînez-vous
comme un pro
# 02
Tiger Woods
« J’ai su m’en sortir par le passé
et j’y arriverai de nouveau »
Retour sur
le Masters
d’Augusta
Le driving par
Sergio Garcia
Astuce
Maîtrisez vos
coups lobés
Interview
Julien Quesne,
premier Français
vainqueur sur
le Tour en 2012
ur du Masters
e
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q
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a
v
n
o
s
t
a
/ Bubba W
Swing Séquence
M 06377 - 1 H - F: 6,00 E - RD
# 02
ÉDITO
Bubba, Sergio, Tiger et les autres…
Du lourd ce mois-ci dans Practice. Dans la frappe de balle tout d’abord avec en swing séquence
le fantasque Bubba Watson qui vient de s’imposer au Masters. C’est la première victoire en
Majeur du génial gaucher américain au swing si atypique. Un régal à voir et à analyser.
Watson n’a jamais pris de cours de sa vie, ce n’est évidemment pas une raison pour en faire
autant.
Puisque l’on vous propose d’ailleurs de vous entraîner comme des pros, nous abordons dans
ce numéro le petit jeu avec nos pros « maison ». On le sait tous, c’est LE compartiment le
plus important pour un golfeur. Du débutant au numéro 1 mondial. Question driving, nous
laissons le soin à Sergio Garcia de nous parler de sa conception de la mise en jeu.
Nous avons aussi voulu rencontrer l’un de nos meilleurs joueurs, Julien Quesne, qui a
offert en Andalousie sa première victoire au clan tricolore. À 30 ans passés, l’élève de Benoît
Ducoulombier a connu un déclic avec ce succès. Julien nous fait part de ses ambitions pour la
fin de l’année et la suite de sa carrière.
Quant à Tiger Woods, nous avons mené l’enquête : sa victoire au Bay Hill Invitational
en mars annonce-t-elle définitivement son retour ? Sa 40e place au Masters était-elle un
accident ? Lancé à la poursuite du record de Jack Nicklaus, dix-huit victoires en Majeurs
contre quatorze pour lui, le Tigre peut encore battre l’Ours blond. Surtout lorsque l’on sait
que ce dernier a gagné à 46 ans son dernier Masters alors que Woods n’a que 35 ans.
Enfin je vous rappelle que les PGA Cup ont repris, tout comme les épreuves en alliance et
en pro-am. Il est donc temps de vous rendre sur notre nouveau site web, que nous avons
souhaité plus clair. Consultez les calendriers et démarrez ainsi la saison bien accompagné
avec le club PGA.
Bon golf à tous et bon entraînement,
Éric Douennelle
Président de PGA France
Ours
C’EST EN 1927, EN COUPANT LES MANCHES DE SA CHEMISE, QUE RENÉ LACOSTE RÉVOLUTIONNE LES TENUES
D E T E N N I S . I L E ST U N CO N V E N T I O N A L C H I C AVA N T L ’ H E U R E ! A L L I A N T AU DAC E , ST Y L E E T É L É G A N C E ,
LE POLO EN PIQUÉ DE COTON GRIFFÉ D’UN CROCODILE DEVINT VITE UN INCONTOURNABLE. AUJOURD’HUI
LE POLO ORIGINAL L.12.12 EST DANS LE DRESSING DE TOUS LES ÉLÉGANTS DE LA PLANÈTE.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE POLO L .12.12 LACOSTE, RENDEZ-VOUS SUR LACOSTE.COM/L1212
chic non conventionnel
2
à la une… TIGER WOODS - AFP
Édité par : JOURNAL DU GOLF SAS
Président fondateur : Frédéric Schmitt
4, cours de l’île Seguin,
92102 Boulogne Billancourt
Tél. : 01 40 93 23 92
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Rédaction : Alexandre Mazas,
Conception et Direction Artistique :
Benjamin Cadiou, Roland Machenaud,
Paul Mahé, Denis Fabre, Philippe Chassepot,
Jean Younes, Philippe Gonnel, Patxi Ithurry.
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Journal du Golf
est une publication PSI :
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Arnaud Tillous - Tél. : 01 40 93 25 19
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Véronique Comte
ISSN 2259-5554
N° commission paritaire en cours
Golf de Chantilly, Vincent Bucciarelli, Stéphane
Mourgue, Frédéric Bonhomme, Philippe Roux
3
zoom
À L’OMBRE DU REMPART
Tel un croc, la majestueuse montagne du Rempart domine de ses 545
mètres d’altitude le green du trou n° 7 du Tamarina Golf, Spa & Beach Club
à l’île Maurice. Dessiné par Rodney White, ce superbe parcours de
6 886 mètres ouvert en 2006 offre, depuis chaque trou ou presque des vues
spectaculaires sur l’imposant pic.
4
5
Sommaire
SWING SÉQUENCE BUBBA WATSON
32
10
News
14
Les résultats des Français
18
Le podium des Françaises
20
Retour sur le Masters
24
KRAFT NABISCO CHAMPIONSHIP
26
Grand Prix Schweppes PGA
Tiger Woods en question
4
46
56
38
Technique : les coups lobés
6
28
La tribune de l’ADGF
30
La tribune de l’AGREF
40
TIPS : L’ÉQUILIBRE DES FORCES
42
TIPS : LANCEZ LA TÊTE DE CLUB
Sommaire
Interview de Julien Quesne
64
76
Interview Eric Douennelle
80
Tips : l’effet miroir
82
tips : du baseball au golf
83
Tips : gardez le contact
92
Prépa physique : un bon finish
94
MENTAL : VISUALISEZ LES TROUS
Le driving de Sergio Garcia
106
70
86
112
le dosage au petit jeu
96
bien choisir sa tête de club
100 la splash board !
102 MATÉRIEL
8
NEWS
OFFRE SPéCIALE D’ABONNEMENT
Textes de Jean Younes et Alexandre Mazas - Photos AFP
ABONNEZ-VOUS à
# 01
19e
Trophée de la Parisienne :
à vos clubs Ladies !
Un
Open
de France prometteur
Les premiers engagements à l’Alstom Open de France 2012 commencent à être connus. Le plus vieil open national d’Europe continentale,
qui se déroulera du 5 au 8 juillet, verra s’affronter un champ de joueurs particulièrement relevé. En cette année de Ryder Cup, quelques stars
viendront à Saint-Quentin-en-Yvelines tenter de marquer de précieux points pour se qualifier dans l’équipe européenne. Lee Westwood,
Martin Kaymer et Justin Rose ont déjà confirmé leur présence, tout comme Darren Clarke, Graeme McDowell, Ian Poulter, Francesco
Molinari et Paul Casey. D’anciens vainqueurs de Majeur comme Retief Goosen et Rich Beem seront également là.
Di Matteo à Wentworth
Le pro-am du BMW PGA Championship, qui se déroulera le mercredi
23 mai à la veille du plus important tournoi régulier du circuit
européen à Wentworth, comprendra peut-être un champion d’Europe...
de football ! Roberto Di Matteo, le coach de Chelsea, s’alignera en effet
au départ de la compétition, quatre jours après la finale de la Ligue
des Champions qui opposera son équipe au Bayern Munich. Di Matteo
jouera le pro-am en compagnie de ses compatriotes Gianfranco Zola et
Daniele Massaro, anciens footballeurs, et du vainqueur de la Coupe du
monde 2009 Edoardo Molinari.
Le Racing et le PGCC titrés
Le Racing Club de France a décroché le 29 avril dernier le treizième titre de champion de France par équipes de son
histoire. Sur le links de Granville, les hommes du RCF La Boulie se sont imposés 4,5 à 2,5 face à leurs adversaires de
Saint-Nom-la-Bretèche en finale de la Gounouilhou. La dernière victoire des Racingmen dans l’épreuve remontait à 2006.
Chez les femmes, c’est le Paris Golf & Country Club qui s’est imposé en finale le 6 mai face à Saint-Cloud, sur le même
score. C’est la première victoire des Parisiennes dans le Trophée Golfer’s Club, la première division féminine par équipes
qui s’est déroulée cette année à Chantilly.
10
La 3ème édition du Trophée de la Parisienne aura lieu cette
année sur le mythique parcours de Saint-Nom-la-Bretèche, le
mardi 18 septembre 2012. Cette compétition ultra féminine
et terriblement parisienne est dédiée à toutes les joueuses
mais aussi aux néophytes qui profitent de cette belle journée
pour s’initier au golf et découvrir l’espace éphémère qui
s’étend autour du club-house. Le concept est nouveau et sait
parfaitement parler aux femmes : beauté, mode, bien-être,
mais aussi business avec un corner initié par le réseau Ladies
Only !, premier réseau français de femmes golfeuses. L’occasion
de networker mais aussi de se dépasser car les dotations sont
exceptionnelles : voyage à l’île Maurice par Beachcomber, vols
en jet par Wijet, prix de l’Excellence par Van Cleef & Arpels,
cosmétiques, parfums, champagne par Duval Leroy… Bref,
tout ce qui comble les femmes, pour une journée de rêve et de
golf, festive et exceptionnelle.
Les inscriptions sont ouvertes
sur le site www.tropheedelaparisienne.com
Tél. : 01 40 70 12 39
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OUI, je m’abonne à Practice pour 4 numéros.
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affranchie adressée à :
PGA FRANCE - 2, avenue du Golf
78280 Guyancourt
Mickelson
chambre Woods
NOM
Phil Mickelson a toujours été un bon client pour les journalistes.
Lors des conférences de presse, le gaucher n’hésite pas à faire
des déclarations croustillantes avant ou après que les caméras
sont allumées. Le 3 mai à Quail Hollow, pour le Wells Fargo
Championship, « Lefty » l’a encore prouvé. Pince-sans-rire,
Mickelson est entré dans la salle en lançant : « Mais vous n’avez
pas vu ma vidéo ? » Une vanne à peine implicite concernant
Tiger Woods, qui avait quant à lui séché la conférence de presse
et répondu aux questions de ses fans via une vidéo postée sur
son site web. La boutade du gaucher faisait également écho
à celle de Hunter Mahan, qui a déclaré en plaisantant qu’il
annoncerait dorénavant « seulement par vidéo » ce qu’il
projette de faire.
11
PRéNOM
ADRESSE
CODE POSTAL
VILLE
TéL
E-mail
11
18:57:51
NEWS
C’est toujours le bon moment
Textes de Jean Younes et Alexandre Mazas - Photos AFP
pour prendre votre licence
À
13
ans
sur le Tour
Guang Tian Lang est un golfeur Chinois dont vous entendrez peutêtre parler dans le futur. À seulement 13 ans (et 173 jours), il a
participé mi-avril au Volvo China Open (du 19 au 22 avril) et a battu
un record : celui du plus jeune joueur à démarrer une compétition
sur le circuit européen. Le précédent record était détenu par Lo
Shik-kai qui, à 13 ans et 280 jours, avait pris part en 2003 à l’Open
de Hong Kong. Si le jeune Chinois n’a finalement pas passé le cut,
nul doute que le champion du monde junior de sa catégorie d’âge
refera un jour parler de lui.
ARGUMENT N° 6
6 km à pied,
c’est bon pour ma santé…
La golfeuse Yani Tseng est une personnalité influente dans le monde entier.
C’est l’information livrée par le magazine Time, qui place la Taïwanaise
dans sa liste 2012 des cent personnalités les plus influentes du monde. La
numéro 1 mondiale, qui a remporté l’année dernière douze tournois dont deux
Majeurs et qui a commencé cette saison avec trois succès sur les huit tournois
LPGA disputés, est la seule représentante du golf dans la liste du célèbre
hebdomadaire Américain. Les personnalités influentes de ce monde sont
définies par le magazine comme celles qui « nous inspirent, nous divertissent
et font changer le monde ».
Gare au croco
Le golf est un sport dangereux. Surtout en Floride. Albert Miller, 75 ans, l’a appris à ses dépens. Alors qu’il venait d’envoyer sa balle dans
l’eau après son approche au 15e trou, Miller est parti la récupérer. Dans l’eau claire de l’étang, Miller voit deux balles, mais pas la sienne.
Il tourne les talons, et c’est là qu’un alligator de près de trois mètres a surgi, saisissant le genou gauche du golfeur. La bête de 70 kilos
s’est accrochée à la jambe du golfeur, tentant de le tirer vers le fond de l’eau. Trois joueurs du groupe de Miller se sont alors précipités pour
empêcher l’alligator de satisfaire son appétit. L’alligator a finalement lâché prise alors que Miller était quasiment submergé. Conduit au clubhouse en voiturette où une ambulance l’attendait, Albert Miller a été soigné pour une blessure de 25 centimètres, deux de 10 centimètres et a
eu droit à 40 points de suture.
Jouer au golf intelligemment
Comment puis-je progresser sans bouleverser ma technique ? Comment se fait-il que ce joueur,
apparemment de mon niveau, score mieux que moi ? Comment pourrais-je me débarrasser de
cette pression qui me fait perdre mes moyens ? Ce guide vous présente 60 fiches pratiques qui vous
permettront d'effectuer les bons choix stratégiques et tactiques sur le parcours ! Vous pourrez
ainsi optimiser ce que vous savez faire et avoir les réponses concrètes aux différentes situations qui
peuvent se présenter à vous lors d'une partie. Vous disposerez des clés et des conseils pour prendre
les bonnes décisions : quel que soit votre niveau, grâce à un ensemble d'outils et de démarches, vous
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Actu / France / Hommes
Open d’Andalousie
Quesne
Le Magnifique
L’Open d’Andalousie a beau n’être qu’un petit tournoi à
l’échelle du circuit européen avec son million d’euros de
dotation seulement, son palmarès est pourtant bien plus
éloquent que ceux de la plupart des autres épreuves. Depuis
l’édition inaugurale en 2007 remportée par Lee Westwood,
la liste des vainqueurs se compose de Thomas Levet, Søren
Kjeldsen, Louis Oosthuizen et Paul Lawrie, excusez du peu !
Depuis le 15 mars dernier, l’épreuve organisée par Miguel
Angel Jimenez compte un nouveau vainqueur français :
Julien Quesne. La surprenante victoire du Manceau âgé
de 31 ans est donc d’autant plus plaisante. Par la manière dont elle a été acquise, d’abord : en
embuscade à trois coups de la tête à l’entame du dernier tour, Quesne a signé un incroyable 64
dominical, une carte ponctuée de huit birdies et aucun bogey. Et surtout, un dernier coup de
fer 4 de plus de 200 mètres en montée sur le 18, déposé à moins de deux mètres du drapeau,
converti en birdie malgré la pression exercée par Matteo Manassero, finalement deuxième à
deux coups, et Eduardo de la Riva, troisième à trois longueurs.
Ce premier succès de Julien Quesne sur le Tour européen, acquis pour sa 47e participation,
est surtout une juste récompense pour ce travailleur acharné. Le vainqueur de l’Allianz Golf
Tour en 2007, qui a débuté le golf à l’âge de dix-sept ans seulement, n’a peut-être pas le même
talent qu’un Victor Dubuisson ou un Romain Wattel, mais n’a jamais douté de sa capacité à
s’imposer au plus haut niveau. Cette victoire en terre andalouse concrétise une progression
linéaire et bien rythmée, et lui permet d’envisager la suite de sa saison (il est remonté dans le
top 30 de la Race to Dubai) et de sa carrière (il est exempté jusqu’à fin 2013) avec la plus grande
sérénité. Dans la foulée de son succès, Quesne a signé de solides performances au Maroc (37e),
en Malaisie (20e) et en Chine (11e).
CLASSEMENT
FRANçAIS HOMMEs
Pos Nom Prénom
Tournois Joués Gains
1
QUESNE Julien
6
214 696 e
2
GONNET Jean-Baptiste
6
161 444 e
3
JACQUELIN Raphaël
6
119 840 e
4
WATTEL Romain
6
118 018 e
5
BOURDY Grégory
5
78 638 e
6
HAVRET Grégory
6
70 137 e
7
GUERRIER Julien
3
26 788 e
8
LEVET Thomas
1
22 350 e
9
DUBOIS édouard
3
15 805 e
10 HéBERT Benjamin
2
14 915 e
11 CéVAëR Christian
2
14 900 e
12 LORENZO-VERA Michael 3
12 394 e
13 GRILLON Julien
12 247 e
14 STAL Gary
15 PERRIER Damien
4
3
11 882 e
12
10 638 e
16 LANDO CASANOVA Jérôme 5
9 956 e
17 SNOBECK Anthony
3
8 505 e
18 RIU Victor
6
8 061 e
19 BRAZILLIER Christophe
6
7 420 e
20 BERNADET Adrien
3
5 077 e
21 FOURNIER Thomas
5
4 594 e
22 RUSSO Charles-édouard
3
4 581 e
23 GROS Sébastien
2
3 680 e
24 JOAKIMIDES Nicolas
25 LE SAGER Kenny
1
3 677 e
10
3 541 e
26 LEVY Alexander
2
3 260 e
27 PONCELET Xavier
3
2 842 e
28 BECHU Romain
4
2 717 e
29 GRESSIER Julien
4
2 326 e
30 LOPEZ LAZARO Johan
2
2 088 e
Au lundi 7 Mai 2012
Open de malaisie
WATTEL BIEN PLACÉ
Septième de l’Open de Malaisie mi-avril,
Romain Wattel a signé une nouvelle semaine
remarquable de constance et de solidité. Le
joueur de Bussy signe le premier top 10 de sa
saison, dans un tournoi au champ de joueurs
très relevé (Schwartzel, Kaymer, Manassero,
Colsaerts, Dyson, Quiros, etc.) remporté par le
Sud-Africain Louis Oosthuizen. Après deux
cuts manqués en Andalousie et au Maroc,
l’élève d’Olivier Léglise s’est idéalement relancé
au classement de la Race to Dubai, dont il a
réintégré le top 60.
14
Open de chine
GONNET tout près
À force de tourner autour de la victoire, JeanBaptiste Gonnet va bien finir par en décrocher
une. Auteur d’un très bon début de saison dans
les Émirats et d’une excellente 6e place en Inde,
le Cannois a pris la 14e place de l’Open de
Chine fin avril. Un résultat honorable, mais
sans doute un peu décevant pour le joueur de
29 ans : Gonnet occupait en effet la tête du
tournoi après deux tours, et était toujours 3e à
l’entame du dernier. En attendant de remporter
sa première victoire sur le grand circuit, « JB »
s’est replacé à la 36e place de la Race to Dubai.
« Si j’avais su à l’époque tous les
problèmes de genou que j’allais
avoir et l’impact engendré sur ma
santé, alors oui, sans hésiter, j’aurais
swingué différemment pour me
préserver. »
L’ex-numéro 1 mondial Tiger Woods, à propos
de son swing passé
« Son problème n’est pas son
swing. Son problème, c’est de
jouer au golf. Et c’est le problème
de tout le monde ! »
Hunter Mahan, au sujet de Tiger Woods
Actu / France / Hommes
Ballantine’s Championship
DUBUISSON
SUR LE PODIUM
Avant de s’envoler pour la Malaisie disputer les trois étapes de la mini-tournée
asiatique (Opens de Malaisie, de Chine, et Ballantine’s Championship en Corée
du Sud), Victor Dubuisson n’avait pas réalisé un début de saison conforme à ses
espérances. Gêné par des problèmes récurrents au dos, l’élève de Stéphane Damiano
avait certes signé une 9e place au Qatar en février, mais aussi raté trois cuts sur les
cinq autres tournois qu’il avait disputés.
Dans la foulée d’une solide onzième place en Malaisie, le Cannois a tout simplement
« bâché » sa carte lors des deux épreuves suivantes. En Chine tout d’abord, où un
excellent dernier tour en 67 lui a permis de remonter huit places, pour terminer
quatrième. Dubuisson signait là son meilleur résultat sur le circuit européen et
empochait au passage 110 000 euros, le plus gros chèque de sa jeune carrière.
Deux records personnels battus dès la semaine suivante, fin avril en Corée du Sud !
Leader à l’issue du premier tour, l’ex-numéro 1 mondial amateur n’a laissé échapper
la victoire qu’en raison d’un deuxième tour manqué (75). Mais sa réaction le week-end
(68 et 66) prouve que le jeu est là, et le mental aussi. Dubuisson termine 3e ex æquo
du Ballantine’s Championship, son nouveau meilleur résultat en carrière. Grâce aux
124 000 euros de gains, il est désormais 26e de la Race to Dubai, et premier Français.
Avec plus de 316 000 euros en banque, le voilà assuré de conserver sa carte la saison
prochaine. Libéré de cette pression, Dubuisson a désormais huit mois devant lui pour
faire encore mieux.
NOUVELLE VELOCITY.
CONÇUE POUR LA DISTANCE ET POUR BOOSTER VOTRE JEU.
Challenge Tour
TOP 10 POUR LORENZO-VERA
Sur le Challenge Tour, la saison est lente à démarrer : entre fin
janvier et début avril, seuls trois tournois étaient en effet inscrits au
calendrier de la deuxième division européenne. La seule performance
notable de la part d’un Français est à mettre à l’actif de Michaël
Lorenzo-Vera, septième du Pacific Rubiales Colombia Classic mimars. Un résultat probant qui, associé à la troisième place de « Mike »
au Grand Prix PGA Schweppes début avril, démontre que le Basque
n’est plus très loin de retrouver le niveau qui lui avait permis de
terminer numéro 1 du Challenge Tour en 2007.
16
Grand Prix PGA Schweppes
GUERRIER COURONNÉ
La semaine même où se déroulait à Augusta le 76e Masters de l’histoire,
le golf du Médoc près de Bordeaux accueillait la... 76e édition du
Grand Prix PGA Schweppes. Dans ce petit Masters à la française,
qui réunissait cent vingt pros dont dix-sept filles, on a longtemps cru
que Sophie Giquel-Bettan, longtemps en tête, allait s’imposer. Elle a
finalement été devancée par Julien Guerrier, auteur d’un excellent
dernier tour en 65. Le Rochelais de 26 ans signe sa première victoire
depuis le Trophée Preven’s en 2008. Un résultat qui devrait lui
permettre de faire le plein de confiance pour la suite de sa saison sur
le circuit européen. (voir P.26)
www.titleist.com.fr
Disponible avec numéros 1, 2, 3, 4 et numéros 00, 11, 22, 33
Actu / France / femmes
Mobile Bay LPGA Classic
ICHER
ÉCHOUE D’UN CHEVEU
Karine Icher n’est pas passée loin de signer
sa première victoire sur le LPGA Tour, le
circuit américain féminin sur lequel elle évolue
depuis 2005. Fin avril, la Castelroussine a pris
la 3e place du Mobile Bay LPGA Classic en
Alabama. Avec quatre cartes de 72, 65, 68 et
68 pour un total de -15, la jeune maman d’une
petite Lola née en août dernier échoue à deux
coups de la gagnante Stacy Lewis, avec qui
elle partageait la dernière partie le dimanche.
« C’était excellent, et je suis très heureuse de
mon jeu. C’était bien d’être en dernière partie
aujourd’hui, les sensations étaient bonnes et la
semaine très positive », a-t-elle déclaré. « Cela
me donne de la confiance pour le reste de la
saison. » Ce podium lui permet de décrocher
son billet pour le CME Group Titleholders,
la grand-messe de fin de saison du circuit
américain. Karine Icher sortait pourtant d’un
début d’année décevant, marqué par quatre
cuts manqués en cinq tournois. La seule fois où elle avait joué le week-end, c’était au Kraft
Nabisco Championship, le premier Majeur féminin de l’année dont elle avait pris la 35e place.
Sur sa lancée de l’Alabama, la quadruple gagnante sur le Ladies European Tour a signé une
nouvelle performance de choix à la HSBC LPGA Brazil Cup, qui se déroulait début mai à Rio
de Janeiro. Dans ce tournoi non officiel se disputant sur deux tours seulement, Icher a signé
un 66 lors de la première journée pour partager la tête. Un deuxième tour en 73 l’a obligée à se
contenter de la 5e place, à six coups de la gagnante, la Thaïlandaise Pornanong Phatlum.
CLASSEMENT
FRANçAIS femmes
Pos Nom Prénom
Tournois Joués Gains
1
GIQUEL BETTAN Sophie
8
50 892 e
2
NOCERA Gwladys
4
31 208 e
3
KLATTEN Joanna
8
30 850 e
4
ICHER Karine
2
27 522 e
5
SCHAEFFER Jade
3
18 018 e
6
DERREY Valentine
5
13 540 e
7
CAUDAL Anne-Lise
4
11 521 e
8
LAGOUTTE CLEMENT V. 4
10 766 e
9
KIRKLAND Cassandra
3
9 497 e
10 RICORDEAU Marion
2
7 611 e
11 ANDRE Lucie
4
6 897 e
12 AFONSO Caroline
4
5 470 e
13 MAISONGROSSE Julie
2
2 433 e
14 BOURDY Mélodie
2
1 499 e
15 GIRAUD Elena
1
723 e
15 VILATTE Alexandra
1
723 e
16 PUYO Fiona
1
543 e
Au lundi 7 Mai 2012
Coupe Lalla Meryem
GIQUEL-BETTAN
CONFIRME
SCHAEFFER S’AFFIRME
Auteur l’an dernier en République tchèque de la seule
victoire française sur le Ladies European Tour, Jade
Schaeffer n’est pas passée loin de récidiver en 2012
à l’occasion de la Coupe Lalla Meryem, disputée fin
mars au Maroc. Leader après le premier tour et dans
le coup pour la victoire jusqu’à la fin puisqu’elle était
3e à l’entame du dernier tour, la Strasbourgeoise
a dû finalement se contenter de la 4e place, à cinq
coups de la gagnante Karen Lunn. Schaeffer devance
d’un coup un duo de Françaises composé de Sophie
Giquel-Bettan et de la prometteuse Valentine Derrey.
18
Open d’Écosse
En ce début de saison 2012 sur le Ladies European
Tour, la numéro 1 française en 2011 confirme sa
bonne forme de ces derniers mois. Après la belle
6e place obtenue à la Coupe Lalla Meryem au Maroc
fin mars, Sophie Giquel-Bettan a décroché une
nouvelle place d’honneur à l’Open d’Écosse, disputé
début mai à Archerfield Links. Giquel-Bettan se
classe 7e, à trois coups de la gagnante, la locale Carly
Booth. La voilà 7e et première tricolore de la money
list du circuit européen féminin. À noter également
en Écosse la 8e place de Gwladys Nocera et la 10e de
Cassandra Kirkland et de Virginie Lagoutte-Clément.
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Actu / Monde
Texte d’Alexandre Mazas - Photos AFP
Le triomphe
du Géant Vert
76e Masters - du 5 au 8 avril 2012 - Augusta National Golf Club (Géorgie, États-Unis)
Par 72, 6 798 mètres
Bubba Watson a remporté le 8 avril à Augusta la 76e
édition du Masters, première des quatre levées du
Grand Chelem de la saison. Une victoire à l’image
du bonhomme : étonnante, émouvante et ô combien
méritée.
A
vec son style improbable fait de polo boutonné jusqu’en haut du col,
de coupe de cheveux à la limite de la nuque longue et de driver
rose, Bubba Watson n’est pas exactement l’archétype du golfeur
élégant. Ajoutez à cela une démarche de grand échalas dégingandé,
une naïveté qui frise parfois avec la bêtise et un côté grenouille de bénitier
poussé à l’extrême : tout cela fait de Watson un personnage qui détonne dans
l’univers policé du golf professionnel. Par son allure et sa personnalité, donc ;
mais également par sa façon de jouer. Clubs en mains, ce type n’a pas d’égal,
ou presque. Son jeu à lui n’est pas le golf, mais le « Bubba golf », un mélange
de drives surpuissants aux trajectoires imprévisibles, de coups de fer en slice,
en fade, en draw ou en hook, et de putts tantôt parfaits, tantôt horribles. Sa
maxime, comme il l’expliqua en conférence de presse après son triomphe à
Augusta : « If I have a swing, I have a shot » (« Si je peux faire un swing, je
peux tenter un coup. »
C’est grâce à ce jeu-là, aux antipodes du golf-pourcentage prôné par la vaste
majorité des pros actuels, que Watson a enfilé la veste verte du vainqueur
du 76e Masters de l’histoire, ce dimanche 8 avril. Son coup de wedge au 10,
sur le deuxième trou du play-off qui l’opposait à Louis Oosthuizen, en est
l’illustration la plus parlante : perdue dans un sous-bois à droite du fairway,
reposant sur un tapis d’épines de pin, la balle du fantasque gaucher est
d’abord partie tout droit, a ensuite tourné à 90 degrés pour atteindre le green
et a doucement fini sa course en remontant la pente pour s’immobiliser à trois
mètres du drapeau. Deux putts plus tard, le Géant Vert avait terrassé l’ogre
Shrek et pouvait enfin pleurer de tout son soûl dans les bras de son caddie et
de sa mère. Des larmes de joie bien sûr, dont on ne s’étonnera pas de la part
d’un gars entier et spontané.
Watson, l’honnête homme
Si je peux faire
“
un swing, je peux
tenter un coup
”
La France avait gardé une image mitigée de Bubba après sa participation à notre
open national l’été dernier : outre un cut raté, les critiques lui reprochaient sa
méconnaissance de notre patrimoine culturel et son incapacité à gérer la soidisant trop grande proximité des spectateurs massés sur l’Albatros. Critiques
fumeuses et guère méritées, car Watson est un honnête homme, finalement
beaucoup plus attachant qu’il n’y paraît. Son sens de l’autodérision, tel qu’il
l’avait démontré en tournant dans le clip musical parodique de son ami et
collègue du PGA Tour Ben Crane, n’est plus à prouver. Son professionnalisme
non plus, puisque dans la foulée de son succès en Géorgie il a trimbalé de
bonne grâce sa candeur joviale sur les plateaux de télévision new-yorkais.
Enfin, tel le bon héros américain qu’il est en passe de devenir, Bubba assume
pleinement son côté « Family Man » : dans la foulée du Masters, il est aussitôt
reparti à la maison s’occuper du bébé que son épouse et lui avaient adopté
quelques semaines auparavant.
Peu probable, donc, que Bubba Watson attrape la grosse tête avec son nouveau
statut de vainqueur de Majeur. Et c’est tant mieux, car si le golf a besoin de
stars universellement « marketables » telles que Tiger Woods, il s’enrichit
aussi de l’existence de champions décalés, authentiqueset au final tellement
plus humains.
20
21
Actu / Monde
On Drive pour l’apparence,
Photos Philippe Millereau
on Putte pour la Performance.
Louis Oosthuizen
En rentrant un coup de fer 4 de 227 mètres depuis le fairway, et ce malgré
un lie en pente, le Sud-Africain pensait sans doute avoir pris une option
définitive sur la victoire. Ce quatrième albatros de l’histoire du Masters,
le premier sur le par 5 du 2, lui donnait alors deux coups d’avance sur la
meute. Solide le dimanche comme tout au long de la semaine, le vainqueur
du British Open 2010 a joué le reste du dernier tour dans le par. Suffisant
pour partir en play-off. Mais sur le deuxième trou de mort subite, l’ogre
Shrek – son surnom – s’est fait croquer par le coup de génie de Watson.
Phil Mickelson
À la base, le génial gaucher américain, c’est lui. Génial, Mickelson l’a
été surtout le vendredi (68) et le samedi (66), deux journées brillantes
qui lui ont permis d’oublier son vilain 74 inaugural et de se placer en
deuxième position à l’aube du dernier tour, et donc en dernière partie.
Mais l’homme à qui une quatrième veste verte semblait promise a oublié
d’être génial sur le 4 le dimanche, lorsqu’il s’est mis en tête de jouer en
droitier une balle coincée sous un buisson. Résultat : un triple bogey
dont il ne s’est pas remis et une troisième place à deux coups de la tête
qui lui laisse sans doute plus de regrets qu’il ne veut bien l’avouer.
Lee Westwood
Cette année à Augusta, il y avait Dr Westwood et Mr Lee. Impérial du
tee au green, l’Anglais a dominé de la tête et des épaules l’ensemble
du plateau en termes de fairways touchés (75 %) et de greens pris
en régulation (80,5 %). Mais le numéro 3 mondial, toujours en quête de
son premier succès en Majeur, a littéralement saccagé toutes ses chances
sur les greens, en prenant en moyenne 32 putts par tour (128 au total,
22
contre 107 pour Mickelson leader dans cette catégorie). Et dire qu’il
termine troisième ex æquo, à seulement deux coups du play-off...
À NOTER
Leader à l’entame du dernier tour, le Suédois Peter Hanson a terminé
à la 3e place ex æquo, à égalité avec Mickelson, Westwood et Kuchar.
Honorable et décevant tout à la fois : il faudra attendre encore un
peu pour voir un Suédois s’imposer en Majeur. L’Anglais Ian Poulter
prend seul la 7e place à cinq coups. Un trio se partage la 8e position :
l’Australien Adam Scott, l’Anglais Justin Rose et l’Irlandais Padraig
Harrington qui signe son premier top 10 en Majeur depuis sa victoire
à l’US PGA Championship en 2008. Quant au vétéran américain Fred
Couples, en tête après deux tours, il termine à la 12e place. Âgé de
52 ans, le vainqueur de l’édition 1992 signe son seizième top 15 en vingthuit participations au Masters.
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À OUBLIER
Tiger Woods, attendu comme le Messie après son succès à Bay Hill
quinze jours auparavant, a traversé ce 76e Masters dans un anonymat
presque complet. Le Tigre, peu en verve que ce soit au grand jeu ou sur
les greens, n’a pas rendu une seule carte sous le par et termine en 40e
position. Une place qu’il partage avec Rory McIlroy, qui a complètement
manqué son week-end (77 et 76) alors qu’il était à -4 après deux tours.
Le Nord-Irlandais n’a sans doute pas encore chassé les démons de son
dimanche catastrophique à Augusta l’an dernier... Quant au tenant
du titre, le Sud-Africain Charl Schwartzel, il termine 50e. Enfin, le
numéro 1 mondial (à l’époque), l’Anglais Luke Donald, a dû se contenter
d’une insignifiante 32e place.
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Actu / Monde / Filles
Texte d’Alexandre Mazas
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YOO REMPORTE
LE KRAFT NABISCO
P
remier Majeur de la saison sur le circuit féminin, le Kraft
Nabisco Championship est tombé dans l’escarcelle de la
Sud-Coréenne Sun-Young Yoo. Sur le parcours de Mission
Hills à Rancho Mirage en Californie, la joueuse de vingtcinq ans est venue à bout de sa compatriote I.K. Kim, les deux jeunes
femmes ayant terminé les quatre tours à égalité, à -9. Mais Yoo a bien
failli ne jamais plonger dans l’obstacle d’eau du 18, selon la tradition
réservée aux lauréates du tournoi. Elle peut remercier Kim, qui
a manqué un putt de 30 centimètres pour birdie sur le dernier trou
de régulation. En play-off, Yoo s’est imposée grâce à un birdie de
6 mètres sur le premier trou de mort subite.
La numéro 1 mondiale Yani Tseng, en tête à l’entame du dernier
tour, prend seule la troisième place à un coup. En quatrième position,
on retrouve deux autres Sud-Coréennes, Amy Yang et Hee Kyung
Soo, en compagnie de la Suédoise Karin Sjödin et de l’Américaine
Stacy Lewis, tenante du titre. Seule Française engagée, Karine Icher
termine 35e, dans le par.
C’est la première victoire majeure pour Sun-Young Yoo, qui devient
à vingt-cinq ans la deuxième joueuse du Pays du Matin calme à
remporter le Kraft Nabisco Championship, après Grace Park en
2004. Avec ce succès, les quatre trophées du Grand Chelem féminin
sont désormais en possession de joueuses asiatiques, puisque la
Taïwanaise Yani Tseng a empoché le LPGA Championship et le
British Open l’an dernier, et la Sud-Coréenne Ryu l’US Open. Le
prochain Majeur, le LPGA Championship, aura lieu du 7 au 10 juin à
Locust Hill, dans l’État de New York.
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Circuit américain – LPGA Tour
TSENG TOUJOURS IMPÉRIALE
La perf’, ou plutôt la triple perf’ du début de saison, est à mettre au
crédit de Yani Tseng. La Taïwanaise, âgée de seulement vingt-trois
ans et numéro 1 mondiale depuis déjà plus d’un an, a remporté trois
des cinq premières épreuves du calendrier. Déjà victorieuse mi-février
en Thaïlande, Tseng a récidivé en mars en empochant coup sur coup
la LPGA Founders Cup en Arizona, puis le Kia Classic en Californie.
En moins de quatre ans, Tseng a déjà remporté quinze victoires
sur le LPGA Tour, dont cinq Majeurs. Son avance au sommet des
classements mondial et américain est tout simplement écrasante.
Circuit européen –
Ladies European Tour
LA CHINE S’ÉVEILLE
L’édition inaugurale du World Ladies Championship, qui s’est
disputée début mars sur le Vintage Course du resort de Mission
Hills, sur l’île de Hainan en Chine, a été remportée par la Chinoise
Shanshan Feng, vingt-deux ans et déjà membre du top 15 mondial.
Outre le classement individuel, le tournoi co-sanctionné par le circuit
asiatique et le circuit européen proposait également un classement
par équipes nationales, lui aussi remporté par la paire locale
composée de Feng et de Liying Ye. Enfin, dans la catégorie amateur,
c’est encore une Chinoise, Jing Yan, qui s’est imposée.
24
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une innovation Made in France.
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compétition
Texte et photos de Roland Machenaud
TECHNOLOGIE
PGA SCHWEPPES
PASSAGE DE RELAIS AU GOLF DU MÉDOC
C’est maintenant devenu une tradition : chaque année, pendant le week-end du Masters d’Augusta,
le golf du Médoc est envahi par des dizaines de champions golfeurs et de golfeuses.
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Golf du Médoc du 4 au 7 avril 2012
Parcours composite des Vignes et des Châteaux
Par 72 (Messieurs 6 689 mètres ; Dames 5 802 mètres)
RÉSULTATS :
1. Julien Guerrier
2. Sophie Giquel-Bettan
3. Julien Grillon
4. Michaël Lorenzo-Vera
Édouard Dubois
6. Juan Antonio Bragulat (Esp)
Gary Stal
Nicolas Joakimides
Ivo Giner (Esp)
10. Alexander Levy
D
isputer un véritable tournoi, mais en partageant des moments
de retrouvailles plutôt cool. C’est Raphaël Jacquelin qui a
eu cette idée il y a trois ans en relançant, avec le groupe
Schweppes comme partenaire important, le championnat
de la PGA France dont on fêtait le 76e anniversaire cette
année. Cent vingt joueurs dont dix-sept filles et vingt garçons étrangers
avaient répondu présents à l’appel de Raphaël Jacquelin, dont Grégory
Havret, Grégory Bourdy, Nicolas Joakimides, Michaël Lorenzo-Vera,
Julien Grillon, Édouard Dubois, Julien Quesne, Julien Guerrier, Anthony
Snobeck, Alexander Levy, Charles Russo, Adrien Bernardet, Victor Riu
ainsi que Anne-Lise Caudal, Sophie Giquel-Bettan, Jade Schaeffer,
Caroline Afonso, Lucie André… N’en jetez plus, c’est bien d’un Masters à
la française qu’il s’agit.
L’originalité de la compétition était double cette année : d’abord, et de façon
traditionnelle, elle a mis en compétition messieurs et dames, à parité pour
les prix, et ensuite elle s’est déroulée sur un parcours composite : les neuf
derniers trous des Châteaux associés aux neuf derniers trous des Vignes.
Ce passage de relais entre générations a été marqué par le retour de Julien
Guerrier qui a gagné le trophée devant Sophie Giquel-Bettan, auteur d’une
semaine de grande qualité.
Éternel espoir français depuis sa victoire au British Open amateur en
2006, Julien avouait « un gain de confiance énorme » cinq ans après… sa
participation au Masters, inespérée mais difficilement digérable, où il avait
tutoyé Gary Player et les étoiles du golf. Pour la petite histoire, on retiendra
également le 62 final d’un jeune Catalan Juan Antonio Bragulat.
26
67 70 69 65 271
67 68 65 72 272
68 69 69 68 274
67 70 67 71 275
65 70 71 69
74 68 72 62 276
70 68 69 69
67 70 67 72
66 72 66 72
67 71 71 68 277
_
GRAND PRIX SCHWEPPES PGA FRANCE 76e ÉDITION
- 17
- 16
- 14
- 13
- 12
- 11
Deux autres joueurs ont démontré une bonne forme de début de saison :
Michaël Lorenzo-Vera, affûté, sérieux (eh, oui !), motivé et ambitieux, qui
a confirmé que les efforts consentis à l’entraînement et dans l’organisation
de sa vie payaient enfin, et Édouard Dubois dont les bons résultats de début
d’année ne devaient pas être classés dans le dossier « chance ». Dans les
bonnes nouvelles, on classera également la confirmation de première de la
classe pour Sophie Giquel-Bettan, très appliquée, aussi solide qu’elle semble
frêle, déterminée et qui aurait pu battre tous ses amis garçons sur le fil si
Julien Guerrier n’avait pas terminé à 200 à l’heure pour passer la ligne
juste devant elle. An niveau des déceptions, on mettra Grégory Bourdy
qui peine à lancer sa saison, empêtré entre des questions techniques et un
manque flagrant de joie de jouer, et Caroline Afonso, elle aussi en manque
de résultats attendus, étant donné son talent un peu grippé en ce début de
saison. Quant aux « papys » Jacquelin et Havret, ils étaient là davantage
pour insuffler un esprit et une volonté de rassemblement que pour disputer
une victoire, généreusement laissée aux générations montantes.
Hugues Pietrini, le p-dg du groupe Schweppes, Philippe Sabarros et
Bernard Pascassio étaient heureux de ces quatre jours de bonheur partagé
sur fond de Masters à Augusta. Le pro basque affichait sa satisfaction à
l’issue de l’épreuve : « Une solidarité qui rappelle des temps plus anciens.
Ce Grand Prix, symbole de la famille des joueurs depuis 1989, reste le seul
moment de l’année où garçons et filles peuvent être présents et jouer une
formule particulière qui les rassemble. »
L’édition 2013 est déjà sur les rails, pour un succès indéniablement
annoncé.
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tribune
Question de rythme !
Vous aurez remarqué qu’au golf, il est souvent question de rythme : rythme du swing, dans la
montée, à la descente, les hanches, les bras, rythme de jeu, rythme des parties...
D
ans son livre Golf Mode d’Emploi, JeanPierre Tairraz, head pro au golf de SaintCloud, estime que « le rythme est la variation
de vitesse du mouvement (donc du club) au
cours du swing. Un mauvais rythme conduit souvent
à être en décélération au moment de l’impact et cela a
pour conséquence un manque de puissance ».
Avez-vous déjà fait l’expérience d’une partie de golf
jouée en petite foulée, 3 clubs en main, fer 7, pitching
et putter et personne devant vous pour vous freiner ?
Le score est rarement plus élevé que 1 au-dessus du par,
un boggey certes, mais un sentiment incroyable lié à la
fluidité de votre geste, chauffé par le rythme que vous
lui imposez par votre petite foulée.
Mais le rythme de jeu influe aussi sur le rythme du
swing !
Observez bien le cadet d’un joueur professionnel sur le
circuit. Parmi ses « fonctions », il se doit d’imprimer le
rythme de marche à son joueur car il sait mieux que
quiconque que le rythme de marche permet au champion
de conserver un swing délié et dans le « tempo ».
Il corrige son joueur dans ses déplacements afin de lui permettre de
jouer dans les meilleures dispositions, fort d’un geste rythmé.
A contrario, vous conviendrez que jouer dans un excès de lenteur et
attendre entre chaque coup constitue une réelle et sérieuse perturbation
du rythme, l’occasion de perdre toute sensation et de perdre son sangfroid avant ses illusions de victoire et de descente d’index !
Le bon déroulement d’une partie nécessite le maintien d’une cadence de
jeu proche ou autour de deux heures pour 9 trous. Dans le vademecum
mis à la disposition des clubs par la Fédération française de golf, il est
stipulé le fait que l’on peut tout à fait « exécuter ses coups en prenant
son temps et faire le reste rapidement » en veillant notamment : à
marcher à bonne cadence, à se préparer à jouer son coup pendant qu’un
autre joueur joue et cela sans le gêner, à marquer la carte de score
en arrivant au départ du trou suivant, à poser son matériel autour
des greens, de façon à ne pas avoir à revenir en arrière après avoir
putté, à quitter rapidement le green dès la fin du trou. J’y ajouterai
bien volontiers le fait d’accepter qu’un trou ne puisse être terminé
quand les étangs ou les roughs vous ont déjà trop subtilisé de balles,
et même si c’est particulièrement frustrant de ne pas mettre un score
sur un trou ! Sachez passer votre chemin et vous concentrer sur le trou
suivant, l’occasion de faire le point sur ce fameux rythme qui vous fait
tant défaut aujourd’hui !
Bien sûr, vous ne manquerez pas de me faire remarquer à quel point je
« prêche pour ma paroisse » et que le temps de jeu a une influence sur
le nombre de joueurs en capacité de pouvoir jouer sur le parcours un
même jour et que tout directeur de golf trouve un intérêt économique
fondamental pour ses équilibres d’exploitation dans le respect d’une
cadence habituelle de jeu. Je ne le nierai point et aucun de mes
confrères avec moi puisque c’est mathématique. Mais au-delà de cet
aspect financier, le degré de « satisfaction clientèle » est un facteur
28
bien plus important encore. Cette satisfaction passe par tout ce que
l’on maîtrise : la préparation d’un parcours, la position des drapeaux,
l’horaire de départ, le bon état du practice et des balles d’échauffement,
de tout ce que l’on ne maîtrise pas : les conditions météo, le vent, la
forme du moment et la cadence et le rythme des parties. Et il suffit
de peu de choses pour que la mécanique bien huilée ne se transforme
en veille charrue qui n’avance plus, un vrai cauchemar de golfeur qui
de son latin à ses gammes va enchaîner les mauvais coups jusqu’à se
perdre dans l’étang du 18, nageant enfin libre et en rythme, n’ayant
plus à lutter contre les seuls courants !
Nous avons donc tous un rôle important à jouer pour que la cadence de
jeu soit parfaitement intégrée dans les notions de bases, incontournables
pour tout golfeur. Il faut noter d’ailleurs les progrès réalisés depuis
4 ou 5 ans par les joueurs amateurs de haut niveau dans le cadre
des compétitions fédérales et grâce au travail de sensibilisation et de
répression éventuelle des arbitres. Tous les acteurs s’en félicitent.
Il n’y a donc pas de raisons de ne pas être sensible à cet aspect fondamental
de la réussite d’une partie de golf. à votre rythme, prêt, partez !
fournisseur
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2012 - FRANCE - LE COUDRAY MONTCEAUX - LE PRACTICE
Denis Fabre
Président de l’Association
des directeurs de golf de France
www.adgf.org
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mob +32 475 768239 – [email protected] – www.ellaxgolf.be
tribune libre
POURQUOI
NOUS AÉRONS
LES GREENS ?
Les
intérêts de
l’aération :
Patxi Ithurry, l’intendant du golf de
Chiberta et membre de l’Agref et de
l’Institut Ecoumène Golf & Environnement,
explique pourquoi et comment aérer les
greens à intervalles réguliers.
• favorise le développement du système racinaire et sa colonisation
dans le substrat
• stimule la vie microbienne
• améliore les temps de ressuyage du sol
• réduit ou limite la formation de flashes d’eau après de fortes pluies
• limite le risque d’apparition de maladies cryptogamiques
• favorise les échanges gazeux
• active la décomposition de la matière organique dans le sol
L
’augmentation de la fréquentation des golfs français
et du niveau d’exigence de la clientèle entraînent
irrémédiablement la nécessité d’un entretien toujours plus
suivi pour préserver et régénérer les différentes aires de jeu.
Cette forte densité de joueurs accroît le phénomène de compaction
des dix premiers centimètres du sol qui est à l’opposé de l’objectif
recherché, à savoir obtenir un gazon ferme, dense, enraciné et propre
à la pratique du golf.
Le compactage ne provient pas que du piétinement ou du passage répété
des engins. Il y a également un tassement naturel du sol dû à l’eau
d’irrigation et à la pluie. Ce tassement peut atteindre une vingtaine de
centimètres suivant la texture du sol. Par conséquent, l’amélioration
du milieu de vie du gazon est essentielle pour avoir des conditions de
jeu optimales. C’est dans ce but précis que des opérations telles que les
aérations sont effectuées sur l’ensemble des golfs.
Qu’est-ce qu’une aération par extraction ? L’aération par extraction
est une opération qui concerne le sol et consiste à réaliser des trous
dans le but de favoriser la pénétration de l’air ou de l’eau en profondeur
(plus ou moins dix centimètres) au moyen d’un matériel spécifique.
Outre son action sur le développement racinaire du gazon, l’aération
favorise également l’amélioration de la structure superficielle du
sol et aussi, en cas d’apport simultané de sable, l’amélioration de la
30
Photo de Roland Machenaud
texture et la décomposition de la matière organique dans le sol.
Les zones concernées peuvent être invariablement les greens, les
colliers, les départs et/ou même les fairways. Durant la saison de
pousse végétative (de mars à octobre suivant les régions), la fréquence
est variable et peut être mensuelle pour l’aération par extraction,
suivant l’exigence qualitative souhaitée des surfaces.
À ces périodes de fortes pousses du gazon, les zones aérées se
régénèrent très rapidement, ce qui permet aux joueurs de retrouver
un terrain en bon état seulement quelques jours après ces opérations.
Il faut cependant éviter les conditions météorologiques extrêmes
(chaleur, gel) où les risques de dessèchement par temps chaud ou
d’éclatement du sol par temps froid sont trop importants.
Le matériel utilisé est très spécifique. Un aérateur est muni de
louchets ou de cuillères qui agissent à la façon d’un emporte-pièce.
Le travail est perpendiculaire au sol pour une efficacité maximale.
Le nombre de trous varie de 300 à 600 par mètre carré et permet
ainsi de régénérer et renouveler le tapis végétal en place.
Nous espérons que cet article vous permettra de mieux comprendre
les opérations lourdes telles que les aérations. Dans les années à
venir, ce type de travaux sera en constante augmentation dans les
golfs dans le but d’améliorer la qualité de nos parcours.
SWING
SÉQUENCE
ANALYSE
Frédéric Bonhomme
Pro au golf de Deauville
Barrière St-Julien
BUBBA
WATSON
E
n remportant le 8 avril dernier le 76e Masters de l’histoire, Bubba Watson est devenu le quatorzième
vainqueur différent sur les quatorze derniers Majeurs. Un succès acquis au deuxième trou d’un playoff l’opposant à Louis Oosthuizen, grâce à un coup de wedge somptueux tapé depuis le sous-bois sur la
droite du fairway, qui a terminé sa course à trois mètres du drapeau. Un coup à l’image de ce gaucher
fantasque et génial, qui illustre à merveille une philosophie du jeu basée sur la prise de risques, qu’il définit
lui-même ainsi : « Je ne joue pas au golf, mais au Bubba golf. »
Le Bubba golf a pourtant mis quelques années avant de prouver sa capacité à remporter des tournois. Étudiant
à l’université de Géorgie au début des années 2000, Bubba – de son vrai nom Gerry – effectue une carrière
amateur honorable, mais dénuée de victoires significatives. Passé pro en 2003, le Floridien fait ses classes
pendant trois ans sur le Nationwide Tour, l’antichambre du PGA Tour, sans remporter le moindre succès
malgré plusieurs places d’honneur. En 2005, sa 21e place du classement final lui ouvre enfin les portes du
grand circuit.
Fraîchement débarqué sur le PGA Tour, Watson fait d’abord parler de lui grâce à la puissance monstrueuse de
ses drives : en 2006, 2007 et 2008, il termine numéro 1 du Tour dans la catégorie distance au driving (et numéro
2 les trois années suivantes). Même s’il tarde à remporter son premier succès, sa progression est linéaire : en
2007, pour la deuxième apparition en Majeur de sa carrière, il termine 5e de l’US Open à Oakmont. L’année
suivante, il passe tout près de sa première victoire au Buick Open, mais s’incline en play-off face à Kenny
Perry.
C’est en 2010 que Bubba ouvre enfin son compteur, en remportant en play-off le Travelers Championship fin
juin. Il manque de récidiver à l’US PGA Championship quelques semaines plus tard, mais s’incline après trois
trous de départage face à Martin Kaymer. Cette défaite lui permet néanmoins de gagner sa place dans l’équipe
américaine de Ryder Cup, battue par l’Europe au pays de Galles début octobre. En 2011, Watson remporte
deux nouvelles victoires sur le PGA Tour, au Farmers Insurance Open en janvier puis au Zurich Classic of New
Orleans en mai. Solidement installé au sein du top 20 mondial, il est présent début juillet à Paris pour l’Alstom
Open de France. Outre un cut manqué, ses déclarations sur la mauvaise qualité de l’organisation ternissent
son image en Europe.
Posture très droite,
les pieds sont orientés
très à droite de la cible
alors que les épaules sont
plus en rapport avec elle.
L’espace mains/cuisses
est important.
32
Désormais numéro 4 mondial et premier Américain au classement planétaire, vainqueur de Majeur et père de
famille (Bubba et sa femme Angie ont adopté un petit garçon quinze jours avant le Masters), Watson se pose
aujourd’hui en successeur de Phil Mickelson, autre gaucher génial et adoré des fans. Avec encore trois Majeurs
et la Ryder Cup fin septembre, la saison 2012 pourrait bien être celle du Bubba golf !
33
SWING
SÉQUENCE
Un overswing
à la John Daly.
Une aile de pigeon
à la Jack Nicklaus.
à cet instant,
la face de club
est très fermée.
Le plan est très
vertical.
Bubba évolue dans
un système bi-plan
plus commun chez
les grands gabarits.
Le bras gauche retrouve
la connexion avec le corps.
Le club retrouve un plan
idéal. Son retard est très
important, synonyme
de puissance.
Un talon du pied
droit décollé
à la Gary Player.
34
35
SWING
SÉQUENCE
On parle de retard
du club, mais on
pourrait dire, et c’est
ici remarquable, quelle
avance du corps.
Bubba se retrouve
les deux talons décollés,
mais pendant cette
extension du corps,
il maîtrise la face de club.
Les mains sont très
hautes et la rotation du
bas du corps incomplète.
BUBBA WATSON
Né le 5 novembre 1978 à Bagdad (Floride, États-Unis) - 1,91 mètre ; 82
kilos
1984 : tape ses premières balles (en plastique) dans le jardin du
domicile familial.
2000 : rejoint l’université de Géorgie.
2002 : participe pour la première fois à un tournoi du PGA Tour, le
Compaq Classic of New Orleans, via la qualification du lundi.
2003 : passe professionnel. Termine 63e du classement du Nationwide
Tour.
2004 : 37e du Nationwide Tour.
2005 : 21e du Nationwide Tour. Accède au PGA Tour.
2006 : 90e de la money list du PGA Tour. Premier dans la catégorie
distance au driving avec 292,2 mètres.
2007 : 33e de la FedExCup. 5e de l’US Open. Premier en distance au
driving avec 288,2 mètres.
2008 : 56e de la FedExCup. Premier en distance au driving avec 288,1
mètres.
2009 : 54e de la FedExCup.
2010 : Remporte sa première victoire sur le PGA Tour au Travelers
Championship, fin juin, après un play-off à trois. S’incline en play-off
à l’US PGA Championship face à Martin Kaymer. 8e de la FedEx Cup.
Dispute sa première Ryder Cup.
2011 : remporte le Farmers Insurance Open et le Zurich Classic of New
Orleans. 8e de la FedExCup. Participe à l’Alstom Open de France dont
il manque le cut. Dispute et remporte sa première Presidents Cup.
36
2012 : remporte le Masters à Augusta, son premier Majeur.
37
Histoire
Texte de Philippe Chassepot
retour
de masters
Des victoires improbables en Grand Chelem, de celles que personne n’a vues venir le dimanche,
il en existe des tas. Nous avons choisi de vous en faire vivre quatre en 2012. Les quatre, selon
nous, les plus spectaculaires, les plus inattendues et qui ont marqué l’histoire davantage que
les autres. Au menu ce trimestre : Gary Player au Masters 1978 (N3).
C
e qui peut faire la différence entre un grand champion et
un excellent joueur ? Peut-être cette incurable confiance
en soi, à la limite de l’inconscience, quelles que soient les
circonstances. Ainsi Gary Player, interrogé le samedi soir
du Masters 1978, alors qu’il pointait à sept coups du leader Hubert
Green après trois tours : « Je suis un éternel optimiste. J’ai très bien
joué ces trois derniers jours, sans rentrer beaucoup de putts. Mais
je dois continuer à vouloir les mettre. » C’est très facile à dire après
coup, mais là, il a franchement bien fait d’y croire.
que le sien. Ils ont donc besoin d’une petite charge, qui ne viendra
jamais. Green plonge dans l’étang au 11 et prend trois putts au 16.
Tom Watson prend lui aussi trois putts sur le 16, à 1,50 mètre ! Ces
deux-là, ainsi que Rod Funseth, ont tous eu le putt pour le play-off
sur le green du 18. Mais ils ont tous trois raté à moins de cinq mètres,
avec le plus douloureux pour Hubert Green qui manque moins de un
mètre pour le birdie…
À 42 ans, mince comme il l’a toujours été et comme il a su le rester
depuis, Player remporte son 9e et dernier Majeur (et son 3e Masters).
Et prouve qu’on peut gagner à Augusta sans casser le par sur les deux
premiers tours. Ce que feront aussi Zach Johnson (71-73 en 2007),
Mark O’Meara (74-70 en 1998) et Craig Stadler (75-69 en 1982).
Jack Nicklaus fera encore plus fort en 1986 (74-71 à +1), ainsi que
Bernhard Langer en 1985 (72-74 à +2).
En ce dimanche d’avril 1978, la légende sud-africaine part bien avant
les parties leaders. Et après huit trous d’un parcours plutôt quelconque,
il pointe encore à six coups des hommes de tête. Sauf qu’Augusta, en
cette fin des années 70, n’est pas encore devenu le monstre rallongé
des temps modernes. Et que les attaques de drapeau tous azimuts sur
le retour sont très envisageables. Gary Player rentre un birdie au 9,
puis un putt de huit mètres au 10. Et
encore cinq mètres au 12 pour birdie,
avant de voir sa tentative d’eagle au
13 échouer d’un rien (birdie donné).
Augusta, Géorgie, par 71, 6-9 avril 1978
Il puttera à nouveau deux fois sur le
15 pour birdie (le premier putt à 25
1. Gary PLAYER
AFS 72 72 69 64
277
mètres) avant d’enquiller cinq mètres
2. Rod FUNSETH
EU
73 66 70 69
278
en descente sur le 16, et encore cinq
Hubert GREEN
EU
72 69 65 72
278
mètres sur le 18.
Masters 1978
Tom WATSON
5. Wally ARMSTRONG
Billy KRATZERT
7. Jack NICKLAUS
8. Hale IRWIN
Le tout avec un partenaire de jeu
en ébullition : Seve Ballesteros, qui
fêtait ce même jour ses 21 ans, et qui
a levé les bras après le dernier putt de
Player comme s’il venait lui-même de
gagner, trop heureux d’avoir pu assister aux premières loges à l’un des
plus grands retours de l’arrière. À ce sujet, Gary Player rappela l’an
dernier cette anecdote : « Seve est venu me dire juste après la partie :
“Gary, tu viens de m’apprendre comment gagner le Masters !” » Une
leçon apprise par cœur par celui qui s’imposera deux fois en Géorgie,
en 1980 et 1983.
En jouant -7 sur les dix derniers trous et 64 au total, il prend la tête
au club-house à -11. Ses adversaires sont bien sûr tous sur le parcours
au moment où il signe sa carte, avec cependant un score moins bon
38
EU
EU
EU
EU
EU
73 68 68 69
72 70 70 68
70 74 67 69
72 73 69 67
73 67 71 71
278
280
280
281
Autre détail savoureux : la semaine
suivante, Player remportait le
Tournament of Champions, en
revenant là aussi de sept coups sur
le leader. Puis il gagnait encore le
Houston Open la semaine d’après.
Il est d’ailleurs toujours le dernier
joueur à avoir remporté trois
tournois consécutivement sur le
PGA Tour (sur trois semaines à la
suite, puisque Tiger Woods a lui
aussi remporté trois tournois de
suite, mais sur plusieurs semaines).
Gary Player est un monstre du
golf mondial. Par le palmarès, puisqu’il a donc remporté neuf
Majeurs (Masters 1961, 1974, 1978, US Open 1965 ; British 1959,
1968, 1974 ; US PGA 1962, 1972). Si son apport au golf planétaire
est incontestable à beaucoup de points de vue, l’impact qu’il a eu en
Afrique du Sud se mesure encore aujourd’hui. Dès qu’un champion
sort peu ou prou, c’est qu’il vient de Gary Player. « Il est la personne
la plus célèbre chez nous après Nelson Mandela. Il a transcendé le
golf ici comme personne ne peut l’imaginer », rappelait récemment
Trevor Immelman, son successeur à Augusta en 2008, qui sait très
bien ce qu’il lui doit.
39
VOTRE JEU
Driving
Long Jeu
Pierre-Jean
Morice
Approches
Pro au golf des Loges
Putting
L’équilibre des forces
Il n’est pas obligatoire d’avoir autant de force dans chacun des bras
pour jouer au golf. Certains joueurs du Tour ont parfois un côté
un peu plus fort et n’ont peut-être jamais pris conscience de cette
particularité. Mais comme vous n’êtes pas a priori un joueur ou
une joueuse du Tour, nous vous recommandons cet exercice afin
d’équilibrer les forces et de bien vous échauffer.
Vous démarrez à
l’adresse avec les 2
clubs au-dessus du sol
et les mains à la même
hauteur sur le grip.
40
Un 3/4 de backswing
suffit pour cet exercice,
surtout qu’à cet instant
la plupart des golfeurs
ne parvient pas à tenir
le club avec la main
gauche, produisant un
déséquilibre évident.
Chercher à
synchroniser le
lancer (des bras) et
l’accompagnement
(du corps) vous
permettra de travailler
cette coordination
indispensable.
41
Lesly
De Geynst
VOTRE JEU
Driving
Oui
Long Jeu
Pro au golf du Beaujolais
Approches
Putting
VOTRE JEU
Driving
Long Jeu
Charly
Millereau
Pro au golf de Pinsol
Approches
Putting
lancez
la tête de club
L’extension des bras peut s’avérer être une image
nécessaire même si, sur le plan technique, ce n’est
pas tout à fait juste. En effet un mètre après l’impact,
le bras gauche est déjà un peu plié. Observez votre
prise d’élan, vous verrez que votre bras droit se plie
progressivement. Il en est de même pour votre bras
gauche après l’impact.
Cette image peut donc être nécessaire pour les joueurs
qui ne connaissent pas cette extension dans la frappe.
Nous leur demandons de lancer la tête de club pour
développer vitesse et régularité de contact. Vous saurez
désormais que les images utiles s’éloignent parfois
un peu de l’exactitude technique.
ADOPTEZ
lE GRIP PUTTING
AU CHIPPING
Bernhard Langer a connu de terribles soucis au
point d’écrire un ouvrage remarquable sur le sujet.
Dans ce livre, il nous parle de l’intérêt du grip
overlapping. Notre pro nous suggère de l’adopter
pour le chipping afin de bénéficier de la neutralité
d’action de mains que ce type de grip permet.
Si cette action plus juste se produit, la main droite
ne fermera plus la face de club et ne cherchera pas
non plus à cueillir la balle.
Non
42
43
VOTRE JEU
Driving
Long Jeu
Jérémy
Lemaitre
Pro au golf des Bouleaux
Approches
Putting
PRÉSENTE
contrôle des
fondamentaux
Jérémy n’a pas toujours un fil à plomb dans
son sac pour dessiner un trait sur le green.
Il profite donc du soleil de Turquie pour
s’installer sur un trou qui va lui permettre :
de vérifier que sa face de club
est orientée sur la cible
de visualiser le chemin de son club
Idéalement, après cet
exercice il faudrait
reproduire le même
positionnement de la face
du club et le même chemin,
mais cette fois sans l’aide
bienveillante du soleil.
GOLF DU PRIEURÉ
le 5 juin 2012
Une journée pas ordinaire
pour des enfants extraordinaires
sous le haut patronage de Madame Carla Bruni-Sarkozy et en présence
de notre parrain DAVID GINOLA et de notre parrain d'honneur Jérôme Alonzo
www.LESballesblanches.com - 06 16 13 39 74 - 06 60 45 03 21
44
45
dossier
Texte d’Alexandre Mazas - Photos AFP
Tiger
de retour ?
Tiger Woods a renoué avec la victoire. Enfin.
En s’imposant à Bay Hill le 25 mars, le Tigre
a mis fin à une période de 923 jours de disette
sur le PGA Tour, depuis son dernier succès en
septembre 2009. Une traversée du désert,
la plus longue de sa carrière, étalée sur vingtsix tournois du circuit américain et deux
saisons et demie émaillées de changements,
de blessures et de doutes. Cette victoire,
la 72e du Californien sur le PGA Tour,
marque-t-elle cependant le véritable retour
de Woods au niveau qui lui a permis de
dominer sans partage le golf mondial
pendant plus de dix ans ? On peut en douter,
au vu de sa très décevante 40e place au
Masters, le premier Majeur de la saison où
il était pourtant attendu comme le Messie.
Décryptage d’un retour sous conditions.
46
C’est vraiment bon
“
pour le golf qu’il rejoue
aussi bien. Lui seul peut
créer une excitation aussi
intense
rory McIlroy
”
47
dossier
, 65, 71, 70, un score final de treize coups sous le
par et cinq longueurs d’avance sur son plus proche
poursuivant, Graeme McDowell. Cette victoire à
l’Arnold Palmer Invitational, la septième de sa carrière à Bay
Hill, le Tigre l’a remportée de façon totalement « woodsienne » :
en dominant son adversaire direct le dimanche, en dernière
partie. Un dernier tour en -2 pour l’Américain, contre une
ultime carte de +2 pour le Nord-Irlandais, alors qu’un seul
coup séparait les deux hommes à l’attaque du dernier tour.
Du Tiger dans le texte, qui confiait en conférence de presse sa
joie de gagner à nouveau : « Ce n’est que du bonheur ! Ce n’est
certes pas la même chose que de gagner un Majeur, mais ça
fait vraiment très plaisir. Je joue de mieux en mieux, et c’est
ça qui compte. Sur les derniers tournois, je suis plusieurs fois
passé pas très loin. Il fallait juste rester sur la même ligne de
conduite et être patient, continuer à travailler (avec son coach
Sean Foley, ndlr) sur ce que nous faisons. Et maintenant, ça
y est ! »
Ça y est-il vraiment ? Remonté au sixième rang mondial grâce
à ce 72e succès en carrière sur le PGA Tour, Woods faisait
cette année encore partie des grands favoris du Masters,
deux semaines plus tard. Avant même Rory McIlroy et
Phil Mickelson, les deux autres favoris des bookmakers, on
ne parlait que de lui, en quête d’une cinquième veste verte
à Augusta. Les éloges pleuvaient, même de la part de ses
principaux adversaires. Mickelson : « Sa victoire à Bay Hill
est énorme dans le sens où elle va beaucoup l’aider cette
semaine. Je pense qu’il va faire une grande semaine. Il joue
bien et il est en grande confiance. » McIlroy : « C’est vraiment
bon pour le golf qu’il rejoue aussi bien. Lui seul peut créer
une excitation aussi intense. Un sacré paquet de gens veulent
le voir écrire l’histoire, et on dirait bien qu’il est à nouveau en
mesure de le faire. » Même Johnny Miller, double vainqueur
de Majeur dans les années 1970 et aujourd’hui consultant télé
aux opinions réputées sans concessions, y allait de sa petite
prophétie : « Ça ne m’étonnerait pas qu’il gagne 35 ou 40
tournois les années qui viennent. Il peut vraiment le faire. Vu
la façon dont il joue maintenant, il va botter quelques paires
de fesses. »
Son pire Masters en tant que pro
Le 5 avril, tout Augusta voyait donc déjà l’homme aux
quatorze Majeurs en ajouter un quinzième à sa collection, et
reprendre le fil de son histoire personnelle avec les tournois
du Grand Chelem, laissée sans suite depuis l’US Open
conquis en 2008 à Torrey Pines sur une jambe. Un gros hook
sur le premier drive, un gros hook à nouveau sur le second :
voilà pour les débuts de Woods dans ce Masters 2012. Une
première journée dans le par (72), suivie d’un 75, d’un 72
et d’un 74 : Tiger terminait finalement 40e du tournoi, son
plus mauvais résultat à Augusta depuis son passage chez les
professionnels en 1996. Driving imprécis, putting inconstant,
nervosité générale : le vrai retour du Tigre, celui qui est censé
se concrétiser par une quinzième victoire en Majeur, n’était
définitivement pas pour cette semaine-là. « La dernière
pièce du puzzle, c’est d’amener mon nouveau swing au top en
Majeur », répétait-il à l’envi depuis des mois. Avec Sean Foley,
Woods a certes commencé à tracer le chemin de son retour au
sommet, mais la route à parcourir est encore longue.
Il faut dire que depuis son bénin accident de voiture du
48
27 novembre 2009 et les révélations subséquentes au sujet
de ses aventures extraconjugales, l’Américain a dû faire face
à une incroyable série de coups durs. Dans l’ordre, et pour
ne citer que les principaux : pendant l’hiver 2009-2010, la
perte de plusieurs sponsors ; en mai, un abandon au Players
Championship en raison d’une blessure au cou ; dans la
foulée, la séparation d’avec Hank Haney, son coach depuis
2003 ; fin août, le divorce d’avec son épouse Elin Nordegren ;
et fin octobre, la perte de son rang de numéro 1 mondial. En
2011, une double blessure au tendon d’Achille et au ligament
collatéral médial du genou gauche contractée au Masters en
avril ; en juillet, l’éviction de son caddie de longue date Steve
Williams ; et en octobre enfin, sa sortie du top 50 mondial
pour la première fois depuis fin 1996. C’est à ce moment-là
que Woods touche définitivement le fond.
La chasse aux records est rouverte
Après avoir touché le fond, on ne peut que remonter, dit-on.
Le retour, ou en tout cas les prémices d’un retour du Tigre,
débute par la troisième place glanée mi-novembre dernier
à l’Open d’Australie, suivie dans la foulée d’une très solide
performance en Presidents Cup, remportée avec les ÉtatsUnis. De retour aux États-Unis début décembre pour le
Chevron World Challenge, le tournoi à champ restreint qu’il
organise au bénéfice de sa fondation, Woods renoue enfin
avec le succès. Comme à ses plus belles heures, grâce à un
birdie sur le dernier trou pour s’imposer d’un coup devant
Zach Johnson. 2012 est donc supposée être la saison du grand
retour, ce que le Tigre manque de confirmer à Abou Dhabi
fin janvier (3e), puis à Pebble Beach en février (15e à cause
d’un dernier tour en 75, alors qu’il était en troisième position
le dimanche matin) et enfin au Honda Classic début mars, où
malgré un 62 dominical il échoue à deux coups de McIlroy. La
semaine suivante, Woods abandonne lors du dernier tour du
Cadillac Championship, victime d’une élongation au tendon
d’Achille gauche, le même que celui qui avait été touché au
Masters l’année précédente. Deux semaines plus tard, il
s’impose enfin à Bay Hill.
La boucle est donc bouclée. Après 923 jours sans la moindre
victoire dans un tournoi régulier du PGA Tour, soit vingt-six
épreuves, Tiger renoue avec le succès. Oubliées, les critiques
émises sur la valeur de sa victoire au Chevron World Challenge,
un tournoi sans grand enjeu qui ne réunissait que trente
joueurs. Oublié également, le déballage de certains détails de
sa vie privée fait par son ancien mentor Hank Haney, auteur
d’un livre intitulé de façon provocatrice The Big Miss, sorti au
lendemain de son succès à Bay Hill. Oubliés enfin, les doutes
quant à la capacité de son nouveau swing de lui permettre
de s’imposer à nouveau. Lui-même l’a affirmé sans détour,
à la veille du Players Championship : « Ça fait deux ans à
peine que l’on bosse ensemble (avec Sean Foley, ndlr), et mes
changements de swing entrepris ont été bien plus simples
qu’avec Butch Harmon et Hank Haney. J’ai juste été blessé
pendant la majorité de ce temps. Mon grip, ma posture et ma
façon de bouger ont changé, mais rassurez-vous, j’ai su m’en
sortir par le passé et j’y arriverai de nouveau. Ma victoire à
Bay Hill l’a prouvé. » Tiger Woods est de retour au plus haut
niveau, c’est un fait. Sa chasse aux records, à commencer par
celui des dix-huit victoires en Majeur de Jack Nicklaus, peut
enfin reprendre. Mais à trente-six ans bien tassés et avec un
corps usé par les ennuis physiques, le Tigre doit faire vite.
49
dossier
Un retour en questions
1. Battra-t-il le record de victoires en Majeur de Jack
Nicklaus ?
C’est LE premier défi, et certainement le seul qui ait une véritable
importance aux yeux de Tiger Woods. Depuis des années, il ne cesse
de répéter – et les médias alimentent abondamment le sujet – que
s’il y a un record après lequel il court, c’est bien celui-ci. Depuis que
Jack Nicklaus a inscrit un 18e Majeur à son palmarès en remportant
le Masters en 1986, personne d’autre que Tiger Woods n’a jamais été
en mesure ne serait-ce que d’approcher ce chiffre. Mais le compteur
personnel du Tigre reste bloqué à 14 titres du Grand Chelem depuis sa
victoire à l’US Open en 2008.
Voilà bientôt quatre ans qu’il n’a pas signé de succès en Majeur et –
plus grave – qu’il n’a pas été à la lutte pour en gagner un, à l’exception
de l’US PGA Championship en 2009. Cette année-là à Hazeltine, Y.E.
Yang était devenu le premier joueur de l’histoire à priver Woods d’un
titre majeur alors que celui-ci menait
à l’entame du dernier tour. Depuis,
Woods n’a jamais été à nouveau en
mesure de s’imposer, malgré deux
quatrièmes places au Masters en 2010
et 2011.
À trente-six ans, le Tigre a encore
quelques belles années devant lui,
si son physique le laisse en paix.
Et même s’il n’a plus un corps en
aussi bon état qu’il y a dix ans, son
Dominique
expérience incomparable peut s’avérer
déterminante en Majeur. Mais pour battre Nicklaus, il doit encore en
gagner cinq. Les avis, bien entendu, sont partagés. « S’il en gagne un
cette saison, ce sera peut-être possible, mais autrement ce sera très
difficile », estime Dominique Larretche. Mais pour Franck LorenzoVera, « il battra Nicklaus, incontestablement. Il lui reste quinze années
de professionnalisme pour en gagner cinq. Il jouera jusqu’à avoir battu
ce record. »
2. Battra-t-il le record de victoires sur le PGA Tour de Sam
Snead ?
Entre 1936 et 1965, Sam Snead a amassé 82 victoires sur le PGA Tour.
Depuis son premier succès chez les pros au Las Vegas Invitational en
1996, Tiger Woods en a récolté 72, la dernière ayant eu lieu à l’Arnold
Palmer Invitational à Bay Hill il y a quelques semaines. Ce succès en
Floride est intervenu deux ans et demi après le précédent, soit la plus
longue période de disette de la carrière de Woods. Mais dix longueurs
le séparent seulement de Snead aujourd’hui. Et même si la concurrence
est rude sur le circuit américain, gagner un tournoi régulier est chose
nettement plus facile qu’un Majeur, rien qu’en termes de probabilités.
A fortiori pour le Tigre, donc : « À raison de un par an, cela ne lui
posera aucun souci. Même quand il ne joue pas bien, il en gagne déjà
un par an », avance Franck Lorenzo-Vera.
3. Redeviendra-t-il numéro 1
mondial ?
Depuis la création du classement
mondial en 1986, aucun joueur
n’a davantage occupé la première
position que Tiger Woods. Au total,
l’Américain a passé 623 semaines au
sommet de la hiérarchie, réparties
en plusieurs périodes. Soit près
de douze ans, alors que Woods est
pro depuis à peine seize ans ! Les
larretche
deux plus longues, de plus de cinq
années chacune, ont eu lieu entre 1999 et 2004, et entre 2005 et 2010.
Aujourd’hui pointé au 7e rang mondial, Tiger n’est pas en position
immédiate de récupérer son bien, mais pourrait évidemment le faire
si les bons résultats s’enchaînent. « Il suffit qu’il regagne quelques
tournois pour redevenir numéro 1 mondial. Mais s’il l’est à nouveau, il
ne le restera pas longtemps, car la concurrence est beaucoup plus forte
qu’auparavant », estime Dominique Larretche.
suffit qu’il regagne
“ Ilquelques
tournois
pour redevenir
numéro 1 mondial
50
”
51
dossier
LES 72 VICTOIRES DE TIGER
WOODS SUR LE PGA TOUR
PGA TOUR
WGC
MAJEURS
5
2
5
1
3
2
1
2
1
1
3
4
4
2
3
3
2
1
2
5
2
1
1
2
1
2
2
1
2
2
1
1
1
1
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
4. Dominera-t-il à nouveau le golf comme il l’a fait par
le passé ?
Pendant des années, le principal avantage de Woods sur ses
adversaires était d’ordre psychologique. Son niveau de jeu
supérieur et ses nombreuses victoires dès ses premières années
chez les pros lui avaient permis d’inspirer d’abord le respect,
puis la peur et enfin la résignation. Plusieurs statistiques le
prouvent : de toute sa carrière, Tiger a gagné 48 fois sur 52
lorsqu’il occupait la tête d’un tournoi à l’entame du dernier
tour, soit 92,3 % de victoires. En Majeur, cette statistique
monte à 93,3 % (14 victoires sur 15 occasions). Enfin, Woods
a disputé 17 play-offs dans des tournois officiels (tous circuits
confondus) et n’en a perdu que deux, soit 88,2 % de succès.
Lorsqu’il s’agissait de dominer un adversaire en mano a mano,
Tiger Woods n’a pas eu d’égal pendant de longues années.
Jusqu’à cet US PGA Championship 2009, où il s’est incliné
face à Y.E. Yang alors qu’il menait à l’entame du dernier tour.
Depuis, sa descente aux enfers personnelle, ses blessures
et ses difficultés à maîtriser son nouveau swing l’ont rendu
beaucoup moins intimidant aux yeux de ses rivaux. « Ce ne
sera jamais plus le Tiger Woods qu’on a connu. Il reviendra,
mais il ne dominera plus comme avant », professe Dominique
Larretche.
5. Retrouvera-t-il une condition physique qui lui
permettra de s’exprimer pleinement ?
Rien n’est moins sûr. L’Américain a connu ces cinq dernières
années de nombreux problèmes physiques, la plupart concentrés
sur sa jambe gauche. Depuis une rupture du ligament croisé
du genou gauche en juillet 2007, il a subi quatre opérations.
Sans parler de la double fracture de fatigue au tibia gauche
lors de l’US Open 2008, de la rupture du tendon d’Achille de la
cheville droite en décembre de la même année et d’autres pépins
moins sérieux. « Si j’avais su à l’époque tous les problèmes de
genou que j’allais avoir et l’impact engendré sur ma santé,
alors oui, sans hésiter, j’aurais swingué différemment pour
me préserver », a même reconnu le Tigre à la veille du Players
Championship début mai.
Tiger Woods a été le premier golfeur moderne à s’entraîner
comme un véritable athlète. Son père, militaire de carrière,
lui a inculqué très tôt les vertus de la préparation physique
intensive, et Woods est même allé jusqu’à suivre les
entraînements des commandos de Marines américains. Son
physique n’avait pas d’égal sur le circuit pendant des années,
mais à force de trop solliciter son corps, Tiger est aujourd’hui
en sursis. « Il est fragilisé par les blessures. Il joue à haut
niveau depuis l’âge de dix ans, il est usé par des millions de
balles tapées et par des décennies de compétition intense. La
machine de guerre est usée », estime Dominique Larretche.
« Ce sera difficile de retrouver un physique aussi bon, complète
Franck Lorenzo-Vera. C’est pour cela que son nouveau swing
est moins violent. »
6. Jouera-t-il davantage de tournois ces prochaines
saisons ?
Gêné par les blessures et par ses problèmes personnels, Tiger
Woods n’a pas beaucoup joué ces deux dernières saisons.
Tous circuits confondus, il a disputé 11 tournois en 2011 et
52
14 en 2010. Même s’il n’a jamais été du genre à jouer trente
semaines par an, il tournait en moyenne à une vingtaine
de tournois dans l’année. Mais même si Woods retrouve une
condition physique qui lui permet de s’exprimer pleinement,
rien ne porte à croire qu’il jouera davantage. « Je ne pense pas
qu’il dépassera 15 à 17 tournois dans l’année », estime Franck
Lorenzo-Vera. Surtout dans la mesure où les Majeurs sont son
objectif principal, voire unique.
7. Fera-t-il des Jeux Olympiques un objectif majeur ?
Depuis que l’on sait que le golf fera son retour aux Jeux
Olympiques à Rio de Janeiro en 2016, de nombreux joueurs
ont coché la semaine correspondante dans leur agenda. Même
si la participation des pros au tournoi olympique n’est pas
encore officiellement confirmée, elle est quasiment acquise.
Pour Woods, qui a gagné quasiment toutes les compétitions
qui existent au monde, cet événement pourrait être la cerise
sur le gâteau. Il
aura alors près de
quarante ans, et
pourrait devenir le
premier champion
olympique de golf
depuis les Jeux
de Saint-Louis en
1904. « Ce serait un
record de plus pour
lui », estime Franck
Lorenzo-Vera. De
son côté, Dominique Franck Lorenzo-Vera
Larretche précise
« qu’il n’est pas sûr
que ça ait une grande signification pour lui, mais comme c’est
la dernière chose qui lui manquera, il se fixera sûrement cet
objectif. »
Ce sera difficile de
“
retrouver un physique
aussi bon, C’est pour cela
que son nouveau swing
est moins violent
”
8. Finira-t-il par devenir plus accessible et plus
sympathique ?
Alors qu’il bénéficiait d’une image de bon Américain, patriote
et bon père de famille, Woods a perdu toute son aura lorsque
les scandales de sa vie privée ont été révélés au grand jour
fin 2009. Mais au-delà de ce que véhiculent les médias, il
est difficile de percevoir Tiger Woods autrement que par ses
apparitions en conférence de presse, et les rares interviews
qu’il accorde. Et en dehors du parcours, le discours est
généralement plat, convenu, formaté. Le Tigre a en effet
toujours fonctionné selon un système bien précis : l’isolement,
la distance et le compartimentage. Alors, maintenant qu’il est
tombé de son piédestal, va-t-il chercher à présenter un visage
plus abordable, plus humain ?
« Il a déjà changé par rapport au début des années 2000,
tempère Dominique Larretche. Il est déjà devenu un peu
plus accessible et moins hautain. Mais on ne change pas
radicalement du jour au lendemain. » Quant à lui, Franck
Lorenzo-Vera estime « qu’à partir du moment où il ira mieux,
il deviendra plus sympa. C’est difficile d’être ouvert quand
tout va mal. Cela dit, Woods fonctionne selon l’éducation qu’il
a reçue : il cherche à se protéger en s’isolant. »
53
zoom
Photo Philippe Millereau
UN JOYAU DE L’ÂGE D’OR
De tous les parcours signés Tom Simpson en France,
Chantilly-Vineuil est sans conteste l’un des plus beaux.
Ce joyau inauguré en 1909 reste une référence pour
tous les amoureux de l’architecture golfique de l’âge
d’or. Ce trou n° 12, un par 5 en dogleg droite aujourd’hui
atteignable en deux, en est une parfaite illustration.
54
55
dossier
LES 72 VICTOIRES DE TIGER
WOODS SUR LE PGA TOUR
PGA TOUR
WGC
MAJEURS
5
2
5
1
3
2
1
2
1
1
3
4
4
2
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2
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2
1
1
1
1
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
4. Dominera-t-il à nouveau le golf comme il l’a fait par
le passé ?
Pendant des années, le principal avantage de Woods sur ses
adversaires était d’ordre psychologique. Son niveau de jeu
supérieur et ses nombreuses victoires dès ses premières années
chez les pros lui avaient permis d’inspirer d’abord le respect,
puis la peur et enfin la résignation. Plusieurs statistiques le
prouvent : de toute sa carrière, Tiger a gagné 48 fois sur 52
lorsqu’il occupait la tête d’un tournoi à l’entame du dernier
tour, soit 92,3 % de victoires. En Majeur, cette statistique
monte à 93,3 % (14 victoires sur 15 occasions). Enfin, Woods
a disputé 17 play-offs dans des tournois officiels (tous circuits
confondus) et n’en a perdu que deux, soit 88,2 % de succès.
Lorsqu’il s’agissait de dominer un adversaire en mano a mano,
Tiger Woods n’a pas eu d’égal pendant de longues années.
Jusqu’à cet US PGA Championship 2009, où il s’est incliné
face à Y.E. Yang alors qu’il menait à l’entame du dernier tour.
Depuis, sa descente aux enfers personnelle, ses blessures
et ses difficultés à maîtriser son nouveau swing l’ont rendu
beaucoup moins intimidant aux yeux de ses rivaux. « Ce ne
sera jamais plus le Tiger Woods qu’on a connu. Il reviendra,
mais il ne dominera plus comme avant », professe Dominique
Larretche.
5. Retrouvera-t-il une condition physique qui lui
permettra de s’exprimer pleinement ?
Rien n’est moins sûr. L’Américain a connu ces cinq dernières
années de nombreux problèmes physiques, la plupart concentrés
sur sa jambe gauche. Depuis une rupture du ligament croisé
du genou gauche en juillet 2007, il a subi quatre opérations.
Sans parler de la double fracture de fatigue au tibia gauche
lors de l’US Open 2008, de la rupture du tendon d’Achille de la
cheville droite en décembre de la même année et d’autres pépins
moins sérieux. « Si j’avais su à l’époque tous les problèmes de
genou que j’allais avoir et l’impact engendré sur ma santé,
alors oui, sans hésiter, j’aurais swingué différemment pour
me préserver », a même reconnu le Tigre à la veille du Players
Championship début mai.
Tiger Woods a été le premier golfeur moderne à s’entraîner
comme un véritable athlète. Son père, militaire de carrière,
lui a inculqué très tôt les vertus de la préparation physique
intensive, et Woods est même allé jusqu’à suivre les
entraînements des commandos de Marines américains. Son
physique n’avait pas d’égal sur le circuit pendant des années,
mais à force de trop solliciter son corps, Tiger est aujourd’hui
en sursis. « Il est fragilisé par les blessures. Il joue à haut
niveau depuis l’âge de dix ans, il est usé par des millions de
balles tapées et par des décennies de compétition intense. La
machine de guerre est usée », estime Dominique Larretche.
« Ce sera difficile de retrouver un physique aussi bon, complète
Franck Lorenzo-Vera. C’est pour cela que son nouveau swing
est moins violent. »
6. Jouera-t-il davantage de tournois ces prochaines
saisons ?
Gêné par les blessures et par ses problèmes personnels, Tiger
Woods n’a pas beaucoup joué ces deux dernières saisons.
Tous circuits confondus, il a disputé 11 tournois en 2011 et
52
14 en 2010. Même s’il n’a jamais été du genre à jouer trente
semaines par an, il tournait en moyenne à une vingtaine
de tournois dans l’année. Mais même si Woods retrouve une
condition physique qui lui permet de s’exprimer pleinement,
rien ne porte à croire qu’il jouera davantage. « Je ne pense pas
qu’il dépassera 15 à 17 tournois dans l’année », estime Franck
Lorenzo-Vera. Surtout dans la mesure où les Majeurs sont son
objectif principal, voire unique.
7. Fera-t-il des Jeux Olympiques un objectif majeur ?
Depuis que l’on sait que le golf fera son retour aux Jeux
Olympiques à Rio de Janeiro en 2016, de nombreux joueurs
ont coché la semaine correspondante dans leur agenda. Même
si la participation des pros au tournoi olympique n’est pas
encore officiellement confirmée, elle est quasiment acquise.
Pour Woods, qui a gagné quasiment toutes les compétitions
qui existent au monde, cet événement pourrait être la cerise
sur le gâteau. Il
aura alors près de
quarante ans, et
pourrait devenir le
premier champion
olympique de golf
depuis les Jeux
de Saint-Louis en
1904. « Ce serait un
record de plus pour
lui », estime Franck
Lorenzo-Vera. De
son côté, Dominique Franck Lorenzo-Vera
Larretche précise
« qu’il n’est pas sûr
que ça ait une grande signification pour lui, mais comme c’est
la dernière chose qui lui manquera, il se fixera sûrement cet
objectif. »
Ce sera difficile de
“
retrouver un physique
aussi bon, C’est pour cela
que son nouveau swing
est moins violent
”
8. Finira-t-il par devenir plus accessible et plus
sympathique ?
Alors qu’il bénéficiait d’une image de bon Américain, patriote
et bon père de famille, Woods a perdu toute son aura lorsque
les scandales de sa vie privée ont été révélés au grand jour
fin 2009. Mais au-delà de ce que véhiculent les médias, il
est difficile de percevoir Tiger Woods autrement que par ses
apparitions en conférence de presse, et les rares interviews
qu’il accorde. Et en dehors du parcours, le discours est
généralement plat, convenu, formaté. Le Tigre a en effet
toujours fonctionné selon un système bien précis : l’isolement,
la distance et le compartimentage. Alors, maintenant qu’il est
tombé de son piédestal, va-t-il chercher à présenter un visage
plus abordable, plus humain ?
« Il a déjà changé par rapport au début des années 2000,
tempère Dominique Larretche. Il est déjà devenu un peu
plus accessible et moins hautain. Mais on ne change pas
radicalement du jour au lendemain. » Quant à lui, Franck
Lorenzo-Vera estime « qu’à partir du moment où il ira mieux,
il deviendra plus sympa. C’est difficile d’être ouvert quand
tout va mal. Cela dit, Woods fonctionne selon l’éducation qu’il
a reçue : il cherche à se protéger en s’isolant. »
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zoom
Photo Philippe Millereau
UN JOYAU DE L’ÂGE D’OR
De tous les parcours signés Tom Simpson en France,
Chantilly-Vineuil est sans conteste l’un des plus beaux.
Ce joyau inauguré en 1909 reste une référence pour
tous les amoureux de l’architecture golfique de l’âge
d’or. Ce trou n° 12, un par 5 en dogleg droite aujourd’hui
atteignable en deux, en est une parfaite illustration.
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Technique - coup lobé
Vincent Bucciarelli
Pro au golf de Clément Ader. Auteur
du livre : Coach perso
aux éditions Hugo & Cie
maîtrisez
vos Coups lobés
quel que soit le lie
L’approche levée ou lobée n’est pas le coup que nous préconisons de prime
abord, on a même coutume de dire qu’il faut réaliser ce coup en dernier
ressort après avoir envisagé de putter, puis de faire un coup roulé. C’est
donc seulement si ces deux premières options ne sont plus possibles qu’il
faudra tenter une approche levée, donc un coup délicat.
Il l’est d’autant plus que la nature du lie va déterminer la façon de le jouer.
Vous allez retrouver dans ce numéro les recettes du succès, non pas
du coup lobé, mais du coup lobé en toutes circonstances.
Coup lobé depuis un bon lie
Coup lobé dans le rough
Coup lobé depuis un lie pelé
56
57
Technique - approches
coup lobé depuis un bon lie
1
Un des secrets pour réaliser
une bonne approche levée est l’accélération à travers l’impact.
En fonction de la distance, vous varierez
les amplitudes. Ici, Vincent effectue un
backswing pour une approche d’une vingtaine
de mètres avec son sandwedge. Il arme ses
poignets pour avoir un angle d’attaque plus
vertical et générer suffisamment de vitesse.
3
4
2
Tout part d’une bonne organisation :
• balle au milieu du stance
• 70% du poids sur la jambe gauche
• manche légèrement incliné vers l’avant
58
Enfin un finish en miroir avec le backswing, c’est-àdire un corps orienté vers la cible avec un club face
au sternum et des poignets qui se sont réarmés,
garants d’une bonne libération de la tête de club.
Si vous observez la photo 2, nous avons là un effet
de symétrie.
Un bon contact avec un club bien placé
à l’impact sera déterminant pour réaliser
un bon coup. Autrement dit, un contact
balle / terre favorisé par un poids du corps
bien à gauche et des mains légèrement
en avant par rapport à la tête de club.
59
Technique - approches
coup lobé depuis le rough
D’un point de vue statique, Vincent s’organisera
différemment du coup lobé classique :
• il ouvre son club mais conserve la face orientée vers la cible
• il place sa balle un peu plus à gauche dans son stance
• et oriente son corps à gauche de la cible
2
Cette organisation est similaire à celle que nous adoptons
dans un bunker.
Dans la zone d’impact, Vincent cherche à faire glisser
sa tête de club sous la balle un peu comme dans une
sortie de bunker.
3
1
Pour réussir à créer une trajectoire haute afin
d’arrêter la balle, notre joueur devra générer plus
de vitesse car sa face de club est très ouverte et son
club va être freiné dans la zone d’impact par le rough.
Pour ces deux raisons, le backswing à réaliser pour
produire une même distance sera plus important que
pour un coup lobé classique.
Vous allez presque devoir réaliser un ¾ de swing alors que
vous n’êtes qu’à 20 mètres de la cible. Souvent, les joueurs
décélèrent car ils n’ont pas confiance dans le volume
de swing à produire. Assumez ce coup car votre face est
très ouverte, la balle partira donc avant tout vers le haut.
Il s’agit bien là de la confiance dans l’organisation que
vous avez choisie et dans la dynamique qu’il faut créer.
Dans cette situation, la balle se trouve enfoncée dans une herbe assez épaisse. Notre pro ne pourra pas
contacter la balle directement, il y aura nécessairement de l’herbe entre la face de club et sa balle et donc
un effet sur le roulement de celle-ci (elle roulera davantage une fois arrivée sur le green). De plus, le rough
a tendance à ralentir la tête de club et la refermer tout en l’orientant à gauche. La balle partira à gauche et
basse alors que nous la souhaitons haute et en direction de la cible. à la lecture de ces paramètres, il n’est pas
possible de jouer un coup lobé comme si la balle était bien placée.
60
61
Technique - approches
coup lobé depuis un lie pelé
Vous jouez sur un links, ou bien tout simplement vous vous retrouvez sur une partie pelée du parcours ou bien
encore pire dans un divot, vous ne pourrez pas compter sur la hauteur de votre trajectoire pour arrêter
la balle au drapeau. Seule la qualité de votre contact et donc le backspin transmis à la balle pourra la stopper
au drapeau. Tout commence encore une fois par une bonne organisation. Ici, nous voulons être sûrs de contacter
la balle en premier. Pour cela nous la placerons un peu plus à droite dans le stance.
1
3
Je rappelle que la qualité de mon
contact est primordiale, je veillerai
à bien conserver mes mains en
avant de la tête de club à l’impact
avec un poids du corps ancré
à gauche.
Attention à ne surtout pas
ouvrir le club, ce qui
le placerait sur le bounce
et vous ferait topper la balle.
Les mains
sont en avant
Les mains
sont en avant
4
2
La trajectoire sera plus tendue car
nous déloftons légèrement le club
(la face est plus fermée). Cela va
induire une prise d’élan réduite
par un armement quasi inexistant
des poignets.
Le finish en symétrie avec
le backswing m’assure une
bonne accélération à travers
la balle pour donner un
maximum de backspin à
la balle. Vous remarquerez que
ses poignets ne se réarment pas.
Petit conseil de pro
pensez à bien nettoyer vos stries et jouer des balles de qualité
qui prennent beaucoup d’effet sur ce genre de coup.
62
63
Interview
Propos recueillis par Alexandre Mazas - Photos Stéphane Ruet
Julien Quesne
« Je dois progresser au
petit jeu pour rejoindre
le plus haut niveau mondial »
Il jouait déjà bien depuis plusieurs mois, comme l’avait prouvé une saison pleine
sur le Challenge Tour l’an dernier, auréolée d’une victoire à Lyon en octobre.
La carte pour le circuit européen en poche, Julien Quesne est revenu
discrètement dans la cour des grands, un an après l’avoir quittée. Sans
prétention, mais avec une ambition nourrie de certitudes sur la qualité de son
jeu. Les résultats n’ont pas tardé à lui donner raison, et même au-delà de ses
espérances : le 18 mars, le Manceau est devenu le premier vainqueur français
de la saison, en empochant de fort belle manière l’Open d’Andalousie. Assuré
de continuer à jouer avec les meilleurs jusqu’à la fin de la saison 2013, ce grand
gaillard de 1,85 mètre pour 88 kilos vise désormais plus haut, beaucoup plus
haut. Et ce joueur jugé discret, voire timide, devient intarissable lorsqu’il parle
de la véritable passion qu’il nourrit pour le golf.
Practice : Comment avez-vous vécu les semaines qui
ont suivi votre victoire à l’Open d’Andalousie le 18
mars dernier ?
Julien Quesne : Ça s’est bien passé dans l’ensemble, même
si j’ai eu quelques moments difficiles à gérer en raison des
nombreuses sollicitations que j’ai eues. Je n’y étais pas
habitué, donc c’était un peu fatigant. Mais j’ai réussi à
retrouver mes marques mi-avril en Malaisie et en Chine, où
j’ai réalisé deux très beaux tournois en terminant 20e et 11e.
J’étais très content de mon jeu. De toute façon, je m’éclate
tellement dans ce que je fais en ce moment que, même s’il y a
de la fatigue et des sollicitations, ce n’est que du bonheur ! Je
suis maintenant très excité par la suite de la saison et j’ai de
grandes ambitions.
Est-ce que vous considérez que vos résultats en
Malaisie puis en Chine sont conformes à votre
niveau de jeu et à votre nouveau statut de vainqueur
de tournoi ?
J. Q. : Oui et non. Disons que je développe du très bon golf
en ce moment, donc ça ne m’étonne pas plus que ça. Mais
j’essaie toujours de faire encore mieux, donc même si je suis
très satisfait de ces places-là, j’ai envie de gagner un autre
tournoi très rapidement. J’ai de grandes ambitions d’ici la fin
de l’année, c’est-à-dire rentrer dans le top 100 mondial d’ici le
mois d’août afin de pouvoir jouer l’US PGA Championship.
64
Pour arriver à ce top 100 mondial, quel est votre
planning de tournoi jusqu’à la fin de l’été ?
J. Q. : Dès la fin mai, avec le BMW PGA Championship à
Wentworth, commence la série des gros tournois sur le
continent européen. Je les joue presque tous jusqu’au mois
d’août, à l’exception de l’Open d’Irlande. Je m’alignerai
également aux qualifications de l’US Open et du British
Open, qui ont lieu toutes les deux en Angleterre. Je n’ai pas
encore joué de Majeur et j’ai vraiment hâte de disputer mon
premier, et ce dès cette saison !
Quel objectif vous êtes-vous fixé, en termes de
classement sur la Race to Dubai en fin de saison ?
J. Q. : En début de saison, je m’étais donné pour but
d’intégrer les soixante premiers du classement européen afin
de pouvoir jouer la finale du Tour à Dubai. Sauf catastrophe,
cet objectif est en passe d’être atteint. Maintenant, je veux
juste continuer à bien jouer au golf et à prendre du plaisir.
Je veux aussi continuer à me familiariser avec cette nouvelle
vie sur le Tour européen, où je me sens bien. Honnêtement,
je pense avoir le potentiel pour aller beaucoup plus loin ; je
vais juste faire de mon mieux en continuant à m’amuser et
en gardant la même ligne de conduite que depuis le début de
l’année.
65
Interview
Quelle est la différence entre votre saison 2012 et celle de
2010 où vous étiez déjà sur le Tour européen ? Qu’est-ce qui
fait que vous êtes un cran au-dessus cette année ?
Julien
Quesne
Né le 16 août 1980
au Mans
J. Q. : La principale différence tient au travail que j’ai effectué pendant
ces deux ans avec mon coach, Benoît Ducoulombier, pour faire évoluer
mon jeu. Aujourd’hui, je connais parfaitement mon swing, mes points
forts et mes points faibles. Je perds moins de temps, je suis plus patient.
Il n’y a pas eu de révolution technique, mais j’ai fait un très bon travail
hivernal et je me suis fixé une ligne de conduite sur toute l’année
au niveau du chipping et du putting. Depuis novembre ou décembre
2011, je m’y tiens et les résultats tombent. Je jouais déjà très bien à
l’entraînement et, cette saison, ça paye en tournoi. À la base, l’objectif
était surtout d’arriver à faire quatre tours solides, ce que je parviens à
faire cette année, et même plus puisqu’en général je finis très fort avec
d’excellents week-ends. Enfin, la collaboration avec mon caddy se passe
de mieux en mieux : c’est beaucoup plus simple et naturel qu’en 2010,
car je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas.
Comment se passe votre collaboration au quotidien avec
votre entraîneur Benoît Ducoulombier ?
1997 : découvre le golf.
2002 : numéro 2 français amateur.
2003 : passe pro à la fin de l’année.
2004 : remporte son premier tournoi en
tant que professionnel, le Trophée Maroc
Télécom.
2007 : trois victoires sur l’Alps Tour.
Numéro 1 à l’Ordre du mérite de ce circuit,
ainsi que de l’AGF-Allianz Golf Tour.
Accède au Challenge Tour.
2008 : 37e et meilleur Français à l’Ordre
du mérite du Challenge Tour.
2009 : 8e du Challenge Tour, 18 cuts passés
en 23 tournois, 1 victoire au Trophée du
golf de Genève, 5 top 10. Accède au Tour
européen.
2010 : 152e du Tour européen, 16 cuts passés
en 32 tournois. Meilleur résultat : 16e au
Madrid Masters. Redescend sur
le Challenge Tour.
2011 : 13e du Challenge Tour, 12 cuts passés
en 23 tournois, 1 victoire à l’Allianz Open
de Lyon, 5 top 10. Revient sur le Tour
européen.
2012 (au 7 mai) : 7 cuts passés en
8 tournois, 1 victoire à l’Open d’Andalousie.
Actuel 33e de la Race to Dubai.
J. Q. : Je travaille avec lui depuis que je suis passé pro fin 2003. C’est
mon premier et unique coach. Il vient me voir sur une dizaine de tournois
dans l’année, et il le faisait déjà quand j’étais sur le Challenge Tour.
Comme j’ai déménagé à Bordeaux cet hiver, j’ai pu effectuer pas mal
de parties d’entraînement avec Grégory Havret, lui aussi entraîné par
Benoît Ducoulombier, ce qui m’a permis de casser pas mal de barrières
psychologiques. Je vois aussi mon coach en dehors des tournois, surtout
pendant l’hiver, quasiment toutes les semaines.
De quelle façon vous fait-il travailler votre technique ?
J. Q. : Honnêtement, nous ne faisons presque plus aucun travail
technique sur le grand jeu. Je suis un peu en « pilote automatique », dans
le sens où mon swing est forgé, et il n’y a pas de grands changements à
faire. Il s’agit juste de continuer à observer la même ligne de conduite,
car les bases sont solidement posées depuis quelque temps déjà. Certes,
je surveille certaines choses dans mon swing, que ce soit la posture,
le grip ou la façon dont je me place devant la balle. Mais globalement,
à force de répétition mécanique, mon swing est devenu un geste très
instinctif, et je n’ai plus qu’à laisser faire les choses.
Comment décririez-vous votre swing actuel ?
J. Q. : C’est un geste très simple, avec très peu d’action de mains et de
mouvements parasites. Je crois qu’on peut dire que c’est un swing tout
en douceur, en rythme et avec beaucoup de coordination.
Si vous ne travaillez plus énormément votre grand jeu, cela
signifie sûrement que vous consacrez l’essentiel de votre
entraînement au petit jeu ?
J. Q. : Je m’y intéresse de plus en plus depuis que les bases techniques de
mon swing sont posées. Quand je suis en tournoi, je consacre quasiment
tout mon temps à m’entraîner spécifiquement au putting, au chipping,
aux sorties de bunker et au wedging. Jusqu’à il y a quelques années, je
pouvais passer des heures à taper des balles au practice, mais depuis un
an ou deux j’y reste beaucoup moins longtemps. Je fais juste mes séances
d’échauffement, et j’y reste parfois un peu plus quand Benoît est là.
Vous pensez avoir encore une marge de progression
importante au niveau du petit jeu ?
J. Q. : Je pense avoir encore une bonne marge, oui. En tout cas, je
66
sais que c’est ce que je dois travailler pour rejoindre le très haut niveau
mondial. Depuis le début de la saison, j’ai joué avec de très bons joueurs
de profils très différents, que ce soient de grands champions ou des
joueurs très en forme, et je n’ai pas l’impression d’avoir quelque chose
à envier à tous ces gens-là au niveau du grand jeu. Mais pour faire de
bons scores, il ne suffit pas de mettre le coup de fer près, il faut aussi
rentrer le putt. Il faut maîtriser les petits coups de wedge, il faut rentrer
un chip dans la boîte de temps en temps, etc. Ce sont toutes ces petites
choses que les Jimenez, Manassero et compagnie font encore un peu
mieux que moi pour le moment.
Votre geste au putting se caractérise par une posture très
au-dessus de la balle, quasiment voûtée. Comment avez-vous
créé ce geste ?
J. Q. : On s’est battus pendant des années avec Benoît Ducoulombier
pour poser le putter à plat, car j’avais tendance à le poser sur le talon.
On s’est inspirés de certains joueurs américains qui, depuis quelques
années, posent davantage le putter sur la pointe. Je fais comme ça
maintenant. Et comme depuis un an je suis passé au grip inversé, tout
cela fait que j’ai l’épaule gauche un peu plus basse. Globalement, j’essaie
d’avoir un geste au putting qui correspond à mon swing : contrairement
à tous ces joueurs qui privilégient un peu d’action de mains, j’essaie
de mon côté de faire un geste très mécanique, à l’image de ceux qui
utilisent le belly putter. Sauf que je reste fidèle au petit putter : j’ai
essayé le belly en fin de saison dernière, mais je n’ai pas été convaincu
par les sensations qu’il m’a procurées.
À quoi ressemble une journée d’entraînement typique de
Julien Quesne ?
J. Q. : C’est simple : je vais sur le parcours jouer dix-huit trous ! Je
fais généralement un match contre Édouard Dubois ou un des autres
joueurs qui s’entraînent à Bordeaux. Après, j’ai mes exercices pour le
petit jeu que je répète régulièrement. Pour le putting, je travaille depuis
un bon moment avec une planche de Dave Pelz, donc je fais mes gammes
avec ça. Pour le petit jeu, j’essaie notamment de travailler sur les points
de chute de la balle : je pose une serviette sur le green, et je m’amuse
à faire tomber la balle sur cette serviette en variant les endroits d’où
je tape. Au wedging, même principe : je pose un parapluie à, mettons,
soixante mètres, et je m’amuse à faire tomber une balle dedans, une un
mètre devant, une un mètre derrière, etc. C’est une façon très ludique
de s’entraîner !
Le fait de vous entraîner avec d’autres bons joueurs
comme Grégory Havret ou Édouard Dubois doit être
particulièrement bénéfique, ne serait-ce que par l’émulation
que cela procure...
J. Q. : Bien sûr, d’autant plus que ce genre de parties avec des
bons joueurs se répète également en tournoi, les jours précédant la
compétition. Il y a un bon groupe de Français, avec des profils très
différents qui plus est, donc j’ai la chance d’avoir toujours d’excellents
partenaires d’entraînement, où que je sois.
Concernant les autres aspects de l’entraînement, est-ce que
vous suivez une préparation physique spécifique ?
J. Q. : Absolument. J’essaie de la faire tous les jours, à raison d’une
demi-heure quotidienne. Je pratique le yoga dit « ashtanga », à l’aide
de DVD que j’emporte avec moi en tournoi. Ce sont des exercices qui
font travailler l’équilibre, la respiration, la posture, la résistance,
le gainage abdominal, etc. Je fais également des activités axées sur
67
Interview
le cardio, comme le vélo ou la course à pied. En revanche je n’ai
pas de programme de musculation spécifique. Je fais du sport pour
m’entretenir physiquement et me vider la tête, mais je ne suis pas du
genre à aller lever de la fonte dans une salle pendant deux heures !
Est-ce que vous lisez des livres ou regardez des DVD afin
d’améliorer votre technique ?
J. Q. : Pas du tout. Je l’ai fait par le passé, mais à présent que j’ai
trouvé mon système, j’ai bien compris qu’il n’y avait pas qu’un seul
swing, ni une seule façon de taper la balle. Donc je reste dans mon
système. J’ai aussi arrêté de regarder le golf à la télévision. Je lis en
revanche pas mal de bouquins sur la psychologie du golf ou des choses
comme ça, mais plus du tout sur la technique.
Travaillez-vous avec un préparateur mental ?
J. Q. : J’ai bossé avec un psychologue du sport pendant un an, quand
j’étais à Paris. Et depuis six mois que je suis à Bordeaux, je travaille
avec un préparateur mental, Ludovic Leroux, à raison d’une heure par
semaine, par conférence vidéo ou au téléphone. On ne parle quasiment
pas de golf, mais de la façon dont je gère ma vie, ma carrière, mon
couple, mes angoisses, mes peurs, etc. Ça me fait du bien de parler,
car c’est une personne qui sait écouter, qui arrive vraiment à me faire
réfléchir, et me donne des solutions concrètes pour mieux me connaître
et savoir ce que je dois faire pour progresser.
Revenons sur vos débuts, Julien. Dites-nous comment vous
avez découvert le golf, à l’âge de dix-sept ans.
J. Q. : C’est un ami de mon père qui m’a fait découvrir le jeu, au golf
du Perche, non loin de chez mes parents. Je l’ai accompagné un jour
sur une partie, et il m’a donné un fer 7 pour que je m’amuse à taper
dans la balle en le suivant. Naturellement, j’ai essayé de reproduire ce
que je voyais : j’ai tout de suite bien tapé, avec un swing assez atypique
bien sûr ! C’est d’ailleurs pour cela qu’il a fallu combler beaucoup de
lacunes techniques quand je suis passé pro, car en tant qu’amateur je
n’avais pas vraiment de bases techniques solides. Mais j’ai tout de suite
mordu, dès que j’ai touché pour la première fois à un club de golf... Ma
vie a changé ce jour-là ! Ça fait quatorze ans que je joue au golf, que je
suis passionné par ce jeu, et que toute ma vie tourne autour de ça...
Quels sports pratiquiez-vous auparavant ?
J. Q. : J’ai toujours été très sportif dans ma jeunesse. Je faisais du
volleyball, du tennis, du handball. J’ai ensuite fait pas mal de squash,
et j’ai même continué à en faire pendant quelques années même
après m’être mis au golf. Aujourd’hui, j’y joue de moins en moins,
évidemment.
Après avoir découvert le golf, à quelle vitesse avez-vous
progressé ?
J. Q. : Je crois que je suis descendu à 6 d’index la première année et à
3 la deuxième. Ensuite j’ai stagné entre 1 et 3 pendant trois ou quatre
ans. Puis, quand je suis arrivé au golf de Touraine où j’ai commencé à
côtoyer des bons joueurs, j’ai recommencé à progresser.
Et à quel moment avez-vous commencé à envisager une
carrière professionnelle ?
J. Q. : Dès la première fois que j’ai touché un club ! De toute façon,
j’ai toujours voulu faire du sport mon métier : ça a été le volleyball
avant, puis le tennis mais, lorsque j’ai touché mon premier club, j’ai
abandonné tous les sports que je pratiquais et je me suis consacré
exclusivement au golf.
68
Sans l’aide d’un coach pendant votre période amateur,
comment avez-vous construit votre swing ?
J. Q. : À l’époque je regardais beaucoup de golf à la télévision, j’ai appris
un peu comme ça, tout simplement. J’avais Fred Couples pour idole,
donc j’essayais d’imiter ce que je voyais de lui à la télévision.
Et quand vous avez commencé à travailler avec Benoît
Ducoulombier, vous avez dû corriger beaucoup de choses
dans votre geste ?
J. Q. : Je pense qu’il m’a fallu cinq bonnes années avant que mon swing
soit à peu près construit et que je me sente parfaitement à l’aise sur un
parcours. Il y avait tout à revoir, de la position devant la balle au chemin
de club. Je tapais beaucoup de balles assez basses, en slice ; et j’étais
incapable de faire un draw. Il a fallu faire un très gros et très long travail
technique. Après quoi j’ai gagné sur l’Alps Tour dès mon premier tournoi
pro, j’ai gagné plus tard sur le Challenge Tour en 2009, donc je suis monté
crescendo comme ça, malgré quelques coups d’arrêt. Aujourd’hui je me
sens vraiment bien sur un parcours, je maîtrise mon sujet aussi bien
techniquement que psychologiquement. C’est pour ça que je me permets
de penser que je peux aller titiller les meilleurs au monde.
Même si vous êtes avant tout un autodidacte du golf, quel
regard portez-vous sur l’enseignement en France de manière
générale ?
J. Q. : À mon avis, le diplôme d’enseignant est trop facilement donné.
Il n’est pas assez exigeant, dans le sens où le niveau
requis pour le passer, 6 ou 7 de handicap je crois,
est trop faible. Je pense qu’à 7 de handicap, on ne
sait pas jouer au golf, et on ne connaît pas le golf. Ce
n’est pas méchant de dire ça, mais je pense que pour
transmettre son savoir et entraîner, il faut avoir été
joueur, il faut en tout cas un certain recul sur ce jeu.
La première année où j’ai commencé le golf, je suis
descendu à 6 de handicap, mais je n’aurais jamais pu
prétendre enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit !
Ça me paraît un peu aberrant... Le fait que le diplôme
soit trop facilement donné dévalorise beaucoup
l’image de l’enseignant. Je me souviens qu’à mes débuts, l’enseignant
du club était quelqu’un d’éminemment respecté. Aujourd’hui, avec
notamment les chaînes de golfs qui exploitent les pros, je ne suis pas
fan de ce que l’enseignement est en train de devenir. Évidemment, je
ne veux pas faire de généralités car je connais d’excellents enseignants,
mais c’est malgré tout devenu une activité trop commerciale, ce qui nuit
à la qualité globale de l’enseignement. Enfin, il faut faire attention, car
les enseignants ne doivent pas transmettre que de la technique, mais
aussi des valeurs propres à ce sport. Trop de fois, quand je joue hors
tournoi, j’hallucine de voir des gens qui ne relèvent pas leurs pitches, qui
ne remettent pas leurs divots, etc. La transmission des valeurs du golf se
perd un peu, et c’est fort dommage.
progresser les joueurs, et de progresser eux-mêmes. Personnellement,
je bénéficie du fait que Benoît soit salarié de la Fédération depuis des
années, qu’il s’occupe déjà du numéro 1 français Grégory Havret, et
qu’il voyage souvent en tournoi pour nous suivre. Je dirais que je suis
devenu le joueur qu’il voulait que je devienne, et ce à tous les niveaux,
car il ne m’a pas inculqué que de la technique.
Quelles sont, selon vous, les qualités que doit avoir un bon
entraîneur ?
J. Q. : Dans la pédagogie, il faut qu’il soit ouvert, qu’il s’adapte aux
caractéristiques physiques et psychologiques de son joueur. Il faut aussi
qu’il se déplace en tournoi, et surtout qu’il ne compte pas ses heures !
C’est un métier qui exige de la patience et de la disponibilité : la preuve,
Benoît a mis dix ans ou presque à me forger un swing qui tienne la route
sous pression !
En ce qui concerne les joueurs français, dont seize sont
cette année sur le Tour européen, pensez-vous que le niveau
général des pros de notre pays soit en train de monter ?
J. Q. : Je pense qu’il manque encore une ou deux locomotives, des
joueurs qui arrivent dans le top 50 mondial et qui y restent, pour tirer
les autres vers le haut. On n’a pas eu la chance d’avoir un Ballesteros ou
un Olazabal pour tirer le golf français vers le haut, même si on a eu de
très bons joueurs par le passé. Cela dit, je crois que les Français de ma
génération, à l’image de Jean-Baptiste Gonnet qui fait une très belle
Je suis un peu en “pilote
“
automatique”, dans le sens où mon
swing est forgé, et il n’y a pas de
grands changements à faire
Et quel est votre avis sur les coaches français du circuit
européen ?
J. Q. : Je ne les connais pas tous, mais pour parler de Benoît Ducoulombier,
je crois qu’il a toutes les qualités pour amener un Français dans le top
50 mondial et lui faire gagner un Majeur. Je pense qu’il y en a d’autres
tout aussi bons. Mais le problème, même si les coaches français sont très
bons, c’est qu’ils n’en vivent pas forcément à moins d’être salariés de
la Fédération. Pour tous les enseignants qui travaillent dans des clubs
et donnent un coup de main à des pros en devenir, mais ne peuvent
pas vraiment aller les voir en tournoi, c’est plus compliqué de faire
”
saison 2012, sont de plus en plus compétitifs. De plus jeunes, comme
Romain Wattel et Victor Dubuisson, ont réussi à garder leur carte dès
leur première saison sur le Tour : à mon avis, ils sont partis pour faire
de belles carrières et gagner de gros tournois sur le circuit européen.
C’est une bonne chose d’avoir de bons joueurs de tous âges, car d’un
côté ça motive les anciens à donner leur maximum pour rester au plus
haut niveau ; et nous les jeunes, nous profitons de leur expérience et
de leurs conseils. On a besoin des anciens pour s’inspirer, et eux ont
besoin de nous pour les « pousser au cul » ! Globalement, il y a vraiment
un bon groupe de Français sur le Tour, c’est très sain et constructif.
Il y a autant d’émulation que de solidarité. Je pense d’ailleurs que les
Français vont dans l’ensemble réaliser une très belle saison. J’en suis
persuadé, c’est presque mathématique !
Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux lecteurs
de Practice qui souhaiteraient améliorer leur jeu ou plus
simplement prendre davantage de plaisir sur le parcours ?
J. Q. : Il faut travailler au maximum le petit jeu, le chipping et le putting
en particulier ; et pour cela trouver des exercices simples à faire et les
répéter souvent. Même si ça ne dure pas longtemps, il faut les faire
régulièrement. Tout cela vous permettra de trouver vos marques, d’être
de plus en plus efficace en compétition et d’améliorer vos scores, car c’est
vraiment là que vous pouvez faire la différence.
69
Driving
Puissance et contrôle :
mes clefs
LE championnat national pour TOUS les golfeurs
…sur TOUS les golfs
600 30 000
Sergio Garcia, vainqueur de dix tournois
sur le Tour européen et sept sur le PGA Tour.
Depuis que je suis passé pro en 1999, mon swing a subi de
légers et subtils changements. Pas de doute, c’est le même
mouvement que celui que je faisais lorsque j’étais amateur,
mais les changements que j’y ai incorporés me permettent
d’être plus régulier qu’auparavant. À travers ces pages, je
vous révélerai comment je raisonne concernant le swing,
et comment le mien a évolué au fil des ans. J’expliquerai
les mouvements clés et les postures qui, je l’espère, vous
mèneront vers une meilleure combinaison de puissance et
de précision depuis le tee. La bonne nouvelle, c’est que ces
deux éléments essentiels sont liés.
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70
Driving
1
Ma posture
Il est indispensable d’être bien positionné à l’adresse
Ma posture n’a pas beaucoup
évolué au fil des ans.
J’essaye toujours d’être bien
redressé, car c’est quand je
me baisse trop que les ennuis
commencent. Je reste donc
bien redressé au niveau
des épaules, desquelles mes
bras suivent naturellement
la position. Votre posture
affecte la trajectoire de votre
swing, c’est pourquoi elle doit
être confortable, athlétique,
et doit vous permettre de
pouvoir amener votre club en
arrière sur une bonne ligne.
2
3
La transition
Tout est dans le rythme
Le rythme est essentiel et c’est dans la transition
backswing/downswing qu’un bon rythme porte
ses fruits. Mon conseil est de ne pas aller trop
vite une fois arrivé en haut de votre backswing
et de vous jeter sur la balle. Cela perturbera
votre downswing. Sentez le swing comme si
vous swinguiez à l’intérieur de vous-même, votre
timing s’améliorera, tout comme votre précision.
« Une fois en haut,
n’allez pas trop vite,
ne vous jetez pas sur
la balle. »
au sommet
Avoir un bon rythme est
primordial pour être régulier
Une chose que vous remarquerez si vous comparez mon
swing actuel à celui de mes premières années en tant
que pro, c’est qu’il y a plus de coordination backswing/
downswing. Il n’y a plus autant de relâchement dans mes
mains au sommet de mon backswing. J’ai toujours swingué
avec un changement de plan important à la descente et,
honnêtement, je n’ai jamais pu faire autrement.
C’est ma façon de swinguer, que cela me plaise ou non, et je
dois faire avec. Mais j’ai réduit cette tendance.
Ça a été important, car cela m’a permis de garder le Club
bien plus devant moi pendant le downswing. Mon rythme est
encore une clé majeure pour bien jouer, mais sans doute pas
autant qu’auparavant. Avant, quand mon rythme n’était pas
bon, j’avais des problèmes avec un club qui restait bloqué
derrière moi. Mon changement de plan était trop important
car ma coordination n’était pas bonne. Maintenant, je suis
plus régulier et, comme le club est davantage devant moi,
je peux taper des draws quand c’est nécessaire, mais je suis
surtout bien plus à l’aise pour taper un fade. Avant, mon
backswing était plus rond et favorisait le draw.
72
Une posture athlétique
donne de la puissance
au bas du corps.
« Il n’y a plus autant
de relâchement
dans mes mains
au sommet de mon
backswing. »
73
Driving
4
Sergio Garcia © Kevin Murray / Golf Monthly / IPC Syndication
Le drive bas de Sergio
Voyez comme juste avant
l’impact le club descend
toujours légèrement vers
la balle qui a été placée sur
un tee relativement bas.
La partie haute de son corps
recouvre la balle.
La combinaison de ces
facteurs permet d’avoir
une balle perforante.
Les jambes
La puissance vient du sol
Plus le bas de votre corps est stable et compact, plus votre rotation sera
puissante. Réussir cela n’affecte pas seulement la puissance de votre coup,
mais aussi sa précision. Si vous arrivez à rester stable sur vos jambes, vous
générerez une bonne vitesse et un bon mouvement du corps, ce qui rendra
plus probable le fait que vos bras et le reste de votre corps travaillent
efficacement ensemble. Votre poids doit être transféré durant le swing,
mais un bas du corps stable est important pour la puissance et la précision.
5
Le vol de la balle
N’essayez pas de taper tout droit
Je ne tape pas tout droit ; je n’essaye jamais de taper tout droit car
pour moi c’est tout simplement impossible. Si vous me demandiez de
taper tout droit, je n’y arriverais pas. À la place, j’imagine d’autres
coups, avec différentes doses de fade et draw.
C’est comme ça que j’ai appris à jouer. J’ai aussi appris à taper la
balle plus bas au fil des ans, en changeant mon swing et ma position.
La posture
finale
Restez droit bien haut
Il est important de finir sur le côté gauche.
Cela voudra dire que vous avez bien
traversé la balle. Il faut rester bien droit,
redressé et garder sa hauteur sur la fin.
Vous pouvez avoir les jambes légèrement
fléchies, mais tout en ayant le buste droit
et redressé. Si vous vous tenez bien droit de
toute votre hauteur, cela veut dire que votre
poids se transférera efficacement dans la
balle, et cette pensée vous aidera tout au
long du swing. Terminez en faisant face à
l’endroit que vous visez, de manière à ce
que tout votre poids ne reste pas bloqué sur
votre jambe arrière.
« Votre poids doit
être transféré durant
le swing. »
74
Ici, le club descend toujours vers la
balle. Le haut du corps de Sergio
recouvre la balle, et c’est comme ça
qu’il lui permet de voler bas.
75
interview
Propos recueillis par Arnaud Tillous - Photos Stéphane Ruet
le club pga
en questions
Éric Douennelle, président de PGA France et corédacteur en chef de
Practice fait le point sur le lancement du club PGA il y a un an. Et détaille
tous les sujets qui concernent la profession et lui tiennent à cœur.
Practice : Votre bilan du club PGA un an après
sa création ?
Éric Douennelle : Positif. Il y a désormais 15 000
membres au club PGA, pourtant nous avons pris un
peu de retard sur la partie informatique. Lorsque
l’on doit gérer une communauté via des newsletters,
des mails etc., la partie web est vitale. Nous sortons
la V2 du site très prochainement. Avec cet outil il
sera plus facile d’expliquer en quoi consiste l’offre
du club PGA. Dix mille abonnés c’est bien, mais
nous espérons faire beaucoup mieux parce que ce
programme est vraiment pertinent.
Quelle est l’offre du Club PGA ?
E. D. : Il y a plusieurs piliers. Le premier est le droit
d’accès aux 150 compétitions PGA dont 48 «PGA
Cup». Il s’agit de la coupe du pro. Lors de cette
compétition, vous trouverez une bonne ambiance et
un esprit sportif garanti notamment par la présence
du pro. La finale de la PGA Cup se déroulera au Golf
National en mai 2012 avec Jean Van de Velde, notre
parrain qui jouera un trou avec chacun des qualifiés.
Parmi les 150 compétitions, on compte également
une centaine d’alliances et pro-ams en région.
Le deuxième pilier de l’offre est d’avoir la possibilité
d’améliorer son classement sans faire de compétition
officielle puisqu’en étant membre du club PGA, un
pro peu valider une performance lorsqu’il en est le
témoin. Lors d’un parcours accompagné ou à la fin
d’un stage. C’est un système qui évite le stress de
la compétition de classement surtout lorsque l’on
sait qu’une étude de la Fédération démontrait que
76
de nombreux joueurs n’appréciaient pas ce type de
contrainte sportive mais souhaitaient tout de même
obtenir un classement pour pouvoir jouer un peu
partout. Le système que le club PGA a mis en place
remédie à cela.
Le troisième pilier de l’offre est évidemment le
magazine Practice qui comptait deux numéros en 2011
et qui en propose désormais quatre. La maquette,
l’entrée du magazine ont été revus cette année,
mais on trouve toujours les rubriques techniques,
les swing séquences, comment s’entraîner, etc. Nous
avons créé une rubrique « News » qui n’existait
pas avant, sans oublier l’apport des vedettes anglosaxonnes sur le plan technique.
Vous offrez également des accueils privilégiés
sur les gros événements de la saison ?
E. D. : Oui, c’est le quatrième point de notre offre.
Au Salon du golf et à l’Alstom Open de France. Au
salon, les membres ne font plus la queue pour avoir
leur entrée, ils ont une caisse dédiée. En passant sur
le stand, ils reçoivent un cadeau, et les membres PGA
leur expliquent les avantages qui leur sont offerts.
Sur l’Open de France, il est important d’apporter de
la culture golf aux amateurs. On propose donc aux
membres du club PGA de s’inscrire sur le site pour
pouvoir être accompagnés par un pro sur le parcours
pendant 1 heure, qui va leur commenter les parties
des champions.
Le cinquième point que nous sommes en train de
mettre en place est une vidéothèque d’exercices. La
77
interview
philosophie du club PGA est d’accompagner les amateurs.
Nous allons donc tourner des sujets vidéo, environ une
centaine. Ainsi, le pro pourra poster sur la page de
l’amateur dont il est le référent une vidéo « exercice » qui
lui correspond. Par exemple, si un amateur a un problème
de pivot, le pro aura une vidéothèque d’exercices sur le
pivot à disposition et pourra choisir celle qui convient le
mieux à son amateur. Ce sont vraiment des outils que l’on
met à disposition de nos pros Pga pour les amateurs.
Enfin, nous avons également noué des partenariats
donnant lieu à des offres sur les green fees, sur la location
de vacances, il y aura un outil informatique pour analyser
les scores, des offres sur le matériel, etc. Sachant que la
première année est gratuite et que la deuxième coûte
seulement 19 euros, je pense que notre offre est très
intéressante.
Pourquoi ce tournant historique en 2011 ? Pourquoi
proposer une offre aux amateurs ?
E. D. : Depuis l’arrivée du nouveau comité directeur en
2007, nous avions le projet de parler aux amateurs, nous
avions même modifié notre site web, au départ dédié
aux professionnels. Mais nous n’avions pas trouvé le bon
moyen pour participer au développement de l’activité tout
en accompagnant les amateurs dans leur pratique. Un
jour l’un de mes élèves m’a fait remarquer que nous ne
parlions pas à notre public. Nous avons alors rassemblé
nos idées et le club PGA est devenu une évidence. Il y a une
vraie convergence d’intérêts entre la PGA et la Fédération
qui développe l’activité depuis toujours.
Quel a été l’accueil des pros ?
E. D. : L’accueil des pros a été très bon. Ils étaient un
peu stupéfaits parce que l’idée était totalement nouvelle.
Nous avons eu beaucoup de réunions pour leur expliquer
tout cela. Heureusement, nous avons des rassemblements
importants car PGA produit des événements en France
et à l’étranger. Nous voyons nos pros très régulièrement.
Désormais, ils ont toutes les clefs pour en parler aux
amateurs dans leurs clubs. Mais nous ne comptons pas
que sur eux. Les directeurs de golf peuvent également
relayer cette offre d’autant que nous avons souhaité
obtenir leur aval avant de construire ce projet. Enfin
certaines personnes découvriront notre magazine en
kiosque et auront alors l’envie de s’abonner, devenant de
facto membres du club.
78
Quelle est l’ambition du club PGA ?
E. D. : Nous souhaitons faire adhérer un grand
nombre de golfeurs et accompagner cette communauté
tout au long de sa pratique. Les pros ont la possibilité
de parrainer leurs élèves grâce à une application
iPhone. Il est important de souligner que nous sommes
présents dan tous les clubs de France, ce n’est donc
pas une gestion à distance sans présence terrain. La
problématique dans l’ère du digital, c’est de ne pas
avoir d’interlocuteur physique pour lui faire part des
dysfonctionnements. Ce n’est pas notre cas.
Vous êtes-vous donné des objectifs chiffrés sur
la progression du nombre de membres ?
E. D. : Frédéric Schmitt, vice président de Pga et
président fondateur de Journal du Golf publié chaque
mois à 75 000 exemplaires, estime que l’on peut
espérer arriver au même nombre ou au moins à 50 000
membres. Nous avons déjà atteint le tiers de notre
objectif, ce qui est déjà exceptionnel pour une première
année alors que la première version du site web n’était
vraiment pas au point, nous avions sorti uniquement
deux numéros de Practice et nous en étions aux
balbutiements de la PGA Cup. Notre programme s’est
étoffé et a passé cette première année avec succès. Nous
allons maintenant opérer les réglages indispensables
afin d’arriver à 30 000 membres d’ici à deux ans.
Que faites-vous pour les pros ?
E. D. : La période que nous traversons est difficile et
tous les métiers sont touchés. Le golf ne déroge pas à
la règle. Pour cette raison, nous avons souhaité mettre
en place la formation continue de nos pros afin qu’ils
deviennent encore plus compétents. Aujourd’hui, un
pro PGA est une personne qui accepte cette idée. Je
représente désormais une population qui s’investit
dans son métier avec passion dans l’intérêt de ses élèves.
Non seulement les pros PGA acceptent la formation
continue, mais ils acceptent aussi de se former en
jouant au golf durant les compétitions organisées par
l’association dans toute les régions de France. Je pense
qu’il est vital pour les enseignants de garder le contact
avec le jeu parce que l’on transmet avec beaucoup plus
d’enthousiasme la passion auprès de notre public. En
synthèse, si vous hésitez entre un pro Pga et un autre,
vous avez tort.
Les joueurs non membres du club PGA ne peuvent
pas avoir accès aux 150 compétitions ?
E. D. : Exactement, l’accès à toutes ces compétitions ne
peut se faire qu’en adhérant au programme. Depuis que
nous l’avons créé, la PGA of Europe à laquelle nous sommes
rattachés se penche sur une déclinaison pour chacun
des pays membres, preuve que la France peut innover et
prendre progressivement sa place sur la scène européenne.
N’oublions pas qu’en 2018 la France accueillera la Ryder
Cup.
N’avez-vous pas peur que ce soit pris comme un
abus de position dominante ?
E. D. : Vous pouvez considérer que Pga, au départ une
association de professionnels, ne devrait pas se lancer
dans la production d’événements, d’un média pour
accompagner la communauté d’amateurs, mais ce n’est pas
mon avis. Je vais donc m’appuyer sur mes collègues pros
la philosophie
“
du club pga est
d’accompagner
les amateurs
”
pour que nous transformions ce projet en une véritable
réussite, utile aux amateurs. Mon ambition, partagée par
mon comité, est de participer au développement du golf
et que la corporation que je représente soit satisfaite de
l’ensemble de nos actions. Mon modèle est l’ESF. Ils ont
une méthodologie d’enseignement, des uniformes qui
nous permettent de les reconnaître de loin et une image
sympathique et très professionnelle. Quant à leur système
d’évaluation « les étoiles », il est connu de tous les enfants.
Nous avons le système des drapeaux, des pros compétents
et sympathiques, il nous reste à le faire savoir. J’espère que
dans dix ans, les élèves prendront des cours uniquement
avec un pro PGA et en seront pleinement satisfaits.
79
TECHNIQUE
Cédric Faret
Pro à la Practice Académie
de Bordeaux-Mérignac
L’EFFET MIROIR
Les photos se passent de commentaires. Cédric nous
réalise une parfaite démonstration d’une gestion de l’élan
exemplaire. En maîtrisant des élans différents, vous
produirez des distances différentes. En le réalisant sur deux
ou trois clubs, vous aurez ainsi un étalonnage précis de ces
coups intermédiaires si importants pour le scoring.
1/4
SWING
1/2
SWING
2/3
SWING
80
81
TECHNIQUE
TECHNIQUE
David Gainet
Rémi Bedu
Pro au golf du Dolce Chantilly
Pro au golf du PIGC
du baseball au golf
Dans cet exercice David, commence par swinguer depuis une position redressée du buste. Lorsque
le corps est droit, le pivot est facile, le tronc tourne librement. Progressivement, il va s’incliner tout
en continuant à pivoter pour se retrouver dans la position d’adresse traditionnelle. C’est un exercice
d’échauffement qui permet d’enregistrer de bonnes sensations.
Gardez le contact
Par le passé, Gary Player avait cette particularité de lâcher son club au sommet. Cela conférait
une vitesse supplémentaire à la tête de club qui était produite grâce à cette action de mains
particulière. Mais notre champion était capable de synchroniser son action de corps afin de ne
pas enrouler systématiquement ses balles à gauche. Bilan : ne prenez pas ce risque et appliquez,
si vous êtes dans ce cas, l’exercice de Rémi.
Rémi nous propose ici de coincer un
tee entre le grip et la main gauche et de
chercher à le conserver.
Si vous perdez le tee, vous risquez de
produire des balles à gauche comme
des fautes de contact.
Vous pouvez imaginer des étapes intermédiaires entre la position du buste redressé et la position inclinée.
82
83
Comment
S’entraîner
En préambule, nous aimons répéter qu’il faut soigner son
entraînement et ne pas partir sans savoir quel est l’objectif
de la séance et comment elle doit s’organiser dans le temps.
Les amateurs se plaignent souvent du peu de temps qu’ils
ont à consacrer au golf et a fortiori à l’entraînement.
Alors, autant y penser un peu à l’avance afin d’optimiser
les séances et les rendre plus intéressantes. L’équipe
pédagogique de Practice est convaincue que vous
ne vous entraînez pas :
parce que vous vous ennuyez à l’entraînement
parce que vous ne savez pas véritablement
comment faire
Deux bonnes raisons de continuer à parcourir notre
rubrique avec une séance sur le petit jeu.
Nous retrouvons ce mois-ci notre séquence entraînement sur un coup
classique : le pitch and run. Notre pro Pga découpera sa séance
en trois parties, comme à chaque fois (milieu fermé, semi-ouvert
et ouvert). Le but de la séance est de maîtriser ses points de chute pour
pouvoir maîtriser la distance totale de ses approches et amener
la balle au plus près du drapeau.
À l’aube de son cinquantenaire,
le golf du Vaudreuil change de dimension.
Il devient le GOLF PGA France DU VAUDREUIL, un golf vraiment à par*.
Rejoignez-nous
Renseignez-vous sur www.golfduvaudreuil.com
Possibilité d’adhésion en 2ème club.
GOLF PGA France DU VAUDREUIL
26 avenue Marc de La Haye - 27100 Le Vaudreuil - Tél : 02 32 59 02 60 - mail : [email protected]
84
En partenariat avec :
* Par : du vieux français «pair» désigne le nombre de coups idéal pour jouer un trou de golf ou un parcours complet. Conception Nord-Ouest Création 02 32 82 39 37
le dosage
au petit jeu
Comment
S’entraîner
4
3
2
1
répétitions
Séquence en milieu fermé
1
2
3
4
Vincent s’installe à trois mètres de
l’entrée du green sur le fairway et sort
une vingtaine de balles puis dispose ses
clubs en espaliers afin de déterminer
quatre zones de point de chute.
Il va successivement envoyer ses
vingt balles avec son pitch dans la zone
1 puis, vingt autres dans la 2 et ainsi de
suite jusqu’à la 4. Le but de cette séquence
est d’automatiser un mouvement dans
des conditions stables, même lie, même
orientation, même club avec beaucoup
de répétitions.
évidemment, l’élan sera proportionnel à la disance à produire : petit élan = petite distance et grand élan = grande
distance. Vincent joue un sandwedge. Les différences d’amplitude sont donc bien visibles.
86
87
Comment
S’entraîner
3
1
4
2
ALTERNANCE DES POINTS DE CHUTE
Séquence en milieu semi-ouvert
Pendant cette phase, notre joueur retrouve les éléments stables de la première partie
et des éléments variables. Toujours installé sur le même atelier, il doit désormais
alterner les zones de réception. Le lie, l’orientation, le club sont toujours identiques,
seule la distance du point de chute change.
En l’occurrence dans notre exemple, il démarre par la zone bleue, puis jaune, puis
rouge et enfin verte. Cela demande une qualité de geste technique qu’il a travaillée
dans la phase précédente mais surtout, et c’est l’objectif de cette deuxième phase,
il doit trouver immédiatement le bon dosage. Nous ne nous intéressons pas
au pourquoi technique ; nous guidons son entraînement sur le dosage.
88
89
Comment
S’entraîner
Vincent Bucciarelli
Pro au golf de Clément Ader. Auteur
du livre : Coach perso
aux éditions Hugo & Cie
1
2
3
9 situations, 9 distances
Séquence en milieu ouvert
Dans cette dernière phase, pratiquement tous les éléments sont variables. Vincent va
matérialiser à l’aide de ses clubs trois zones sur le green et disposer ses vingt balles
à trois endroits différents. En passant à chaque poste, il jouera des balles dans les
différentes zones sans jamais répéter deux fois le même coup. Ainsi l’orientation, la
distance peuvent changer à chaque coup. Nous aurions même pu complexifier la tâche
en variant les lies et en changeant de club sur chaque balle mais bon…
Dans notre exemple, il démarre par la partie gauche de la zone de tir et va jouer la zone
de réception bleue, puis rouge, puis jaune. Il se rend ensuite sur la partie droite de la
zone de tir et va démarrer par la zone de réception jaune, puis puis bleue puis rouge etc.
Pour terminer sa séance, Vincent part sur le parcours faire neuf trous en s’interdisant
d’attaquer les greens pour tenter de faire approche putt afin de sauver son par et ainsi
réintégrer son travail mais en situation de jeu.
90
3 balles jouées
avant changement
91
Physique
Philippe Gonnel
Pro de golf au PCC
Entraîneur physique
Renforcez le haut
pour bien finir votre swing
En travaillant simplement, chez vous, les muscles du haut du corps qui mobilisent et
contrôlent la phase ultime du swing, de la descente au finish, vous améliorerez votre
mobilité, votre vitesse et votre coordination, synonymes de distance et de régularité.
Dans cette série d’exercices destinés à renforcer le haut du corps (du bassin aux épaules, des membres supérieurs, du dos à l’avant du buste),
les faibles charges utilisées (bâton, élastique) sur un « Swiss ball » ou ballon de Klein, provoquent une contraction modérée des muscles et
favorisent un mouvement plutôt rapide ainsi qu’une respiration régulière.
Photos de Paul Mahé
3
Développez de la puissance, de l’amplitude et de la coordination
Les deux exercices proposés exercent et renforcent des muscles essentiels du haut du corps du backswing (sommet du mouvement)
jusqu’au finish (fin du mouvement). Les muscles amenant les bras vers l’avant, comme le grand pectoral, le grand dentelé (large
nappe musculaire qui s’étale sur le côté de la cage thoracique) ou bien le grand dorsal, se raccourcissent et donnent toute leur
puissance dans le « follow-through » (la traversée).
Mais ce « lancer » sera plus rapide, plus précis et mieux contrôlé si les muscles qui stabilisent et fixent l’omoplate sont aussi bien
entraînés. Ce sont des muscles profonds de l’épaule scapulo-humérale (sous-scapulaire, sous-épineux, sus-épineux) qui permettent des
rotations interne et externe du bras autour du buste.
1
Améliorez
la rotation du haut
du corps
Pour bien dissocier le travail du haut du
corps, asseyez-vous sur un ballon, bâton
parallèle à la ligne des épaules, buste droit,
corps équilibré, avec des appuis au sol
suffisamment forts pour conserver l’équilibre.
Faites tourner le buste avec le bâton en
plaçant le coude gauche puis le coude droit
face à vous sans tourner la tête.
Vous renforcez votre ceinture
abdominale, et particulièrement les
muscles obliques rotateurs du tronc, et
ainsi vous améliorez votre mobilité en
créant plus de différentiel entre le haut
et le bas du corps.
2
Gagnez de la
mobilité sur le haut
du corps et de la largeur
dans votre swing
Asseyez-vous sur le ballon, le haut du corps
vers l’avant, le bâton tenu dans une main, face
à vous à la verticale. Éloignez l’épaule gauche
puis l’épaule droite en allongeant le bras
parallèlement à la ligne de vos pieds ou bien de
vos genoux.
Comme précédemment, vous renforcez
vos obliques et vous gagnez de la largeur
dans votre swing en allongeant vos bras
et en résistant sur le bas du corps.
92
Pour chaque exercice : de 20 à 30 répétitions par série. Une à trois séries par séquence
d’entraînement. Une à trois séquences d’entraînement par semaine, entre 8 et 12 semaines.
93
mental
Stéphane Mourgue
Pro au golf de Nîmes-Campagne
Préparateur mental
apprenez
à visualiser les trous
comme le skieur visualise la piste
Les skieurs utilisent cet exercice depuis de nombreuses années. On visualise la piste, les yeux fermés
et le corps skie le tracé. Nous pouvons réaliser la même expérience au golf. Pour chaque trou,
visualisez le tracé du trou en gardant les yeux fermés et en mimant le tracé avec un de vos bras.
Cette visualisation va vous permettre de
vous approprier le parcours. Si vous vous
sentez à l’aise sur le dessin du trou, votre
niveau de confiance va naturellement
augmenter. Vous serez beaucoup plus
serein pour jouer…
94
95
MATéRIEL
Texte de Paul Mahé - Photos Paul Mahé et DR
Fers
Ne choisissez pas sur
un coup de tête !
Si de nombreux pros ont adopté des clubs à cavité et remplacé leurs longs fers par
des hybrides, ce n’est pas par hasard. Visite guidée dans un monde en mutation :
celui des têtes de clubs.
La tendance, dans les fers,
“
est de rechercher la jouabilité
découverte avec les hybrides ”
Benoît Vincent, ingénieur en chef de TaylorMade
P
hysiquement et technologiquement, les têtes de
clubs ont subi un véritable chamboulement ces
dernières années. Cela a commencé par les fers
King Cobra, première série de fers oversize sur le marché.
Sont ensuite apparus les Baffler, précurseurs des hybrides,
et les premiers bois en acier TaylorMade. Les modèles
de bois de parcours à COR (coefficient de restitution)
important ont engendré la limitation de ce dernier par les
instances dirigeantes du golf. Les fabricants se sont alors
tournés vers le moment d’inertie (MOI pour les intimes)
et la répartition périphérique du poids, synonymes de
tolérance et de facilité. Puis ces calculs novateurs ont été
répercutés dans la technologie des fers.
Chez TaylorMade, les faces des fers ont par exemple été
réduites en épaisseur afin d’augmenter le COR et la vitesse
de la balle sur les coups décentrés, tout en reculant et en
abaissant le centre de gravité et réduisant l’ouverture
afin d’obtenir des trajectoires acceptables. « Nous avons
beau être une société spécialisée dans le driver, nous
avons mis du temps à comprendre que les gens veulent
aussi de la distance avec leurs fers, parce qu’il est plus
facile d’atteindre le green avec un fer 8 qu’avec un fer 5.
La précision est fortement liée à la capacité de distance »,
constate Benoît Vincent, l’ingénieur en chef du fabricant,
avant d’expliquer que la tendance, dans les fers, est de
rechercher la jouabilité que confèrent les hybrides.
La taille de la semelle,
l’importance de la
cavité ou de l’offset
vont procurer différents
avantages à des joueurs
de niveaux différents.
96
Forgé et moulé, même combat
Aujourd’hui encore, et malgré le contrôle de balle qui
caractérise l’usage des lames, plus de la moitié des joueurs
professionnels leur préfère des fers à cavité. Nous n’allons
pas essayer de vous faire croire qu’ils jouent des fers
oversize avec semelles hyper larges et offset prononcé, mais
ils adoptent souvent au moins quelques longs fers pourvus
de cavité. Pas forcément des forgés : même si les fers forgés,
réputés pour le toucher qu’ils procurent, ont un énorme
avantage – on peut facilement modifier leur loft et leur lie
pour s’adapter au stance ou au travail technique effectué
– les progrès effectués dans les processus de fabrication
amènent certains clubs moulés à procurer autant, voire
plus, de sensations que certains fers forgés, grâce aux
inserts qui remplissent leurs cavités. « Chez Ping, ils ont
fait tester différents clubs à des joueurs pros avec des
boules Quiès, et ils se sont révélés incapables de sentir la
différence », raconte Hubert Geay, le responsable du centre
de fitting de Golf Plus au Paris Country Club.
D’autres études montrent que deux têtes identiques, l’une
moulée et l’autre forgée, procurent les mêmes sensations,
quel que soit le niveau du joueur.
Il existe d’ailleurs aujourd’hui de plus en plus de clubs à
cavité forgés, des marques comme Ping ou Callaway s’y
étant à leur tour investies. À l’inverse, le grand spécialiste
des fers forgés, Mizuno, fabrique maintenant des clubs
moulés. Tous les fabricants proposent des clubs censés
satisfaire la demande, quels que soient le niveau et les
exigences.
Lames ? Attention, danger !
« Les lames procurent une précision et une maniabilité
incomparables mais, sans entraînement en mode
compétition, et plus encore avec un peu de fatigue, c’est
une autre paire de manches », poursuit Hubert Geay qui,
pourtant, en joue. Mais il a un index de 3... « Dès que l’on
n’est pas dans le sweet spot, on sent mieux ce qu’il se passe
mais on perd 10 à 15 % de puissance, un peu moins avec
des clubs à cavité. Et ce n’est pas dans un bon jour que
l’on s’aperçoit des performances d’un club, mais dans les
mauvais. » Le sweet spot, c’est « seulement » le point sur la
face à l’aplomb du centre de gravité. Une face bien conçue –
et il y a eu de réelles avancées comme les faces à épaisseur
variable – va réduire la perte de COR sur les coups
décentrés et va donner en conséquence beaucoup plus de
distance sur ces coups qu’un MOI élevé. Pas étonnant dans
ces conditions que certains fabricants parlent de sweet spot
élargi même si c’est scientifiquement erroné.
Invitation à la tolérance
Ce n’est donc pas un hasard si les semelles s’élargissent, si
le centre de gravité est abaissé et reculé à coups d’inserts
et de cavités... Cleveland a même appliqué aux fers la
technologie de la couronne inversée, développée sur ses
drivers HiBore. Même les lames ont pris du muscle ! Cette
longueur et cette facilité accrues sont également obtenues
grâces à des manches de plus en plus légers.
Manche trop léger, coups compliqués
Des manches trop légers peuvent cependant se révéler
difficiles à jouer et même compliqués à monter. Sans parler
de l’offset qui, comme l’épaisseur de la tête, peut gêner
certains joueurs visuellement, mais a le gros avantage,
de par le décalage de la tête par rapport au manche, de
reculer le centre de gravité et donc de procurer plus de
facilité et d’aider la face à arriver square à l’impact – et
97
MATéRIEL
PRÉSENTE
C H R I S T I A N C É VA Ë R
UN
il faut désormais aller jusqu’au fer 6 pour voir cette règle respectée. Et
même s’il y a des exceptions, force est de constater que globalement, Tom
Wishon a raison : plus les fers deviennent faciles, plus les fabricants en
réduisent l’ouverture, de façon plus ou moins ouverte. Cela ne dérange
pas les pros, mais malheureusement, ce qui est bon pour les meilleurs
joueurs au monde ne l’est pas pour monsieur tout-le-monde.
DVD
La plupart des amateurs ont aujourd’hui beaucoup de mal à tirer la
quintessence de leurs longs fers, comme le montre un test mené par
Wilson auprès d’un large panel de golfeurs de niveaux différents avant
d’élaborer les FYbrid. Plus les clubs étaient fermés, plus ils avaient du
mal à produire de la longueur. Même les joueurs aux swings très rapides
n’arrivaient pas à obtenir plus de distance avec leur fer 3 qu’avec leur fer
4, jouabilité du club oblige…
Le chariot de fitting de fers Mizuno permet d’essayer toutes
les combinaisons de têtes et de manches
ainsi de contrer le slice. « Tous les fabricants font plus de clubs qui aident
à mettre la balle en l’air rendant le golf plus facile, ajoute Hubert Geay.
Mais compte tenu du niveau de jeu moyen en France, la plupart des séries
que je propose suite à des fittings sont progressives, composées de longs
fers faciles et d’autres un peu plus précis. »
Les fers sont parfois trop faciles, certains clubs pour débutants produisant
des balles beaucoup trop hautes pour des bons joueurs et résultant en
une perte sensible de distance. Mais il faut penser au bien-être général
et, à cet égard, les hybrides sont devenus essentiels pour le commun des
mortels. D’après Tom Wishon, éminent spécialiste du sur-mesure, nous
croyons que les clubs de golf modernes vont plus loin que ceux créés il n’y
a que quelques années à cause d’une astuce marketing qu’il appelle le
virus du loft décroissant. « Chaque année, dans le but de dire que leurs
clubs portent la balle plus loin, les fabricants en réduisent discrètement
le loft et augmentent la longueur de leurs manches », écrit-il dans les
livres 12 Myths That Could Wreck Your Game (12 mythes qui pourraient
ruiner votre jeu) et The Search for the Perfect Golf Club (À la recherche
du club de golf parfait). « Cette année, un fer 6 enverra la balle aussi
loin que votre vieux fer 5 parce que, si en vous mesurez l’ouverture, vous
constaterez que C’EST un fer 5 – ou que c’était un fer 5. »
Suivez l’exemple, enfin presque
Tom Wishon va même plus loin : « Dans le monde de la conception de
clubs, il y a quelque chose qui s’appelle la règle 24/38, poursuit-il. En
gros, cela veut dire qu’un golfeur moyen n’est pas capable de jouer un
fer qui a moins de 24 degrés de loft et un manche de plus de 38 pouces.
La raison, c’est qu’un tel club demande un swing d’une précision qu’un
joueur moyen a rarement l’occasion d’atteindre. » Or sur certaines séries,
98
La réponse de Wilson, en l’occurrence, a été de proposer des hybrides
correspondant aux fers 5 et 4, et un hybride produisant plus de distance
qu’un fer 3. Car seuls les hybrides ou les petits bois, plus faciles à jouer par
définition, vont permettre à la plupart des joueurs de combler le trou en
distance avec leurs bois. Sans aller, comme Tom Wishon, jusqu’à accuser
les principaux fabricants de rendre les longs fers injouables exprès pour
forcer les gens à acheter d’autres clubs, nous devons reconnaître que c’est
ce qu’ils sont obligés de faire si leur ego ne les en empêche pas.
D’où l’apparition de séries sans fer 3 ou même 4 puis d’autres, forcément
plus chères, composées de fers et d’hybrides. Il y a d’ailleurs des exemples
de joueurs pros qui remplacent leurs longs fers par des hybrides. Pendant
un temps, la série de Phil Mickelson commençait au fer 5. Au premier
tour du Masters l’an passé, K.J. Choi est allé jusqu’au fer 7 afin de mieux
arrêter ses balles sur les greens. Y.E. Yang, le vainqueur du Championnat
US PGA 2009, utilise quatre hybrides en permanence…
Ouverture moyenne des lofts des clubs (en degrés)
Club
Années 60–70 Années 80
Début des
années 90
Depuis
1997
Fer 1
Fer 2
Fer 3
Fer 4
Fer 5
Fer 6
Fer 7
Fer 8
Fer 9
PW
SW
Driver
Bois 3
Bois 5
Bois 7
16
19
22
25
28
32
36
40
44
48
56
10
15
19
23
16–17
18–20
20–21
23–24
26–27
30–31
34–35
38–40
42–44
46–48
55–56
9–10.5
13–14
17–18
20–21
17
20
24
28
32
36
40
44
48
52
56
11
16
22
28
17
20
23
26
30
34
38
42
46
50
56
11
15
21
27
Crédit Tom Wishon Golf Technology
#2
VIENS PRENDRE
TA LEÇON !
AGRÉÉ PAR
29,90 %
Prix France TTC
outil pédagogique
Philippe Roux
Pro au golf de St-Germain-lès-Corbeil
Responsable des académies NGF Île-de-France
SPLASH BOARD
REBONDISSEZ !
La planchette à rebond « splash board » est un outil idéal si vous éprouvez des difficultés à sortir
des bunkers autour des greens. Pour bien sortir d’un bunker court, il faut en premier lieu savoir
faire rebondir votre tête de club correctement sur sa semelle. Cette planchette vous permettra
de soigner le rebond, tout en prenant la bonne quantité de sable qu’il faut envoyer en dehors du
bunker vers le drapeau. Il vous suffira par la suite de reproduire les mêmes sensations dans des
conditions normales pour voir un progrès sensible !
Sur cette planchette vous
trouverez des lignes pour
peaufiner votre placement :
Une ligne, la plus à gauche, pour le
placement du corps et le sens du swing.
Une ligne centrale, vers l’objectif, pour
vous aider à orienter la face de club.
Une ligne à droite, pour le placement
des gauchers ou pour orienter votre face
de club plus à droite de l’objectif si c’est
votre préférence pour ce type de coup.
Sur cette photo, la tête de club repose entièrement
sur sa semelle : le rebond n’est pas mis en
évidence, le coup sera attaqué avec la tranche
du club, mais cela peut être une position correcte
pour une sortie plus longue.
Avant de réaliser votre coup, placez une bonne
quantité de sable sur la planchette.
100
L’arrête inférieure décolle de la planchette, le
club peut rebondir ! Ici la face est également
orientée plus à droite de la cible.
101
MATÉRIEL avec
Scratch
Bijoux !
On adore le driver i20. Alors forcément, il
en va de même pour le bois de parcours. Une
petite tête (141 cc pour le 15°) aussi belle
que performante, que l’on vous conseille de
coupler au très bon shaft Project X Black.
Pour la trajectoire, elle n’est ni haute, ni
basse : c’est idéalement pénétrant. Parfait
pour les bons, quoi !
PRIX : 235 €
Une petite marque américaine débarque en France.
C’est Scratch, et c’est vraiment du bon matériel.
Des clubs forgés pour les bons joueurs, au design
sans compromis. Les wedges sont leur meilleur
atout, avec un toucher sublime.
PRIX : à partir de 129 €
Renseignements : [email protected]
Nouveau R11S
Vous n’avez sans doute pas échappé au
succès phénoménal du R11 l’an dernier.
Le driver blanc de TaylorMade revient avec
une version similaire, mais améliorée. La
tête, légèrement agrandie (460 cc), est plus
aérodynamique et surtout plus tolérante.
Quant à la personnalisation, on passe de 60
à 80 options de trajectoires disponibles. Un
record.
PRIX : de 449 € à 549 € (version TP)
Poids plume
Avec 260 grammes, les chaussures Oakley sont annoncées comme les plus
légères au monde. Ces Cipher ont une semelle high tech : sans crampons,
elles permettent un meilleur retour d’information et une meilleure flexibilité.
Portées par Keegan Bradley, et disponibles en blanc, bleu et noir.
PRIX : 140 €
Velocity
Titleist vise les joueurs débutant et en recherche de
distance. Avec cette Velocity, on trouve une balle
deux-pièces, dotée d’un noyau unique pour donner
un maximum de vitesse. Un toucher pas désagréable
au putting, pour la plus longue des Titleist.
PRIX : 38 € la douzaine
Komperdell
La marque autrichienne fait aussi des
chariots, aussi sérieux que leurs clubs.
Le E-Caddy Tour Series possède une
batterie lithium haute performance,
et une poignée adaptable à toutes
les tailles. Facile à ranger (88 x 50 x
28 cm), il est garanti un an.
PRIX : 1 299,95 €
Renseignements :
www.komperdell-golf.com
Nome
L’un des putters parmi les plus stables
du marché. Le Nome a une répartition de
ses poids en tungstène visant à améliorer
le MOI (moment d’inertie) du club à
l’impact. Disponible en trois courbures
de manche, ce maillet existe en
version classique et en belly.
PRIX : de 259 € à 309 €
102
Black
Nouveau driver Callaway : le Razr X Black.
Fabriqué en composite forgé, et non plus en
titane, cette babatte est particulièrement facile
à taper. Vol de balle haut et face hyperbolique
VFT pour la puissance, elle séduira une très
large gamme de golfeurs.
PRIX : 299 €
GOLF PLUS ne peut garantir la disponibilité
Du matériel présenté dans tous les magasins
103
MATÉRIEL avec
motocaddy S3 pro
Trop puissant
Annoncé comme un monstre de longueur,
le bois de parcours RocketBallz est
effectivement
une réussite. Avec un maximum de poids
situé dans le bas et l’arrière de la tête,
ce dernier-né de TaylorMade aide à améliorer
sa vitesse de swing. Des joueurs
du Tour, comme Sergio Garcia ou Jason
Day, ont ainsi annoncé un gain de distance
supérieur à 10 mètres.
PRIX : à partir de 229 €
Select
Nouvelle ligne de Scotty Cameron, les Select.
Douze modèles au total, dont deux longs (Big Sur
aluminium, Big Sur S), aux têtes usinées dans
un acier inoxydable très doux. Le striage de la
face est pour nous le gros point fort de ces bijoux
californiens, donnant un top-spin naturel aux putts
bien centrés. Lie, loft et équilibrage modifiables à
la commande.
PRIX : 350 €
Le nouveau S3 PRO est la
dernière version du chariot
Motocaddy S3. Il dispose
notamment d’une nouvelle
poignée ergonomique et d’un
ordinateur de bord calculant
la distance au drive. Un code
PIN empêche même son usage
frauduleux ! Existe également
avec système antivol de batterie.
Distribué par Foissy Golf.
PRIX : 1099 €
renseignements :
www.foissygolf.com
Mode lézard
Les souliers du Tigre
Tiger chaussait ces Nike durant le
dernier Masters.
Ces TW13, inspirée de la gamme Free
de l’équipementier américain, autorisent
une liberté de mouvement optimale, tout
cela avec une charge
de poids minimal.
Prix : 200 €
Back in black
Ecco est le grand instigateur des
chaussures hybrides. Avec les Golf
Street en version « Lizzard », plus
besoin de changer de souliers pour
aller acheter le pain, après le practice.
En cuir respirant, renforcé
au TPU, une matière qui a supplanté
le caoutchouc.
Prix : 160 €
Sortis cet hiver, les wedges 588 de Cleveland reviennent
ce mois-ci en version Black Pearl. On retrouve le design
épuré, avec cette finition très élégante, censée réduire
l’éblouissement notamment dans les bunkers. Toucher
et spin au top.
PRIX : 139 €
Hybride AMP
Clicgear
Tout rose
Le driver G20 de Ping, joué en rose lors du
Masters par Bubba Watson, sera disponible
en juin prochain en édition limitée. Une
partie des bénéfices sera reversée à des
associations de bienfaisance, soutenues par
le tenant de la veste verte.
PRIX : 410 €
104
Sixième année de production en tant que leader sur le
marché du chariot de haute qualité, le nouveau Clicgear
3.0 adopte des nouvelles couleurs flashy en 2012.
Disponible en anthracite/orange et anthracite/vert.
Dimensions plié : 60 x 38 x 33 cm
Poids : 8,450 kg
PRIX : 249 €
renseignements : www.bostongolf.com
CALLAWAY Cinq couches !
Callaway vient de lancer la HEX Black Tour, la Penta de TaylorMade
n’est donc plus la seule cinq pièces du marché. Jouée par Phil
Mickelson, cette balle d’élite propose un taux de spin abaissé au driving,
et augmenté autour des greens. Et plus que son vol pénétrant, c’est son
toucher sur les greens qui nous a séduits !
PRIX : 54,99 e la douzaine
La gamme AMP de Cobra,
jouée par Rickie Fowler, est
dotée d’un hybride très bien
dessiné. Doté du système
de réglage de face AFT, il est
livré avec l’excellent shaft RIP,
pour un vol de balle idéalement
pénétrant.
PRIX : 189 €
GOLF PLUS ne peut garantir la disponibilité
Du matériel présenté dans tous les magasins
105
évasions
Texte et photos de Roland Machenaud
Le golf du Médoc
au top européen
Création d’un Training Center
et importants travaux
Le golf du Médoc a des ambitions et se donne les moyens de les réaliser.
Ce lieu exceptionnel situé près de Bordeaux, au cœur d’une région vinicole
célèbre dans le monde entier, a déjà reçu la reconnaissance des professionnels
du tourisme de golf grâce à son statut de Leading Golf Resort de France.
106
U
APPRENDRE À « JOUER » AU GOLF
et la prise en compte des objectifs de chacun seront au cœur de notre
démarche. Bien sûr, tous les équipements seront à notre disposition :
centres vidéo, fitting, practice sur tapis ou sur herbe avec des positions
qu’on trouve sur le parcours, salles de débriefing, etc. Mais notre
méthodologie se voudra originale : elle aura plusieurs aspects importants.
D’abord, le temps passé sera divisé en trois : un tiers pour le grand
jeu, un tiers pour le petit jeu et un tiers sur le parcours, où l’absence
d’intelligence de jeu est souvent une lacune énorme. Je tiens beaucoup à
l’apprentissage du petit jeu, trop souvent délaissé, alors que tout se joue
au golf dans sur le green et 100 mètres avant. Ensuite, l’entraînement
sera personnalisé : on n’enseigne pas la même chose à des hommes ou
à des femmes qui ont des histoires, une morphologie, des motivations et
des comportements différents. Bref, il est interdit d’imposer tel ou tel
swing. Il n’y a pas deux personnes qui jouent de la même façon ! Enfin,
notre centre ne mettra pas la mécanique au centre du golf, mais le plaisir
et l’optimisation des potentialités physiques et mentales de chacun. Un
retour aux sources, celles qui nous animent aussi bien au Pays basque
qu’en Écosse. Presque une philosophie de vie ! On montrera qu’avec
décontraction et relâchement, on peut y arriver. Les nombreux voyages
que j’ai effectués dans le monde m’ont prouvé que les beaux swings au
practice n’ont pas toujours une suite heureuse sur le parcours. »
Dominique Larretche explique le projet : « Quand on dit “jouer au golf”,
on oublie trop souvent le terme “jouer”. Alors, quand nous enseignerons
comment jouer au golf, nous n’enseignerons pas que le swing. Le plaisir
Rod Whitman, l’un des deux architectes des parcours avec Bill Coore, est
revenu récemment dans le Médoc pour dessiner et « shaper » aussi bien
ne nouvelle étape dans le développement du golf du Médoc a été
décidée par ses propriétaires, messieurs Seydoux et Pélisson,
autour d’une ambition : devenir une référence d’excellence
nationale, voire internationale, dans l’enseignement et
la pratique du golf, en répondant aux standards des grands resorts
français et européens. Les investissements en cours concernent d’abord
l’ouverture en octobre d’un training center et ensuite l’amélioration des
deux parcours déjà exceptionnels ainsi que l’embellissement des aspects
extérieurs.
Forts de leur histoire récente, de leur expertise et de la qualité de leurs
équipes, les responsables du golf du Médoc affichent aujourd’hui des
objectifs clairs et maîtrisés : devenir une destination internationale de
haut niveau pour apprendre le golf et y jouer. Deux personnalités pros de
golf formeront l’ossature du centre d’entraînement : Bernard Pascassio,
qui donnera d’ailleurs son nom à ce training center, et Dominique
Larretche. Les deux Basques de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, qui ont
tous une longue carrière de joueurs internationaux, d’entraîneurs, de
coaches, de commentateurs et d’organisateurs d’événements golfiques,
seront les piliers de ce centre qui se veut tout sauf une académie.
107
évasions
SEPT CENTS ARBUSTES,
“
NEUF MILLE VÉGÉTAUX ET
AGRANDISSEMENT DU LAC
le practice que la zone de petit jeu. Un grand fabricant de matériel sera
associé au développement de ce training center. Dominique Larretche, qui
a décidé de passer dorénavant une grande partie de sa vie dans le Médoc,
sera notamment épaulé par des pros renommés qui seront annoncés plus
tard. Pour réussir, le projet s’appuiera aussi sur un travail en direction
des jeunes golfeurs girondins et de l’équipe locale qui vient de gagner
sa qualification pour la Gounouilhou. La présence de Grégory Havret,
installé à Bordeaux et touring pro du golf du Médoc, jouera évidemment
un rôle important dans cette stimulation sportive.
ESPRIT DE LINKS DANS LES PINS
Il convient de rappeler ici que les deux parcours, les Châteaux et les
Vignes, respectivement dessinés donc par Bill Coore et par un Canadien
de ses élèves, Rod Whitman, sont parmi les plus beaux parcours français.
« Esprit de links dans l’environnement régional de pins, de bruyères et de
landes », selon Bernard Pascassio à l’origine de la rencontre il y a vingt ans
avec le grand architecte américain qui n’a pratiquement jamais quitté son
pays et dont les références sont les grands maîtres traditionnels : Ross,
Colt, Mackenzie, Macdonald, Maxwell et Tillinghast… Le parcours des
Châteaux est certainement le plus compétitif alors que celui des Vignes,
108
moins long, offre un style plus loisir, plus accessible. Les deux parcours
ont des fairways larges et des greens très bien entretenus, offrant des
pentes parfois surprenantes. Les trous préférés de Bernard Pascassio
sont les 1, 4, 14 et 18 aux Châteaux et les 3, 11, 16 et 18 aux Vignes. Outre
les deux parcours internationaux de golf, le « training center Bernard
Pascassio » bénéficiera des autres infrastructures du resort comme la
salle de musculation, le spa et la piscine, et les kilomètres de sentiers de
marche ou de course à pied qui entourent l’ensemble hôtelier.
INFORMATISATION DE L’ARROSAGE
Autres travaux en cours au golf du Médoc : l’aménagement des abords, la
plantation d’arbustes et l’agrandissement du lac. Il a été fait appel à Louis
Benech, un des plus grands paysagistes français qui a réalisé plus de 250
jardins en France et dans le monde. Objectif : revoir entièrement les abords
de l’entrée et du parking, du club-house et de l’hôtel. Sept cents arbustes
et neuf mille végétaux seront plantés pour un embellissement s’intégrant
dans la nature médocaine. Autre dossier important : l’agrandissement du
lac est lié aux contraintes d’arrosage et à la sécheresse croissante. Une
première phase a concerné l’informatisation du système : il est possible
dorénavant de piloter individuellement chaque bouche d’arrosage et de
mieux répartir l’utilisation de l’eau. Par ailleurs, l’installation d’une
station météo interne permet de recalculer en permanence les besoins en
arrosage. « Le système permet ainsi un double arrosage sur les greens
et sur les avant-greens : on arrose mieux et au bon endroit », souligne
Vincent Paris, le directeur du golf. La totalité des investissements actuels
dépassera les 800 000 euros.
TOUT SUR LE SITE
Quant aux installations hôtelières, elles restent exemplaires dans
l’architecture de Didier Rey, qui a intégré magnifiquement les 79 chambres,
les salles de restaurant, les parties communes et le club-house dans
la pinède de ce coin de Gironde. Henri Martinet, le très actif et très
professionnel maître des lieux, précise la politique mise en place : « Tout
a été fait pour que le client trouve tout sur le site : les pros qui sont
venus ici avec leurs élèves le savent bien. Notre service va même jusqu’à
aller chercher nos clients à l’aéroport ! Le bon exemple du service proposé
se trouve aussi du côté du spa dont l’accès est offert aux personnes
séjournant chez nous. Sachez aussi que nous avons mis au point un soin
réalisé avec des balles de golf… avec lesquelles le client repart dans sa
chambre ! Enfin, il faut rappeler que la très grande majorité des chambres
est située sur le golf et que nos couettes en plumes font rêver nos clients
”
les plus exigeants. » Quant à la restauration, elle est adaptée aux attentes
de la clientèle golfique. Le plus étant la fantastique carte des vins,
géographie oblige, à prix très raisonnables (essayez le Château Kirwan,
un Margaux bien fait, parfum de fruits mûrs et épices, presque donné).
Reste à signaler que le golf du Médoc, étant donné sa situation, pousse
à la découverte de châteaux mythiques voisins dont Henri Martinet se
fera une joie de vous ouvrir la porte, comme Margaux, Léoville Poyferré,
Pichon Longueville… Sans oublier la proche et belle cité de Bordeaux qui
n’est plus la « belle endormie » comme répété jadis mais dont la rénovation
et la contemporanéité étonnent aujourd’hui. Le golf du Médoc, fort de la
volonté de ses propriétaires, a tous les atouts pour répondre au défi de ses
objectifs et pour devenir ainsi une des destinations golf exceptionnelles
en Europe.
À titre indicatif, voici une proposition de séjour valable en mai :
l’hébergement 1 nuit en chambre double côté golf et petit-déjeuner buffet,
un green fee par personne sur les parcours les Châteaux ou les Vignes
et l’accès libre à l’espace spa (piscine chauffée, hammam, espace cardiofitness), accueil VIP en chambre et tee gifts, le cocktail de bienvenue…
Tarif : 143 euros par personne en chambre double.
109
évasions
Jouez les Drives du Médoc en juillet !
La troisième édition des Drives du Médoc aura lieu du 4 au 7 juillet
prochain. Cette compétition conviviale qui allie passion du golf et vins du
Médoc est ouverte aux golfeurs amateurs de tout niveau. Le premier jour
est dédié à un entraînement sur l’un des deux parcours du Médoc, puis le
premier tour a lieu sur le golf de Margaux et le deuxième sur le parcours
des Vignes. La compétition se clôture par un troisième tour sur le parcours
des Châteaux. Compétition ponctuée d’événements oeno-touristiques tels
que dégustation de vins du Médoc, visite de châteaux (dont le grand cru
classé Lascombes), dîner de clôture au golf du Médoc...
Tarif par golfeur avec hébergement au golf du Médoc Hôtel & Spa
4 étoiles : 895 euros
Tarif par golfeur sans hébergement : 510 euros
Informations et réservations :
[email protected] – Tél. : 05 56 42 49 07
www.drives-du-medoc.com
110
À noter que Gérard Pons Voyages, qui organise cette belle et généreuse
compétition, est une agence réceptive de Bordeaux spécialiste en golf. Elle
propose également des programmes « tout inclus » (hébergement au golf
du Médoc Hôtel & Spa 4 étoiles, green fees, visite de Bordeaux, visite
et dégustations dans des châteaux Grand Cru Classés) mais s’adapte
également aux demandes « à la carte » de ses clients :
[email protected] – Tél. : 05 56 42 49 02.
Gérard Pons pourra aussi vous faire découvrir deux autres golfs proches
du Médoc qui méritent le détour : le golf de Margaux, avec de très beaux
trous sur l’estuaire de la Gironde, et le golf de Lacanau, proche de l’océan
Atlantique, où il fera bon piquer une tête après 18 trous.
évasions
Texte de Paul Mahé - Photos DR
Lough Erne
L’antre de Rory
Le resort de Lough Erne a une histoire aussi
mouvementée que la région qui l’abrite ou son parcours
dessiné par Nick Faldo. Un tracé aussi jeune mais
spectaculaire que Rory McIlroy, associé au club depuis
les débuts du projet par son créateur visionnaire,
aujourd’hui tenu à l’écart.
Q
uelle drôle d’histoire que celle de Lough
Erne : elle a commencé à la fin des
années 90. Une époque lors de laquelle
la République d’Irlande n’était pas en
grande forme économiquement. Un entrepreneur
de la région d’Enniskillen qui avait fait fortune
dans le commerce de détail à Dublin a alors racheté
près de 200 hectares de terres. Notamment le golf
de Castle Hume. Il y a imaginé et financé en grande
partie – 10 des 30 millions de livres – un deuxième
parcours de golf et son club-house. Ainsi que 68
maisons, un hôtel de 120 chambres et suites, des
villas locatives et une académie. Cette somme
n’est d’ailleurs pas énorme, en grande partie parce
que le projet a vu le jour en Irlande du Nord. « En
Irlande, cela aurait coûté 100 millions, explique
son instigateur, Jim Treacy. Aucune banque ne
m’aurait permis ce niveau de financement. (…) Ce
sont trois entrepreneurs locaux qui ont drainé le
terrain et nous avons construit le parcours pour 6,5
millions, alors qu’il aurait fallu le double ailleurs. »
Même s’il est golfeur, il se veut pragmatique et
parle avant tout d’une sacrée occasion de faire une
affaire.
Le paradis des sports nautiques
Treacy a pensé à l’impact sur sa région natale qui,
malgré un fort potentiel touristique, était sousexploitée économiquement, en partie à cause de
son passé relativement récent. Car le resort a été
implanté au sud du comté de Fermanagh, aussi
connu sous le nom de comté des lacs. Le Lough
Erne (lough veut dire lac), surtout, qui occupe un
tiers de sa superficie et abrite 365 îles, ce qui en fait
un paradis pour les amateurs de pêche et de sports
nautiques. La régate de Lough Erne est d’ailleurs la
plus ancienne course de voile d’Irlande. Jim Treacy
a eu l’idée de ce resort après avoir joué le parcours
de Loch Lomond, qui a longtemps accueilli l’Open
d’Écosse. Mais Lough Erne bénéficie d’un meilleur
terrain, avec plus de relief, ce qui procure à certains
endroits des vues imprenables. Le parcours a été
construit sur une péninsule qui domine d’un côté
le Lough Erne et de l’autre le lac de Castlehume.
Cela donne l’impression de jouer sur une île. « Je
suis sûr qu’on fait jeu égal avec le Loch Lomond au
niveau spectacle », estime-t-il aujourd’hui.
On sort des eaux « troubles »
Mais voilà, cette région souffre encore de son image.
« À part pour les affaires, cet endroit n’était pas
vraiment en paix il y a 10 ans, résume Jim Treacy.
Nous avons connu des combats pendant 30 ans. Les
gens ne savaient même pas à quel point c’est beau,
ici. » Le pittoresque village voisin d’Enniskillen a
été le théâtre du Remembrance Day Bombing, lors
du conflit nord-irlandais, qui vit onze personnes
trouver la mort sous les bombes de l’IRA provisoire.
Certains considèrent celui-ci comme le tournant
112
dans le processus de paix. Jim Treacy a d’ailleurs
donné à la bibliothèque du resort le nom de Gordon
Wilson, qui avait milité pour la paix après avoir
vu sa fille Mary périr dans l’attentat. Aujourd’hui,
grâce au resort notamment et une autoroute qui
place Dublin à une heure de voiture, Enniskillen
fait figure de point d’entrée en Irlande du Nord
et de trait d’union avec l’Irlande. « L’intégration
commerciale du Nord et du Sud a vraiment fait du
chemin, ajoute Jim Treacy. J’ai vu le changement
en conduisant d’Enniskillen à Dublin toutes les
semaines ces 25 dernières années. Il y a 10 ou 15
ans, les gens du Sud n’allaient pas beaucoup dans
le Nord mais aujourd’hui, toute l’île est en train de
se réunir. »
Un green en île sur une « presque île »
C’est d’ailleurs peut-être ce passé tourmenté et la
volonté de réconciliation qui ont poussé Jim Treacy
à ne pas choisir un architecte américain, comme
d’autres golfs irlandais récents (Arnold Palmer
au K Club ou Jack Nicklaus à Killeen Castle par
exemple), mais un Anglais : Sir Nick Faldo. Cela
ne veut pas dire que le parcours vous laisse en
paix, loin de là, l’eau étant notamment en jeu sur
14 trous, notamment au 10 avec son green en île...
Pas forcément la peine d’emmener vos bottes tout
de même, puisqu’il a été hydro-ensemencé, comme
on peut le faire pour des links. Même si Nick Faldo
s’est, comme à son habitude, efforcé de surtout
mettre en valeur le terrain existant pour construire
« l’un des parcours européens, mondiaux, même,
les plus étonnants visuellement », Lough Erne
reflète aussi les qualités de stratège de l’ancien
vainqueur de tournois majeurs. Le 18, où il faut
survoler le lac pour atteindre le green protégé par
un bunker profond, a par exemple été élu parmi les
meilleurs par 3 de Grande-Bretagne et d’Irlande
par Golf World, le meilleur de ceux qui font office
de 18e trou. « C’est un parcours qui poussera les
joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes et les
captivera, compte tenu du cadre unique de Lough
Erne », estime Nick Faldo. Malgré sa jeunesse, il
a été couvert de distinctions (notamment élu 3e
meilleur nouveau parcours international par Golf
Magazine US en 2009, 22e parcours d’Irlande par
Golf Digest Irlande en 2010, 7e parcours moderne
en Irlande et Grande-Bretagne par Golfweek
en 2011) très vite après son ouverture en fanfare,
en 2009.
Padraig Harrington : « Époustouflant »
Celle-ci a en effet vu l’Irlandais Padraig
Harrington, vainqueur de trois tournois du Grand
Chelem, s’incliner dans un match exhibition face
au jeune touring pro du club, Rory McIlroy. « Je ne
m’étais jamais rendu compte de la beauté du Lough
Erne avant aujourd’hui. C’est époustouflant,
avait commenté Harrington. Le parcours est
113
évasions
Lough Erne Resort
Belleek Road, Enniskillen - Fermanagh, BT93 7ED
The Faldo Championship Course, par 72 de 6 684 mètres (marques noires).
The Castle Hume Championship Course,
par 70 de 7 123 mètres (marques bleues). SSS 69.
Tél. : +44 (0)28 6632 3230 - www.lougherneresort.com
suffisamment bon pour accueillir un tournoi du circuit européen.
Plus que suffisamment bon. On ne peut pas demander plus.
Si un tournoi devait avoir lieu ici, vous verriez un événement
terriblement excitant, avec plein de birdies. Il y a beaucoup d’eau
et d’intimidation sur les derniers trous et avec un hôtel de haut
standing, c’est un complexe où les gens reviendront maintes fois. »
Car Jim Treacy n’a pas fait les choses à moitié : le dispositif golfique
a été complété en 2010 par la première académie Nick Faldo en
Europe dirigée, tout comme le golf, par une ancienne joueuse
professionnelle irlandaise (Lynn McCool) qui a été head pro au K
Club après avoir dirigé le golf du Hilton de Templepatrick. Lough
Erne dispose en outre d’un Thai Spa, le seul de ce type en Irlande et
en Grande-Bretagne, de plusieurs restaurants dont le Blaney Bar
– avec ses 101 variétés de Whiskies irlandais – et surtout d’un chef
cuisinier (Noel McMeel) – élu parmi les meilleurs chefs d’Ulster en
2011 et 2012, meilleur chef d’Irlande en 2011 –, le Catalina ayant
été élu parmi les meilleurs restaurants d’hôtel en Ulster en 2012.
Sacré meilleur hôtel d’Irlande du Nord en 2011, l’hôtel a lui aussi
contribué à ce que Lough Erne soit reconnu meilleur resort golfique
d’Irlande par l’association des tour-opérateurs de golf irlandais en
2010 et meilleur resort d’Irlande du Nord aux World Travel Awards
en 2009 et 2011. « 2011 a amené de nombreux challenges au resort,
mais nous nous concentrons toujours sur le client, nous assurant
que nous lui procurons une expérience cinq-étoiles inégalée », a
commenté Jonathan Stapleton, le directeur général du resort.
Rory à la rescousse ?
Car en mai de l’année dernière, Lough Erne a été enlevé à Jim
Treacy et placé sous administration judiciaire. En raison de la
crise, la branche irlandaise de la Royal Bank of Scotland a en effet
114
essayé de liquider ses prêts et notamment celui que Jim Treacy
avait contracté pour construire le resort, ce qui l’a aussi conduit à
perdre le supermarché qu’il avait utilisé comme caution… Ce sont
maintenant deux responsables de KPMG qui assurent la gestion
du resort, ceux-ci ayant expliqué dès le début que leur but était
de le vendre. C’est dans ce contexte que Rory McIlroy, qui avait
bénéficié du soutien de Jim Treacy alors qu’il était encore adolescent
et continue de défendre les couleurs de Lough Erne, a remporté
son premier tournoi majeur à l’occasion de l’US Open. Le resort
a immédiatement créé un package spécial qui s’est rapidement
traduit par de nouvelles réservations. « Le potentiel pour un
énorme coup de pouce au tourisme existe, particulièrement en
Amérique du Nord, estime Jonathan Stapleton. Rory nous a donné
l’occasion d’aller de l’avant de façon positive. Il a ouvert la porte
en grand et nous devons franchir le seuil. » Rory McIlroy a une
maison dans le resort, il s’y rend quatre à cinq fois dans l’année et
n’hésite pas à l’appeler son deuxième chez lui. On le comprend. Et
on l’envie.
Je ne m’étais jamais
“
rendu compte de la
beauté du Lough Erne
avant aujourd’hui.
C’est époustouflant
Padraig Harrington
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