Download Mode d'emploi
Transcript
Entraînez-vous comme un pro # 02 Tiger Woods « J’ai su m’en sortir par le passé et j’y arriverai de nouveau » Retour sur le Masters d’Augusta Le driving par Sergio Garcia Astuce Maîtrisez vos coups lobés Interview Julien Quesne, premier Français vainqueur sur le Tour en 2012 ur du Masters e u q in a v n o s t a / Bubba W Swing Séquence M 06377 - 1 H - F: 6,00 E - RD # 02 ÉDITO Bubba, Sergio, Tiger et les autres… Du lourd ce mois-ci dans Practice. Dans la frappe de balle tout d’abord avec en swing séquence le fantasque Bubba Watson qui vient de s’imposer au Masters. C’est la première victoire en Majeur du génial gaucher américain au swing si atypique. Un régal à voir et à analyser. Watson n’a jamais pris de cours de sa vie, ce n’est évidemment pas une raison pour en faire autant. Puisque l’on vous propose d’ailleurs de vous entraîner comme des pros, nous abordons dans ce numéro le petit jeu avec nos pros « maison ». On le sait tous, c’est LE compartiment le plus important pour un golfeur. Du débutant au numéro 1 mondial. Question driving, nous laissons le soin à Sergio Garcia de nous parler de sa conception de la mise en jeu. Nous avons aussi voulu rencontrer l’un de nos meilleurs joueurs, Julien Quesne, qui a offert en Andalousie sa première victoire au clan tricolore. À 30 ans passés, l’élève de Benoît Ducoulombier a connu un déclic avec ce succès. Julien nous fait part de ses ambitions pour la fin de l’année et la suite de sa carrière. Quant à Tiger Woods, nous avons mené l’enquête : sa victoire au Bay Hill Invitational en mars annonce-t-elle définitivement son retour ? Sa 40e place au Masters était-elle un accident ? Lancé à la poursuite du record de Jack Nicklaus, dix-huit victoires en Majeurs contre quatorze pour lui, le Tigre peut encore battre l’Ours blond. Surtout lorsque l’on sait que ce dernier a gagné à 46 ans son dernier Masters alors que Woods n’a que 35 ans. Enfin je vous rappelle que les PGA Cup ont repris, tout comme les épreuves en alliance et en pro-am. Il est donc temps de vous rendre sur notre nouveau site web, que nous avons souhaité plus clair. Consultez les calendriers et démarrez ainsi la saison bien accompagné avec le club PGA. Bon golf à tous et bon entraînement, Éric Douennelle Président de PGA France Ours C’EST EN 1927, EN COUPANT LES MANCHES DE SA CHEMISE, QUE RENÉ LACOSTE RÉVOLUTIONNE LES TENUES D E T E N N I S . I L E ST U N CO N V E N T I O N A L C H I C AVA N T L ’ H E U R E ! A L L I A N T AU DAC E , ST Y L E E T É L É G A N C E , LE POLO EN PIQUÉ DE COTON GRIFFÉ D’UN CROCODILE DEVINT VITE UN INCONTOURNABLE. AUJOURD’HUI LE POLO ORIGINAL L.12.12 EST DANS LE DRESSING DE TOUS LES ÉLÉGANTS DE LA PLANÈTE. POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE POLO L .12.12 LACOSTE, RENDEZ-VOUS SUR LACOSTE.COM/L1212 chic non conventionnel 2 à la une… TIGER WOODS - AFP Édité par : JOURNAL DU GOLF SAS Président fondateur : Frédéric Schmitt 4, cours de l’île Seguin, 92102 Boulogne Billancourt Tél. : 01 40 93 23 92 [email protected] Rédaction : Alexandre Mazas, Conception et Direction Artistique : Benjamin Cadiou, Roland Machenaud, Paul Mahé, Denis Fabre, Philippe Chassepot, Jean Younes, Philippe Gonnel, Patxi Ithurry. [email protected] Journal du Golf est une publication PSI : Catherine Tisseron Tél. : 01 40 93 25 31 [email protected] Directeur général : Louis Gillet [email protected] Responsable de la diffusion et de la communication : Impression : Roularta Printing SA, Roeselare, Belgique. Ne pas jeter sur la voie publique. Toute reproduction ou représentation même partielle est interdite sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur Journal du Golf SAS. Remerciements : publicité Sophie Joffo / 01 41 04 97 84 [email protected] François Hoffet / 01 41 04 97 51 [email protected] Jean-François Chenut / 01 41 04 97 81 [email protected] Directeur de la publication délégué : Rédacteur graphiste Responsable fabrication : Frédéric Schmitt - Tél. : 01 40 93 25 11 [email protected] Jean-Louis Guimar - Tél. : 01 40 93 25 30 [email protected] Eva Lomnicka / 01 41 04 97 85 [email protected] Rédacteurs en chef : Secrétariat de rédaction : Éric Douennelle - [email protected] Arnaud Tillous - Tél. : 01 40 93 25 19 [email protected] Véronique Comte ISSN 2259-5554 N° commission paritaire en cours Golf de Chantilly, Vincent Bucciarelli, Stéphane Mourgue, Frédéric Bonhomme, Philippe Roux 3 zoom À L’OMBRE DU REMPART Tel un croc, la majestueuse montagne du Rempart domine de ses 545 mètres d’altitude le green du trou n° 7 du Tamarina Golf, Spa & Beach Club à l’île Maurice. Dessiné par Rodney White, ce superbe parcours de 6 886 mètres ouvert en 2006 offre, depuis chaque trou ou presque des vues spectaculaires sur l’imposant pic. 4 5 Sommaire SWING SÉQUENCE BUBBA WATSON 32 10 News 14 Les résultats des Français 18 Le podium des Françaises 20 Retour sur le Masters 24 KRAFT NABISCO CHAMPIONSHIP 26 Grand Prix Schweppes PGA Tiger Woods en question 4 46 56 38 Technique : les coups lobés 6 28 La tribune de l’ADGF 30 La tribune de l’AGREF 40 TIPS : L’ÉQUILIBRE DES FORCES 42 TIPS : LANCEZ LA TÊTE DE CLUB Sommaire Interview de Julien Quesne 64 76 Interview Eric Douennelle 80 Tips : l’effet miroir 82 tips : du baseball au golf 83 Tips : gardez le contact 92 Prépa physique : un bon finish 94 MENTAL : VISUALISEZ LES TROUS Le driving de Sergio Garcia 106 70 86 112 le dosage au petit jeu 96 bien choisir sa tête de club 100 la splash board ! 102 MATÉRIEL 8 NEWS OFFRE SPéCIALE D’ABONNEMENT Textes de Jean Younes et Alexandre Mazas - Photos AFP ABONNEZ-VOUS à # 01 19e Trophée de la Parisienne : à vos clubs Ladies ! Un Open de France prometteur Les premiers engagements à l’Alstom Open de France 2012 commencent à être connus. Le plus vieil open national d’Europe continentale, qui se déroulera du 5 au 8 juillet, verra s’affronter un champ de joueurs particulièrement relevé. En cette année de Ryder Cup, quelques stars viendront à Saint-Quentin-en-Yvelines tenter de marquer de précieux points pour se qualifier dans l’équipe européenne. Lee Westwood, Martin Kaymer et Justin Rose ont déjà confirmé leur présence, tout comme Darren Clarke, Graeme McDowell, Ian Poulter, Francesco Molinari et Paul Casey. D’anciens vainqueurs de Majeur comme Retief Goosen et Rich Beem seront également là. Di Matteo à Wentworth Le pro-am du BMW PGA Championship, qui se déroulera le mercredi 23 mai à la veille du plus important tournoi régulier du circuit européen à Wentworth, comprendra peut-être un champion d’Europe... de football ! Roberto Di Matteo, le coach de Chelsea, s’alignera en effet au départ de la compétition, quatre jours après la finale de la Ligue des Champions qui opposera son équipe au Bayern Munich. Di Matteo jouera le pro-am en compagnie de ses compatriotes Gianfranco Zola et Daniele Massaro, anciens footballeurs, et du vainqueur de la Coupe du monde 2009 Edoardo Molinari. Le Racing et le PGCC titrés Le Racing Club de France a décroché le 29 avril dernier le treizième titre de champion de France par équipes de son histoire. Sur le links de Granville, les hommes du RCF La Boulie se sont imposés 4,5 à 2,5 face à leurs adversaires de Saint-Nom-la-Bretèche en finale de la Gounouilhou. La dernière victoire des Racingmen dans l’épreuve remontait à 2006. Chez les femmes, c’est le Paris Golf & Country Club qui s’est imposé en finale le 6 mai face à Saint-Cloud, sur le même score. C’est la première victoire des Parisiennes dans le Trophée Golfer’s Club, la première division féminine par équipes qui s’est déroulée cette année à Chantilly. 10 La 3ème édition du Trophée de la Parisienne aura lieu cette année sur le mythique parcours de Saint-Nom-la-Bretèche, le mardi 18 septembre 2012. Cette compétition ultra féminine et terriblement parisienne est dédiée à toutes les joueuses mais aussi aux néophytes qui profitent de cette belle journée pour s’initier au golf et découvrir l’espace éphémère qui s’étend autour du club-house. Le concept est nouveau et sait parfaitement parler aux femmes : beauté, mode, bien-être, mais aussi business avec un corner initié par le réseau Ladies Only !, premier réseau français de femmes golfeuses. L’occasion de networker mais aussi de se dépasser car les dotations sont exceptionnelles : voyage à l’île Maurice par Beachcomber, vols en jet par Wijet, prix de l’Excellence par Van Cleef & Arpels, cosmétiques, parfums, champagne par Duval Leroy… Bref, tout ce qui comble les femmes, pour une journée de rêve et de golf, festive et exceptionnelle. Les inscriptions sont ouvertes sur le site www.tropheedelaparisienne.com Tél. : 01 40 70 12 39 pour 4 numéros au lieu de 24 e fran www.pga ce.o rg ËL RAPHAELIN JACQU ’HUI, RD “AUJOU AILLE JE TRAV TITUDE” SUR L’AT WOODS TIGER UT FAUX ? A-T-IL TO CE SÉQUEN SWING WESTWOOD DE LEE REZ DÉMAR AVEC LE GOLFTSON TOM WA ce.o rg Par rapport au prix de vente au numéro. Offre réservée pour la France métropolitaine. Vous pouvez acquérir séparément les parutions de Practice en kiosque au prix de 6 euros. Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant. Si vous souhaitez l’exercer, veuillez vous adresser à notre service clientèle au 01 40 93 25 31 # 01 Pratice-1-63 /6E/ vero ok.indd fran www.pga 22/06/11 1 OUI, je m’abonne à Practice pour 4 numéros. Je règle la somme par chèque à l’ordre de PGA FRANCE. Glissez ce bulletin et votre règlement dans une enveloppe affranchie adressée à : PGA FRANCE - 2, avenue du Golf 78280 Guyancourt Mickelson chambre Woods NOM Phil Mickelson a toujours été un bon client pour les journalistes. Lors des conférences de presse, le gaucher n’hésite pas à faire des déclarations croustillantes avant ou après que les caméras sont allumées. Le 3 mai à Quail Hollow, pour le Wells Fargo Championship, « Lefty » l’a encore prouvé. Pince-sans-rire, Mickelson est entré dans la salle en lançant : « Mais vous n’avez pas vu ma vidéo ? » Une vanne à peine implicite concernant Tiger Woods, qui avait quant à lui séché la conférence de presse et répondu aux questions de ses fans via une vidéo postée sur son site web. La boutade du gaucher faisait également écho à celle de Hunter Mahan, qui a déclaré en plaisantant qu’il annoncerait dorénavant « seulement par vidéo » ce qu’il projette de faire. 11 PRéNOM ADRESSE CODE POSTAL VILLE TéL E-mail 11 18:57:51 NEWS C’est toujours le bon moment Textes de Jean Younes et Alexandre Mazas - Photos AFP pour prendre votre licence À 13 ans sur le Tour Guang Tian Lang est un golfeur Chinois dont vous entendrez peutêtre parler dans le futur. À seulement 13 ans (et 173 jours), il a participé mi-avril au Volvo China Open (du 19 au 22 avril) et a battu un record : celui du plus jeune joueur à démarrer une compétition sur le circuit européen. Le précédent record était détenu par Lo Shik-kai qui, à 13 ans et 280 jours, avait pris part en 2003 à l’Open de Hong Kong. Si le jeune Chinois n’a finalement pas passé le cut, nul doute que le champion du monde junior de sa catégorie d’âge refera un jour parler de lui. ARGUMENT N° 6 6 km à pied, c’est bon pour ma santé… La golfeuse Yani Tseng est une personnalité influente dans le monde entier. C’est l’information livrée par le magazine Time, qui place la Taïwanaise dans sa liste 2012 des cent personnalités les plus influentes du monde. La numéro 1 mondiale, qui a remporté l’année dernière douze tournois dont deux Majeurs et qui a commencé cette saison avec trois succès sur les huit tournois LPGA disputés, est la seule représentante du golf dans la liste du célèbre hebdomadaire Américain. Les personnalités influentes de ce monde sont définies par le magazine comme celles qui « nous inspirent, nous divertissent et font changer le monde ». Gare au croco Le golf est un sport dangereux. Surtout en Floride. Albert Miller, 75 ans, l’a appris à ses dépens. Alors qu’il venait d’envoyer sa balle dans l’eau après son approche au 15e trou, Miller est parti la récupérer. Dans l’eau claire de l’étang, Miller voit deux balles, mais pas la sienne. Il tourne les talons, et c’est là qu’un alligator de près de trois mètres a surgi, saisissant le genou gauche du golfeur. La bête de 70 kilos s’est accrochée à la jambe du golfeur, tentant de le tirer vers le fond de l’eau. Trois joueurs du groupe de Miller se sont alors précipités pour empêcher l’alligator de satisfaire son appétit. L’alligator a finalement lâché prise alors que Miller était quasiment submergé. Conduit au clubhouse en voiturette où une ambulance l’attendait, Albert Miller a été soigné pour une blessure de 25 centimètres, deux de 10 centimètres et a eu droit à 40 points de suture. Jouer au golf intelligemment Comment puis-je progresser sans bouleverser ma technique ? Comment se fait-il que ce joueur, apparemment de mon niveau, score mieux que moi ? Comment pourrais-je me débarrasser de cette pression qui me fait perdre mes moyens ? Ce guide vous présente 60 fiches pratiques qui vous permettront d'effectuer les bons choix stratégiques et tactiques sur le parcours ! Vous pourrez ainsi optimiser ce que vous savez faire et avoir les réponses concrètes aux différentes situations qui peuvent se présenter à vous lors d'une partie. Vous disposerez des clés et des conseils pour prendre les bonnes décisions : quel que soit votre niveau, grâce à un ensemble d'outils et de démarches, vous trouverez ainsi non pas LA réponse, mais VOTRE réponse. L'auteur, Bruno Pardi, est enseignant depuis 15 ans au Golf international de Grenoble. Il a été l’initiateur et co-concepteur des Drapeaux repris par la Fédération française de golf, du SafariGolf, du Decagolf et du Pouce. Prix de vente conseillé : 14,90 euros 12 © HAVAS SPORTS & ENTERTAINMENT – FFGOLF – 68, RUE ANATOLE FRANCE, 92309 LEVALLOIS-PERRET CEDEX – N° D’IMMATRICULATION ORIAS|: 11|060|481 Tseng dans les 100 du Time … la licence ffgolf vous accompagne tout au long de l’année dans la pratique d’une discipline proche de la nature qui allie les bienfaits du sport et de la détente. PARTENAIRE MAJEUR PARTENAIRES OFFICIELS www.ffgolf.org Actu / France / Hommes Open d’Andalousie Quesne Le Magnifique L’Open d’Andalousie a beau n’être qu’un petit tournoi à l’échelle du circuit européen avec son million d’euros de dotation seulement, son palmarès est pourtant bien plus éloquent que ceux de la plupart des autres épreuves. Depuis l’édition inaugurale en 2007 remportée par Lee Westwood, la liste des vainqueurs se compose de Thomas Levet, Søren Kjeldsen, Louis Oosthuizen et Paul Lawrie, excusez du peu ! Depuis le 15 mars dernier, l’épreuve organisée par Miguel Angel Jimenez compte un nouveau vainqueur français : Julien Quesne. La surprenante victoire du Manceau âgé de 31 ans est donc d’autant plus plaisante. Par la manière dont elle a été acquise, d’abord : en embuscade à trois coups de la tête à l’entame du dernier tour, Quesne a signé un incroyable 64 dominical, une carte ponctuée de huit birdies et aucun bogey. Et surtout, un dernier coup de fer 4 de plus de 200 mètres en montée sur le 18, déposé à moins de deux mètres du drapeau, converti en birdie malgré la pression exercée par Matteo Manassero, finalement deuxième à deux coups, et Eduardo de la Riva, troisième à trois longueurs. Ce premier succès de Julien Quesne sur le Tour européen, acquis pour sa 47e participation, est surtout une juste récompense pour ce travailleur acharné. Le vainqueur de l’Allianz Golf Tour en 2007, qui a débuté le golf à l’âge de dix-sept ans seulement, n’a peut-être pas le même talent qu’un Victor Dubuisson ou un Romain Wattel, mais n’a jamais douté de sa capacité à s’imposer au plus haut niveau. Cette victoire en terre andalouse concrétise une progression linéaire et bien rythmée, et lui permet d’envisager la suite de sa saison (il est remonté dans le top 30 de la Race to Dubai) et de sa carrière (il est exempté jusqu’à fin 2013) avec la plus grande sérénité. Dans la foulée de son succès, Quesne a signé de solides performances au Maroc (37e), en Malaisie (20e) et en Chine (11e). CLASSEMENT FRANçAIS HOMMEs Pos Nom Prénom Tournois Joués Gains 1 QUESNE Julien 6 214 696 e 2 GONNET Jean-Baptiste 6 161 444 e 3 JACQUELIN Raphaël 6 119 840 e 4 WATTEL Romain 6 118 018 e 5 BOURDY Grégory 5 78 638 e 6 HAVRET Grégory 6 70 137 e 7 GUERRIER Julien 3 26 788 e 8 LEVET Thomas 1 22 350 e 9 DUBOIS édouard 3 15 805 e 10 HéBERT Benjamin 2 14 915 e 11 CéVAëR Christian 2 14 900 e 12 LORENZO-VERA Michael 3 12 394 e 13 GRILLON Julien 12 247 e 14 STAL Gary 15 PERRIER Damien 4 3 11 882 e 12 10 638 e 16 LANDO CASANOVA Jérôme 5 9 956 e 17 SNOBECK Anthony 3 8 505 e 18 RIU Victor 6 8 061 e 19 BRAZILLIER Christophe 6 7 420 e 20 BERNADET Adrien 3 5 077 e 21 FOURNIER Thomas 5 4 594 e 22 RUSSO Charles-édouard 3 4 581 e 23 GROS Sébastien 2 3 680 e 24 JOAKIMIDES Nicolas 25 LE SAGER Kenny 1 3 677 e 10 3 541 e 26 LEVY Alexander 2 3 260 e 27 PONCELET Xavier 3 2 842 e 28 BECHU Romain 4 2 717 e 29 GRESSIER Julien 4 2 326 e 30 LOPEZ LAZARO Johan 2 2 088 e Au lundi 7 Mai 2012 Open de malaisie WATTEL BIEN PLACÉ Septième de l’Open de Malaisie mi-avril, Romain Wattel a signé une nouvelle semaine remarquable de constance et de solidité. Le joueur de Bussy signe le premier top 10 de sa saison, dans un tournoi au champ de joueurs très relevé (Schwartzel, Kaymer, Manassero, Colsaerts, Dyson, Quiros, etc.) remporté par le Sud-Africain Louis Oosthuizen. Après deux cuts manqués en Andalousie et au Maroc, l’élève d’Olivier Léglise s’est idéalement relancé au classement de la Race to Dubai, dont il a réintégré le top 60. 14 Open de chine GONNET tout près À force de tourner autour de la victoire, JeanBaptiste Gonnet va bien finir par en décrocher une. Auteur d’un très bon début de saison dans les Émirats et d’une excellente 6e place en Inde, le Cannois a pris la 14e place de l’Open de Chine fin avril. Un résultat honorable, mais sans doute un peu décevant pour le joueur de 29 ans : Gonnet occupait en effet la tête du tournoi après deux tours, et était toujours 3e à l’entame du dernier. En attendant de remporter sa première victoire sur le grand circuit, « JB » s’est replacé à la 36e place de la Race to Dubai. « Si j’avais su à l’époque tous les problèmes de genou que j’allais avoir et l’impact engendré sur ma santé, alors oui, sans hésiter, j’aurais swingué différemment pour me préserver. » L’ex-numéro 1 mondial Tiger Woods, à propos de son swing passé « Son problème n’est pas son swing. Son problème, c’est de jouer au golf. Et c’est le problème de tout le monde ! » Hunter Mahan, au sujet de Tiger Woods Actu / France / Hommes Ballantine’s Championship DUBUISSON SUR LE PODIUM Avant de s’envoler pour la Malaisie disputer les trois étapes de la mini-tournée asiatique (Opens de Malaisie, de Chine, et Ballantine’s Championship en Corée du Sud), Victor Dubuisson n’avait pas réalisé un début de saison conforme à ses espérances. Gêné par des problèmes récurrents au dos, l’élève de Stéphane Damiano avait certes signé une 9e place au Qatar en février, mais aussi raté trois cuts sur les cinq autres tournois qu’il avait disputés. Dans la foulée d’une solide onzième place en Malaisie, le Cannois a tout simplement « bâché » sa carte lors des deux épreuves suivantes. En Chine tout d’abord, où un excellent dernier tour en 67 lui a permis de remonter huit places, pour terminer quatrième. Dubuisson signait là son meilleur résultat sur le circuit européen et empochait au passage 110 000 euros, le plus gros chèque de sa jeune carrière. Deux records personnels battus dès la semaine suivante, fin avril en Corée du Sud ! Leader à l’issue du premier tour, l’ex-numéro 1 mondial amateur n’a laissé échapper la victoire qu’en raison d’un deuxième tour manqué (75). Mais sa réaction le week-end (68 et 66) prouve que le jeu est là, et le mental aussi. Dubuisson termine 3e ex æquo du Ballantine’s Championship, son nouveau meilleur résultat en carrière. Grâce aux 124 000 euros de gains, il est désormais 26e de la Race to Dubai, et premier Français. Avec plus de 316 000 euros en banque, le voilà assuré de conserver sa carte la saison prochaine. Libéré de cette pression, Dubuisson a désormais huit mois devant lui pour faire encore mieux. NOUVELLE VELOCITY. CONÇUE POUR LA DISTANCE ET POUR BOOSTER VOTRE JEU. Challenge Tour TOP 10 POUR LORENZO-VERA Sur le Challenge Tour, la saison est lente à démarrer : entre fin janvier et début avril, seuls trois tournois étaient en effet inscrits au calendrier de la deuxième division européenne. La seule performance notable de la part d’un Français est à mettre à l’actif de Michaël Lorenzo-Vera, septième du Pacific Rubiales Colombia Classic mimars. Un résultat probant qui, associé à la troisième place de « Mike » au Grand Prix PGA Schweppes début avril, démontre que le Basque n’est plus très loin de retrouver le niveau qui lui avait permis de terminer numéro 1 du Challenge Tour en 2007. 16 Grand Prix PGA Schweppes GUERRIER COURONNÉ La semaine même où se déroulait à Augusta le 76e Masters de l’histoire, le golf du Médoc près de Bordeaux accueillait la... 76e édition du Grand Prix PGA Schweppes. Dans ce petit Masters à la française, qui réunissait cent vingt pros dont dix-sept filles, on a longtemps cru que Sophie Giquel-Bettan, longtemps en tête, allait s’imposer. Elle a finalement été devancée par Julien Guerrier, auteur d’un excellent dernier tour en 65. Le Rochelais de 26 ans signe sa première victoire depuis le Trophée Preven’s en 2008. Un résultat qui devrait lui permettre de faire le plein de confiance pour la suite de sa saison sur le circuit européen. (voir P.26) www.titleist.com.fr Disponible avec numéros 1, 2, 3, 4 et numéros 00, 11, 22, 33 Actu / France / femmes Mobile Bay LPGA Classic ICHER ÉCHOUE D’UN CHEVEU Karine Icher n’est pas passée loin de signer sa première victoire sur le LPGA Tour, le circuit américain féminin sur lequel elle évolue depuis 2005. Fin avril, la Castelroussine a pris la 3e place du Mobile Bay LPGA Classic en Alabama. Avec quatre cartes de 72, 65, 68 et 68 pour un total de -15, la jeune maman d’une petite Lola née en août dernier échoue à deux coups de la gagnante Stacy Lewis, avec qui elle partageait la dernière partie le dimanche. « C’était excellent, et je suis très heureuse de mon jeu. C’était bien d’être en dernière partie aujourd’hui, les sensations étaient bonnes et la semaine très positive », a-t-elle déclaré. « Cela me donne de la confiance pour le reste de la saison. » Ce podium lui permet de décrocher son billet pour le CME Group Titleholders, la grand-messe de fin de saison du circuit américain. Karine Icher sortait pourtant d’un début d’année décevant, marqué par quatre cuts manqués en cinq tournois. La seule fois où elle avait joué le week-end, c’était au Kraft Nabisco Championship, le premier Majeur féminin de l’année dont elle avait pris la 35e place. Sur sa lancée de l’Alabama, la quadruple gagnante sur le Ladies European Tour a signé une nouvelle performance de choix à la HSBC LPGA Brazil Cup, qui se déroulait début mai à Rio de Janeiro. Dans ce tournoi non officiel se disputant sur deux tours seulement, Icher a signé un 66 lors de la première journée pour partager la tête. Un deuxième tour en 73 l’a obligée à se contenter de la 5e place, à six coups de la gagnante, la Thaïlandaise Pornanong Phatlum. CLASSEMENT FRANçAIS femmes Pos Nom Prénom Tournois Joués Gains 1 GIQUEL BETTAN Sophie 8 50 892 e 2 NOCERA Gwladys 4 31 208 e 3 KLATTEN Joanna 8 30 850 e 4 ICHER Karine 2 27 522 e 5 SCHAEFFER Jade 3 18 018 e 6 DERREY Valentine 5 13 540 e 7 CAUDAL Anne-Lise 4 11 521 e 8 LAGOUTTE CLEMENT V. 4 10 766 e 9 KIRKLAND Cassandra 3 9 497 e 10 RICORDEAU Marion 2 7 611 e 11 ANDRE Lucie 4 6 897 e 12 AFONSO Caroline 4 5 470 e 13 MAISONGROSSE Julie 2 2 433 e 14 BOURDY Mélodie 2 1 499 e 15 GIRAUD Elena 1 723 e 15 VILATTE Alexandra 1 723 e 16 PUYO Fiona 1 543 e Au lundi 7 Mai 2012 Coupe Lalla Meryem GIQUEL-BETTAN CONFIRME SCHAEFFER S’AFFIRME Auteur l’an dernier en République tchèque de la seule victoire française sur le Ladies European Tour, Jade Schaeffer n’est pas passée loin de récidiver en 2012 à l’occasion de la Coupe Lalla Meryem, disputée fin mars au Maroc. Leader après le premier tour et dans le coup pour la victoire jusqu’à la fin puisqu’elle était 3e à l’entame du dernier tour, la Strasbourgeoise a dû finalement se contenter de la 4e place, à cinq coups de la gagnante Karen Lunn. Schaeffer devance d’un coup un duo de Françaises composé de Sophie Giquel-Bettan et de la prometteuse Valentine Derrey. 18 Open d’Écosse En ce début de saison 2012 sur le Ladies European Tour, la numéro 1 française en 2011 confirme sa bonne forme de ces derniers mois. Après la belle 6e place obtenue à la Coupe Lalla Meryem au Maroc fin mars, Sophie Giquel-Bettan a décroché une nouvelle place d’honneur à l’Open d’Écosse, disputé début mai à Archerfield Links. Giquel-Bettan se classe 7e, à trois coups de la gagnante, la locale Carly Booth. La voilà 7e et première tricolore de la money list du circuit européen féminin. À noter également en Écosse la 8e place de Gwladys Nocera et la 10e de Cassandra Kirkland et de Virginie Lagoutte-Clément. Partageons plus sur : Application gratuite : sur Golfplus.fr Actu / Monde Texte d’Alexandre Mazas - Photos AFP Le triomphe du Géant Vert 76e Masters - du 5 au 8 avril 2012 - Augusta National Golf Club (Géorgie, États-Unis) Par 72, 6 798 mètres Bubba Watson a remporté le 8 avril à Augusta la 76e édition du Masters, première des quatre levées du Grand Chelem de la saison. Une victoire à l’image du bonhomme : étonnante, émouvante et ô combien méritée. A vec son style improbable fait de polo boutonné jusqu’en haut du col, de coupe de cheveux à la limite de la nuque longue et de driver rose, Bubba Watson n’est pas exactement l’archétype du golfeur élégant. Ajoutez à cela une démarche de grand échalas dégingandé, une naïveté qui frise parfois avec la bêtise et un côté grenouille de bénitier poussé à l’extrême : tout cela fait de Watson un personnage qui détonne dans l’univers policé du golf professionnel. Par son allure et sa personnalité, donc ; mais également par sa façon de jouer. Clubs en mains, ce type n’a pas d’égal, ou presque. Son jeu à lui n’est pas le golf, mais le « Bubba golf », un mélange de drives surpuissants aux trajectoires imprévisibles, de coups de fer en slice, en fade, en draw ou en hook, et de putts tantôt parfaits, tantôt horribles. Sa maxime, comme il l’expliqua en conférence de presse après son triomphe à Augusta : « If I have a swing, I have a shot » (« Si je peux faire un swing, je peux tenter un coup. » C’est grâce à ce jeu-là, aux antipodes du golf-pourcentage prôné par la vaste majorité des pros actuels, que Watson a enfilé la veste verte du vainqueur du 76e Masters de l’histoire, ce dimanche 8 avril. Son coup de wedge au 10, sur le deuxième trou du play-off qui l’opposait à Louis Oosthuizen, en est l’illustration la plus parlante : perdue dans un sous-bois à droite du fairway, reposant sur un tapis d’épines de pin, la balle du fantasque gaucher est d’abord partie tout droit, a ensuite tourné à 90 degrés pour atteindre le green et a doucement fini sa course en remontant la pente pour s’immobiliser à trois mètres du drapeau. Deux putts plus tard, le Géant Vert avait terrassé l’ogre Shrek et pouvait enfin pleurer de tout son soûl dans les bras de son caddie et de sa mère. Des larmes de joie bien sûr, dont on ne s’étonnera pas de la part d’un gars entier et spontané. Watson, l’honnête homme Si je peux faire “ un swing, je peux tenter un coup ” La France avait gardé une image mitigée de Bubba après sa participation à notre open national l’été dernier : outre un cut raté, les critiques lui reprochaient sa méconnaissance de notre patrimoine culturel et son incapacité à gérer la soidisant trop grande proximité des spectateurs massés sur l’Albatros. Critiques fumeuses et guère méritées, car Watson est un honnête homme, finalement beaucoup plus attachant qu’il n’y paraît. Son sens de l’autodérision, tel qu’il l’avait démontré en tournant dans le clip musical parodique de son ami et collègue du PGA Tour Ben Crane, n’est plus à prouver. Son professionnalisme non plus, puisque dans la foulée de son succès en Géorgie il a trimbalé de bonne grâce sa candeur joviale sur les plateaux de télévision new-yorkais. Enfin, tel le bon héros américain qu’il est en passe de devenir, Bubba assume pleinement son côté « Family Man » : dans la foulée du Masters, il est aussitôt reparti à la maison s’occuper du bébé que son épouse et lui avaient adopté quelques semaines auparavant. Peu probable, donc, que Bubba Watson attrape la grosse tête avec son nouveau statut de vainqueur de Majeur. Et c’est tant mieux, car si le golf a besoin de stars universellement « marketables » telles que Tiger Woods, il s’enrichit aussi de l’existence de champions décalés, authentiqueset au final tellement plus humains. 20 21 Actu / Monde On Drive pour l’apparence, Photos Philippe Millereau on Putte pour la Performance. Louis Oosthuizen En rentrant un coup de fer 4 de 227 mètres depuis le fairway, et ce malgré un lie en pente, le Sud-Africain pensait sans doute avoir pris une option définitive sur la victoire. Ce quatrième albatros de l’histoire du Masters, le premier sur le par 5 du 2, lui donnait alors deux coups d’avance sur la meute. Solide le dimanche comme tout au long de la semaine, le vainqueur du British Open 2010 a joué le reste du dernier tour dans le par. Suffisant pour partir en play-off. Mais sur le deuxième trou de mort subite, l’ogre Shrek – son surnom – s’est fait croquer par le coup de génie de Watson. Phil Mickelson À la base, le génial gaucher américain, c’est lui. Génial, Mickelson l’a été surtout le vendredi (68) et le samedi (66), deux journées brillantes qui lui ont permis d’oublier son vilain 74 inaugural et de se placer en deuxième position à l’aube du dernier tour, et donc en dernière partie. Mais l’homme à qui une quatrième veste verte semblait promise a oublié d’être génial sur le 4 le dimanche, lorsqu’il s’est mis en tête de jouer en droitier une balle coincée sous un buisson. Résultat : un triple bogey dont il ne s’est pas remis et une troisième place à deux coups de la tête qui lui laisse sans doute plus de regrets qu’il ne veut bien l’avouer. Lee Westwood Cette année à Augusta, il y avait Dr Westwood et Mr Lee. Impérial du tee au green, l’Anglais a dominé de la tête et des épaules l’ensemble du plateau en termes de fairways touchés (75 %) et de greens pris en régulation (80,5 %). Mais le numéro 3 mondial, toujours en quête de son premier succès en Majeur, a littéralement saccagé toutes ses chances sur les greens, en prenant en moyenne 32 putts par tour (128 au total, 22 contre 107 pour Mickelson leader dans cette catégorie). Et dire qu’il termine troisième ex æquo, à seulement deux coups du play-off... À NOTER Leader à l’entame du dernier tour, le Suédois Peter Hanson a terminé à la 3e place ex æquo, à égalité avec Mickelson, Westwood et Kuchar. Honorable et décevant tout à la fois : il faudra attendre encore un peu pour voir un Suédois s’imposer en Majeur. L’Anglais Ian Poulter prend seul la 7e place à cinq coups. Un trio se partage la 8e position : l’Australien Adam Scott, l’Anglais Justin Rose et l’Irlandais Padraig Harrington qui signe son premier top 10 en Majeur depuis sa victoire à l’US PGA Championship en 2008. Quant au vétéran américain Fred Couples, en tête après deux tours, il termine à la 12e place. Âgé de 52 ans, le vainqueur de l’édition 1992 signe son seizième top 15 en vingthuit participations au Masters. > PUTTING > CHIPPING Avec ses installations «indoor» dotées des dernières technologies, ses zones exclusives de petit jeu et ses baies de wedging, la Golf Court Academy est particulièrement outillée pour vous accompagner dans l’amélioration de votre petit jeu et donc de vos futures performances golfiques. > BUNKER PLAY Pour devenir un GRAND du PETIT jeu, visitez notre site internet et inscrivez-vous ou offrez un stage directement en ligne www.golfcourt.fr À OUBLIER Tiger Woods, attendu comme le Messie après son succès à Bay Hill quinze jours auparavant, a traversé ce 76e Masters dans un anonymat presque complet. Le Tigre, peu en verve que ce soit au grand jeu ou sur les greens, n’a pas rendu une seule carte sous le par et termine en 40e position. Une place qu’il partage avec Rory McIlroy, qui a complètement manqué son week-end (77 et 76) alors qu’il était à -4 après deux tours. Le Nord-Irlandais n’a sans doute pas encore chassé les démons de son dimanche catastrophique à Augusta l’an dernier... Quant au tenant du titre, le Sud-Africain Charl Schwartzel, il termine 50e. Enfin, le numéro 1 mondial (à l’époque), l’Anglais Luke Donald, a dû se contenter d’une insignifiante 32e place. > PITCHING GOLF COURT ACADEMY 26 avenue Marc de La Haye 27100 Le Vaudreuil TÉL. : 02 32 40 68 54 [email protected] ou contacter nous au 02 32 40 68 54 Conception www.nord-ouest-creation.fr LES BATTUS Claude BROUSSEAU Directeur d’Instruction. Rodolphe BERRUBÉ Instructeur. Arnaud MAÏER Instructeur. Jon PAUPORE Consultant. Olivier DAVID Intervenant. Patricia MEUNIER-LEBOUC Intervenant. Antoine LEBOUC Intervenant. Actu / Monde / Filles Texte d’Alexandre Mazas Toowap, le premier GPS de golf pour tous A partir de 89 ¼ YOO REMPORTE LE KRAFT NABISCO P remier Majeur de la saison sur le circuit féminin, le Kraft Nabisco Championship est tombé dans l’escarcelle de la Sud-Coréenne Sun-Young Yoo. Sur le parcours de Mission Hills à Rancho Mirage en Californie, la joueuse de vingtcinq ans est venue à bout de sa compatriote I.K. Kim, les deux jeunes femmes ayant terminé les quatre tours à égalité, à -9. Mais Yoo a bien failli ne jamais plonger dans l’obstacle d’eau du 18, selon la tradition réservée aux lauréates du tournoi. Elle peut remercier Kim, qui a manqué un putt de 30 centimètres pour birdie sur le dernier trou de régulation. En play-off, Yoo s’est imposée grâce à un birdie de 6 mètres sur le premier trou de mort subite. La numéro 1 mondiale Yani Tseng, en tête à l’entame du dernier tour, prend seule la troisième place à un coup. En quatrième position, on retrouve deux autres Sud-Coréennes, Amy Yang et Hee Kyung Soo, en compagnie de la Suédoise Karin Sjödin et de l’Américaine Stacy Lewis, tenante du titre. Seule Française engagée, Karine Icher termine 35e, dans le par. C’est la première victoire majeure pour Sun-Young Yoo, qui devient à vingt-cinq ans la deuxième joueuse du Pays du Matin calme à remporter le Kraft Nabisco Championship, après Grace Park en 2004. Avec ce succès, les quatre trophées du Grand Chelem féminin sont désormais en possession de joueuses asiatiques, puisque la Taïwanaise Yani Tseng a empoché le LPGA Championship et le British Open l’an dernier, et la Sud-Coréenne Ryu l’US Open. Le prochain Majeur, le LPGA Championship, aura lieu du 7 au 10 juin à Locust Hill, dans l’État de New York. ZĞǀŝƐƵĂůŝƐĞnjǀŽƐƉĂƌĐŽƵƌƐƐƵƌ/ŶƚĞƌŶĞƚ Circuit américain – LPGA Tour TSENG TOUJOURS IMPÉRIALE La perf’, ou plutôt la triple perf’ du début de saison, est à mettre au crédit de Yani Tseng. La Taïwanaise, âgée de seulement vingt-trois ans et numéro 1 mondiale depuis déjà plus d’un an, a remporté trois des cinq premières épreuves du calendrier. Déjà victorieuse mi-février en Thaïlande, Tseng a récidivé en mars en empochant coup sur coup la LPGA Founders Cup en Arizona, puis le Kia Classic en Californie. En moins de quatre ans, Tseng a déjà remporté quinze victoires sur le LPGA Tour, dont cinq Majeurs. Son avance au sommet des classements mondial et américain est tout simplement écrasante. Circuit européen – Ladies European Tour LA CHINE S’ÉVEILLE L’édition inaugurale du World Ladies Championship, qui s’est disputée début mars sur le Vintage Course du resort de Mission Hills, sur l’île de Hainan en Chine, a été remportée par la Chinoise Shanshan Feng, vingt-deux ans et déjà membre du top 15 mondial. Outre le classement individuel, le tournoi co-sanctionné par le circuit asiatique et le circuit européen proposait également un classement par équipes nationales, lui aussi remporté par la paire locale composée de Feng et de Liying Ye. Enfin, dans la catégorie amateur, c’est encore une Chinoise, Jing Yan, qui s’est imposée. 24 Toowap, outil de mesure de distances communautaire : une innovation Made in France. ^ŝŵƉůĞ͕ƉƌĠĐŝƐ͗ƚŽƵƚĞƐůĞƐĚŝƐƚĂŶĐĞƐƐĂŶƐĞīŽƌƚ͘ ^ƵƌůĞŵġŵĞĠĐƌĂŶ͗ĚŝƐƚĂŶĐĞƐƌĞƐƚĂŶƚĞƐĞƚĚŝƐƚĂŶĐĞƐƌĠĂůŝƐĠĞƐ͘ DĞƐƵƌĞnjǀŽƐĐŽƵƉƐĨĂĐŝůĞŵĞŶƚĞƚĚĞǀĞŶĞnjƵŶdŽŽǁĂƉĞƵƌ͊ ZĞǀŽLJĞnjǀŽƐƉĂƌĐŽƵƌƐƐƵƌ/ŶƚĞƌŶĞƚĞƚĂŶĂůLJƐĞnjͲůĞƐĂǀĞĐǀŽƚƌĞƉƌŽ͊ >͛ŝŶŶŽǀĂƟŽŶ͕ůĂƉƌĠĐŝƐŝŽŶĞƚůĂƐŝŵƉůŝĐŝƚĠ͗dŽŽǁĂƉĞnjǀŽƐĐŽƵƉƐ͊ нĚĞϯϬϬϬƉĂƌĐŽƵƌƐĞƚƵŶƌĠĨĠƌĞŶĐĞŵĞŶƚŵĂŶƵĞůƉŽƐƐŝďůĞ͘ hŶƉĂƌƚĞŶĂƌŝĂƚĞdžĐůƵƐŝĨĂǀĞĐůĂW'&ƌĂŶĐĞ͘ compétition Texte et photos de Roland Machenaud TECHNOLOGIE PGA SCHWEPPES PASSAGE DE RELAIS AU GOLF DU MÉDOC C’est maintenant devenu une tradition : chaque année, pendant le week-end du Masters d’Augusta, le golf du Médoc est envahi par des dizaines de champions golfeurs et de golfeuses. _ S E S I R O T AU ' ier 2010 P I N S E E K E R® N°1 DES ROOKIES. N°1 DES TÉLÉMÈTRES.* depuis Janv rales** par la ns fédé s compétitio le s te u to s n da Golf du Médoc du 4 au 7 avril 2012 Parcours composite des Vignes et des Châteaux Par 72 (Messieurs 6 689 mètres ; Dames 5 802 mètres) RÉSULTATS : 1. Julien Guerrier 2. Sophie Giquel-Bettan 3. Julien Grillon 4. Michaël Lorenzo-Vera Édouard Dubois 6. Juan Antonio Bragulat (Esp) Gary Stal Nicolas Joakimides Ivo Giner (Esp) 10. Alexander Levy D isputer un véritable tournoi, mais en partageant des moments de retrouvailles plutôt cool. C’est Raphaël Jacquelin qui a eu cette idée il y a trois ans en relançant, avec le groupe Schweppes comme partenaire important, le championnat de la PGA France dont on fêtait le 76e anniversaire cette année. Cent vingt joueurs dont dix-sept filles et vingt garçons étrangers avaient répondu présents à l’appel de Raphaël Jacquelin, dont Grégory Havret, Grégory Bourdy, Nicolas Joakimides, Michaël Lorenzo-Vera, Julien Grillon, Édouard Dubois, Julien Quesne, Julien Guerrier, Anthony Snobeck, Alexander Levy, Charles Russo, Adrien Bernardet, Victor Riu ainsi que Anne-Lise Caudal, Sophie Giquel-Bettan, Jade Schaeffer, Caroline Afonso, Lucie André… N’en jetez plus, c’est bien d’un Masters à la française qu’il s’agit. L’originalité de la compétition était double cette année : d’abord, et de façon traditionnelle, elle a mis en compétition messieurs et dames, à parité pour les prix, et ensuite elle s’est déroulée sur un parcours composite : les neuf derniers trous des Châteaux associés aux neuf derniers trous des Vignes. Ce passage de relais entre générations a été marqué par le retour de Julien Guerrier qui a gagné le trophée devant Sophie Giquel-Bettan, auteur d’une semaine de grande qualité. Éternel espoir français depuis sa victoire au British Open amateur en 2006, Julien avouait « un gain de confiance énorme » cinq ans après… sa participation au Masters, inespérée mais difficilement digérable, où il avait tutoyé Gary Player et les étoiles du golf. Pour la petite histoire, on retiendra également le 62 final d’un jeune Catalan Juan Antonio Bragulat. 26 67 70 69 65 271 67 68 65 72 272 68 69 69 68 274 67 70 67 71 275 65 70 71 69 74 68 72 62 276 70 68 69 69 67 70 67 72 66 72 66 72 67 71 71 68 277 _ GRAND PRIX SCHWEPPES PGA FRANCE 76e ÉDITION - 17 - 16 - 14 - 13 - 12 - 11 Deux autres joueurs ont démontré une bonne forme de début de saison : Michaël Lorenzo-Vera, affûté, sérieux (eh, oui !), motivé et ambitieux, qui a confirmé que les efforts consentis à l’entraînement et dans l’organisation de sa vie payaient enfin, et Édouard Dubois dont les bons résultats de début d’année ne devaient pas être classés dans le dossier « chance ». Dans les bonnes nouvelles, on classera également la confirmation de première de la classe pour Sophie Giquel-Bettan, très appliquée, aussi solide qu’elle semble frêle, déterminée et qui aurait pu battre tous ses amis garçons sur le fil si Julien Guerrier n’avait pas terminé à 200 à l’heure pour passer la ligne juste devant elle. An niveau des déceptions, on mettra Grégory Bourdy qui peine à lancer sa saison, empêtré entre des questions techniques et un manque flagrant de joie de jouer, et Caroline Afonso, elle aussi en manque de résultats attendus, étant donné son talent un peu grippé en ce début de saison. Quant aux « papys » Jacquelin et Havret, ils étaient là davantage pour insuffler un esprit et une volonté de rassemblement que pour disputer une victoire, généreusement laissée aux générations montantes. Hugues Pietrini, le p-dg du groupe Schweppes, Philippe Sabarros et Bernard Pascassio étaient heureux de ces quatre jours de bonheur partagé sur fond de Masters à Augusta. Le pro basque affichait sa satisfaction à l’issue de l’épreuve : « Une solidarité qui rappelle des temps plus anciens. Ce Grand Prix, symbole de la famille des joueurs depuis 1989, reste le seul moment de l’année où garçons et filles peuvent être présents et jouer une formule particulière qui les rassemble. » L’édition 2013 est déjà sur les rails, pour un succès indéniablement annoncé. Rickie Fowler Joueur du PGA Tour Rickie Fowler et plus de 90% des joueurs du PGA Tour* utilisent les télémètres laser Bushnell. Le Tour V2 offre une plus grande précision, tient dans le creux de votre main et est autorisé en compétition. La technologie PinSeeker® vous assure une acquisition précise et systématique du drapeau en faisant abstraction de l’arrière plan. INFORMATIONS : [email protected] B U S H N E L L G O L F . F R ©2012 BOP. Pinseeker est une marque déposée de Worldwide Golf Enterprises, Inc. *Etude réalisée par Darrell Survey Co. auprès des professionnels utilisant les télémètres laser pendant le Players Championship 2011. **Tous les modèles Bushnell sont, à l’exception du Pro1600 Slope Edition et du Tour V2 Slope Edition, autorisés en compétitions fédérales et grand prix, ainsi qu’en compétitions de clubs sous réserve de l’application de la règle locale USGA & R&A 14-3/0.5. tribune Question de rythme ! Vous aurez remarqué qu’au golf, il est souvent question de rythme : rythme du swing, dans la montée, à la descente, les hanches, les bras, rythme de jeu, rythme des parties... D ans son livre Golf Mode d’Emploi, JeanPierre Tairraz, head pro au golf de SaintCloud, estime que « le rythme est la variation de vitesse du mouvement (donc du club) au cours du swing. Un mauvais rythme conduit souvent à être en décélération au moment de l’impact et cela a pour conséquence un manque de puissance ». Avez-vous déjà fait l’expérience d’une partie de golf jouée en petite foulée, 3 clubs en main, fer 7, pitching et putter et personne devant vous pour vous freiner ? Le score est rarement plus élevé que 1 au-dessus du par, un boggey certes, mais un sentiment incroyable lié à la fluidité de votre geste, chauffé par le rythme que vous lui imposez par votre petite foulée. Mais le rythme de jeu influe aussi sur le rythme du swing ! Observez bien le cadet d’un joueur professionnel sur le circuit. Parmi ses « fonctions », il se doit d’imprimer le rythme de marche à son joueur car il sait mieux que quiconque que le rythme de marche permet au champion de conserver un swing délié et dans le « tempo ». Il corrige son joueur dans ses déplacements afin de lui permettre de jouer dans les meilleures dispositions, fort d’un geste rythmé. A contrario, vous conviendrez que jouer dans un excès de lenteur et attendre entre chaque coup constitue une réelle et sérieuse perturbation du rythme, l’occasion de perdre toute sensation et de perdre son sangfroid avant ses illusions de victoire et de descente d’index ! Le bon déroulement d’une partie nécessite le maintien d’une cadence de jeu proche ou autour de deux heures pour 9 trous. Dans le vademecum mis à la disposition des clubs par la Fédération française de golf, il est stipulé le fait que l’on peut tout à fait « exécuter ses coups en prenant son temps et faire le reste rapidement » en veillant notamment : à marcher à bonne cadence, à se préparer à jouer son coup pendant qu’un autre joueur joue et cela sans le gêner, à marquer la carte de score en arrivant au départ du trou suivant, à poser son matériel autour des greens, de façon à ne pas avoir à revenir en arrière après avoir putté, à quitter rapidement le green dès la fin du trou. J’y ajouterai bien volontiers le fait d’accepter qu’un trou ne puisse être terminé quand les étangs ou les roughs vous ont déjà trop subtilisé de balles, et même si c’est particulièrement frustrant de ne pas mettre un score sur un trou ! Sachez passer votre chemin et vous concentrer sur le trou suivant, l’occasion de faire le point sur ce fameux rythme qui vous fait tant défaut aujourd’hui ! Bien sûr, vous ne manquerez pas de me faire remarquer à quel point je « prêche pour ma paroisse » et que le temps de jeu a une influence sur le nombre de joueurs en capacité de pouvoir jouer sur le parcours un même jour et que tout directeur de golf trouve un intérêt économique fondamental pour ses équilibres d’exploitation dans le respect d’une cadence habituelle de jeu. Je ne le nierai point et aucun de mes confrères avec moi puisque c’est mathématique. Mais au-delà de cet aspect financier, le degré de « satisfaction clientèle » est un facteur 28 bien plus important encore. Cette satisfaction passe par tout ce que l’on maîtrise : la préparation d’un parcours, la position des drapeaux, l’horaire de départ, le bon état du practice et des balles d’échauffement, de tout ce que l’on ne maîtrise pas : les conditions météo, le vent, la forme du moment et la cadence et le rythme des parties. Et il suffit de peu de choses pour que la mécanique bien huilée ne se transforme en veille charrue qui n’avance plus, un vrai cauchemar de golfeur qui de son latin à ses gammes va enchaîner les mauvais coups jusqu’à se perdre dans l’étang du 18, nageant enfin libre et en rythme, n’ayant plus à lutter contre les seuls courants ! Nous avons donc tous un rôle important à jouer pour que la cadence de jeu soit parfaitement intégrée dans les notions de bases, incontournables pour tout golfeur. Il faut noter d’ailleurs les progrès réalisés depuis 4 ou 5 ans par les joueurs amateurs de haut niveau dans le cadre des compétitions fédérales et grâce au travail de sensibilisation et de répression éventuelle des arbitres. Tous les acteurs s’en félicitent. Il n’y a donc pas de raisons de ne pas être sensible à cet aspect fondamental de la réussite d’une partie de golf. à votre rythme, prêt, partez ! fournisseur officiel de partenaire officiel de 2012 - FRANCE - LE COUDRAY MONTCEAUX - LE PRACTICE Denis Fabre Président de l’Association des directeurs de golf de France www.adgf.org 2012 - FRANCE - LE COUDRAY MONTCEAUX - LE PRACTICE artificial grass for private greens and golf courses ellaxGOLF – nijverheidslaan 43 – 8540 DEERLIJK – België mob +32 475 768239 – [email protected] – www.ellaxgolf.be tribune libre POURQUOI NOUS AÉRONS LES GREENS ? Les intérêts de l’aération : Patxi Ithurry, l’intendant du golf de Chiberta et membre de l’Agref et de l’Institut Ecoumène Golf & Environnement, explique pourquoi et comment aérer les greens à intervalles réguliers. • favorise le développement du système racinaire et sa colonisation dans le substrat • stimule la vie microbienne • améliore les temps de ressuyage du sol • réduit ou limite la formation de flashes d’eau après de fortes pluies • limite le risque d’apparition de maladies cryptogamiques • favorise les échanges gazeux • active la décomposition de la matière organique dans le sol L ’augmentation de la fréquentation des golfs français et du niveau d’exigence de la clientèle entraînent irrémédiablement la nécessité d’un entretien toujours plus suivi pour préserver et régénérer les différentes aires de jeu. Cette forte densité de joueurs accroît le phénomène de compaction des dix premiers centimètres du sol qui est à l’opposé de l’objectif recherché, à savoir obtenir un gazon ferme, dense, enraciné et propre à la pratique du golf. Le compactage ne provient pas que du piétinement ou du passage répété des engins. Il y a également un tassement naturel du sol dû à l’eau d’irrigation et à la pluie. Ce tassement peut atteindre une vingtaine de centimètres suivant la texture du sol. Par conséquent, l’amélioration du milieu de vie du gazon est essentielle pour avoir des conditions de jeu optimales. C’est dans ce but précis que des opérations telles que les aérations sont effectuées sur l’ensemble des golfs. Qu’est-ce qu’une aération par extraction ? L’aération par extraction est une opération qui concerne le sol et consiste à réaliser des trous dans le but de favoriser la pénétration de l’air ou de l’eau en profondeur (plus ou moins dix centimètres) au moyen d’un matériel spécifique. Outre son action sur le développement racinaire du gazon, l’aération favorise également l’amélioration de la structure superficielle du sol et aussi, en cas d’apport simultané de sable, l’amélioration de la 30 Photo de Roland Machenaud texture et la décomposition de la matière organique dans le sol. Les zones concernées peuvent être invariablement les greens, les colliers, les départs et/ou même les fairways. Durant la saison de pousse végétative (de mars à octobre suivant les régions), la fréquence est variable et peut être mensuelle pour l’aération par extraction, suivant l’exigence qualitative souhaitée des surfaces. À ces périodes de fortes pousses du gazon, les zones aérées se régénèrent très rapidement, ce qui permet aux joueurs de retrouver un terrain en bon état seulement quelques jours après ces opérations. Il faut cependant éviter les conditions météorologiques extrêmes (chaleur, gel) où les risques de dessèchement par temps chaud ou d’éclatement du sol par temps froid sont trop importants. Le matériel utilisé est très spécifique. Un aérateur est muni de louchets ou de cuillères qui agissent à la façon d’un emporte-pièce. Le travail est perpendiculaire au sol pour une efficacité maximale. Le nombre de trous varie de 300 à 600 par mètre carré et permet ainsi de régénérer et renouveler le tapis végétal en place. Nous espérons que cet article vous permettra de mieux comprendre les opérations lourdes telles que les aérations. Dans les années à venir, ce type de travaux sera en constante augmentation dans les golfs dans le but d’améliorer la qualité de nos parcours. SWING SÉQUENCE ANALYSE Frédéric Bonhomme Pro au golf de Deauville Barrière St-Julien BUBBA WATSON E n remportant le 8 avril dernier le 76e Masters de l’histoire, Bubba Watson est devenu le quatorzième vainqueur différent sur les quatorze derniers Majeurs. Un succès acquis au deuxième trou d’un playoff l’opposant à Louis Oosthuizen, grâce à un coup de wedge somptueux tapé depuis le sous-bois sur la droite du fairway, qui a terminé sa course à trois mètres du drapeau. Un coup à l’image de ce gaucher fantasque et génial, qui illustre à merveille une philosophie du jeu basée sur la prise de risques, qu’il définit lui-même ainsi : « Je ne joue pas au golf, mais au Bubba golf. » Le Bubba golf a pourtant mis quelques années avant de prouver sa capacité à remporter des tournois. Étudiant à l’université de Géorgie au début des années 2000, Bubba – de son vrai nom Gerry – effectue une carrière amateur honorable, mais dénuée de victoires significatives. Passé pro en 2003, le Floridien fait ses classes pendant trois ans sur le Nationwide Tour, l’antichambre du PGA Tour, sans remporter le moindre succès malgré plusieurs places d’honneur. En 2005, sa 21e place du classement final lui ouvre enfin les portes du grand circuit. Fraîchement débarqué sur le PGA Tour, Watson fait d’abord parler de lui grâce à la puissance monstrueuse de ses drives : en 2006, 2007 et 2008, il termine numéro 1 du Tour dans la catégorie distance au driving (et numéro 2 les trois années suivantes). Même s’il tarde à remporter son premier succès, sa progression est linéaire : en 2007, pour la deuxième apparition en Majeur de sa carrière, il termine 5e de l’US Open à Oakmont. L’année suivante, il passe tout près de sa première victoire au Buick Open, mais s’incline en play-off face à Kenny Perry. C’est en 2010 que Bubba ouvre enfin son compteur, en remportant en play-off le Travelers Championship fin juin. Il manque de récidiver à l’US PGA Championship quelques semaines plus tard, mais s’incline après trois trous de départage face à Martin Kaymer. Cette défaite lui permet néanmoins de gagner sa place dans l’équipe américaine de Ryder Cup, battue par l’Europe au pays de Galles début octobre. En 2011, Watson remporte deux nouvelles victoires sur le PGA Tour, au Farmers Insurance Open en janvier puis au Zurich Classic of New Orleans en mai. Solidement installé au sein du top 20 mondial, il est présent début juillet à Paris pour l’Alstom Open de France. Outre un cut manqué, ses déclarations sur la mauvaise qualité de l’organisation ternissent son image en Europe. Posture très droite, les pieds sont orientés très à droite de la cible alors que les épaules sont plus en rapport avec elle. L’espace mains/cuisses est important. 32 Désormais numéro 4 mondial et premier Américain au classement planétaire, vainqueur de Majeur et père de famille (Bubba et sa femme Angie ont adopté un petit garçon quinze jours avant le Masters), Watson se pose aujourd’hui en successeur de Phil Mickelson, autre gaucher génial et adoré des fans. Avec encore trois Majeurs et la Ryder Cup fin septembre, la saison 2012 pourrait bien être celle du Bubba golf ! 33 SWING SÉQUENCE Un overswing à la John Daly. Une aile de pigeon à la Jack Nicklaus. à cet instant, la face de club est très fermée. Le plan est très vertical. Bubba évolue dans un système bi-plan plus commun chez les grands gabarits. Le bras gauche retrouve la connexion avec le corps. Le club retrouve un plan idéal. Son retard est très important, synonyme de puissance. Un talon du pied droit décollé à la Gary Player. 34 35 SWING SÉQUENCE On parle de retard du club, mais on pourrait dire, et c’est ici remarquable, quelle avance du corps. Bubba se retrouve les deux talons décollés, mais pendant cette extension du corps, il maîtrise la face de club. Les mains sont très hautes et la rotation du bas du corps incomplète. BUBBA WATSON Né le 5 novembre 1978 à Bagdad (Floride, États-Unis) - 1,91 mètre ; 82 kilos 1984 : tape ses premières balles (en plastique) dans le jardin du domicile familial. 2000 : rejoint l’université de Géorgie. 2002 : participe pour la première fois à un tournoi du PGA Tour, le Compaq Classic of New Orleans, via la qualification du lundi. 2003 : passe professionnel. Termine 63e du classement du Nationwide Tour. 2004 : 37e du Nationwide Tour. 2005 : 21e du Nationwide Tour. Accède au PGA Tour. 2006 : 90e de la money list du PGA Tour. Premier dans la catégorie distance au driving avec 292,2 mètres. 2007 : 33e de la FedExCup. 5e de l’US Open. Premier en distance au driving avec 288,2 mètres. 2008 : 56e de la FedExCup. Premier en distance au driving avec 288,1 mètres. 2009 : 54e de la FedExCup. 2010 : Remporte sa première victoire sur le PGA Tour au Travelers Championship, fin juin, après un play-off à trois. S’incline en play-off à l’US PGA Championship face à Martin Kaymer. 8e de la FedEx Cup. Dispute sa première Ryder Cup. 2011 : remporte le Farmers Insurance Open et le Zurich Classic of New Orleans. 8e de la FedExCup. Participe à l’Alstom Open de France dont il manque le cut. Dispute et remporte sa première Presidents Cup. 36 2012 : remporte le Masters à Augusta, son premier Majeur. 37 Histoire Texte de Philippe Chassepot retour de masters Des victoires improbables en Grand Chelem, de celles que personne n’a vues venir le dimanche, il en existe des tas. Nous avons choisi de vous en faire vivre quatre en 2012. Les quatre, selon nous, les plus spectaculaires, les plus inattendues et qui ont marqué l’histoire davantage que les autres. Au menu ce trimestre : Gary Player au Masters 1978 (N3). C e qui peut faire la différence entre un grand champion et un excellent joueur ? Peut-être cette incurable confiance en soi, à la limite de l’inconscience, quelles que soient les circonstances. Ainsi Gary Player, interrogé le samedi soir du Masters 1978, alors qu’il pointait à sept coups du leader Hubert Green après trois tours : « Je suis un éternel optimiste. J’ai très bien joué ces trois derniers jours, sans rentrer beaucoup de putts. Mais je dois continuer à vouloir les mettre. » C’est très facile à dire après coup, mais là, il a franchement bien fait d’y croire. que le sien. Ils ont donc besoin d’une petite charge, qui ne viendra jamais. Green plonge dans l’étang au 11 et prend trois putts au 16. Tom Watson prend lui aussi trois putts sur le 16, à 1,50 mètre ! Ces deux-là, ainsi que Rod Funseth, ont tous eu le putt pour le play-off sur le green du 18. Mais ils ont tous trois raté à moins de cinq mètres, avec le plus douloureux pour Hubert Green qui manque moins de un mètre pour le birdie… À 42 ans, mince comme il l’a toujours été et comme il a su le rester depuis, Player remporte son 9e et dernier Majeur (et son 3e Masters). Et prouve qu’on peut gagner à Augusta sans casser le par sur les deux premiers tours. Ce que feront aussi Zach Johnson (71-73 en 2007), Mark O’Meara (74-70 en 1998) et Craig Stadler (75-69 en 1982). Jack Nicklaus fera encore plus fort en 1986 (74-71 à +1), ainsi que Bernhard Langer en 1985 (72-74 à +2). En ce dimanche d’avril 1978, la légende sud-africaine part bien avant les parties leaders. Et après huit trous d’un parcours plutôt quelconque, il pointe encore à six coups des hommes de tête. Sauf qu’Augusta, en cette fin des années 70, n’est pas encore devenu le monstre rallongé des temps modernes. Et que les attaques de drapeau tous azimuts sur le retour sont très envisageables. Gary Player rentre un birdie au 9, puis un putt de huit mètres au 10. Et encore cinq mètres au 12 pour birdie, avant de voir sa tentative d’eagle au 13 échouer d’un rien (birdie donné). Augusta, Géorgie, par 71, 6-9 avril 1978 Il puttera à nouveau deux fois sur le 15 pour birdie (le premier putt à 25 1. Gary PLAYER AFS 72 72 69 64 277 mètres) avant d’enquiller cinq mètres 2. Rod FUNSETH EU 73 66 70 69 278 en descente sur le 16, et encore cinq Hubert GREEN EU 72 69 65 72 278 mètres sur le 18. Masters 1978 Tom WATSON 5. Wally ARMSTRONG Billy KRATZERT 7. Jack NICKLAUS 8. Hale IRWIN Le tout avec un partenaire de jeu en ébullition : Seve Ballesteros, qui fêtait ce même jour ses 21 ans, et qui a levé les bras après le dernier putt de Player comme s’il venait lui-même de gagner, trop heureux d’avoir pu assister aux premières loges à l’un des plus grands retours de l’arrière. À ce sujet, Gary Player rappela l’an dernier cette anecdote : « Seve est venu me dire juste après la partie : “Gary, tu viens de m’apprendre comment gagner le Masters !” » Une leçon apprise par cœur par celui qui s’imposera deux fois en Géorgie, en 1980 et 1983. En jouant -7 sur les dix derniers trous et 64 au total, il prend la tête au club-house à -11. Ses adversaires sont bien sûr tous sur le parcours au moment où il signe sa carte, avec cependant un score moins bon 38 EU EU EU EU EU 73 68 68 69 72 70 70 68 70 74 67 69 72 73 69 67 73 67 71 71 278 280 280 281 Autre détail savoureux : la semaine suivante, Player remportait le Tournament of Champions, en revenant là aussi de sept coups sur le leader. Puis il gagnait encore le Houston Open la semaine d’après. Il est d’ailleurs toujours le dernier joueur à avoir remporté trois tournois consécutivement sur le PGA Tour (sur trois semaines à la suite, puisque Tiger Woods a lui aussi remporté trois tournois de suite, mais sur plusieurs semaines). Gary Player est un monstre du golf mondial. Par le palmarès, puisqu’il a donc remporté neuf Majeurs (Masters 1961, 1974, 1978, US Open 1965 ; British 1959, 1968, 1974 ; US PGA 1962, 1972). Si son apport au golf planétaire est incontestable à beaucoup de points de vue, l’impact qu’il a eu en Afrique du Sud se mesure encore aujourd’hui. Dès qu’un champion sort peu ou prou, c’est qu’il vient de Gary Player. « Il est la personne la plus célèbre chez nous après Nelson Mandela. Il a transcendé le golf ici comme personne ne peut l’imaginer », rappelait récemment Trevor Immelman, son successeur à Augusta en 2008, qui sait très bien ce qu’il lui doit. 39 VOTRE JEU Driving Long Jeu Pierre-Jean Morice Approches Pro au golf des Loges Putting L’équilibre des forces Il n’est pas obligatoire d’avoir autant de force dans chacun des bras pour jouer au golf. Certains joueurs du Tour ont parfois un côté un peu plus fort et n’ont peut-être jamais pris conscience de cette particularité. Mais comme vous n’êtes pas a priori un joueur ou une joueuse du Tour, nous vous recommandons cet exercice afin d’équilibrer les forces et de bien vous échauffer. Vous démarrez à l’adresse avec les 2 clubs au-dessus du sol et les mains à la même hauteur sur le grip. 40 Un 3/4 de backswing suffit pour cet exercice, surtout qu’à cet instant la plupart des golfeurs ne parvient pas à tenir le club avec la main gauche, produisant un déséquilibre évident. Chercher à synchroniser le lancer (des bras) et l’accompagnement (du corps) vous permettra de travailler cette coordination indispensable. 41 Lesly De Geynst VOTRE JEU Driving Oui Long Jeu Pro au golf du Beaujolais Approches Putting VOTRE JEU Driving Long Jeu Charly Millereau Pro au golf de Pinsol Approches Putting lancez la tête de club L’extension des bras peut s’avérer être une image nécessaire même si, sur le plan technique, ce n’est pas tout à fait juste. En effet un mètre après l’impact, le bras gauche est déjà un peu plié. Observez votre prise d’élan, vous verrez que votre bras droit se plie progressivement. Il en est de même pour votre bras gauche après l’impact. Cette image peut donc être nécessaire pour les joueurs qui ne connaissent pas cette extension dans la frappe. Nous leur demandons de lancer la tête de club pour développer vitesse et régularité de contact. Vous saurez désormais que les images utiles s’éloignent parfois un peu de l’exactitude technique. ADOPTEZ lE GRIP PUTTING AU CHIPPING Bernhard Langer a connu de terribles soucis au point d’écrire un ouvrage remarquable sur le sujet. Dans ce livre, il nous parle de l’intérêt du grip overlapping. Notre pro nous suggère de l’adopter pour le chipping afin de bénéficier de la neutralité d’action de mains que ce type de grip permet. Si cette action plus juste se produit, la main droite ne fermera plus la face de club et ne cherchera pas non plus à cueillir la balle. Non 42 43 VOTRE JEU Driving Long Jeu Jérémy Lemaitre Pro au golf des Bouleaux Approches Putting PRÉSENTE contrôle des fondamentaux Jérémy n’a pas toujours un fil à plomb dans son sac pour dessiner un trait sur le green. Il profite donc du soleil de Turquie pour s’installer sur un trou qui va lui permettre : de vérifier que sa face de club est orientée sur la cible de visualiser le chemin de son club Idéalement, après cet exercice il faudrait reproduire le même positionnement de la face du club et le même chemin, mais cette fois sans l’aide bienveillante du soleil. GOLF DU PRIEURÉ le 5 juin 2012 Une journée pas ordinaire pour des enfants extraordinaires sous le haut patronage de Madame Carla Bruni-Sarkozy et en présence de notre parrain DAVID GINOLA et de notre parrain d'honneur Jérôme Alonzo www.LESballesblanches.com - 06 16 13 39 74 - 06 60 45 03 21 44 45 dossier Texte d’Alexandre Mazas - Photos AFP Tiger de retour ? Tiger Woods a renoué avec la victoire. Enfin. En s’imposant à Bay Hill le 25 mars, le Tigre a mis fin à une période de 923 jours de disette sur le PGA Tour, depuis son dernier succès en septembre 2009. Une traversée du désert, la plus longue de sa carrière, étalée sur vingtsix tournois du circuit américain et deux saisons et demie émaillées de changements, de blessures et de doutes. Cette victoire, la 72e du Californien sur le PGA Tour, marque-t-elle cependant le véritable retour de Woods au niveau qui lui a permis de dominer sans partage le golf mondial pendant plus de dix ans ? On peut en douter, au vu de sa très décevante 40e place au Masters, le premier Majeur de la saison où il était pourtant attendu comme le Messie. Décryptage d’un retour sous conditions. 46 C’est vraiment bon “ pour le golf qu’il rejoue aussi bien. Lui seul peut créer une excitation aussi intense rory McIlroy ” 47 dossier , 65, 71, 70, un score final de treize coups sous le par et cinq longueurs d’avance sur son plus proche poursuivant, Graeme McDowell. Cette victoire à l’Arnold Palmer Invitational, la septième de sa carrière à Bay Hill, le Tigre l’a remportée de façon totalement « woodsienne » : en dominant son adversaire direct le dimanche, en dernière partie. Un dernier tour en -2 pour l’Américain, contre une ultime carte de +2 pour le Nord-Irlandais, alors qu’un seul coup séparait les deux hommes à l’attaque du dernier tour. Du Tiger dans le texte, qui confiait en conférence de presse sa joie de gagner à nouveau : « Ce n’est que du bonheur ! Ce n’est certes pas la même chose que de gagner un Majeur, mais ça fait vraiment très plaisir. Je joue de mieux en mieux, et c’est ça qui compte. Sur les derniers tournois, je suis plusieurs fois passé pas très loin. Il fallait juste rester sur la même ligne de conduite et être patient, continuer à travailler (avec son coach Sean Foley, ndlr) sur ce que nous faisons. Et maintenant, ça y est ! » Ça y est-il vraiment ? Remonté au sixième rang mondial grâce à ce 72e succès en carrière sur le PGA Tour, Woods faisait cette année encore partie des grands favoris du Masters, deux semaines plus tard. Avant même Rory McIlroy et Phil Mickelson, les deux autres favoris des bookmakers, on ne parlait que de lui, en quête d’une cinquième veste verte à Augusta. Les éloges pleuvaient, même de la part de ses principaux adversaires. Mickelson : « Sa victoire à Bay Hill est énorme dans le sens où elle va beaucoup l’aider cette semaine. Je pense qu’il va faire une grande semaine. Il joue bien et il est en grande confiance. » McIlroy : « C’est vraiment bon pour le golf qu’il rejoue aussi bien. Lui seul peut créer une excitation aussi intense. Un sacré paquet de gens veulent le voir écrire l’histoire, et on dirait bien qu’il est à nouveau en mesure de le faire. » Même Johnny Miller, double vainqueur de Majeur dans les années 1970 et aujourd’hui consultant télé aux opinions réputées sans concessions, y allait de sa petite prophétie : « Ça ne m’étonnerait pas qu’il gagne 35 ou 40 tournois les années qui viennent. Il peut vraiment le faire. Vu la façon dont il joue maintenant, il va botter quelques paires de fesses. » Son pire Masters en tant que pro Le 5 avril, tout Augusta voyait donc déjà l’homme aux quatorze Majeurs en ajouter un quinzième à sa collection, et reprendre le fil de son histoire personnelle avec les tournois du Grand Chelem, laissée sans suite depuis l’US Open conquis en 2008 à Torrey Pines sur une jambe. Un gros hook sur le premier drive, un gros hook à nouveau sur le second : voilà pour les débuts de Woods dans ce Masters 2012. Une première journée dans le par (72), suivie d’un 75, d’un 72 et d’un 74 : Tiger terminait finalement 40e du tournoi, son plus mauvais résultat à Augusta depuis son passage chez les professionnels en 1996. Driving imprécis, putting inconstant, nervosité générale : le vrai retour du Tigre, celui qui est censé se concrétiser par une quinzième victoire en Majeur, n’était définitivement pas pour cette semaine-là. « La dernière pièce du puzzle, c’est d’amener mon nouveau swing au top en Majeur », répétait-il à l’envi depuis des mois. Avec Sean Foley, Woods a certes commencé à tracer le chemin de son retour au sommet, mais la route à parcourir est encore longue. Il faut dire que depuis son bénin accident de voiture du 48 27 novembre 2009 et les révélations subséquentes au sujet de ses aventures extraconjugales, l’Américain a dû faire face à une incroyable série de coups durs. Dans l’ordre, et pour ne citer que les principaux : pendant l’hiver 2009-2010, la perte de plusieurs sponsors ; en mai, un abandon au Players Championship en raison d’une blessure au cou ; dans la foulée, la séparation d’avec Hank Haney, son coach depuis 2003 ; fin août, le divorce d’avec son épouse Elin Nordegren ; et fin octobre, la perte de son rang de numéro 1 mondial. En 2011, une double blessure au tendon d’Achille et au ligament collatéral médial du genou gauche contractée au Masters en avril ; en juillet, l’éviction de son caddie de longue date Steve Williams ; et en octobre enfin, sa sortie du top 50 mondial pour la première fois depuis fin 1996. C’est à ce moment-là que Woods touche définitivement le fond. La chasse aux records est rouverte Après avoir touché le fond, on ne peut que remonter, dit-on. Le retour, ou en tout cas les prémices d’un retour du Tigre, débute par la troisième place glanée mi-novembre dernier à l’Open d’Australie, suivie dans la foulée d’une très solide performance en Presidents Cup, remportée avec les ÉtatsUnis. De retour aux États-Unis début décembre pour le Chevron World Challenge, le tournoi à champ restreint qu’il organise au bénéfice de sa fondation, Woods renoue enfin avec le succès. Comme à ses plus belles heures, grâce à un birdie sur le dernier trou pour s’imposer d’un coup devant Zach Johnson. 2012 est donc supposée être la saison du grand retour, ce que le Tigre manque de confirmer à Abou Dhabi fin janvier (3e), puis à Pebble Beach en février (15e à cause d’un dernier tour en 75, alors qu’il était en troisième position le dimanche matin) et enfin au Honda Classic début mars, où malgré un 62 dominical il échoue à deux coups de McIlroy. La semaine suivante, Woods abandonne lors du dernier tour du Cadillac Championship, victime d’une élongation au tendon d’Achille gauche, le même que celui qui avait été touché au Masters l’année précédente. Deux semaines plus tard, il s’impose enfin à Bay Hill. La boucle est donc bouclée. Après 923 jours sans la moindre victoire dans un tournoi régulier du PGA Tour, soit vingt-six épreuves, Tiger renoue avec le succès. Oubliées, les critiques émises sur la valeur de sa victoire au Chevron World Challenge, un tournoi sans grand enjeu qui ne réunissait que trente joueurs. Oublié également, le déballage de certains détails de sa vie privée fait par son ancien mentor Hank Haney, auteur d’un livre intitulé de façon provocatrice The Big Miss, sorti au lendemain de son succès à Bay Hill. Oubliés enfin, les doutes quant à la capacité de son nouveau swing de lui permettre de s’imposer à nouveau. Lui-même l’a affirmé sans détour, à la veille du Players Championship : « Ça fait deux ans à peine que l’on bosse ensemble (avec Sean Foley, ndlr), et mes changements de swing entrepris ont été bien plus simples qu’avec Butch Harmon et Hank Haney. J’ai juste été blessé pendant la majorité de ce temps. Mon grip, ma posture et ma façon de bouger ont changé, mais rassurez-vous, j’ai su m’en sortir par le passé et j’y arriverai de nouveau. Ma victoire à Bay Hill l’a prouvé. » Tiger Woods est de retour au plus haut niveau, c’est un fait. Sa chasse aux records, à commencer par celui des dix-huit victoires en Majeur de Jack Nicklaus, peut enfin reprendre. Mais à trente-six ans bien tassés et avec un corps usé par les ennuis physiques, le Tigre doit faire vite. 49 dossier Un retour en questions 1. Battra-t-il le record de victoires en Majeur de Jack Nicklaus ? C’est LE premier défi, et certainement le seul qui ait une véritable importance aux yeux de Tiger Woods. Depuis des années, il ne cesse de répéter – et les médias alimentent abondamment le sujet – que s’il y a un record après lequel il court, c’est bien celui-ci. Depuis que Jack Nicklaus a inscrit un 18e Majeur à son palmarès en remportant le Masters en 1986, personne d’autre que Tiger Woods n’a jamais été en mesure ne serait-ce que d’approcher ce chiffre. Mais le compteur personnel du Tigre reste bloqué à 14 titres du Grand Chelem depuis sa victoire à l’US Open en 2008. Voilà bientôt quatre ans qu’il n’a pas signé de succès en Majeur et – plus grave – qu’il n’a pas été à la lutte pour en gagner un, à l’exception de l’US PGA Championship en 2009. Cette année-là à Hazeltine, Y.E. Yang était devenu le premier joueur de l’histoire à priver Woods d’un titre majeur alors que celui-ci menait à l’entame du dernier tour. Depuis, Woods n’a jamais été à nouveau en mesure de s’imposer, malgré deux quatrièmes places au Masters en 2010 et 2011. À trente-six ans, le Tigre a encore quelques belles années devant lui, si son physique le laisse en paix. Et même s’il n’a plus un corps en aussi bon état qu’il y a dix ans, son Dominique expérience incomparable peut s’avérer déterminante en Majeur. Mais pour battre Nicklaus, il doit encore en gagner cinq. Les avis, bien entendu, sont partagés. « S’il en gagne un cette saison, ce sera peut-être possible, mais autrement ce sera très difficile », estime Dominique Larretche. Mais pour Franck LorenzoVera, « il battra Nicklaus, incontestablement. Il lui reste quinze années de professionnalisme pour en gagner cinq. Il jouera jusqu’à avoir battu ce record. » 2. Battra-t-il le record de victoires sur le PGA Tour de Sam Snead ? Entre 1936 et 1965, Sam Snead a amassé 82 victoires sur le PGA Tour. Depuis son premier succès chez les pros au Las Vegas Invitational en 1996, Tiger Woods en a récolté 72, la dernière ayant eu lieu à l’Arnold Palmer Invitational à Bay Hill il y a quelques semaines. Ce succès en Floride est intervenu deux ans et demi après le précédent, soit la plus longue période de disette de la carrière de Woods. Mais dix longueurs le séparent seulement de Snead aujourd’hui. Et même si la concurrence est rude sur le circuit américain, gagner un tournoi régulier est chose nettement plus facile qu’un Majeur, rien qu’en termes de probabilités. A fortiori pour le Tigre, donc : « À raison de un par an, cela ne lui posera aucun souci. Même quand il ne joue pas bien, il en gagne déjà un par an », avance Franck Lorenzo-Vera. 3. Redeviendra-t-il numéro 1 mondial ? Depuis la création du classement mondial en 1986, aucun joueur n’a davantage occupé la première position que Tiger Woods. Au total, l’Américain a passé 623 semaines au sommet de la hiérarchie, réparties en plusieurs périodes. Soit près de douze ans, alors que Woods est pro depuis à peine seize ans ! Les larretche deux plus longues, de plus de cinq années chacune, ont eu lieu entre 1999 et 2004, et entre 2005 et 2010. Aujourd’hui pointé au 7e rang mondial, Tiger n’est pas en position immédiate de récupérer son bien, mais pourrait évidemment le faire si les bons résultats s’enchaînent. « Il suffit qu’il regagne quelques tournois pour redevenir numéro 1 mondial. Mais s’il l’est à nouveau, il ne le restera pas longtemps, car la concurrence est beaucoup plus forte qu’auparavant », estime Dominique Larretche. suffit qu’il regagne “ Ilquelques tournois pour redevenir numéro 1 mondial 50 ” 51 dossier LES 72 VICTOIRES DE TIGER WOODS SUR LE PGA TOUR PGA TOUR WGC MAJEURS 5 2 5 1 3 2 1 2 1 1 3 4 4 2 3 3 2 1 2 5 2 1 1 2 1 2 2 1 2 2 1 1 1 1 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 4. Dominera-t-il à nouveau le golf comme il l’a fait par le passé ? Pendant des années, le principal avantage de Woods sur ses adversaires était d’ordre psychologique. Son niveau de jeu supérieur et ses nombreuses victoires dès ses premières années chez les pros lui avaient permis d’inspirer d’abord le respect, puis la peur et enfin la résignation. Plusieurs statistiques le prouvent : de toute sa carrière, Tiger a gagné 48 fois sur 52 lorsqu’il occupait la tête d’un tournoi à l’entame du dernier tour, soit 92,3 % de victoires. En Majeur, cette statistique monte à 93,3 % (14 victoires sur 15 occasions). Enfin, Woods a disputé 17 play-offs dans des tournois officiels (tous circuits confondus) et n’en a perdu que deux, soit 88,2 % de succès. Lorsqu’il s’agissait de dominer un adversaire en mano a mano, Tiger Woods n’a pas eu d’égal pendant de longues années. Jusqu’à cet US PGA Championship 2009, où il s’est incliné face à Y.E. Yang alors qu’il menait à l’entame du dernier tour. Depuis, sa descente aux enfers personnelle, ses blessures et ses difficultés à maîtriser son nouveau swing l’ont rendu beaucoup moins intimidant aux yeux de ses rivaux. « Ce ne sera jamais plus le Tiger Woods qu’on a connu. Il reviendra, mais il ne dominera plus comme avant », professe Dominique Larretche. 5. Retrouvera-t-il une condition physique qui lui permettra de s’exprimer pleinement ? Rien n’est moins sûr. L’Américain a connu ces cinq dernières années de nombreux problèmes physiques, la plupart concentrés sur sa jambe gauche. Depuis une rupture du ligament croisé du genou gauche en juillet 2007, il a subi quatre opérations. Sans parler de la double fracture de fatigue au tibia gauche lors de l’US Open 2008, de la rupture du tendon d’Achille de la cheville droite en décembre de la même année et d’autres pépins moins sérieux. « Si j’avais su à l’époque tous les problèmes de genou que j’allais avoir et l’impact engendré sur ma santé, alors oui, sans hésiter, j’aurais swingué différemment pour me préserver », a même reconnu le Tigre à la veille du Players Championship début mai. Tiger Woods a été le premier golfeur moderne à s’entraîner comme un véritable athlète. Son père, militaire de carrière, lui a inculqué très tôt les vertus de la préparation physique intensive, et Woods est même allé jusqu’à suivre les entraînements des commandos de Marines américains. Son physique n’avait pas d’égal sur le circuit pendant des années, mais à force de trop solliciter son corps, Tiger est aujourd’hui en sursis. « Il est fragilisé par les blessures. Il joue à haut niveau depuis l’âge de dix ans, il est usé par des millions de balles tapées et par des décennies de compétition intense. La machine de guerre est usée », estime Dominique Larretche. « Ce sera difficile de retrouver un physique aussi bon, complète Franck Lorenzo-Vera. C’est pour cela que son nouveau swing est moins violent. » 6. Jouera-t-il davantage de tournois ces prochaines saisons ? Gêné par les blessures et par ses problèmes personnels, Tiger Woods n’a pas beaucoup joué ces deux dernières saisons. Tous circuits confondus, il a disputé 11 tournois en 2011 et 52 14 en 2010. Même s’il n’a jamais été du genre à jouer trente semaines par an, il tournait en moyenne à une vingtaine de tournois dans l’année. Mais même si Woods retrouve une condition physique qui lui permet de s’exprimer pleinement, rien ne porte à croire qu’il jouera davantage. « Je ne pense pas qu’il dépassera 15 à 17 tournois dans l’année », estime Franck Lorenzo-Vera. Surtout dans la mesure où les Majeurs sont son objectif principal, voire unique. 7. Fera-t-il des Jeux Olympiques un objectif majeur ? Depuis que l’on sait que le golf fera son retour aux Jeux Olympiques à Rio de Janeiro en 2016, de nombreux joueurs ont coché la semaine correspondante dans leur agenda. Même si la participation des pros au tournoi olympique n’est pas encore officiellement confirmée, elle est quasiment acquise. Pour Woods, qui a gagné quasiment toutes les compétitions qui existent au monde, cet événement pourrait être la cerise sur le gâteau. Il aura alors près de quarante ans, et pourrait devenir le premier champion olympique de golf depuis les Jeux de Saint-Louis en 1904. « Ce serait un record de plus pour lui », estime Franck Lorenzo-Vera. De son côté, Dominique Franck Lorenzo-Vera Larretche précise « qu’il n’est pas sûr que ça ait une grande signification pour lui, mais comme c’est la dernière chose qui lui manquera, il se fixera sûrement cet objectif. » Ce sera difficile de “ retrouver un physique aussi bon, C’est pour cela que son nouveau swing est moins violent ” 8. Finira-t-il par devenir plus accessible et plus sympathique ? Alors qu’il bénéficiait d’une image de bon Américain, patriote et bon père de famille, Woods a perdu toute son aura lorsque les scandales de sa vie privée ont été révélés au grand jour fin 2009. Mais au-delà de ce que véhiculent les médias, il est difficile de percevoir Tiger Woods autrement que par ses apparitions en conférence de presse, et les rares interviews qu’il accorde. Et en dehors du parcours, le discours est généralement plat, convenu, formaté. Le Tigre a en effet toujours fonctionné selon un système bien précis : l’isolement, la distance et le compartimentage. Alors, maintenant qu’il est tombé de son piédestal, va-t-il chercher à présenter un visage plus abordable, plus humain ? « Il a déjà changé par rapport au début des années 2000, tempère Dominique Larretche. Il est déjà devenu un peu plus accessible et moins hautain. Mais on ne change pas radicalement du jour au lendemain. » Quant à lui, Franck Lorenzo-Vera estime « qu’à partir du moment où il ira mieux, il deviendra plus sympa. C’est difficile d’être ouvert quand tout va mal. Cela dit, Woods fonctionne selon l’éducation qu’il a reçue : il cherche à se protéger en s’isolant. » 53 zoom Photo Philippe Millereau UN JOYAU DE L’ÂGE D’OR De tous les parcours signés Tom Simpson en France, Chantilly-Vineuil est sans conteste l’un des plus beaux. Ce joyau inauguré en 1909 reste une référence pour tous les amoureux de l’architecture golfique de l’âge d’or. Ce trou n° 12, un par 5 en dogleg droite aujourd’hui atteignable en deux, en est une parfaite illustration. 54 55 dossier LES 72 VICTOIRES DE TIGER WOODS SUR LE PGA TOUR PGA TOUR WGC MAJEURS 5 2 5 1 3 2 1 2 1 1 3 4 4 2 3 3 2 1 2 5 2 1 1 2 1 2 2 1 2 2 1 1 1 1 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 4. Dominera-t-il à nouveau le golf comme il l’a fait par le passé ? Pendant des années, le principal avantage de Woods sur ses adversaires était d’ordre psychologique. Son niveau de jeu supérieur et ses nombreuses victoires dès ses premières années chez les pros lui avaient permis d’inspirer d’abord le respect, puis la peur et enfin la résignation. Plusieurs statistiques le prouvent : de toute sa carrière, Tiger a gagné 48 fois sur 52 lorsqu’il occupait la tête d’un tournoi à l’entame du dernier tour, soit 92,3 % de victoires. En Majeur, cette statistique monte à 93,3 % (14 victoires sur 15 occasions). Enfin, Woods a disputé 17 play-offs dans des tournois officiels (tous circuits confondus) et n’en a perdu que deux, soit 88,2 % de succès. Lorsqu’il s’agissait de dominer un adversaire en mano a mano, Tiger Woods n’a pas eu d’égal pendant de longues années. Jusqu’à cet US PGA Championship 2009, où il s’est incliné face à Y.E. Yang alors qu’il menait à l’entame du dernier tour. Depuis, sa descente aux enfers personnelle, ses blessures et ses difficultés à maîtriser son nouveau swing l’ont rendu beaucoup moins intimidant aux yeux de ses rivaux. « Ce ne sera jamais plus le Tiger Woods qu’on a connu. Il reviendra, mais il ne dominera plus comme avant », professe Dominique Larretche. 5. Retrouvera-t-il une condition physique qui lui permettra de s’exprimer pleinement ? Rien n’est moins sûr. L’Américain a connu ces cinq dernières années de nombreux problèmes physiques, la plupart concentrés sur sa jambe gauche. Depuis une rupture du ligament croisé du genou gauche en juillet 2007, il a subi quatre opérations. Sans parler de la double fracture de fatigue au tibia gauche lors de l’US Open 2008, de la rupture du tendon d’Achille de la cheville droite en décembre de la même année et d’autres pépins moins sérieux. « Si j’avais su à l’époque tous les problèmes de genou que j’allais avoir et l’impact engendré sur ma santé, alors oui, sans hésiter, j’aurais swingué différemment pour me préserver », a même reconnu le Tigre à la veille du Players Championship début mai. Tiger Woods a été le premier golfeur moderne à s’entraîner comme un véritable athlète. Son père, militaire de carrière, lui a inculqué très tôt les vertus de la préparation physique intensive, et Woods est même allé jusqu’à suivre les entraînements des commandos de Marines américains. Son physique n’avait pas d’égal sur le circuit pendant des années, mais à force de trop solliciter son corps, Tiger est aujourd’hui en sursis. « Il est fragilisé par les blessures. Il joue à haut niveau depuis l’âge de dix ans, il est usé par des millions de balles tapées et par des décennies de compétition intense. La machine de guerre est usée », estime Dominique Larretche. « Ce sera difficile de retrouver un physique aussi bon, complète Franck Lorenzo-Vera. C’est pour cela que son nouveau swing est moins violent. » 6. Jouera-t-il davantage de tournois ces prochaines saisons ? Gêné par les blessures et par ses problèmes personnels, Tiger Woods n’a pas beaucoup joué ces deux dernières saisons. Tous circuits confondus, il a disputé 11 tournois en 2011 et 52 14 en 2010. Même s’il n’a jamais été du genre à jouer trente semaines par an, il tournait en moyenne à une vingtaine de tournois dans l’année. Mais même si Woods retrouve une condition physique qui lui permet de s’exprimer pleinement, rien ne porte à croire qu’il jouera davantage. « Je ne pense pas qu’il dépassera 15 à 17 tournois dans l’année », estime Franck Lorenzo-Vera. Surtout dans la mesure où les Majeurs sont son objectif principal, voire unique. 7. Fera-t-il des Jeux Olympiques un objectif majeur ? Depuis que l’on sait que le golf fera son retour aux Jeux Olympiques à Rio de Janeiro en 2016, de nombreux joueurs ont coché la semaine correspondante dans leur agenda. Même si la participation des pros au tournoi olympique n’est pas encore officiellement confirmée, elle est quasiment acquise. Pour Woods, qui a gagné quasiment toutes les compétitions qui existent au monde, cet événement pourrait être la cerise sur le gâteau. Il aura alors près de quarante ans, et pourrait devenir le premier champion olympique de golf depuis les Jeux de Saint-Louis en 1904. « Ce serait un record de plus pour lui », estime Franck Lorenzo-Vera. De son côté, Dominique Franck Lorenzo-Vera Larretche précise « qu’il n’est pas sûr que ça ait une grande signification pour lui, mais comme c’est la dernière chose qui lui manquera, il se fixera sûrement cet objectif. » Ce sera difficile de “ retrouver un physique aussi bon, C’est pour cela que son nouveau swing est moins violent ” 8. Finira-t-il par devenir plus accessible et plus sympathique ? Alors qu’il bénéficiait d’une image de bon Américain, patriote et bon père de famille, Woods a perdu toute son aura lorsque les scandales de sa vie privée ont été révélés au grand jour fin 2009. Mais au-delà de ce que véhiculent les médias, il est difficile de percevoir Tiger Woods autrement que par ses apparitions en conférence de presse, et les rares interviews qu’il accorde. Et en dehors du parcours, le discours est généralement plat, convenu, formaté. Le Tigre a en effet toujours fonctionné selon un système bien précis : l’isolement, la distance et le compartimentage. Alors, maintenant qu’il est tombé de son piédestal, va-t-il chercher à présenter un visage plus abordable, plus humain ? « Il a déjà changé par rapport au début des années 2000, tempère Dominique Larretche. Il est déjà devenu un peu plus accessible et moins hautain. Mais on ne change pas radicalement du jour au lendemain. » Quant à lui, Franck Lorenzo-Vera estime « qu’à partir du moment où il ira mieux, il deviendra plus sympa. C’est difficile d’être ouvert quand tout va mal. Cela dit, Woods fonctionne selon l’éducation qu’il a reçue : il cherche à se protéger en s’isolant. » 53 zoom Photo Philippe Millereau UN JOYAU DE L’ÂGE D’OR De tous les parcours signés Tom Simpson en France, Chantilly-Vineuil est sans conteste l’un des plus beaux. Ce joyau inauguré en 1909 reste une référence pour tous les amoureux de l’architecture golfique de l’âge d’or. Ce trou n° 12, un par 5 en dogleg droite aujourd’hui atteignable en deux, en est une parfaite illustration. 54 55 Technique - coup lobé Vincent Bucciarelli Pro au golf de Clément Ader. Auteur du livre : Coach perso aux éditions Hugo & Cie maîtrisez vos Coups lobés quel que soit le lie L’approche levée ou lobée n’est pas le coup que nous préconisons de prime abord, on a même coutume de dire qu’il faut réaliser ce coup en dernier ressort après avoir envisagé de putter, puis de faire un coup roulé. C’est donc seulement si ces deux premières options ne sont plus possibles qu’il faudra tenter une approche levée, donc un coup délicat. Il l’est d’autant plus que la nature du lie va déterminer la façon de le jouer. Vous allez retrouver dans ce numéro les recettes du succès, non pas du coup lobé, mais du coup lobé en toutes circonstances. Coup lobé depuis un bon lie Coup lobé dans le rough Coup lobé depuis un lie pelé 56 57 Technique - approches coup lobé depuis un bon lie 1 Un des secrets pour réaliser une bonne approche levée est l’accélération à travers l’impact. En fonction de la distance, vous varierez les amplitudes. Ici, Vincent effectue un backswing pour une approche d’une vingtaine de mètres avec son sandwedge. Il arme ses poignets pour avoir un angle d’attaque plus vertical et générer suffisamment de vitesse. 3 4 2 Tout part d’une bonne organisation : • balle au milieu du stance • 70% du poids sur la jambe gauche • manche légèrement incliné vers l’avant 58 Enfin un finish en miroir avec le backswing, c’est-àdire un corps orienté vers la cible avec un club face au sternum et des poignets qui se sont réarmés, garants d’une bonne libération de la tête de club. Si vous observez la photo 2, nous avons là un effet de symétrie. Un bon contact avec un club bien placé à l’impact sera déterminant pour réaliser un bon coup. Autrement dit, un contact balle / terre favorisé par un poids du corps bien à gauche et des mains légèrement en avant par rapport à la tête de club. 59 Technique - approches coup lobé depuis le rough D’un point de vue statique, Vincent s’organisera différemment du coup lobé classique : • il ouvre son club mais conserve la face orientée vers la cible • il place sa balle un peu plus à gauche dans son stance • et oriente son corps à gauche de la cible 2 Cette organisation est similaire à celle que nous adoptons dans un bunker. Dans la zone d’impact, Vincent cherche à faire glisser sa tête de club sous la balle un peu comme dans une sortie de bunker. 3 1 Pour réussir à créer une trajectoire haute afin d’arrêter la balle, notre joueur devra générer plus de vitesse car sa face de club est très ouverte et son club va être freiné dans la zone d’impact par le rough. Pour ces deux raisons, le backswing à réaliser pour produire une même distance sera plus important que pour un coup lobé classique. Vous allez presque devoir réaliser un ¾ de swing alors que vous n’êtes qu’à 20 mètres de la cible. Souvent, les joueurs décélèrent car ils n’ont pas confiance dans le volume de swing à produire. Assumez ce coup car votre face est très ouverte, la balle partira donc avant tout vers le haut. Il s’agit bien là de la confiance dans l’organisation que vous avez choisie et dans la dynamique qu’il faut créer. Dans cette situation, la balle se trouve enfoncée dans une herbe assez épaisse. Notre pro ne pourra pas contacter la balle directement, il y aura nécessairement de l’herbe entre la face de club et sa balle et donc un effet sur le roulement de celle-ci (elle roulera davantage une fois arrivée sur le green). De plus, le rough a tendance à ralentir la tête de club et la refermer tout en l’orientant à gauche. La balle partira à gauche et basse alors que nous la souhaitons haute et en direction de la cible. à la lecture de ces paramètres, il n’est pas possible de jouer un coup lobé comme si la balle était bien placée. 60 61 Technique - approches coup lobé depuis un lie pelé Vous jouez sur un links, ou bien tout simplement vous vous retrouvez sur une partie pelée du parcours ou bien encore pire dans un divot, vous ne pourrez pas compter sur la hauteur de votre trajectoire pour arrêter la balle au drapeau. Seule la qualité de votre contact et donc le backspin transmis à la balle pourra la stopper au drapeau. Tout commence encore une fois par une bonne organisation. Ici, nous voulons être sûrs de contacter la balle en premier. Pour cela nous la placerons un peu plus à droite dans le stance. 1 3 Je rappelle que la qualité de mon contact est primordiale, je veillerai à bien conserver mes mains en avant de la tête de club à l’impact avec un poids du corps ancré à gauche. Attention à ne surtout pas ouvrir le club, ce qui le placerait sur le bounce et vous ferait topper la balle. Les mains sont en avant Les mains sont en avant 4 2 La trajectoire sera plus tendue car nous déloftons légèrement le club (la face est plus fermée). Cela va induire une prise d’élan réduite par un armement quasi inexistant des poignets. Le finish en symétrie avec le backswing m’assure une bonne accélération à travers la balle pour donner un maximum de backspin à la balle. Vous remarquerez que ses poignets ne se réarment pas. Petit conseil de pro pensez à bien nettoyer vos stries et jouer des balles de qualité qui prennent beaucoup d’effet sur ce genre de coup. 62 63 Interview Propos recueillis par Alexandre Mazas - Photos Stéphane Ruet Julien Quesne « Je dois progresser au petit jeu pour rejoindre le plus haut niveau mondial » Il jouait déjà bien depuis plusieurs mois, comme l’avait prouvé une saison pleine sur le Challenge Tour l’an dernier, auréolée d’une victoire à Lyon en octobre. La carte pour le circuit européen en poche, Julien Quesne est revenu discrètement dans la cour des grands, un an après l’avoir quittée. Sans prétention, mais avec une ambition nourrie de certitudes sur la qualité de son jeu. Les résultats n’ont pas tardé à lui donner raison, et même au-delà de ses espérances : le 18 mars, le Manceau est devenu le premier vainqueur français de la saison, en empochant de fort belle manière l’Open d’Andalousie. Assuré de continuer à jouer avec les meilleurs jusqu’à la fin de la saison 2013, ce grand gaillard de 1,85 mètre pour 88 kilos vise désormais plus haut, beaucoup plus haut. Et ce joueur jugé discret, voire timide, devient intarissable lorsqu’il parle de la véritable passion qu’il nourrit pour le golf. Practice : Comment avez-vous vécu les semaines qui ont suivi votre victoire à l’Open d’Andalousie le 18 mars dernier ? Julien Quesne : Ça s’est bien passé dans l’ensemble, même si j’ai eu quelques moments difficiles à gérer en raison des nombreuses sollicitations que j’ai eues. Je n’y étais pas habitué, donc c’était un peu fatigant. Mais j’ai réussi à retrouver mes marques mi-avril en Malaisie et en Chine, où j’ai réalisé deux très beaux tournois en terminant 20e et 11e. J’étais très content de mon jeu. De toute façon, je m’éclate tellement dans ce que je fais en ce moment que, même s’il y a de la fatigue et des sollicitations, ce n’est que du bonheur ! Je suis maintenant très excité par la suite de la saison et j’ai de grandes ambitions. Est-ce que vous considérez que vos résultats en Malaisie puis en Chine sont conformes à votre niveau de jeu et à votre nouveau statut de vainqueur de tournoi ? J. Q. : Oui et non. Disons que je développe du très bon golf en ce moment, donc ça ne m’étonne pas plus que ça. Mais j’essaie toujours de faire encore mieux, donc même si je suis très satisfait de ces places-là, j’ai envie de gagner un autre tournoi très rapidement. J’ai de grandes ambitions d’ici la fin de l’année, c’est-à-dire rentrer dans le top 100 mondial d’ici le mois d’août afin de pouvoir jouer l’US PGA Championship. 64 Pour arriver à ce top 100 mondial, quel est votre planning de tournoi jusqu’à la fin de l’été ? J. Q. : Dès la fin mai, avec le BMW PGA Championship à Wentworth, commence la série des gros tournois sur le continent européen. Je les joue presque tous jusqu’au mois d’août, à l’exception de l’Open d’Irlande. Je m’alignerai également aux qualifications de l’US Open et du British Open, qui ont lieu toutes les deux en Angleterre. Je n’ai pas encore joué de Majeur et j’ai vraiment hâte de disputer mon premier, et ce dès cette saison ! Quel objectif vous êtes-vous fixé, en termes de classement sur la Race to Dubai en fin de saison ? J. Q. : En début de saison, je m’étais donné pour but d’intégrer les soixante premiers du classement européen afin de pouvoir jouer la finale du Tour à Dubai. Sauf catastrophe, cet objectif est en passe d’être atteint. Maintenant, je veux juste continuer à bien jouer au golf et à prendre du plaisir. Je veux aussi continuer à me familiariser avec cette nouvelle vie sur le Tour européen, où je me sens bien. Honnêtement, je pense avoir le potentiel pour aller beaucoup plus loin ; je vais juste faire de mon mieux en continuant à m’amuser et en gardant la même ligne de conduite que depuis le début de l’année. 65 Interview Quelle est la différence entre votre saison 2012 et celle de 2010 où vous étiez déjà sur le Tour européen ? Qu’est-ce qui fait que vous êtes un cran au-dessus cette année ? Julien Quesne Né le 16 août 1980 au Mans J. Q. : La principale différence tient au travail que j’ai effectué pendant ces deux ans avec mon coach, Benoît Ducoulombier, pour faire évoluer mon jeu. Aujourd’hui, je connais parfaitement mon swing, mes points forts et mes points faibles. Je perds moins de temps, je suis plus patient. Il n’y a pas eu de révolution technique, mais j’ai fait un très bon travail hivernal et je me suis fixé une ligne de conduite sur toute l’année au niveau du chipping et du putting. Depuis novembre ou décembre 2011, je m’y tiens et les résultats tombent. Je jouais déjà très bien à l’entraînement et, cette saison, ça paye en tournoi. À la base, l’objectif était surtout d’arriver à faire quatre tours solides, ce que je parviens à faire cette année, et même plus puisqu’en général je finis très fort avec d’excellents week-ends. Enfin, la collaboration avec mon caddy se passe de mieux en mieux : c’est beaucoup plus simple et naturel qu’en 2010, car je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Comment se passe votre collaboration au quotidien avec votre entraîneur Benoît Ducoulombier ? 1997 : découvre le golf. 2002 : numéro 2 français amateur. 2003 : passe pro à la fin de l’année. 2004 : remporte son premier tournoi en tant que professionnel, le Trophée Maroc Télécom. 2007 : trois victoires sur l’Alps Tour. Numéro 1 à l’Ordre du mérite de ce circuit, ainsi que de l’AGF-Allianz Golf Tour. Accède au Challenge Tour. 2008 : 37e et meilleur Français à l’Ordre du mérite du Challenge Tour. 2009 : 8e du Challenge Tour, 18 cuts passés en 23 tournois, 1 victoire au Trophée du golf de Genève, 5 top 10. Accède au Tour européen. 2010 : 152e du Tour européen, 16 cuts passés en 32 tournois. Meilleur résultat : 16e au Madrid Masters. Redescend sur le Challenge Tour. 2011 : 13e du Challenge Tour, 12 cuts passés en 23 tournois, 1 victoire à l’Allianz Open de Lyon, 5 top 10. Revient sur le Tour européen. 2012 (au 7 mai) : 7 cuts passés en 8 tournois, 1 victoire à l’Open d’Andalousie. Actuel 33e de la Race to Dubai. J. Q. : Je travaille avec lui depuis que je suis passé pro fin 2003. C’est mon premier et unique coach. Il vient me voir sur une dizaine de tournois dans l’année, et il le faisait déjà quand j’étais sur le Challenge Tour. Comme j’ai déménagé à Bordeaux cet hiver, j’ai pu effectuer pas mal de parties d’entraînement avec Grégory Havret, lui aussi entraîné par Benoît Ducoulombier, ce qui m’a permis de casser pas mal de barrières psychologiques. Je vois aussi mon coach en dehors des tournois, surtout pendant l’hiver, quasiment toutes les semaines. De quelle façon vous fait-il travailler votre technique ? J. Q. : Honnêtement, nous ne faisons presque plus aucun travail technique sur le grand jeu. Je suis un peu en « pilote automatique », dans le sens où mon swing est forgé, et il n’y a pas de grands changements à faire. Il s’agit juste de continuer à observer la même ligne de conduite, car les bases sont solidement posées depuis quelque temps déjà. Certes, je surveille certaines choses dans mon swing, que ce soit la posture, le grip ou la façon dont je me place devant la balle. Mais globalement, à force de répétition mécanique, mon swing est devenu un geste très instinctif, et je n’ai plus qu’à laisser faire les choses. Comment décririez-vous votre swing actuel ? J. Q. : C’est un geste très simple, avec très peu d’action de mains et de mouvements parasites. Je crois qu’on peut dire que c’est un swing tout en douceur, en rythme et avec beaucoup de coordination. Si vous ne travaillez plus énormément votre grand jeu, cela signifie sûrement que vous consacrez l’essentiel de votre entraînement au petit jeu ? J. Q. : Je m’y intéresse de plus en plus depuis que les bases techniques de mon swing sont posées. Quand je suis en tournoi, je consacre quasiment tout mon temps à m’entraîner spécifiquement au putting, au chipping, aux sorties de bunker et au wedging. Jusqu’à il y a quelques années, je pouvais passer des heures à taper des balles au practice, mais depuis un an ou deux j’y reste beaucoup moins longtemps. Je fais juste mes séances d’échauffement, et j’y reste parfois un peu plus quand Benoît est là. Vous pensez avoir encore une marge de progression importante au niveau du petit jeu ? J. Q. : Je pense avoir encore une bonne marge, oui. En tout cas, je 66 sais que c’est ce que je dois travailler pour rejoindre le très haut niveau mondial. Depuis le début de la saison, j’ai joué avec de très bons joueurs de profils très différents, que ce soient de grands champions ou des joueurs très en forme, et je n’ai pas l’impression d’avoir quelque chose à envier à tous ces gens-là au niveau du grand jeu. Mais pour faire de bons scores, il ne suffit pas de mettre le coup de fer près, il faut aussi rentrer le putt. Il faut maîtriser les petits coups de wedge, il faut rentrer un chip dans la boîte de temps en temps, etc. Ce sont toutes ces petites choses que les Jimenez, Manassero et compagnie font encore un peu mieux que moi pour le moment. Votre geste au putting se caractérise par une posture très au-dessus de la balle, quasiment voûtée. Comment avez-vous créé ce geste ? J. Q. : On s’est battus pendant des années avec Benoît Ducoulombier pour poser le putter à plat, car j’avais tendance à le poser sur le talon. On s’est inspirés de certains joueurs américains qui, depuis quelques années, posent davantage le putter sur la pointe. Je fais comme ça maintenant. Et comme depuis un an je suis passé au grip inversé, tout cela fait que j’ai l’épaule gauche un peu plus basse. Globalement, j’essaie d’avoir un geste au putting qui correspond à mon swing : contrairement à tous ces joueurs qui privilégient un peu d’action de mains, j’essaie de mon côté de faire un geste très mécanique, à l’image de ceux qui utilisent le belly putter. Sauf que je reste fidèle au petit putter : j’ai essayé le belly en fin de saison dernière, mais je n’ai pas été convaincu par les sensations qu’il m’a procurées. À quoi ressemble une journée d’entraînement typique de Julien Quesne ? J. Q. : C’est simple : je vais sur le parcours jouer dix-huit trous ! Je fais généralement un match contre Édouard Dubois ou un des autres joueurs qui s’entraînent à Bordeaux. Après, j’ai mes exercices pour le petit jeu que je répète régulièrement. Pour le putting, je travaille depuis un bon moment avec une planche de Dave Pelz, donc je fais mes gammes avec ça. Pour le petit jeu, j’essaie notamment de travailler sur les points de chute de la balle : je pose une serviette sur le green, et je m’amuse à faire tomber la balle sur cette serviette en variant les endroits d’où je tape. Au wedging, même principe : je pose un parapluie à, mettons, soixante mètres, et je m’amuse à faire tomber une balle dedans, une un mètre devant, une un mètre derrière, etc. C’est une façon très ludique de s’entraîner ! Le fait de vous entraîner avec d’autres bons joueurs comme Grégory Havret ou Édouard Dubois doit être particulièrement bénéfique, ne serait-ce que par l’émulation que cela procure... J. Q. : Bien sûr, d’autant plus que ce genre de parties avec des bons joueurs se répète également en tournoi, les jours précédant la compétition. Il y a un bon groupe de Français, avec des profils très différents qui plus est, donc j’ai la chance d’avoir toujours d’excellents partenaires d’entraînement, où que je sois. Concernant les autres aspects de l’entraînement, est-ce que vous suivez une préparation physique spécifique ? J. Q. : Absolument. J’essaie de la faire tous les jours, à raison d’une demi-heure quotidienne. Je pratique le yoga dit « ashtanga », à l’aide de DVD que j’emporte avec moi en tournoi. Ce sont des exercices qui font travailler l’équilibre, la respiration, la posture, la résistance, le gainage abdominal, etc. Je fais également des activités axées sur 67 Interview le cardio, comme le vélo ou la course à pied. En revanche je n’ai pas de programme de musculation spécifique. Je fais du sport pour m’entretenir physiquement et me vider la tête, mais je ne suis pas du genre à aller lever de la fonte dans une salle pendant deux heures ! Est-ce que vous lisez des livres ou regardez des DVD afin d’améliorer votre technique ? J. Q. : Pas du tout. Je l’ai fait par le passé, mais à présent que j’ai trouvé mon système, j’ai bien compris qu’il n’y avait pas qu’un seul swing, ni une seule façon de taper la balle. Donc je reste dans mon système. J’ai aussi arrêté de regarder le golf à la télévision. Je lis en revanche pas mal de bouquins sur la psychologie du golf ou des choses comme ça, mais plus du tout sur la technique. Travaillez-vous avec un préparateur mental ? J. Q. : J’ai bossé avec un psychologue du sport pendant un an, quand j’étais à Paris. Et depuis six mois que je suis à Bordeaux, je travaille avec un préparateur mental, Ludovic Leroux, à raison d’une heure par semaine, par conférence vidéo ou au téléphone. On ne parle quasiment pas de golf, mais de la façon dont je gère ma vie, ma carrière, mon couple, mes angoisses, mes peurs, etc. Ça me fait du bien de parler, car c’est une personne qui sait écouter, qui arrive vraiment à me faire réfléchir, et me donne des solutions concrètes pour mieux me connaître et savoir ce que je dois faire pour progresser. Revenons sur vos débuts, Julien. Dites-nous comment vous avez découvert le golf, à l’âge de dix-sept ans. J. Q. : C’est un ami de mon père qui m’a fait découvrir le jeu, au golf du Perche, non loin de chez mes parents. Je l’ai accompagné un jour sur une partie, et il m’a donné un fer 7 pour que je m’amuse à taper dans la balle en le suivant. Naturellement, j’ai essayé de reproduire ce que je voyais : j’ai tout de suite bien tapé, avec un swing assez atypique bien sûr ! C’est d’ailleurs pour cela qu’il a fallu combler beaucoup de lacunes techniques quand je suis passé pro, car en tant qu’amateur je n’avais pas vraiment de bases techniques solides. Mais j’ai tout de suite mordu, dès que j’ai touché pour la première fois à un club de golf... Ma vie a changé ce jour-là ! Ça fait quatorze ans que je joue au golf, que je suis passionné par ce jeu, et que toute ma vie tourne autour de ça... Quels sports pratiquiez-vous auparavant ? J. Q. : J’ai toujours été très sportif dans ma jeunesse. Je faisais du volleyball, du tennis, du handball. J’ai ensuite fait pas mal de squash, et j’ai même continué à en faire pendant quelques années même après m’être mis au golf. Aujourd’hui, j’y joue de moins en moins, évidemment. Après avoir découvert le golf, à quelle vitesse avez-vous progressé ? J. Q. : Je crois que je suis descendu à 6 d’index la première année et à 3 la deuxième. Ensuite j’ai stagné entre 1 et 3 pendant trois ou quatre ans. Puis, quand je suis arrivé au golf de Touraine où j’ai commencé à côtoyer des bons joueurs, j’ai recommencé à progresser. Et à quel moment avez-vous commencé à envisager une carrière professionnelle ? J. Q. : Dès la première fois que j’ai touché un club ! De toute façon, j’ai toujours voulu faire du sport mon métier : ça a été le volleyball avant, puis le tennis mais, lorsque j’ai touché mon premier club, j’ai abandonné tous les sports que je pratiquais et je me suis consacré exclusivement au golf. 68 Sans l’aide d’un coach pendant votre période amateur, comment avez-vous construit votre swing ? J. Q. : À l’époque je regardais beaucoup de golf à la télévision, j’ai appris un peu comme ça, tout simplement. J’avais Fred Couples pour idole, donc j’essayais d’imiter ce que je voyais de lui à la télévision. Et quand vous avez commencé à travailler avec Benoît Ducoulombier, vous avez dû corriger beaucoup de choses dans votre geste ? J. Q. : Je pense qu’il m’a fallu cinq bonnes années avant que mon swing soit à peu près construit et que je me sente parfaitement à l’aise sur un parcours. Il y avait tout à revoir, de la position devant la balle au chemin de club. Je tapais beaucoup de balles assez basses, en slice ; et j’étais incapable de faire un draw. Il a fallu faire un très gros et très long travail technique. Après quoi j’ai gagné sur l’Alps Tour dès mon premier tournoi pro, j’ai gagné plus tard sur le Challenge Tour en 2009, donc je suis monté crescendo comme ça, malgré quelques coups d’arrêt. Aujourd’hui je me sens vraiment bien sur un parcours, je maîtrise mon sujet aussi bien techniquement que psychologiquement. C’est pour ça que je me permets de penser que je peux aller titiller les meilleurs au monde. Même si vous êtes avant tout un autodidacte du golf, quel regard portez-vous sur l’enseignement en France de manière générale ? J. Q. : À mon avis, le diplôme d’enseignant est trop facilement donné. Il n’est pas assez exigeant, dans le sens où le niveau requis pour le passer, 6 ou 7 de handicap je crois, est trop faible. Je pense qu’à 7 de handicap, on ne sait pas jouer au golf, et on ne connaît pas le golf. Ce n’est pas méchant de dire ça, mais je pense que pour transmettre son savoir et entraîner, il faut avoir été joueur, il faut en tout cas un certain recul sur ce jeu. La première année où j’ai commencé le golf, je suis descendu à 6 de handicap, mais je n’aurais jamais pu prétendre enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit ! Ça me paraît un peu aberrant... Le fait que le diplôme soit trop facilement donné dévalorise beaucoup l’image de l’enseignant. Je me souviens qu’à mes débuts, l’enseignant du club était quelqu’un d’éminemment respecté. Aujourd’hui, avec notamment les chaînes de golfs qui exploitent les pros, je ne suis pas fan de ce que l’enseignement est en train de devenir. Évidemment, je ne veux pas faire de généralités car je connais d’excellents enseignants, mais c’est malgré tout devenu une activité trop commerciale, ce qui nuit à la qualité globale de l’enseignement. Enfin, il faut faire attention, car les enseignants ne doivent pas transmettre que de la technique, mais aussi des valeurs propres à ce sport. Trop de fois, quand je joue hors tournoi, j’hallucine de voir des gens qui ne relèvent pas leurs pitches, qui ne remettent pas leurs divots, etc. La transmission des valeurs du golf se perd un peu, et c’est fort dommage. progresser les joueurs, et de progresser eux-mêmes. Personnellement, je bénéficie du fait que Benoît soit salarié de la Fédération depuis des années, qu’il s’occupe déjà du numéro 1 français Grégory Havret, et qu’il voyage souvent en tournoi pour nous suivre. Je dirais que je suis devenu le joueur qu’il voulait que je devienne, et ce à tous les niveaux, car il ne m’a pas inculqué que de la technique. Quelles sont, selon vous, les qualités que doit avoir un bon entraîneur ? J. Q. : Dans la pédagogie, il faut qu’il soit ouvert, qu’il s’adapte aux caractéristiques physiques et psychologiques de son joueur. Il faut aussi qu’il se déplace en tournoi, et surtout qu’il ne compte pas ses heures ! C’est un métier qui exige de la patience et de la disponibilité : la preuve, Benoît a mis dix ans ou presque à me forger un swing qui tienne la route sous pression ! En ce qui concerne les joueurs français, dont seize sont cette année sur le Tour européen, pensez-vous que le niveau général des pros de notre pays soit en train de monter ? J. Q. : Je pense qu’il manque encore une ou deux locomotives, des joueurs qui arrivent dans le top 50 mondial et qui y restent, pour tirer les autres vers le haut. On n’a pas eu la chance d’avoir un Ballesteros ou un Olazabal pour tirer le golf français vers le haut, même si on a eu de très bons joueurs par le passé. Cela dit, je crois que les Français de ma génération, à l’image de Jean-Baptiste Gonnet qui fait une très belle Je suis un peu en “pilote “ automatique”, dans le sens où mon swing est forgé, et il n’y a pas de grands changements à faire Et quel est votre avis sur les coaches français du circuit européen ? J. Q. : Je ne les connais pas tous, mais pour parler de Benoît Ducoulombier, je crois qu’il a toutes les qualités pour amener un Français dans le top 50 mondial et lui faire gagner un Majeur. Je pense qu’il y en a d’autres tout aussi bons. Mais le problème, même si les coaches français sont très bons, c’est qu’ils n’en vivent pas forcément à moins d’être salariés de la Fédération. Pour tous les enseignants qui travaillent dans des clubs et donnent un coup de main à des pros en devenir, mais ne peuvent pas vraiment aller les voir en tournoi, c’est plus compliqué de faire ” saison 2012, sont de plus en plus compétitifs. De plus jeunes, comme Romain Wattel et Victor Dubuisson, ont réussi à garder leur carte dès leur première saison sur le Tour : à mon avis, ils sont partis pour faire de belles carrières et gagner de gros tournois sur le circuit européen. C’est une bonne chose d’avoir de bons joueurs de tous âges, car d’un côté ça motive les anciens à donner leur maximum pour rester au plus haut niveau ; et nous les jeunes, nous profitons de leur expérience et de leurs conseils. On a besoin des anciens pour s’inspirer, et eux ont besoin de nous pour les « pousser au cul » ! Globalement, il y a vraiment un bon groupe de Français sur le Tour, c’est très sain et constructif. Il y a autant d’émulation que de solidarité. Je pense d’ailleurs que les Français vont dans l’ensemble réaliser une très belle saison. J’en suis persuadé, c’est presque mathématique ! Pour conclure, quels conseils donneriez-vous aux lecteurs de Practice qui souhaiteraient améliorer leur jeu ou plus simplement prendre davantage de plaisir sur le parcours ? J. Q. : Il faut travailler au maximum le petit jeu, le chipping et le putting en particulier ; et pour cela trouver des exercices simples à faire et les répéter souvent. Même si ça ne dure pas longtemps, il faut les faire régulièrement. Tout cela vous permettra de trouver vos marques, d’être de plus en plus efficace en compétition et d’améliorer vos scores, car c’est vraiment là que vous pouvez faire la différence. 69 Driving Puissance et contrôle : mes clefs LE championnat national pour TOUS les golfeurs …sur TOUS les golfs 600 30 000 Sergio Garcia, vainqueur de dix tournois sur le Tour européen et sept sur le PGA Tour. Depuis que je suis passé pro en 1999, mon swing a subi de légers et subtils changements. Pas de doute, c’est le même mouvement que celui que je faisais lorsque j’étais amateur, mais les changements que j’y ai incorporés me permettent d’être plus régulier qu’auparavant. À travers ces pages, je vous révélerai comment je raisonne concernant le swing, et comment le mien a évolué au fil des ans. J’expliquerai les mouvements clés et les postures qui, je l’espère, vous mèneront vers une meilleure combinaison de puissance et de précision depuis le tee. La bonne nouvelle, c’est que ces deux éléments essentiels sont liés. Scannez ce QR code avec votre smartphone et rendez-vous sur le site du Grand Trophée golfs* cartes de score déclarées* *homologués ffgolf *estimation édition 2012 7/7 694 du lundi au dimanche* *jusqu’au 30 septembre 2012 gagnants* *sportifs & dotations Inscrivez-vous 38� inscription jusqu’au 16 septembre 2012 Découvrez les qualifiés du mois d’avril et les gagnants des dotations sur www.legrandtrophee.com 70 Driving 1 Ma posture Il est indispensable d’être bien positionné à l’adresse Ma posture n’a pas beaucoup évolué au fil des ans. J’essaye toujours d’être bien redressé, car c’est quand je me baisse trop que les ennuis commencent. Je reste donc bien redressé au niveau des épaules, desquelles mes bras suivent naturellement la position. Votre posture affecte la trajectoire de votre swing, c’est pourquoi elle doit être confortable, athlétique, et doit vous permettre de pouvoir amener votre club en arrière sur une bonne ligne. 2 3 La transition Tout est dans le rythme Le rythme est essentiel et c’est dans la transition backswing/downswing qu’un bon rythme porte ses fruits. Mon conseil est de ne pas aller trop vite une fois arrivé en haut de votre backswing et de vous jeter sur la balle. Cela perturbera votre downswing. Sentez le swing comme si vous swinguiez à l’intérieur de vous-même, votre timing s’améliorera, tout comme votre précision. « Une fois en haut, n’allez pas trop vite, ne vous jetez pas sur la balle. » au sommet Avoir un bon rythme est primordial pour être régulier Une chose que vous remarquerez si vous comparez mon swing actuel à celui de mes premières années en tant que pro, c’est qu’il y a plus de coordination backswing/ downswing. Il n’y a plus autant de relâchement dans mes mains au sommet de mon backswing. J’ai toujours swingué avec un changement de plan important à la descente et, honnêtement, je n’ai jamais pu faire autrement. C’est ma façon de swinguer, que cela me plaise ou non, et je dois faire avec. Mais j’ai réduit cette tendance. Ça a été important, car cela m’a permis de garder le Club bien plus devant moi pendant le downswing. Mon rythme est encore une clé majeure pour bien jouer, mais sans doute pas autant qu’auparavant. Avant, quand mon rythme n’était pas bon, j’avais des problèmes avec un club qui restait bloqué derrière moi. Mon changement de plan était trop important car ma coordination n’était pas bonne. Maintenant, je suis plus régulier et, comme le club est davantage devant moi, je peux taper des draws quand c’est nécessaire, mais je suis surtout bien plus à l’aise pour taper un fade. Avant, mon backswing était plus rond et favorisait le draw. 72 Une posture athlétique donne de la puissance au bas du corps. « Il n’y a plus autant de relâchement dans mes mains au sommet de mon backswing. » 73 Driving 4 Sergio Garcia © Kevin Murray / Golf Monthly / IPC Syndication Le drive bas de Sergio Voyez comme juste avant l’impact le club descend toujours légèrement vers la balle qui a été placée sur un tee relativement bas. La partie haute de son corps recouvre la balle. La combinaison de ces facteurs permet d’avoir une balle perforante. Les jambes La puissance vient du sol Plus le bas de votre corps est stable et compact, plus votre rotation sera puissante. Réussir cela n’affecte pas seulement la puissance de votre coup, mais aussi sa précision. Si vous arrivez à rester stable sur vos jambes, vous générerez une bonne vitesse et un bon mouvement du corps, ce qui rendra plus probable le fait que vos bras et le reste de votre corps travaillent efficacement ensemble. Votre poids doit être transféré durant le swing, mais un bas du corps stable est important pour la puissance et la précision. 5 Le vol de la balle N’essayez pas de taper tout droit Je ne tape pas tout droit ; je n’essaye jamais de taper tout droit car pour moi c’est tout simplement impossible. Si vous me demandiez de taper tout droit, je n’y arriverais pas. À la place, j’imagine d’autres coups, avec différentes doses de fade et draw. C’est comme ça que j’ai appris à jouer. J’ai aussi appris à taper la balle plus bas au fil des ans, en changeant mon swing et ma position. La posture finale Restez droit bien haut Il est important de finir sur le côté gauche. Cela voudra dire que vous avez bien traversé la balle. Il faut rester bien droit, redressé et garder sa hauteur sur la fin. Vous pouvez avoir les jambes légèrement fléchies, mais tout en ayant le buste droit et redressé. Si vous vous tenez bien droit de toute votre hauteur, cela veut dire que votre poids se transférera efficacement dans la balle, et cette pensée vous aidera tout au long du swing. Terminez en faisant face à l’endroit que vous visez, de manière à ce que tout votre poids ne reste pas bloqué sur votre jambe arrière. « Votre poids doit être transféré durant le swing. » 74 Ici, le club descend toujours vers la balle. Le haut du corps de Sergio recouvre la balle, et c’est comme ça qu’il lui permet de voler bas. 75 interview Propos recueillis par Arnaud Tillous - Photos Stéphane Ruet le club pga en questions Éric Douennelle, président de PGA France et corédacteur en chef de Practice fait le point sur le lancement du club PGA il y a un an. Et détaille tous les sujets qui concernent la profession et lui tiennent à cœur. Practice : Votre bilan du club PGA un an après sa création ? Éric Douennelle : Positif. Il y a désormais 15 000 membres au club PGA, pourtant nous avons pris un peu de retard sur la partie informatique. Lorsque l’on doit gérer une communauté via des newsletters, des mails etc., la partie web est vitale. Nous sortons la V2 du site très prochainement. Avec cet outil il sera plus facile d’expliquer en quoi consiste l’offre du club PGA. Dix mille abonnés c’est bien, mais nous espérons faire beaucoup mieux parce que ce programme est vraiment pertinent. Quelle est l’offre du Club PGA ? E. D. : Il y a plusieurs piliers. Le premier est le droit d’accès aux 150 compétitions PGA dont 48 «PGA Cup». Il s’agit de la coupe du pro. Lors de cette compétition, vous trouverez une bonne ambiance et un esprit sportif garanti notamment par la présence du pro. La finale de la PGA Cup se déroulera au Golf National en mai 2012 avec Jean Van de Velde, notre parrain qui jouera un trou avec chacun des qualifiés. Parmi les 150 compétitions, on compte également une centaine d’alliances et pro-ams en région. Le deuxième pilier de l’offre est d’avoir la possibilité d’améliorer son classement sans faire de compétition officielle puisqu’en étant membre du club PGA, un pro peu valider une performance lorsqu’il en est le témoin. Lors d’un parcours accompagné ou à la fin d’un stage. C’est un système qui évite le stress de la compétition de classement surtout lorsque l’on sait qu’une étude de la Fédération démontrait que 76 de nombreux joueurs n’appréciaient pas ce type de contrainte sportive mais souhaitaient tout de même obtenir un classement pour pouvoir jouer un peu partout. Le système que le club PGA a mis en place remédie à cela. Le troisième pilier de l’offre est évidemment le magazine Practice qui comptait deux numéros en 2011 et qui en propose désormais quatre. La maquette, l’entrée du magazine ont été revus cette année, mais on trouve toujours les rubriques techniques, les swing séquences, comment s’entraîner, etc. Nous avons créé une rubrique « News » qui n’existait pas avant, sans oublier l’apport des vedettes anglosaxonnes sur le plan technique. Vous offrez également des accueils privilégiés sur les gros événements de la saison ? E. D. : Oui, c’est le quatrième point de notre offre. Au Salon du golf et à l’Alstom Open de France. Au salon, les membres ne font plus la queue pour avoir leur entrée, ils ont une caisse dédiée. En passant sur le stand, ils reçoivent un cadeau, et les membres PGA leur expliquent les avantages qui leur sont offerts. Sur l’Open de France, il est important d’apporter de la culture golf aux amateurs. On propose donc aux membres du club PGA de s’inscrire sur le site pour pouvoir être accompagnés par un pro sur le parcours pendant 1 heure, qui va leur commenter les parties des champions. Le cinquième point que nous sommes en train de mettre en place est une vidéothèque d’exercices. La 77 interview philosophie du club PGA est d’accompagner les amateurs. Nous allons donc tourner des sujets vidéo, environ une centaine. Ainsi, le pro pourra poster sur la page de l’amateur dont il est le référent une vidéo « exercice » qui lui correspond. Par exemple, si un amateur a un problème de pivot, le pro aura une vidéothèque d’exercices sur le pivot à disposition et pourra choisir celle qui convient le mieux à son amateur. Ce sont vraiment des outils que l’on met à disposition de nos pros Pga pour les amateurs. Enfin, nous avons également noué des partenariats donnant lieu à des offres sur les green fees, sur la location de vacances, il y aura un outil informatique pour analyser les scores, des offres sur le matériel, etc. Sachant que la première année est gratuite et que la deuxième coûte seulement 19 euros, je pense que notre offre est très intéressante. Pourquoi ce tournant historique en 2011 ? Pourquoi proposer une offre aux amateurs ? E. D. : Depuis l’arrivée du nouveau comité directeur en 2007, nous avions le projet de parler aux amateurs, nous avions même modifié notre site web, au départ dédié aux professionnels. Mais nous n’avions pas trouvé le bon moyen pour participer au développement de l’activité tout en accompagnant les amateurs dans leur pratique. Un jour l’un de mes élèves m’a fait remarquer que nous ne parlions pas à notre public. Nous avons alors rassemblé nos idées et le club PGA est devenu une évidence. Il y a une vraie convergence d’intérêts entre la PGA et la Fédération qui développe l’activité depuis toujours. Quel a été l’accueil des pros ? E. D. : L’accueil des pros a été très bon. Ils étaient un peu stupéfaits parce que l’idée était totalement nouvelle. Nous avons eu beaucoup de réunions pour leur expliquer tout cela. Heureusement, nous avons des rassemblements importants car PGA produit des événements en France et à l’étranger. Nous voyons nos pros très régulièrement. Désormais, ils ont toutes les clefs pour en parler aux amateurs dans leurs clubs. Mais nous ne comptons pas que sur eux. Les directeurs de golf peuvent également relayer cette offre d’autant que nous avons souhaité obtenir leur aval avant de construire ce projet. Enfin certaines personnes découvriront notre magazine en kiosque et auront alors l’envie de s’abonner, devenant de facto membres du club. 78 Quelle est l’ambition du club PGA ? E. D. : Nous souhaitons faire adhérer un grand nombre de golfeurs et accompagner cette communauté tout au long de sa pratique. Les pros ont la possibilité de parrainer leurs élèves grâce à une application iPhone. Il est important de souligner que nous sommes présents dan tous les clubs de France, ce n’est donc pas une gestion à distance sans présence terrain. La problématique dans l’ère du digital, c’est de ne pas avoir d’interlocuteur physique pour lui faire part des dysfonctionnements. Ce n’est pas notre cas. Vous êtes-vous donné des objectifs chiffrés sur la progression du nombre de membres ? E. D. : Frédéric Schmitt, vice président de Pga et président fondateur de Journal du Golf publié chaque mois à 75 000 exemplaires, estime que l’on peut espérer arriver au même nombre ou au moins à 50 000 membres. Nous avons déjà atteint le tiers de notre objectif, ce qui est déjà exceptionnel pour une première année alors que la première version du site web n’était vraiment pas au point, nous avions sorti uniquement deux numéros de Practice et nous en étions aux balbutiements de la PGA Cup. Notre programme s’est étoffé et a passé cette première année avec succès. Nous allons maintenant opérer les réglages indispensables afin d’arriver à 30 000 membres d’ici à deux ans. Que faites-vous pour les pros ? E. D. : La période que nous traversons est difficile et tous les métiers sont touchés. Le golf ne déroge pas à la règle. Pour cette raison, nous avons souhaité mettre en place la formation continue de nos pros afin qu’ils deviennent encore plus compétents. Aujourd’hui, un pro PGA est une personne qui accepte cette idée. Je représente désormais une population qui s’investit dans son métier avec passion dans l’intérêt de ses élèves. Non seulement les pros PGA acceptent la formation continue, mais ils acceptent aussi de se former en jouant au golf durant les compétitions organisées par l’association dans toute les régions de France. Je pense qu’il est vital pour les enseignants de garder le contact avec le jeu parce que l’on transmet avec beaucoup plus d’enthousiasme la passion auprès de notre public. En synthèse, si vous hésitez entre un pro Pga et un autre, vous avez tort. Les joueurs non membres du club PGA ne peuvent pas avoir accès aux 150 compétitions ? E. D. : Exactement, l’accès à toutes ces compétitions ne peut se faire qu’en adhérant au programme. Depuis que nous l’avons créé, la PGA of Europe à laquelle nous sommes rattachés se penche sur une déclinaison pour chacun des pays membres, preuve que la France peut innover et prendre progressivement sa place sur la scène européenne. N’oublions pas qu’en 2018 la France accueillera la Ryder Cup. N’avez-vous pas peur que ce soit pris comme un abus de position dominante ? E. D. : Vous pouvez considérer que Pga, au départ une association de professionnels, ne devrait pas se lancer dans la production d’événements, d’un média pour accompagner la communauté d’amateurs, mais ce n’est pas mon avis. Je vais donc m’appuyer sur mes collègues pros la philosophie “ du club pga est d’accompagner les amateurs ” pour que nous transformions ce projet en une véritable réussite, utile aux amateurs. Mon ambition, partagée par mon comité, est de participer au développement du golf et que la corporation que je représente soit satisfaite de l’ensemble de nos actions. Mon modèle est l’ESF. Ils ont une méthodologie d’enseignement, des uniformes qui nous permettent de les reconnaître de loin et une image sympathique et très professionnelle. Quant à leur système d’évaluation « les étoiles », il est connu de tous les enfants. Nous avons le système des drapeaux, des pros compétents et sympathiques, il nous reste à le faire savoir. J’espère que dans dix ans, les élèves prendront des cours uniquement avec un pro PGA et en seront pleinement satisfaits. 79 TECHNIQUE Cédric Faret Pro à la Practice Académie de Bordeaux-Mérignac L’EFFET MIROIR Les photos se passent de commentaires. Cédric nous réalise une parfaite démonstration d’une gestion de l’élan exemplaire. En maîtrisant des élans différents, vous produirez des distances différentes. En le réalisant sur deux ou trois clubs, vous aurez ainsi un étalonnage précis de ces coups intermédiaires si importants pour le scoring. 1/4 SWING 1/2 SWING 2/3 SWING 80 81 TECHNIQUE TECHNIQUE David Gainet Rémi Bedu Pro au golf du Dolce Chantilly Pro au golf du PIGC du baseball au golf Dans cet exercice David, commence par swinguer depuis une position redressée du buste. Lorsque le corps est droit, le pivot est facile, le tronc tourne librement. Progressivement, il va s’incliner tout en continuant à pivoter pour se retrouver dans la position d’adresse traditionnelle. C’est un exercice d’échauffement qui permet d’enregistrer de bonnes sensations. Gardez le contact Par le passé, Gary Player avait cette particularité de lâcher son club au sommet. Cela conférait une vitesse supplémentaire à la tête de club qui était produite grâce à cette action de mains particulière. Mais notre champion était capable de synchroniser son action de corps afin de ne pas enrouler systématiquement ses balles à gauche. Bilan : ne prenez pas ce risque et appliquez, si vous êtes dans ce cas, l’exercice de Rémi. Rémi nous propose ici de coincer un tee entre le grip et la main gauche et de chercher à le conserver. Si vous perdez le tee, vous risquez de produire des balles à gauche comme des fautes de contact. Vous pouvez imaginer des étapes intermédiaires entre la position du buste redressé et la position inclinée. 82 83 Comment S’entraîner En préambule, nous aimons répéter qu’il faut soigner son entraînement et ne pas partir sans savoir quel est l’objectif de la séance et comment elle doit s’organiser dans le temps. Les amateurs se plaignent souvent du peu de temps qu’ils ont à consacrer au golf et a fortiori à l’entraînement. Alors, autant y penser un peu à l’avance afin d’optimiser les séances et les rendre plus intéressantes. L’équipe pédagogique de Practice est convaincue que vous ne vous entraînez pas : parce que vous vous ennuyez à l’entraînement parce que vous ne savez pas véritablement comment faire Deux bonnes raisons de continuer à parcourir notre rubrique avec une séance sur le petit jeu. Nous retrouvons ce mois-ci notre séquence entraînement sur un coup classique : le pitch and run. Notre pro Pga découpera sa séance en trois parties, comme à chaque fois (milieu fermé, semi-ouvert et ouvert). Le but de la séance est de maîtriser ses points de chute pour pouvoir maîtriser la distance totale de ses approches et amener la balle au plus près du drapeau. À l’aube de son cinquantenaire, le golf du Vaudreuil change de dimension. Il devient le GOLF PGA France DU VAUDREUIL, un golf vraiment à par*. Rejoignez-nous Renseignez-vous sur www.golfduvaudreuil.com Possibilité d’adhésion en 2ème club. GOLF PGA France DU VAUDREUIL 26 avenue Marc de La Haye - 27100 Le Vaudreuil - Tél : 02 32 59 02 60 - mail : [email protected] 84 En partenariat avec : * Par : du vieux français «pair» désigne le nombre de coups idéal pour jouer un trou de golf ou un parcours complet. Conception Nord-Ouest Création 02 32 82 39 37 le dosage au petit jeu Comment S’entraîner 4 3 2 1 répétitions Séquence en milieu fermé 1 2 3 4 Vincent s’installe à trois mètres de l’entrée du green sur le fairway et sort une vingtaine de balles puis dispose ses clubs en espaliers afin de déterminer quatre zones de point de chute. Il va successivement envoyer ses vingt balles avec son pitch dans la zone 1 puis, vingt autres dans la 2 et ainsi de suite jusqu’à la 4. Le but de cette séquence est d’automatiser un mouvement dans des conditions stables, même lie, même orientation, même club avec beaucoup de répétitions. évidemment, l’élan sera proportionnel à la disance à produire : petit élan = petite distance et grand élan = grande distance. Vincent joue un sandwedge. Les différences d’amplitude sont donc bien visibles. 86 87 Comment S’entraîner 3 1 4 2 ALTERNANCE DES POINTS DE CHUTE Séquence en milieu semi-ouvert Pendant cette phase, notre joueur retrouve les éléments stables de la première partie et des éléments variables. Toujours installé sur le même atelier, il doit désormais alterner les zones de réception. Le lie, l’orientation, le club sont toujours identiques, seule la distance du point de chute change. En l’occurrence dans notre exemple, il démarre par la zone bleue, puis jaune, puis rouge et enfin verte. Cela demande une qualité de geste technique qu’il a travaillée dans la phase précédente mais surtout, et c’est l’objectif de cette deuxième phase, il doit trouver immédiatement le bon dosage. Nous ne nous intéressons pas au pourquoi technique ; nous guidons son entraînement sur le dosage. 88 89 Comment S’entraîner Vincent Bucciarelli Pro au golf de Clément Ader. Auteur du livre : Coach perso aux éditions Hugo & Cie 1 2 3 9 situations, 9 distances Séquence en milieu ouvert Dans cette dernière phase, pratiquement tous les éléments sont variables. Vincent va matérialiser à l’aide de ses clubs trois zones sur le green et disposer ses vingt balles à trois endroits différents. En passant à chaque poste, il jouera des balles dans les différentes zones sans jamais répéter deux fois le même coup. Ainsi l’orientation, la distance peuvent changer à chaque coup. Nous aurions même pu complexifier la tâche en variant les lies et en changeant de club sur chaque balle mais bon… Dans notre exemple, il démarre par la partie gauche de la zone de tir et va jouer la zone de réception bleue, puis rouge, puis jaune. Il se rend ensuite sur la partie droite de la zone de tir et va démarrer par la zone de réception jaune, puis puis bleue puis rouge etc. Pour terminer sa séance, Vincent part sur le parcours faire neuf trous en s’interdisant d’attaquer les greens pour tenter de faire approche putt afin de sauver son par et ainsi réintégrer son travail mais en situation de jeu. 90 3 balles jouées avant changement 91 Physique Philippe Gonnel Pro de golf au PCC Entraîneur physique Renforcez le haut pour bien finir votre swing En travaillant simplement, chez vous, les muscles du haut du corps qui mobilisent et contrôlent la phase ultime du swing, de la descente au finish, vous améliorerez votre mobilité, votre vitesse et votre coordination, synonymes de distance et de régularité. Dans cette série d’exercices destinés à renforcer le haut du corps (du bassin aux épaules, des membres supérieurs, du dos à l’avant du buste), les faibles charges utilisées (bâton, élastique) sur un « Swiss ball » ou ballon de Klein, provoquent une contraction modérée des muscles et favorisent un mouvement plutôt rapide ainsi qu’une respiration régulière. Photos de Paul Mahé 3 Développez de la puissance, de l’amplitude et de la coordination Les deux exercices proposés exercent et renforcent des muscles essentiels du haut du corps du backswing (sommet du mouvement) jusqu’au finish (fin du mouvement). Les muscles amenant les bras vers l’avant, comme le grand pectoral, le grand dentelé (large nappe musculaire qui s’étale sur le côté de la cage thoracique) ou bien le grand dorsal, se raccourcissent et donnent toute leur puissance dans le « follow-through » (la traversée). Mais ce « lancer » sera plus rapide, plus précis et mieux contrôlé si les muscles qui stabilisent et fixent l’omoplate sont aussi bien entraînés. Ce sont des muscles profonds de l’épaule scapulo-humérale (sous-scapulaire, sous-épineux, sus-épineux) qui permettent des rotations interne et externe du bras autour du buste. 1 Améliorez la rotation du haut du corps Pour bien dissocier le travail du haut du corps, asseyez-vous sur un ballon, bâton parallèle à la ligne des épaules, buste droit, corps équilibré, avec des appuis au sol suffisamment forts pour conserver l’équilibre. Faites tourner le buste avec le bâton en plaçant le coude gauche puis le coude droit face à vous sans tourner la tête. Vous renforcez votre ceinture abdominale, et particulièrement les muscles obliques rotateurs du tronc, et ainsi vous améliorez votre mobilité en créant plus de différentiel entre le haut et le bas du corps. 2 Gagnez de la mobilité sur le haut du corps et de la largeur dans votre swing Asseyez-vous sur le ballon, le haut du corps vers l’avant, le bâton tenu dans une main, face à vous à la verticale. Éloignez l’épaule gauche puis l’épaule droite en allongeant le bras parallèlement à la ligne de vos pieds ou bien de vos genoux. Comme précédemment, vous renforcez vos obliques et vous gagnez de la largeur dans votre swing en allongeant vos bras et en résistant sur le bas du corps. 92 Pour chaque exercice : de 20 à 30 répétitions par série. Une à trois séries par séquence d’entraînement. Une à trois séquences d’entraînement par semaine, entre 8 et 12 semaines. 93 mental Stéphane Mourgue Pro au golf de Nîmes-Campagne Préparateur mental apprenez à visualiser les trous comme le skieur visualise la piste Les skieurs utilisent cet exercice depuis de nombreuses années. On visualise la piste, les yeux fermés et le corps skie le tracé. Nous pouvons réaliser la même expérience au golf. Pour chaque trou, visualisez le tracé du trou en gardant les yeux fermés et en mimant le tracé avec un de vos bras. Cette visualisation va vous permettre de vous approprier le parcours. Si vous vous sentez à l’aise sur le dessin du trou, votre niveau de confiance va naturellement augmenter. Vous serez beaucoup plus serein pour jouer… 94 95 MATéRIEL Texte de Paul Mahé - Photos Paul Mahé et DR Fers Ne choisissez pas sur un coup de tête ! Si de nombreux pros ont adopté des clubs à cavité et remplacé leurs longs fers par des hybrides, ce n’est pas par hasard. Visite guidée dans un monde en mutation : celui des têtes de clubs. La tendance, dans les fers, “ est de rechercher la jouabilité découverte avec les hybrides ” Benoît Vincent, ingénieur en chef de TaylorMade P hysiquement et technologiquement, les têtes de clubs ont subi un véritable chamboulement ces dernières années. Cela a commencé par les fers King Cobra, première série de fers oversize sur le marché. Sont ensuite apparus les Baffler, précurseurs des hybrides, et les premiers bois en acier TaylorMade. Les modèles de bois de parcours à COR (coefficient de restitution) important ont engendré la limitation de ce dernier par les instances dirigeantes du golf. Les fabricants se sont alors tournés vers le moment d’inertie (MOI pour les intimes) et la répartition périphérique du poids, synonymes de tolérance et de facilité. Puis ces calculs novateurs ont été répercutés dans la technologie des fers. Chez TaylorMade, les faces des fers ont par exemple été réduites en épaisseur afin d’augmenter le COR et la vitesse de la balle sur les coups décentrés, tout en reculant et en abaissant le centre de gravité et réduisant l’ouverture afin d’obtenir des trajectoires acceptables. « Nous avons beau être une société spécialisée dans le driver, nous avons mis du temps à comprendre que les gens veulent aussi de la distance avec leurs fers, parce qu’il est plus facile d’atteindre le green avec un fer 8 qu’avec un fer 5. La précision est fortement liée à la capacité de distance », constate Benoît Vincent, l’ingénieur en chef du fabricant, avant d’expliquer que la tendance, dans les fers, est de rechercher la jouabilité que confèrent les hybrides. La taille de la semelle, l’importance de la cavité ou de l’offset vont procurer différents avantages à des joueurs de niveaux différents. 96 Forgé et moulé, même combat Aujourd’hui encore, et malgré le contrôle de balle qui caractérise l’usage des lames, plus de la moitié des joueurs professionnels leur préfère des fers à cavité. Nous n’allons pas essayer de vous faire croire qu’ils jouent des fers oversize avec semelles hyper larges et offset prononcé, mais ils adoptent souvent au moins quelques longs fers pourvus de cavité. Pas forcément des forgés : même si les fers forgés, réputés pour le toucher qu’ils procurent, ont un énorme avantage – on peut facilement modifier leur loft et leur lie pour s’adapter au stance ou au travail technique effectué – les progrès effectués dans les processus de fabrication amènent certains clubs moulés à procurer autant, voire plus, de sensations que certains fers forgés, grâce aux inserts qui remplissent leurs cavités. « Chez Ping, ils ont fait tester différents clubs à des joueurs pros avec des boules Quiès, et ils se sont révélés incapables de sentir la différence », raconte Hubert Geay, le responsable du centre de fitting de Golf Plus au Paris Country Club. D’autres études montrent que deux têtes identiques, l’une moulée et l’autre forgée, procurent les mêmes sensations, quel que soit le niveau du joueur. Il existe d’ailleurs aujourd’hui de plus en plus de clubs à cavité forgés, des marques comme Ping ou Callaway s’y étant à leur tour investies. À l’inverse, le grand spécialiste des fers forgés, Mizuno, fabrique maintenant des clubs moulés. Tous les fabricants proposent des clubs censés satisfaire la demande, quels que soient le niveau et les exigences. Lames ? Attention, danger ! « Les lames procurent une précision et une maniabilité incomparables mais, sans entraînement en mode compétition, et plus encore avec un peu de fatigue, c’est une autre paire de manches », poursuit Hubert Geay qui, pourtant, en joue. Mais il a un index de 3... « Dès que l’on n’est pas dans le sweet spot, on sent mieux ce qu’il se passe mais on perd 10 à 15 % de puissance, un peu moins avec des clubs à cavité. Et ce n’est pas dans un bon jour que l’on s’aperçoit des performances d’un club, mais dans les mauvais. » Le sweet spot, c’est « seulement » le point sur la face à l’aplomb du centre de gravité. Une face bien conçue – et il y a eu de réelles avancées comme les faces à épaisseur variable – va réduire la perte de COR sur les coups décentrés et va donner en conséquence beaucoup plus de distance sur ces coups qu’un MOI élevé. Pas étonnant dans ces conditions que certains fabricants parlent de sweet spot élargi même si c’est scientifiquement erroné. Invitation à la tolérance Ce n’est donc pas un hasard si les semelles s’élargissent, si le centre de gravité est abaissé et reculé à coups d’inserts et de cavités... Cleveland a même appliqué aux fers la technologie de la couronne inversée, développée sur ses drivers HiBore. Même les lames ont pris du muscle ! Cette longueur et cette facilité accrues sont également obtenues grâces à des manches de plus en plus légers. Manche trop léger, coups compliqués Des manches trop légers peuvent cependant se révéler difficiles à jouer et même compliqués à monter. Sans parler de l’offset qui, comme l’épaisseur de la tête, peut gêner certains joueurs visuellement, mais a le gros avantage, de par le décalage de la tête par rapport au manche, de reculer le centre de gravité et donc de procurer plus de facilité et d’aider la face à arriver square à l’impact – et 97 MATéRIEL PRÉSENTE C H R I S T I A N C É VA Ë R UN il faut désormais aller jusqu’au fer 6 pour voir cette règle respectée. Et même s’il y a des exceptions, force est de constater que globalement, Tom Wishon a raison : plus les fers deviennent faciles, plus les fabricants en réduisent l’ouverture, de façon plus ou moins ouverte. Cela ne dérange pas les pros, mais malheureusement, ce qui est bon pour les meilleurs joueurs au monde ne l’est pas pour monsieur tout-le-monde. DVD La plupart des amateurs ont aujourd’hui beaucoup de mal à tirer la quintessence de leurs longs fers, comme le montre un test mené par Wilson auprès d’un large panel de golfeurs de niveaux différents avant d’élaborer les FYbrid. Plus les clubs étaient fermés, plus ils avaient du mal à produire de la longueur. Même les joueurs aux swings très rapides n’arrivaient pas à obtenir plus de distance avec leur fer 3 qu’avec leur fer 4, jouabilité du club oblige… Le chariot de fitting de fers Mizuno permet d’essayer toutes les combinaisons de têtes et de manches ainsi de contrer le slice. « Tous les fabricants font plus de clubs qui aident à mettre la balle en l’air rendant le golf plus facile, ajoute Hubert Geay. Mais compte tenu du niveau de jeu moyen en France, la plupart des séries que je propose suite à des fittings sont progressives, composées de longs fers faciles et d’autres un peu plus précis. » Les fers sont parfois trop faciles, certains clubs pour débutants produisant des balles beaucoup trop hautes pour des bons joueurs et résultant en une perte sensible de distance. Mais il faut penser au bien-être général et, à cet égard, les hybrides sont devenus essentiels pour le commun des mortels. D’après Tom Wishon, éminent spécialiste du sur-mesure, nous croyons que les clubs de golf modernes vont plus loin que ceux créés il n’y a que quelques années à cause d’une astuce marketing qu’il appelle le virus du loft décroissant. « Chaque année, dans le but de dire que leurs clubs portent la balle plus loin, les fabricants en réduisent discrètement le loft et augmentent la longueur de leurs manches », écrit-il dans les livres 12 Myths That Could Wreck Your Game (12 mythes qui pourraient ruiner votre jeu) et The Search for the Perfect Golf Club (À la recherche du club de golf parfait). « Cette année, un fer 6 enverra la balle aussi loin que votre vieux fer 5 parce que, si en vous mesurez l’ouverture, vous constaterez que C’EST un fer 5 – ou que c’était un fer 5. » Suivez l’exemple, enfin presque Tom Wishon va même plus loin : « Dans le monde de la conception de clubs, il y a quelque chose qui s’appelle la règle 24/38, poursuit-il. En gros, cela veut dire qu’un golfeur moyen n’est pas capable de jouer un fer qui a moins de 24 degrés de loft et un manche de plus de 38 pouces. La raison, c’est qu’un tel club demande un swing d’une précision qu’un joueur moyen a rarement l’occasion d’atteindre. » Or sur certaines séries, 98 La réponse de Wilson, en l’occurrence, a été de proposer des hybrides correspondant aux fers 5 et 4, et un hybride produisant plus de distance qu’un fer 3. Car seuls les hybrides ou les petits bois, plus faciles à jouer par définition, vont permettre à la plupart des joueurs de combler le trou en distance avec leurs bois. Sans aller, comme Tom Wishon, jusqu’à accuser les principaux fabricants de rendre les longs fers injouables exprès pour forcer les gens à acheter d’autres clubs, nous devons reconnaître que c’est ce qu’ils sont obligés de faire si leur ego ne les en empêche pas. D’où l’apparition de séries sans fer 3 ou même 4 puis d’autres, forcément plus chères, composées de fers et d’hybrides. Il y a d’ailleurs des exemples de joueurs pros qui remplacent leurs longs fers par des hybrides. Pendant un temps, la série de Phil Mickelson commençait au fer 5. Au premier tour du Masters l’an passé, K.J. Choi est allé jusqu’au fer 7 afin de mieux arrêter ses balles sur les greens. Y.E. Yang, le vainqueur du Championnat US PGA 2009, utilise quatre hybrides en permanence… Ouverture moyenne des lofts des clubs (en degrés) Club Années 60–70 Années 80 Début des années 90 Depuis 1997 Fer 1 Fer 2 Fer 3 Fer 4 Fer 5 Fer 6 Fer 7 Fer 8 Fer 9 PW SW Driver Bois 3 Bois 5 Bois 7 16 19 22 25 28 32 36 40 44 48 56 10 15 19 23 16–17 18–20 20–21 23–24 26–27 30–31 34–35 38–40 42–44 46–48 55–56 9–10.5 13–14 17–18 20–21 17 20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 11 16 22 28 17 20 23 26 30 34 38 42 46 50 56 11 15 21 27 Crédit Tom Wishon Golf Technology #2 VIENS PRENDRE TA LEÇON ! AGRÉÉ PAR 29,90 % Prix France TTC outil pédagogique Philippe Roux Pro au golf de St-Germain-lès-Corbeil Responsable des académies NGF Île-de-France SPLASH BOARD REBONDISSEZ ! La planchette à rebond « splash board » est un outil idéal si vous éprouvez des difficultés à sortir des bunkers autour des greens. Pour bien sortir d’un bunker court, il faut en premier lieu savoir faire rebondir votre tête de club correctement sur sa semelle. Cette planchette vous permettra de soigner le rebond, tout en prenant la bonne quantité de sable qu’il faut envoyer en dehors du bunker vers le drapeau. Il vous suffira par la suite de reproduire les mêmes sensations dans des conditions normales pour voir un progrès sensible ! Sur cette planchette vous trouverez des lignes pour peaufiner votre placement : Une ligne, la plus à gauche, pour le placement du corps et le sens du swing. Une ligne centrale, vers l’objectif, pour vous aider à orienter la face de club. Une ligne à droite, pour le placement des gauchers ou pour orienter votre face de club plus à droite de l’objectif si c’est votre préférence pour ce type de coup. Sur cette photo, la tête de club repose entièrement sur sa semelle : le rebond n’est pas mis en évidence, le coup sera attaqué avec la tranche du club, mais cela peut être une position correcte pour une sortie plus longue. Avant de réaliser votre coup, placez une bonne quantité de sable sur la planchette. 100 L’arrête inférieure décolle de la planchette, le club peut rebondir ! Ici la face est également orientée plus à droite de la cible. 101 MATÉRIEL avec Scratch Bijoux ! On adore le driver i20. Alors forcément, il en va de même pour le bois de parcours. Une petite tête (141 cc pour le 15°) aussi belle que performante, que l’on vous conseille de coupler au très bon shaft Project X Black. Pour la trajectoire, elle n’est ni haute, ni basse : c’est idéalement pénétrant. Parfait pour les bons, quoi ! PRIX : 235 € Une petite marque américaine débarque en France. C’est Scratch, et c’est vraiment du bon matériel. Des clubs forgés pour les bons joueurs, au design sans compromis. Les wedges sont leur meilleur atout, avec un toucher sublime. PRIX : à partir de 129 € Renseignements : [email protected] Nouveau R11S Vous n’avez sans doute pas échappé au succès phénoménal du R11 l’an dernier. Le driver blanc de TaylorMade revient avec une version similaire, mais améliorée. La tête, légèrement agrandie (460 cc), est plus aérodynamique et surtout plus tolérante. Quant à la personnalisation, on passe de 60 à 80 options de trajectoires disponibles. Un record. PRIX : de 449 € à 549 € (version TP) Poids plume Avec 260 grammes, les chaussures Oakley sont annoncées comme les plus légères au monde. Ces Cipher ont une semelle high tech : sans crampons, elles permettent un meilleur retour d’information et une meilleure flexibilité. Portées par Keegan Bradley, et disponibles en blanc, bleu et noir. PRIX : 140 € Velocity Titleist vise les joueurs débutant et en recherche de distance. Avec cette Velocity, on trouve une balle deux-pièces, dotée d’un noyau unique pour donner un maximum de vitesse. Un toucher pas désagréable au putting, pour la plus longue des Titleist. PRIX : 38 € la douzaine Komperdell La marque autrichienne fait aussi des chariots, aussi sérieux que leurs clubs. Le E-Caddy Tour Series possède une batterie lithium haute performance, et une poignée adaptable à toutes les tailles. Facile à ranger (88 x 50 x 28 cm), il est garanti un an. PRIX : 1 299,95 € Renseignements : www.komperdell-golf.com Nome L’un des putters parmi les plus stables du marché. Le Nome a une répartition de ses poids en tungstène visant à améliorer le MOI (moment d’inertie) du club à l’impact. Disponible en trois courbures de manche, ce maillet existe en version classique et en belly. PRIX : de 259 € à 309 € 102 Black Nouveau driver Callaway : le Razr X Black. Fabriqué en composite forgé, et non plus en titane, cette babatte est particulièrement facile à taper. Vol de balle haut et face hyperbolique VFT pour la puissance, elle séduira une très large gamme de golfeurs. PRIX : 299 € GOLF PLUS ne peut garantir la disponibilité Du matériel présenté dans tous les magasins 103 MATÉRIEL avec motocaddy S3 pro Trop puissant Annoncé comme un monstre de longueur, le bois de parcours RocketBallz est effectivement une réussite. Avec un maximum de poids situé dans le bas et l’arrière de la tête, ce dernier-né de TaylorMade aide à améliorer sa vitesse de swing. Des joueurs du Tour, comme Sergio Garcia ou Jason Day, ont ainsi annoncé un gain de distance supérieur à 10 mètres. PRIX : à partir de 229 € Select Nouvelle ligne de Scotty Cameron, les Select. Douze modèles au total, dont deux longs (Big Sur aluminium, Big Sur S), aux têtes usinées dans un acier inoxydable très doux. Le striage de la face est pour nous le gros point fort de ces bijoux californiens, donnant un top-spin naturel aux putts bien centrés. Lie, loft et équilibrage modifiables à la commande. PRIX : 350 € Le nouveau S3 PRO est la dernière version du chariot Motocaddy S3. Il dispose notamment d’une nouvelle poignée ergonomique et d’un ordinateur de bord calculant la distance au drive. Un code PIN empêche même son usage frauduleux ! Existe également avec système antivol de batterie. Distribué par Foissy Golf. PRIX : 1099 € renseignements : www.foissygolf.com Mode lézard Les souliers du Tigre Tiger chaussait ces Nike durant le dernier Masters. Ces TW13, inspirée de la gamme Free de l’équipementier américain, autorisent une liberté de mouvement optimale, tout cela avec une charge de poids minimal. Prix : 200 € Back in black Ecco est le grand instigateur des chaussures hybrides. Avec les Golf Street en version « Lizzard », plus besoin de changer de souliers pour aller acheter le pain, après le practice. En cuir respirant, renforcé au TPU, une matière qui a supplanté le caoutchouc. Prix : 160 € Sortis cet hiver, les wedges 588 de Cleveland reviennent ce mois-ci en version Black Pearl. On retrouve le design épuré, avec cette finition très élégante, censée réduire l’éblouissement notamment dans les bunkers. Toucher et spin au top. PRIX : 139 € Hybride AMP Clicgear Tout rose Le driver G20 de Ping, joué en rose lors du Masters par Bubba Watson, sera disponible en juin prochain en édition limitée. Une partie des bénéfices sera reversée à des associations de bienfaisance, soutenues par le tenant de la veste verte. PRIX : 410 € 104 Sixième année de production en tant que leader sur le marché du chariot de haute qualité, le nouveau Clicgear 3.0 adopte des nouvelles couleurs flashy en 2012. Disponible en anthracite/orange et anthracite/vert. Dimensions plié : 60 x 38 x 33 cm Poids : 8,450 kg PRIX : 249 € renseignements : www.bostongolf.com CALLAWAY Cinq couches ! Callaway vient de lancer la HEX Black Tour, la Penta de TaylorMade n’est donc plus la seule cinq pièces du marché. Jouée par Phil Mickelson, cette balle d’élite propose un taux de spin abaissé au driving, et augmenté autour des greens. Et plus que son vol pénétrant, c’est son toucher sur les greens qui nous a séduits ! PRIX : 54,99 e la douzaine La gamme AMP de Cobra, jouée par Rickie Fowler, est dotée d’un hybride très bien dessiné. Doté du système de réglage de face AFT, il est livré avec l’excellent shaft RIP, pour un vol de balle idéalement pénétrant. PRIX : 189 € GOLF PLUS ne peut garantir la disponibilité Du matériel présenté dans tous les magasins 105 évasions Texte et photos de Roland Machenaud Le golf du Médoc au top européen Création d’un Training Center et importants travaux Le golf du Médoc a des ambitions et se donne les moyens de les réaliser. Ce lieu exceptionnel situé près de Bordeaux, au cœur d’une région vinicole célèbre dans le monde entier, a déjà reçu la reconnaissance des professionnels du tourisme de golf grâce à son statut de Leading Golf Resort de France. 106 U APPRENDRE À « JOUER » AU GOLF et la prise en compte des objectifs de chacun seront au cœur de notre démarche. Bien sûr, tous les équipements seront à notre disposition : centres vidéo, fitting, practice sur tapis ou sur herbe avec des positions qu’on trouve sur le parcours, salles de débriefing, etc. Mais notre méthodologie se voudra originale : elle aura plusieurs aspects importants. D’abord, le temps passé sera divisé en trois : un tiers pour le grand jeu, un tiers pour le petit jeu et un tiers sur le parcours, où l’absence d’intelligence de jeu est souvent une lacune énorme. Je tiens beaucoup à l’apprentissage du petit jeu, trop souvent délaissé, alors que tout se joue au golf dans sur le green et 100 mètres avant. Ensuite, l’entraînement sera personnalisé : on n’enseigne pas la même chose à des hommes ou à des femmes qui ont des histoires, une morphologie, des motivations et des comportements différents. Bref, il est interdit d’imposer tel ou tel swing. Il n’y a pas deux personnes qui jouent de la même façon ! Enfin, notre centre ne mettra pas la mécanique au centre du golf, mais le plaisir et l’optimisation des potentialités physiques et mentales de chacun. Un retour aux sources, celles qui nous animent aussi bien au Pays basque qu’en Écosse. Presque une philosophie de vie ! On montrera qu’avec décontraction et relâchement, on peut y arriver. Les nombreux voyages que j’ai effectués dans le monde m’ont prouvé que les beaux swings au practice n’ont pas toujours une suite heureuse sur le parcours. » Dominique Larretche explique le projet : « Quand on dit “jouer au golf”, on oublie trop souvent le terme “jouer”. Alors, quand nous enseignerons comment jouer au golf, nous n’enseignerons pas que le swing. Le plaisir Rod Whitman, l’un des deux architectes des parcours avec Bill Coore, est revenu récemment dans le Médoc pour dessiner et « shaper » aussi bien ne nouvelle étape dans le développement du golf du Médoc a été décidée par ses propriétaires, messieurs Seydoux et Pélisson, autour d’une ambition : devenir une référence d’excellence nationale, voire internationale, dans l’enseignement et la pratique du golf, en répondant aux standards des grands resorts français et européens. Les investissements en cours concernent d’abord l’ouverture en octobre d’un training center et ensuite l’amélioration des deux parcours déjà exceptionnels ainsi que l’embellissement des aspects extérieurs. Forts de leur histoire récente, de leur expertise et de la qualité de leurs équipes, les responsables du golf du Médoc affichent aujourd’hui des objectifs clairs et maîtrisés : devenir une destination internationale de haut niveau pour apprendre le golf et y jouer. Deux personnalités pros de golf formeront l’ossature du centre d’entraînement : Bernard Pascassio, qui donnera d’ailleurs son nom à ce training center, et Dominique Larretche. Les deux Basques de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure, qui ont tous une longue carrière de joueurs internationaux, d’entraîneurs, de coaches, de commentateurs et d’organisateurs d’événements golfiques, seront les piliers de ce centre qui se veut tout sauf une académie. 107 évasions SEPT CENTS ARBUSTES, “ NEUF MILLE VÉGÉTAUX ET AGRANDISSEMENT DU LAC le practice que la zone de petit jeu. Un grand fabricant de matériel sera associé au développement de ce training center. Dominique Larretche, qui a décidé de passer dorénavant une grande partie de sa vie dans le Médoc, sera notamment épaulé par des pros renommés qui seront annoncés plus tard. Pour réussir, le projet s’appuiera aussi sur un travail en direction des jeunes golfeurs girondins et de l’équipe locale qui vient de gagner sa qualification pour la Gounouilhou. La présence de Grégory Havret, installé à Bordeaux et touring pro du golf du Médoc, jouera évidemment un rôle important dans cette stimulation sportive. ESPRIT DE LINKS DANS LES PINS Il convient de rappeler ici que les deux parcours, les Châteaux et les Vignes, respectivement dessinés donc par Bill Coore et par un Canadien de ses élèves, Rod Whitman, sont parmi les plus beaux parcours français. « Esprit de links dans l’environnement régional de pins, de bruyères et de landes », selon Bernard Pascassio à l’origine de la rencontre il y a vingt ans avec le grand architecte américain qui n’a pratiquement jamais quitté son pays et dont les références sont les grands maîtres traditionnels : Ross, Colt, Mackenzie, Macdonald, Maxwell et Tillinghast… Le parcours des Châteaux est certainement le plus compétitif alors que celui des Vignes, 108 moins long, offre un style plus loisir, plus accessible. Les deux parcours ont des fairways larges et des greens très bien entretenus, offrant des pentes parfois surprenantes. Les trous préférés de Bernard Pascassio sont les 1, 4, 14 et 18 aux Châteaux et les 3, 11, 16 et 18 aux Vignes. Outre les deux parcours internationaux de golf, le « training center Bernard Pascassio » bénéficiera des autres infrastructures du resort comme la salle de musculation, le spa et la piscine, et les kilomètres de sentiers de marche ou de course à pied qui entourent l’ensemble hôtelier. INFORMATISATION DE L’ARROSAGE Autres travaux en cours au golf du Médoc : l’aménagement des abords, la plantation d’arbustes et l’agrandissement du lac. Il a été fait appel à Louis Benech, un des plus grands paysagistes français qui a réalisé plus de 250 jardins en France et dans le monde. Objectif : revoir entièrement les abords de l’entrée et du parking, du club-house et de l’hôtel. Sept cents arbustes et neuf mille végétaux seront plantés pour un embellissement s’intégrant dans la nature médocaine. Autre dossier important : l’agrandissement du lac est lié aux contraintes d’arrosage et à la sécheresse croissante. Une première phase a concerné l’informatisation du système : il est possible dorénavant de piloter individuellement chaque bouche d’arrosage et de mieux répartir l’utilisation de l’eau. Par ailleurs, l’installation d’une station météo interne permet de recalculer en permanence les besoins en arrosage. « Le système permet ainsi un double arrosage sur les greens et sur les avant-greens : on arrose mieux et au bon endroit », souligne Vincent Paris, le directeur du golf. La totalité des investissements actuels dépassera les 800 000 euros. TOUT SUR LE SITE Quant aux installations hôtelières, elles restent exemplaires dans l’architecture de Didier Rey, qui a intégré magnifiquement les 79 chambres, les salles de restaurant, les parties communes et le club-house dans la pinède de ce coin de Gironde. Henri Martinet, le très actif et très professionnel maître des lieux, précise la politique mise en place : « Tout a été fait pour que le client trouve tout sur le site : les pros qui sont venus ici avec leurs élèves le savent bien. Notre service va même jusqu’à aller chercher nos clients à l’aéroport ! Le bon exemple du service proposé se trouve aussi du côté du spa dont l’accès est offert aux personnes séjournant chez nous. Sachez aussi que nous avons mis au point un soin réalisé avec des balles de golf… avec lesquelles le client repart dans sa chambre ! Enfin, il faut rappeler que la très grande majorité des chambres est située sur le golf et que nos couettes en plumes font rêver nos clients ” les plus exigeants. » Quant à la restauration, elle est adaptée aux attentes de la clientèle golfique. Le plus étant la fantastique carte des vins, géographie oblige, à prix très raisonnables (essayez le Château Kirwan, un Margaux bien fait, parfum de fruits mûrs et épices, presque donné). Reste à signaler que le golf du Médoc, étant donné sa situation, pousse à la découverte de châteaux mythiques voisins dont Henri Martinet se fera une joie de vous ouvrir la porte, comme Margaux, Léoville Poyferré, Pichon Longueville… Sans oublier la proche et belle cité de Bordeaux qui n’est plus la « belle endormie » comme répété jadis mais dont la rénovation et la contemporanéité étonnent aujourd’hui. Le golf du Médoc, fort de la volonté de ses propriétaires, a tous les atouts pour répondre au défi de ses objectifs et pour devenir ainsi une des destinations golf exceptionnelles en Europe. À titre indicatif, voici une proposition de séjour valable en mai : l’hébergement 1 nuit en chambre double côté golf et petit-déjeuner buffet, un green fee par personne sur les parcours les Châteaux ou les Vignes et l’accès libre à l’espace spa (piscine chauffée, hammam, espace cardiofitness), accueil VIP en chambre et tee gifts, le cocktail de bienvenue… Tarif : 143 euros par personne en chambre double. 109 évasions Jouez les Drives du Médoc en juillet ! La troisième édition des Drives du Médoc aura lieu du 4 au 7 juillet prochain. Cette compétition conviviale qui allie passion du golf et vins du Médoc est ouverte aux golfeurs amateurs de tout niveau. Le premier jour est dédié à un entraînement sur l’un des deux parcours du Médoc, puis le premier tour a lieu sur le golf de Margaux et le deuxième sur le parcours des Vignes. La compétition se clôture par un troisième tour sur le parcours des Châteaux. Compétition ponctuée d’événements oeno-touristiques tels que dégustation de vins du Médoc, visite de châteaux (dont le grand cru classé Lascombes), dîner de clôture au golf du Médoc... Tarif par golfeur avec hébergement au golf du Médoc Hôtel & Spa 4 étoiles : 895 euros Tarif par golfeur sans hébergement : 510 euros Informations et réservations : [email protected] – Tél. : 05 56 42 49 07 www.drives-du-medoc.com 110 À noter que Gérard Pons Voyages, qui organise cette belle et généreuse compétition, est une agence réceptive de Bordeaux spécialiste en golf. Elle propose également des programmes « tout inclus » (hébergement au golf du Médoc Hôtel & Spa 4 étoiles, green fees, visite de Bordeaux, visite et dégustations dans des châteaux Grand Cru Classés) mais s’adapte également aux demandes « à la carte » de ses clients : [email protected] – Tél. : 05 56 42 49 02. Gérard Pons pourra aussi vous faire découvrir deux autres golfs proches du Médoc qui méritent le détour : le golf de Margaux, avec de très beaux trous sur l’estuaire de la Gironde, et le golf de Lacanau, proche de l’océan Atlantique, où il fera bon piquer une tête après 18 trous. évasions Texte de Paul Mahé - Photos DR Lough Erne L’antre de Rory Le resort de Lough Erne a une histoire aussi mouvementée que la région qui l’abrite ou son parcours dessiné par Nick Faldo. Un tracé aussi jeune mais spectaculaire que Rory McIlroy, associé au club depuis les débuts du projet par son créateur visionnaire, aujourd’hui tenu à l’écart. Q uelle drôle d’histoire que celle de Lough Erne : elle a commencé à la fin des années 90. Une époque lors de laquelle la République d’Irlande n’était pas en grande forme économiquement. Un entrepreneur de la région d’Enniskillen qui avait fait fortune dans le commerce de détail à Dublin a alors racheté près de 200 hectares de terres. Notamment le golf de Castle Hume. Il y a imaginé et financé en grande partie – 10 des 30 millions de livres – un deuxième parcours de golf et son club-house. Ainsi que 68 maisons, un hôtel de 120 chambres et suites, des villas locatives et une académie. Cette somme n’est d’ailleurs pas énorme, en grande partie parce que le projet a vu le jour en Irlande du Nord. « En Irlande, cela aurait coûté 100 millions, explique son instigateur, Jim Treacy. Aucune banque ne m’aurait permis ce niveau de financement. (…) Ce sont trois entrepreneurs locaux qui ont drainé le terrain et nous avons construit le parcours pour 6,5 millions, alors qu’il aurait fallu le double ailleurs. » Même s’il est golfeur, il se veut pragmatique et parle avant tout d’une sacrée occasion de faire une affaire. Le paradis des sports nautiques Treacy a pensé à l’impact sur sa région natale qui, malgré un fort potentiel touristique, était sousexploitée économiquement, en partie à cause de son passé relativement récent. Car le resort a été implanté au sud du comté de Fermanagh, aussi connu sous le nom de comté des lacs. Le Lough Erne (lough veut dire lac), surtout, qui occupe un tiers de sa superficie et abrite 365 îles, ce qui en fait un paradis pour les amateurs de pêche et de sports nautiques. La régate de Lough Erne est d’ailleurs la plus ancienne course de voile d’Irlande. Jim Treacy a eu l’idée de ce resort après avoir joué le parcours de Loch Lomond, qui a longtemps accueilli l’Open d’Écosse. Mais Lough Erne bénéficie d’un meilleur terrain, avec plus de relief, ce qui procure à certains endroits des vues imprenables. Le parcours a été construit sur une péninsule qui domine d’un côté le Lough Erne et de l’autre le lac de Castlehume. Cela donne l’impression de jouer sur une île. « Je suis sûr qu’on fait jeu égal avec le Loch Lomond au niveau spectacle », estime-t-il aujourd’hui. On sort des eaux « troubles » Mais voilà, cette région souffre encore de son image. « À part pour les affaires, cet endroit n’était pas vraiment en paix il y a 10 ans, résume Jim Treacy. Nous avons connu des combats pendant 30 ans. Les gens ne savaient même pas à quel point c’est beau, ici. » Le pittoresque village voisin d’Enniskillen a été le théâtre du Remembrance Day Bombing, lors du conflit nord-irlandais, qui vit onze personnes trouver la mort sous les bombes de l’IRA provisoire. Certains considèrent celui-ci comme le tournant 112 dans le processus de paix. Jim Treacy a d’ailleurs donné à la bibliothèque du resort le nom de Gordon Wilson, qui avait milité pour la paix après avoir vu sa fille Mary périr dans l’attentat. Aujourd’hui, grâce au resort notamment et une autoroute qui place Dublin à une heure de voiture, Enniskillen fait figure de point d’entrée en Irlande du Nord et de trait d’union avec l’Irlande. « L’intégration commerciale du Nord et du Sud a vraiment fait du chemin, ajoute Jim Treacy. J’ai vu le changement en conduisant d’Enniskillen à Dublin toutes les semaines ces 25 dernières années. Il y a 10 ou 15 ans, les gens du Sud n’allaient pas beaucoup dans le Nord mais aujourd’hui, toute l’île est en train de se réunir. » Un green en île sur une « presque île » C’est d’ailleurs peut-être ce passé tourmenté et la volonté de réconciliation qui ont poussé Jim Treacy à ne pas choisir un architecte américain, comme d’autres golfs irlandais récents (Arnold Palmer au K Club ou Jack Nicklaus à Killeen Castle par exemple), mais un Anglais : Sir Nick Faldo. Cela ne veut pas dire que le parcours vous laisse en paix, loin de là, l’eau étant notamment en jeu sur 14 trous, notamment au 10 avec son green en île... Pas forcément la peine d’emmener vos bottes tout de même, puisqu’il a été hydro-ensemencé, comme on peut le faire pour des links. Même si Nick Faldo s’est, comme à son habitude, efforcé de surtout mettre en valeur le terrain existant pour construire « l’un des parcours européens, mondiaux, même, les plus étonnants visuellement », Lough Erne reflète aussi les qualités de stratège de l’ancien vainqueur de tournois majeurs. Le 18, où il faut survoler le lac pour atteindre le green protégé par un bunker profond, a par exemple été élu parmi les meilleurs par 3 de Grande-Bretagne et d’Irlande par Golf World, le meilleur de ceux qui font office de 18e trou. « C’est un parcours qui poussera les joueurs à donner le meilleur d’eux-mêmes et les captivera, compte tenu du cadre unique de Lough Erne », estime Nick Faldo. Malgré sa jeunesse, il a été couvert de distinctions (notamment élu 3e meilleur nouveau parcours international par Golf Magazine US en 2009, 22e parcours d’Irlande par Golf Digest Irlande en 2010, 7e parcours moderne en Irlande et Grande-Bretagne par Golfweek en 2011) très vite après son ouverture en fanfare, en 2009. Padraig Harrington : « Époustouflant » Celle-ci a en effet vu l’Irlandais Padraig Harrington, vainqueur de trois tournois du Grand Chelem, s’incliner dans un match exhibition face au jeune touring pro du club, Rory McIlroy. « Je ne m’étais jamais rendu compte de la beauté du Lough Erne avant aujourd’hui. C’est époustouflant, avait commenté Harrington. Le parcours est 113 évasions Lough Erne Resort Belleek Road, Enniskillen - Fermanagh, BT93 7ED The Faldo Championship Course, par 72 de 6 684 mètres (marques noires). The Castle Hume Championship Course, par 70 de 7 123 mètres (marques bleues). SSS 69. Tél. : +44 (0)28 6632 3230 - www.lougherneresort.com suffisamment bon pour accueillir un tournoi du circuit européen. Plus que suffisamment bon. On ne peut pas demander plus. Si un tournoi devait avoir lieu ici, vous verriez un événement terriblement excitant, avec plein de birdies. Il y a beaucoup d’eau et d’intimidation sur les derniers trous et avec un hôtel de haut standing, c’est un complexe où les gens reviendront maintes fois. » Car Jim Treacy n’a pas fait les choses à moitié : le dispositif golfique a été complété en 2010 par la première académie Nick Faldo en Europe dirigée, tout comme le golf, par une ancienne joueuse professionnelle irlandaise (Lynn McCool) qui a été head pro au K Club après avoir dirigé le golf du Hilton de Templepatrick. Lough Erne dispose en outre d’un Thai Spa, le seul de ce type en Irlande et en Grande-Bretagne, de plusieurs restaurants dont le Blaney Bar – avec ses 101 variétés de Whiskies irlandais – et surtout d’un chef cuisinier (Noel McMeel) – élu parmi les meilleurs chefs d’Ulster en 2011 et 2012, meilleur chef d’Irlande en 2011 –, le Catalina ayant été élu parmi les meilleurs restaurants d’hôtel en Ulster en 2012. Sacré meilleur hôtel d’Irlande du Nord en 2011, l’hôtel a lui aussi contribué à ce que Lough Erne soit reconnu meilleur resort golfique d’Irlande par l’association des tour-opérateurs de golf irlandais en 2010 et meilleur resort d’Irlande du Nord aux World Travel Awards en 2009 et 2011. « 2011 a amené de nombreux challenges au resort, mais nous nous concentrons toujours sur le client, nous assurant que nous lui procurons une expérience cinq-étoiles inégalée », a commenté Jonathan Stapleton, le directeur général du resort. Rory à la rescousse ? Car en mai de l’année dernière, Lough Erne a été enlevé à Jim Treacy et placé sous administration judiciaire. En raison de la crise, la branche irlandaise de la Royal Bank of Scotland a en effet 114 essayé de liquider ses prêts et notamment celui que Jim Treacy avait contracté pour construire le resort, ce qui l’a aussi conduit à perdre le supermarché qu’il avait utilisé comme caution… Ce sont maintenant deux responsables de KPMG qui assurent la gestion du resort, ceux-ci ayant expliqué dès le début que leur but était de le vendre. C’est dans ce contexte que Rory McIlroy, qui avait bénéficié du soutien de Jim Treacy alors qu’il était encore adolescent et continue de défendre les couleurs de Lough Erne, a remporté son premier tournoi majeur à l’occasion de l’US Open. Le resort a immédiatement créé un package spécial qui s’est rapidement traduit par de nouvelles réservations. « Le potentiel pour un énorme coup de pouce au tourisme existe, particulièrement en Amérique du Nord, estime Jonathan Stapleton. Rory nous a donné l’occasion d’aller de l’avant de façon positive. Il a ouvert la porte en grand et nous devons franchir le seuil. » Rory McIlroy a une maison dans le resort, il s’y rend quatre à cinq fois dans l’année et n’hésite pas à l’appeler son deuxième chez lui. On le comprend. Et on l’envie. Je ne m’étais jamais “ rendu compte de la beauté du Lough Erne avant aujourd’hui. C’est époustouflant Padraig Harrington ” 5 Yards par Euro dépensé avec votre carte Indigo 5% de remise supplémentaire avec votre carte Platine