Download Escargot, j`aurai ta peau !

crèmes anti-âge
POPULARISÉES PAR LES ÉMISSIONS
DE TÉLÉACHAT, LES CRÈMES À BASE
DE BAVE D’ESCARGOT PROMETTENT
MONTS ET MERVEILLES. ELLES
RÉGULENT, DIT-ON, UN GRAND
NOMBRE
D ’A F F E C T I O N S
ET
IMPERFECTIONS DE LA PEAU. SUR
INTERNET, LES TÉMOIGNAGES
TRIÉS SUR LE VOLET RIVALISENT
DE LOUANGES. ALORS, MIRACLE
OU VUE DE L’ESPRIT ?
Testée par Nathalie Truche
Escargot, j’aurai ta peau !
ne sont pas testés sur les animaux. Le
Poly-Helixan (mots savants pour bave
d’escargot) est idéal, paraît-il, pour les
personnes qui veulent rajeunir et réparer
les dommages de leur peau : les rides les
plus profondes, l’acné, les taches cutanées
dues à l’âge, les brûlures (accidentelles
ou de soleil), les cicatrices (anciennes et
nouvelles), les irritations dues au rasage
ou à l’épilation. Pour retrouver ses traits
juvéniles, suivez le guide : nettoyage de la
peau, massage des zones affectées avec
la crème, de façon circulaire et deux fois
par jour.
Attention, prévient notre vendeuse, le
métabolisme de chacun est différent et
unique. “Additionné à l’hygiène de vie
(alcool, tabac, buveur d’eau, nourriture
équilibrée, etc.), chaque être humain
obtient un degré de satisfaction différent
et dans un laps de temps différent. Bref, en
ce qui concerne la santé, nous sommes tous
inégaux”. Du coup, ma plaque de boutons
survenue le 22 novembre m’interroge :
découle-t-elle du traitement Herbagen
ou de la raclette savoyarde servie avec
moult charcuterie et dont je me suis
empiffré la veille ? (que celle qui n’a
jamais fait d’excès me jette la première
pierrade).
22, V’LÀ LA PEAU LISSE
A part ce furtif désagrément dermatologique à l’origine inconnue, soyons
honnêtes sur la marchandise. D’abord,
la texture fine ne laisse en rien deviner
la composition des deux produits. On
y trouve ni coquilles d’escargots pilées
J’épluche la liste des ingrédients, les
bienfaits et le mode d’emploi. Les deux
produits sont garantis sans parabènes,
sans huiles minérales, ni colorant et
58 actives
fevrier 13
PEAU BÉNITE
ni traînée blanche suspecte ! Doux et
délicieusement parfumés, sérum et
crème sont agréables à appliquer et ne
causent aucune sensation déplaisante :
la peau ne tire pas, ne picote pas, n’est ni
sèche ni grasse. Elle supporte aisément
le fond de teint matinal dont je la
couvre ensuite. Au risque de donner à
cet article un relent publicitaire, il faut
bien reconnaître que l’épiderme devient
rapidement lisse, ferme et sain. Pâle
de jalousie, ma copine (celle du blanc
d’œuf) me trouve un «joli teint», parle
d’une «nette amélioration» et pour ne
rien vous cacher, mon miroir me renvoie
une image plutôt rafraîchissante. De
toutes les pommades (restructurante,
régénérante, etc.) dont je me barbouille
le visage depuis vingt ans, celle-ci
offre sans conteste les effets les plus
visibles. Mais ne vous méprenez pas,
chères amies. Si vous priez pour la
disparition totale et définitive de
vos rides, cicatrices d’acné et autres
imperfections, payez-vous plutôt un
voyage à Lourdes !
+ d’infos www.naturelmen.com
© Unclesam - Jean-Marc Richard - Fotolia
e côté peu ragoûtant de la bave
d’escargot attise ma curiosité.
Une copine ricane : “Je te parie
que c’est comme si tu te tartinais
le visage de blanc d’œuf, mais en
dix fois plus cher”. J’imagine déjà
ma peau tirailler sous l’effet de
la sécrétion blanchâtre laissée
dans le sillage de ces bêtes à cornes que
je me plaisais à martyriser dans mon
enfance.
Pour dépatouiller le vrai du faux, je
contacte mi-novembre une société
spécialisée dans la vente par correspondance de produits cosmétiques.
L’interlocutrice implantée en Belgique
m’envoie deux articles : Herbagen sérum,
un réparateur intensif à base de 99 % de
bave dudit animal et contenant 90 %
d’extrait de la sécrétion naturelle du
gastéropode.
Les premiers échanges de mails
s’accompagnent de fiches techniques
détaillées, noircies de recommandations.
J’ai l’impression d’avoir acheté un meuble
en kit à Ikea… Je sais qu’il y a du boulot,
mais bon, on ne refait pas la façade du
Louvre quand même ! Après réflexion,
j’apprécie cette sage précaution car les
notices glissées dans les emballages
sont en roumain, le fabricant se situant
à Bucarest, est-il mentionné tout en bas.
Crache ton venin !
Testée par Pascale Godin
est sans doute son nom au
goût de fruit défendu. Eve
n’en finit plus de croquer
la pomme pour un visage
plus jeune et du coup, la crème au venin
de serpent fait recette. Normal. Rides et
ridules comblées (et nous avec), ovale
redessiné, visage rajeuni et reposé, j’y
crois. C’est qu’elle a son petit côté Kââ
(«aie confianssssss»), la crème Api-Nature.
Un cocktail de peptides de venin et
d’acide hyaluronique, dont je tartine
fidèlement mon visage jour après jour,
soir et matin, du geste auguste de la
rêveuse. Qui s’attend à perdre 10 ans en
quelques frottements de doigts. Fraîche,
confortable, instantanément absorbée
par la peau, la texture est très agréable et
je pars à la recherche du temps perdu. Las,
n’est pas Marcel Proust qui veut. Surtout
s’il s’agit d’une crème. Un mois plus tard,
je guette les réactions de mon entourage.
Un regain de curiosité chez Pierre ? Un
pétillement nouveau dans l’œil de Paul ?
Un soupçon de jalousie chez les autres ?
Bernique. A croire que je suis la seule à
voir mes nasogéniens repulpés et mon
ovale démasqué. Et si je n’attendais pas
une refonte globale de l’ensemble (quoi
que…), il me semble que la peau de mon
visage ralentit pourtant sa déprimante
exploration gravitationnelle. Je pose la
question, Pierre me répond que “oui, bon,
tu as bonne mine” dans un raclement
de gorge emprunté, Paul confirme. Bien.
L’effet Botox, garanti sur papier, est
donc un brin décevant. Mais le venin de
serpent tient en partie ses promesses,
ma peau est plus souple et son grain plus
homogène, les rougeurs sont atténuées
visiblement. Tout venin à point pour qui
sait l’étendre.
Graine de star
Testée par Victoire Barrucand
ous savez quoi ? Vous êtes des
privilégiées. Pourquoi ? Parce
que vous êtes les premières à
l’apprendre : une nouvelle crème
anti-âge est née, et s’accapare les vanity
des people outre-Manche, avant de
déferler sur notre hexagone.
Et moi, j’ai de la chance, et un pot en
ma possession après avoir eu quelques
échantillons. La crème Potion Infinie de
Argentum vient de sortir des labos anglosaxons. Alors, alors… je me plonge dans
la notice détaillée. La potion infinie est
à base d’hydrosol d’argent et d’ADN-HP.
Le premier, anti-inflammatoire et antibactérien, favorise le renouvellement
tissulaire, et le second hydrate en
profondeur, en apportant jusqu’à 10 000
fois son poids en eau.
La crème est conditionnée dans un pot
en verre anti UV, au cœur d’une boîte
élégante. La Potion Infinie joue des
coudes dans un univers haut de gamme.
J’ai un mois pour essayer. A l’ouverture
du pot, un agréable parfum s’échappe.
La texture est très fine, veloutée. Pas de
sensation grasse sur les doigts. Fluide,
une petite quantité suffit. L’application
est agréable et laisse une sensation de
fraîcheur. La pénétration de la crème est
immédiate et son action, tout autant !
La peau tiraille un peu. L’effet tenseur
fait son œuvre !
Jours après jours, je scrute mon reflet, de
loin, de plus près. Le résultat est visible.
Mon teint est plus unifié, lissé, les
rougeurs se sont effacées. Ma mine est
plus «pêchue», le grain de peau affiné.
J’ai encore, bien sûr, ces petites rides
qui font mon âge, pardon, mon charme.
Aucune crème n’éradique véritablement
les marques du temps.
La Potion Infinie m’a conquise.
Un bémol, son acquisition un peu
compliquée : il vous faudra passer par
le site internet en anglais, puisqu’elle
n’est pas encore distribuée en France. Et
un plus, la possibilité de demander des
échantillons !
+ d’infos www.argentumapothecary.com
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