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CTNQ' - CÈltTIMÉà : S- 2 3 4 — . Onzième année A • «• atacï-âaea-iss n*«<atîfia1« et du ï§ a * eissqu» moia; îls se saleat C t w i N . * Jâ2»:ir»txc-'.! SateraîioaaeîBeBt, 1*8 peïssasag oui es <U*ir«>t pas «OaMattsï taiV t'it'qi'i« journal» — Les manuscrttsnon insérés ne seront pas rendu*. LES Il résulte de toutes les informations, que les fêtes .le Portsmouth ont été telles qu'on devait les désirer, et il faut grandement s'en applaudir. Nos marins ont été reçus non seulement avec correction, mais avec une chaleur qui n'est pas habituelle au public britannique et aux hommes d'Etat d'outre-Manche. La reine a fait, pour décider l'arrêt de notre flotte à Osborne, une démarche toute spontanée qui, venant d'elle, avait un prix particulier. La souveraine a voulu marquer, avec une affectation visible, qu'elle nous donnait un témoignage spécial de son désir d'entretenir des bon rapports avec nous. Il était évident qu'il y aurait une différence entre l'accueil des Russes et celui des Anglais. Nos relations diplomatiques avec le tsar sont d'un autre caractère qu'avec le gouvernement de la reine. Les habitants de l'empire moscovite sont attachés à nous par d'autres liens, ou si l'on veut par d'autres intérêts, que les habitants de la Grande-Bretagne. La manifestation que nous allions faire dans les eaux de la Baltique ne pouvait ressembler à celle que nous venons de faire dans les eaux de la Manche. que nous n'en serions pas autrement surpris. > ais parce que le cabinet conservateur anglais aurait des sympathies pour la Triple-Alliance, parce qu'il aurait donné des gages à l'Allemagne et à l'Italie, parce qu'il se se serait entendu avec cette dernière — en prenant l'hypothèse la plus détestable — et parce qu'il aurait négocié pour la protection d'intérêts différents des nôtres, nous devrions renoncer à îe ramener à une autre politique, nous poser en ennemis en face du peupla qu'il représente pour l'instant, reprendre nos vieax cris de guerre contre Albion la perfide, rappel#r les souvenirs de Trafaîgar et de Sainte-Hélène, ou remonter jusqu'à la guerre de Cent ans, et fortifier une entente, non plus triple, mais bel et bien quadruple, nous mettant sur les bras un ennemi de plus ? A quoi servirait alors d'avoir un ministre des affaires étrangères, de3 ambassadeurs, une diplomatie? A quoi servirait d'être la France, c'est-à-dire une nation faite pour grouper en un faisceau compact et solide toutes celles qui représentent les idées d'indépendance et d© liberté? -- Ul D I R I C T S U R 1?.- OU J e u d i 2 7 Août i 8 9 1 A a a g a s s e oosit r e ç u e s esc&susi-reme^â A SAIKT-ITISMMS : Aga/tca V . F o m > a i e x < , 6, rag Sait fa-Catherine, 6. .' A Mm : Agence V. F o u r n i e r , 14, ru* Confort, et à ses succursales, de G ©Ma, Mâcon et Dijon, A PARIS : Agença B a v a s , 8, pîac« de îa Bourse. ' «JOUF^MAl- R u e d e P a r i s . — I 7. — S a i n t - E t i e n n e ( L o i r e ) 1 dais se tuent moins vite avec l'éther qu'avec l'atroce whisky de pommes de terre qu'ils consomment généralement. Obsèques originales On a célébré hier, à Perpignan, des obsèqaes vraiment originales. Un vieux rentier, M. Boisseau, mort 11 y a deux jours, avait demandé par testament qu'une société musicale de la ville assistât à son enterrement pour y jouer des airs patriotiques, moyennant quoi elle recevrait un legs de 1.000 francs. La levée du cops a eu lieu à midi. La rue Gatabeft», les rues avoisinantes et les boulevards sont couverts d'une foule énorme, qui accompagne gaiement le corbillard. La fanfare l'Avenir Joue successivement la Marseillaise, l'hymne russe et le Chant du Dépari. Les obsèques sont civiles. Les fabriques de papier La Pall Mail Gazelle rapporte qu'il y a 4,524 fabriques de papier dans le monde entier. L'Allemagne en possède 1 448, l'Angleterre 270, l'Ecosse 68 et l'Irlande 13. L'Allemagne occupe donc le premier rang dans cette industrie, et 11 est certainement intéressant de connaître la raison de sa suprématie. E.le est certainement due, selon le journal anglais, aux connaissances supérieures des Allemands dans la chimie, qui est devenue entre leurs mains une véritable science économique. Les malheurs d'un député Vif émoi hier, après-midi, dans le quartier du Luxembourg, à Paris. On procédait en pleine rue à une vente, après saisie, qui avait mis en belle humeur toutes les commères du quartier et attiré une foule énorme de curieux. Renseignement pris on vendait à l'encan les meubles d'un député, M. G . . . , honorable député, actuellement malade dans sa circonscription, lequel avait cependant, télégraphié de surseoir à la vente, mais le propriétaire fut inflexible. Le piquant de l'aventure, c'est qu'après avoir adjugé à vil prix une magnifique pendule, de superbes chaises de salle à manger et d'autres meubles, le tout pour 300 fr. environ, l'huissier déclara tout à coup, la vente terminée, au grand désappointement du public. Il paraît que 300 fr, avaient suffi à rembourser toutes les créances. la couehe de terre résistante appelée veur de cette malheureuse femme parmi « dievès » est très mince aux mines de les touristes actuellement à Chamonix ; Bruay.; 2- Parce que les Ingénieurs, Informés ©il© a produit près d© 510 francs. par les ouvriers qu'on entendait des roulements au-dessus de la veine, ne s'en sont pas préoccupés. DEJEUNER À DORD DU « MARENGO » L'amiral Garvais a offert hier un déjeuner à bord du Marengo aux amiraux L a chut© d'eau viendrait du niveau, et aux principaux commandants anglais. Le duc de Cambridge le duc de Con- ©l c© qui 1© prouverait, c'est que l'eau naught, M. Waddington, le personnel est claire et limpide et que les puits des de l'ambassade de France y assistaient. environs sont taris. Après le déjeuner, le duc de Connaught est allé visiter le Marceau. LES FÊTES D'AUJOURD HUI V Aujourd'hui, il y aura «a défilé en musique des troupes anglaises à Portsmouth. On espère que l'amiral Gervais y assistera. Les officiers français iront Voir l'exposition Eavale à Loadres. Le soir, un banquet de 500 couverts sera offert à bord du Marengo par l'amiral Gervais aux officiers supérieurs anglais; Eû outre, ua dîner sera offert par les officiers subalternes de l'escadre français© aux officiers subalternes ananglais. . Les officiers français expriment la satisfaction que leur a fait éprouver la réception dont ils ont été l'objet de la part des autorités navales et civiles. Uns Mura Interpellation M. Did©, sénateur da Gsrd, interviewé par un de vos confrères, a déSi le gouvernement britannique a claré qu'à la rentrés des Chambres il se proposait d© poser une question as couvert l'évolution de l'Italie, il y a gouvernement sur l'attitude qu'il mis le prix sans doute. S'il a vu d'un, compta prendre vis-à-vis du clergé. œil bienveillant, encourageant, l'alVoici, d'ailleurs, les paroles du sénaliance se sceller entre les souverains teur da Gard : qui nous jalousent, nous détestent, J'ai l'intention, dès la rentrée du SéMais ce contraste une fois indiqué, ou nous craignent, ce n'est pas par nat, de demander au gouvernement s'il sentiment. Eh bien ! qui dit que nous nous serions injustes, autant qu'imcompte s'opposer à la propagation des doctrines sodales contenues dans l'Escyprévoyants, de ne pas nous félici- nous ne pourrions pas lui démonclique du Pape. ter des conditions dans lesquelles trer qu'il a mal vu, qu'il s'est tromLe Pape résoud la question sociale con- I on a célébré notre présence en An- pé, que son intérêt n'était pas d'altrairement à l'esprit de la Révolution et en se plaçant à un point de vue socialiste gleterre. Les journaux officieux de ler du côté des ennemis de la Franchrétien assez semblable à eelul de M. Les armes de F rame Londres se prodiguent inutilement ce, qu'il a tout à gagner à se retourde Mun ; il se prononce pour le retour ner et à venir à nous l Un curieux Incident s'est produit hier aux anciennes corporations, abolies par pour nous expliquer qu'il serait au ministre de la Justice. la Révolution française. Laissera -t-on les inexact d'induire de là que nous C'est ainsi qu'on a toujours traité. Par l'intermédiaire de l'ambassade d'An- 42.000 curés qui émargent au budget recepourrions espérer le concours de C'est ainsi que voulaient traiter nogleterre, la chancellerie gardienne des voir et propager le mot d'ordre venu de leur pays en cas de guerre. Per- tamment, avec cette même Angle- sceaux de France a été saisie d'une ques- Rome et dirigé contre des traditions qui tion posée par le lord secrétaire des cotasonne ne se berce de cet espoir. La terre, avant le début de la guerre mandements de la reine Victoria. On sait se réclament de la Révolution. Voilà ma question, a dit M. Dlde. Et il portée des fêtes du château royal terrible de 1793, les grands hommes qHe la reine a décidé d'offrir à M. Carnot a ajouté que M. Loekroy en ferait une son portrait entouré d'un cadre artistique semblable à la Chambre.. d'Osborne ne dépasse pas celle d'une de la Révolutiens. Et qui sait quels orné des armes de France et d'Angleterre. réception courtoise, aimable et ac- malheurs on aurait évités si leurs Le lord secrétaire demande à la chancelM. Diie croit que le bas cl§rgé garlerie quelles sont les armes officielles de dera um neutralité bienveillante ; mais, cueillante. Ce n'est pas un traité conseils avaient été suivis ? la France et comment doit être compose au sommet de l'échelle, dit-il, il y a d'attaque et de défense que l'amiral Il est facile de flatter les passions le blason français. trop d'ambition. Il ©spèro que ls mouGervais était chargé d'en rapporter. On est fort embarrassé pour répondre chauvines, dans ce qu'elles ont de car, seule de tous las pays européens la vement qui a été créé, destiné, d'après Ce que nous ne saurions compren- plus inconscient et d© plus irréflé- France n'a plus d'armoirie depuis 1870 ; des lui, t combattre le progrès républicain, dre pourtant, c'est la mauvaise hu- chi, en criant : « Haine à l'Angle- recherches ont été faites dans les recueils j>m\ se tourner contre la volonté des meur, l'aigreur, l'hostilité qui se terre ! Qu'elle soit poursuivie par officiels ; le seul dont la coatinuité cons- promoteurs, ©n faveur de la République, titue l'autorité est un ouvrage seulement manifestent chez plusieurs de nos nos torpilleurs et nos cuirassés sur officieux ; c'est l'almaaach national qui, par l'émancipation complète du clergé, confrères dans les commentaires toutes les mers ! Que, par nous, son malheureusement, n'a pu fournir aucune comme en 1789. Ajoutons que M. Dids, qui est un que cet événement leur inspire. Le influence et son commerce soient dé- indication. Sous la première République il ne porblâme qu'ils adressent à notre Gou- truits ! » C'est facile, mais c'est in- tait que le monogramme du libraire ; sous pastear protestant — il ne faut pas l'ouvernement de n'avoir pas fait ren- sensé. Le langage et le rôle d'un la deuxième, une vignette : le coq gaulois blier — soupçonne îe cardinal Lavigeri© de poursuivra ua autre but qu© cetrer directement la flotte en France, gouvernement sérieux sont autre surmontant un faisceau de drapeaux ; depuis I87ô,cette vignette représente la figure lui da réconcilier la République ©t chose. Les cabinets conservateurs de la République telle qu'elle est sur le est incompréhensible pour nous. l'église : celui d'êtr® Pape. timbré ; c'est le sceau officiel de Est-ce qu'on soutiendrait que nous passent à Londres comme ailleurs. papier l'heure actuelle. ne devons avoir qu'un ami en Eu- Quand ils vivent, il n'engagent On répondra au lord secrétaire que le rope, le peuple Russe ? Est-ce qu'on qu'eux-mêmes, et quand ils tombent blason «accepté» est eomposé des lettres F. en or sur le champ d'azur. On fait • prétendrait que nous n'avons pas un la place est nette, et on peut obte- R. observer que la République suisse et tounir de leurs successeurs le contraire intérêt de premier ordre à être en tes les Républiques américaines ont un Angers. — M. Loiseau, notaire* anblason régulier. bons termes avec l'Angleterre ? Est- de ce qu'ils faisaient eux-mêmes. cien maire de Cholet, est parti jeudi, ce qu'au lieu de chercher à rapprolaissant un passif d© deux millions. On peut même l'obtenir d'eux UN jugement digne de falomen Les scellés ont été mis, hier, chez lui. cher le gouvernement de Péters- avant qu'ils tombent. E t il faut s'y On sait que la secte des Nazaréens, fonCet événement cause ua grand émoi bourg de celui de Londres, on assi- appliquer plus que jamais quand dés e» Hongrie, est quelque peu excentrien vills ©t dans la région. gnerait comme but à notre diplo- d'eux dépend la destruction ou le que. Ces illuminés ont mis dernièrement le matie de les séparer et de les brouil- maintien d'un état de choses qui juge cantonal de Gysma dans un singuler de plus en plus ? Est-ce qu'on nous peut entraîner les catastrophes les lier embarras. Ils se sont présentés dans donnerait comme mot d'ordre et plus redoutables. Pour dire le fond le prétoire et ont demandé l'autorisatiom de crueifler un de leurs coreligionnaires comme plan de conduite l'air de de notre pensée, c'est à Londres qui prétendait être le Càiist et qui voulait L'inondation des deux fosses des miCharles VI: < Jamais en France, qu'il faut travailler si on* veut faire monter au ciel. Le bon juge, après mûre réflexion, leur nes d© Bruay (Pas-de-Calais), jette la jamais i'Aaglais ne régnera > ? Ga quelque chose d'efficace en vue de a tenu le petit discours suivant : « Mes désolation dans c© pays ; deux mille serait une absurdité doublée d'une la dislocation de la Triple-Alliance. chars amis, Je n® veux pas en aucune faquatre cents ouvriers mineurs sont sans folie, et nous espérons bien que pas Notre gouvernement paraît le com- çon froisser vos convictions religieuses. travail et se demandent avec anxiété Libre à vous de crucifier votre compagnon ; un seul des hommes qui pourraient prendre. Nous ©n sommes heureux, je dois vous déclarer que s'il ne ressuscite combien durera cette situation. être chargés de diriger notre poli- et nous I© disons. pas au bout de trois jours, je vous ferai , Cinq cents des plus jeunes ont réclapendre jusqu'au dernier. » tique ne serait capable d'un si lamé leurs livrets et cherchent à s'embauS . Pichon. Les Nazaréens n'ont pas insisté. mentable et si périlleux enfantillage. cher dans d'autres fosses du bassin houiller. L'eau anesthêslque On dit que l'Angleterre était comLe docteur Schleich vient de publier La fosse n* 1 est complètement inonplice de la Triple Alliance. On a dans un Journal médical allemand une dée : l'eau mont© à plus d© deux mèmême dit qu'elle avait adhéré à curieuse découverte qu'il a fait récemtres. ment. l'accord conclu entre les puissances La Compagnie fait construire actuelEn cherchant le meilleur mode d'emploi liguées contre nous. De son adhéLes Moeurs d'éîner en Irlande de la cocaïne comme anesthêslque le doc- lement dans la fosse n* 4 des « serreDans la partie de ia « verte Erin » où teur Schleich est arrivé à constater que sion formelle, explicite, nous ayons ments », murs d© vingt-cinq à trente l'on se grise le plus de cette façon, la contoujours douté et nous persistons à sommation annuelle est évaluée à 175.000 l'eau pure distillée injectée sous la peau mètres d'épaisseur, pour arrêter la chule au moyen d'une seringue Pravaz produidouter encore. litres pour 100.000 parsonnes. sait un effet anesthêslque très complet des eaux, mais les ouvriers estiment pendant plusieurs minutes dans la région qu'il faudra beaucoup d© temps pour En tant qu'habitude entraînant après Peur sa complicité, elle est moins elle l'ivresse, il est évident que l'absorption injectée. Le docteur Schleich assure qu'en sujette à négation, si l'on entend abusive de l'éther constitue un vice dégra- employant ce nouvel anesthêslque, il a pu terminer c© travail, qui doit êtr© exécuté dans l'eau, ©i on ignore encore par là une neutralité bienveillante dant moralement, socialement et Intellec- faire des petites opérations chirurgicales s'il sera suffisant pour permettre sans sans que le malade ait ressenti la moindre tuellement ; seulement, il paraît que l'inet, peut-être, une intervention desdanger la reprise du travail, et si l'aétoxication par I'étner est beaucoup plus douleur. tinée à annuler notre action mari- douce que celle par l'alcool. Sss effets se ration qui commence à être difficile, time dans certaines éventualités. font Immédiatement sentir, mais lis dispermettra aux ouvriers d© continuer c© Enfin, il y aurait entente entre le paraissent aussi promptement, de sorte travail. qu'il n'est pas rare da voir des Individus gouvernement de la reine et celui s'enivrer de ce liquide plusieurs fols par l'avis des mineurs, la catastrophe du roi Humbert, pour une combi- jour ; mais l'éther ne produit aucune des serait arrivé© : lésions que produit l'alcool, ni aucune naison d'efforts, armés au besoin, 1 Parce que la veine a été creusée trop dégénérescence dans les tissus. ailleurs que daoe la Méditerranée, Eu somme, 11 est possible que les Irlanhautt, et que l'on n'a pas tenu compte que 1 Un Notaire en fuite ' Aux Mines de Bruay Echos de Partout On s'abonne sans frais dans tous les Bureaux de Poste LITIQUES L'empereur d'Allemagne Au dîner offert à l'empereur d'Allemagne, le prince de Holberg-Wernigerode a, comme président de la Diète provinciale, prononcé un long discours dans lequel 11 a passé en revue l'histoire de la province. Guillaume II a pris ensuite la parole ; son allocution a duré cinq minutes. Un tourist© qui s© trouv© actuelleOn cite cette phrase de son discours : ment à Chamonix fait le récit suivant > Comme chrétiens, a-t-il dit, tout la d© la terrible catastrophe qui vient d© monds» doit savoir supporter ce que le ciel s© produire .sur 1© Mont-Blanc et qu© impose. Nous espérons to is quo la paix sera maintenue. Si pourtant il en était nous relations dernièrement : autrement.ee né serait pas de notre faute ». Il est parti aujourd'hui pour Postda®. Il était deux heures de l'après-mldl, et nous étions plusieurs dans le bureau de La rentrée des Chambres l'hôtel quand arriva une lettre, apportée par un guide : La date de la rentrée des Chambres sera — Tiens, s'écria le patron en ouvrant la fixée dans une quinzaine de jours ; on lettre, voici mes ascensionnistes qui s'a- considère actuellement comme certain que musent là-haut et qui me demandent de l'ouverture de la prochaine session aura leur envoyer du Champagne 1 lieu le 13 octobre. En effet, trois voyageurs, dont M. Gontran de Favernay, de Villefranche, et M. Economies budgétaires Rothe, de Brunswig, tous deux jeunes et Par mesure d'économies budgétaire, M. alpinistes enragés, étaient partis l'avant- Ribot, ministre des affaires étrangères, a veille avec huit guides et porteurs, les donné l'ordre, avant son départ en congé, plus capables, les mieux brevetés de Cha- d'arrêter la suppression de certains vicemonix, et parmi eux les deux Michel, consulats reconnus inutiles et de trois dont l'un, Simon, nouvellement marié et postes diplomatiques extérieurs. père de famille, a si malheureusement Les fonctionnaires atteints par cette dépéri. cision recevront, pendant cinq ans, la Au moment où le patron finissait ces moitié de leur traitement actuel et leur explications, nous voyons accourir un temps de disponibilité comptera pour la autre guide, pâle, hagard, à moitié fou, retraite. les larmes aux yeux; il entre, peut à Retraite de M. de Giers peine prononcer un mot : « L'avalanche ! » et jette devant nous la corde brisée, la Le bruit que M. de Giers se retirerait corde même qui, en faisant par sa rup- prend une certaine consistance. Son sucture périr deux hommes, en sauvait neuf cesseur serait soit M. de Morenheim, soit autres. M. Schouwaloff. On devine, on comprend déjà. Nous interrogeons le malheureux qui peut à peine Le Danemarck et la France parler. Eafln, à force de cordiaux et d'enOa remarque le pessimisme de la <?«couragements, il nous raconte ce que l'on zelte de Cologne, organe gouvernemensait déjà. tal. Dans un article sur la situation généLes onze ascensionnistes, qui, en effet, rale, ce journal croit aux efforts de la étaient arrivés au petit Plateau, c'est-à- Russie pour entraîner le Danemarck dans dire à plus de 3,500 mètres sur le Mont- l'entente franco-russe. Le but que pourBlanc, se proposaient de continuer joyeu- suivrait le Danemarck serait de reconquésement leur ascension. Mais voici la pluie. rir le Schleswl/. Cet article a produit une Il faut descendre, les guides l'exigent. grande impression. En vain M. Rothe fait observer qu'on peut descendre aux Grands-Mulets et attendre. On enverra un porteur chercher des vivres à l'hôtel, car les vivres manquent. Le porteur part. A ce moment, la pluie redouble, la neige commence à descendre : < Partons et vite, s'écrient les guides, et tenons-nous bien 1 » Ua sieur Lombard, garçon marchand On déroule les cordes, on s'attaehe les de vins, à Paris, avait épousé.il y a quauns aux autres. D'abord les guides, puis les voyageurs, M. de Favernay et. M. tre ans, un© jeune flile nommée Marie. Rothe, au milieu, liés l'un à l'autre. Der- M. Malgras>, père adopiif, avait, en guis© rière M. Roth8 protégeant la marche, ve- de dot, acheté à la jeun© fille un débif nait Simon Michel, le petit guide de vingt- de vins, ru© d© Srenell©, 212, ©t habitait huit ans. — Silence? pas un mot, dit l'un des avec les époux Lombard. Pendant les premiers temps tout alla guides, sachant que le moindre bruit, la moindre Tibration de l'air suffit pour bien, cependant l'année dernière,la zizaébranler des masses de neige. nie commence à s© produire dans cet On marche, on descend au milieu du grondement des cascades de neige qui s'é- intérieur. Maigras, très violent, maltraitait son gendr©; il était approuvé en boulent dans les montagnes. Soudain, un cri : « L'avalaache! > En cela par sa fille qui paraissait n'avoir effet, une trombe de neige s'est détachée qu'an© médiocre affection pour son du sommet du Mont et roule avec une vitesse effrayante. Elle atteint les derniers mari. fugitifs et les roule sur les premiers. L e ' l i au soir, Lombard, qui s'était Au même moment, sous le poids des couché de bonne heur©, fut lé/eilié par uns et des autres, le sol se crevasse, et une douleur atroc© dans l'oreille droit© ; instantanément, deux hommes, en poussant un grand eri, sont roulés dans la cre- il sauta à bas du lit et s© trouva en prévasse, MM. Rothe et Michel, entraînant sence d© Maïgraa et de sa feara© qui celui qui les suit au plus prè3, M. de Fa- venait d© lui verser du plomb fondu dans vernay. l'oreiil©, avec l'intention de 1© tuer. Il va être englouti, disparaître à son Lombard ne porta pas plainte tout d© tour, quand la corde se casse. Il a la force de se dégager, de reparaître. Un fcuide suit©, mais comprenant qu© sa femm© qui le précède lui tend la main, la corde, et son pèr© adopiif s© dôbarrassaraient le sauve, le ramène. de lui à la première occasion, il vint, Quant aux deux autres, la neige a déjà bouché le trou. On u'enîend plus rien et avant-hier, déposer contre eux au comon ne voit plus rien. Tout à coup, des cris, missariat d© M. Pelardy. Les deux cou-f on espère que ce sont les deux victimes pables ont été arrêtés. qu'on va retrouver. Non, malheureuseD'après l'enquête, il semble résulter ment, c'est un troisième malheureux qui est étendu à quelques pas de là, suffoquant qu© Lombard, avant l'attentat du plomb à demi mort. C'est Charles Comte, un fondu, a été victime d© tentative d'emguide aussi. Celui-làest grièvement blessé ; poisonnement. mais on peut le transporter, on pourra le sauver. Et la descente reprend, folle, imprudente, au hasard, au milieu des sanglots, du désespoir, de l'épouvante. Tandis que le guide termine son récit, Angoulême. — Dimanche soir, un les autres reviennent, entourés par les nommé Picard, roulier, au servie© d© &ens de Chamonix, qui les Interrogent ; mais aucun d'eux ne peut ouvrir la bou- M. Arnaudon, passait, vers minuit ©t che ni articuler un son. darnï, ru© Sully, lorsqu'il fut accosté par Une femme est entrée dans le bureau il une femm© qui, furieuse d© voir qu'il n© y a quelques instants. Elle est pâle, elle ne répondait pas à ses sollicitations, S8 mit peut pas dire un mot non plus. Elle a écoute, elle a entendu. C'est Mme de F a - à l'injurier grossièrement; Picard, qui vernay, la mère, qui depuis le matin avait avait un peu fêté la bDuteill©, répondit suivi au télescope les phases de l'expédi- par un soufflet. Aussitôt,quatre femmes tion et qui avait vu se produire l'événes'élancèrent d'un© maison voisine, et se ment sans comprendre, sans deviner. Mais son fils est sauvé, et, quand celui-ci jetant sur 1© malheureux roulier, le arrive d'un pas relativement ferme, mais frappèrent à coups d© poing et coups d© pâle et livide, sa mère se Jette sur lui, pied. L'un© d'elles, la fille Lapouge, l'embrasse, le saisit, l'entraîne I . . . s'empara même d'ans bouteili© d© bière Cest à M. de Favernay qu'est échu le triste devoir d'annoncer à la veuve de vid© et lui en porta plusieurs coups sur les épaules et sur la têt©. Picard réusSimon Michel la mort de son mari. Déjà, on avait prévenu la malheureuse sit cependant à s'arracher des mains de que son mari s'était blessé et était resté | ces furies et regagna son domicile, rue aux Mulets, mais une femme de guide devine aisément et, en voyant entrer M. 1 d© Genève. Il perdait son sang par plude Favernay, qu'elle avait vu partir l'a- [ sieurs blessures, notamment par un© vant-veille avec son mari, elle n'a pu | large plaie sis© dans la région tempoqu'étendre les bras et pousser un cri en i raire gauche. tombant. Eile ne saura même pas où est enseveli I A peine eut il franchi 1© seuil de sa celui qu'elle aimait, car la neige est épaisse ? demeure qs'il s'abattit si r ls plancher. en tant du Mont-Blanc et elle garde son ! Hier matin, vers dix heure, ii rendait le secret. S dernier soupir sans avoir repris conUae souscription a été ouverte êa fa. : naissance. La polie®, prévenue, a aussi- Horrible Attentat Ua l i o n Assassina par des lesimos 1