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Depuis 2005, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes adultes en difficulté
constitue l’une des priorités du Département de la santé et de l’action sociale,
concrétisée par le programme de formation pour
les jeunes adultes en difficulté (FORJAD). Plus de
1 100 jeunes ont pu intégrer
ce programme depuis ses
débuts et se donner une
nouvelle chance d’acquérir
ou de compléter une formation professionnelle interrompue par les aléas de la vie. Leur taux de réussite aux examens qui dépasse
les 85% atteste bien de la volonté de ces jeunes adultes à retrouver leur autonomie financière et, par là, la liberté de pouvoir rêver à un autre avenir.
Oser rêver
son avenir
Le programme FORJAD comprend des mesures d’insertion sociale pour préparer les jeunes à reprendre une formation scolaire ou un apprentissage. Cette
phase préparatoire est cruciale, car elle leur permet de retrouver confiance en
eux et d’oser de nouveau faire des projets pour le futur. C’est précisément le
thème de réflexion qui a été proposé à la trentaine de jeunes qui a participé à
cet ouvrage: rêver son avenir dans vingt ans.
Le résultat vivant et coloré atteste des grandes ressources de créativité de ces
jeunes. Il témoigne de beaucoup d’originalité, d’imagination, d’humour et de
poésie, mais aussi d’espoirs. Ceux de trouver un travail stable et de pouvoir
fonder une famille apparaissent comme un fil conducteur qui relie bon nombre
de ces regards croisés.
Ces témoignages sont autant de sources d’encouragement pour continuer à
réaliser l’un de nos rêves les plus chers, celui d’aider les jeunes adultes à l’aide
sociale à retrouver un emploi, en leur offrant une seconde chance de se former
et de pouvoir ainsi réaliser leurs propres rêves.
Pierre-Yves Maillard
(Conseiller d’Etat)
(Chef du Département de la santé et de l’action sociale)
Nous sommes le 4 septembre 2030, aujourd’hui
tu aurais dû avoir tes 75 ans. Et tu aurais dû
voir tellement de choses, car 20 ans se sont
écoulés et tout a bien changé.
PAPA
Ton petit-fils Emilio a maintenant 25 ans, je
dois lever la tête pour lui parler, il mesure
1 m 88. Il s’est trouvé un
emploi dans une grande
entreprise de maçonnerie,
il espère pouvoir un jour
avoir sa propre entreprise,
ce que je lui souhaite. Tu
serais si fier de lui. Il fait
à côté de son emploi de
l’athlétisme. Un grand sportif, ton petit-fils ! Il vit toujours à la maison et prend
bien soin de sa maman et de sa petite sœur,
quel homme merveilleux il est devenu.
Ta petite-fille Leïla a maintenant 23 ans, pour
elle je ne lève que peu ma tête puisqu’elle mesure 1 m 70. Elle suit des études pour devenir
infirmière, elle se débrouille très bien, elle a
toujours aimé avoir le nez dans les bouquins;
être infirmière lui va très bien, elle aime tant
prendre soin des autres. Elle ne sait pas encore
quel domaine elle choisira, mais je suis sûre
qu’elle trouvera. Tu serais aussi tellement fier
d’elle, elle a beaucoup changé. De longs cheveux, des yeux toujours d’un bleu merveilleux
et un sourire d’ange. Quelle belle femme elle
est devenue.
(texte)
Florence - In’nova
(illustration)
Louma - 5 ans
04 | 05
Et moi papa, j’ai continué de grandir tout en
te gardant dans mon cœur, j’ai maintenant
43 ans et j’aimerais que tu sois là pour voir
quelle femme je suis devenue et voir ta fierté en me regardant. Je suis mariée depuis
17 ans à un homme fabuleux, qui nous rend
tous heureux. Nous avons une jolie petite maison de vacances en France où nous partons
très régulièrement pour des week-ends et des
vacances, mon mari et moi aimerions y finir
notre retraite. Elle est belle, des murs d’une
couleur blanc cassé, l’intérieur est spacieux,
nous avons pris un piano à queue où je continue
de m’entraîner. Les enfants aiment bien organiser des week-ends là-bas avec leurs amis.
Nous avons un joli appartement de 6 pièces en
Suisse dans un petit village; les villageois sont
très sympas et le calme est plus qu’agréable.
donne de la peine à l’école. Elle me pose souvent des questions
sur toi; elle aurait aimé te connaître et tu serais aussi fier d’elle.
Je travaille depuis 18 ans dans le domaine social; je suis dans un foyer pour adolescents où
je les suis et les écoute et, si je peux, je les aide.
J’aimerais changer de domaine. J’aimerais
être auprès de personnes en phase terminale,
celles qui sont seules, qui n’ont personne, et
les accompagner jusqu’à leur dernier souffle.
Tu me dirais sûrement que c’est très difficile à
faire, mais avoir pu être auprès de toi pour t’accompagner dans tes derniers jours m’a montré
combien c’est difficile et que la solitude n’est
pour personne, encore moins dans des moments pareils. Si j’ai réussi à le faire pour toi
papa, je saurai le faire pour d’autres, l’amour
et le cœur sont ma raison.
L’Europe s’est refroidie, nous avons des hivers plus longs et
des étés plus frais, les prédictions disaient vrai. Nous devons
à présent suivre correctement nos tris des déchets et tout est
recyclé. Le monde s’est réveillé à propos de l’importance de nos
actes. La guerre est toujours très présente dans certains pays,
l’argent domine toujours autant et ça je ne crois pas que ça
changera un jour, mais, comme tu disais papa: «Triste que ce
soit ainsi, il faut bien que certains meurent sinon nous serions
trop sur cette terre.»
Je retourne régulièrement sur ta tombe, j’en
prends soin comme je le ferais pour toi si tu
étais encore là. Les années sont passées, j’ai
accepté ta perte, bien que difficile. J’espère
qu’un jour nous nous retrouverons.
Tu peux compter un de plus dans la famille,
une petite Ange, née le 1er mai 2015. Elle a
maintenant 15 ans, finit son école obligatoire
et ira, si tout va bien, au gymnase. Elle n’a pas
d’idée bien définie sur ce qu’elle souhaite faire,
mais elle a du temps pour y réfléchir. Elle se
Elle m’aide beaucoup à la maison, une vraie petite fée du logis
au plus grand plaisir de ses parents. Pour elle, je n’ai pas encore besoin de lever la tête pour lui parler comme pour Emilio.
Elle fait ma taille, mais elle n’a pas fini de grandir.
Mon mari a 46 ans, il a une usine de fabrication. C’est un garçon
calme, gentil et toujours de bonne volonté. Les enfants aiment
beaucoup lui parler quand il leur arrive une bricole, car il est de
bon conseil. Tu te serais sûrement très bien entendu avec lui. Il
fait mon bonheur et celui des enfants.
Je t’embrasse et penserai toujours à toi.
Ta fille Florence
Je ne peux me tourner vers mon avenir
sans penser à mon passé et à mon présent. Je m’appelle Prune, j’ai 25 ans et la
vie devant moi.
évoluer ma vie au gré des aventures sans
cesse différentes et passionnantes que
tout être humain est appelé à vivre.
Le monde dans lequel nous vivons est insL’avenir: ce si petit mot, suspendu comme table.
une épée de Damoclès au-dessus Comment puis-je imaginer un avenir !
de ma tête, m’évoque autant de
Il me faut alors me pencher sur mes
craintes que d’espoirs.
quelques certitudes, sur ce noyau, cette
Petite déjà je rêvais, j’imaginais. Je base solide qui compose l’essence de ma
me voyais princesse, policière, cou- vie, et qui a plus de raisons d’évoluer vers
turière, agent secret, cuisinière… le mieux que d’être complètement remise
J’ai toujours cherché la beauté en
en question.
ce monde et
20 ans c’est si
dans cette race
court, si peu.
humaine dont je
fais partie. Est-ce
Mais dans 20 ans
SERAI-JE
les blessures de
? j’en aurai 45, et
mon enfance, ou
ça, ça commence
une vision parà faire un joli
ticulière donnée
chiffre.
comme un don
qui me força à
chercher le beau? Je ne sais pas.
OÙ SERAI-JE,
QUI
ANS
DANS20
J’ai l’impression que mon prénom luimême m’a destinée à voir le joli ou, du
moins, à le chercher, quitte à m’aveugler
sur certaines réalités parfois vilaines de la
vie.
Il est si difficile d’imaginer l’avenir, alors
qu’une simple parole, une simple rencontre peut changer une
vie du tout au tout.
(Texte)
Prune - Scenic Adventure
(Illustration)
Lionel - Impulsion
06 | 07
Ma vie actuelle est telle
qu’un atome. Malgré un
noyau qui se solidifie
au fil des ans, je reste
entourée d’un nuage
orageux d’électrons. Ils
bougent, cognent et font
Voici en
partie l’essence
de mon cœur
Ce que la vie m’a également appris, c’est à
me souvenir du passé,
pour mieux le mettre
de côté. Adieu donc,
violences, tristesse,
solitude et mort.
Mon futur sera de vie et de
défis. J’ai appris jusqu’à
aujourd’hui deux métiers.
Celui d’esthéticienne et celui de maquilleuse en arts
visuels.
J’aimerais, un jour, avoir
ma propre école de cosmétologie. Mais elle serait différente de toutes les autres,
car toute personne sourde
pourra y être formée dans
sa langue. J’ai ce rêve au
fond de mon cœur depuis
longtemps. 20 ans devraient
être suffisants à son accomplissement.
Une autre certitude, résultat d’un désir qui brûle au
fond de moi, est que je serai
maman. Donner la vie est mon but
ultime et je rêve de chaque étape
d’une vie de mère. Dans 20 ans, mes
enfants seront déjà grands et
autonomes,
mais je conMes certitudes sont celles-ci :
tinuerai à
je suis quelqu’un de bien, qui désire faire
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choses
d’une manière ou
j’ai reçu de l’amour et désire en donner
d’une autre aura besoin
aux alentours
d’amour, d’écoute, de
j’ai reçu la vie et désire donner la vie
conseil ou d’accueil.
j’ai été instruite et désire transmettre mon
Lorsque l’école foncsavoir
tionnera, je pourrai retourner à mon métier
actuel d’une manière plus régulière. Ce
métier rejoint l’une de mes passions. Je
suis et serai maquilleuse sur les tournages
de films, car jusqu’à présent aucune occupation ne m’a autant réjouie et passionnée.
Il y a tant de choses encore que je pourrais
développer, car une vie est complexe et, tel
un diamant, elle a plusieurs facettes.
Mais je terminerai mon récit en disant que
malgré tous les diktats sociaux et l’instabilité récurrente du monde, l’avenir est possible si l’on garde espoir et si nous vivons
par amour.
Comment je serai
dans
(Texte)
Steve - Mode d’emploi
(Illustration)
Jenny - Impulsion
08 | 09
20
ans
Si tout va bien, j’aurai ouvert mon entreprise
et j’aurai une femme, deux enfants ainsi
qu’une Porsche Cayenne... ou une Ferrari,
une Mercedes AMG, une Bugatti Veyron.
Je quitterai la Suisse pour un pays où il ne
fait pas moins de 25 degrés et j’achèterai
une villa pour moi et une autre pour ma
maman.
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(Texte)
Diego - BIP-Jeunes
(Illustration)
Bryan - Impulsion
10 | 11
La vie dans la cité aura changé. Des voitures rouleront avec du carburant bio, car
le pétrole sera fini. Les maisons auront
de plus en plus de panneaux solaires, car,
pour éviter d’aggraver le réchauffement de
la planète, on utilisera l’énergie du soleil
pour en faire de l’électricité.
Le système monétaire est alors en voie de
disparition, car ça ne marche plus vraiment
et tout risque de s’effondrer; donc il faut
changer.
Les voyages spatiaux vers la planète Mars
ont déjà décollé. Personne ne sait ce que
les astronautes vont découvrir.
La planète continue de tourner avec
d’autres changements qui arriveront bientôt sûrement…
(Texte)
Diego - BIP-Jeunes
(Illustration)
Aurèle - Impulsion
12 | 13
Dans 20 ans
(partie 2)
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Paulo - Mode d’emploi
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Ce matin, je pense que j’ai hâte d’être le lendemain,
car ce sera la journée des lasagnes à midi. Alors, en
attendant, je fais mon travail de graphiste pour une
agence de publicité connue. Sans être sous une
avalanche de choses à faire, il y a assez de clientèle
pour avoir de quoi s’occuper si on s’ennuie.
Dehors, le ciel est dégagé et il
fait approximativement 12 °C.
Le temps idéal à mon avis, le
soleil réchauffe l’air ambiant
alors qu’une légère brise
rafraîchit le tout. Ce serait
comme si on mélangeait du
Nutella avec une pizza bien garnie, mais en restant
dans un sens purement théorique bien évidemment. Quelle personne saine d’esprit oserait faire
une chose pareille ?
Après avoir mis de la pâte à tartiner sur le plat italien de mon voisin de bureau, je vais me pencher
sur mon activité extraprofessionnelle préférée : la
bande dessinée.
Il y a quelques années j’avais
sorti un album sur l’histoire trépidante d’une tomate anthropomorphique vivant dans une
société où la chaîne alimentaire
est régie avec autorité.
journée des
lasagnes
(Texte & Illustration)
Marvin - Impulsion
16 | 17
Le succès avait été mitigé au
départ, faute de médiatisation,
mais cela ne me découragea
pas, et je suis de nouveau en
train de travailler sur un autre
album qui fera sans doute
bonne impression auprès des
presses spécialisées et me
permettra de continuer dans cette voie sans problème. Je l’espère en tout cas. Mais je ne peux pas savoir à l’avance après
tout.
Entre deux dessins de fruits s’exprimant en mauvais jeux de
mots, je continue néanmoins mon travail de graphiste qui me
fait gagner des sommes d’argent chaque mois et me permet de
vivre dans un confort relatif, mais bienvenu. Certains jours, je
dois me déplacer géographiquement en fonction de la clientèle
et de l’importance des travaux qui m’ont été assignés. Mais pas
aujourd’hui. Je ne prends jamais de risques avant le jour des
lasagnes.
Comme on est mardi, c’est la journée du cheese-cake. Ça promet un midi endiablé.
L’après-midi se profilant à l’horizon, je retourne à la barre et je
mets le cap sur l’île, au travail. La mer est calme, comme une
soupe à l’ail. Soudain, un calamar géant émerge du bouillon
légèrement assaisonné et me demande de venir dans son bureau. Mon patron doit s’être réveillé du tentacule gauche. La
raison de cette convocation doit être ailleurs. Pourquoi ? Parce
que c’était inattendu. Si j’avais pu prévoir ça, j’aurais certainement amarré mon navire sur la Costa Brava. A peine entré dans
son territoire qu’on appelle communément « bureau », mon
patron m’apprend qu’il va me licencier pour cause de mise de
Nutella sur le dîner d’un collègue. Celui-ci est
tombé malade à cause du mélange aigre-doux
que je lui ai concocté. Ce soudain arrêt maladie forcé par le destin a eu de bien mauvaises
répercussions sur les travaux de l’entreprise.
C’était embêtant en partie à cause du relatif
retard que mes collègues et moi avions accumulé au fil des semaines. Et en raison de mon
intervention culinaire, un client n’a pas eu droit
à ses flyers. C’est injuste, après tout je ne suis
pas seul à retarder le travail du groupe. L’autre
jour, un de mes voisins de bureau a agrafé la
tête du stagiaire «pour rigoler». Et on a été privé de pause pendant une semaine.
Mais tout cela ne m’importe plus désormais.
Après m’être fait virer, j’ai pris le temps de
réfléchir aux conséquences de mes actes. Et,
juste à ce moment-là, je me suis souvenu que
demain allait être la journée des lasagnes. J’ai
hâte.
(Texte)
Aka - Mode d’emploi
(Illustration)
Saskya - Impulsion
18 | 19
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(Texte)
Joël - BIP-Jeunes
(Logo)
Bryan - Impulsion
20 | 21
e n’sais aucunement comment j’me conçois dans 20 ans,
Bien trop de fois, on m’a dit va-t’en donc,
J’compte faire mes preuves m’en sortir dans la musique,
Produire un album diversifié avec des thèmes éclectiques,
Retardataire peut-être un peu
Depuis ’tit peu j’apprends de mes erreurs
Qu’est-ce que j’y peux
C’est comme ça, j’m’suis noyé dans mes larmes,
L’essentiel c’est d’être conscient des drames,
A présent ils me servent d’armes,
J’ai pour cible atteindre mes objectifs,
Et pourquoi pas en supplément, me faire du biff,
Car j’kifferais voyager visiter ma planète,
Aider mon prochain et puis m’instruire,
J’carbure pas au bed, mais en fait,
C’est rare chez moi de faire la fête,
C’qui fait qu’parfois j’m’entête mec,
Faut niquer l’bénef comme dirait le rat d’la FF,
Pi merde pourquoi toutes ces questions existentielles?
Mes idées deviennent parfois démentielles,
Et peu d’étoiles errent où habite mon ciel,
Mais j’y crois, j’aperçois mes rêves depuis les pieds d’un gratte-ciel,
J’porte ma croix pis mon désarroi s’accroît.
J’n’imaginais pas certaines choses ainsi
Plus on mûrit et la réalité finit par m’atteindre,
Certains idéaux forcément finissent par s’éteindre,
Donc la tristesse en moi finit par s’déteindre.
Progressivement l’inertie se sépare de ma routine,
La mélancolie se dessine sur mes rétines,
Ça m’séquestre, j’représente ceux qui veulent bien l’être,
Apprenti d’la vie comme dirait Rockin’ Squat,
Car encore aujourd’hui, j’reçois des tartes,
J’aspire à me forger avec un mental de spartiate,
J’ai gagné en maturité et ma mentalité n’est pas toute ridée,
J’actualise mes défenses face au virus de l’ignorance,
J’affronte quotidiennement l’une des causes d’ma souffrance,
Ma haine se raréfie, je préfère privatiser certains trucs perso,
La peur a su me supplanter maintes fois j’me suis planté,
L’incertitude constitue ma genèse du moins durant ma jeunesse,
J’déambule dans les paradoxes,
Mes journées s’achèvent comme les précédentes,
La zikmu est mon exutoire de prédilection,
Les soucis sont rentrés comme par effraction,
M’en tape des fractions même si peut-être tout est quasi mathématique,
Comme me soustraire du mensonge.
(Futura)
Naissance d’un logo*
*Projets de logo proposés par les participants de l’Atelier graphique Impulsion
Michael - Impulsion
Saskya - Impulsion
(Illustration)
22 | 23
Le but, au final, serait de pouvoir monter ma
propre entreprise. Que dis-je: ma propre multinationale! Je trimerai sûrement encore à ce
moment-là pour que tout roule et que mon
entreprise soit reconnue. J’achèterai de petites
entreprises dans le monde en ayant pour but
de pouvoir augmenter mon bénéfice annuel.
A cet instant, je serai sûrement en train de
voyager de pays en pays pour concrétiser
mes rêves, tout en me permettant de me
perfectionner et de trouver des idées pour
que l’entreprise roule.
Lorsque j’aurai la quarantaine, j’aurai mené au
bout tous mes projets d’études. J’aurai entre
autres obtenu mes CFC de concepteur en multimédia et peut-être d’information. J’aurai
probablement des papiers équivalents à des
diplômes pour attester de mes capacités en
programmation et animation 3D.
Pour pouvoir entreprendre mes nombreux
projets, j’aurai travaillé dans de nombreuses
entreprises, entre autres Apple, Blizzard,
Microsoft, etc., dans le but de me faire des
contacts et peut-être de futurs employés et partenaires.
Comment je me vois dans 20 ans
(Texte)
J
Dans 20 ans
(Texte)
Cristian - BIP-Jeunes
(Logos)
Sébastien et Arnaud - Impulsion
24 | 25
e me vois travaillant grâce à ma formation rêvée, en cravate et avec
ma belle voiture; un grand appartement loué à Lausanne et une
maison achetée en Colombie.
Je me vois aussi avancer dans la musique, peut-être un album en
solo signé avec Sony Music, mes chansons à la radio partout en
Colombie.
Mes enfants auront grandi et ils feront partie de ma vie musicale. Ils seront de grands chanteurs et j’écrirai des chansons pour
eux. On fera le tour du monde et j’arriverai avec eux à Lausanne,
précisément aux Docks, pour donner un concert gratuit pour tout
le monde, afin de remercier cette ville pour tout ce qu’elle a fait
pour moi et même pour mes enfants. Tout l’argent récolté lors des
concerts donnés gracieusement sera offert à l’aide sociale.
Je ne vois pas un grand changement pour les maisons et les bâtiments, mais
plutôt pour la technologie. On voyagera plus vite, à la vitesse du son, par
exemple pour prendre un train ou un avion. Si maintenant je fais dix heures
de voyage, voire plus, pour aller en Colombie, on fera ça en deux heures, plus
confortablement. On communiquera par téléphone, moins cher, avec des
images en 3D de la personne que l’on appelle sur le portable.
Les jeux vidéo seront extraordinaires; on pourra incarner le personnage en
vrai avec des casques. Tout le monde aura sur le corps un GPS qui permettra
qu’on soit repéré partout dans le monde. Les guerres entre religions, pays et
races seront finies.
Malheureusement, cette même technologie aura causé de grands dégâts à
la nature, exterminant beaucoup d’espèces. L’être humain sera déjà arrivé
sur Mars et beaucoup d’autres planètes. Grâce à la science, on pourra savoir
vraiment d’où l’on vient.
On habitera sur la Lune et on trouvera la Vie ailleurs… Dans cet univers infini
à des millions d’années-lumière.
Notre mode de vie sera meilleur, tout le monde aura droit à la santé, à l’éducation partout dans le monde, même dans les pays sous-développés. Il y aura
beaucoup moins d’homicides, d’accidents de la route grâce aux caméras et
aux voitures faites pour ne plus subir les accidents.
Le sida sera vaincu, tout comme le cancer. Mais il surgira de nouvelles maladies plus dangereuses. On vivra avec des robots; ils remplaceront beaucoup
de places de travail.
(Futura)
Naissance d’un logo*
*Projets de logo proposés par les participants de l’Atelier graphique Impulsion
Dans une vingtaine d’années, je me vois
au milieu de la nature avec un petit
chalet, mon petit jardin, une vue encore
mieux que la télévision, un potager,
mon petit élevage de bêtes 100%
dépendant de ce qui n’est pas
superficiel.
Comment
je me vois
dans ans?
20
(Texte)
Arbri - Mode d’emploi
(Illustration)
Nicolas - Impulsion
26 | 27
Le matin, je saurai pourquoi je me
lève et, le soir, je serai fatigué de vivre
ma vie à 1000%.
Je n’aurai pas besoin d’une voiture de
luxe ou d’une maison qui vaut le prix
d’un petit village en
«La liberté ne s’achète pas. Afrique. Je me satisfeMon seul Elle se trouve au fond de rai de l’amour de ceux
souci sera chaque personne. Faut-il qui m’entourent et de
de manger et boire,
ne rien devoir
encore l’accepter...»
pas besoin de me saà personne.
lir les mains avec ce papier qui me sert Pas besoin de vivre dans
d’argent.
une civilisation qui est
J’aurai le temps de réfléchir, d’aimer, poussée à la consomde chanter, de crier, de pleurer, et mation. Je veux vivre dans une civilisasurtout de mourir en toute sérénité.
tion où la consommation me fera surLes médias contrôleront les esprits, le vivre.
mien sera aussi libre que tout ce qui vi- La liberté ne s’achète pas.
vra autour de moi, tel que les animaux Elle se trouve au fond de chaque
sauvages, l’eau, la terre et le ciel.
personne. Faut-il encore l’accepter...
Dans 20 ans
J’espère bien trouver une place d’apprentissage cette année, comme ça dans 20 ans
j’aurai mon CFC.
Je vais travailler un peu et économiser pour
ouvrir un petit magasin d’habits ou bien un
salon de coiffure, où j’engagerai des apprentis.
Je m’offrirai une maison en Suisse, une
autre au Portugal et une au Cap-Vert au bord
de la mer.
J’aimerais avoir deux enfants, une fille et un
garçon, je les appellerai Amber et Yannis.
Et comme je serai patronne, car j’aurai mon
magasin, j’aimerais voyager et découvrir le
monde. Et pour finir, j’espère que tous mes
rêves vont se réaliser.
(Texte)
Jessica - Mode d’emploi
(Illustration)
Sylvia - Impulsion
28 | 29
J’en aurai 41. Je serai mariée à un homme,
pas si beau, plutôt gros, un peu con, mais
qui a un bon travail et gagne bien sa vie.
J’aurai deux enfants. Ni très intelligents,
ni trop stupides. Moyens. J’aurai un bâtard
de chien qui sentira mauvais, sera moche,
baveux, mal éduqué par les gamins.
déprimées. Je passerai prendre les merdeux à l’école au passage et rentrerai faire
à manger; des spaghettis, car c’est ce qu’il
y a de plus simple à faire et je n’aurai pas
envie de faire mieux.
Mon mari rentrera plus ou moins à l’heure
et, comme à son habitude, mettra les pieds
sur la table basse du salon, regardera le foot et me criera de lui apporter une bière.
Le dîner se passera plus ou moins
bien. Ma marmaille parlera de sa
journée à l’école, mon mari fera la tronche,
parce que j’aurai oublié d’acheter du pain.
A la fin de la soirée, j’aurai enfin un moment
pour m’occuper de moi, mais que je passerai finalement devant une série-B naze
parce que je n’aurai pas envie de prendre
soin de moi, puisque de toute façon mon
mari ne me regardera plus et que, depuis
des années, nous n’aurons pas eu de rapports sexuels. Je finirai par m’endormir
après mon cocktail Xanax-Martini.
Ma vie sera une routine. Ni passionnante,
ni désespérante. J’aurai une vie comme les
autres, rangée, moyenne. Comme la plupart des êtres humains sur cette terre.
Enjoy :-)
Dans 20 ans…
J’aurai une maison pareille que la vingtaine qui se suivent dans le quartier. Un jardin pas entretenu par manque de temps, et
d’envie.
Je me lèverai tous les matins à 6 h, pour
préparer le petit-déjeuner au reste de la famille qui, ingratement, ne le mangera pas
parce qu’ils seront en retard.
J’aurai un travail plus ou moins intéressant, où je gagnerai plus ou moins d’argent;
des collègues plus ou moins sympathiques
avec qui je parlerai boulot à la pause déjeuner, n’ayant pas plus d’affinités avec eux.
Je n’aurai vu mon boss que deux fois, mais
je le haïrai par principe.
Je rentrerai tous les soirs avec le même
métro, voyant les mêmes gueules de con
(Texte)
Lola - Impulsion
(Illustration)
Marvin - Impulsion
30 | 31
Serai-je toujours Je déteste beaucoup de
choses, mais ce que je
à m’occuper de
déteste le plus, c’est la
ma famille ou aubêtise humaine. Tout en
rai-je ma propre
sachant que l’humanité
famille?
va à sa perte, nous contiAurai-je un bon
nuons à détruire cette
travail qui me plaira
planète. Nous devrions en
ou serai-je toujours
prendre soin, c’est ce que
sans travail?
nos ancêtres nous ont laissé
Je pense que j’aurai
et nous le détruisons.
ma propre famille
Serai-je capable de suravec un travail qui me
vivre dans ce monde? Je le
plaira et que j’aimerai.
fais depuis ma naissance,
Je serai toujours là pour
je survis.
ma famille quoi qu’il arPourquoi nous pousser à faire ce
rive.
que nous ne voulons pas faire?
Si je peux seulement avoir
un travail qui me plaise, je
serai contente.
Si je peux en plus avoir
ma propre famille, je serai
vraiment heureuse pour la
deuxième fois de ma vie.
Que serai-je
(Texte)
Eva - Coach’in
(Illustration)
Nicolas - Impulsion
32 | 33
10 ans,
dans
20 ans?
Pourquoi ne pas revenir en arrière pour changer les choses et
apprendre de nos erreurs?
Penserais-je différemment si je
voyais mon avenir? Probablement
pas, je ne changerai mes idées pour
rien au monde.
Serai-je heureuse de ma
J’ai un côté «lumière» et un côté
vie ou serai-je triste dans ce
«ténèbres». Je montre plus mon côté
monde qui ne tourne pas rond?
«lumière» que mon autre côté, sauf si
Serai-je enfin moi-même ou
je me mets en colère ou si je suis de
devrai-je toujours paraître ce
mauvaise humeur, alors mon côté «téque je ne suis pas?
nèbres» se montre.
Pour être moi-même, cela impliMoi j’attends de voir ce que me réserve
quera que je me montre telle que je
l’avenir… Je le vois se profiler dans la
suis, mais est-ce que les gens m’acbonne direction, pourvu que ça conticepteront ainsi, je ne le pense pas.
nue…
Je n’ai pas un caractère facile à
comprendre.
D a n s 20 ans
Je pense que, dans 20 ans, je serai déjà
mariée avec 2 enfants, sûrement n’habitant
plus en Suisse mais au Chili avec une
grande famille également. J’aimerais
donc pouvoir fonder une famille et
vivre dans la tranquillité, pouvoir
donner l’éducation qu’on m’a également donnée jusqu’à présent,
et en tirer le même exemple
pour mes enfants, pour qu’ils
puissent exercer ce qu’ils
désirent, afin qu’ils soient
heureux eux aussi.
J’aurai aussi, j’espère,
un travail et une voiture afin de faciliter
(Texte)
Mariette - Mode d’emploi
(Illustration)
Alan - Impulsion
34 | 35
A n g él i n a
mes déplacements pour aller travailler.
J’aimerais par la suite devenir physiothérapeute.
Mes enfants, j’aimerais les nommer
Nicolas pour un garçon et Angélina
pour une fille. Je profiterais aussi de
leur faire connaître les divers pays
autour du monde et peut-être qui
sait… quelques années plus tard
revenir en Suisse.
J’envisagerais aussi qu’ils
fassent tous les deux un
sport, comme ça, ça leur
changerait les idées pour
pouvoir se défouler en
dehors de l’école.
Nicolas
it.
era
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Mais le temps passe
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Pour le domaine personnel, je reste perplexe.
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Tout cela, en général, pour le travail et les relations sociales.
té
Je me verrais aussi bien plus à l’aise dans les contacts.
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maturit
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(Texte)
ge où je
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Rachel - Mode d’emploi
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(Illustration)
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Zdravko - Impulsion
onc,
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l’univers du tra
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36 | 37 e confiance et que j’aurais réussi à m’in
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te
n
e
m
er
ai
tp
ur
po
la question.
«On ne sait jamais vraiment ce que les jours nous réservent.»
Il se pourrait bien que des changements particuliers fassent de moi ce que moi-même
je n’aurais jamais prévu.
J
Ma vie
dans 20 ans
Dans 20 ans, j’aurai 41 ans et trois enfants, de 22, 20 et 16 ans. Vitoria, la grande, aura un enfant de 2 ans, donc je serai grand-maman.
Elle aura son appartement, un travail et un mari, et ne vivra pas
très loin de chez moi. Mes deux autres enfants habiteront encore
avec moi. L’un travaillera après avoir obtenu un CFC, et l’autre
commencera bientôt son apprentissage.
Moi, je travaillerai comme assistante socio-éducative depuis
longtemps. J’aurai une petite maison avec cinq chambres; une pour
moi, une pour chacun des enfants et une pour mon petit-fils quand
Vitoria voudra sortir le soir, et me le laisser.
J’habiterai sûrement en Suisse, car on y est plus en sécurité qu’au Portugal ou
au Brésil, et je veux que mes enfants grandissent en toute sécurité.
Je n’aurai pas d’animaux, parce que je n’aime pas beaucoup en avoir. J’aurai
ma mère qui habitera tout près de chez moi aussi. Elle aura 61 ans et viendra
souvent à la maison pour nous rendre visite. Mon père sera parti habiter avec
sa copine à l’étranger, je pense au Portugal, et on ne se verra qu’une fois tous
les deux ans, quand j’irai en vacances là-bas.
Mon frère aura 43 ans, sera marié et aura deux enfants, de 16 et 12 ans. Il habitera à quelques kilomètres de chez moi et viendra souvent à la maison aussi,
avec sa femme et mes neveux. Ils aimeront beaucoup venir chez moi, pour
passer des moments avec les cousins, et manger les bons gâteaux que je ferai.
Ma grand-mère du Portugal sera décédée, à cause de son diabète et de toutes
ses infections dérivées du diabète. Après son décès, ma tante restera sans
famille là-bas, alors je lui dirai de venir habiter ici avec nous. On sera une
grande famille, et on se rassemblera tous pour les anniversaires, Noël et Nouvel-An, comme on le faisait avec ma famille, une trentaine d’années plus tôt.
(Futura)
Naissance d’un logo*
(Texte)
Vera - In’nova
(Logos)
Florian - Impulsion
38 | 39
*Projets de logo proposés par les participants de l’Atelier graphique Impulsion
ans…
«Je suis devenue adulte à l’âge de 8 ans».
Je rêve d’avoir un travail qualifié dans le
domaine social. J’ai reçu de l’aide ces
dernières années; surtout une aide qui m’a
prise au sérieux et qui m’a permis de faire
mes propres choix. Je veux faire la même
chose: je veux permettre aux gens de faire
leurs propres choix, lorsque leur vie ne le
leur a pas permis.
Dans
20
Je rêve de construire des écoles dans des
pays qui n’offrent pas d’instruction aux
enfants. Grâce à l’instruction, je rêve de
faire évoluer les traditions. Par exemple:
une fille ne doit pas rester à la maison
et juste s’occuper des enfants.
Je rêve d’avoir des enfants et de leur
offrir une vie stable, en sécurité,
mais aussi de leur permettre d’être
conscients de ce que cela signifie.
Ainsi, ils pourront réaliser leurs
rêves. Alors, pour leur apprendre
cela, je dois réaliser les miens.
(Texte)
Xamsato - Ginkgo
(Illustration)
Bryan - Impulsion
40 | 41
Je veux une enfance pour mes
enfants. Je vivrai ma propre
enfance (celle que je n’ai pas eue)
à travers eux, et je veux qu’ils
réalisent leurs rêves.
En fait, je vais être une maman
chiante!
Ils devront travailler à l’école,
mais ils pourront aussi
jouer et profiter de la vie.
Lorsque j’étais enfant,
ma mère ne me racontait pas des histoires,
elle me récitait l’histoire
de ma famille. Je ferai la
même chose avec mes
enfants.
Ma mère m’a encouragée
à faire un mariage d’amour.
Mon père aussi. Je rêve d’un
mariage d’amour. Lorsque,
dernièrement, il était question d’un mariage avec l’un de
mes cousins, mon père (au téléphone) me soutenait, parce que
je n’étais pas d’accord. Je n’ai
pas d’idée sur la personne, sur le
type de mariage. Je sais juste que
je rêve que mes parents soient présents.
Ce dont je rêve le plus, c’est de les
revoir un jour.
Je rêve de devenir magicienne pour
pouvoir changer le cours de l’histoire
avec une baguette magique. Devenir
magicienne, c’est faire à d’autres tout
le bien que l’on a fait pour moi. C’est
construire une maison, sous n’importe
quelle forme, une maison ouverte, accueillante, où je puisse…
Comment
je me vois
dans 20 ans
(Texte)
Mehdi - Mode d’emploi
(Illustration)
Sylvia - Impulsion
42 | 43
!
s, je m’imagine
Dans une vingtaine d’année
mme le Brésil,
vivre dans un pays chaud. Co
ou sur une île.
r deux enfants.
Ce que j’espère, c’est d’avoi
férence, et une
Une fille et un garçon de pré
jolie brune pour femme.
estaurant sur
Je me vois patron d’un bar-r
t que j’aurai
le bord de mer, un restauran
que j’aurai
ouvert grâce aux économies
faites jusque-là.
niserai des soiDe temps en temps, j’orga
r-restaurant,
rées à thèmes dans mon ba
la terrasse
avec une grande scène sur
accueillir toutes
extérieure côté plage, pour
qui composerai
sortes d’artistes, dont moi
s heures perde la musique électro à me
dues.
te de danse sur
Il y aura une gigantesque pis
du restaurant.
tout le bord de mer en face
maison aussi
J’aurai une charmante petite
e piscine, un
sur le bord de mer, avec un
totale quoi !
jardin et un jacuzzi, bref… la
Afrique, en AméJe voyagerai beaucoup, en
partout.
rique, en Asie, j’irai un peu
coup de temps
Et surtout, je passerai beau
avec mes enfants.
Q
(Texte)
Sara - BIP-Jeunes
(Logo)
Lola - Impulsion
44 | 45
ui serai-je dans 20 ans ?
Que ferai-je de ma vie ?
Aurai-je des enfants ?
Ou serai-je morte dans un lit ?
J’ai tellement à donner…
Mais aurai-je assez longtemps la force de continuer?
Faut que je me dise qu’un jour je me reconnaîtrai…
Qu’un jour enfin je saurai …
Des fois, je me dis que je serai mère de beaux anges.
Des fois, je me dis que je me réveillerai de mes songes.
Et parfois je me dis que mes mensonges seront révélés
Et que la confiance sera à jamais cassée…
La vie peut te faire des coups durs.
Elle peut éliminer ton cœur pur,
Mais n’oublie jamais qu’après la tempête vient le soleil.
N’oublie pas que dans la vie il y a toujours des merveilles.
Serait-ce que je pourrais leur refaire confiance ?
Serait-ce que je pourrais ouvrir la porte du silence ?
Vais-je arrêter de les manipuler…
Ou devrais-je encore me protéger?…
On vit dans un monde d’ignorance.
Les gens ne veulent que de l’élégance
Et oublient que certaines personnes pleurent
Et vivent dans la douleur et dans la peur.
Plein de questions sans réponses…
Jour après jour j’avance…
Et on verra ce qui se passera.
On verra ce qu’il m’arrivera…
La vie est un long combat
Qui est composé de plein d’obstacles…
Il ne faut pas croire au miracle…
Mais juste se battre pour ne pas tomber bas…
Ce que je sais c’est que je ne vois pas ma vie sans avoir ma petite famille...
Que je ne me vois pas dépendante de l’homme que j’ai choisi…
Qu’il devra me supporter malgré mes caprices de petite fille…
Que je le respecterai malgré les soucis.
Continuer à rêver
Sans oublier d’avancer.
Faire le mieux que l’on peut…
Pour avoir ce que l’on veut.
J’espère travailler dans le domaine social…
Aider les autres, comme je le souhaite depuis longtemps.
Qu’ils retrouvent leurs rêves et une vie normale.
Qu’ils oublient le pire et qu’ils profitent du temps présent.
Donner le meilleur de soi…
Pour pouvoir dire « Je suis fière de moi! »
Serai-je capable d’aller jusque-là…
Ou vais-je encore baisser les bras ?
Vais-je vivre assez longtemps
Pour expliquer la vie à mes petits-enfants?…
Leur expliquer mes expériences...
Leur faire part de mes connaissances…
Dire comment était la vie d’aujourd’hui,
Expliquer comment on vivait notre vie…
(Futura)
Naissance d’un logo*
*Projets de logo proposés par les participants de l’Atelier graphique Impulsion
(Texte)
Elodie - Coach’in
(Illustration)
Loïc - Impulsion
46 | 47
Serai-je toujours ici dans cette vie,
ou serai-je loin des miens,
cette vie si triste et réaliste,
comment m’en sortir quand je souffre le martyre,
le cœur si vide rempli de rancœur,
un visage marqué par la souffrance, attendre une éventuelle espérance,
s’en sortir pour réussir,
la gorge si serrée par la peur de tout rater
j’aimerais que les secondes deviennent des heures pour
que ma peine fasse place au bonheur,
l’envie de s’en aller pour tout oublier
ou l’envie de grandir et réussir
que choisir dans ce monde si chaotique et austère,
un sourire éphémère…
une vie partie en poussière,
pour avoir oublié la rage de vaincre, l’envie de réussir et
survivre
une larme coulée marquée par mon passé
un visage fermé par la souffrance, une joie effacée
prier pour espérer…
fais-moi un signe de là-haut...
toi réconforte mes mots!
mon cœur pleure
je saigne de toute cette haine… ma vie se résume peut-être
à la tienne…
dans 10 ans, en attendant?…
(Texte & Illustration)
Alan - Impulsion
48 | 49
On me surnomme Helldog, MétaleuxGrindcoreux, longboardeur et dessinateur.
Dans 20 ans, je serai tatoué sur tout le
corps. J’aurai créé une marque d’habits pour métaleux avec mes dessins
trash, elle marchera super bien et je
l’exporterai dans les autres pays.
J’aurai une très belle femme qui travaillera avec moi, elle dessinera une
gamme d’habits pour filles. Nous
aurons des enfants, une fille et un
garçon, ils seront beaux et intelligents. Ma fille sera une belle gothique
trasheuse que je protégerai et mon fils
un vrai métaleux que j’accompagnerai
dans les concerts.
On habitera dans un manoir gothique
dans les alentours de Lausanne,
délabré à l’extérieur et majestueux à
l’intérieur. Le facteur aura peur de
passer l’énorme grille grinçante, les
gargouilles protégeront le manoir
contre Dieu et à l’entrée se trouvera
une énorme croix renversée au milieu
d’une fontaine de whisky.
Je roulerai en Lamborghini. Je continuerai à faire des fêtes arrosées avec
mes frères de cœur et à pogoter dans
la fosse des concerts.
Je mourrai paisiblement d’un cancer
du foie sur mon fauteuil gothique une
bouteille de Jack dans une main et un
joint dans l’autre en écoutant du métal
à coin. Ma mort sera grandiose et on
lâchera mes cendres au milieu d’un
Wall of Death où je serai enterré sous
une croix renversée où sera inscrit
«Je reviendrai pogoter».
Dans 20 ans
(Texte)
David - In’nova
(Illustration)
Sylvia - Impulsion
50 | 51
Dans 20 ans, je me vois
habitant une jolie villa de
style moderne et de couleur blanc crème avec des
volets bleus, volets qui, soit
dit en passant, seront devenus automatiques.
Devant la maison, une
cour de béton avec un petit
chemin menant à la porte
d’entrée ; dans la cour,
deux coupés sport et ma
petite voiture d’auto-école
(effectivement je me vois
avoir réussi mon projet
professionnel et je serai
indépendant puisque j’aurai
repris l’entreprise familiale).
La journée terminée je
me vois rentrer chez moi
et déjà devant la maison
sentir l’odeur d’un excellent
repas. Au moment d’ouvrir
la porte je serai accueilli
par ma femme, mon fils et
ma meute de chiens…
Après un copieux repas je
passerai la soirée avec ma
famille…
Dans 20 ans, je serai directeur
d’une grande entreprise qui
produira une nouvelle forme de
pétrole, du pétrole synthétique et
je roulerai en Audi R8.
J’aurai une femme très gentille et très
belle, qui gagnera bien sa vie, vu qu’elle
travaillera dans une banque et qu’elle
aura arnaqué plein de gens (comme
Madoff), sauf qu’elle ne se fera pas choper, elle.
plus en Suisse. Je serai en Espagne, car
je suis à moitié Espagnol; j’ai de la famille
là-bas et il fait toujours chaud dans le sud.
Mais mon argent sera toujours placé ici (si le secret
bancaire existe toujours).
J’aurai quand même une belle maison à Moudon
(Suisse). Le matin, je me lèverai quand je voudrai, parce
que je n’aurai quasiment plus besoin d’aller travailler,
mis à part quelques rendez-vous, étant donné que j’aurai
engagé des gens qui feront mon boulot. J’aurai un très
grand bar à la maison avec barman où je pourrai inviter
J’aurai un ou deux enfants qui seront tous mes amis quand je le voudrai.
pourris gâtés, mais adorables, très bien Je ferai la fête tous les soirs, ou presque. Mes amis auront
éduqués, intelligents comme leur père et chacun une chambre chez moi, comme ça ils n’auront
doués en orthographe comme leur mère. pas besoin de faire le dur choix entre boire et conduire.
Ils n’auront pas besoin de travailler car je
leur donnerai de l’argent, mais ils feront
quand même quelque chose: mon fils
sera humoriste et ma fille aura sa marque
de vêtements. Ils seront forts pour manipuler les gens, comme leur mère.
20 ans
Moi, dans
J’aurai d’énormes maisons un peu
partout, avec piscine intérieure, billard,
babyfoot, table de poker, salle de cinéma, Voilà ma vie dans 20 ans si, bien évidemment, j’arrive à
jacuzzi, majordome, femmes de ménage inventer ce pétrole, donc je m’y mets tout de suite.
et cuisinière très douée. Je n’habiterai
(Texte)
Sébastien - Impulsion
(Illustration)
Marvin - Impulsion
52 | 53
Moudon
VD
L
Comment
je me vois
dans 20 ans
(Texte)
Jean-Michel - Mode d’emploi
(Logo)
Michael - Impulsion
54 | 55
es années ont passé sans que je m’en aperçoive, et je me
retrouve dans mon jardin, au bord de la piscine, à écrire ces
quelques lignes.
Je me rappelle avoir perdu mon ex-copine à 18 ans dans un
accident de voiture. C’est après ce triste événement que
tout a basculé. Je suis tombé en dépression, jusqu’au jour où
je me suis remis en question. Là, j’ai repris ma vie en main
et je suis parti à l’armée.
A la fin de mon école de recrues, j’ai dû trouver une place d’apprentissage
très rapidement, chose qui n’a pas été facile.
Ma formation s’est déroulée sans difficulté et j’ai obtenu mon certificat haut
la main.
C’est à l’âge de 31 ans que je me suis marié, et quatre ans plus tard naquit ma
première fille, Harmonie.
Deux mois après la naissance de ma petite, je fus rappelé sous les drapeaux
où l’on me fit grader. Je passai alors la plus longue année de ma vie, car je ne
pouvais voir grandir Harmonie, et ne pouvais voir ma femme et ma fille que
les week-ends.
Mon armée enfin finie, j’ouvris mon magasin d’instruments de musique dont
j’avais toujours rêvé.
En peu de temps, les fonds montèrent et je pus agrandir mon petit local qui
me servait de tréteaux.
J’engageai alors deux employés à plein temps, qui grâce à leurs connaissances
m’amenèrent plus de clients, ce qui me permit par la suite d’acheter des
machines d’entretien pour les instruments.
Alors qu’Harmonie atteignit ses deux ans, ma femme m’annonça qu’elle
attendait de nouveau un enfant.
Aujourd’hui, grâce à l’argent mis de côté, j’ai pu offrir à ma femme ainsi qu’à
mes deux filles, la villa tant souhaitée.
Elle se situe en bordure de forêt, l’entrée est recouverte par une arche de
roses rouges, toutes les parties boisées sont en poirier, la cuisine a un îlot
central avec hotte intégrée au plan de travail. La salle à manger ainsi que tous
les meubles ont été réalisés par mon père menuisier.
J’ai aussi une pièce insonorisée où se trouve ma batterie double grosse caisse
«Grentch» ainsi qu’un clavier «Roland», deux guitares «Fender Stratocaster»
et une basse «Fender», et bien entendu tous les amplificateurs qui vont avec.
Dans cette pièce, je répète avec mon groupe, «Shinigami no Yume» toutes les
semaines.
Il y a deux semaines, Harmonie a commencé la guitare que je lui enseigne par
passion et par amour de la musique.
J’espère de tout mon cœur qu’un jour elle puisse monter son propre groupe et
devenir une star.
(Futura)
Naissance d’un logo*
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Yannis - Mode d’emploi
Jenny - Impulsion
56 | 57
Je pense que si je pouvais choisir comment je voudrais être dans 20 ans, je voudrais vivre
de ma passion pour le football, jouer dans un grand club tel que Manchester United.
Avoir une belle maison à Miami, une femme et deux enfants. Mais vu que je ne peux pas
choisir, je serais sûrement déjà marié avec une belle femme, et j’aurais deux enfants.
Je travaillerais toujours en tant qu’employé de commerce, et si possible toujours à l’Etat
de Vaud.
Je pense que je ne serais plus à Lausanne ni à Yverdon, si ça se trouve je n’habiterais
plus du tout en Suisse, mais ailleurs. Je jouerais toujours au foot, mais moins bien que
maintenant, logiquement.
Si ça se trouve, je serais habillé en costard cravate tous les jours, ce qui me conviendrait
parfaitement. Ou même, je ne serais même plus dans ce métier, même si cela je ne le
vois pas aujourd’hui.
Ou même, je ne serais plus de ce monde… Mais ne nous prenons pas la tête avec ça
aujourd’hui, vivons au jour le jour !
J’espère juste que l’avenir me réserve beaucoup de belles choses, ainsi j’aurais beaucoup
de belles choses à raconter à mes enfants.
Voilà comment je me vois dans 20 ans…
(Illustration)
Comment je me vois dans 20 ans ?
(Texte)
22 mai 2031: Il y a 6 mois une expérience Après maintes reprises sans succès, ces
incroyable m’est arrivée. Elle a chamboulé fils étaient toujours enroulés autour de mes
pieds. Je sentis des picotements de plus en
ma vie!
Je me trouvais dans ma chambre. J’étais plus forts au niveau de mes jambes, je comen train de peindre un toile quelque peu mençais à m’angoisser quand soudain je
étrange, c’était un mélange de pointillisme sentis une décharge électrique qui me plaet de constructivisme. Ma concentration qua au sol! Mon cœur s’emballa, j’entendais
ses battements sourds et
rapides, tellement puissants que ma cage thoracique en bougeait. A peine
le temps de retrouver mes
était telle que je n’entendais que vagueesprits
qu’une
nouvelle
décharge se proment les miaulements de mon chat Egoïne.
Soudain, il me sauta sur l’entre-jambes, duisit, puis une autre, et encore et encore...
ce qui me provoqua une extrême douleur Jusqu’à ce que je sente mon heure arriver.
locale qui se propagea jusqu’à mon cer- La dernière décharge fut une délivrance, un
veau. Ne pouvant pas rester en place, je me sentiment de légèreté, une impression de
mis à bouger de douleur. Après quelques glissement à travers une autre dimension
ronchonnements et vulgarités, je sentis familière. Après cette montée de sensations
quelque chose qui s’enroulait autour de incroyables, ce fut le trou noir.
Journal de Lionel
Quand j’ouvris les yeux, j’étais couché sur
le sol. Il faisait sombre mais je pus percevoir à travers quelques zones éclaircies
un bureau, un lit, une TV. Je pus constaMon chat me regardait d’un air moqueur. ter que je me trouvais dans une chambre.
Quand je me suis levé, une sensation famiJe pris l’initiative d’enlever ces fils, ils lière m’envahit. Je tournais la tête afin de
étaient agrippés comme une plante grim- voir s’il n’y avait pas une sortie. Pendant ce
pante. Malgré ma corpulence normale, je mouvement, je vis un homme dormir dans
tirais de toutes mes forces, mais en vain.
le lit. Je fus surpris par le bruit du réveil. Je
ne savais que faire et décidai de m’en aller.
Quand je fis le premier pas en direction de
la porte, la sonnerie du réveil s’éteignit et
(Texte & Illustration)
une lumière s’alluma. Je ne pus m’empêLionel - Impulsion
cher de regarder.
mes pieds. Mes yeux regardèrent vers le
bas... c’était les fils de ma PS8! A peine une
demi-seconde s’écoula que je me retrouvai
à terre emmêlé.
58 | 59
Mon corps se glaça, mes yeux restèrent
fixés sur cette personne qui se levait de
son lit. Il tourna la tête et me vit! En chœur,
nous avons crié de toutes nos forces...
C’était moi, mais il y a 20 ans.
7
août 2015, le jour le plus beau de ma vie:
la remise de mon diplôme de pâtissierconfiseur.
Deux ans plus tard, je me vois partir dans
un pays lointain pour perfectionner ma
technique de travail et en apprendre plus
sur mon métier.
Cinq ans plus tard, ma vie a carrément changé de direction.
J’ai pu participer à un concours international de pâtissiersconfiseurs. Grâce à ce concours et à mes deux étoiles gagnées, ma réputation a pris de la hauteur.
Une année plus tard, je me suis décidé à ouvrir ma propre
confiserie. Pour cela, je prends les choses en main. Je
cherche un concept afin de bien le travailler. Enfin le jourJ: l’ouverture de ma première confiserie dans mon pays
d’enfance. Pour le travail, tout se passe bien et la cerise
sur le gâteau est que je vais me marier! Tant d’années de
joie, de bonheur, de rire, d’amour… Le jour du mariage est
le 20 juin 2025. Ça y est, je suis marié!
L’année d’après, je prends une année sabbatique avec mon
épouse. Une année de visite autour du monde. C’est parti: le Royaume-Uni, l’Espagne, le Brésil, l’Australie et les
Etats-Unis. De retour en Suisse, une idée me vient. Pourquoi ne pas élargir mon concept après avoir visité tous ces
pays, je me dis que je pourrais ouvrir une confiserie aux
Etats-Unis. C’est reparti pour un tour ! New York me voilà!
Arrivé à New York, je ne perds pas une seconde, je me lance
à la recherche d’un local bien placé. Cela va me prendre du
temps, je le sens… Au bout de six semaines, j’ai trouvé mon
petit coin de paradis au milieu
(Texte)
Saâd - BIP-Jeunes de Manhattan. Nous sommes
le 17 janvier 2031. Ma mis(Illustration)
Sylvia - Impulsion
sion prend fin, car je prends
ma retraite anticipée, grâce à
60 | 61 mon fils qui plus tard prendra
le relais.
Waow, que la vie est belle!
Ma vie dans 20 ans me semble si lointaine… alors qu’elle est si proche.
Dans 20 ans, je pourrais être quelqu’un de complètement différent ou être la personne que j’ai toujours
rêvé d’être. Je pourrais vous en dire beaucoup, mais je vais aller à l’essentiel.
20 ans, c’est le temps que je me suis fixé pour finir mon apprentissage, pour finir mes études, pour être
enfin indépendant, fonder une famille et réaliser mes rêves. En 20 ans tout peut arriver, mais tout peut
finir. Je suis quelqu’un qui a des buts dans la
vie. Et je sais que je vais les réaliser. Dans la
vie, j’ai dû parfois faire face à des imprévus,
des obstacles qui sont venus compromettre
mes projets, mais je pense sincèrement que,
dès qu’on veut accomplir quelque chose, il faut
aller au bout de ses idées. Des rêves j’en ai plein la tête, mais aujourd’hui les gens pensent que trouver un
bon boulot suffit. Certaines personnes rentrent dans une routine métro, boulot, dodo.
«Il faut vivre, il faut
profiter de la vie»
Il faut vivre, il faut profiter de la vie.
20 ans ça passe très vite, bien plus qu’on ne le croit. Je pense qu’il est impératif de faire quelque chose
qu’on aime. Par exemple, je vais passer trois ans de ma vie dans un univers avec des gens que je vais
côtoyer tous les jours de la semaine. Il y aura des conflits, il y aura des moments plus détendus. Mais je
ne dois pas oublier une chose: me plaire dans ce que je fais. A la fin de ces trois ans, j’aurais mon CFC qui
me permettra d’être dans la vie active. Dans mon cas, ce serait de rentrer dans la Haute Ecole de Théâtre
de Suisse romande. Mon rêve est tout simple: être comédien. Le seul endroit où je me sens bien, c’est la
scène. Tout cela est ma vie professionnelle, or ma vie personnelle est plus complexe. Je pense que, dans
le contexte de ma vie personnelle, je laisserai les choses arriver. Qui sait de quoi demain sera fait?
Pour terminer, dans 20 ans, j’aurai 40 ans. J’ai encore des rêves de «jeune adulte» que je compte bien
accomplir.
J’avancerai sur le chemin qui s’ouvrira à moi et peu importe les obstacles, j’irai jusqu’au bout!
(Texte)
Raphaël - Scenic Adventure
(Illustration)
Zdravko - Impulsion
62 | 63
2012 est passé
depuis longtemps et je savais
que le film était juste pour faire
peur. J’habiterai dans une magnifique
maison en bois, décoration japonaise, toujours
en Suisse, dans les montagnes, avec ma magnifique
femme et avec mes enfants, une fille et un garçon.
Devenu un assez célèbre mangaka, je travaillerai
pour le compte d’un éditeur en France et au Japon
tout en étant bien payé. Mon propre manga aura
été adapté à la télévision et sera devenu
très vite populaire.
J’aurai
énormément
profité de ma vie,
étant donné qu’elle
est très courte, en ne
dessinant que ce je veux.
^
A 40 ans je paraitrai:
assez jeune, avec tous mes
cheveux. Ma mère aura totalement oublié qui je suis et mon
père, chauve - il se moquait de
mes longs cheveux - sera
jaloux de ma fortune. il a
toujours voulu gagner au
Loto mais je lui répète
qu’il a plus de chance de
mourir que de gagner.
Mon grand frère se sera marié
pour la 8e fois, mais cela finira comme
toujours par un divorce...
Le monde tournera comme d’habitude. Toujours pas
de fin du monde en vue, mais on aura eu notre
1er contact avec les Martiens en 2025.
La Chine surpeuplée aura partout des centrales nucléaires tandis que, nous et l’Allemagne, nous nous serons
définitivement débarrassés de cette dangereuse énergie.
La
France tout entière
sera comme les quartiers
de Brooklyn et l’équipe de
France n’auratoujours eu aucune victoire en championnat de
football.
Je continuerai à dessiner car telle
est ma passion (vocation?) depuis
tout petit, pour le plaisir des
autres.
(Texte & Illustration)
Bryan - Impulsion
64 | 65
Et ce que j’aimerais par-dessus tout,
c’est dessiner un monde magnifique
pour notre Terre, comme le monde où
je vis chaque jour dans ma maison
avec ma belle petite famille
heureuse.
Dans 20 ans
Pour nous autres, êtres humains, se projeter dans le futur est
un sacré pari, vis-à-vis du passé... qui, force nous est de constater, plombe souvent notre présent... et freine bien des projets.
Futura
Futura
Futura
Futura
quel sens?
pourquoi?
un travail d’équipe
mais encore.....
Le pari de ce
recueil FUTURA
a été relevé par
beaucoup de
personnes impliquées dans le
projet FORJAD.
Un exercice difficile, qui réanime
toutes les émotions passées, les teste et les met à l’épreuve
avant de les réinjecter dans le futur, expérience à laquelle on
ne sait pas toujours faire face, tant ces échos ravivés nous
ébranlent.
L’amour, la haine, la joie, la tristesse, la réussite, la déception
font partie de notre quotidien... mais nous ne sommes pas tous
et toutes égaux dans la gestion des poids que nous traînons
dans nos vies.
Nous devons constamment adapter notre chemin entre les
rêves galopants du futur et les freins du passé.
Fabio Proccaci - BIP-Jeunes
Il se peut aussi que les chemins que nous désigne notre vécu
soient trop rapides pour notre rythme actuel; là encore, finesse
et tolérance sont de mise avec nous-mêmes.
66 | 67
C’est pour cela que je tiens à remercier toutes les personnes
qui ont contribué à la réalisation de ce voyage dans le futur,
sans oublier celles et ceux qui ne sont plus du présent, mais qui
habitent bien notre passé.
(Responsable du projet)
Depuis le début des années 2000, on observe une augmentation des jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans dépendant de
l’aide sociale. Aujourd’hui, dans le canton de Vaud, 2500 jeunes
adultes sont inscrits au revenu d’insertion (RI) contre 1500 en
2004. Plus de 70% d’entre eux
n’ont pas de formation professionnelle achevée.
Formation pour
jeunes adultes en
difficulté (FORJAD)
Différents facteurs viennent
expliquer ce phénomène. Le
cumul de difficultés – professionnelles, scolaires, sociales
et de santé – résultant d’un parcours souvent chaotique et parsemé de ruptures est l’une des caractéristiques de ces jeunes
adultes. Une forte proportion d’entre eux connaît par ailleurs
des situations familiales complexes. A cela s’ajoutent souvent
des problématiques d’endettement ou de dépendance. Parmi
les causes structurelles, on peut citer un marché du travail
devenu de plus en plus sélectif, où des jeunes avec de faibles
niveaux scolaires peinent à trouver leur place. Enfin, le nombre
de places d’apprentissage, bien qu’en augmentation, ne parvient pas à compenser l’évolution Plus de 70% d’entre
démographique.
eux n’ont pas de
A la suite de ces constats, une collaboration formation profesentre les départements de la santé et de l’action sionnelle achevée.
sociale (DSAS), de la formation, de la jeunesse
et de la culture (DFJC), et de l’économie (DEC), s’est mise en
place, afin de proposer une politique d’insertion adaptée à ce
public particulièrement exposé à un risque de marginalisation
durable.
Le programme de formation pour jeunes adultes en difficulté
(FORJAD) permet à des bénéficiaires du RI, âgés de 18 à 25 ans,
d’acquérir une formation professionnelle. Il leur garantit également un revenu suffisant pour vivre et la
(Texte & statistiques)
prise en charge de leurs frais de formation
SPAS
à travers l’obtention d’une bourse d’étude.
Il prévoit une préparation à l’entrée en
formation professionnelle sous forme de
mesures d’insertion sociale spécifiques
(MIS JAD), un suivi individualisé et un
soutien au terme de la formation.
68 | 69
FORJAD s’articule en trois grandes étapes: la préparation à
l’entrée en apprentissage, la formation professionnelle et le
placement à l’issue de celle-ci.
Au moment de la mise sur pied du projet FORJAD en 2005, le
montant de la bourse d’études nettement inférieur à celui de
l’aide sociale n’incitait pas un grand nombre de jeunes à entreprendre une formation. Les montants des bourses pour les
jeunes «dépendants» (jeunes n’ayant pas fait la preuve d’une
autonomie financière par l’obtention d’un revenu pendant au
moins 18 mois consécutifs) étaient en effet très faibles dans le
canton de Vaud.
Suite aux résultats encourageants, le Conseil d’Etat vaudois a
décidé, en 2009, de pérenniser le programme par une harmonisation des barèmes entre bourses d’études et RI, impliquant
un déplafonnement des montants pour les boursiers de l’ensemble du canton.
Pour les jeunes adultes concernés par FORJAD, le fait de sortir de l’aide sociale en obtenant une bourse d’études constitue
un élément de valorisation et une étape très importante vers
l’autonomie.
Plan d’action personnalisé (PAP) et définition du
projet d’insertion
Autorité
d’application (AA)
Préparation à la formation professionnelle et
placement en entreprise
formatrice
Octroi d’une mesure
d’insertion sociale (MIS)
par l’AA
Bilan OCOSP
Les principales étapes
du programme FORJAD
Intégration au programme
FORJAD et transfert à l’Office cantonal des bourses
d’étude (OCBE)
Programme
FORJAD
Intégration dans le
marché du travail
Suivi postformation
de 3 mois
Suivi individualisé
par TEM-Accent
Formation duale
Ecole professionnelle publique
Ecole privée
Suivi individualisé
par l’institution
Formation en institution
Mesure d’insertion sociale
pour jeunes adultes en
difficulté (MIS JAD)
En principe, tout jeune adulte
(18-25 ans) nouvellement inscrit au RI et sans formation
professionnelle achevée se
voit proposer par son assistant-e social-e une mesure de préparation (MIS JAD). Réparties sur l’ensemble du canton, les
MIS JAD travaillent sur trois axes principaux: l’élaboration du
projet professionnel; le rattrapage scolaire et l’accompagnement psychosocial.
Une fois le projet professionnel validé et testé à l’occasion de
stages en entreprise, les organismes prestataires de MIS JAD
ont également pour mission d’aider les jeunes adultes à décrocher une place d’apprentissage chez un patron ou à s’inscrire
dans une école professionnelle.
Les jeunes adultes qui bénéficient de l’accueil de l’une des MIS
JAD du canton sont plus de la moitié à intégrer le programme
FORJAD. 17% décrochent un emploi et les autres poursuivent le
processus d’insertion au sein d’une mesure.
Résultats du programme
FORJAD
Entre août 2010
et août 2011
23 MIS JAD ont
accueilli 439 jeunes.
SPAS
70 | 71
Formation
en cours
500
657
Formation
achevée
287
1444 jeunes adultes
Programme FORJAD
depuis 2006
En 2011, au sein de la volée qui arrivait au terme de sa formation, 112 jeunes adultes ont été diplômés avec succès (taux de
réussite aux examens de 81%).
L’étude plus particulière de la cohorte 2009-2010 montre que,
15 mois après la fin de leur formation, 68% des jeunes contactés (60 au total) ont décroché un emploi. Et à ce jour, le programme FORJAD a permis à 224 jeunes adultes diplômés (78%
des diplômés) de sortir du RI grâce à leur formation professionnelle.
Lorsqu’il intègre une formation professionnelle de type
duale ou en école, chaque
jeune adulte est en contact avec un référent de l’association
TEM-Accent (Transition école métier, accompagnement en
entreprise). Ce suivi, dès la préinscription dans le programme
FORJAD et jusqu’à trois mois après l’obtention du diplôme, assure le maintien en formation professionnelle et la réussite de
celle-ci.
(Texte & statistiques)
Cursus
interrompu
Plus de la moitié
d’entre eux a intégré
le programme
FORJAD.
Suivi individualisé durant
la formation
Quatre axes principaux peuvent être abordés avec le-la référent-e TEM-Accent: professionnel (entretiens et visites en entreprise), scolaire (appui pédagogique), social
(soutien administratif) et personnel (aide à
la gestion de la vie familiale, par exemple).
Depuis 2006, 1444 jeunes
adultes ont intégré le programme FORJAD, 287 ont achevé leur formation, 500 ont interrompu leur cursus et 657 jeunes sont actuellement en cours
de formation. Le taux de réussite global du programme s’élève
à 65%; ce pourcentage comprend l’ensemble des jeunes qui
poursuivent le programme FORJAD et ceux qui ont terminé leur
cursus.
Situation des jeunes adultes
diplômés passés
par FORJAD
• Professionnel
• Scolaire
• Social
• Personnel
TEM-Accent:
4 axes principaux
78%
des diplômés sont sortis du
RI grâce à leur formation
professionnelle
81%
Taux de réussite
aux examens
(CFPS – Le Repuis)
(CFPS – Le Repuis)
Observation,
orientation,
placement
(Association Pro-Jet)
Préparation
à la formation
initiale
Yverdon
Starter
Les mesures d’insertion sociale pour
jeunes adultes en difficulté (MIS JAD)
dans le canton de Vaud
(Caritas Vaud)
DUO
Yverdon
Tout le canton
Nyon
(Fondation Cherpillod)
Coach’in
Payerne
(OSEO Vaud)
Coaching plus
(Association Appartenances)
Morges, Lausanne,
Nyon, Vevey, Yverdon
(Fondation Cherpillod)
(Société coopérative Démarche)
MigrAction
Lausanne
In’nova
Scenic Adventure
Lausanne
(Unité de transition au travail)
«Du côté des filles»
Orbe
Lausanne
(Association Mobilet’)
BIP-Jeunes
(Unité de transition au travail)
Lausanne
Bilan Projet d’Insertion
Lausanne
(OPTI-Centre)
Cours de rattrapage
scolaire
Lausanne
(OSEO Vaud)
(SemoNord)
Semo+
Entreprise sociale
d’insertion
Yverdon
(Fondation Mode d’emploi)
Vevey
(Caritas Vaud)
Initiation aux métiers
de l’informatique
Lausanne
MIS JAD
72 | 73
Impulsion
Lausanne
Renens
(Fondation Mode d’emploi)
Jeunes Actifs
Lausanne
(Ginkgo – Service Jeunesse)
(Canton de Vaud)
(Fondation Le Relais)
A3pprentissage
Coup de Pouce
emploi jeunes
Vevey
(Caritas Vaud)
Initiation aux métiers de la
distribution et de la vente
Lausanne
(Fondation Mode d’emploi)
Transition vers l’emploi
et l’apprentissage
Lausanne, Payerne
(Corref - Retravailler)
Atelier de calcul
Lausanne
Responsable du projet
Fabio Proccaci – BIP-Jeunes
Groupe de pilotage
Patrick Bussmann – Caritas
Marco Pavarini – Ginkgo
Claudine Robert – Mode d’emploi
Marlyse Rufener – In’nova
Noélie Schweizer-Rossier – SPAS
Parrain
Pierre-Yves Maillard
Textes
Aka, Alan, Arbri, Bryan, Cristian, David, Diego, Elodie, Eva, Florence, Jean-Michel, Jessica, Joël, Lionel, Lola, Mariette, Marvin,
Mehdi, Michael, Paulo, Prune, Rachel, Raphaël, Saâd, Sara, Sébastien, Steve, Vera, Xamsato, Yannis
Illustrations
Atelier graphique Impulsion,
sous la direction de Sonia Zanou:
Alan, Aurèle, Bryan, Jenny, Lionel, Loïc, Marvin, Nicolas, Saskya, Sylvia, Zdravko
Réalisation graphique Armand Goy
Correction
Anne Leroy, Catherine Nicaud Sierro
Publication
Janvier 2012
Impressum
(Publié avec le soutien du)
DSAS
2012