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Numéro 28 - Janvier 2000
Bulletin de la Recherche Agronomique
Impact de la date du repiquage du riz sur les performances
agricoles des petits périmètres irrigués au Burkina Faso
Dembélé Y., Ouattara S. et Zida Z.1
Résumé
L'article analyse J'impact de la date du repiquage du riz d'hivernage sur les intensités culturales et les rendements des cultures dans quatre petits périmètres irrigués de la région centre du Burkina Faso. Ces deux
indicateurs sont utilisés pour évaluer les performances agricoles des périmètres. Les résultats montrent que
le repiquage tardif du riz lors de la campagne d'hivernage entraîne une chute du taux d'exploitation du périmètre en contre-saison et, par conséquent, une baisse de son intensité culturale. Le respect du calendrier
cultural préconisé permettrait d'augmenter de 15 à 25 % les intensités culturales par rapport à la situation
actuelle. Lorsque le repiquage a lieu avant la troisième décade de [uin ou au delà de la deuxième décade
d'août, on constate une tendance à la baisse des rendements du riz. La meilleure période comprendrait donc
tout le mois de [uiltet et la première décade d'août. Le repiquage avant la fin de cette période permettrait
une augmentation des rendements du paddy de 10 % par rapport à leurs niveaux actuels.
Mots - clés: Cultures merelchères - Indicateur de performance - Intensité culturale - périmètre irrigué - Riz Burkina Faso.
Summary
The article analysed the impact of wet season rice transplanting date on cropping intensities and crop yields
in four small irrigation systems in the central region of Burkina Faso. The results show that late transplanting of wet season rice causes a decrease in the exploitation rate of the irrigation scheme during the dry
season and, consequent/y, a decrease of its cropping intensity. Transplanting on time would allow a 15 ta
25% increase in cropping intensities in comparison ta the current data. Transplanting before the third tendays period of June or after the second ten - days period of August causes a decrease in the yields of rice.
The best transplanting period includes then the whole month of July and the first 10 - days of August.
Transplanting before the end of this period would allow a 10 % increase in the yield of rice in comparison ta
their current level.
Key - words : Vegetables - Performance indicator - Cropping intensitv - Irrigation scheme - Rice - Burkina
Faso.
ques (Albergel et al., 1985; Sircoulon,
Introduction
1985) qu'elle a connu un développement
accéléré. En raison de la précarité de
La pratique de l'irrigation n'a effectivement
qu'au
commencé
début
des
au
années
Burkina
l'agriculture pluviale, l'irrigation est appa-
Faso
rue comme un recours incontournable
60 (Aouba,
pour la réalisation
1993). Mais c'est à partir des années 70,
alimentaire.
avec le début des perturbations c1imati-
Mais
de l'autosuffisance
le
coût
des
hydro-
ménagements devient de plus en plus
1 Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles (INERA) - 04 BP 8645 Ouagadougou 04 - (Burkina
Faso
18
Bulletin de la Recherche Agronomique
élevé
et
les
aménagements
Numéro 28 - Janvier 2000
existants
ques culturales sur les performances des
n'affichent que des performances médio-
périmètres
cres (Berthomé et al., 1986).
L'objet
de
a
été
la
très
peu
présente
abordée.
étude
est
d'analyser l'impact de la date de repi-
Le concept de performance est varia-
quage du riz sur les performances agri-
ble selon les secteurs d'activités (Aber-
coles de quatre petits périmètres irrigués.
nethy, 1989 ; Cfemmens et Bos, 1990).
Selon Murray-Rust et Snellen (1993), les
Matériels et Méthodes
performances d'un système irrigué sont
de quatre catégories : hydraulique, agri-
Les sites d'étude
cole, non agricole et stratégique. La plupart des indicateurs utilisés pour mesurer
Les quatre sites étudiés sont les péri-
ces performances ont été mis au point et
expérimentés
principalement
en
mètres
Asie.
les ishoyètes 600 mm et 800 mm. Le
rés et/ou adaptés au contexte local par le
dernier site est situé au Nord-Est presque
au
en zone sahélienne, où la pluviométrie
Burkina Faso' exécuté par l'Institut Interpour
le
Management
ha),
zone climatique nord-soudanienne entre
indicateurs de performance ont été élabo-
national
(93
au Centre et au Centre-Est du pays, en
Rao (1993). Au Burkina Faso, plusieurs
l'Irrigation
Mogtédo
(112 ha). Les trois premiers sont situés
dicateurs de performance a été faite par
Management de
de
Itenga (48 ha), Gorgo (50 ha) et Dakiri
Une synthèse critique des principaux in-
Projet
irrigués
est légèrement inférieure à 600 mm (fi-
de
gure 1).
l'Irrigation (IIMI/PMI-BF, 1996).
Ces périmètres, irrigués gravitairement
La définition adoptée dans cette étude
à partir de retenues d'eau, font partie de
est celle proposée par Ansoff (1979) et
la catégorie des petits périmètres au Bur-
recommandée par Sally (1995) et qui
kina. Ils sont consacrés, en saison hu-
prend en compte:
mide, à la riziculture. En saison sèche, les
situations sont les suivantes:
Le degré auquel les objectifs sont
assignés au système irrigué,
A. Mogtédo : 50 % de riz et 50 % de
L'efficience avec laquelle les ressour-
cultures maraîchères;
ces humaines et physiques (eau, ter-
A Itenga : 1/3 des superficies seule-
res, ... ) sont disponibles.
ment est mis en culture et entièrement consacré au maraîchage;
Les études concernant l'analyse des
stratégies paysannes de production dans
lI.. Dakrri
les périmètres irrigués (Plusquellec et al.,
la quasi totalité de la su-
perficie est cultivée en riz;
1990), la dégradation des sols sous irri1-\ Gorgo : Jachère.
gation (Guillobez, 1989 ; Bertrand et el.,
1993),
les
(Abemethv.
performances
hydrauliques
1989;
1993)
Rao,
sont
nombreuses. Mais l'inflll(:l~C~ __d~f,- prati _
19
Numéro 28 - Janvier 2000
Bulletin de la Recherche Agronomique
des
Méthodologie
périmètres,
donc
culturales (Ouattara
des
intensités
et et., 1996a).
Deux indicateurs ont été utilisés pour
La superficie effectivement emblavée
approcher les performances agricoles des
de chaque parcelle (rectangulaire ou car-
quatre périmètres.
Ce sont l'intensité
rée) a été déterminée après avoir mesuré
(Id et le rendement des cultures
ses dimensions à l'aide d'un mètre-ruban.
(R). Les valeurs de chaque indicateur
La production totale de chaque par-
sont estimées et leurs impacts sur le ca-
celle a été estimée en tenant compte des
lendrier cultural sont analysés. La mé-
quantités de paddy apportées par les
thode utilisée comprend les phases sui-
producteurs et de celles qu'ils n'ont pas
vantes:
déclarées. Celles-ci ont été déterminées
culturale
en utilisant les formules suivantes (Ouat-
Collecte des données de base existantes
tara
Elle a consisté à faire des recherches
et al., 1996a) :
Pour Mogtédo : Pt
documentaires (rapports, documents de
Pour
projet, archives du périmètre relatifs aux
résultats des campagnes agricoles), afin
Avec
de collecter les données relatives aux
=
ltenqa,
Gorgo
=
1,11
1,08 x Pm
et
Dakiri
x Pi
Pm: la production déclarée (kg);
pratiques culturales, aux productions et
Pi : la production pesée (kg) ;
aux méthodes de gestion de l'eau.
Pt : la production totale corrigée (kg).
Les données de base collectées per-
Enquêtes et études spécifiques
mettent dé mesurer l'évolution dans le
Les enquêtes générales ont été me-
temps des indicateurs de performance.
nées sous-forme d'entretien avec les ac-
Celles des enquêtes générales rensei-
teurs
gnent sur l'impact du calendrier cultural
des
périmètres
Irrigués
et,
d'observations directes sur le terrain. Les
données
ont
été
collectées
sur
sur le niveau des indicateurs.
des
échantillons représentatifs (10 à 25 %
Détermination des indicateurs de performances
des champs du périmètre) tenant compte
de l'emplacement des parcelles, de leurs
A partir des productions et des super-
situations hydriques et de leurs caracté-
ficies mesurées et/ou estimées, les indi-
ristiques pédologiques.
cateurs
"Intensité
culturale"
et
"Rendement" ont été calculés par les
Les études spécifiques ont concerné
20 % des parcelles de chaque périmètre.
méthodes classiques :
Elles ont porté sur l'évaluation correcte
•
des superficies et des rendements par-
Intensité culturale (Ic) :
L'intensité culturale permet d'évaluer
cellaires, ainsi que sur la superficie totale
le taux d'occupation par an de la superfi20
Bulletin de la Recherche Agronomique
cie
aménagée.
Elle s'exprime
Numéro 28 - Janvier 2000
comme
Résultats et discussion
suit:
Se
le
Avec
Analyse des indicateurs de
performance
(1)
Sa
lc : Intensité culturale (%) ;
Se
L'intensité culturale (Ic)
: Superficie emblavée an-
Cet indicateur de performance permet
nuellement (ha) ;
d'évaluer le taux d'occupation des sols
Sa: Superficie aménagée (ha)
du périmètre au cours de l'année. La figure 2 montre que les intensités sont
•
Rendement (Rd)
globalement caractérisées par une faible
variabilité inter-annuelle. Par contre, leur
Le rendement permet d'évaluer la pro-
variabilité d'un site à un autre est très
ductivité de la terre
grande (entre 93 % et 202 %). Leur va-
Rd!t
Se
Avec: Rd
leur moyenne au cours de la période
(
concernée
l'étude
est
d'environ
161 % pour les quatre sites (figure 3).
Rendement (t/ha) ;
Pt
par
L'intensité culturale moyenne sur les
Production totale (t) ;
petits périmètres irrigués au Burkina Faso
Se
Superficie emblavée
est
(ha)
généralement
estimée
à
150
%
(Aouba, 1993; IIMI/PMI-BF, 1996). On
constate que les le de Mogtédo et de
Les simulations des besoins des
cultures en eau
Dakiri sont plus élévés, et que celles de
Itenga et de Gorgo sont plus faibles que
Les besoins en eau des cultures prati-
cette valeur moyenne. En fait, c'est la
quées sur les périmètres ont été simulés
disponibilité relative en eau du barrage
en considérant que les dates de planta-
(rapport entre le volume d'eau stocké
tion préconisées ont été respectées : mi-
dans la retenue et la superficie aménagée), plus importante sur les périmètres
juillet pour le riz d'hivernage, fin janvier à
de Mogtédo et de Dakiri, qui explique
mi-février pour le riz de contre-saison et,
que ces périmètres présentent des le plus
mi-novembre à décembre pour les cultu-
élévés (Keita et Sandwidi, 1996). La va-
res maraîchères. Pour cette simulation, le
leur de l'intensité culturale à Mogtédo
logiciel CROPWAT mis au point par la
peut même dépasser 200 %. C'est le cas
FAO (Smith, 1992) a été utilisé. Les ré-
en 1994 (218,7 %) et en 1996/1997
sultats ont été comparés aux consomma-
(207,5 %). Cette situation s'explique par
les extensions spontanées de superficies
tions d'eau effectives des cultures durant
réalisées par les exploitants au-delà de
les campagnes 1992/1993, 1993/1994
l'aménagement officiel. En revanche, sur
et 1994/1995.
21
Bulletin de la Recherche Agronomique
Numéro 28 - Janvier 2000
le périmètre d'Itenga, la disponibilité en
La faiblesse des intensités culturales
eau pour les cultures de contre-saison est
peut également s'expliquer par le démar-
susceptible de diminuer au fil du temps à
rage tardif et le trop grand étalement de
cause de l'adduction en eau potable des
la période de repiquage), notamment en
villes de Pouytenga et de Koupéla à partir
saison humide. Il en résulte un allonge-
de la retenue. A Gorgo, le volume d'eau
ment de la partie de la campagne qui se
disponible à la retenue, estimé à environ
déroulera au delà de la saison humide
1 300 000
avoir
rrr',
couvert
ne permet pas, après
la
campagne
(octobre-décembre).
Or,
durant
cette
rizicole
période, l'évaporation est très forte et
d'hivernage sur 50 ha d'envisager une
cause d'importantes pertes d'eau dans
deuxème
les retenues. Par conséquent, le taux
campagne
en
saison
sèche
(IIMI/PMI-BF, 1996).
d'exploitation durant la contre-saison est
réduit.
250,0
200,0
Ë
2
;::
.=
150,0
's
u
~~
or.
u
100,0
--- --e--- ------.
'"
.Ë
50,0
0,0
1'1'11/'12
_ _ _ _ Gorgo -
1'1'13/'14
.. -
Itenga --o---M ogtédo
1'1'14/'15
-x-
Figure 2. Variabilité inter-annuelle des intensités culturales des quatre sites
22
Dakiri
BuHetin de la Recherche Agronomique
250
Numéro 28 - Janvier 2000
r---------------------,
.-.. 200
~
'-'
~
~
.E
-=
150
Co)
'B
ïii
100
c
~
.5
50
o
Gorgo
Itenga
Dakiri
Mogtédo
Figure 3. Valeurs moyennes des intensités culturales des quatre sites
estimé à 4,50 t/ha pour toutes les caté-
Les rendements ( R )
gories
périmètres
irrigués,
et
à
3,50 t/ha pour les petits périmètres irri-
Cet indicateur de performance mesure
gués (Aouba, 1993), celui des quatre
la productivité de la terre.
périmètres étudiés (4,9 t/ha) paraît élevé
(tableau 1).
a) Les rendements en paddy
Comparativement
de
au
rendement
moyen national en riz irrigué au Burkina
Tableau 1. Rendement du riz sur les périmètres étudiés (Vha).
CAMPAGNE
DAKIRI
GORGO
ITENGA
MOGTEDO
MOYENNE
3,95
4,68
6,90
3,73
4,81
4,35
*
*
4,39
4,37
4,70
4,68
6,22
4,20
4,95
4,82
*
*
4,39
4,61
Movennes (a) :
Saison Humide (SH)
saison Sèche (55)
Movennes (b) :
Saison Humide (SH)
Saison Sèche (55)
•
(a)
•
Pas de riziculture
: calculées sur la série de données disponibles depuis la création des périmètres
(b)
: calculées à partir des données collectées par l'IIMI/PMI-BF de 1991 à 1995
Les meilleurs résultats sont ceux du
gnés du potentiel des variétés actuelle-
périmètre d'Itenga qui ne sont pas éloi-
ment cultivées (7,00 t/ha). Ceux de Mog23
Bulletin de la Recherche Agronomique
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tédo et de Dakiri, les deux plus anciens
le retard de la mise en place des cultures
périmètres,
d'hivernage provoque un décalage de la
présentent
les rendements
moyens les plus faibles.
campagne
de contre-saison
dont
une
de
bonne partie va se dérouler pendant la
Mogtédo et de Dakiri où l'on dispose de
période chaude (au delà de la saison sè-
longues séries de données, on constate
che fraîche) pendant laquelle les tempé-
que
rature maximales se situent entre 35
Par ailleurs,
l'évolution
sur
les
périmètres
temporelle
des
rende-
0
C
ments se fait en dents de scie et se ca-
et 43
ractérise globalement par une baisse ten-
alors que les températures minimales ne
dancielle depuis 1984 (figure 4).
descendent pas au-dessous 25
Cela
la
répartition
d'irrigation
inéquitable
entre
les
al.,
1996b),
de
parcelles
C dans la zone centre du Burkina,
0
C (Siva-
kumar et Gnoumou, 1987).
s'explique sans doute par la baisse de la
fertilité des sols (Ouattara et
0
L'impact du non-respect des
calendriers culturaux sur les intensités
culturales et les rendements.
l'eau
et
l'irrespect des itinéraires techniques pré-
Les intensités culturales
conisés.
Plus le retard est grand dans la mise
b) Les rendements en cultures rnaraî-
en place du riz en saison humide, plus la
chères
dernière partie de la campagne qui se
Les rendements présentés dans le ta-
déroulera au-delà de cette saison sera
bleau 2 sont obtenus sur les périmètres
longue. L'importance des consommations
de Mogtédo et d'Itenga où ces cultures
ou des pertes en eau durant cette pé-
occupent
relativement
riode est due à la fois aux prélèvements
importante en saison sèche. La faiblesse
pour l'irrigation des cultures dont les be-
générale des rendements s'explique par
soins en eau sont de plus en plus élevés,
le fait que ces cultures sont pratiquées à
et surtout à l'évaporation qui devient très
des périodes climatiques très chaudes
forte en saison sèche (Pouvaud. 1985).
En effet, la plupart
Or, les retenues d'eau sont caractérisées
des cultures maraîchères ont besoin des
par une faible profondeur, puisque leur
températures relativement basses de la
hauteur se situe en général entre 3 et
saison sèche fraîche pour donner une
5 m (D'at de Saint Foule et
production optimale. En plus, les grandes
en résulte une baisse importante de la
amplitudes thermiques de cette période
disponibilité en eau dans le barrage pour
agissent bien sur la respiration et, par
les cultures de contre-saison et une ré-
conséquent, favorisent la croissance des
duction de l'intensité culturale du périmè-
espèces maraîchères (Beniest, 1987). Or,
tre (Dembélé, 1995).
une
superficie
donc peu favorables.
24
al.,
1986). Il
BuHetin de la Recherche Agronomique
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9000
8000
;-...
7000
'-'
5000
:;
'"
ë
6000
Q)
4000
Q)
"0
3000
Q)
2000
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~
1000
0
,o,~ ,o,%~ ,o,%b ,o,~ ,0,%% ,o,~ ,o,o,~ ,0,0,' ,o,o,"v ,0,0,'; ,0,0,1>Année
-
- .Mogté do - _ _ Dakiri
--_.-
Figure 4. Evolution des rendements en paddy à Mogtédo et Dakiri
Tableau 2 : Rendements des cultures maraîchères à Itenga et à Mogtédo (t/ha)
Cultures
Oignon
Tomate
Aubergine
Chou
Gombo
19,9
22,2
16,8
5,2
16,0
7,7
17,4
24,2
13,8
20,3
19,8
Périmètre
Mogtédo
Itenga
Moyenne
dant
Ouattara et al., (1996b) ont constaté
les
7,5
5,2
campagnes
10,3
1992/1993,
que l'étalement du repiquage se traduit
1993/1994 et 1994/1995 sur les péri-
par des valeurs réduites du taux de repi-
mètres de Mogtégo et Itenga ont été
quage moyen (TRM), de même que celles
comparées aux besoins en eau simulés
du taux de repiquage de pointe (TRP).
de ces cultures plantées suivant les ca-
Les valeurs faibles de ce dernier signi-
lendriers culturaux préconisés. Les résul-
fient que le réseau d'irrigation n'est pas
tats montrent qu'il est possible, par un
suffisamment sollicité et qu'il y a un
calage judicieux du calendrier cultural en
gaspillage d'eau si le contrôle des sorties
hivernage, de réaliser des gains substan-
d'eau
n'est
pas
rigoureux
(Keïta
tiels d'eau et d'accroître ainsi l'intensité
et
culturale de 10 à 25 % (tableau 3).
Sandwidi, 1996).
Par ailleurs, les consommations d'eau
effective des cultures enregistrées pen-
25
Bulletin de la Recherche Agronomique
Numéro 28 - Janvier 2000
Tableau 3 : Les gains d'eau et l'accroissement de l'intensité culturale réalisables à Mogtédo et à Itenga si l'on
respecte les calendriers culturaux préconisés.
Périmètre
Superficies (ha)
Volumes d'eau (x
Campagne
Gains
1000 rrr')
MaraÎRiz
riz +
rnaraî-
chage
Consom-
Simulés
més
En intensité
Culturale
d'eau
(%)
(x 1000 rn")
chage
Mogtédo
1992/93
28,0
32,2
30,4
2 513
387
27,1
30,1
28,3
2494
2 126
2 134
15,8
1993/94
13,9
1994/95
22,6
25,4
23,9
3,7
1.9
665
12,1
359
11,3
14,3
1,8
3,4
360
306
7,4
13,4
13,4
781
135
2,5
15,5
15,5
699
717
646
675
23,9
2,5
1994/95
9.7
1,6
11,7
570
4,1
25,5
24
147
Ecart-type
4,2
3,5
3,5
9,3
10,6
2,1
5,8
Ecart-type
Itenga
1992/93
1993/94
*
~
En volume
calculé en tenant compte de la proportion observee de chaque type de culture.
Tableau 4 : Les rendements du paddy (t/ha) en fonction de la date de repiquage
Date de repiquage
Mois
Décade
Mogtédo
(1991 et
1993)
Dakiri
(1994)
2,85
3,00
Itenga
(1993 et
1994)
Gorgo
(1993 et
1994)
Ensemble
périmètres
Juin
2
3
Juillet
4,02
2,85
7,14
6,28
2
3,79
3,83
7,34
6,64
3
4,20
3,47
7,260
5,57
4,12
3,39
6,79
3,84
5,86
2
4,484
3,06
6,35
4,52
5,07
3
3,742
2,80
6,584
4,65
4,57
Août
- : Pas de repiquage
également conditionnée par une amélio-
Conclusion
ration de la gestion de l'eau à la parcelle
et l'adoption de pratiques culturales ap-
Au
regard
des
résultats
de
cette
étude, on perçoit que le respect des calendriers culturaux peut contribuer à
accroissement
substantiel
des
un
produc-
tions sur les petits périmètres irrigués par
l'augmentation
simultanée
des
propriées. Ce qui n'est pas possible sans
le renforcement des capacités organisationnelles et des connaissances techniques des bureaux des coopératives et
des exploitants individuels.
rende-
ments et des intensités culturales. Mais
Les mauvaises conséquences d'un repi-
cette augmentation de la production est
quage tardif et de son trop grand étale-
Bulletin de la Recherche Agronomique
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ment dans le temps ont été démontrées.
séminaire-atelier, 1-3 février 1993,
Le mois de juillet et la première moitié du
Ouagadougou,
mois d'août sont les périodes les plus
29-48.
favorables pour le repiquage du riz en
Burkina
Faso,
Beniet J., 1987. Guide pratique du ma-
saison sèche.
raîchage au Sénégal. ISRA, Centre
Par ailleurs, si le semis précoce est
pour
le
Développement
conseillé pour la plupart des cultures ma-
l'Horticulture.
raîchères, il faut reconnaître que leur
143p.
échelonnement dans le temps n'est pas
Dakar
de
(Sénégal),
Berthomé P., Goueffon M. et Piaton H.,
forcément mauvais. Il permet d'éviter la
1986.
surproduction sur le marché, et améliore
agricoles
par conséquent, la conservation des pro-
hvdro-
Aménagements
en
zone
soudano-
sahélienne : Leurs coûts, leurs ré-
duits. Les producteurs peuvent ainsi ré-
sultats. Rapport de synthèse. CIEH,
cupérer, à travers des prix plus intéres-
CEMAGREF,
sants, ce qu'ils perdent en production.
Le
Tholonet/Aix-en-
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