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EDITORAL B ien que la météo soit relativement clémente, l’hiver est rude : on nous annonce un bilan de santé de la PAC ! On ne pratique pas un bilan de santé sans raisons sérieuses…. Sur chacune de nos fermes, nous mesurons déjà les effets d’une agriculture complètement déstabilisée, tant par les aléas climatiques que par la dérégulation des marchés. La disparité des revenus (augmentation de 98 % pour les uns en 2007, diminution de 59 % pour d’autres) en est un reflet ; l’écart entre les différentes catégories d’agriculteurs est considérable. Le lait, production importante dans notre département, connaît une augmentation après quatre années consécutives de baisse, il atteint à nouveau le cours de 2002 ; peut-on vraiment parler d’augmentation ?! Beaucoup de nos exploitations sont de plus en plus vulnérables, elles ne disposent pas de ressources suffisantes pour prévenir les risques, puis pour y faire face. Si l’avenir de nos exploitations peut paraître incertain, il est d’autant plus important de nous situer face à toutes ces turbulences pour ne pas nous laisser emporter par la vague. A quelle boussole nous accrocher : celle de notre volonté de ne pas perdre le sens de notre métier, le sens de notre vie, celle de notre capacité à faire des choix plutôt qu’à les subir… Pourquoi ne pas chercher à éveiller, à réveiller toutes les ressources personnelles sclérosées par un environnement défavorable ? à laisser s’exprimer tout le potentiel de nos moyens de production ? Peut-être, alors, pourrions-nous mieux réagir et intervenir sur nos exploitations ? « Dynamiser ma ferme… à partir de mes ressources » Tel est le défi que veut relever notre assemblée générale de cette année. Chercher, trouver sa propre boussole, c’est voir la vie autrement et affronter les difficultés grâce à une plus grande autonomie ; ce n’est pas une utopie, c’est une nécessité. Nous espérons que vous serez nombreux à nous rejoindre. Marie-Andrée BESSON, Présidente ASSEMBLEE GENERALE 2008 Mardi 4 mars de 14 H à 17 H à la salle Saint-Roch de Poligny (Av. du Gal de Gaulle, près de la Gendarmerie) - Rapport moral, rapport d’activités et rapport financier 2007 : présentation et vote - Renouvellement du Conseil d’Administration - Intervention de Bernard BENGHOZI, médiateur en relations humaines et témoignage d’un paysan, puis débat : - Pot de l’amitié Vous êtes tous invités, venez nombreux ! -1- TEMOIGNAGE Mr et Mme TOINARD, agriculteurs aux ESSARDS, propos recueillis par Monique JEUNET Quelle a été l’origine des difficultés ? « Je me suis installé à 21 ans sur une exploitation près de celle de mes parents. Mon père est décédé en laissant deux jeunes enfants. J’ai donc mené de front deux exploitations, pour aider ma mère veuve. D’autres problèmes familiaux se sont ajoutés, qui n’ont fait qu’aggraver la situation : les retards bancaires et les charges sociales s’accumulent rapidement. Et de l’appel à RESA (SOS agriculteurs en difficulté à l’époque) ? Grâce à un fournisseur avec qui j’échangeais beaucoup et qui m’a parlé de l’association. La première fois, il est venu lui-même avec un bénévole de RESA. D’autres bénévoles ont suivi. Il a fallu deux années pour déboucher sur un plan de redressement judiciaire, finalement signé en 1994. Quelles étaient vos peurs au moment du redressement ? quelles ont été les difficultés ? Je craignais que le tribunal se prononce sur un étalement trop court des mes dettes, alors que moi, j’étais certain de réussir si le plan me donnait du temps. J’ai finalement obtenu 8 années pour redresser l’exploitation. Quant à l’annonce sur le journal de notre mise en redressement, elle ne nous a pas du tout gênés. Il a fallu retrouver la confiance des fournisseurs, en trouver d’autres, se bagarrer durement avec la banque. Ma peur, c’était une épidémie sur mes bêtes, qui effacerait tous nos efforts. Quelles sont, avec le recul, vos satisfactions ? Avec mon épouse, nous avons apprécié la phase d’observation, qui nous a permis de reconstituer de la trésorerie ; Nous avons pu retrouver un peu de sérénité, puisqu’il n’y avait plus de visite d’huissier, plus d’intérêts de retard. Un marchand de matériel a été très conciliant pour étaler le paiement d’un matériel. Nous avons beaucoup apprécié l’accompagnement de RESA, avec des gens compétents et respectueux, ce qui nous a permis de rester paysans et aujourd’hui d’installer un fils. Et puis l’échec permet d’analyser la situation, de se relever et de ranimer la fierté de ce que l’on a accompli, surtout de ne pas avoir peur de demander de l’aide. Le fait d’être à l’AFOCG (Association de Formation à la Comptabilité et à la Gestion) a été très bénéfique et le salaire extérieur de mon épouse a pris sa part dans la réussite. » LES INFOS DE RESA Nous sommes désormais en ligne sur Internet… Allez y faire un tour, c’est agréable, facile et très instructif ! Petit mode d’emploi pour les moins initiés : 1. taper www.solidaritepaysans.org pour accéder aux pages nationales 2. sur la petite carte de France choisir le JURA pour accéder aux pages locales 3. naviguer dans les rubriques du Jura 1 2 3 En 2007, Jean-Noël RUFENACHT, accompagnateur technique, a travaillé 178 H pour RESA, sur 4 exploitations, en appui de main d’œuvre pour des travaux de modification, rénovation… ou bien en conseil – appui technique. Son aide précieuse est très appréciée, ainsi que la prise en charge par RESA de 80 % du coût HT. Parallèlement à ces interventions sur le terrain, il a animé avec Hélène, l’animatrice de RESA, trois jours de formation dite « d’échange de pratiques techniques » les 12 avril, 29 septembre et 6 décembre 2007, toujours sur une exploitation accompagnée, pour aborder des sujets qui vous préoccupent : alimentation hivernale, organisation du travail et du temps, traite, élevage des génisses… Nous prolongerons cette formation le 3 avril 2008. Nous vous attendons nombreux ! -2- INTERROGATION ! Depuis longtemps l'AFOCG et RESA sentaient la nécessité d'un temps de formation spécifique et adapté aux agriculteurs en situation fragile. Les conseils d’administration et les animatrices du moment ont investi leurs connaissances et leur énergie pour créer une formation accessible et adaptée. Tous les participants sont unanimes « Qu'est-ce que ça fait du bien, on partage nos soucis avec des gens "comme nous", on comprend mieux nos problèmes et on met en route nos idées pour s'en sortir ». Et pourtant à chaque tentative de constitution d’un nouveau groupe, c'est le même refrain : peu ou pas d'inscrit. Cette année encore, une seule candidate, donc pas de formation : dommage, car nous savons tous que le besoin existe. Comment aider les candidats à se décider ? Comment dépasser la timidité et la gène d'intégrer un groupe, où le passé nous le prouve, chacun trouve sa place et progresse à son rythme ? Comment redire " l'obligation de poser le manche pour regarder ses chiffres et apprendre à les maîtriser" ? N'hésitez pas, demandez aux "anciens", lancez-vous et nous en reparlerons ! J'espère que notre Assemblée Générale sera porteuse d'espoir sur ce sujet important pour tous et qui nous tient vraiment à cœur… Laurent GAUDIN, vice-président LES ACTIONS DE RESA Le pique nique annuel a eu lieu le 15 juillet 2007 à Charcier. Malheureusement ou heureusement, comme le soleil était au rendez-vous, nous étions peu nombreux ! Ce fut une journée très sympa quand même ! Merci à nos hôtes, et espérons que l’année prochaine la météo sera moins capricieuse… Le 11 décembre 2007, les bénévoles se sont retrouvés pour échanger et apprendre sur l’approche des chiffres chez les agriculteurs en difficulté. Le 17 décembre 2007, nous avons rencontré le service social de la MSA pour faire le point sur nos activités respectives et tout le travail de partenariat sur le terrain. Nous avons pris connaissance de différentes prestations en faveur des familles et des agriculteurs en difficulté (Accueil périscolaire des enfants, Aide aux vacances, Médiation familiale, Aide à l’adhésion au Service de Remplacement…). Les bénévoles se sont formés à la relation d’aide avec Bernard BENGHOZI, formateur, les 18 septembre et 4 octobre 2007 (l’intérêt du contrat, la souffrance morale). Le 15 octobre 2007, Jean-Michel BOUVARD, Robert FOURNIER, administrateurs, et Hélène STROEBEL, salariée, ont rencontré le Président et la permanente du Secours Catholique. Six administrateurs ont rencontré par équipe de deux les 3 députés jurassiens élue ou réélus cette année, pour leur présenter l’association, leur faire part de nos préoccupations et inquiétudes. Les 21 et 26 novembre 2007, à Arthenas et à Champagnole, nous avons organisé deux réunions d’informations et d’échange pour de potentiels nouveaux bénévoles et administrateurs. En effet, le renouvellement de nos équipes nous préoccupe : les nouvelles demandes d’accompagnement affluent et certains bénévoles ont « pris leur retraite » ! Comme chaque année, les panneaux de présentation de RESA ont été exposés à plusieurs comices cet automne (+ plaquettes en libre-service). ADHESION 2008 Adhérer à RESA, c’est … Etre membre de l’association RESA 39, recevoir le Fil de RESA, prendre part au vote à l’AG Soutenir financièrement l’association, qui ne vit que de dons et de subventions Se reconnaître dans les valeurs portées par l’association et le projet associatif Un geste de solidarité envers ceux qui traversent des difficultés sur leur exploitation Reconnaître la nécessité de l’existence de RESA 39 et s’en faire les relais Reconnaître le travail réalisé par les bénévoles, administrateurs, salariés… sur vos fermes -3- INFOS PRATIQUES " La préretraite agricole est une aide destinée aux agriculteurs souhaitant cesser leur activité soit parce que leur exploitation n'est plus viable économiquement, soit parce que leur état de santé remet en cause le bon fonctionnement de leur exploitation. En contrepartie de la cessation de toute activité agricole et du transfert de leur exploitation à un repreneur, les agriculteurs bénéficient de l'allocation préretraite (7 000 €/an) pendant 5 ans au maximum, à partir de 57 ans au plus tôt et jusqu’à l’âge légal de la retraite. L’exploitant doit avoir exercé l’activité de chef d’exploitation à titre principal sans interruption pendant les 10 années précédant la cessation d’activité. # " #" Les exploitants qui souhaitent arrêter prématurément leur activité agricole peuvent bénéficier de l’ARP. Conditions : Etre contraint de cesser son activité pour raison économique Etre exploitant à titre principal (ou conjoint ou aide familial) depuis 5 ans au moins avant la cessation d’activité S’engager à renoncer à travailler dans l’agriculture en qualité de chef d’exploitation Etre reconnu en difficulté par la section agriculteurs en difficulté de la CDOA L’ARP comprend une prime de 3 100 € (majorée de 1 550 € en cas de déménagement) versée en 2 tranches : la première à la radiation MSA, la deuxième à l’embauche ou à la fin de la formation prise en charge ou au bout de 2 ans. L’ARP peut aussi inclure le financement d’une formation, sous certaines conditions. Pour en savoir plus sur la préretraite et l’ARP, vous pouvez contacter Geneviève MARAUD à l’ADASEA. Les formulaires de demande de remboursement de la TIPP pour les activités agricoles de l’année 2007 sont à retirer en mairie et à déposer avant le 30/04/08. Obligation d’assurance accident du travail et maladies professionnelles pour les cotisants solidaires à compter du 01/01/08. NOM – Prénom / Structure :…………………………………………………………………………………………………… Adresse :…………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………. Adhère à RESA : Adhésion individuelle Adhésion OPA Adhésion de soutien Montant au choix Souhaite recevoir un justificatif : OUI NON 10 € 50 € 80 € ………….€ A découper et à renvoyer avec le règlement à : RESA 39 – BP 70039 – 39001 Lons-le-Saunier Cedex -4-