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Sciences&Environnement
Scanner
L’aliment, déchet numéro un
WC dans le jardin
> Détritus La
production d’ordures
ménagères augmente
étaient en effet incapables de
digérer l’amidon et le lactose,
composants majeurs des légumes et des produits laitiers;
l’invitation des voisins fermiers
à manger une petite soupe et un
bout de fromage à la bonne
franquette devait vite tourner
au drame.
Mais la conclusion la plus
surprenante est que ces nomades étaient noirs avec les yeux
bleus. Le blanchissement progressif de la peau des populations humaines du nord était
jusqu’alors expliqué par certains scientifiques comme une
façon de mieux absorber le
rayonnement solaire afin de
produire la quantité nécessaire
de vitamine D: puisqu’il y a
moins de soleil au nord, une
peau diaphane permet d’en
mieux absorber les rayons. Or
ces chasseurs avaient un régime
alimentaire consistant presque
entièrement de viande, donc
suffisamment riche en vitamine
D; pas besoin dans ces conditions d’adapter la couleur de
leur peau.
Ainsi, les auteurs de l’étude
proposent que la couleur de la
peau d’une population humaine
trouve son origine non seulement dans la latitude du territoire occupé mais également
dans la nature de son régime
alimentaire.
Reste bien sûr à comprendre
comment nos Heidi ancestrales,
compagnes de fermiers blanchâtres, bedonnants et planteurs de navets, purent résister à
ces apollons de passage, noirs
aux yeux bleus, entraînant ainsi
leur disparition progressive?
Probablement le confort d’une
cabane chauffée et WC dans le
jardin; la vérité est souvent
cruelle. Dans quelques années,
les progrès de la génétique
permettront sans doute de faire
revivre ces populations disparues. Leur cerveau était le même
que le nôtre, ils manquaient
juste d’éducation et ne digéraient pas les frites.
Denis Duboule*
Il y a 8500 ans, une vague
migratoire incontrôlée venant
de l’est colonisait l’Europe en y
introduisant l’agriculture et
l’élevage. Ces émigrants illégaux, ancêtres de nos vaillants
lanceurs de drapeaux, s’installèrent sur nos verts pâturages
pour produire du lait, du fromage et des légumes. Ces territoires étaient alors traversés par
des nomades, chasseurscueilleurs se déplaçant au gré
des saisons et de l’abondance du
gibier. Après quelques milliers
d’années de cohabitation, les
populations nomades disparurent peu à peu; l’Europe productiviste de Schengen était sur les
rails.
La couleur de la peau
humaine dépend
de la latitude
du territoire habité
mais aussi de la nature
du régime alimentaire
Le dernier numéro de la revue
Nature rend hommage à ces
braves chasseurs chassés, victimes de l’intelligence humaine et
de l’ouverture des frontières, en
publiant la séquence ADN d’un
des leurs, extraite d’ossements
trouvés dans une grotte en
Espagne. Cette séquence nous
fait remonter dans le temps, un
peu comme le journal d’un
aïeul, trouvé dans un grenier.
D’abord, ces nomades avaient
un bon système immunitaire et
étaient déjà prêts à combattre
des maladies comme la tuberculose ou la pneumonie. Ils résistaient aussi à la malaria, endémique en Europe du Sud.
Ensuite, ils avaient une constitution génétique adaptée à
leur alimentation carnée. Ils
> Les rejets de
nourriture prennent
la première place
Nicolas Dufour BERNE
Les poubelles des Suisses contiennent beaucoup d’aliments. Trop, selon les responsables de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV).
Bardésd’uneétude,présentéemardi,
sur le contenu des sacs jetés dans les
containers en 2012, les experts jugent qu’il reste encore 20% de déchets qui pourraient être valorisés. Et
pourpresserlepas,ilsfontl’élogedes
taxations au sac ou au poids.
L’analyse de la composition des
ordures est menée chaque décennie
depuis 1982 – cette année-là cependant, elle reposait sur d’autres critères. Les comparaisons sont pertinentes à partir de la dissection de 1992.
Elles «reflètent la vie économique du
pays», assure le directeur de l’OFEV,
Bruno Oberle. L’étude porte sur
16 tonnes d’ordures récoltées dans
33 communes des trois principales
régions du pays.
Dans les zones urbaines, les ordures ménagères représentent un tiers
du total des déchets. Par extrapolation, les analystes des poubelles estiment qu’il s’en produit 1,6 million de
tonnes par an, soit 8% de plus que dix
ans plus tôt. Alors que, dans les années1990,levolumededéchetsavait
baissé de 16%. C’est, sans conteste,
«l’effet de la croissance démographique», jugent les experts. Le poids de
déchets par habitant, lui, a reculé de
manière assez faible, de 6 kilos de
2002 à 2012, pour atteindre 206 kilos par personne et par an.
Sur un certain point, ces résultats
content deux décennies de mesures
d’incitation au recyclage. Ainsi, dans
la composition des sacs de 1992, le
papier était bien plus présent
qu’aujourd’hui; sa part est passée de
plus de 20% à 13,5%. Le fer a légèrement reculé, de même que les plastiques. En revanche, la part de «biodéchets» bondit. Certes, elle gagne en
proportion parce que d’autres produits vont désormais davantage
* Généticien à l’EPFL et à l’Unige
BRANKO DE LANG/KEYSTONE
12
Le Temps
Mercredi 29 janvier 2014
Poubelles dans une rue de Bâle. Malgré le goût du tri, 20% des déchets pourraient être valorisés. BÂLE, AVRIL 2013.
dans les collectes sélectives. Mais elle
grimpe aussi en volume réel. Les rejets de repas, d’aliments jugés périmés et d’épluchures occupent désormais 32% d’un sac-poubelle, loin
devant le second poste, le papier, à
13% (lire ci-dessous). Les experts
n’ont pas d’explication générale à ce
propos. Bruno Oberle évoque une
«évolution des comportements de
consommation». S’agissant des détritus qui pourraient être mis au
compost, l’accès aux points de récupération joue aussi un rôle. Les habitants des centres urbains se singularisent en matière de gaspillage
alimentaire, alors que ceux des campagnes se montrent plus assidus à
trier les victuailles. «Sans doute,
Pour les Suisses qui s’imaginent
volontiers champions du monde du
recyclage, cette plongée dans les
poubelles montre les limites de leur
zèle. Après tout, le papier demeure
en deuxième position des rebuts
trouvés dans les sacs, sans compter
les cartons. Les plastiques, qui incluent le PET, occupent aussi une
bonne part des poubelles, de même
que le verre. Evoquant la baisse
somme toute modérée de la production de déchets ménagers par habitant, les analystes admettent avec
prudence que depuis 1992, «l’effet
du renforcement et de l’optimisation
des collectes sélectives est resté modeste».
Ce constat pousse les responsables de l’OFEV à vanter l’instauration
des taxes au sac ou au poids. Ils relèvent que le volume annuel de déchets des habitants d’une commune
appliquant une taxe est plus faible
de 48% que s’il n’y a pas de taxe.
Aujourd’hui, 20% des Suisses vivent
dans une commune sans taxe.
Aureste,l’étuderelativiselesdifférences culturelles qui ont pu exister
entre Latins et Alémaniques. «Les
nuances relèvent plutôt du type de
commune», note Michael Hügi. Les
habitants des campagnes représentent les bons élèves, ceux des zones
touristiques, les cancres; les citadins
se situent au milieu.
La hausse des déchets
est «l’effet de la
croissance
démographique»
parce que les postes de récolte sont
plus proches», hasarde Michael
Hügi, responsable de l’enquête à
l’OFEV.
Ce que contient un sac-poubelle moyen
Les ordures ménagères pèsent
1,6 million de tonnes chaque
année, un volume à la hausse.
Dans un sac moyen se trouvent
32% de biodéchets, notamment
13% d’épluchures et 14% de
restes de repas ou de produits
dont la date de consommation est
dépassée. La nourriture gaspillée
représente en tout 15% du contenu des poubelles.
Celles-ci contiennent aussi du
papier (13%), des objets composites (ustensiles ménagers ou de
cuisine, chaussures, jouets, câbles, tampons…, près de 13%),
des plastiques (11%), des déchets
dits minéraux (litière pour chats,
céramique ou cendres, 6%) et des
emballages composites, faits par
exemple de carton et de plastique
(près de 6%). Les éléments
suivants apparaissent dans une
moindre mesure, dès 3%: carton,
verre, textiles, puis récipients en
plastique. La part d’appareils
électroniques et de piles est
presque négligeable. N. Du.
Météo
Panorama
Situation générale aujourd’hui à 13h
Fin de vie
Espace
Trop peu de soins palliatifs
Rivière d’hydrogène
Les soins palliatifs sont encore
trop peu accessibles dans le
monde, selon la première étude
globale sur ce sujet, publiée
mardi par l’OMS (Organisation
mondiale de la santé). «Seuls
20 pays ont un système de soins
adéquat et 10% des personnes
qui ont besoin de ces soins en bénéficient», soulignent les auteurs
du rapport. L’OMS, rappelle que,
tous les ans, 20 millions de patients en fin de vie (dont 6% d’enfants) auraient besoin de soins
palliatifs. (AFP)
Des astronomes de l’Université
de Virginie-Occidentale ont observé, grâce au télescope de Green
Bank (GBT), un filament ténu de
gaz aux abords de la galaxie NGC
6946. Ces «rivières d’hydrogène»
pourraient contribuer à la stabilité
de certaines galaxies spirales. (LT)
H
1030
1035
1040
1045
1000
Haute
pression
1025
1005
1015
1010
Bâle
Zurich
1050
-12°
H
1010
Saint-Gall
-2°
2°
La Chauxde-Fonds
4°
-4°
-3°
Berne
Coire
Basse
pression
B
Isobares
(hPa)
1015
Front
froid
0°
1015
-5°
3°
3°
-1°
Lausanne
H
1010
Genève
1000
Sion -4°
B
1005
-2°
1005
Front
chaud
Locarno
0 à 5°
5 à 10° 10 à 15°
15 à 20° 20 à 25° 25° et plus
Prévisions à cinq jours
Jour/degré de fiabilité:
Bassin lémanique,
Plateau romand et Jura
Jeudi
70% Vendredi 70% Samedi
-1°
-2°
4°
3°
60% Dimanche 50% Lundi
-2°
0°
4°
4°
40%
0°
4°
Limite des chutes de neige:
-
-
1700 m
700 m
-
Alpes vaudoises
et valaisannes (500 m)
-3°
5°
-1°
5°
-2°
5°
1°
4°
-1°
6°
-
-
1700 m
700 m
-
Lune
Suisse centrale
et orientale
-4°
2°
-3°
3°
-2°
4°
-1°
3°
-1°
3°
-
-
-
700 m
-
Sud des Alpes
0°
3°
1°
5°
2°
5°
2°
6°
3°
6°
400 m
1000 m
1300 m
1000 m
-
lever: 06h25
coucher: 16h16
Lune: décroissante
taux de remplissage: 4%
-8°
-5°
2°
-1°
lever: 08h02
coucher: 17h36
2 minutes de soleil en plus
Soleil
Saint-Moritz
Une situation de foehn se met en place dans les Alpes, et les précipitations
deviendront fréquentes dès cet après-midi au sud des Alpes.
Au début, il neigera même jusqu’en plaine au Tessin. Ailleurs, les nuages
seront nombreux et quelques flocons ne seront pas exclus en région
genevoise. Des éclaircies foehniques se développeront dans les Alpes,
notamment en direction de la Suisse alémanique. Jeudi et vendredi, le soleil
devrait être un peu plus généreux, surtout en montagne.
1015
H
-5 à 0°
0°
-7°
Front
occlus
moins de -15° -15 à -10° -10 à -5°
3°
B
B
Mercredi 29 janvier 2014
4°
5°
Verbier
995
Ephéméride
1°
3°
Prévisions en Suisse pour
le matin et l’après-midi.
Les températures indiquées sont
les valeurs minimales (en bleu)
et maximales (en rouge)
MétéoSuisse
tél. 0900 162 666
en ligne avec nos météorologues,
24 heures sur 24
(fr. 3.- l’appel, fr. 1,50 la minute)
Biodiversité
Jaguar et forêt en péril
Le jaguar est en voie de disparition
dans la forêt tropicale atlantique,
ce qui met en danger la forêt primitive brésilienne, dont il ne reste
plus que 7%, avertissent les scientifiques dans une étude menée par
le Centre brésilien de recherche et
conservation des mammifères
carnivores (Cenap). Il ne resterait
aujourd’hui que 250 jaguars adultes dans la forêt atlantique, soit
«une chute de 80% au cours des
quinze dernières années», précisent les auteurs. Comme le jaguar
est au sommet de la chaîne alimentaire, sa raréfaction pourrait
entraîner un grand déséquilibre
environnemental et «la fin prochaine de la forêt atlantique»,
souligne Ronaldo Morato, le chef
du Cenap,
cité par le
quotidien
Folha de
São Paulo.
(AFP)
Innovation
Imprimer à l’eau
Après l’imprimante à jet d’encre,
voici venue celle à jet d’eau,
moins chère et surtout bien
moins polluante, assurent des
chercheurs chinois. Ils ont mis
au point un papier spécial, contenant un réactif coloré sensible à
l’eau, et réutilisable à volonté une
fois sec. D’après les essais réalisés
en laboratoire, l’impression reste
lisible pendant 22 heures dans
des conditions normales, ce que
les chercheurs jugent «suffisamment long pour permettre une
lecture temporaire». Des études
ont démontré que 40% environ
des impressions effectuées au
bureau finissent à la corbeille
après avoir été lues une fois seulement. (AFP)
123RF
1020
B
SAMEDI 7 DÉCEMBRE 2013 LE NOUVELLISTE
SOCIÉTÉ 25
DÉCHETS En Suisse, TerraCycle retraite stylos, brosses à dents, tubes de dentifrice. Et bientôt les mégots.
Les recycleurs de l’impossible
Les stylos, réduits en granulés plastique, peuvent redevenir pots à crayons! Les brosses à dents redeviennent parfois stylos et les tubes de dentifrice sacs ou trousses de toilette... SP - MONTAGE RÉGINE BINDÉ
PROPOS RECUEILLIS
PAR PHILIPPE VILLARD
Ne lui demandez pas sa carte
de visite, il n’en a pas. En revanche, présentez-lui un papier, il le
frappera d’un stampel à ses coordonnées. Il est comme ça Wolfram Schnelle, il ne veut pas gâcher le bristol… Et il signifie à
ses interlocuteurs qu’il met en
pratique dans sa vie professionnelle les principes écologiques
développés par TerraCycle, dont
il est le manager général pour la
Suisse, l’Autriche et l’Allemagne.
Cette société américaine s’est
fait pour métier de recycler les
déchets que nul ne songe à traiter: tongs, mégots de cigarettes
ou gants à usage unique de l’industrie. En Suisse, TerraCycle a
lancé trois programmes dédiés à
la collecte et au traitement des
stylos, des produits buccauxdentaires et des gants à usage
unique. Explications.
Pourquoi vous intéressez
au recyclage de ces objets?
Parce que ce sont des objets
que personne ne recycle ou ne
songe à recycler, le plus souvent
pour des questions de coût, car
le recyclage s’avère toujours plus
cher que la valeur de la matière
première qui en résulte.
Alors, comment financezvous ces opérations?
Par le sponsoring. En s’engageant dans un partenariat, l’industriel s’offre aussi une campagne d’image. Il montre qu’il
intègre la responsabilité écologique à son business modèle.
Grâce au sponsoring, TerraCycle peut ensuite monter les réseaux de collecte, assurer l’expédition et le stockage des produits
Notre chaîne
«de valeur
donne priorité
à l’environnement, puis
aux projets sociaux
et enfin au profit.»
WOLFRAM SCHNELLE MANAGER SUISSE AUTRICHE ALLEMAGNE POUR TERRACYCLE
à recycler, mais surtout trouver
les filières de la revalorisation.
Comment procédez-vous?
Nous disposons d’un très bon
service recherche et développement aux Etats-Unis pour élaborer des circuits de recyclages,
mais nous ne pouvons pas tout
faire tout seuls. C’est pourquoi,
dans chaque pays, nous travaillons avec des partenaires locaux.
De quelle façon gérez-vous
la collecte et le recyclage
des brosses à dents
et des tubes de dentifrice
que vous avez lancés
en Suisse?
TerraCycle a organisé un partenariat avec le groupe Gaba, qui
commercialise les marques Colgate, Elmex et Méridol. La collecte s’opère via les jardins d’enfant, les écoles, les ONG, les
entreprises volontaires… Dès
qu’une école a par exemple collecté 500 brosses, elle nous contacte par internet et nous lui
fournissons alors une étiquette
d’expédition. Puis le colis est
stocké dans notre entrepôt de
Vilmergen, en Argovie.
Dès que nous aurons suffisamment de matière, nous entamerons le process de recyclage.
Pouvez-vous l’expliquer?
Il arrive que d’anciennes brosses à dents soient transformées
en stylos. Pour schématiser, on
coupe leur tête et on introduit
une mine dans le manche. Mais
le plus souvent, elles sont coupées, broyées et traitées pour redevenir des granulés qui fournissent de la matière première
au secteur de la plasturgie.
Les tubes de dentifrice peuvent
par exemple être transformés en
sacs à commissions.
A quel stade en est-on?
En Suisse, les collectes ont démarré en juillet 2011 avec notre
programme BIC. Le programme
des produits buccaux-dentaires
a été lancé en Juillet 2013, et
nous commençons à recevoir
nos premiers colis. Nous sommes sur des produits de consommation lente. Mais chaque mois,
la cadence augmente.
Et comment TerraCycle
fait-elle des profits?
Nos sponsors s’assurent leurs
bénéfices d’image. Les collecteurs perçoivent deux centimes
par brosse collectée, et cet argent doit obligatoirement servir à
financer une action à but non lucratif. TerraCycle dispose de la
matière recyclée pour la reven-
dre à l’industrie. Et si un fabricant de produits recyclés veut
apposer notre logo sur ses articles, il doit nous payer une licence. En 2012, Terracyle a dégagé 100 000 dollars de profits,
mais effectué des donations
pour deux millions de dollars.
Notre chaîne de valeur donne
priorité à l’environnement, puis
aux projets sociaux et enfin au
profit.
Et l’environnement dans tout
ça, qu’a-t-il à y gagner?
Nous développons notre action selon quelques principes
majeurs. D’abord, éviter la mise
en décharge des objets en fin de
vie. Ensuite éviter leur incinération qui, même si elle produit de
l’énergie, dégage du CO2. Les
experts de TerraCycle analysent
le cycle de vie des produits dans
le but d’éviter l’émission supplémentaire de CO2. Recycler signifie aussi ne pas relancer des
productions.
Nous veillons à conserver la
maîtrise de la filière, de la collecte au retraitement.
Ce mode d’action remporte-til du succès?
C’est une démarche qui nécessite du temps. Voyez les bouteilles plastiques. On les recycle
depuis une quarantaine d’années et, aux Etats-Unis, on atteint 25% de recyclage et entre
30 et 50% en Europe. Aux EtatsUnis, quand TerraCycle a démarré son programme pour les
gourdes de jus de fruits, il en a
été récupéré 22 000 la première
année. En 2012, on en collecte
70 millions soit près de 60 tonnes
par mois, dans 70% des écoles
maternelles…
STYLOS
En Suisse TerraCycle, a engagé
un programme de recyclage
des stylos en 2011. en s’appuyant sur les entreprises, les
administrations, les écoles. Un
volume de 50 000 stylos a
déjà été recueilli. Ils sont
broyés et les éléments (plastiques et métaux) sont séparés
pour fournir une nouvelle matière première réutilisable dans
l’industrie. TerraCycle dispose
d’un partenariat avec la société
Bic dans neuf pays, et a développé son action en Europe à
l’incitation de ses partenaires
américains.
FORTUNE DU POT
Aux Etats-Unis, TerraCycle a
lancé une opération de recyclage de pots d’une margarine
très prisée des consommateurs. Plus de quatre millions
de ces emballages ont été recyclés par la chaîne de grande
distribution Walmart pour accueillir des plantons vendus en
jardinerie. De plus, les consommateurs ont la possibilité de
les ramener une seconde fois
pour qu’ils soient réutilisés.
«On évite ainsi de démarrer de
nouvelles productions», souligne Wolfram Schnelle.
CONDAMNATION
Récidiviste enfermé
Le Tribunal criminel de Genève a
condamné, hier, à treize ans de
prison l’auteur d’une violente
agression contre une dame de
80 ans. Ce délinquant
multirécidiviste de 26 ans a été
reconnu coupable de tentative
d’assassinat et de brigandage
aggravé. Son complice de 26 ans,
de nationalité marocaine comme
lui, écope d’une peine de huit
ans pour brigandage aggravé. Cet
homme n’a pas directement
participé à l’agression, mais il l’a
planifiée. Il est resté en retrait et
a envoyé son acolyte accomplir
la sale besogne, communiquant
à distance avec lui par
téléphone. ATS
CYBERSÉCURITÉ
Un test peu rassurant
La cyberattaque d’envergure
simulée les 23 et 24 mai contre la
Suisse a débouché sur des
résultats mitigés. Si la mise en
place d’un état-major de crise
interdépartemental s’est révélée
efficace, les participants ont
peiné par contre à avoir une vue
d’ensemble de la situation, selon
le rapport soumis hier au Conseil
fédéral. ATS
Voir aussi www.terracycle.ch
POLOGNE
Ouragan meurtrier
REPÈRES
1% Des déchets collectés sont
réutilisés dans les programmes
TerraCycle.
4% Du volume de produits sont
«transcyclés».
95% Des déchets collectés sont
recyclés.
DE 1 À 10% Des déchets d’une
catégorie (stylos...) sont recyclés
via un programme TerraCycle.
0% D’incinération.
23 Le nombre de pays où opère
TerraCycle, dont 14 en Europe. L’affaire a débuté grâce aux lombrics
Il y a ceux qui Facebook et ceux qui TerraCycle… Derrière la success-story à la Zuckerberg, il existe celle de Tom Szaky, 31 ans, le fondateur de TerraCycle (photo).
Jeune homme, il a interrompu en 2001 ses
études à Princeton (EU)
pour se lancer dans le business des fertilisants naturels
issus des déjections de lombrics.
Problème: il lui fallait trouver des contenants pour accueillir son produit, alors que
le jeune manager manquait
de trésorerie. Il décida de recourir à l’action de scouts, qui
toucheront deux centimes
de dollars par bouteille plasti-
que de soda ramassée. Les canettes sont réemployées et réétiquetées munies d’un nouveau
bouchon ou d’un pistolet vaporisateur.
Le concept Terra Cycle était né. Il repose à la
fois sur l’idée qu’il faut chercher à valoriser toujours plus de déchets et que
cette action requiert la participation du public. Et aussi des entreprises.
C’est grâce au développement de ce concept que des
tongs usagées ont pu devenir des jeux d’extérieur
pour enfants ou que de petites gourdes de jus fruits
pour les goûters d’écoliers
soient transformées en
porte-monnaie. MÉGOTS
TerraCycle a déjà engagé des
programmes de collecte des
mégots de cigarettes dans quatre pays: les Etats-Unis, le Canada, la France et la Hongrie.
Les mégots sont tonnelés dans
un tambour percé dont les trous
permettent au papier et au tabac de s’échapper. Ils sont alors
destinés au compost.
Quant aux fibres plastiques qui
composent le filtre, elles sont
appelées à être recyclées en
granulés pour de nouvelles fabrications, hors secteur alimentaire.
Ce programme pourrait démarrer en Suisse en 2014. Trois personnes sont mortes et
une autre a été blessée, hier
matin, en Pologne. Une rafale a
abattu un arbre, qui s’est effondré
sur une voiture près de Lembork,
dans le nord du pays, a indiqué le
porte-parole des pompiers
locaux.«Un arbre s’est abattu sur
une voiture. Trois personnes sont
mortes sur le coup, alors qu’une
autre a été transportée à
l’hôpital», a indiqué Bogdan
Madej, cité par la télévision privée
Polsat News.
La tempête a fait par ailleurs
quatre blessés légers dans
différentes régions de la Pologne.
Dans le nord du pays, les vents
atteignaient, hier matin,
120 km/heure. Près de 150 000
habitations restaient privées
d’électricité. ATS
Chiffres et poubelles
Aux Etats-Unis,
Béa Johnson
et sa famille sont
célèbres depuis
qu’ils racontent
comment ils
vivent sans
produire le
moindre déchet
ö Depuis le 1er janvier,
173 communes vaudoises, soit
la quasi-totalité, taxent les
sacs-poubelle réservés aux
déchets non triés. But: inciter
les particuliers à trier leurs
rebuts et donc à réduire les
476 kilos de déchets non triés
qu’ils produisent par année. Le
nouveau sac est blanc, il coûte
2 francs. Il se vend derrière le
comptoir, un peu comme les
cigarettes ou les alcools forts.
öLa majorité des cantons ont
opté pour cette stratégie du
non-trieur-payeur. Genève,
Jura, Nidwald et le Valais y
sont (encore?) réfractaires.
A l’heure où
Vaud introduit
la taxe poubelle
et en ce mois
de bonnes
résolutions,
Caroline
Christinaz
raconte leurs
astuces et tente
de les adapter
à la réalité suisse
ö Un tiers de déchets non
triés en moins. C’est ce qu’on
constate à Zurich où cette taxe
poubelle existe depuis 1993.
Même résultat, approximativement, à Neuchâtel, qui l’a
adoptée en 2012.
ö Le prix des sacs varie entre
1,70 CHF (Lucerne, Zurich) et
2,50 CHF (Fribourg).
ö L’amende. A Zurich, jeter
une poubelle noire peut coûter
250 CHF.
ö Le site recycling-map.ch
signale les centres de tri permettant de recycler ses déchets.
ö L’énergie récupérée lors de
l’incinération des déchets non
triés est destinée au chauffage
urbain ou à la production
d’électricité. Un sac-poubelle
de 10 kilos peut engendrer
l’énergie de 2,5 kilos de mazout.
GREGG SEGAL
Béa Johnson, son mari Scott, leurs
deux enfants. Et un de ces bocaux
qui ont remplacé, dans leur maison
modèle, les emballages des
magasins. ARCHIVES
ö Big Brother? Une promenade à Lausanne suffit à
mesurer le changement. Peu
avant et après le 31 décembre,
beaucoup de sacs noirs encombraient les trottoirs,
comme si les habitants avaient
voulu jeter un maximum de
choses au dernier moment.
A la fin de cette semaine, les
poubelles noires abandonnées
ont quasi disparu. On a même
aperçu un voisin contrôlant et
remettant à l’ordre un fraudeur
tentant de se débarrasser d’un
sac hors-la-loi… Ca. Ch.
La famille zéro déchet
Remplacer le maquillage par
du cacao en poudre. Aller faire ses
courses avec des bocaux et des
bouteilles vides, les remplir au
magasin pour n’acheter que des
denrées vendues en vrac, sans emballage. Renvoyer toutes ses factures reçues sous enveloppe, et exiger de ses créanciers qu’ils ne
communiquent plus que par mail
immatériel. Fabriquer sa propre
poudre de dentifrice pour ne pas
avoir de tube à jeter… Voilà quelques-unes des recettes que suggère Béa Johnson sur son blog Zerowastehome.blogspot.ch.
Depuis trois ans, cette Française immigrée aux Etats-Unis a
décidé de vivre sans générer de
déchets ménagers. Certes, Béa
prend l’avion, utilise le courant
électrique, roule en voiture. Son
combat à elle, c’est zéro ordures,
zéro poubelle à sortir, ne rien utiliser qui ne puisse être recyclé –
même les bouteilles en PET ne
franchissent pas le seuil de sa maison modèle. Un objectif atteint
par toute sa famille qui est devenue, sur le Web et dans la presse
anglo-saxonne, une icône en matière de lutte contre le gaspillage.
D’autant que le foyer des Johnson
ressemble plus à une villa de magazine qu’à une caverne pour babas rigoristes: peinture blanche,
point de désordre, pureté du sol
au plafond et placards où les
beaux bocaux à l’ancienne remplacent les atroces emballages des
produits achetés en grande surface. Comme si vivre «à la Béa»
était non seulement plus écolo
mais aussi plus esthétique, zen.
L’histoire de Béa Johnson a tout
d’un conte de fée du logis moderne – et de la success story à
l’américaine, parfaitement mana-
gée. En cette année 2013 qui voit
Vaud adopter la taxe poubelle
après Fribourg ou Neuchâtel, en
cette période prompte aux bonnes résolutions, écoutons-la.
Dépouillement addictif
Originaire d’Avignon, Béa part
aux Etats-Unis pour travailler
comme jeune fille au pair. Elle
tombe amoureuse de Monsieur
Johnson, ils se marient et ont deux
enfants. Sept années passent dans
le confort californien, celui de la
grande villa, de la grande voiture,
des grands repas et des grandes
poubelles. Jusqu’au moment, raconte-t-elle dans les colonnes du
journal Le Monde, où ce train de
vie «à l’américaine» lui cause «un
profond malaise et une immense
insatisfaction». La petite famille
déménage. Petit à petit, elle se sépare de ses affaires superflues.
«C’était très addictif. Avec la crise,
les gens sont plus attachés à leurs
objets, je ressens le sentiment inverse. Moins je possède, plus je me
sens riche», livre-t-elle au Sunset
Magazine.
On la découvre aujourd’hui
dans une maison plus menue,
avec un petit chien, une petite voiture et un grand sourire. Sa poubelle est vide, son compost
grouille de vers et dans le ventre
de ses armoires règne un ordre
parfaitement photogénique.
Sur YouTube, plusieurs vidéos
expliquent la démarche familiale.
Béa Johnson y dispense ses conseils saupoudrés d’un charmant
accent français. Son fils Max décrit
à sa classe comment emballer son
déjeuner dans un tissu réutilisable. Scott le mari remue le comöSuite en page 18
post à mains nues. Un mode de vie
érigé en modèle.
L’internaute se promène dans le
foyer familial épuré. Sous le patio,
il entend les cloches sonner et les
oiseaux chanter, les enfants dégustent les cookies maison, les parents sirotent un verre de vin.
Grâce à Béa, la gestion des ordures
frôle le glamour. Ouste, les militants en savates, dehors!
Coquette, Béa vante les vertus
du bicarbonate de soude, du citron et de l’huile de sésame pour
sa peau. Elle nettoie son carrelage
étincelant au savon de Castille, au
vinaigre et au fidèle bicarbonate
de soude. Elle fabrique sa moutarde, ses yogourts, sa sauce piquante. Et toujours zéro déchet
puisque ses achats sont réfléchis.
Olivier Mani, directeur de la
Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets et
coordinateur de la campagne Responsables.ch, se félicite de ce succès médiatique: «Grâce aux réseaux sociaux, un dialogue s’est
installé entre les internautes et
cette famille. C’est le rêve de toute
agence de communication.» Conseils, idées ou débats, les lecteurs
ne restent pas indifférents au
buzz.
‘‘
Avec la crise,
les gens sont plus
attachés à leurs objets.
Moi, c’est l’inverse.
Moins je possède, plus
je me sens riche
,,
Béa Johnson
Egérie zéro déchet
Olivier Mani encore: «Cette action a du succès car elle tombe au
bon moment. En Europe, la gestion des déchets opère un tournant. Les débats du nucléaire ont
accéléré ceux des déchets. Béa
lance des pistes, éveille le public.»
Dans le foyer «zéro déchet», les
restrictions sont sévères. Livres et
jeux ne sont qu’empruntés. Garderobe réduite au nécessaire – six
paires de chaussures, sept hauts,
sept pantalons et deux jupes pour
Béa.
«Il faut bien remettre cette expérience dans le contexte américain, moins conscient des problèmes environnementaux», ajoute
Olivier Mani. «Et puis, cette famille
vit selon un standing qui ne correspond pas à celui de la majorité.»
En d’autres termes, Béa et son
clan si clean collent à une époque
où, pour faire école, il vaut mieux
donner envie que prôner le sacrifice ou l’austérité normative. Leur
dépouillement et leur façon de vivre font rêver les bobos encombrés d’objets et de biens matériels.
Les Johnson, cette famille (top-)
modèle.
Collaboration: Stéphane Bonvin
Nos vies en vrac, mode d’emploi
Hier, c’est comme cela qu’on
achetait ses produits: non
emballés, proposés en vrac.
Et le client sortait de l’épicerie avec
son bidon plein de lait et son carton
à œufs rempli. ARCHIVES
Acheter des produits
non emballés
permet de réduire
ses déchets.
Mais pourquoi donc
est-ce si rare dans
une Suisse patrie
du bio et du
recyclage?
s’est demandé
Caroline Christinaz
en s’achetant
un bâton de réglisse
Sur le trottoir, on contourne
une baignoire transformée en
pot de fleurs. Mue par une envie
de réglisse, on pousse la porte du
Topinambour, la plus ancienne
épicerie bio de Lausanne. Mazette. On se retrouve face à des
piles de nourriture et de produits
qui montent jusqu’au plafond.
Cette caverne d’Ali Baba du sain
pourrait embaumer le souk marocain. Sauf que pas tout à fait.
L’essentiel s’y déguste avec les
yeux, pas avec les mains ni avec
les narines. Même ici, la plupart
des produits ne sont pas vendus
en vrac mais emballés – moins
qu’en grande surface, certes, mais
plus que sur le marché du coin.
Pourquoi du thé dans des petites
boîtes et du fromage sous plastique? Pourquoi des emballages,
des déchets, donc de la pollution
et du gaspillage?
«Il y a environ 15 ans, j’avais
présenté des céréales et des légumineuses dans de gros sacs. Un
peu comme on peut le voir en
France, chez Biocoop. C’était très
beau. Les sacs étaient ouverts, les
clients pouvaient venir avec leurs
récipients et puiser la quantité
qu’ils désiraient», se souvient
Martine Sancini, la gérante du Topinambour. «Mais j’ai dû y renoncer, suite à une visite du service
d’hygiène. L’accès direct aux denrées a été interdit.»
En attendant
le shampoing
à la pompe…
JARED LEEDS/AURORA/LAIF
ö Suite de la page 17
Question d’hygiène
Du côté de l’administration vaudoise, on explique. Christian Richard, chimiste cantonal adjoint
du Service de la consommation et
des affaires vétérinaires du canton:
«La vente en vrac n’est pas interdite. Elle est réglementée, notamment dans l’ordonnance sur l’hygiène. Suivant le type de denrées,
des dispositifs de distribution adéquats doivent être mis en place
pour éviter une altération des produits, par une contamination extérieure par exemple.» L’hygiène,
mais aussi la conservation des aliments ou leur transport réclament
des emballages. Certains produits
se prêtent mieux que d’autres à la
vente en gros. «Pour les céréales,
par exemple, il n’y a pas de raison
qu’elles ne soient pas distribuées
en vrac, si le dispositif est hygiénique et qu’il permet de conserver à
la denrée ses qualités intrinsèques», poursuit le chimiste.
En France, Biocoop vend ses céréales dans de grands cylindres
transparents munis, sur le bas,
d’un entonnoir. Le client place son
sac ou son bocal sous cette embouchure, et se sert à sa guise. Dans
d’autres magasins, pour plus de sécurité, c’est l’épicier lui-même qui
remplit les récipients des clients.
«Les solutions pour satisfaire aux
règles d’hygiène sont nombreuses», confirme Josef Zisyadis, conseiller national et président du
convinium vaudois de Slow Food.
La peur des bactéries
Il y a un autre frein, notent la
gérante du Topinambour et le chimiste vaudois. Si, en Suisse, la
vente en vrac est devenue rare,
c’est aussi affaire de mentalité et
de comportement. Martine Sancini: «Nous vendions de la féra enfumée non emballée, et la clientèle avait tendance à la refuser
pour cause d’hygiène.» Christian
Richard: «Certains préfèrent acheter un tube de dentifrice dans un
carton pour éviter qu’il ne se
perce.» «Les gens redoutent les
bactéries, continue Martine Sancini. Du coup, on ensache tout.
Emballer, c’est une perte pour
l’humanité!».
Où acheter des produits en
vrac non emballés? Liste
buissonnière.
ö Les magasins de proximité,
évidemment: boucher, fromager, boulanger. Certains producteurs de vin. Etc.
ö Les paniers de légumes
locaux et leurs livraisons
hebdomadaires sur inscription.
Par exemple à Lausanne:
www.p2r.ch; www.lesjardinsduflon.ch; www.lesjardinsdouchy.ch; en Valais, Le Panier du
Bisse, etc.
ö Dans certaines épiceries bio.
ö A Thoiry et à Ferney-Voltaire, le magasin bio Satoriz.
ö Savon Aventure à Conthey,
pains de savons de toutes
sortes…
ö Thierry Mugler et son initiative «Save your bottle» propose de remplir les bouteilles
de parfum Angel à la fontaine
de certains rayons cosmétiques des grandes surfaces.
ö Les magasins Lush proposent des produits cosmétiques
en vrac.
ö En Grande-Bretagne, Asda
propose de l’adoucissant à la
pompe, etc.
Ca. Ch.
Interrogés, Manor, Coop et Migros ne prévoient pas de développer massivement la vente en vrac,
même dans les cantons qui adoptent, comme Vaud ce mois-ci, la
taxe poubelle. Manor, semblet-il, cherche le plus à s’apparenter
aux marchés locaux et à proposer
aux clients de se fournir en vrac.
L’entrée en vigueur du sac-poubelle payant forcera-t-il un changement d’habitudes? Au Topinambour, l’épicière compte
dessus.
«Diminuer mon impact, cela me donne le sentiment de survivre»
Isabelle Brzégowy vit aux Marécottes, en Valais. Elle réduit au maximum ses déchets. De sa cuisine, elle nous vide son sac et livre ses méthodes
«J’avais 8 ans et je feuilletais le
Guiness Book, le livre des records.
Une photo m’a sidérée. Une famille de quatre personnes montrait un petit sac de déchets où
s’accumulaient toutes leurs ordures de l’année. Pour moi, ça a été
une révélation.
»J’habitais dans la banlieue parisienne et j’avais la chance que
ma ville soit pionnière du recyclage communal. J’ai donc appris
comment trier les déchets à mes
parents.
»Aujourd’hui, j’habite aux Marécottes, en Valais. Bien sûr, je trie
toujours mes déchets mais j’ai
compris que c’est un acte qui
donne surtout bonne conscience.
Réduire ses déchets en réfléchis-
sant à ce que l’on consomme est
une meilleure solution.
»Mon but, c’est d’avoir une
poubelle vide. J’ai donc adapté
mon mode de vie et je cherche la
simplicité. Mes fruits et légumes
me sont livrés grâce à la coopérative agricole valaisanne Le Panier
du Bisse. Ce sont des fruits de saison cultivés par les agriculteurs
locaux. Quand j’achète des légumes en magasin, je mets les étiquettes directement sur le produit ou sur le sac en tissu que
j’apporte avec moi. J’adore les
yaourts et les confectionne moimême. Le lait, j’ai la chance de
pouvoir m’en procurer chez le fermier.
»Avant d’habiter aux Marécot-
‘‘
Pour faire
mon ménage:
du jus de citron,
du vinaigre et du
bicarbonate de soude,
comme si je faisais
une potion.
C’est fou les
économies que ça
engendre!
,,
tes, j’achetais plutôt les bouteilles
en plastique blanches récupérables, car les briques de lait ne le
sont pas.
»Je n’achète plus de shampoing
ni de savon en bouteille. Les pains
de savon les remplacent parfaitement. Il y en a de toutes sortes, ils
sentent bon, ça me va. Et puis il y a
aussi les restes de bougie. Je les
amène à un artisan qui les récupère pour en façonner des nouvelles.
»Les commerçants me connaissent, ils sourient quand ils me
voient arriver parce que je ramène mes sachets. A la boulangerie, je réutilise le sachet de pain
tant qu’il n’est pas déchiré. Les
barquettes d’œufs aussi je les ra-
mène. En fait, en faisant cela j’ai
réalisé qu’on est assez nombreux
à réutiliser nos sachets.
»A la maison, je trie tout.
Comme j’aime bien le vin, j’ai parfois du verre à jeter, mais je n’ai
presque jamais de PET ni d’aluminium.
»Je n’ai pas l’impression de
fournir un effort particulier, ça
me semble même plus simple.
Pour faire mon ménage, j’utilise
du jus de citron, du vinaigre et du
bicarbonate de soude, comme si
je faisais une potion. C’est fou les
économies que ça engendre!
»Mes amis m’appellent «la petite voix». Ça doit être parce que je
ne veux pas être moralisatrice. Je
le fais, c’est tout.
»En revanche, j’ai créé une association, Eléments, dans le val
de Bagnes, pour préserver l’environnement et encourager la solidarité. Les projets avancent, mais
jamais assez vite. C’est que, souvent, les écolos ont une vilaine
image.
»L’écologie, c’est un truc de
bobo. Aux Etats-Unis d’ailleurs,
on les appelle les «tree huggers»,
les embrasseurs d’arbres. Béa Johnson rend le sujet plus sexy et
plus abordable. Le buzz qui en
émane est génial et apporte une
pierre à l’édifice.
»Pour moi, c’est simple, diminuer mon impact, ça me donne le
sentiment de survivre.»
Propos recueillis par Ca. Ch.
LE NOUVELLISTE VENDREDI 28 DÉCEMBRE 2012
Le chiffre du jour
20 ÉCONOMIE
d’euros: le montant approximatif
14,5 milliards
des ventes réalisées par le numéro deux
mondial des articles de sport Adidas, en 2012.
DJ Euro Stoxx
ß
50
2659.9 +0.4%
FTSE 100 ∂
5954.3 +0.0%
ƒ
SPI
6324.0 -0.3%
Dow Jonesƒ
12979.5 -1.0%
CAC 40 ß
3674.2 +0.5%
Nikkei 225 ß
10322.9 +0.9%
INDICES
ƒ
SLI
1043.3 -0.4%
Nasdaq
ƒ
Comp.
2954.4 -1.1%
DAX 30 ∂
7655.8 +0.2%
ƒ
SMI
6862.5 -0.3%
∂
SMIM
1248.7 +0.1%
ÉNERGIE Une jeune entreprise américaine a mis au point le moyen de recycler
les vieux plastiques pour qu’ils redeviennent du pétrole, leur matière d’origine.
Une nouvelle façon de trouver
de l’or noir dans l’Oregon
INDICATEURS
Source
Cours sans garantie
DEVISES
Du vieux plastique qui redevient du pétrole brut d’excellente qualité: ce recyclage inédit mis au point par une jeune
entreprise américaine transforme nos immenses décharges en de potentiels nouveaux
gisements d’or noir.
La technique d’Agilyx, née
dans l’Oregon (ouest des EtatsUnis) il y a à peine six ans, permet de traiter n’importe quel
plastique, même le plus vieux
ou le plus sale pour lequel un
recycleur ferait la fine bouche.
«Ce qui nous intéresse nous, ce
ne sont pas les plastiques qui sont
recyclés aujourd’hui, ce sont les
plastiques dont personne d’autre
ne veut et qui finissent généralement à la décharge», explique Jon
Angin, le vice-président de la société, présente au salon lyonnais
de l’environnement Pollutec.
D’abord broyé, le dit plastique
est ensuite placé dans une
grande «cartouche», chauffé
pour être transformé en gaz,
puis refroidi avec de l’eau, le
pétrole étant ensuite séparé en
remontant à la surface.
Trois quarts transformés
en pétrole
Au final, plus de 75% du
poids de départ sont transformés en pétrole brut de synthèse, prêt à être raffiné
comme n’importe quel or noir
saoudien ou russe. Le reste se
partage en gaz et dans un déchet final (moins de 10%).
Ce ratio signifie que dix tonnes de plastique – dont la production mondiale 2011 est estimée à 280 millions de tonnes –
fournissent environ cinquante
barils de pétrole, selon la société, même si l’équivalent de dix
barils d’énergie ont été utilisés
dans le processus industriel.
«Nous produisons cinq unités
d’énergie pour une unité consommée», résume Jon Angin.
La technologie a déjà convaincu: outre les grands démonstra-
Change
Euro (1)
Dollar US (1)
Livre sterling (1)
Dollar canadien (1)
Yens (100)
Cour. suédoises (100)
BILLETS
achat
vente
achat
1.1936
0.9024
1.4552
0.9083
1.0496
13.8296
1.2238
0.9252
1.4921
0.9313
1.0762
14.2224
1.179
0.873
1.414
0.882
1.014
13.49
OR
Métaux
Once/USD
Kg/CHF
Vreneli 20.-
avec CHF 1
j’achète
vente
1.241
0.957
1.536
0.958
1.116
14.71
ARGENT
0.805 EUR
1.044 USD
0.651 GBP
1.043 CAD
89.60 JPY
6.79 SEK
PLATINE
achat
vente
achat
vente
achat
vente
1654.8
48689
279
1670.8
49189
312
30.07
885
-
30.57
900
-
1520.75
44751
-
1545.75
45501
-
MARCHÉ SUISSE (cours en CHF)
SMI
Tous les plastiques sont utilisés, même les plus vieux ou les plus sales pour lesquels un recycleur ferait la fine
bouche. KEYSTONE
C’est un brut de bonne
«qualité
qu’on pourrait qualifier
de léger, souvent recherché
par les raffineries.»
FRANÇOIS BADOUAL DIRECTEUR DE TOTAL ENERGY VENTURES
teurs qui produisent déjà, plusieurs usines sont en chantier
aux Etats-Unis. Et la PME de 60
personnes a déjà attiré à son capital le numéro un américain
des déchets Waste Management ou le géant pétrolier français Total.
Pas besoin en effet d’un baril à
200 dollars pour voir cette
technologie émerger: «Au cours
du pétrole actuel, Agilyx est déjà
rentable», souligne François
Badoual, le directeur de Total
Energy Ventures, filiale d’investissement du groupe français
entrée au capital de l’américain
fin 2010.
Jon Angin préfère ne pas trop
en dire sur le prix plancher du
baril nécessaire à son entreprise. «Mais nous sommes assez
tranquilles, le prix du pétrole n’est
pas près de redescendre sous ce
niveau», glisse-t-il en souriant.
Bonne qualité
Quant au pétrole brut produit, il n’a rien à envier en termes de qualité à celui puisé à
travers le monde. Le plastique
étant déjà un produit du pé-
trole raffiné, il est déjà débarrassé de nombreuses impuretés. «C’est un brut de bonne qualité qu’on pourrait qualifier de
léger, souvent recherché par les
raffineries», confirme François
Badoual.
Première sur ce créneau grâce
aux découvertes de son cofondateur Kevin Dewitt, Agilyx
voit émerger de nouveaux concurrents, comme le britannique Cymar ou l’américain
Vadxx Energy, mais ceux-ci ne
produisent pas encore.
Une installation européenne
est-elle en vue? Si elle a des
longueurs d’avance sur l’Amérique en termes de recyclage,
l’Europe possède aussi moins
de grands espaces à consacrer à
des décharges que les EtatsUnis ou le Canada, souligne
Jon Angin. Sa présence à Lyon
est un signe de l’intérêt pour le
marché européen: c’est la première fois que l’entreprise participe à un salon de ce côté-ci
de l’Atlantique. ATS-AFP
27/12
préc.
ABB Ltd N
18.95
19.01
Actelion N
44.00 44.43
Adecco N
48.50 48.12
CS Group N
22.51 22.56
Geberit N
203.10 202.90
Givaudan N
969.00 970.50
Holcim N
66.85 66.90
Julius Baer N
32.49 32.75
Nestlé N
59.85 60.05
Novartis N
57.70
57.85
Richemont P
71.15 71.00
Roche BJ
185.70 186.60
SGS N
2062.00 2064.00
Swatch Grp P 461.00 461.90
Swiss Re N
66.70 66.90
Swisscom N
397.00 397.10
Syngenta N
369.20 367.80
Transocean N
40.20 41.89
UBS N
14.37 14.58
Zurich FS N
244.80 245.00
haut
bas
(52 semaines)
20.20
14.45
48.72
31.47
49.62
36.13
27.33
15.97
209.90 174.60
977.00 830.00
67.95
49.00
38.76
29.34
62.30 52.50
59.45 48.29
74.85 46.80
190.80 148.40
2156.00 1534.00
471.50 341.70
68.10
46.85
400.00 334.40
380.20 269.80
54.30
36.02
15.62
9.68
246.80 192.50
AUTRES
27/12
VALEURS
Alpiq Holding N 130.10
Bâloise n
79.15
BCVs p
874.00
BKW n
31.00
Clariant n
12.20
Forbo n
589.50
Galenica n
534.00
GAM n
12.45
Helvetia n
348.50
Kühne&Nagel n 110.30
Logitech n
7.06
MondoBiotech n 0.15
Pargesa Hold p 63.25
Petroplus n
0.00
Publigroupe n 142.00
Rieter n
160.70
Schindler n
129.70
Sonova Hold n 102.00
Sulzer n
146.30
Swiss Life n
122.30
préc.
130.80
79.10
874.00
31.45
11.84
591.50
536.50
12.50
344.75
110.50
7.07
0.14
63.45
0.03
145.00
160.00
130.40
102.00
146.40
122.20
haut
bas
(52 semaines)
191.00 125.50
80.65 58.30
900.00 795.00
39.95
27.05
13.06
8.62
685.00 469.00
626.00 479.25
13.80
9.90
350.00 259.00
125.00
93.10
10.81
6.15
0.92
0.13
68.80
51.05
18.10
0.03
155.90 112.00
201.70 121.20
130.50 104.10
107.40
83.30
147.50 98.10
131.00
74.35
MARCHÉS ÉTRANGERS
27/12
préc.
Bayer AG (€)
72.35 73.00
BNP-Paribas (€) 43.43
43.41
Chevron ($)
107.54 108.46
Coca-Cola ($)
36.25 36.42
Danone (€)
49.76 49.44
Exxon Mobil ($) 85.77
87.07
General Elec ($) 20.44 20.77
Hsbc Hold(£)
652.00 654.90
IBM ($)
190.80 191.95
ING Groep (€)
7.10
7.01
haut
bas
(52 semaines)
73.03
47.30
44.83
24.54
118.50
95.74
40.66
33.28
54.96
45.61
93.60
77.13
23.18
17.73
747.20 479.20
211.76 177.35
7.58
4.44
27/12 préc.
haut
bas
(52 semaines)
Merck (€)
99.38 100.75 106.50
72.51
Microsoft ($)
0.00 26.86 32.95
25.14
Nokia OYJ (€)
2.55
2.59
4.45
1.33
Siemens (€)
82.75 82.25 83.44
62.16
Sony (JPY)
942.00 943.00 1832.00 772.00
Téléverbier (€) 60.00 60.03 65.00 58.00
Vivendi (€)
17.35
17.17
17.21
12.01
Vodafone (£)
156.05 156.30 191.94 154.35
VW (€)
162.09 161.70 162.99 101.94
Wal-Mart St ($) 67.84
67.99 77.50
57.18
Cours sans garantie
P = action au porteur
N = Action nominative
Bj = bon de jouissance
d = cours demandé
o = cours offert
PUBLICITÉ
FOND/FONDATION DE PLACEMENT SWISSCANTO
dernier
SPÉCIALITÉS CHIMIQUES
CONJONCTURE
AUTOMOBILE
Clariant vend trois
secteurs d’activité
KEYSTONE
Clariant vend ses activités de
chimie textile, de papiers spéciaux
et d’émulsions. Le groupe bâlois
de spécialités chimiques les cède
à la société de participations
américaine SK Capital pour
quelque 502 millions de francs. La
Suisse n’est que marginalement
concernée. La transaction
annoncée hier s’inscrit dans le
cadre de la stratégie de croissance
durable des bénéfices prônée par
le groupe établi à Muttenz (BL).
Elle vient concrétiser une intention
dévoilée voici plusieurs mois et
ciblant d’autres activités encore
(celles des détergents et des
produits intermédiaires). Les
secteurs vendus présentent une
situation saine, a encore relevé le
porte-parole. Ils devraient permettre de dégager un bénéfice d’exploitation (EBITDA) de 80 millions
de francs cette année. ATS
Nouveau record pour BMW qui vend
1,8 million de voitures en 2012
Le constructeur automobile haut de
gamme allemand BMW a vendu
quelque 1,8 million de voitures cette
année, a déclaré son directeur financier
Friedrich Eichiner au quotidien «Die
Welt». Il s’agit d’un niveau record.
«L’un de nos objectifs en 2012 était
d’augmenter nos ventes et d’atteindre
un nouveau record de livraison. Avec
environ 1,8 million de véhicules, nous
l’avons atteint», a dit Friedrich Eichiner.
Le 10 décembre, le groupe de Munich avait annoncé avoir
presque dépassé sur les onze premiers mois de l’année les
ventes de 2011, soit 1,669 million de voitures, et estimé qu’un
nouveau record annuel était «à portée de main». Pour 2013,
Friedrich Eichiner table sur une nouvelle progression des ventes
malgré un contexte économique plus difficile. «En Europe, nous
ne verrons pas de croissance du marché, au mieux ce sera une
stagnation», a-t-il jugé. En revanche, il prévoit une croissance de
5% sur le marché américain et même davantage pour le segment
haut de gamme et compte sur les marchés australien, russe,
coréen, turcs et chinois qui vont «continuer à croître». ATS-AFP
La boule de cristal
de Jacques Attali
Les années 2014 et 2015
pourraient être «de bonnes
années» sur le plan économique,
estime le président de la
fondation PlaNet Finance Jacques
Attali, prévoyant que les réformes
en Europe porteraient leurs fruits.
«Il y a beaucoup de perspectives
qui donnent le sentiment que
2014 et 2015 seront de bonnes
années», a déclaré jeudi l’ancien
conseiller du président François
Mitterrand sur iTélé. En attendant,
«tous les mois, à cette date, nous
aurons un mauvais chiffre du
chômage pendant au moins six
mois, sinon un an», a-t-il
annoncé. L’économiste et
essayiste prévoit que «la crise
économique aux Etats-Unis va
s’estomper», que «la Chine va
redémarrer» et que «l’Europe va
recevoir les fruits de ses énormes
réformes». ATS-AFP
% 1.1.12
(LU) MM Fund CHF ...................148.66 ...........................-0.1
(LU) MM Fund EUR....................105.55 ...........................-0.0
(LU) MM Fund GBP ..................130.58 .............................0.1
(LU) MM Fund USD ...................194.75 .............................0.1
(LU) Bond Inv MT CHF B ..........117.82 .............................0.9
(LU) Bond Inv MT EUR B ......... 135.16 .............................2.5
(LU) Bond Inv MT USD B......... 145.42 ............................. 1.1
(LU) Bond Inv CHF B ................ 130.32 ............................. 3.0
(LU) Bond Inv EUR B.................. 90.67 .............................6.3
(LU) Bond Inv GBP B.................103.27 ............................. 1.4
(LU) Bond Inv USD B ................166.47 .............................2.5
(LU) Bond Inv Int’l B ................ 109.38 ........................... -1.3
TAUX DE RÉFÉRENCE (en%)
dernier
préc
Rdt oblig. CH 5 ans...........................0.02 ........................ 0.03
Rdt oblig. CH 10 ans ........................0.45 ........................0.48
Rdt oblig. EUR 5 ans ........................0.31 ........................ 0.34
Rdt oblig. EUR 10 ans......................1.32 .........................1.37
Rdt oblig. GBP 10 ans......................1.81..........................1.91
Rdt oblig. US 10 ans ........................1.72 .........................1.75
MATIÈRES PREMIÈRES
dernier
préc
Prix du brut (NYME $ par baril) ..............90.36 ........91.09
Huile de chauffage par 100 litres .........110.35.......110.35
KBQBG=B<:MB?y€€€|€€€EBMK>L
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027 329 51 51
[email protected]
dernier
% 1.1.12
(CH) BF Conv Int’l A .................... 91.22 ............................. 5.4
(LU) Sic.I Bd Abs Ret CHF B.... 116.01 .............................8.1
(LU) Sic.I Bd Abs Ret EUR B ..120.96 ............................. 9.5
(LU) BI Gl Corp H CHF B ...........118.18 ...........................12.5
(LU) BI Gl Corp H EUR B.......... 120.07 ...........................13.0
(LU) BI Gl Corp H USD B ...........119.13 ...........................13.0
(LU) BI Gl Conv H CHF B ...........98.27 .............................8.8
(LU) BI Gl Conv H EUR B ............99.74 ............................. 9.3
(LU) BI Hi Yield H CHF B ..........114.04 ...........................18.3
(LU) BI Hi Yield H EUR B..........115.62 ...........................18.8
(LU) BI Hi Yield H USD B .........115.52 ............................19.1
(CH) EF Asia A ............................... 81.69 ...........................14.5
(CH) EF Continent Europe .......116.21 ........................... 19.8
(CH) EF Euroland A ......................97.90 ........................... 19.2
(LU) EF Top Div Eur B ................103.48 ........................... 13.4
(LU) EF Sel N. America B ........ 132.34 ...........................10.5
(CH) EF Emerging Mkts A........190.65 ...........................12.1
(CH) EF Tiger A...............................93.44 .......................... 20.6
(CH) EF Japan A ....................... 3812.00 .............................2.8
(CH) EF Switzerland ..................279.57 ............................17.8
(CH) EF SMC Switzerland A ... 361.57 ...........................14.7
(CH) EF Gold ................................ 985.65 ......................... -18.4
(LU) EF Innov Leaders.............164.89 ........................... 11.4
(LU) EF Sel Intl B........................101.50 ...........................10.9
(CH) SPI Index Fund A ................93.27 ...........................18.2
(LU) PF Income B ........................137.48 .............................4.7
(LU) PF Dyn Yield 0-50 B ........103.44 .............................6.4
(LU) PF Yield B............................ 160.10 .............................6.6
(LU) PF Yield EUR B ...................139.34 .............................8.6
(LU) PF Gr. Inv Yld B .................100.82 .............................4.8
(LU) PF Gr. Inv Yld EUR B .........117.95 .............................6.6
(LU) PF Balanced B....................181.19 .............................8.3
(LU) PF Balanced EUR B ..........132.71 .............................9.8
(LU) PF Gr. Inv Bal B ................. 154.06 .............................6.5
(LU) PF Gr. Inv Bal EUR B ......... 86.47 ..............................7.4
(LU) PF Growth B .......................219.87 ...........................10.7
(LU) PF Growth EUR B ..............119.26 ........................... 11.4
(LU) PF Equity B .........................231.36 ...........................13.0
(CH) RE Fund Ifca ......................122.90 ..............................7.4
(CH) Comm Sel Fund A .............82.49 ............................-3.1
LPP 3 Portfolio 10......................168.30 ..............................5.1
LPP 3 Portfolio 25.......................154.05 ..............................7.2
LPP 3 Portfolio 45.......................171.05 .............................8.9