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LONDON 2013 Flammarion 87, quai Panhard et Levassor 75647 Paris Cedex 13 Fax: 33 1 43 26 47 81 www.foreignrights-flammarion.com ART - PHOTO - DESIGN - VISUAL ARTS REFERENCE CO-EDITIONS DEPARTMENT JANA NAVRATIL MANENT International Co-editions Manager 33 1 40 51 31 52 • e-mail: [email protected] ANNE MINOT Contract and Production Administration 33 1 40 51 30 31 • e-mail: [email protected] CONTENTS ART / DESIGN / VISUAL ARTS Style Manual 4 Orsay 360° 6 Mexican Painters 8 Balthus, the King of Cats 10 Byobu 12 Talk About… 14 Talk About Tribal Art 16 Talk About Street Art 18 PHOTOGRAPHY André Kertész: Paris Autumn 1963 20 Paris Brassaï 22 Magnum Paris 24 CINEMA Pasolini Roma 26 A Century of Hollywood 28 Paris by Hollywood 30 CONTENTS FASHION Parisian Chic 32 Parisian Chic Weekly Planner 2014 34 Parisian Chic iPhone application 36 The Killer Detail 38 Jean Patou: a Fashionable Life 40 Paris Haute Couture 42 Power and Style 44 HISTORY / GARDENS Men and Women of the Middle Ages 46 From Marie-Antoinette’s Garden 48 ILLUSTRATED BIOGRAPHY / GENERAL INTEREST Duras 50 Piaf 52 From Saint-Germain-des-Prés to Saint-Tropez 54 Antoine de Saint Exupéry : Story of his Life 56 GIFTBOOKS Celebrating Cats 58 Celebrating Wine 60 Paris Cats 62 Art LONDON 13 Style Manual Grammaire des styles The Series Key Sales Points A key collection addressed to all publics, from neophytes to students, connoisseurs, or travellers curious about specific artistic styles, the Style Manual series is back with a new presentation, but still with a focus on clarity and an emphasis on key notions. The Style Manual series guarantees accurate information with the aim of satisfying all levels of knowledge acquisition. In each volume: s!GENERALINTRODUCTION s/VERILLUSTRATIONS s#ROSSSECTIONSDIAGRAMSANDMAPS s!GLOSSARY s!CHRONOLOGY In L’Art Roman (Romaesque Art), the reader is taught how to recognise the different types of arcades in Romanesque churches, find out how to identify a portal’s typanum, lintel or trumeau, discover illumination and the presence of color inside and outside edifices ; L’Art Egyptien (Egyptian Art) helps, inter alia, to see how an Egyptian temple is structured, learn how to recognise the different capitals and columns, decipher the decors of royal tombs, understand the differences between royal, divine and civilian statue representations ; L’Art Grec (Greek Art) develops the distinctions between the Doric and Ionic orders, helps the reader get acquainted with civilian, military and funerary architecture, compare the canon (rule of proportions) of Polyklitos with that of Phidias, identify the gods on the pediment of the Temple of Zeus at Olympia. 4 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)0 LEASECONSULTOURCATALOGUEAT WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3 ").$).'3OFTCOVER 0!0%2G 7/2$3nAPPROX 02)#% € !,,2)'(43!6!),!",% 05",)#!4)/.$!4%-AY #/%$)4)/.3$%0!24-%.4 *!.!.!62!4),-!.%.4s)NTERNATIONAL#OEDITIONS-ANAGERssEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATIONssEMAILAMINOT mAMMARIONFR 5 Art LONDON 13 Orsay 360° Le Musée d’Orsay à 360° %DITEDBY'UY#OGEVAL The Authors Guy Cogeval is an art historian and professor at the École du Louvre. Since 2008, he is the chairman of the Orsay Museum and a head curator of French cultural heritage. He has curated numerous exhibitions in France and overseas. The contributors are curators, notably for the Orsay Museum. The Work The Orsay Museum, dedicated to nineteenth-century art, holds the largest collection of impressionist art. There, masterpieces by artists including Monet, Sisley, Degas, Manet, and Van Gogh have been on display since 1986. The newly renovated museum offers the visitor a fresh way of looking at the collections’ prized works. The “Nouvel Orsay” brings post-impressionists in dialogue with the sculptures of Rodin or Gauguin, and confronts photography with the decorative arts. A polyphonic work, Orsay 360° reflects the museum in all its richness and innovation. The 360 selected works enable to discover – or rediscover –, year after year, paintings, sculptures, drawings, photographs, but also movies and lyrical works that revolutionised art in the nineteenth century. Chronological markers as well as clear and comprehensive explanatory notices offer the reader-visitor all essential keys for understanding different styles and their mutations. Key Sales Points s.OTICESWRITTENBYMUSEUMCURATORS s&UNANDINNOVATIVELAYOUT s2ICHICONOGRAPHYOVERILLUSTRATIONSANDCAREFUL ATTENTIONPAIDTOREPRODUCTIONS &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3350 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2170 g 7/2$3100 000 02)#% € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%&EBRUARY CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 6 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Manufacture nationale de Sèvres, Louis Désiré Barré, peintre 1849 Porcelaine dure et bronze doré 105 × 41 cm Collection du Mobilier national, en dépôt au musée d’Orsay depuis 2009 Théodore Rousseau 1849 Une avenue, forêt de L’Isle-Adam Huile sur toile 101 × 82 cm Legs de M. Alfred Chauchard, 1910 Ernest Meissonier Le Voyageur Ce paysage au format vertical magnifiant « le jet des arbres qui s’élancent comme des colonnettes de cathédrale gothique » a été peint sur le motif par Rousseau au printemps 1846, durant un séjour à L’Isle-Adam chez le peintre Jules Dupré. L’atmosphère de la scène est paisible et bucolique : assise dans une clairière ensoleillée, une jeune fille surveille des vaches en train de paître. Cette vision et lumineuse de la Ernestsereine Meissonier nature se distingue de la veine romantique et Le Voyageur tourmentée des paysages peints par l’artiste sous la monarchie de Juillet, toiles alors régulièrement refusées par le jury du Salon, qui voyait dans ces envois des ébauches plutôt que des tableaux finis. Le peintre reçoit en revanche les encouragements de Théophile Gautier, Delacroix et George Sand. Le régime républicain lui est plus favorable et lui accorde une médaille pour Une avenue, qui figure au Salon de 1849. Admirateur des paysagistes hollandais du XVIIe siècle et de Constable, Rousseau contribue au renouvellement du genre du paysage en France. Installé à Barbizon, il cherche avec d’autres1878 artistes à traduireCire, sestissu observations de et cuir - 1890 47,8 ×du 60 tempérament × 39,5 cm la nature à travers le prisme Don de M. Pasquier, 1984 individuel, de l’impression, et non par la seule précision du rendu. Cette façon d’aborder le paysage marquera profondément les futurs peintres impressionnistes. I. P. Eadweard Muybridge 176 Auguste Delaherche 1893 Vase Grès émaillé H. 51,2 cm Acquis en 1992 1892 - 1895 1893 Édouard Vuillard Jardins publics À l’Exposition universelle de Paris de 1889, son est en réalité voulu et prémédité. Comme la section de la céramique se montre particu- en témoigne cette pièce unique, l’artiste, en lièrement novatrice en présentant un nombre maîtrisant les aléas du feu, atteint une union important de créations prouvant qu’il était idéale, celle de la forme et du décor − ce dernier tout à fait possible de dépasser le stade de réduit aux seuls effets du matériau −, l’une et l’imitation des productions du passé. Libéré l’autre s’exaltant mutuellement. Le vase s’insHuile sur toile Édouard Vuillard 1894 de la notion même de motif décoratif, Ernest crit également dans l’entreprise chaotique de 214,5 × 88 cm ; 214,5 × 92 cm Jardins publics : Fillette jouant, L’Interrogatoire Legs de Mme Alexandre Radot, 1978 Chaplet entreprend une recherche qu’il pour- recherche des célèbres rouges chinois, menée suivra jusqu’à la fin de sa vie : celle des effets en France dès la fin des années 1840, notamflammés sur porcelaine obtenus par la seule ment avec les travaux effectués au sein de la combinaison des cuissons. Quant à Auguste manufacture de Sèvres. Les efforts non seuleDelaherche, actif dans différents sites du pays ment de la grande institution nationale mais de Bray, il s’impose par une maîtrise époustou- aussi des céramistes indépendants ne donneflante de l’émaillage et de la cuisson du grès : ront pas de résultats concluants avant la fin des ce qui semble être le fruit du hasard de la cuis- années 1870. Ph. T. Édouard Vuillard 1894 Jardins publics : Les Nourrices, La Conversation, L’Ombrelle rouge Peinture à la colle sur toile 213 × 154 cm ; 213 × 73 cm ; 214 × 81 cm Acquis en 1929 Selon le témoignage souvent cité du peintre Verkade, « vers le début de 1890, un cri de guerre fut lancé d’un atelier à l’autre : “Des murs, des murs à décorer ! […] Il n’y pas de tableaux, il n’y a que des décorations !” ». Les Nabis, refusant la hiérarchie et la frontière traditionnelles entre beaux-arts et arts appliqués, considèrent les « arts du décor » et la peinture murale comme autant de domaines à investir et à renouveler. Faute de commande publique, la décoration nabie s’épanouira essentiellement grâce à des amateurs privés, au premier rang desquels les frères Natanson, qui dirigent La Revue blanche, revue d’avant-garde à laquelle les Nabis contribuent souvent. Plus qu’un jour- Flammarion nal, c’est un foyer intellectuel, un état d’esprit. Les Nabis exposent dans les locaux de la revue. Les Natanson soutiennent, achètent et commandent. Entre 1892 et 1899, Vuillard n’exécutera pas moins de quatre cycles décoratifs pour eux. L’aîné, Alexandre, lui demande ainsi en 1894 le premier ensemble nabi de grandes dimensions, les Jardins publics, dont le musée d’Orsay conserve cinq des neufs panneaux initialement insérés dans les boiseries de la salle à manger de l’hôtel particulier avenue Hoch et dispersés en 1929. Vuillard propose une traduction monumentale de sujets puisés dans la vie moderne (ici le bois de Boulogne, voisin de l’hôtel). « Sujets humbles », selon les mots de l’artiste, dans l’esprit des tapisseries de Cluny qu’il admire au même moment, plutôt qu’histoires héroïques et édifiantes pour un ensemble complexe où Vuillard a eu toute liberté. Cherchant, écrit-il, l’« expression d’un sentiment intime sur une grande surface », il met en scène un univers essentiellement féminin : mères élégantes, enfants jouant ou courant, nourrices à leurs commérages. Les gestes et attitudes sont parfois outrés et certains visages caricaturés. La mise en page est ample, rythmée par les jeux de l’arabesque et par la savante et audacieuse alternance des pleins et des vides, à la manière des paravents japonais que l’artiste admirait. La ligne d’horizon haute et incur- vée, les plans étagés forment comme un espace panoramique mais sans profondeur, dans lequel les figures privées d’ombre sont comme plaquées. Pour une décoration, l’imagination doit généraliser et la description ne pas être objectivement précise, écrit alors Vuillard dans son journal. Tout concourt ainsi, jusqu’aux couleurs fraîches et lumineuses de la peinture à la colle mate comme la fresque, à créer une atmosphère animée, papillotante et enjouée (malgré la femme endeuillée et solitaire à l’ombrelle), un sentiment de franche et joyeuse insouciance qui n’est pas si fréquent dans l’art de Vuillard. S. Py. 237 236 1894 1894 velle manière de s’exprimer le fascine. En 1893, il expose avec les Nabis. On le surnomme alors « le Nabi hongrois ». Ce pastel de Rippl-Rónai date la période parisienne, dite « la période noire », et représente un paysage nocturne anonyme, sans aucune présence humaine. Le réverbère au centre de la composition et les taches de lumière qui ponctuent la feuille évoquent la présence de l’homme et le développement de la ville moderne. Les troncs des arbres, tels des fantômes, rythment la page et distillent une angoisse incertaine mais ensorcelante. I. J. Édouard Vuillard Jardins publics Pendant tout le XIXe siècle les artistes de l’Europe entière viennent se former à Paris. La capitale des arts et de la mode attire les jeunes et les curieux qui rêvent de découvrir les tendances nouvelles. Les artistes venant de l’Est s’arrêtent souvent quelque temps en Allemagne avant de se confronter à l’innovation parisienne ; selon ce schéma, Rippl-Rónai, né au sud de Budapest en 1861, fait une première étape à Munich. En 1886 il rejoint Paris et l’atelier de son compatriote le peintre Munkácsy. Pendant l’été 1889, un premier séjour bref à Pont-Aven lui permet de rencontrer Gauguin dont la nou- 227 226 les travaux d’Étienne Jules Marey sur le galop du cheval qui font alors débat. Les planches d’Animal Locomotion sont réalisées pour l’université de Philadelphie où le peintre Thomas Eakins, intéressé lui-même par la représentation du mouvement, a fait venir Muybridge. Ces images, rendues possibles grâce à une série d’appareils à déclenchement automatique, connaissent un grand retentissement en Europe et aux États-Unis. En même temps que les scientifiques, les artistes sont très influencés par ces instantanés : Eakins, bien sûr, mais aussi Meissonier et Degas − qui reprend dans diverses versions de Cheval se cabrant les positions de l’animal fixées par Muybridge. J. B. Auguste Delaherche Vase József Rippl-Rónai Un parc la nuit Pastel sur papier, marouflé sur toile 38,4 × 46,2 cm Don de la Société des Amis du Musée d’Orsay, 1994 Cependant on ne voit pas toujours clairement lequel, de la statuette ou du tableau, est né le premier dans l’esprit de l’artiste. Plusieurs peintures, exécutées entre 1879 et 1885, reproduisent en effet ce voyageur. Meissonier raconte lui-même qu’il prend grand plaisir au modelage. Il travaille presque exclusivement la cire : « C’est une ivresse immédiate de créateur. […] Vous n’avez pas idée à quel point ce travail de maquette est attrayant et passionnant. » S’il apprécie la souplesse de la cire, il n’en prépare pas moins ses maquettes avec une méticulosité excessive, montant les chevaux sur des petits squelettes tels que l’on peut s’en procurer chez les marchands de fournitures de dessin. É. P. En 1887, le Britannique Eadweard Muybridge fait paraître Animal Locomotion, onze volumes de photographies dont chaque planche montre des vues du même sujet saisi à des phases successives d’un mouvement. Plus de cinq cents de ces planches sont consacrées à des sujets humains, une centaine à des chevaux montrés à des allures différentes, et cent vingt à des animaux divers, biches, éléphants, ou encore chats et perroquets. Une dizaine d’années auparavant, Muybridge avait été le premier photographe à analyser la locomotion des êtres vivants, à l’instigation de Leland Stanford, magnat du chemin de fer et ancien gouverneur de Californie. Passionné de chevaux, il demande à Muybridge de confirmer par la photographie 177 1892 - 1895 Un parc la nuit Épreuve photomécanique 19,5 × 37,5 cm Don de la Fondation Kodak-Pathé, 1983 1887 József Rippl-Rónai Penché sur l’encolure de son cheval, luttant contre le vent, battu par la pluie, Le Voyageur est sans aucun doute la plus remarquable des statuettes du peintre Meissonier, et celle dont l’expression est la plus romantique. Le modelé puissant de l’animal, les lignes tendues des jambes du cheval et du torse du personnage renforcent son intensité. Mais la maquette impressionne aussi par son souci de vérisme, révélé par l’usage d’un vrai tissu pour figurer le manteau, et de véritables rênes miniatures en cuir. Ce n’est qu’après la mort de Meissonier que le public découvre son activité de sculpteur. Il avait, semble-t-il, commencé à modeler vers 1840 pour préparer ses tableaux ; et la sculpture resta toujours pour lui liée à la peinture. 1887 Cheval blanc au pas 1878 - 1890 1848-1855. Le riche décor d’or est dû à l’ornemaniste Pierre Doré. La monture en bronze doré à têtes de béliers, rinceaux et enroulements, au centre desquels se trouvent des oiseaux, est de Louis Honoré Boquet, ciseleur, monteur de bronze indépendant installé dans l’enceinte de la manufacture depuis 1819. L’avènement de la nouvelle République en février 1848 avait bouleversé l’organisation de la manufacture de Sèvres qui relevait jusqu’alors directement de la Maison du roi. Cette paire de vases fut présentée à l’exposition des Manufactures nationales de la République en 1850 parmi les œuvres choisies pour justifier l’existence même de cette manufacture d’État. Y. B. Eadweard Muybridge Cheval blanc au pas Le peintre de fleurs Louis Désiré Barré intègre la manufacture nationale de Sèvres en 1846. Habituellement reproduits de manière scrupuleuse, selon la tradition de la peinture de fleurs hollandaise, les bouquets sont remplacés ici par une composition plus simple, structurée par des branches de ronces portant leurs fruits. Quatre sortes de fleurs − la capucine, le liseron, la campanule et différentes variétés de passiflores − sont réparties sur les deux faces de chaque vase. Leur rendu naturaliste montre la capacité du peintre à reproduire minutieusement leur aspect éphémère. L’emploi de ronces pour relier les fleurs, ou organiser un bouquet ou une frise, est une caractéristique des années 039 038 1849 1849 Théodore Rousseau Une avenue, forêt de L’Isle-Adam Manufacture de Sèvres Vase « Œuf », 2e grandeur Vase « Œuf », 2e grandeur #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 7 Art LONDON 13 Mexican Painters 1910–1960 Les Peintres Mexicains 1910–1960 Serge Fauchereau The Author After teaching American Literature at New York University and in Texas, Serge Fauchereau worked for ten years at the Pompidou Center as a curator of major exhibitions (Paris-New York, Paris-Berlin, ParisMoscou, Les Réalismes, etc…). He has published over twenty works including a dozen monographs such as: Braque, Jean Arp, Kupka, Philippe Soupault voyageur magnétique, Rancillac, Malevitch, etc. He has already published, with Flammarion, Avant-gardes du XXe siècle (2010) and Le Cubisme (2012). Key Sales Points s! HIGHLY ERUDITE WORK THAT IS ALSO ACCESSIBLE TO NONSPECIALISTS s/VER ILLUSTRATIONS INCLUDING MANY RARE DOCUMENTSFROMTHEAUTHORSPRIVATECOLLECTION The Work Mexico is the homeland of a rich ancient civilisation, overturned by the brutal arrival of the conquistadores, then oppressed by several centuries of colonisation. However, in 1910, a revolution broke out and following ten years of civil war, the revolutionaries finally emerged victorious. Parallel to bringing social reforms, the new government launched a cultural program, notably appealing to artists such as Rivera, Orozco and Siqueiros. Not failing to draw on their experience with cubism for example, these artists would create a new form of art outside money-making and elitist circuits: a form of art for the masses rooted in local realities while having international reach, finding expression in vast flamboyant mural paintings in particular. A passionate connoisseur of Mexican culture, Serge Fauchereau here retraces the history of an aesthetic revolution, focusing on the great muralists without forgetting the remarkable artistic figures deserving of greater renown. &/2-!4 X 0!'%3192 ),,5342!4)/.3150 ").$).'(ARDCOVER 0!0%2150 g 7/2$3APPROX 02)#% 40 € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 8 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Table of Contents - Introduction - Before the revolution in the arts - Mexicans in Europe: Rivera and Siqueiros - Stridentism and the Avant-Garde in Mexico - José Clemente Orozco and Jean Charlot - Muralism and Mexico’s new art - The works of muralists - An assessment of Muralism - Theory and diatribes - Visual arts in the post-war period - La Ruptura - List of works - Bibliography - Index LES ŒUVRES DES MURALISTES T ous les peintres qui ont participé à la renaissance muraliste ont désigné les années 1922-1925 comme les plus exaltantes de leur vie. Écartant le sabre et le goupillon, la révolution leur confiait des tâches. Ils avaient l’impression d’entrer dans une ère nouvelle où le centre de leur monde culturel ne serait pas ailleurs, à l’étranger, et la conviction d’appartenir pourtant à une tradition millénaire d’un pays qui de tous temps décorait ses murs : les murs des temples précolombiens étaient recouverts de fresques, si bien que le colonisateur espagnol ne pourra que continuer la tradition dans les édifices religieux qu’il fait installer pour christianiser le pays ; on remplacera seulement les représentations de supplices de la mythologie maya PEINTRESetMEXICAINS ou aztèque par ceux de| laLES mythologie martyrologie chrétiennes. Jusqu’à une période récente, l’art profane s’en donnera ensuite à cœur joie sur les murs des boutiques et en particulier dans les débits de boisson fruste comme les pulquerías où les scènes pittoresques sont de rigueur sur les murs et la façade. Antonin Artaud n’a-t-il pas été frappé par la « peur de l’espace vide » chez les Mexicains ? Dès la fin de 1920, Vasconcelos a donc entrepris de faire appel aux artistes. De premières expériences murales demandées à Montenegro, à Guerreo et au docteur Atl ne sont pas concluantes. C’est avec la vaste décoration de l’École Nationale Préparatoire, en 1922, que le mouvement naît concrètement. Bien que la plus grande partie en soit confiée à Diego Rivera, de jeunes artistes sont aussi commissionnés pour peindre un certain nombre de panneaux : Alva de la Canal, Emilio García Cahero, Jean Charlot, Fernando Leal, Fermín Revueltas et, un peu plus tard, David Siqueiros. Dans l’escalier d’honneur, la première peinture réellement à fresque est achevée par Charlot en 1922 : Massacre dans le temple majeur [Fig. 1], un épisode de la conquête du Mexique ici présenté avec une impressionnante structure géométrique réminiscente de la Bataille de San Romano d’Uccello. Dans un angle de la fresque, le peintre s’est représenté lui-même en compagnie de Rivera et Leal – les muralistes se peindront volontiers en compagnie de leurs amis. Les autres artistes, sous l’influence de rivera s’en tiendront à la peinture à l’encaustique, procédé qu’ils maîtrisent mieux, ce qui ne les empêche pas, on l’a vu, d’en chercher d’autres avec passion. Mais la première œuvre Fig. 2 Fig. 3 Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie LES ŒUVRES DES MURALISTES | vraiment importante est la décoration de l’auditorium par Rivera. C’est en vérité un travail d’équipe dirigé par Rivera qui se fait aider par Carlos Mérida, Guerrero, Charlot et Amado de la Cueva. Cette grande peinture, « La création », n’est cependant pas encore dégagée de la peinture murale traditionnelle, celle que pratiquait, par exemple, Maurice Denis : des personnages allégoriques représentant la tragédie, la danse, la musique, la science, etc., tandis que d’autres dûment auréolés, représentent la foi, la charité…Tous se passe comme si, malgré ses convictions, [Fig. 2] Rivera avait du mal à laïciser la peinture murale. Dans les premières réalisations du mouvement, il ne sera pas le seul dans ce cas, comme le remarque Charlot, avec une pointe d’humour : « Les racines de l’art moderne mexicain étaient si profondément enracinées dans son passé colonial que mes nouveaux amis, malgré meurs objectifs marxistes avoués, parvenaient à peine à concevoir d’emblée un art qui ne soit pas religieux… La première œuvre de Rivera fut La création, montrant la Trinité flanquée d’allégories des vertus théologales et cardinales. Alva de la Canal fit une fresque de l’Érection de la croix au Nouveau Monde en face de l’Ascension de la Vierge de Guadalupe de Revueltas. Orozco, le bon anarchiste, s’embarqua dans une suite de fresques à la gloire de saint François. Siqueiros, en allusion à Christophe Colomb, peignit un Fig. 1 Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, saint Christophe. » À l’École Nationale Préparatoire, l’Esprit del’Oc1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, cident atterrissant Národní Galerie au Mexique est un peu dans ce genre ; bien que ce soit une belle œuvre alliant une figure réaliste, des coquillages et des formes géométriques, abstraites, on peut préférer, du même Siqueiros, les solides profils des personnages à la Gauguin de La révolution qui brise ses chaînes. Après ces débuts, les muralistes réalisent vite que, comme dit Maples Arce, « la sueur d’hommes solides vaut bien la peine d’être peinte autant que la béatitude d’êtres mythiques ». L’artiste le plus systématique dans sa reprise de l’histoire sainte, mais pour mieux la détourner, la gauchir, est Orozco. Vasconcelos lui demande en 1923 de travailler aussi à l’École Nationale Préparatoire. Comme Siqueiros dont les panneaux montrent des Indiens se libérant de leurs chaînes ou l’enterrement d’un ouvrier mort par ses compagnons, Orozco va réaliser des œuvres clairement engagées : le thème du Christ détruisant sa croix qu’il reprendra plusieurs fois, une Maternité où la mère, aussi nue que l’enfant, est une madone environnée d’anges, un jugement dernier où Dieu le Père est affligé de strabisme comble les riches et abandonne les pauvres aux diables-policiers, ou bien une Tranchée [Fig. 3] où trois combattants morts ou blessés forment un Christ en croix encadré des deux larrons. Jusque dans le franciscain embrassant l’Indien, certains ont pu se demander s’il n’y avait pas quelque chose de scabreux, d’autant que le peintre a toujours fustigé la charité chrétienne comme une des formes de mépris. Orozco ayant également peint au plafond la faucille et le marteau encadrant les mains et les outils des travailleurs intellectuels (pinceau, compas, livre, plume) [Fig. 4], tout cela forme un ensemble explicite. La réaction ne se fera pas attendre – car il ne faut pas croire que les muralistes travaillent toujours avec l’appui général ; dès le début, bien au contraire, un certain nombre |26 |LES 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie Fig. 4 Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie 27| LES ŒUVRES DES MURALISTES | PEINTRES MEXICAINS Fig. 11 Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, d’intellectuels conservateurs affichent leur déplaisir, mais Vasconcelos maintient son appui, et même à Orozco qu’il trouve pourtant excessif. Toujours est-il qu’en 1924, une émeute d’étudiants catholiques éclate contre Orozco et Siqueiros, molestant les peintres et mutilant à coup de pierres et de couteaux leurs peintures murales [Fig. 5]. Les deux peintres vont être suspendus et Vasconcelos conduit à la démission. Orozco attendra 1926 pour pouvoir reprendre son travail interrompu, y ajoutant de puissantes scènes de la révolution, montrant, parfois avec de la tendresse, rare chez lui, la misère du peuple révolté, le retour du champ de bataille [Fig. 6] ou l’adieu à la mère, et parfois avec une âpreté désabusée, la décourageante impuissance des révolutionnaires [Fig. 7]. Le mouvement lancé, il ne s’arrêtera plus. Il n’est, bien entendu, pas question d’examiner toutes les réalisations murales qui, au cours des années, se comptent par dizaines, puis par centaines, ni même les plus importantes. La description en serait fastidieuse, frustrante, et n’importe quelle reproduction photographique, si sommaire soit-elle, quis, et du projecteur électrique pour plus de précision dans le tracé sur les surfaces murales complexes. Siqueiros propose surtout d’introduire dans la composition un véritable dynamisme inspiré du cinéma : le spectateur d’une fresque dans un lieu de passage n’est pas statique comme devant un tableau, il se déplace ; il faut donc inventer une perspective plurielle, changeant selon les points de vue : c’est là un apport majeur de Siqueiros à l’art de la peinture murale. C’est tout à la fin des années vingt que l’étranger à entendu parler des fresques étonnantes des peintres mexicains. Aux États-Unis, en particulier,Tablada multiplie les articles ; il est suivi par certains critiques comme Walter Pach et Anita Brenner. C’est souvent par leur intermédiaire qu’Orozco et Rivera pourront y exposer puis recevoir des commandes de peintures murales. La première fresque mexicaine aux États-Unis est d’Orozco : plusieurs panneaux au collège de Claremont en Californie sur le thème de Prométhée. Ce thème du héros voleur de feu, Orozco y revient souvent. Cette fascination du peintre s’explique si l’on se souvient du mythe : « Que signifie Prométhée pour l’homme d’aujourd’hui ? On pourrait dire sans doute que ce révolté dressé contre les dieux est le modèle de l’homme contemporain…Prométhée est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps le feu et la liberté, les techniques et les arts… Ce qui caractérise Prométhée, c’est qu’il ne peut séparer la machine de l’art. » Mais la grande œuvre d’Orozco aux États-Unis, c’est à Hanover dans le New Hampshire qu’elle se trouve. De 1932 à 1934, Orozco peint quatorze grands tableaux [Fig. 11] et une dizaine de panneaux plus petits, relatant l’histoire des Amériques, ses mythes, ses vicissitudes et ses inquiétantes perspectives d’avenir : la vie précolombienne, la prophétie de Quetzacoatl annonçant la venue de Cortés, les guerres sans fin, les révolutions trahies… Toujours ce même monde d’Orozco mêlant le machinisme avec la vie primitive et où la tragédie finit par l’emporter [Fig. 12]. Pendant ce temps, Rivera a aussi reçu des commandes à San Francisco, à Détroit et à New York. C’est par l’énorme fresque qu’il réalise de 1933 à 1934, avec des assistants comme Ben Shahn et Louise Nevelson que le scandale va arriver. À Détroit, il peint des ouvriers au travail, ce qui semble approprié, et s’il peint aussi une séance de vaccination qui rappelle fort les traditionnelles nativités où ne manquent pas même les animaux et les trois rois mages, cela Fig. 12 Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie 39| |38 Fig. 7 |30 Flammarion Henri Rousseau, Moi-même, portrait-paysage, 1890, huile sur toile, 143 × 110 cm, Prague, Národní Galerie 31| #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 9 les de chats Balthus Alain Vircondelet Les Chats de Balthus Alain Vircondelet The Authors Count Balthazar Klossowski de Rola, known as Balthus, was born in 1908.Trained by Bonnard, Maurice Denis and Derain, Balthus was soon recognized as an artist by writers and poets, including Antonin Artaud and Albert Camus. Alain Vircondelet has written a number of biographies, including Auprès de Balthus in 2010 and SaintExupéry : histoires d’une vie in 2012. Flammarion Key Sales Points The Work Echoed in the feline posture and grace peculiar to the young women in his paintings, the great fascination that cats exerted over Balthus is no secret. In this album, an intimate collaboration between Balthus and his close friend Alain Vircondelet, we discover previously unpublished texts, sketches and family photographs in which cats are always either subjects or witnesses: Balthus working in his studio; a photograph of Nissimoun wearing jewels created by Harumi, Balthus’s daughter; a facsimile copy of the story of the cat Mitsou, written by Rainer Maria Rilke, and illustrated by Balthus at the age of nine (Balthus claimed to be Rilke’s out-of-wedlock-son). Also presented are the sketches of the different stages of a painting where the main character, a cat, appears and disappears, and Balthus himself, in his Swiss chalet, surrounded by his cats, Nissimoun, Mitsou, Fantomas… %RI[JSVQEXJSVXLMWRI[IHMXMSRSJXLMWXMXPI½VWX TYFPMWLIHMR )\LMFMXMSR±&EPXLYW'EXWERH+MVPW²MR2I[=SVOJVSQ 7ITXIQFIV XS .ERYEV] WLS[MRK TEMRXMRKW HEXMRKJVSQXLIQMHWXSXLIW *361%8 190 x 240 4%+)796 -009786%8-32778 &-2(-2+,EVHGSZIV 4%4)6 170 g ;36(716 000ETTVS\ 46-') 22 € 6-+,87730(US/UK 49&0-'%8-32(%8)Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT .%2%2%:6%8-01%2)28 International Co-editions Manager IQEMPNRQERIRX$¾EQQEVMSRJV %22)1-238'SRXVEGXERH4VSHYGXMSR%HQMRMWXVEXMSR IQEMPEQMRSX$¾EQQEVMSRJV 10 Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ Art LONDON 13 Balthus, the King of Cats L’HISTOIRE D E M ITSOU « Mitsou voit le jour en 1921. C’est l’histoire d’un chaton, trouvé à Nyon, emmené par l’enfant à Genève, et dont les facéties troublent parfois l’ordonnancement de la vie quotidienne. Un jour il disparaît, mais son jeune maître le retrouve bientôt au milieu de la pelouse, et, sans rancune, l’installe douillettement sur le calorifère. Hélas, au lendemain de Noël, il disparait de nouveau, profitant du sommeil de l’enfant. Ce dernier, une bougie au poing, le cherche partout, en vain. Mitsou est l’histoire d’un enfant et d’un chat, animal dont Balthus fera son emblème et qui sera présent dans toute son œuvre, mais c’est aussi, et surtout, l’expression, étonnamment maitrisée, de sentiments et d’émotions, l’évocation d’un univers merveilleux, de l’enfance. » Mitsou, 1919 Encre de Chine Quarante images pour un livre préfacé par Rainer Maria Rilke Thérèse rêvant, 1938 Huile sur toile, 150, 5 x 130,2 cm The Jacques and Natasha Gelman collection, en dépôt au Metropolian Museum of Art, New York la tension des dessins, l’agitation sourde qui les anime rend compte de cet « écart » singulier que Balthus a installé dans tous ses tableaux face au réel, imposant au figuratif quelque chose d’inconnu et d’inaugural. Les postures des personnages des Hauts de Hurlevent ont l’agilité des chats et leur violence contenue. La certitude est là, qu’une trouée est possible, et qu’il suffit de la franchir pour atteindre l’autre monde. Même impression, plus explicite celle-là, de traversée ou de lisières dans la toile datant de 1938, Thérèse rêvant. Figuration subvertie du réel, force du réel qu’un Courbet n’aurait pas désavouée et cependant la toile est partie dans d’autres directions, laissant le spectateur perplexe, en présence de « l’étrange inquiétude ». La toute jeune fille est assise sur une banquette de paille, sa jupe rouge et son jupon bordé d’une broderie anglaise sont remontés assez haut pour laisser découvrir le croisement de ses cuisses qu’un sous-vêtement cache à peine. Un chat se pourlèche d’une pâtée posée sur une écuelle à terre. L’intensité des couleurs, où vibrent les bruns, les rouges et les verts, renforce la tension de la scène. L’enfant rêve, les bras tendus au-dessus de sa tête, les objets alentour sont dans une immobilité savante. L’austérité du tableau, semblable à une toile du XVIIe siècle, joue avec le silence exhibé et suspendu du corps habillé, quelque chose se déroule ici d’étranger que le peintre a su repérer. Quelque chose de pourtant contenu dans le réel, inaccessible à la plupart des hommes, est accessible au regard de celui qui veut voir et entendre. Le travail du peintre est d’abord travail d’initié, de visionnaire. Que dit le chat au pied de la jeune fille ? Que signifie sa présence grasse que ses pattes soutiennent à peine ? Balthus a su peindre à la fois la massivité du chat, sa force concrète, lourde et puissante et en même temps sa légèreté et sa grâce visibles aux pattes postérieures, presque en équilibre. Loin de tout réalisme, la toile installe le spectateur dans une situation précaire, inconfortable et envoûtante. Ces personnages, si multiples dans l’univers de Balthus, somnolant, rêvant, extatiques ou cataleptiques, d’où viennent-ils ? De quels sortilèges sont-ils victimes ? Le chat souvent les assiste, comme des « passeurs » qui connaissent le poids des rêves, viatiques obligés du suspens auquel le peintre soumet sa toile. Les Chats de Balthus Le Chat au miroir I, 1977-1980 33 Caséine et tempera sur toile, 180 x 170 cm Le Chat au miroir II, 1986-1989 Huile sur toile, 200 x 170 cm Collection particulière Collection particulière Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ 11 Art LONDON 13 Byobu: The Decorative Art of Japanese Folding Screens Paravents japonais Anne-Marie Christin The Author Anne-Marie Christin is an emeritus professor at the University of Paris VII–Denis Diderot, where she set up the Center for the Study of Writing, which is associated with the French National Center for 7GMIRXM½G 6IWIEVGL '267 7LI LEW TYFPMWLIH QER] RSXEFPI[SVOWEFSYXXLIVIPEXMSRWLMTFIX[IIR[VMXMRK and art, including L’Image écrite et la déraison graphique, 0´-RZIRXMSR HI PE ½KYVI and Histoire de l’écriture, all TYFPMWLIHMR*VIRGLF]*PEQQEVMSR The Work Key Sales Points 7GVIIRW EVI GSQTSWIH SJ E HSYFPIJEGIXIH YRMX XLEX creates a graceful optical illusion at every fold; the QSWXVIQEVOEFP]YRMUYIEWTIGXSJXLI.ETERIWIWGVIIR MWXLIGSYRXIVTSMRXFIX[IIR[LEXMWWIIRZIVWYW[LEX MWLMHHIRSVVIZIEPIH - The Decorative Art of Japanese Folding Screens, In Byobu: XLI EYXLSV I\TPSVIW XLI ZIVWEXMPMX] SJ XLI .ETERIWI WGVIIREYRMUYI)EWXIVRMRZIRXMSR[MXLRSIUYMZEPIRX in the Western world, and reveals the importance of the interplay of folding and visual perspective, which LSPHWERIWWIRXMEPTPEGIMRXLIEVXSJ.ETERIWIWGVIIRW 8LMW I\UYMWMXIP] HIWMKRIH FSSO MRZMXIW YW XS HMWGSZIV XLILMWXSV]SJXLI.ETERIWIWGVIIR8LIEYXLSV¯[LS GSPPEFSVEXIH[MXLVIRS[RIHI\TIVXWXSXIPPXLIWXSV] SJ XLI .ETERIWI WGVIIR ¯ TYXW XLI WGVIIRW MRXS XLI GSRXI\XSJXLI.ETERIWI[VMXMRKW]WXIQERHTVSZMHIW critical commentary on the most spectacular screens, QER] SJ [LMGL EVI WLS[R LIVI JSV XLI ½VWX XMQI% chapter dedicated to fans and another to different X]TIWSJTETIVERHTVMRXWGSQTPIXIXLIZSPYQI %RYRTYFPMWLIHWXYH] %VIJIVIRGI[SVOVMGLP]MPPYWXVEXIHMRGSPSV *361%8 240 x 280 4%+)7240 -009786%8-327200 &-2(-2+,EVHFEGO[MXL.ETERIWITETIVNEGOIX 4%4)6 170 g ;36(7ETTVS\ 46-') 60 € 6-+,87730(US/UK 49&0-'%8-32(%8)Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT .%2%2%:6%8-01%2)28 International Co-editions Manager IQEMPNRQERIRX$¾EQQEVMSRJV %22)1-238'SRXVEGXERH4VSHYGXMSR%HQMRMWXVEXMSR IQEMPEQMRSX$¾EQQEVMSRJV 12 Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ 13 Art / Design Talk About… COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER arts premiers BÉRÉNICE GEOFFROY-SCHNEITER jar conte COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER Mode d’emploi street art mode d’emploi jardin mode contemporain d’emploi mode d’emploi CHANTAL COLLEU - DUMOND p mode jar conte COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER JÉRÔME CATZ Series edited by Elisabeth Couturier LONDON 13 mod d’ The Author Key Sales Points Elisabeth Couturier is a journalist, art critic, and artistic producer for television. She has contributed to Paris Match for over fifteen years, as well as to various specialist magazines, notably Art Press for which she writes on a regular basis, and France Culture, where she hosts a weekly radio show on contemporary art. s#OLORFULACCESSIBLEFUN s)NTRODUCESABROADSPECTRUMOFFACTSANDIDEASINA FRESHENGAGINGTEXT s/VERCOLORILLUSTRATIONS The Series A practical introduction to the arts today, the Talk About… series aims to provide general readers with the necessary keys to develop and enhance their understanding and appreciation of contemporary creation. Vibrant, fun, and didactic, the titles in this series present readers with the answers to all their questions. Through the colorful illustrations and pithy texts, a wide range of facts and theories are presented, including: - key notions defined - major dates explained - leading works deciphered “Since the 1960s, all artistic disciplines (visual arts, dance, architecture, photography, design, etc.) have undergone formal transformations that sometimes make deciphering them as difficult as reading hieroglyphics…. Through a pedagogical approach that’s both demanding and fun, the Talk About… series proposes to translate into plain talk these new languages that confuse us so.” Elisabeth Couturier 14 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)0 LEASECONSULTOURCATALOGUEAT WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2G 7/2$3APPROX 02)#% n€ 2)'(433/,$535+4AIWAN02#HINA EXPRESSIONNISME LA COULEUR Lorem ipsum dolor sit amet, consec tetuer adip iscinquam erat volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation ullamcorper sg Pour dater précisément une pièce, les zips constituent un indice: en métal jusque dans les années 1930; posées sur les coutures de côté jusque dans les années 1950, et ensuite au milieu du dos pour les robes, les jupes et les pantalons. Le beau travail fait main (pose de la fermeture Éclair, ourlets, biais…) indique un vintage « couturièrex». Il faut savoir aussi que les vêtements d’avant-guerre ne portaient pas encore d’étiquette « couture ». Veillez à la fragilité des pièces très anciennes peu adaptées au quotidien… Et restez lucides sur l’esthétique : les années 1980 avec leurs manches gigot et leurs épaules surdimensionnées sont peu seyantes, avouons-le. Nos années préférées ? De 1920 à 1960, les meilleures en terme de style, celles qui ont vu naître et se déployer la couture et le prêt-à-porter. Les années 1950 inspirées de Dior et des grands films hollywoodiens sont en général les plus belles – les plus chères – car désormais intemporelles. Ainsi, par exemple, le peintre Jacques Bosser réalise-t-il des portraits photographiques qui semblent avoir été peints à la main et qui font volontiers de l’œil aux nabis ou aux fauves. Karen Knorr travaille, elle aussi, sur l’aspect surface peinte. Ses séries flamboyantes, notamment celles qui s’inspirent des tableaux orientalistes, font figures d’hymne aux subtiles nuances de la colorimétrie. Candida Höfer souligne, elle, la symbolique de l’architecture des lieux dédiés au savoir et à la culture, salles de conférence, bibliothèques, théâtres, etc., en insistant sur les rapports entre matières et couleurs. Enfin, parmi ceux qui tentent des expériences inédites, citons Lucas Samaras qui malaxe l’émulsion liquide du Polaroid ou Christophe James qui recolorise ses clichés noir et blanc. Figée la couleur ? tout naturel pour Helen Lewitt et aussi pour John Batho qui s’en sert pour souligner des éléments de ses décors naturels. En privilégiant les associations stridentes et les couleurs flashy, le photographe de mode David LaChapelle fait voler en éclats la notion de bon et de mauvais goût. SI PAR GOÛT VOUS PRÉFÉREZ SI COQUETTE ! Irrésistible tailleur en tweed signé Pierre Cardin en 1953. À 31 ans, le jeune couturier vient de fonder sa maison, après avoir fait ses débuts chez Christian Dior, section tailleurs et manteaux. Son savoir-faire se lit dans cet ensemble que l’on rêve de porter encore aujourd’hui, inchangé. QUESTION DE STYLE LE VINTAGE EN TROIS LEÇONS PIÈCE UNIQUE POUR STAR En 2009, pour ne pas risquer de retrouver le même modèle sur une consœur, Pénélope Cruz choisit une robe vintage signée Balmain, du temps où Oscar de la Renta créait les collections. Ainsi Lotte Eisner, dans L’Écran démoniaque, évoquait-elle les décors expressionistes : « Des plafonds bas et des corridors étroits forcent les corps à se courber brusquement, à longer les murs, le buste en avant, la taille rompue, bref à assumer cette attitude de “diagonale dynamique” qu’exaltent les expressionistes. » Comme le « film noir », l’expressionnisme est devenu, au fil du temps, une forme baladeuse, repérable aussi bien dans Derrière le miroir de Nicholas Ray en 1955 (les ombres qui accusent la schizophrénie du père interprété par James Mason), dans l’école de danse de Suspiria de Dario Argento (1977) que pastichée dans Ombres et Brouillard de Woody Allen (1992). Suspiria de Dario Argento (1977) Et quand, en juin 1976, John Szarkowski, alors directeur du département de photographie du MoMA, inaugure une rétrospective dédiée au photographe William Eggleston, il le présente ni plus ni moins comme l’inventeur de la photographie couleur. Il est vrai que celle-ci, exaltée par le fameux procédé Dye Transfer, structure ses compositions autour de plages de couleur. Montrer la réalité en donnant à la couleur un rôle phare semble Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog (1979) 114 102 132 103 133 HORIZON BORÉAL UN CADAVRE TRÈS EXQUIS SI PAR GOÛT VOUS ÊTES… OSS 117, Le Caire nid d’espions de Michel Hazanavicius (2005) Vos indispensables GARMISCH PARTEN-KIRCHEN La veste hippy (Antik Batik) contraste avec la jupe raffinée en bandes mousselines (Alberta Feretti) SI PAR GOÛT VOUS ÊTES… Pour ces messieurs DENTELLE COQUETTE Une robe vintage Christian Lacroix qui résume le style de ce couturier talentueux : l’association dentelle et larges rayures, miel et aubergine. SMART ATTITUDE La jupe (Armani vintage) a un très léger fil lurex, le débardeur Mariot-Chanet est en dentelle de laine, la veste (Lacroix) joue l’esprit smoking mais cintré. La sophistication se cache dans les détails : les chaussettes, par exemple, doivent impérativement être de la couleur de la chaussure ou du pantalon. Non, vous n’êtes pas obligé d’assortir le soulier au pantalon : une paire de Paul Smith en daim couleur ocre avec un total look noir ou marine est du meilleur effet. D’ailleurs en règle générale, le daim peaufine une distinction plus que le cuir. Entraînez votre regard à repérer les nuances de couleur : un bleu ciel ne doit pas faire fonctionnaire. Un kaki ne doit pas vous « jaunir » le teint. Ne tombez pas dans le piège tout-cachemire : un col roulé en laine mérinos a plus de fluidité qu’un cachemire moyen, et il peluche moins. Le but étant de ciseler votre silhouette, d’en gommer les défauts, attention au look Bibendum en manteau-doudoune. Adolfo Dominguez ou Armani savent vous mettre en valeur. En été, préférez une dominante de beige, plus chic que le blanc. Et si vous avez un petit ventre, portez votre chemise – de lin, de coton, de microfibre, de soie épaisse – par-dessus votre pantalon – à pinces, toujours élégant. BEIGE BEIGE ET TULLE La robe long tutu mastic (Mango) est ravivée par un collier monumental (Mango) et la veste (TopShop) a un col ruché-volanté très couture. 70 GOURMANDISE La veste Dior au boutonnage ingénieux est associée au pantalon à rayures coutil, inattendu, pour la touche de fantaisie. Dessous : t-shirt jersey fin à col tunisien Armani. La Solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo (2010) PAGE DE DROITE HAUT : The Host de Bong Joon-ho (2006) BAS : Bowling for Columbine de Michael Moore (2002) 71 DU NORD AU SUD À TIRE D’AILE Sur un ensemble à bordure libellules vintage Rochas, il faut oser le collier de lierre kitsch en céramique (bijoux Burma vintage) BLACK DEFINITION Portée sur une combinaison marine, une robe noire vintage au tombé impeccable grâce au lourd satin duchesse crée un jeu subtil de tons sombres. LE CINÉMA CONTEMPORAIN, QUEST-CE QUE C’EST ? Si l’on n’est pas une star ignorante des rudiments de la mode, habillée par une maison de couture, on sait que les accessoires suffisent pour « glamouriser » un style : les chaussures, le sac et les gants en premier, puis le chapeau – ou la voilette – la ceinture et les bijoux. Certaines Parisiennes rodées savent ainsi sophistiquer pour le soir leur tenue de la journée. Parfois des boucles d’oreilles coquettes ou spectaculaires suffisent. Ou de longs gants. Le fourreau noir reste une valeur sûre et intemporelle, de même que le fond de teint et le rouge à lèvres écarlate. 16 De quels contes ou légendes vikings les êtres évanescents de Susanna Majuri sortent-ils ? Ils arpentent le vaste monde comme des revenants. La présenceabsence d’un personnage prend avec Anni Leppälä une tournure presque fantastique puisqu’elle évoque sa trace par un détail ou bien nous le montre caché derrière un masque. Quelles ombres planent sur les paysages somnambuliques de Sandra Kantanen ? Autre point de cristallisation : l’importance et le rôle joués par la couleur. Rouge intense sont les hangars photographiés dans un paysage de neige et photographiés comme des figures géométriques par le Suédois Joakim Eneroth, l’un des plus fascinants photographes de la création venue du froid. Rouge vif est la robe de la ravissante petite fille portraiturée par Santeri Tuori, qui superpose les prises de vue, en transparence, afin de traduire l’extraordinaire vitalité de l’enfant. Rouge sombre est la tenue de cette femme marchant seule sous les ciels bleu électrique des nuits polaires d’Astrid Kruse Jensen. Lorem ipsum dolor sit amet, consec tetuer adip iscinquam erat volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation ullamcorper sg elit, sed diam nonummy nibh euismod Lorem ipsum dolor sit amet, consec tetuer adip iscinquam erat volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation ullamcorper sg elit, sed diam nonummy nibh euismod 17 72 “ARCHITECTURE ETC.” Tout commence et tout finit à Wall Street. Le passage à l’an 2000 excite les imaginations. Le nouveau millénaire ouvre sur mille promesses : la globalisation de l’économie doit garantir une paix durable et un équilibre plus juste. Mais le 11 septembre 2001 refroidit les élans utopistes : l’effondrement des Twin Towers à New York, passé en boucle, quasi en direct, sur toutes les télévisions du monde, présente un spectacle surréaliste aux conséquences humaines et politiques tragiques. L’Amérique crie vengeance, cherche à contrôler le Moyen-Orient, envahit l’Irak et s’enfonce dans une longue guerre. Parallèlement, les écologistes tirent la sonnette d’alarme tandis que les marchés connaissent une envolée insolente. Le secteur du luxe réalise des bénéfices records. L’esthétique «bling bling» domine : rien n’est trop beau, trop clinquant, trop cher. Début 2008 un terrible krach boursier sonne la fin de la partie. La chute des marchés financiers ouvre sur une grave crise économique. La Matrice Végétale de Godefroy de Virieu, Saule noir vivant tressé (VIA) Le style DOUBLE PAGE SUIVANTE L’éclectisme règne en maître. Le designer se fait aussi décorateur. Il combine les tendances, concocte des intérieurs à l’es- « Le Mama Shelter Hôtel », Paris, 2008, directeur artistique Philippe Stark, architecte : Roland Castro prit contemporain ou théâtralise les lieux publics. La sobriété cohabite avec l’exubérance. L’heure est aux mélanges : on réactualise les modernes, on rapproche les styles et les époques, on revisite et détourne les classiques. On réhabilite les objets ethniques, on hybride les matériaux, on mixe les origines. Simplicité d’un côté et ostentation de l’autre. Meubles et objets phares Repères B « Le Cristal Room » de la maison Baccarat par Philipe Starck, à Paris B La bibliothèque « Legend » de Christophe Delcourt (RocheBobois) B « Chair-One-4 stars » de Konstantin Gric (Magis) B Le pouf « Outdoor » (Fatboy) B « Cork Family » le tabouret en liège de Jasper Morrison B Les Saladiers Ekobo B Les sabots fluo Clogs B Les canapés modulables et articulés B Le tressage B L’art du pliage origami B Les écrans ultra-plat B L’ultra miniaturisation B L’éco-design B Le revival grand siècle Prise de conscience écologique ou envie de tape à l’oeil, les créateurs sont pris de schizophrénie : ils se projettent dans l’avenir en jouant avec la haute technologie et ses process innovants, tout en rêvant d’objets élémentaires aux formes sobres, japonisantes, dans des matières naturelles et recyclables. Le bambou, le béton, le feutre, le bois aussi bien que le corian, le cristal ou le métal doré sont très appréciés. Les designers se prennent pour des artistes plasticiens et vice-versa. Le créateur de l’an 2000 cherche une nouvelle morale. La haute technologie lui permet de résoudre les problèmes de recyclage ou de SI, PAR GOÛT, VOUS PRÉFÉREZ LA CAMPAGNE… gaspillage des richesses naturelles. Il se fait plasticien et invente des formes en constante évolution. Objets et meubles doivent répondre à l’humeur changeante du moment. évadez-vous avec le land art et l’arte povera Vous songez sérieusement à vous installer à la campagne. Vous rêvez de fleurs, porain, pour vous, c’est non ! Trop urbain, trop cérébral, trop spéculatif. Erreur ! Un mouvement répond à votre besoin d’évasion et de grand air : le land art. Né conjointement aux États-Unis et en Angleterre à la fin des années 1960, le land art regroupe des artistes dénonçant le circuit atelier-muséegalerie, cherchant une alternative aux diktats du marché et aux impératifs du milieu de l’art. Souvent Le banc spaghetti, de Pablo Reinoso Canapé modulable et articulé « Flap bed » de Francesco Binfaré, édition Edra L’Ipod Nano d’Apple Le lingot d’or d’Arik Levy, édition Eno Bedside de la « collection Gun » de Philippe Starck, édition Flos SIDI LARBI CHERKAOUI • Sutra (2008) 46 94 47 CI-CONTRE NILS-UDO Balançoire en feuille de robinier, 1992, feuille de robinier partagée en deux, rameaux de frêne. Vallée de Sella, Italie. Ilfochrome sur aluminium, 124 x 124 cm. En utilisant les éléments qu’il trouve dans la nature, Nils-Udo crée des compositions végétales in situ. Délicates et poétiques, ses compositions incitent le spectateur à regarder le paysage comme un tableau vivant. d’arbres, de lacs, de collines. Vous avez envie d’en finir avec les impératifs du rendement, le culte de la performance, la tyrannie de la concurrence. L’art contem COMMENT APPROCHER l’art contemporain… L’esprit du temps C’EST TOUTE UNE ÉPOQUE ! “ARCHITECTURE ETC.” MEMBROS • Febre (2007) La seconde, la tour Agbar (Aguas de Barcelona) de Nouvel, surnommée « le missile », s’élève sur la Diagonal, à deux pas de la place des Gloires catalanes, jusqu’à 145 mètres de haut pour trente-huit étages. Soumise à l’énergie solaire, vibrant au rythme des équinoxes, la tour Agbar est avant tout une sorte d’hommage à l’eau, « une masse fluide qui aurait perforé le sol, un geyser à pression permanente et dosée » selon son architecte. La surface lisse et continue, vibratile et transparente insiste sur l’évocation de l’eau. Soit une peau constituée de soixante mille lames de verre translucide avec lesquelles le plasticien lumière Yann Kersalé a transmué la tour en totem palpitant, aux couleurs changeantes en fonction de l’heure, du jour, du mois… Tour lumière, tour image, qui joue avec les incertitudes de la matière et du perceptible. Deux tours si proches, bien que très différentes et qui ont, nées à quelques mois d’écart, suscité bien des débats aussi subtils et conséquents que celui qui porte, depuis toujours, sur l’antériorité de l’œuf et la poule… Débat d’autant plus inutile et inconséquent qu’un projet architectural d’une telle ampleur ne s’étire pas sur quelques petits mois. Entre la volonté d’édifier, l’analyse de l’économie du projet, la recherche foncière, l’élaboration du programme, la consultation des architectes, le choix architectural, le peaufinage technique, la mise au point et la construction proprement dite, ce sont des années qui s’écoulent. Quatre dans le meilleur des cas. Qui saura jamais qui, de la Swiss Re ou de l’Agbar a été imaginée en premier ? COMMENT APPROCHER l’art contemporain… C’EST TOUTE UNE ÉPOQUE ! LE DESIGN DES ANNÉES 2000 entre frime et sobriété À quelques mois d’écart, à cheval sur les années 2004 et 2005, deux nouvelles tours se dressent dans le ciel européen. La première à Londres, la seconde à Barcelone. La première signée Norman Foster, la seconde Jean Nouvel. L’une et l’autre étonnamment proches par leur forme, leur masse et leur texture. L’une et l’autre évoquant irrésistiblement les cases obus, constructions nervurées de terre et d’herbe, édifiées par les Musgum, un peuple d’éleveurs de poneys que l’on trouve réparti entre le Tchad et le nord du Cameroun. L’une et l’autre s’inscrivant dans une non moins irrésistible résurgence cinématographique, celle de la fusée du Voyage dans la lune (1902) de Georges Méliès… La première, le Swiss Re Building de Foster, surnommée « le cornichon » (the Gherkin), s’élève au cœur de la City jusqu’à 180 mètres de haut pour quarante-et-un étages. Réputée premier gratte-ciel écologique du Royaume-Uni, sa forme aérodynamique autorise l’utilisation des vents pour réguler le système de ventilation, l’ouverture des fenêtres étant gérée par une station météo. Avec seulement dix-huit places de parking mais un très grand parc à vélos, elle insiste sur sa vocation écologique. À deux encablures de l’immeuble de la Lloyd’s dû à Richard Rogers, sa structure de façade est traitée en spirale et elle dispose, au trente-huitième étage, de plusieurs restaurants privés qui offrent une vue éblouissante sur Londres. À ses pieds, l’artiste britannique Hamilton Finlay a taillé un étonnant Acadian Garden. 73 passionnés par les temps lointains des pyramides ou fascinés par les réalisations végétales et labyrinthiques des jardins royaux, ils décident de prendre le large, de travailler désormais en plein air et de faire des plaines et des déserts gigantesques de l’Utah, du Nouveau-Mexique ou du Nevada, ou des reliefs de la HauteProvence, la toile de fond d’un nouveau type d’intervention artistique. Ils inventent, en quelque sorte, une nouvelle façon de se rendre sur le motif : non pas pour reproduire un paysage, mais pour créer sur place des œuvres éphémères ! Ils impriment ainsi leur marque sur un site en y opérant des modifications, délicates ou spectaculaires. Ils creusent, incisent, tracent, remodèlent le paysage. Puis photographient leurs actions. Selon votre sensibilité, vous serez séduit par les agencements de Nils-Udo qui, avec d’infimes éléments, crée de délicats poèmes végétaux. Par les habiles tressages naturels et presque invisibles d’Andy Goldsworthy. Par la rectitude baroque des lignes de pierres de Richard Long, ou par les sculptures, jouant avec les rayons solaires, de Nancy Holt ou de Barbara et Michael Leisgen. Vous admirerez l’immense spirale en rochers, terre et cristaux de sel, de 4,5 m de large sur 457 m de long, réalisée sur le Grand Lac Salé, en Utah, par Robert Smithson. Mais vous serez vraiment bluffés par le gigantisme des interventions de Jeanne-Claude et de Christo qui ont empaqueté, à l’aide d’une toile blanche, le Pont-Neuf, à Paris, le Reichstag, à Berlin, et, sur environ 2 km de longueur, la côte de Little Bay en Australie, durant dix semaines. Ils ont aussi, entre autres spectaculaires interventions, tendu 18 500 m2 de Nylon orange entre les deux versants d’une vallée du Colorado. Des gestes gratuits ? Des lubies de doux rêveurs ? Pas vraiment : comme le coût de ces interventions s’avère souvent exorbitant, dessins préparatoires, cartes d’état- 92 95 major, photographies et Polaroïd de repérages servent alors à payer ces productions hors normes. L’appel aux mécènes publics ou privés, trop heureux de participer à une « grande œuvre », constitue une autre source de financement. Ensuite photographies, vidéos et récits témoigneront de ces actions d’envergure, appelées à disparaître… Un autre mouvement, l’arte povera, né dans les années 1970, en Italie, sous la houlette du critique d’art Germano Celant, utilise fréquemment la nature et ses processus de transformations comme matériaux d’œuvres fragiles. Les igloos faits de débris, de feuillages et de bois de Mario Merz ou les sculptures de Giuseppe Penone, imbriquant le bronze et les végétaux dans les métamorphoses de leur croissance, confirment cette immersion physique dans la réalité du paysage. 93 30 DESIGNERS ET LEURS CRÉATIONS PHARES Pina, dont on dit que plus jeune elle avait un « corps caoutchouc », après une formation à l’école d’Essen et une carrière de soliste aux États-Unis, se voit proposer en 1973 le poste de directrice de la danse à l’Opéra de Wuppertal. Elle est loin de se douter des réticences d’un public visiblement attaché à sa troupe dans son ancienne formule. À propos de ses premiers mois d’exercice, la chorégraphe parle d’« une grande incompréhension : le public a ressenti mon travail comme une provocation. Mais ça ne l’était pas ! ». Il lui faut, de plus, convaincre les danseurs sur place d’aborder un autre répertoire, d’appréhender une autre gestuelle. Ces interprètes formés au classique abandonneront pour la plupart le Ballet de l’opéra de Wuppertal. Encore un autre pan à reconstruire. Pina Bausch, dans certains de ses entretiens, évoque la peur de ces instants-là. « Je perdais confiance mais je me sentais assez de résistance pour ne jamais faire de compromis. » Pourtant elle s’appuie au départ sur des compositeurs repérés par le public, Christophe W. Gluck pour Iphigénie en Tauride et 148 Pour comprendre l’importance de cette prise de rôle d’une étoile du classique, il faut évidemment resituer l’œuvre et son interprète dans leur époque. Baryshnikov, danseur prodige formé à Riga puis engagé au Kirov, la prestigieuse compagnie de Saint-Pétersbourg, passe à l’Ouest en 1974 à l’occasion d’une tournée au Canada. La guerre froide du ballet continue. Attaché à l’American Ballet Theatre dès sa « désertion », Misha, son surnom, est le danseur classique par excellence, en dépit d’une relative petite taille. Pour le public américain il incarne le prince idéal, mélange de technique virtuose et de grâce. Dans ces années 1970, il est le visage de la danse : aux États-Unis, il devient une star au point de tourner au cinéma, The Turning Point (1980) ou Dancers (1987). Mais la « révolution » que Mikhaïl Baryshnikov va imposer au monde encore très fermé du ballet classique est autre (l’ouverture d’esprit est en effet Pina Bausch, Sweet Mambo (2008). Longues robes fluides pour les danseuses, costumes sombres pour les danseurs (signés Marion Citto le plus souvent), le vestiaire chez Pina participe du mythe. QUESTION DE STYLE : comment s’y retrouver ? LES DATES REPÈRES 1975 En 1977 donc, Charles Jencks publie sa bible du post modernisme architectural. La même année, à Paris, est inauguré le Centre Pompidou de Renzo Piano (lequel qualifiera le post modernisme d’ « académisme de l’exagération, pris dans les vagues de la mode, dans le chaos de la jouissance rapide ».) et Richard Rogers, considéré comme le geste fondateur du high-tech. 66 ANRI SALA Dammi i colori, 2003 qui est-elle ? Image, vidéo couleur et son. 14 minutes Cette fille d’agriculteur est née en 1965 à Châlons-en-Champagne. Elle a commencé par faire des études de marketing avant de passer, en 1991, le diplôme de l’ENSCI (École nationale supérieure de création industrielle), à Paris. Elle a fait ses premières armes professionnelles avec Denis Santachiara, puis avec Philippe Starck qui, en 1993, l’a embauchée au sein de l’équipe Thomson Multimédia. Elle en a pris ensuite la responsabilité avant d’ouvrir, en 1998, sa propre structure. à p re m i è re v u e Ces trois images proviennent d’un film vidéo de 16 minutes signé par cet artiste albanais né en 1974 à Tirana. Elles montrent trois plans différents d’une même ville pris dans la continuité de l’œuvre. La première image en partant du haut cadre, dans sa vision perspective, une large avenue ayant pour horizon la montage. Deux bus de couleur orange s’y croisent, en sens inverse. Immeubles en parpaings et chaussée défoncée trahissent une certaine pauvreté. La deuxième image dévoile les façades d’un immeuble entouré d’échafaudages et peint de couleurs vives. Quant à la dernière image, prise de nuit, elle met en valeur une façade colorée, vue de face, éclairée par des projecteurs. son style Les créations de Matali Crasset racontent notre époque : ses lignes minimalistes renouent avec le besoin de formes essentielles du consommateur contemporain saturé de produits inutiles, tout en répondant à sa fascination pour les nouvelles technologies. Elle aime les espaces décloisonnés, les meubles modulables, les objets conviviaux et les couleurs flashy. L’hôtel Hi, à Nice, qu’elle a entièrement conçu, repense totalement notre façon d’habiter. En fait, Matali Crasset ne défend pas un style mais un état d’esprit : son lit d’appoint intitulé « Quand Jim monte à Paris », son tabouret transformable en matelas pour la sieste, étiqueté « Téo de 2 à 3 », ou son canapé puzzle « Permis de construire » nous proposent des scénarios de vie d’aujourd’hui… Ses environnements acidulés, poétiques et rigoureux, adaptables à toutes les circonstances, font entrer un souffle d’optimisme et le XXIe siècle dans nos maisons. e n a p p ro fo n d i s s a n t Ces trois images se lisant, selon nos habitudes, de haut en bas, marquent une double progression. Elles soulignent une continuité temporelle suggérée, d’une part, à travers le passage du jour à la nuit et, d’autre part, grâce à l’approche par étape en direction des façades colorées. Aussi, d’une image à l’autre, les différentes grosseurs de plan, du plus large au plus serré, créent un mouvement, comme celui d’une caméra qui opère un zoom avant. ses must e n c o re u n e f fo r t 1995 « Quand Jim monte à Paris », colonne d’hospitalité @ 2000 « Permis de construire », canapé démontable jeu d’enfant @ 2003 Hôtel Hi, à Nice @ 2004 Fauteuil « Decompression Space » @ 2005 Ouverture de la boutique « Lieu commun » avec le styliste de mode Ron Orb et le label musical Fcommunication @ 2006 Élue créatrice de l’année par le Salon du meuble de Paris Anri Sala qui a fait ses études artistiques en France, vit et travaille désormais à Berlin. Il réalise des films documentaires avec enquêtes et interviews, mais il filme avec un œil de plasticien : cadrages et mouvements de caméra sont mis au service d’une conception métaphorique du réel. Lumière aveuglante et musique parfois stridente nourrissent une vision hallucinée du monde. Dammi i colori est un document tourné à partir d’une balade en voiture dans les rues désolées de la capitale de l’Albanie, en compagnie du maire, lui-même peintre, qui explique pourquoi il a souhaité mettre ces couleurs vives sur les façades des immeubles. Une tentative d’égayer l’environnement, somme toute dérisoire. Mais cette initiative marque aussi le début d’une ère nouvelle quil laisse place à l’utopie. En 1990, ce pays communise, situé en Europe du Sud et longtemps resté fermé derrière ses frontières, a vu enfin celles-ci s’ouvrir, suite à la chute de son régime dictatorial. « Téo de 2 à 3 », édition Domeau & Pérès, 1999. 1990 Presse citon en béton armé « Permis de construire », édition Domeau & Pérès, 2000. Chaise/porte-revues, « Nextome », édition Domeau & Pérès, 1999.. Chambre « Rendez-vous », hôtel Hi, Nice, 2003. 176 elle a dit : « Heureusement, je ne peux pas imaginer tout ce que les utilisateurs feront de mes objets ! » 177 30 ŒUVRES CLÉS 1973 MATALI CRASSET Néanmoins, certains architectes, tout en sacrifiant à la tendance, introduisent une réelle dose d’humour, de parodie, d’ironie dans leurs architectures. Côté ironie, c’est l’Américain Philip Johnson qui emporte la palme avec son AT&T Building (devenu, depuis, Sony Building) édifié à New York en 1984, sept ans après le début des hostilités : un gratte-ciel aux lignes élancées qui semble s’inscrire dans la lignée du style international, mais couronné d’un fronton en forme de chapeau de gendarme ! Côté humour, le trophée revient à un autre Américain, Michael Graves avec le siège de Walt Disney, édifié en 1991 à Burbank : une sorte de temple grec dont le fronton classique est supporté non par des colonnes ioniques, doriques ou corinthiennes, mais par les sept nains de Blanche Neige ! Côté parodique (accidentel ou programmé?), le pompon revient aux exploits de deux architectes espagnols dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, près de Paris. Un théâtre antique grandiloquent pour le premier, deux camemberts monumentaux se faisant face pour le second. Orphée et Eurydice ou Gustav Mahler pour Fritz et Adagio. Fünf Lieder von Gustav Mahler. En 1975, la chorégraphe signe sa version très personnelle du Sacre du printemps sur la musique d’Igor Stravinski. Avec ses danseurs les pieds dans la tourbe fraîche, l’Élue prête au sacrifice la robe maculée de terre. La vision que Pina Bausch offre au regard est suffisamment dérangeante pour dresser un peu plus le public local contre ce Tanztheater nouveau. Une création comme Barbe-Bleue (1977), avec des extraits de l’œuvre de Béla Bartók qui semble dérailler sur un phono, heurte tout autant les sensibilités. En définitive, c’est une certaine reconnaissance venue de l’étranger, via des festivals comme celui de Nancy ou les passages répétés au Théâtre de la Ville à Paris, qui va changer la donne. Un autre public, plus ouvert, découvre cette danse théâtre où les artistes en scène prennent la parole, où les danseurs paradent en robe longue et costume pour se rejouer les jeux de l’amour, du hasard et de la cruauté. Wuppertal, ville des usines Bayer ou du fameux métro suspendu – on le voit dans le film de Wim Wenders, Alice dans les villes –, finira par trouver sa place sur la carte… chorégraphique mondiale. Wuppertal, qui a perdu sa muse Pina au cours de l’été 2009, lui sera à jamais reconnaissant. 30 DESIGNERS ET LEURS CRÉATIONS PHARES longues heures à la barre. Maurice Béjart a compris que le danseur moderne se doit d’être multiple. Des spectacles d’école donnent le ton : novateur pour l’époque. Pour le chorégraphe, Mudra peut également être un vivier pour sa compagnie, le Ballet du XXe siècle, et il n’hésitera pas à recruter certains promus comme Maguy Marin. Les Belges Pierre Droulers, Michele-Anne de Mey ou Anne Teresa De Keersmaeker, les Français Hervé Robbe ou Yann Le Gac passeront par Mudra avant de se lancer en tant que chorégraphes ou danseurs. Cette aventure extraordinaire durera jusqu’en 1987 et connaîtra une antenne africaine, Mudra-Dakar, de plus courte durée (1977-1980). Beaucoup de détracteurs du chorégraphe Maurice Béjart lui seront néanmoins reconnaissants de cette école à nulle autre pareille et qui, d’une certaine façon, a accompagné le développement de la danse contemporaine en Europe. Le nom même signifiait beaucoup pour cet homme des autres cultures : les mudrâs sont en effet des positions particulières des mains caractérisant les grandes attitudes du Bouddha. La sagesse faite danse. Ce que vous pouvez en dire ! « La réalité dépasse la fiction ! » 230 #/%$)4)/.3$%0!24-%.4 *!.!.!62!4),-!.%.4s)NTERNATIONAL#OEDITIONS-ANAGERssEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATIONssEMAILAMINOT mAMMARIONFR 15 Talk About Tribal Art arts premiers BÉRÉNICE GEOFFROY-SCHNEITER Arts premiers mode d’emploi Bérénice Schneiter mode d’emploi The Author An archaeologist and art historian, Bérénice Schneiter is also a journalist and art critic. Passionate about Africa, she has published numerous books and articles on the subject, including: Arts premiers (1999), Parures ethniques, le culte de la beauté (2001, Assouline). The Work Today, we call “tribal art” what was once controversially called “Negro art” or “primitive art”. The evolution in terminology reflects the revival and appreciation of “non-Western” artistic productions. With the same clarity and pedagogical tone as the rest of the Talk About series, Bérénice Schneiter invites readers to better understand the objects and works of art that are categorized as “tribal art.” The author deciphers and describes the rites, sacred places, body art, and other extraordinarily diverse forms of “tribal art.” Key Sales Points s#OLORFULACCESSIBLEFUN s)NTRODUCESABROADSPECTRUMOFFACTSANDIDEASINA FRESHENGAGINGTEXT s2ICHLYILLUSTRATEDWITHBLACKWHITEANDCOLOR PHOTOGRAPHS &/2-!4 X 0!'%3256 ),,5342!4)/.3250 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2 170 g 7/2$3APPROX 02)#% € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 16 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Art LONDON 13 COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER Table of Contents CHANGER SA FAÇON DE VOIR : NE DITES PLUS… I. Did you say « tribal art » ? II. Change your perception: don’t say… III. What’s the point? IV. Keywords V. The intermediaries VI. First timers VII. 30 major Works LE PORTRAIT De l’Afrique ou de l’Océanie, les visiteurs de musée ont généralement une vision tronquée : la plupart des œuvres d’art ont, en effet, perdu les couronnes de fibres, les patines sacrificielles ou les ajouts de couleur dont elles étaient revêtues. Loin de sacrifier à une triste monochromie, les peuples premiers accordent au contraire à la couleur une importance primordiale et la parent d’intentions hautement symboliques. Ainsi, dans de nombreuses cultures mélanésiennes, les substances colorantes sont source de vie. Trois couleurs fondamentales en composent la palette : le noir tiré du charbon, le rouge ou couleur de la vie que l’on obtient à partir d’un jus de plante, d’un pigment minéral ou de sang humain, et enfin le blanc (venant de la chaux ou d’une plante) qui est la teinte de la mort. Par ailleurs, une statue ne saurait être achevée sans avoir été enduite préalablement d’une couche noire ou grisâtre destinée à neutraliser sa charge magique : la peinture se fait ici prophylactique. L’art mélanésien est donc un monde en « Technicolor », comme le montrent les figures et les masques du culte malagan de Nouvelle-Irlande entièrement recouverts de motifs géométriques peints, les flamboyants mannequins funéraires rambaramp du Vanuatu dont le corps et le visage sont constellés de blanc, de rouge, de noir et de bleu, ou bien encore les boucliers, les masques et les crochets anthropomorphes réalisés par ces artistes de génie que sont labore et dolore magna aliquyam erat, set vero eos et acm et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita labore et dolore magniam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita les plasticiens du Sepik, en PapouasieNouvelle-Guinée. En leur qualité de « Grands Hommes fort influents », les spécialistes abelam pratiquent ainsi de façon concomitante la plantation de tubercules d’igname en forme de poteau – qui sont une incarnation des ancêtres – et la peinture des cases cérémonielles. Dans les deux cas, le processus est le même : il leur faut observer une rigoureuse abstinence sexuelle avant d’exposer leurs travaux. En outre la polychromie de l’image – qu’elle soit parure festive, grand masque d’ancêtre, crâne surmodelé ou sculpture – est la porte idéale qui donne accès aux récits du mythe. « Sans peinture, l’homme, le masque, la sculpture ne seraient ni corrects sur le plan du canon, ni beaux sur celui du style. Les hommes seraient simplement des humains ordinaires, et les œuvres d’art seraient privées de parure, c’est-à-dire de vie », résume ainsi fort pertinemment Christian Kaufmann dans L’Art océanien (Citadelles & Mazenod, Paris, 1993). Mais la principale difficulté demeure, pour nos yeux habitués aux palettes flamboyantes d’un Van Gogh, d’un Matisse ou d’un Kandinsky, d’appréhender les subtiles nuances des pigments d’origine mélanésienne, d’en percer le symbolisme. Ici, nul rouge ou jaune strident, mais les variations infinies de teintes oscillant le plus souvent de l’ocre au brun. Chez les Baining de Nouvelle-Bretagne, c’est néanmoins le noir de cendre qui règne en maître : il trace des 72 C’est à travers ce prisme qu’il convient de déchiffrer les fascinantes effigies de bronze (en réalité des alliages de cuivre et de laiton) ou de terre cuite de l’ancestral royaume d’Ilé-Ifè, dans l’actuel Nigeria. Têtes de rois aux joues imperceptiblement gonflées, aux narines frémissantes et aux lèvres ourlées, effigies de souveraines dont le port de tête altier et la sophistication des coiffures évoquent la grâce des pharaonnes égyptiennes, représentations de dignitaires ou de notables empreints de la même dignité, toutes ces physionomies semblent revivre sous nos yeux tant apparaît grande la maîtrise du sculpteur qui les a fait naître de l’argile. Bien des détails anatomiques – ourlet des oreilles, dessin des cernes, affleurement du globe oculaire dans l’orbite – ne peuvent être nés que d’une minutieuse observation. En outre, quelques timides traces de polychromie et de profonds sillons creusés dans les joues (transcriptions des scarifications encore en usage dans ces régions) devaient renforcer encore l’aspect « réaliste ». abore et dolore magna aliquyam erat, sed diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita kasd gubergren, sadipscing elitr, 92 « ILS N’ONT PAS D’ATELIERS NI DE STYLES ! » 93 CHANGER SA FAÇON DE VOIR : NE DITES PLUS… SI PAR GOÛT VOUS PRÉFÉREZ… abore et dolore magna aliquyam erat, sed diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita kasd gubergren, sadipscing elitr, DATES REPÈRES « Devant la sculpture africaine, il faut cesser d’avoir peur d’être profane et se laisser envahir par elle ; il faut s’en approcher, la fréquenter, se l’approprier, l’aimer. Lui offrir son temps, lui ouvrir sa sexualité, ses rêves, lui livrer sa mort, ses inhibitions, redécouvrir autre chose en soi. Sans lâcheté, ne pas hésiter à désacraliser, sans les rejeter, ses sources culturelles. Ne plus avoir cette taie sur l’œil et se laisser aller à la jouissance, se laisser gagner par la magie », écrivait, lyrique, Jacques Kerchache en préambule au magistral volume qu’il dirigea sur l’art africain (Paris, Citadelles & Mazenod, 1983). Quelque trente ans plus tard, force est de constater que les arts premiers demeurent, aux yeux du grand public, nimbés d’une aura de mystère, quand ils ne sont pas tout simplement hermétiques ! Il suffirait pourtant de dénoncer quelques principes clairs pour labore et dolore guider le regard, sans tuer l’émotion. Ainsi, n’ayez pas peur de la confrontation magna aliquyam directe avec le masque ou la sculpture : sa erat dolore , s qualité première est son expressivité, sa dolore dolore et présence, qui est la manifestation même vero eos 79 labore et dolore magna aliquyam erat, set vero eos et accud diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita DATES REPÈRES 78 du sacré. Comme devant toute œuvre en trois dimensions, il convient de tourner autour d’elle pour en appréhender chaque angle. « Être actif devant une statue », voilà le sage conseil que préconisait Jacques Kerchache ! Puis, dans un deuxième temps, goûtez ses proportions qui réinventent avec dynamisme et saveur celles du corps humain. Ainsi, l’une des particularités de la statuaire africaine est de privilégier de façon exagérée la tête. Or loin d’être l’expression d’une maladresse, cette conception s’explique par le fait qu’elle est le siège vital de l’âme et de la pensée. Son hypertrophie par rapport au reste du corps peut traduire également un concept religieux. Ainsi, par leur ventre bombé, leur grosse tête et leurs courtes jambes, les figures de reliquaires Fang traduisent une ambivalence : vieillard et nourrisson tout à la fois, ils sont une invocation au culte des ancêtres comme la manifestation du désir de fertilité pour l’ensemble de la communauté. Une autre constante apparaît dans l’art africain : celle de la « ligne brisée » destinée à suggérer le 158 159 labore et dolore magna aliquyam erat, sed diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita kasd gubergren, no sea takimata sanctus In the same series Contemporary Art Design Contemporary Architecture Contemporary Dance Fashion Contemporary Photography Contemporary Gardens jar conte COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER jardin contemporain mode d’emploi CHANTAL COLLEU - DUMOND mod d’ Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 17 Street art mode d’emploi *ÏRÙME#ATZ jar conte street art mode d’emploi JÉRÔME CATZ The Author *ÏRÙME #ATZ was a professional snowboarder from 1992 to 2003. Very early on, he developed an interest in artists and opened his first exhibition space “Spacejunk” in 2003 in Grenoble, soon followed by others in Bayonne, a land of surfers, and recently in Lyon. He is the curator of exhibitions including “Art on Foam” and “Les enfants terribles,” events at which he gathers prominent street artists. In 2010, he published The Spacejunk Year Book. He regularly contributes to specialized journals such as Artravel, Surfer’s Journal, and Huck. mode Key Sales Points s)NTRODUCESABROADSPECTRUMOFFACTSANDIDEASINA FRESHENGAGINGTEXT s/VERCOLORILLUSTRATIONS The Work Street art is taking on an increasingly important role in contemporary creation. Ever since its beginnings in the 1950s in the United States with the well-known “murals,” via the graffiti of Basquiat and Keith Haring, and in France, the famous stencils of Ernest Pignon Ernest, a whole new generation of artists has chosen to express themselves in public space. Footpaths, walls, abandoned buildings, trains, and subways are all backdrops for the ephemeral works visible in contemporary cities. An urban art par excellence, all cities of the world today are “marked” by contributions from this new type of artist. Paintings, drawings, stencils, tags… This work explains techniques as well as the different modes of expression from drawing to writing, reading this global artistic phenomenon. &/2-!4 X 0!'%3256 ),,5342!4)/.3 250 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2150 g 7/2$3APPROX 02)#% € 2)'(433/,$ US/UK 05",)#!4)/.$!4%3PRING CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 18 Flammarion Visual Arts LONDON 13 Talk about Street Art COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM LA STREET CREDIBILITY blandit praesent luptatum zzril delenit augue duis dolore te feugait nulla consectetuer adipiscing elit, sed diam nonummy nibh euismod tinc UN ÉTAT D’ESPRIT blandit praesent luptatum zzril delenit augue duis dolore te feugait nulla consectetuer adipiscing elit, sed diam nonummy nibh euismod tinc 84 85 UN ÉTAT D’ESPRIT blandit praesent luptatum zzril delenit augue duis dolore te feugait nulla consectetuer adipiscing elit, sed diam nonummy nibh euismod tinc Abore et dolore magna aliquyam erat, sed diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. Stet clita kasd gubergren, no sea takimata sanctuitr, sed diam nonumy eirmod tempor invidunt ut labore et dolore magna aliquyam erat, sed diam voluptua. At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. 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Duis autem vel eum iriure dolor in hendrerit in vulputate velit esse molestie consequat, vel illum dolore eu feugiat nulla facilisis at vero eros et accumsan et iusto odio dignissim qui blandit praesent luptatum zzril delenit augue duis dolore te feugait nulla Nam liber tempor cum soluta nobis eleifend option congue nihil imperdiet doming id quod mazim placerat facer possim assum. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetuer adipiscing elit, seea et gubergren, kasd magna no rebum. sanctus sea sed takid diam nonummy nibh euismod tincidunt ut laoreet dolore magnea et gubergren, kasd magna no rebum. sanctus sea sed takia aliquam erat volutpat. Ut wisi enim ad minim veniam, quis nostrud exerci tation ullamcorper suscipit lobortis nisl ut aliquip ex ea commodo consequat. Duis autem vel eum iriure dolor in hendrerit in vulputate velit esse molestie consequat, vel illum dolore eu feugiat nulla facilisis.At vero eos et accusam et justo duo dolores et ea rebum. 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Lorem ipsum dolor sit amet, consetetur sadipscing elitr, sed diam nonumy eirmod tempor invidunt ut labore et dolore magna aliquyam erat. 86 In the same series Contemporary Art Design Contemporary Architecture Contemporary Dance Fashion Contemporary Cinema Contemporary Gardens Tribal Art jar conte COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER jardin contemporain COLLECTION DIRIGÉE PAR ÉLISABETH COUTURIER arts premiers BÉRÉNICE GEOFFROY-SCHNEITER mode d’emploi p CHANTAL COLLEU - DUMOND mod d’ Flammarion mode d’emploi #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 19 Photography LONDON 13 André Kertész: Paris Autumn 1963 Paris Automne 1963 André Kertész The Author André Kertész (1894-1985), renowned Hungarianborn photographer, moved to Paris in 1925 and quickly made a name for himself as one of the most significant figures in world photography – alongside Brassaï and, later, Robert Doisneau. He became a naturalized American citizen in 1944, and contributed to numerous magazines, including many Condé Nast publications. His works are presented in museums around the world including the Met, The Art Institute of Chicago, the Getty Center and many more. Key Sales Points The Work This work sees the production of an unpublished book project put together by André Kertész during his return to Paris in 1963, when he observed the city with fresh eyes more than twenty years after he had last worked in the city. Kertész was a pioneer in photographic composition and photojournalism who gained critical acclaim for his image distortions. Born in Hungary, he moved from Paris to New York during World War II. Back in Paris in 1963, he took more than 2,000 blackand-white photographs and nearly 500 slides that capture the city’s essence – from Montmartre, to the banks of the Seine, to its gardens and parks. Kertész edited these photographs into book form, painstakingly selecting only 59 pictures, cropping them and designing the layout himself, but the work was set aside and was only recently rediscovered in his archives, twenty-five years after his death. The previously unpublished material is reproduced here as he originally intended, and completed with archival documents and a critical essay. s5NPUBLISHEDMATERIALFROMAPERIODWHEN+ERTÏSZ PRODUCEDARGUABLYHISMOSTIMPRESSIVEPHOTOGRAPHS s+ERTÏSZS IMAGES CAPTURE AN INTIMATE AND NOSTALGIC VISIONOF0ARIS s!TREASURETROVEPUBLISHEDHEREFORTHElRSTTIMEAS +ERTÏSZHIMSELFHADASSEMBLEDITIN &/2-!4 X 0!'%380 ),,5342!4)/.3COLORANDBLACKWHITEPHOTOGRAPHS ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2170 g 7/2$3 02)#% 32 € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%June 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 20 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 21 Photography LONDON 13 Paris Brassaï Paris Brassaï Brassaï Agnès de Gouvion Saint-Cyr The Authors Born as Gyula Halász on 9 September 1899 in Hungary, Brassaï was three years old when his parents arrived to Paris. He turned to photography in 1929 and began capturing the French capital that so fascinated him, leading to his international renown. The Centre Georges Pompidou devoted a retrospective to his work with 450 photographs in the year 2000. Agnès de Gouvion Saint-Cyr, former inspectorgeneral of photography for the French Ministry of Culture, is an authority in the world of photography, specialising in Brassaï. Key Sales Points The Work In an interview on his perception of the French capital, Brassaï once confessed that he constantly had in mind three superposed images of Paris. First, the Paris of the 1900s, the “Paris of Marcel Proust” that he discovered as a young child: walks through the Bois de Boulogne, afternoons at the Tuileries or Luxembourg Gardens… Next came the Paris of 1924, the city he found after his art studies in Berlin, when he embarked on nocturnal explorations and wanderings, alongside Henry Miller, Man Ray, Picasso… And finally the stroller’s eternal Paris, a Paris that he sublimates by capturing the “spirit” of each of its districts: the elegant crowds on Rue de Rivoli, the coalmen along the Seine at Bercy, but also the majesty of prestigious monuments, the Tour Eiffel, and above all Notre Dame that he stalked day and night. Brassaï thus admits that the city remains at the core of his meditation, the guiding thread of his work, an inexhaustible source of inspiration. s! STUNNING SELECTION INCLUDING MANY LESSERKNOWN WORKSOF"RASSAÕSICONICPICTURESOF0ARIS s!UTHORED BY ONE OF THE WORLDS LEADING SPECIALISTS ON"RASSAÕANDOVERSEENBY"RASSAÕSLEGALSUCCESSOR &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3300 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2170 g 7/2$315 000 02)#% € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 22 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Table of contents - The Paris of Marcel Proust (early 20th century) - Walls and graffiti (from 1929 on) - Paris and the “Années folles” - Paris of Picasso - The eternal Paris of the wanderer Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 23 Paris Magnum 7ORKDIRECTEDBY³RIC(AZAN The Author Éric Hazan is a well-known French writer and publisher, author of L’Invention de Paris, Seuil, 2002. The Work Key Sales Points Among the photos brought together in this book the earliest dates from 1932 and the latest from 2012. Despite this great time gap, the overriding impression one gets when leafing through its pages is of a sort of unity, as if Magnum were not a brand, changing model at regular intervals, but a mentality. How can it be defined? Negatively at first: as far as it concerns Paris, there is nothing picturesque, monumental or sensational. Rather a preoccupation with showing the city as it is: the metro and social housings, the fashion shows and poor people, Fouquet’s and the Goutte d’Or neighborhood. Famous figures appear: from Mitterrand to Deleuze, Dior to Genet, but they are photographed without ceremony or decoration; as ordinary human beings snapped in a spot in the city. The book is organized in chronological chapters: Magnum before Magnum (pre-war, the Liberation of France…), the Fourth Republic, the De GaullePompidou years until May ’68, the twenty-first century. For each of these periods, political events will serve as a framework but most of the images will be dedicated to the life of the city in all its forms: intellectual, artistic, architectural, humorous, – not to forget the everyday, whose inherent meaning Magnum photographers decipher so well. s 0HOTOGRAPHSBYWORLDRENOWNED-AGNUMPHOTOGRAPHERS s!NEXCELLENTALTERNATIVETOTHEUSUALSOUVENIRBOOKS FEATURINGORIGINALHIGHQUALITYIMAGES s!FRESHPERSPECTIVEONAHEAVILYCOVEREDSUBJECT &/2-!4 X 0!'%3400 ),,5342!4)/.3350 ").$).'(ARDCOVERWITH&RENCHFOLDJACKET 0!0%2150 g 7/2$3 02)#% 49 € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%Fall 2014 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 24 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Photography LONDON 13 Magnum Paris Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 25 Cinema LONDON 13 Pasolini Roma Pasolini Roma Pasolini Roma *ORDI"ALLØ!LAIN"ERGALAAND'IANNI"ORGNA The Authors Jordi Balló, a film historian, curated exhibitions at the Centre de Cultura Contemporània de Barcelona from 1999 to 2011. Currently teaching at the Universitat Pompeu Fabra, he is also the author of various works including La llavor immortal and Jo ja he estat aquí (2006) for which he won the Serra d’Or Critics Prize. Alain Bergala is a French film critic, essayist, screenwriter, and film director. Specialising in the work of Jean-Luc Godard, he contributes to Les Cahiers du cinéma. Gianni Borgna is a philosopher, essayist, music and film critic. A cultural attaché for the city of Rome, he is president of the Fondazione Musica per Roma. The Work Born in Bologna in 1922, the prolific filmmaker Pier Paolo Pasolini was also a poet, a philosopher, a linguist, a novelist, a playwright, a virulent columnist, an occasional actor, an intimist painter, and a man committed to social issues. Entirely original in its approach, this volume is designed as a real guide inviting the reader to walk alongside the renowned Italian artist, presenting him as one of our contemporaries and emphasising the modernity of his work, whether cinematographic, literary or pictorial, and shedding a new light on the life and works of a man who was one of Italy’s most eminent intellectual figures in the 20th century. Amongst the wealth of materials accumulated in this work, many previously unpublished documents are presented, including scouting shots and on-set photos, archives (screenplays, letters, books, manuscripts, poems) or else the original and illustrated screenplays of Accattone and Mamma Roma, as well as drawings by Pasolini. This volume also includes a series of interviews conducted with witnesses to the life of Pasolini, companions who all knew and frequented him, such as Bernardo Bertolucci, Ennio Morricone, Dacia Maraini, and Jean-Luc Godard. 26 Flammarion Key Sales Points s)MPRESSIVEWEALTHOFMATERIALSINCLUDINGNUMEROUS PREVIOUSLYUNPUBLISHEDDOCUMENTS s $YNAMICPRESENTATIONBRINGING0ASOLINISPREOCCUPATIONS TOLIFE s)NTERVIEWSWITHWITNESSESTOTHELIFEOF0ASOLINI &/2-!4 X 0!'%3240 ),,5342!4)/.3200 ").$).'3OFTCOVER 0!0%2170 g 7/2$350 000 02)#% 35 € 2)'(433/,$ 3PAIN)TALY 05",)#!4)/.$!4%June 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX) Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 1961-1963 [À Luciano Serra – Bologne 114 [À Luciano Serra – Bologne Casarsa, juillet 1941] Casarsa, le 20 août 1941] […] […] J’ai fait un nombre assez dense de dessins et un tableau (mon meilleur) intitulé «Été voilé»: il ne s’agit pas d’allégories, mais d’un paysage pur et simple, un peu à la De Pisis. Je continue à peindre et à être assez content des tableaux dont je couvre les murs nus de ma chambre «bohème». Je vous embrasse affectueusement. […] Pier Paolo P.-S.: Important: allez me chercher dans tous les magasins de Bologne des tubes de Rouge indien, et envoyez-les-moi, s’il vous plaît, très rapidement. Veillez, désormais, à m’écrire vos leres ensemble. — [À Luciano Serra – Bologne Casarsa, août 1941] […] — Je lis peu, mais en revanche je peins beaucoup: six tableaux jusqu’ici, de valeurs diverses, dont au moins deux me paraissent bons: mes meilleurs. J’ai trouvé une palee qui m’est propre, et même une manière qui m’est propre. J’espère continuer sur cee voie, sans stupides changements d’amateur. [À Luciano Serra – Sassuolo Bologne, décembre 1942] […] Arcangeli a vu mes dessins et ils lui ont plu d’une manière très flaeuse pour moi. […] […] 1950-1954 38 Flammarion 1961-1963 115 Pasolini revendique le recours ambitieux à la langue de la région de sa mère, le frioulan qui, dès lors qu’il est utilisé et écrit dans une volonté poétique, aspire à la représentation de la réalité comme expérience absolue. La défense de cee langue est aussi, de la part de Pasolini, une aitude politique antifasciste face à un régime qui conçoit l’unité linguistique italienne comme une expression impériale et autoritaire. En défendant le frioulan et d’autres langues romanes déconsidérées, il trouve une façon de s’opposer à l’«homologation culturelle». Ce sera là l’une des grandes lues de sa vie. Il écrit des poèmes dans cee langue et fonde l’Academiuta de la lenga furlana (1945). La revue de l’Academiuta propose des traductions vers le frioulan de textes écrits dans d’autres langues et affirme tout particulièrement la nécessité de sauver les langues romanes en voie d’extinction et d’assurer l’autonomie politique nécessaire à leur existence et à leur implantation. Pasolini s’intéresse notamment au cas de la langue catalane, langue persécutée sur le plan politique par le régime franquiste et qui parvient pourtant à subsister grâce à sa tradition liéraire. Ainsi, un éditorial de la revue précise: «La dictature fasciste de Franco a condamné la langue catalane au plus dur des ostracismes, en l’expulsant non seulement des écoles et des tribunaux, mais aussi des tribunes, de la radio, de la presse, des livres, et même de l’Église. Il fréquente le centre animé de Rome, Piazza Navona, Piazza del Popolo et Piazza Campo de fiori, où vivent ses nouveaux amis: Alberto Moravia et Elsa Morante, Giorgio Bassani, Federico Fellini, Laura Bei, tous assidus des bars et des restaurants de la vie intellectuelle romaine. Rome, où il est arrivé avec sa mère en l’année sainte de 1950, est aussi la ville du Vatican. Le pape PieXII meurt en octobre1958, après dix-neuf ans de pouvoir pontifical. Pasolini publie peu après un poème intitulé À un pape, dans lequel il accuse le souverain pontife de passivité coupable devant l’injustice du malheur des pauvres. Le poème fait scandale et met fin à la publication de la revue Officina qu’il avait créée en 1955 avec Francesco Leonei et Roberto Roversi. Sa vie sociale s’est donc rapprochée du centre de Rome où il travaille toute la journée, mais la nuit, écrira-t-il en 1962, «je rôde, comme un matou en quête d’amourau-delà des confins de la ville, au-delà des terminus. […] J’aime si férocément, si désespérément la vie, qu’il ne peut m’en venir que du bien : j’entends les données physiques de la vie, le soleil, l’herbe, la jeunesse ; c’est un vice beaucoup plus terrible que celui de la cocaïne, il ne me coûte rien, et il y en a une abondance infinie, sans limites : et moi je dévore, je dévore… Comment ça finira? Je n’en sais rien…». 50 1954-1960 51 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 27 Cinema LONDON 13 A Century of Hollywood Il était une fois Hollywood Juliette Michaud The Author Juliette Michaud is Studio Magazine’s French correspondent based in Los Angeles. She is the author of the novel Junket: Les Tribulations de Juliette à Hollywood, published in 2008. Over the past fifteen years, Juliette Michaud, who lives just beneath the Hollywood sign, has interviewed all of the contemporary Hollywood legends including Kirk Douglas, Shirley MacLaine, Jane Fonda, and many more. Key Sales Points The Work This book is a celebration of the history of cinema, its release marking the 100th anniversary of Hollywood’s first feature film, The Squaw Man, by Cecil B. DeMille. In 1900, Hollywood was a small town with a post office, its own newspaper, a hotel, two markets and approximately 500 inhabitants. Los Angeles, which had 100,000 inhabitants at the time, was just 11 km away. In 1910, D.W. Griffith, sent by the Biograph Company to the West Coast of the United States, directed several short films in Hollywood, opening the way for other directors. From the early pioneers to the New Hollywood of the 1960s, this work sets out to tell the story of the mythical American studios and their golden age. Retracing the silent film age, the emergence of the talkies and colour films, the studio system (the nabobs, censorship, the making of stars), glamour and its attributes (makeup, costumes, lighting, music…), but also emblematic genres (including comedy musicals and westerns) and film professions, all the way through to studio logos (the MGM lion, Fox’s moving spotlights or the Paramount mountain), the work revives all the creativity of this hotspot for world cinema. Hollywood stars define glamour, and this volume features them all, from Fred Astaire and Ginger Rogers, to Gary Cooper and Ingrid Bergman, Bette Davis’s cigarettes, Cary Grant serving champagne in a tuxedo, the sassy attitude of Mae West, or the poetry of Charlie Chaplin’s films. 28 Flammarion s4HE (OLLYWOOD lLM INDUSTRY IS AN ICONIC CULTURAL TREASURE AND THIS VOLUME CELEBRATES ITS HISTORY AND lNESTWORKS s)NCLUDES IMAGES OF lLM STILLS MOVIE POSTERS CELEBRITYHEADSHOTSCOSTUMESANDSETSFROMTHEPAST YEARS &/2-!4 240 x 310 0!'%3352 ),,5342!4)/.3300 ").$).'(ARDCOVER 0!0%2150 g 7/2$350 000 02)#% € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Table of Contents - Hollywood: a myth - Silent films - The first celebrities - Musicians - The first films with sound - The first color films - Films before 1939 - Films during the war - The USA in cinema - Musicals - Film sets - Studios - The sixties Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 29 Cinema ,/.$/. Paris By Hollywood Paris vu par Hollywood Edited by Antoine de Baecque The Authors Historian and film critic Antoine de Baecque worked as editor-in-chief for Cahiers du Cinéma and the culture section of the French newspaper Libération. He has published several books including Tim Burton (2011) and Truffaut (2000). Includes essays from a dozen eminent film experts, including Jean-Yves de Lépinay, Christian Delage, Marc Cerisuelo, Jean-Christophe Ferrari, Maroussia Dubreuil, Vanessa Schwartz, Pierre Berthomieu, Christian Viviani, Emmanuel Dreux, Sébastien Roffat, and Jean-Baptiste Thoret. The Work This comprehensive volume examines Tinseltown’s fascination with the City of Light, from silent movies through to modern blockbusters. Romantic, elegant, and enticing, Paris has fascinated American filmmakers for over a century. As habile in accommodating a romantic comedy or mystery as it is in hosting an action-packed thriller, it is by far the foreign city that appears most frequently in Hollywood movies. In Paris by Hollywood, essays by eminent film experts and commentators uncover Hollywood’s role in the cultivation of now timeless Parisian clichés, examining seminal films such as An American in Paris, The Hunchback of Notre Dame, and Sabrina. Chapters on Audrey Hepburn’s Parisian persona; Disney’s and Woody Allen’s personifications of Paris; Hollywood’s depictions of the French Revolution; and the American fascination with the enigmatic, glamorous “Parisienne” explore a cultural relationship that owes as much to the allure of Paris itself as to Hollywood’s desire to paint a picture of European exoticism. Interviews with eminent filmmakers and actors including Martin Scorsese, Julie Delpy, and Leslie Caron provide intimate insider’s perspective while insightful analysis explores the reasons why Hollywood has invested and continues to invest so much in depicting the French capital. Paris by Hollywood is the perfect companion for lovers of American cinema and those captivated by the magic of the French capital. 30 Flammarion Key Sales Points s3ELECTED lLMOGRAPHY OF MASTERPIECES IN THE form of informative, detailed fact sheets that include title, year, director, producer, principal cast, screenplay author, color/effects, length, set location, brief SUMMARYANDAUTHORNOTESONTHElLM(UNDREDSOF ADDITIONALlLMSAREFEATUREDTHROUGHOUTTHETEXT s)NCLUDESINTERVIEWSWITH-ARTIN3CORSESE*ULIE$ELPY Leslie Caron, Danielle Darrieux. s#APTIVATING SUBJECT BOTH 0ARIS AND (OLLYWOOD ARE topics that captivate readers; their combination here is a dynamic duo. FORMAT: X PAGES: ),,5342!4)/.3 ").$).'(ARDCOVER PAPER: G WORDS: APPROX 02)#% 45 € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%3EPTEMBER #/%$)4)/.3$%0!24-%.4 *!.!.!62!4),-!.%.4s)NTERNATIONAL#OEDITIONS-ANAGER sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4sContract and Production Administration sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at www.foreignrights-flammarion.com Table of Contents - The Eiffel Tower, by Jean-Yves de Lépinay - Griffith and Paris, by Christian Delage - The French Revolution As Seen By Hollywood, by Antoine de Baecque - Lubitsch: The French Touch, by Marc Cerisuelo - French Kiss: America’s Love Affair With La Parisienne, by Jean-Christophe Ferrari - Maurice Chevalier: “Now That’s Paris!” by Maroussia Dubreuil - Cancan Movies, by Vanessa Schwartz Flammarion - When in Paris..., by Pierre Berthomieu - Audrey Hepburn: Hollywood’s Parisienne Par Excellence, by Christian Viviani - Movies “Made in France,” interview with Sylvette Baudrot - Hollywood Goes to Paris and Meets the New Wave, by Antoine de Baecque - Blake Edwards: The Prince of Paris, by Emmanuel Dreux - Walt Disney’s Paris, by Sébastien Roffat - Paris: Action!, by Jean-Baptiste Thoret - Woody Allen in Paris, by Maroussia Dubreuil #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at www.foreignrights-flammarion.com 31 Fashion LONDON 13 Parisian Chic A Style Guide by Ines de la Fressange with Sophie Gachet La Parisienne Ines de la Fressange Sophie Gachet The Authors Ines de la Fressange is the essence of Parisian style and elegance ; a runway model – former the face of Chanel and head of her own clothing line – she truly is France’s icon of chic. Now, she juggles her many roles with panache – mother of two daughters, creative consultant for Roger Vivier, model for L’Oréal, cameo runway model for Chanel and Jean-Paul Gauthier, and New York Times best-selling author of Parisian Chic, in which she shares the well-kept secrets of how Parisian women maintain their effortless glamour and timeless allure. Sophie Gachet is a fashion journalist for Elle in Paris. Key Sales Points The Work Updated edition of the best-selling guide to Ines’ “secret Paris”. Drawing on decades of experience in the fashion industry and French high society, Inès de la Fressange offers her personal tips on style and beauty, outlining how to achieve that quintessential Parisian look. Ines helps you to build a wardrobe around just seven affordable basics coupled with high fashion touches and great accessories. Step-by-step Do’s and Don’ts ensure that you will never again get lost in your own closet, while her 10-minute beauty routine and short list of travel essentials are perfect for retaining your sparkle even when you’re on-the-go. And if, like Ines, you are not content with confining Parisian chic to your wardrobe, she also offers pointers on how to bring it into your home to add your signature style to any space – big or small. Ines’ favourite sources for clothing, beauty, and decorating finds are accompanied by fashion photographs of her daughter alongside her own snapshots and charming drawings. Written with panache in collaboration with Elle fashion journalist Sophie Gachet, delivered with sincerity and wit, this truly is the ultimate style guide to Parisian chic. 32 Flammarion s!NEWUPDATEDEDITIONOFNew York Times Book Review best seller, now an international best-seller, with over 650 000 copies sold worldwide in 17 languages. s#OWRITTEN AND ILLUSTRATED BY A WORLD FAMOUS ICON OF STYLEWHOSEFASHIONADVICEISHIGHLYSOUGHTAFTER s,UXURIOUSMOLESKINNOTEBOOK s)RRESISTIBLEQUIRKYDRAWINGSANDHUMOROUSTIPS s!SPECIALLYADAPTEDEDITIONFORTHEINTERNATIONALMARKET FORMAT: 155 x 235 PAGES: 240 ILLUSTRATIONS: 300 color BINDING: Flexi-bound with moleskin cover, gold stamping, wrapper band, and ribbon marker PAPER: 150 g (Furioso) WORDS: 37 000 approx. PRICE: 25 € RIGHTS SOLD: US/UK, Italy, Japan, Brazil, PR China, Taiwan, Germany, Spain, Russia, Czech Republic, Netherlands, Hungary, Slovakia, Poland, Lithuania, Portugal PUBLICATION DATE: October 2012 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4sContract and Production Administration sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM PARTIE 1 Mode in Paris 8 9 MODE IN PARIS L’ADN de la Parisienne Shopping coach Assimiler Assi ss les tendances t Qui n’a jamais été tentée par une robe entièrement pailletée ou un jupon à mille volants ? Pas facile de résister aux sirènes de la mode. Pourtant, la Parisienne doit apprendre à faire du shopping avec méthode si elle ne veut pas se laisser enivrer par l’abondance du choix qui l’entoure. Surtout si elle ne veut pas bourrer sa penderie de pièces qu’elle ne portera jamais. Nee pas p acheter N de “oeuvres d’art” des Comment ne pas devenir une victime de la mode ? Écouter Écou les e vendeuses v Ok, certaines sont intéressées Réfléchir Réfl Réflé f au chiffre d’affaires, mais elles sont Il faut se demander : « Si j’achète ce truc, est-ce que j’aurai envie de le mettre ce soir ? » Si la réponse est « non », « je le mettrai à la maison » ou encore « on ne sait jamais, si un jour il y a une fête », c’est qu’il faut se tailler vite fait de la boutique. sensées bien connaître la collection et sauront trouver la pièce qui vous ira… C’est leur métier ! En revanche, fuyez celle qui vous dira « c’est très tendance cette saison ! ». La Parisienne déteste acheter ce que tout le monde porte. Elle est attentive à ce qu’il lui va, plus qu’à ce qui est à la mode, dont elle fait mine de ne pas se soucier (cf. point suivant). La petite robe noire Part Partager Par son budget en deux Suivre les tendances est tout ce que la Parisienne déteste, mais elle doit savoir ce qui est trendy. Le tout est de ne pas appliquer les courants à la lettre. Par exemple, si l’imprimé panthère tient la vedette, elle ne doit pas s’équiper façon « je me suis échappée du zoo ». Une pochette en imprimé animal suffira à montrer qu’elle fait partie des filles stylées et non des bêtes de mode. Il arrive qu’on achète un vêtement en se disant : « C’est gai, c’est une belle pièce ! » On aime l’objet, les couleurs vives, les détails amusants. On l’aime pour ce qu’il est, sans faire le rapport avec notre style, notre silhouette. Or il faut toujours imaginer comment il s’intégrerait à notre penderie. Et ne pas penser qu’un vêtement bien mis en évidence dans une boutique, avec de fortes prédispositions photogéniques, sera forcément un bon achat. Vous éviterez ainsi le manteau orange vif quand vous avez les cheveux roux et la minijupe argentée à volants quand vos cuisses ne s’y prêtent pas. Connaître les limites de la mode, c’est tout un art ! D’un côté les basiques de qualité et de l’autre, les coups de cœur qui rendent la garde-robe joyeuse (une ceinture, un sac, des bijoux fantaisie). Même avec un budget moyen, il y a plein de façons d’avoir un look sympa. Finalement, on n’a pas besoin de grand-chose. Mieux vaut avoir peu de pulls, de vestes, de manteaux, mais de bonne qualité. Ce n’est pas la quantité qu’il faut viser. Il faut savoir éliminer. Le côté « ça je garde pour quand je ferai de la peinture à la maison », ça ne marche pas non plus ! Il faut savoir donner. Il y a hélas suffisamment d’associations et de personnes défavorisées. Une chose est sûre : on commence mieux la journée en ouvrant un placard avec peu de chose, mais bien rangées. 16 Adresses à la mode 17 Ce que q l’on sait de la petite pe p robe noire La petite robe noire n’est pas un vêtement, c’est un concept. Elle est abstraite, universelle. Et par là même propre à chacun. « Petite robe noire » ? En vérité, cela ne veut rien dire. Édith Piaf et ses grandes mains posées à plat sur son ventre ? Anna Magnani en larmes dans les films néoréalistes italiens ? En tous les cas, pour chacune d’entre nous, c’est un souvenir. Aujourd’hui, on a plusieurs robes noires comme on a plusieurs jeans : elles sont toutes différentes sous une même dénomination. La robe noire est un secret de Polichinelle pour les femmes ou plutôt un secret de bonne femme : nous savons qu’elle nous sauvera de toutes les situations, quels que soient le continent, la saison, l’heure, l’homme. La raison ? La petite robe noire associera sans difficulté deux mots : sexy et élégance. « Sexy et élégance » ? En vérité, cela ne veut rien dire… Isabel Marant Si l Simplicité, simplicité, simplicité… et une bonne dose d’élégance. Le lo look star A Avec de d grosses lunettes noires (Persol, façon années 1980) et des ballerines noires. On peut aussi ajouter des gants longs en hiver. Et on est prête pour aller prendre son petit-déj devant Tati Or… façon Holly Golightly (Audrey Hepburn) dans Breakfast at Tiffany’s. L im L’immortelle mmor e l Tout u à coup, ou , il y en a u unee toute u seule u ssur un portant. On O comprend c d qu’ellee est st là pour u nous. u Dans a n’importe o e quelle ue e boutique o q e se ccache toujours t j u u une petite t robe b noiree qui u attend a d devenir d e de l’essentielle s d d’une femme. e 32 PANAME FOOD Maje, Sandro et Ba&Sh 4. Trendy Paris La phrase « Ta veste C’est une Bale ? ncia ou une Maje/San ga dro/ Ba&Sh ? » La phrase « Il n’y a pas que les Parisiennes qui Isabel : Eva Herzi aiment gova et Elle MacPherson ont achet toute la collection é cette saison ! » Isabel a fait tout son succès sur l’ethnique-chic. Tunique brodée, pantalon souple, robe ample, on est bien quand on porte du Marant. Elle peut se vanter d’avoir trouvé le style qui colle parfaitement à la Parisienne : un vêtement de qualité, sans logo, pas forcément hors de prix et aussi confortable qu’un jean. L’effet L L’eff ef visé MODE IN PARIS VÊTEMENTS Le style s MODE IN PARIS Pas si basiques ! Le must-have m Une blouse. Chaque saison, elles ont leurs détails qui les rendent uniques. 1 rue Jacob, VIe Tél. 01 43 26 04 12 www.isabelmarant.tm.fr Fashion au top tables qui font courir tous les fashion people. La Société Ici, c’est réservation obligatoire. Dans Le sstyle Le sport préféré des Parisiennes est de dénicher des vêtements tendances à moindre coût. Mis à part H&M et Zara, elles ne manquent jamais de passer par une de ces trois boutiques, riches en tendances. Si c’est la saison des vestes à épaulettes, on est sûre d’en trouver dans l’une des trois boutiques. Pareil pour les pulls en paillettes ou les shorts en denim. Ces boutiques ont la particularité de se multiplier dans Paris et partout ailleurs à vitesse grand V. Chacune a des mini variations de style, mais l’allure générale est la même : c’est celle de la saison ! Évidemment, Paris a aussi ses nouvelles certains restaurants, il existe même des listes d’attente… comme pour les « it bags ». rock-chic MAJE 24 rue Saint-Sulpice, VIe Tél. 01 43 26 06 88 www.maje-paris.fr s La Parisienne adore l’idée ! urban glam SANDRO 47 rue des Francs-Bourgeois, IVe Tél. 01 49 96 56 55 www.sandro-paris.com s s BA&SH easy chic 83 rue d’Assas, VIe Tél. 01 46 34 74 09 www.ba-sh.com 76 Flammarion Face à l’église Saint-Germain, caché derrière une immense porte cochère, le restaurant Société (ouvert par les Costes) peut intimider. D’ailleurs, on murmure qu’il n’aime pas tellement figurer dans les guides. Décoré par l’architecte d’intérieur Christian Liaigre, il est à fond dans la modernité. C’est sobre tout comme les plats toujours dans l’air du temps. Déguster ici un tartare aller-retour et vous êtes alors étiquetée « Parisienne à la mode » ! 4 place Saint-Germain, VIe Tél. 01 53 63 60 60 77 192 Paradis pour carnivores Unico Au cœur du 11e, c’est toujours le buzz autour de ce restaurant argentin. Normal, les propriétaires – argentins – ont trouvé la recette parfaite : dans une ancienne boucherie dont ils ont conservé le décor originel années 1970 (donc très orange !), on trouve du bœuf importé directement de la pampa, goûteux et fondant à souhait. Sans parler de l’incontournable banana con dulce de leche. Ce n’est pas ici qu’on va faire régime, mais c’est ici qu’on va rugir de plaisir ! 15 rue Paul Bert, XIe Tél. 01 43 67 68 08 www.resto-unico.com 193 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 33 Fashion LONDON 13 Parisian Chic Weekly Planner 2014 Agenda La Parisienne 2014 Ines de la Fressange Sophie Gachet The Authors Ines de la Fressange started as a runway model, became the face of Chanel, and launched a clothing line. Her drawings have regularly appeared in Elle. The essence of Parisian style and elegance, she is creative consultant for Roger Vivier. Sophie Gachet is a fashion journalist for Elle in Paris and co-author of Parisian Chic: A Style Guide by Ines de la Fressange The Work Key Sales Points Ines de la Fressange shares 52 new secrets in this elegant and humorous weekly planner that is the chic-est way to organize your schedule in style. New York Times best selling author: Parisian Chic: A Style Guide by Ines de la Fressange sold well over 650 000 copies worldwide and has been translated into 17 languages. )\GITXMSREPHIWMKRTPYWGIPIFVMX]XMTWVIHJEY\PIEXLIV FMRHMRKSJJWIXEUYEVIPPITETIVERHEHSVEFPITEKIHIWMKR [MXLERIPEWXMGFERHMRETSGOIXJSVQEXEW-RIWYWIWJSV her agenda. Following-up on the success of their New York Times best seller Parisian Chic: A Style Guide by Ines de la Fressange, the same author duo has again teamed-up to write a year’s worth of weekly fashion tips in this new daily planner. Ines de la Fressange—France’s icon of chic—shares new style and beauty tips, as well as her light-hearted guidelines for enjoying life to the fullest. From January through December, this ever-sochic and practical illustrated pocket calendar offers Ines’s easy-to-steal ideas for how to be your most beautiful and elegant in every situation. She offers WTIGM½G TSMRXIVW SR LS[ XS HVIWW PMOI E 4EVMWMER including everything from how to add glamour to a simple jeans and t-shirt uniform to what to wear on New Year’s Eve. With her good-spirited insouciance, Ines’ no-nonsense Do’s and Don’ts will have you smiling and looking your best throughout the year. This is the must-have engagement calendar for any woman who wants to add a touch of Paris to her handbag and to stay on top of her oh-so-chic lifestyle. FORMAT: \ 4%+)7144 ILLUSTRATIONS: 30 BINDING: -QMXEXMSRPIEXLIV¾I\MFSSOFMRHMRK[MXL VSYRHIHGSVRIVWKSPHWXEQTMRKEUYEVIPPITETIVVMFFSR TEKIQEVOIVERHIPEWXMGFERH 4%4)6KSJJWIX WORDS: ETTVS\ 46-') 12.90 € RIGHTS SOLD: 979/+IVQER]-XEP]7TEMR4SPERH 49&0-'%8-32(%8)7ITXIQFIV '3)(-8-327()4%681)28 .%2%2%:6%8-01%2)28-RXIVREXMSREP'SIHMXMSRW1EREKIV IQEMPNRQERIRX$¾EQQEVMSRJV %22)1-238'SRXVEGXERH4VSHYGXMSR%HQMRMWXVEXMSR IQEMPEQMRSX$¾EQQEVMSRJV 34 Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 UYEM4ERLEVHIX0IZEWWSV-4EVMW'IHI\-Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ &HPRLVFL @K?BB;J 1RWHV JANVIER 2O13 SEMAINE 4 21 /XQGL Ste Agnès 22 0DUGL St Vincent 1RWHV @K?BB;J 2O13 SEMAINE 3O 22 /XQGL 23 Ste Marie-Madeleine 0HUFUHGL St Barnard 23 0DUGL 24 Ste Brigitte -HXGL St François de Sales 24 0HUFUHGL 25 Ste Christine 9HQGUHGL Conv. S. Paul 25 -HXGL 26 St Jacques 6DPHGL St Paul 26 Arrêtez de chercher re idéale sans succès la botte cavaliè et foncez directement ation. dans les boutiques d’équit 9HQGUHGL SS Anne, Joachim 27 27 'LPDQFKH Ste Angèle 6DPHGL Ste Nathalie Ne vous lavez pas les cheveux en rentrant de la plage ! Gardez le sel, ça donne du volume. 28 'LPDQFKH St Samson &HPRLVFL E9JE8H; Flammarion '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 UYEM4ERLEVHIX0IZEWWSV-4EVMW'IHI\-Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ 35 Fashion LONDON 13 Parisian Chic iPhone application Application iPhone La Parisienne Inés de la Fressange and Sophie Gachet The Authors Ines de la Fressange started as a runway model and became the face of Chanel, later creating her own clothing and accessories line. Her illustrations have been published in Elle magazine. The essence of Parisian style and elegance, she is creative consultant for Roger Vivier. Sophie Gachet has been a fashion journalist for Elle in Paris for many years. The Work Following the international success of the New York Times best seller Parisian Chic: A Style Guide by Ines de la Fressange (more than 650,000 copies sold in 15 languages), Flammarion now presents all of Ines de la Fressange’s favorite addresses in an application that was created and enhanced for the iPhone. An interactive map and search engine make it a snap to find all of the best shops, hotels, restaurants, and other hot spots in Paris. With the application, you can instantly: * Access useful information for planning your visit: addresses, opening hours and days, contact information, photographs, etc. * Navigate by category to browse or go directly to your favorite brands—and find the location in closest proximity. * Create itineraries. * Save your favorite addresses and share them with friends. The application is available in French or English, and will be regularly updated by Ines and Sophie… Key Sales Points s4HE BEST OF Parisian Chic now in an app on your SMARTPHONE Enjoy your visit! CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 36 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 37 Fashion LONDON 13 The Killer Detail Le Détail qui tue Petit précis d’élégance de la mode du XXe siècle de Marcel Proust à Kate Moss )PMWEFIXL5YMRERH*VERpSMW%VQERIX The Authors Elisabeth Quin MW E VIWTIGXIH ½PQ GVMXMG [LS LEW ETTIEVIH SR ERH TVIWIRXIH RYQIVSYW GYPXYVEP TVSKVEQW7LILEWEPWSTYFPMWLIHXLVIIRSZIPWERHE FSSOSR:ERMXMIWMREVX&I]SRHLIV[VMXMRKGEVIIVWLI LEWETTIEVIHMRWIZIVEP½PQWERHMWEQEMRWXE]SJXLI 4EVMWMEREVXERHGYPXYVIWGIRI )WXIIQIHNSYVREPMWX*VERpSMW%VQERIX [EWTVIZMSYWP] IHMXSVMRGLMIJSJ Libération ERHRS[VYRWXLI Nouvel Observateur ,I LEW TVSHYGIH WIZIVEP GYPXYVEP ERH XVEZIPTVSKVEQWEW[IPPEWHMVIGXMRKERHGS[VMXMRKXLI ½PQZIVWMSRSJSRISJLMWXLVIIRSZIPW The Work -R E WIVMIW SJ EVVIWXMRK TLSXSKVETLW EGGSQTERMIH F] MRGMWMZIXI\XXLMWZSPYQII\EQMRIWXLIQSWXMR¾YIRXMEP TISTPISJXLIX[IRXMIXLGIRXYV]ERHXLIOMPPIVJEWLMSR HIXEMPW XLEX QEHI XLIQ WXERH SYX -J [LEX 7XIRHLEP GEPPIH±XLIGLEVQMRKPMXXPI¾E[²MW[LEXMR¾EQIWHIWMVI XLIRXLIOMPPIVHIXEMPMW[LEXIQFSHMIWXVYIIPIKERGI-X MWETEVXMGYPEVJIEXYVIXLEXGEXGLIWXLII]IIRGETWYPEXIW EREXXMXYHIERHVI½RIWEPSSOMXMWEWMRKYPEVHMWXMRGXMSR XLII\TVIWWMSRSJE[LMQXLEXGSRZI]WEWIRWISJGLMG ERHEW[EKKIVMRKWX]PI The Killer DetailMWPMOIEPY\YVMSYWVYR[E]WLS[JIEXYVMRK XLI[VMXIVWEVXMWXWERHTIVJSVQIVW[LSPIJXXLIMVQEVO SR XLI X[IRXMIXL GIRXYV] *VSQ 0SYMWI &VSSOW XS 0SYMWI&SYVKISMWJVSQ.SWITL'SRVEHXS%RHVq+MHI JVSQ 4EXXM 7QMXL XS 4IXI (SLIVX]°XLIWI EVI XLI MRHMZMHYEPW [LS HEVIH XS WXERH SYX JVSQ XLI GVS[H ERHEHSTXXVIRHWXLEX[SYPHFIVIMRZIRXIHF]SXLIVW JSVHIGEHIWXSGSQI 7S [LEX OMRH SJ HIXEMP MW killer#8LI TIVJIGX GYX SJ E XVIRGLGSEXEWEWW]YRHIVKEVQIRXEGVMWT[LMXIWLMVX °XLIWYFXPIWXSJHIXEMPWGERPIEZIXLIQSWXWMKRM½GERX MQTEGX 8S GETXYVI XLI FIEYX] SJ WYGL WEVXSVMEP PERHQEVOWThe Killer DetailWLS[GEWIWPIKIRHEV]EVXMWXW MRXLIW[MRKSJIZIV]HE]PMJIMREFIEYXMJYPP]TVSHYGIH ZSPYQI 7XVMOMRK TLSXSKVETLW GETXYVI XLI IJJSVXPIWW KVEGI SJ IEGL TIVWSREPMX] [LMPI ER IRKEKMRK XI\X VIZIEPW XLI WIGVIXWFILMRHXLIMVXMQIPIWWEPPYVIERHWX]PI 38 Flammarion Key Sales Points 7X]PI MGSRW SJ XLI X[IRXMIXL GIRXYV] MRGPYHMRK XLI XMQIPIWWWX]PISJGIPIFVMXMIWERHRSXEFPI½KYVIW 0Y\YVMSYW WX]PI KYMHI [MXL TLSXSKVETLW ERH XI\XXLEX[MPPMRWTMVIVIEHIVWXSGVIEXIXLIMVS[RWX]PI %JVIWLPSSOEXJEQSYW½KYVIWJIEXYVMRKGIPIFVMXMIW [LSI\YHIMGSRMGWX]PIERHGLEVMWQE 'ERHMHTLSXSKVETLWSJWXEVWEGSPPIGXMSRSJMRXMQEXI QER]RIZIVTYFPMWLIHFIJSVI *361%8 \ 4%+)7 -009786%8-327120 &-2(-2+,EVHGSZIV 4%4)6 170 g ;36(754ETTVS\ 46-') 45 € 6-+,87730(US/UK 49&0-'%8-32(%8)Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT .%2%2%:6%8-01%2)28 International Co-editions Manager IQEMPNRQERIRX$¾EQQEVMSRJV %22)1-238'SRXVEGXERH4VSHYGXMSR%HQMRMWXVEXMSR IQEMPEQMRSX$¾EQQEVMSRJV '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 UYEM4ERLEVHIX0IZEWWSV-4EVMW'IHI\-Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ U R S U L A ANDRESS (ET SEAN CONNERY) * Ce maillot de bain n’était pas censé exister. Dans le scénario de Dr No, le premier film de la série James Bond qui apporterait la gloire à l’acteur Sean Connery, la richesse au producteur « Cubby » Broccoli, et qui ferait entrer une inconnue de vingt-cinq ans au fort accent teuton dans la légende des sex-symbols hollywoodiens, il n’y avait pas de bikini : Honey Ryder sortait de l’eau nue, comme Ève, seulement ceinturée d’un poignard. Et Dieu créa la femme. Dieu, a.k.a. Ian Fleming, tout-puissant créateur de l’espion au service de Sa Majesté. Or, le Code Hayes, garant des bonnes mœurs sur celluloïd, ne l’aurait pas toléré. Terence Young demanda donc à la première Bond girl de se couvrir. Sur la base de cette providentielle frustration, l’imaginaire collectif pouvait commencer son travail. Andress est undress donc, en ce mois de février 1962, sur la plage de Laughing Waters, à Ocho Rios, en Jamaïque, seulement (dé)vêtue du bikini le plus célèbre du XXe siècle. On sait qu’il fut taillé dans deux petites pièces de toile blanche, et cousu à la main par la styliste du film. Sur ce cliché, est-il 00 Sec ou bien mouillé ? Il suscite en tout cas chez le mâle l’irrépressible envie de faire le malin pour impressionner la fille à la peau de miel. Orson Welles déclara un jour qu’il y avait deux scènes d’introduction inoubliables dans l’histoire du cinéma mondial : celle d’Omar Sharif dans Lawrence d’Arabie, et celle d’Ursula Andress dans Dr No. Désir de désert, Vénus venue des eaux ex nihilo. Le bikini fit un grand Bond en avant grâce au film de Terence Young et au jugement lapidaire de Diana Vreeland, pythie américaine des tendances : « Le bikini est la chose la plus importante du monde depuis la bombe atomique. » Néanmoins, son origine commerciale est française : dopé par la fin de la guerre, qui promettait le retour des vacances au bord de la mer, un fabricant de maillots de bains, Louis Réard, présenta une collection « révolutionnaire » quatre jours après un essai atomique mené par l’armée américaine sur l’atoll de Bikini au milieu du Pacifique (bien-mal nommé…), le 6 juillet 1946. « Le bikini, la première bombe anatomique », selon le slogan de son inventeur, fut jugé scandaleux, car il mettait les dessous féminins à la lumière du jour. Breveté, et vendu dans une boîte d’allumettes, le bikini Réard connut des débuts difficiles : la presse s’offusquait malgré les arguments hygiénistes qui associaient l’exposition au soleil avec l’amélioration des défenses naturelles ; les décrets municipaux le bannissaient des plages françaises. Interdit par plusieurs pays européens, il connu un sort enviable en Espagne, grâce aux maires des communes de Benidorm et Marbella qui surent convaincre le général Franco d’autoriser le port du bikini pour favoriser l’industrie touristique espagnole… Brigitte Bardot le porta rose Vichy en 1956, dans Et Dieu créa la femme, Jayne Mansfield l’arbora à la une de Life, en 1957 : plus rien n’arrêterait désormais le « Itsy bitsy teenie weenie yellow polka dot bikini », chanté tout l’été 1960 par Brian Hyland. Les censeurs de l’objet du démon savaient-ils que de superbes jeunes femmes vêtues de maillots deux-pièces très échancrés courent, manient les haltères et jouent à la balle sur les mosaïques d’une villa du Bas-Empire Romain (IIIe siècle apr. J.-C.), la villa du Casale, découverte en 1929 par des archéologues, au sud de la Sicile… ? Mais revenons à notre cinématographique bikini. À l’image renversante d’Ursula Andress dans Dr No, Vénus anadyomène en bikini, portant au côté un poignard. Vénus est armée ! Et quelle arme ! Un symbole phallique ! La femme moderne, puissante et dénudée si ça lui chante, Diane chasseresse pour son compte, est en train de naître sous nos yeux. Cette Vénus moderne va conquérir encore un peu plus de liberté grâce au bikini. Elle enlèvera le haut, avec le monokini, ou le brûlera, dans les années 1970, mais c’est une autre histoire… JAMAÏQUE, 1962 — 26 — J A N E BIRKIN S E —R27 G E — GAINSBOURG * « 69 Année érotique. » Dans les jardins de l’hôtel du Cap, à l’abri de l’agitation du festival de Cannes, Jane à cheval sur le dos de Serge. Il n’a pas encore troqué ses mocassins pour les Richelieu « Zizi » de chez Repetto (créés à l’origine pour Zizi Jeanmaire), mais porte déjà la barbe de trois jours et, à son cou, une longue écharpe de soie indienne en écho à la robe-foulard de Jane, imaginée par Jean Bouquin (le trait d’union entre Saint-Tropez et la rue Saint-Benoît). En février 1969, « Je t’aime… moi non plus » a fait scandale. Jugée obscène par l’Osservatore Romano, bannie dans plusieurs pays, la chanson – sur la pochette figurait « Interdit aux moins de vingt et un ans », alors l’âge de la majorité en France – cartonne en France et au Royaume-Uni. Écrite en une nuit pour Bardot, enregistrée en décembre 1967, elle était restée dans un tiroir, après l’intervention musclée du mari jaloux, Gunter Sachs. Fin d’une liaison ardente (trois mois) : BB avait quitté Serge, qui, encore sous le choc, enregistrerait en mai 68 « Initials BB » (« Jusqu’en haut des cuisses/ Elle est bottée/ Et c’est comme un calice/ À sa beauté »). Puis Serge rencontrait Jane sur le tournage de Slogan. Très vite, le couple Gainsbourg-Birkin devint le symbole d’une époque, à l’heure d’une certaine libération sexuelle. Amour et provoc, érotisme et pub, poésie et impudeur… Ça a duré douze ans, donné des dizaines de chansons, des millions de droits d’auteur, des larmes et des unes de magazines, une rupture et le début d’un mythe… Jane nous confia un jour : « La différence d’âge entre nous lui plaisait beaucoup. Pour lui, la chanson, c’était “un art mineur réservé aux mineures”. France Gall avait été la plus ingénue, la Lolita parfaite comme le serait plus tard Vanessa Paradis. Moi, j’avais vingt ans, j’étais Lolita moyenne, j’avais un bébé. Mais j’ai eu cette chance exquise de commencer une nouvelle enfance avec lui. C’était mon Pygmalion. Non seulement il pouvait tout faire avec moi, mais j’étais enchantée. Normalement, les filles sont construites comme un sablier : large, étroit, large. Pas moi. Et lui, plutôt que de se moquer, il me disait que j’avais le corps comme un Cranach. Alors, je filais au Louvre regarder les Cranach, et en effet, ils ont un bassin très large, pas de taille et des petits seins. Il me disait toujours qu’il avait une terreur des filles avec des seins. Ma mère m’a fait remarquer qu’il n’avait pourtant pas eu peur de Bardot. Mais là, il est tombé sur la fille qu’il considérait la plus belle du monde. Quand j’ai joué dans Don Juan 73 avec Bardot, j’essayais de repérer la faille. Il n’y en avait pas : minuscules chevilles, pieds divinement construits, taille, seins, petites hanches de garçon. Upside down, le contraire de moi. » En 1969 pourtant, la silhouette birkinienne de la femme-enfant se précise. Pieds nus, la jeune anglaise ne lâche pas son panier en osier, un petit luxe terriblement hippiechic, quinze ans avant que Jean-Louis Dumas crée pour elle le « Birkin », ce grand cabas si pratique, destiné, comme le « Kelly », à devenir une icône de la maison Hermès. Autre temps, autres mœurs. J A C K LONDON * CAP D’ANTIBES, 1969 — 18 — — 19 — Les yeux d’aurore boréale, la mâchoire carrée, une ombre de sourire ironique, clope roulée main à la commissure des lèvres, Jack London vous défie. La chemise est immaculée, le costume en flanelle du dimanche signe la bonne fortune, mais la casquette en tweed et les mains engoncées dans les poches de la veste rappellent le prolétaire. Droit dans l’objectif, Jack en a vu d’autres. De ses reportages, en Corée sur le front de la guerre russo-japonaise ou affrontant le Cap Horn, il a laissé quelques douze mille clichés, pris avec son Kodak 3A – à soufflet –, qui ne le quittait pas. La misère, il l’a vécue. Une enfance pauvre, l’errance et le vagabondage dès l’âge de quinze ans. Il a roulé sa bosse : chasseur de phoques, pilleur d’huîtres, chercheur d’or au Klondike. Adhérent à la section d’Oakland du Socialist Labor Party, le jeune militant a tâté de la prison. En 1903, L’Appel de la forêt le couvre de gloire, Le Peuple d’en bas saisit sur le vif les laisséspour-compte de l’East End londonien, alors qu’il part couvrir la guerre des Boers. Le dur à cuire explore, dénonce, témoigne. Ses expériences irriguent ses romans d’aventure et ses reportages nourrissent ses écrits socialistes. À Croc-Blanc répond La Route. L’ancien hobo, l’un des premiers romanciers américains à vivre largement de sa plume, goûte à la notabilité. Mais l’auteur de Martin Eden reste un « sauvage » qui brûle la vie par tous les bouts et mourra à quarante ans, rongé par l’alcoolisme. Ici, sa cravate claque comme l’étendard de la révolution. Un foulard de soie noué, une cravate voyou et respectable à la fois, qui évoque l’attribut originel et renvoie à son étymologie, déformation du mot « croate ». En effet, en 1630, Louis XIII, incorpore dans un régiment de hussards des mercenaires croates qui se distinguent par le port de leur écharpe. Leur allure est telle que la mode de la cravate gagne la cour de France et remplace le jabot de dentelle. En 1666, Louis XIV donnera au régiment le nom de Royal Cravate et créera la fonction de « cravatier », qui a l’insigne honneur de choisir et d’ajuster la cravate du Roi-Soleil. Deux siècles et demi plus tard, Jack London, « fils du Soleil », rayonne. L I Z SAN FRANCISCO, ANNÉES 1900 — 16 — TAYLOR ET MICHAEL WILDING JR — 17 — * « On m’a volé mon enfance ! » Qui parle ? Ironiquement au vu de la scène, Liz Taylor ellemême. Dans Elizabeth Takes Off, ses Mémoires, elle évoque une enfance stakhanoviste et sacrifiée : des leçons de chant, d’équitation et de danse dès l’âge de trois ans ; une mère, ancienne actrice frustrée, qui courait les casting pour faire engager l’enfant ; un premier rôle à neuf ans dans There’s One Born Every Minute !. Les portes de la MGM forcées par Sara Taylor, les premiers succès, Fidèle Lassie, en 1943, et surtout Grand National, avec Mickey Rooney, un vieux de vingt-quatre ans ! Liz n’avait alors que la moitié de son âge, mais son regard myosotis littéralement ensorcelant – pas tout à fait étranger au distichiasis, maladie génétique mutante doublant la rangée des cils supérieurs – et sa plastique de pin-up lui offriraient une durable et triomphale place au soleil. Pour l’heure, nous sommes en 1954. Une chatte sur un gazon brûlant présente un chaton tétanisé aux paparazzis. L’enjeu : prouver à Hollywood et à ses vipères – commères de la presse, Louella Parsons en tête – que ce corps voluptueux n’est pas abîmé par une première et toute récente maternité ; divorcée de Conrad Hilton Jr à dix-neuf ans, Liz expose le fruit de son second mariage avec l’acteur britannique Michael Wilding, rencontré pendant le tournage d’Ivanhoé. Bouche ouverte, regard provocant, hanches « suivezmoi-jeune-homme », perchée sur des talons, Liz pose comme sur un calendrier (depuis 1953, Betty Page renseignait sur un érotisme underground avec ses films Striporama et Varietease) et le maillot de bains à motif panthère – sans doute dessiné par son ami Frederick Mellinger, fondateur de la boutique de lingerie Frederick’s of Hollywood – souligne le message. Les inventeurs du maillot de bains une-pièce, destiné à remplacer les chemises de bain, auraient eu du mal à imaginer dans les années 1930 que ce vêtement dénudant la peau pour les « bains de soleil » popularisés par Coco Chanel, la romancière Colette ou les Noailles, serait un jour sorti de son contexte sportif pour devenir un vêtement déviant, animé par de stratégiques arrière-pensées, sophistiqué par des diamants et des sandales de satin, bref un maillot de bain qui n’a plus rien d’amphibie. En exhibant son bébé emmailloté dans un tissu motif panthère, Liz Taylor, qui avait tant souffert d’être la poupée de sa mère, prouvait que la reproduction des schémas psychologiques aliénants n’est pas un vain mot, et inaugurait, avec une drôlerie glaçante, une tradition dont la tribu des « Brangelina » Jolie-Pitt est la plus contemporaine des illustrations : les enfants-trophées, miniatures névrotiques destinées à valoriser leurs parents stars. Phénomène exacerbé par la globalisation médiatique… Après la mort de sa mère à l’âge de soixante dix-neuf ans, le 23 mars 2011, Michael Wilding confiera, lui-même approchant de la soixantaine : « Ma mère fut une femme extraordinaire qui dévora la vie avec passion, humour et amour. » Croyons-le. Pour l’heure, dans ce jardin californien baigné de soleil, Michael n’a qu’un an, et l’humour de la scène est involontairement de son fait : sous le maillot de bain de Tarzan Jr, on devine une couche-culotte… LOS ANGELES, 1954 —8— Flammarion —9— '32*-()28-%0%(:%2')-2*361%8-32%006-+,876)7)6:)(*0%11%6-32 UYEM4ERLEVHIX0IZEWWSV-4EVMW'IHI\-Please consult our catalogue at [[[JSVIMKRVMKLXWJPEQQEVMSRGSQ 39 Fashion LONDON 13 Jean Patou: A Fashionable Life Jean Patou, une vie sur mesure %MMANUELLE0OLLE The Author %MMANUELLE0OLLE is a historian and journalist. She has worked at France Culture and curated an exhibition on Christian Bérard (Christian Bérard, l’enchanteur) at the Richard Anacreon modern museum in Granville, France in 2011. JEANPATOU Une vie sur mesure EMMANUELLE POLLE Flammarion The Work During the 1920s and 1930s, the French couturier Jean Patou was Chanel’s main rival: day pyjamas, jersey sportswear, swimwear, and the little black dress were all among the innovative designs marking Patou’s relatively brief career as the king of Parisian fashion. He died at the age of 49 in 1936, having had only fifteen years to make his mark on the history of couture. Yet in that short time this handsome ladies’ man made a colossal fortune, employed 1,200 people in his shops and studios in Paris, Deauville, Biarritz, and New York, and invented some of the world’s legendary fragrances – Joy and Que Sais-je among others – only to die alone and ruined in his hotel room in the Hotel Georges V in Paris where he lived to escape creditors. This book recounts the story of Patou’s charmed life and career during the most glamorous years of the twentieth century. Signed by major names in fashion photography (Baron de Meyer, Laure Albin Guillot, or the Seeberger brothers), the photographs – presented alongside fashion designs, original fabrics, art deco furniture, perfume bottles, and vintage clothing photographed especially for this volume – retrace the universe of the remarkable aesthete and adept of a certain minimalism that was Jean Patou. This book will be an essential reference for anyone interested in the history of fashion and of the greatest years of Parisian style. Key Sales Points s Unprecedented access to private archives provides INTIMATEINSIGHTINTOTHELIFEANDWORKOFANINmUENTIAL ANDMASTERFULFASHIONDESIGNEROFTHESANDS sCOLORANDBLACKANDWHITEILLUSTRATIONSBRINGTO LIFETHEGLAMOROUSERAASWELLAS0ATOUSBREATHTAKING FASHIONS sMARKSTHEEMINENTFASHIONHOUSESRETURNTO THE RUNWAYS WITH NEW FASHION COLLECTIONS AND PERFUMESTOBELAUNCHEDIN!UTUMN &/2-!4 240 x 310 0!'%3280 ),,5342!4)/.3250 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2 170 g 7/2$358APPROX 02)#% 75 € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 40 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 7, RUE SAINTFLORENTIN 7, RUE SAINT-FLORENTIN 28 JEAN PATOU 7, RUE SAINT-FLORENTIN 32 5 29 JEAN PATOU 7, RUE SAINT-FLORENTIN 33 entièrement dédiée à la personne de Jean Patou, une seconde à la vie de sa maison de couture et une dernière, au tandem France-USA. Pour la première fois, les héritiers de la famille Patou ont accepté d’ouvrir leurs archives privées. Deux années de travail passionnantes passées à ouvrir boîte après boîte, carton après carton et choisir parmi des milliers de documents inédits dans leur très grande majorité. Signées des grands noms de la photographie des années folles (Baron de Meyer, Laure Albin Guillot ou les frères Seeberger), les photographies présentées, s’ajoutent aux croquis de mode, mais aussi aux tissus, pièces de mobilier Art Déco, flacons de parfum et bien entendu vêtements d’époque, qui ainsi rassemblés permettent de retracer l’univers de cet esthète, adepte d’un certain minimalisme qu’était Jean Patou. Une redécouverte. L’idée de cet ouvrage est de regarder l’œuvre de ce couturier phare des années 20 et 30, à travers sa biographie personnelle. Principal rival de Chanel dont les modes, parfois, se confondent au point que l’on ne sache plus qui de Chanel ou de Patou est à l’origine du pyjama de jour, du maillot de bain ou de la petite robe noire, Jean Patou, décédé à 49 ans en 1936, ne disposera que de quinze années pour imprimer sa marque dans l’histoire de la couture. Lui qui fut à la tête d’une fortune colossale, lui qui employait 1200 personnes, meurt ruiné, dans sa chambre d’hôtel du Georges V à Paris où il réside pour échapper aux créanciers. C’est sa sœur et son beau frère Raymond Barbas qui remonteront une affaire à laquelle la crise de 1929, le privant de ses riches clientes américaines, fit tant de mal. Car au-delà du personnage, au-delà d’histoires de mode et de parfum, c’est une histoire franco-américaine qu’il faut également raconter. PAGE DE GAUCHE Borum volenditas 1912, re suntorepel id quodian dendellori vente aliquis si nemolup taturem assimin rem eos lant apidest, comnimp orento vitio. Est, volupiendaes et venihicim verchillest maximus volupis aperfere perit etur, et aut adition rererci 1932. PAGE DE GAUCHE Borum volenditas 1912, re suntorepel id quodian dendellori vente aliquis si nemolup taturem assimin rem eos lant apidest, comnimp orento vitio. CI-DESSUS Est, volupiendaes et venihicim verchillest rerci 1932. CI-DESSUS 36 JEAN PATOU Flammarion 7, RUE SAINT-FLORENTIN 37 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 41 Fashion LONDON 13 Paris Haute Couture Paris Haute Couture Anne Zazzo Olivier Saillard The Authors Anne Zazzo is an art historian, fashion specialist and curator at the Musée Galliera in Paris. She has published several works on fashion, including Chantelle (Assouline, 2010) and a book in French on the history of undergarments. Olivier Saillard is director of the Musée Galliera. He recently curated an exhibition on Madame Grès at the Musée Bourdelle. Key Sales Points The Work Ever since Charles Frederick Worth dressed the Empress Eugénie in the 1860s, launching a “golden century” of dressmaking, Parisian haute couture has been a source of endless admiration and fascination. Its emphasis on exquisite design and meticulous craftsmanship has put it at the forefront of the fashion industry. The relevance and practices of haute couture may have evolved over time, but the work of many contemporary couturiers reveals a strong sense of continuity with the achievements of their predecessors, from the creations of Paul Poiret, Jeanne Lanvin, and Christian Dior, through to their modern counterparts in Christian Lacroix or Jean-Paul Gaultier. This chronological study traces the history of the esteemed couture houses of Paris, examining the role of the designer and the extraordinary craftsmanship behind the finished creations, the importance of haute couture in Parisian culture, and its influence in the wider international fashion industry. Particular attention is paid to the relationship between haute couture and the client, as well as the dualities present in modern haute couture – through perfumes, branding, and the media spectacle of fashion shows. s )NNOVATIVEINSIGHTFULTEXTANDBEAUTIFULIMAGESBRING THESEHANDCRAFTEDGARMENTSTOLIFEINAVOLUMETHAT DETAILS THE TECHNIQUES TRENDS AND CRAFTSMEN WHO HAVEANDCONTINUETOINSPIRETHEWONDERFULCREATIONS OFTODAYSEMINENTCOUTURIERS s 2ICHLYILLUSTRATEDWITHNEWPHOTOGRAPHYOFSTUNNING PIECES BY THE GREATEST COUTURIERS SUCH AS 7ORTH 0OIRET&ATH,ANVIN-ADAME'RÒS6IONNET#HRISTIAN $IOR#HANEL"ALENCIAGA9VES3AINT,AURENT'ALLIANO #HRISTIAN,ACROIXAND*EAN0AUL'AULTIER s !DELUXEEDITIONCASEDBOUNDINREALCLOTHWITHA RIBBONISALSOAVAILABLE &/2-!4 X 0!'%3288 ),,5342!4)/.3250 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2 150 g 7/2$350APPROX 02)#% € 2)'(433/,$US/UK, Canada 05",)#!4)/.$!4%.OVEMBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 42 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM mensurations et les séances d’essayage, est dissoute dans le format générique, anonyme mais démocratique, du prêt-à-porter, toutpuissant à partir de 1960. O LIVI ER SAI LL AR D Paris haute couture Le météorologue s’attachera au calendrier de la haute couture. En juillet et en janvier, les maisons, fortes d’elles-mêmes, lancent le ton des collections automne-hiver ou printemps-été. Jusque dans les années 1950, on compte des collections de demi-saison, disparues aujourd’hui. Les défilés de prêt-à-porter sont quant à eux organisés aux mois de septembre et octobre, et aux mois de février et mars. Le ministre sera fier à ce stade de souligner que la haute couture est une industrie exclusivement française, pour ne pas dire parisienne. Les tailleurs plus légers qu’un souffle, les robes longues somptueuses, aristocrates ou magnifiques d’évidence, sont tous sous l’appellation convoitée « réalisé à la main ». Si le prêt-à-porter se joue en plusieurs capitales du monde, dont Milan, New York et Londres, la haute couture demeure, depuis son origine, parisienne. Présentée dans les enceintes des maisons de mode elles-mêmes ou dans les grands hôtels, elle est un plafond peint dont les lustres à pampilles sont les parures intouchables. La haute couture se confond avec la mode, dont elle a écrit les plus belles pages jusque dans les années 1960. Célébrée ou décriée, espérée ou regrettée, elle est une discipline admise où la préciosité des tissus utilisés et la méticulosité de ceux qui participent à sa réalisation ont pu éclipser l’œuvre d’exception et néanmoins collective. Sous les rangs serrés de perles brodées, sous les astuces savantes des coupes inventées, des statuts rigoureux ont su préserver une discipline trop souvent présentée sous son format somptueux. Si une robe de bal abondamment brodée affiche clairement ses ambitions « haute couture », une tenue taillée dans la simplicité sait aussi révéler ses origines et la singularité d’un métier qui a tout à montrer en se dissimulant. Sous l’austérité d’une veste aux contours sculptés, sous les ourlets et les coutures invisibles, la haute couture triomphe et porte « haut » les mains superstitieuses et savantes qui la constituent, d’atelier en atelier, depuis plus d’un siècle et demi. L’homme de loi qui veille au respect des règles de la plus hautaine des industries de l’apparence saura aussi défendre les textes d’origine. Il soulignera la place vertueuse des métiers, des artisans et des fournisseurs, qui forme la solidarité et l’excellence d’une discipline. Le candidat prétendant au statut de grand couturier doit fournir une déclaration dans laquelle la maison atteste sur l’honneur « que ses modèles originaux sont exclusivement créés par le chef de la maison ou ses modélistes permanents ; qu’ils sont exécutés uniquement dans ses propres ateliers et que ceux-ci comprennent un minimum de vingt personnes employées à la production ; qu’elle présente à Paris, chaque saison de printemps-été et d’automne-hiver, aux dates fixées par la Chambre syndicale de la couture parisienne, une collection d’au moins soixante-quinze modèles créés par elle et entièrement exécutés en tissu ; que la collection est présentée sur trois mannequins vivants et que les présentations se font au moins quarante-cinq fois par an à l’intérieur de la maison de couture 1 »… Le biographe et le généalogiste rappelleront qu’elle fut inventée par Charles Frederick Worth, couturier d’origine anglaise qui ouvre sa maison en 1858. Sur des mannequins vivants, il propose à Paris des modèles, invente de nouvelles formes réunies en collections présentées plusieurs fois l’an. À l’intérieur des robes, sur les rubans de taille, Worth pose sa signature comme tombée d’une toile de maître. En devançant le goût de ses clientes, en dirigeant leurs envies par le renouvellement qui rend fades les vêtements d’une collection de plus d’une saison, il se différencie de ses contemporains, les confectionneurs, affiche péremptoire ses actes de créations dans les domaines de la frivolité et fait entrer les stratégies commerciales dans les salons. Interfoto, Le couturier Rafael clouant des étoiles sur un tailleur de la collection printemps-été 1951, 1951. Tirage au gélatino-bromure d’argent. Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. Double page précédente (pl.0) Schiaparelli, boîte (d’emballage), années 1930. Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. Luigi Diaz, Robert Piguet chez Redfern, 1931. Tirage gélatinoargentique. Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. Devant ce cahier de contraintes avec lequel l’histoire a pris le parti de composer nonchalamment, le comptable et le tragédien en titre n’auront de cesse de commenter l’inexorable déclin que la haute couture a dû braver tout au long du xxe siècle. De 1946 à 1967, le nombre de maisons de couture passe de cent six à dix-neuf. Elles sont vingt et une en 1994 et moins d’une dizaine aujourd’hui à proposer sur rendez-vous une garde-robe cousue au plus près du corps d’une cliente oublieuse. Les accélérations contemporaines de L’historien se souviendra que la haute couture précède le prêtà-porter. Le sur-mesure est à l’un ce que le standard est à l’autre. La relation entretenue avec la cliente, célébrée dans les carnets de 12 13 1930 LE F LO U un jeune couturier. Désireux de donner une unité esthétique à la pièce, Paul Porel, le directeur du théâtre du Vaudeville, demande à Paul Iribe d’en concevoir les décors et les costumes. Plusieurs magazines relaient l’événement et publient des articles, des dessins, des photographies des actrices, Henriette Roggers et Jeanne Iribe, portant les costumes dessinés par Iribe et réalisés par Mme Paquin. En écho au scénario de la pièce, les propos d’Iribe sur sa conception de la mode laissent entrevoir une inimitié avec Paul Poiret : « On semble me reprocher […] d’avoir “commis” des excentricités inqualifiables. Je n’ai pourtant jamais infligé, par ma conception, à nos modernes Parisiennes ni jupe entravée, ni jupe-culotte, ni jupe à cerceaux sur pantalons bouffants 3 ! » Au printemps 1913, la maison Poiret conçoit à son tour des costumes pour la pièce Le Minaret, jouée au théâtre de la Renaissance. Quelques années plus tard, dans ses Mémoires, le mépris silencieux du couturier pour le travail d’Iribe est cinglant : « Laissez-moi vous rappeler le coup d’État que fut […] la première représentation du Minaret […] le véritable effort était dans les costumes et les décors. Pour la première fois, le couturier et les décorateurs s’étaient concertés et avaient adopté le même parti, contrairement à tout ce qui s’était fait jusqu’alors… 4. » La centaine de robes apparaissant dans la pièce était dessinée par les employés de la maison, Erté et José de Zamora. Leurs noms ont bien sûr été escamotés sous la griffe Poiret : Poiret le magnifique, Poiret le terrible œuvre pour que sa marque reste sous les feux de la rampe. Il impose par son talent le style « Minaret » en Europe et aux États-Unis. À l’automne 1913 – point d’orgue de sa stratégie commerciale – est annoncée, à New York cette fois, la présentation du film du défilé de sa collection. Montré à Paris à une trentaine d’invités, ce film ne passera pas la douane, mais le défilé mis en scène de façon spectaculaire dans plusieurs grands magasins favorise la diffusion formidable de ses modèles sur le marché américain. Cet extraordinaire jeu de correspondances iconiques fait de Paul Poiret un constant chef d’orchestre de l’art visuel : lorsque se conclut l’aventure de la collection « Minaret », le concept de la communication moderne des maisons de couture des xxe et xxie siècles vient bel et bien de voir le jour. 76–Schiaparelli, robe du soir, été 1939. Satin de soie. 77–Schiaparelli, gants du soir, vers 1936. Veau-velours, application de faux ongles en métal doré. 1. Paul Poiret, En habillant l’époque, Paris, Grasset, 1930, p. 68. 2. Sylvie Lécallier, « Le défilé surexposé », dans Showtime. Le défilé de mode, cat. exp., Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, mars-juillet 2006, Paris, Paris-Musées, 2006, p. 114. 3. Paru dans Comœdia illustré le 1er février 1912. 4. Paul Poiret, En habillant l’époque, op. cit. , p. 65. Georges Lepape, Les Choses de Paul Poiret vues par Georges Lepape, Paris, Maquet, 1911, planche IV, «Une robe et deux manteaux». Imprimé. Christian Dior par John Galliano, ensemble du soir Stowe, défilé printemps-été 1998. Collection Christian Dior. Georges Lepape, «Lassitude, robe de dîner de Paul Poiret», Gazette du bon ton, nº1, 1912-1913, planche VIII. Gravure au pochoir. 84 1910. le design de la marque Flammarion 85 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 43 Fashion ,/.$/. Power and Style A World History of Politics and Dress Les Habits du pouvoir Une histoire politique du vêtement masculin $OMINIQUEAND&RAN OIS'AULME The Authors Former journalist for the Figaro Magazine, Dominique Gaulme currently runs the online magazine she created Le monde comme il va. She is the author of several books, amongst them Souvenirs de vacances en France. Anthropologist and historian, François Gaulme worked for the French Ministry of Foreign Affairs after a career as a journalist specializing in international affairs and development in Africa. The Work This book is an invitation to discover ceremonial costumes through different ages and populations around the world. From the yellow, silk robes of the Chinese Emperor, the ocher body paintings of the Nuba people from Africa to the costumes used in European courts, the birth place of the contemporary men’s suit, we witness a true sociology of clothing. Indeed, from the arrival of the first known civilizations in the Euphrates, the Indus Valley, the Nile Delta or China, clothing, beyond its purely protective characteristics, also expressed the hierarchy within the political sphere and within a given society. From tribal to revered royalty, from dictatorship to democracy, clothing rules depict social ranks as much as identity. Whether dressed in ceremonial costume, fur, tribal paintings, feather headdress or grass skirt, finery indicates the power of the person that wears it. Through the course of history, from East to West passing through the primitive tribes of Africa and the Amazon, the evolution of ceremonial costume gives us a profound understanding of a culture. Enhancing the sacred, an abundance of luxury, a desire to impress, to be different or symbolize conformity, the clothing of a leader will tell as much about him as the society he represents. 44 Flammarion Key Sales Points s! COMPLETE OVERVIEW OF THE EVOLUTION OF THE COSTUMESOFLEADERSTHROUGHAGESANDSOCIETIES s"EAUTIFULLY WRITTEN COMPREHENSIBLE AND RICHLY ILLUSTRATED s(ISTORICALFOCUSONTHEKEYSTAGESOFMENSFASHION s!WARDEDTHE'REAT&ASHION"OOK0RIZEIN &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2G 7/2$3 02)#% € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%&ALL #/%$)4)/.3$%0!24-%.4 *!.!.!62!4),-!.%.4s)NTERNATIONAL#OEDITIONS-ANAGER sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)0LEASECONSULTOURCATALOGUEAT WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Le tatouage «L , es corps et les visages ont tous été travaillés à la couleur bleue, et quelques poissons et autres labores21 y ont été dessinés. »22 Ainsi Pedro Fernandez de Queiros décrivait-il les habitants des islas Marquesas de Mendoza, devenues plus simplement îles Marquises, quand il les découvrit en 1595. D’autres civilisations sont réputées pour cet art, en particulier au Japon où l’on réalise de magnifiques fresques polychromes, mais le triangle maori, que l’on retrouve d’Hawaï, à Rapa Nui (île de Pâques) et jusqu’à Aotearoa, le « pays du long nuage blanc » (Nouvelle-Zélande), a su garder vivace cette tradition comme on peut le constater aujourd’hui encore. En tahitien tatau évoque le petit marteau muni d’une dent taillée avec lequel on frappe la peau pour l’inciser. Les couleurs (le noir et le blanc) sont obtenues à partir de noix de coco brulées et réduites en poudre, ou bien de la suie provenant de la noix de bancoul, ama (Aleucites moluccana), diluée dans de l’huile de coco. Pendant la durée de l’opération, le tatoueur et le tatoué sont strictement tapu (tabou) : pas question de quitter la maison ni même de bouger. Le tatouage marque les adieux à l’enfance avec ce que cela suppose de douleur. Il est aux peaux claires ce que les scarifications sont aux peaux noires, et l’importance que le sang soit versé dans les deux cas montre bien que ces rites n’ont rien à voir avec la mode. Par la suite, il servira à inscrire dans la chair les grands événements de la vie. En fait, c’est la plus belle de toutes les parures, plus que les plumes, les fleurs, l’écaille de tortue ou les dents de cachalot, la seule qui accompagne les hommes au-delà de la mort au moment de « comparaître devant leurs ancêtres : les dieux du légendaire pays d’Hawaiki ».23 Un œil averti peut y lire la généalogie, la position sociale, le métier, l’héroïsme au combat, etc. Il existe un tatouage de deuil qui a fini par remplacer l’amputation d’une phalange, des li- gnes horizontales couvrant entièrement le corps, sauf le visage et les mains, lignes qui se rejoignent le long d’une médiane descendant de la poitrine au ventre, tandis que les genoux sont ornés de tortues. Certains vont même jusqu’à se faire tatouer la langue, l’opération la plus compliquée, la plus douloureuse et celle qui répand le plus de sang ! Mais ce don du sang est un devoir. On raconte « à Tahiti qu’il y eut d’abord le tatouage et comment il apparut. L’homme vint ensuite ».24 En Nouvelle-Zélande, le héros, une sorte d’Orphée, rapporta l’art du tatouage d’une visite aux enfers de Hawaiki où il était allé rechercher son épouse. Si, à l’origine, cette coutume était réservée au fils du chef, chaque famille princière disposant d’une famille de tatoueurs, aujourd’hui, le retour du tatouage correspond à une revendication identitaire en Polynésie française. Il est d’ailleurs symptomatique que les tatoueurs de Moorea, très prisés à travers le monde, utilisent beaucoup le livre de Karl von den Reisen afin de rester fidèles à la tradition. Taniera, maître tatoueur, explique que les tatouages racontent les événements importants de la vie et pour qui sait les lire, c’est mieux qu’une carte d’identité : « Le tatouage, c’est faire couler le sang. Le mélanger à l’encre pour faire des dessins, raconter des histoires, résumer une vie. » Et il ajoute : « En fait, le tatouage est notre manière de montrer à tout le monde ce que nous voulons cacher le plus. »25 En Nouvelle-Zélande, les Maoris ne l’ont jamais abandonné, surtout sur le visage, sans doute en raison du climat frais qui les a toujours obligés à se vêtir de longs manteaux. Ces masques de démons, comme ceux des Marquisiens, avaient pour vocation de semer la terreur chez les adversaires. Nom de l’Artiste, Nom de l’Œuvre, Nom de l’Artiste, Nom de l’Œuvre, 1905-1906 . Médium utilisé, dimensions, 30 . les habits du Collection/Musée pouvoir 1905-1906 . Médium utilisé, dimensions, Collection/Musée les habits du pouvoir . 31 44 . les habits du pouvoir i LES SOCIÉTÉS NUES L’OCRE & LA PLUME Nom de l’Artiste Nom de l’Œuvre 1905-1906 Médium utilisé, dimensions Collection/Musée Nom de l’Artiste Nom de l’Œuvre 1905-1906 Médium utilisé, dimensions Collection/Musée Nom de l’Artiste Nom de l’Œuvre 1905-1906 Médium utilisé, dimensions Collection/Musée Nom de l’Artiste Nom de l’Œuvre 1905-1906 Médium utilisé, dimensions Collection/Musée 12 . les habits du pouvoir les habits du pouvoir . 13 214 . les habits du pouvoir les habits du pouvoir . 215 Aztèques, seul Montezuma porte la couleur turquoise. On l’appelle d’ailleurs xiuhtilmatli, « le manteau de turquoise », la pierre la plus appréciée de l’empire. En Chine, le jaune est réservé à l’empereur, le « Seigneur des dix mille ans », et aux dignitaires qu’il distingue en les autorisant à porter sa couleur. Autre caractéristique de ces régimes qui permet de mieux comprendre la complexité des rapports entre le peuple et son chef, l’isolement absolu de l’empereur dans son palais, telle la Cité interdite de Pékin qui sert de résidence à la famille impériale jusqu’au xxe siècle. Solitude superbe également pour l’empereur Montezuma, dans son palais de Tenochtitlan, au milieu du lac Texcoco, avec sa multitude de salles, véritable ville (comprenant jusqu’à 200 000 habitants) dans la ville,7 ainsi que pour le roi minoen dont la demeure de Cnossos a donné les mots « dédale » et « labyrinthe ». On note le même phénomène dans des royaumes africains : à la fin du xixe siècle, chez les Bamoum du nord-ouest du Cameroun, le palais était composé de plus de cent bâtiments différents qui couvraient plus de 70 000 m2 et abritaient environ 15 % de la population de la cité royale de Foumban.8 Chez les Akan de l’Afrique de l’ouest, cet isolement s’applique aussi aux artisans qui fabriquent les vêtements royaux.9 Pourquoi toutes ces précautions ? Tout d’abord, pour protéger le roi des agressions extérieures, y compris celle de la pénible vision de la pauvreté et de la laideur du monde extérieur. C’est ainsi qu’au Japon, la vue des fenêtres des palais impériaux était 36 . les habits du pouvoir Flammarion les habits du pouvoir . 37 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)0LEASECONSULTOURCATALOGUEAT WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 45 History LONDON 13 Men and Women of the Middle Ages Hommes et Femmes du Moyen Âge 3OUSLADIRECTIONDE*ACQUES,E'OFF The Author *ACQUES ,E 'OFF (b. 1924) is an internationally renowned French historian specializing in the Middle Ages, particularly the 12th and 13th centuries. In 1972 he succeeded Ferdinand Braudel at the head of the prestigious École des hautes études en sciences sociales (EHESS). His work contests the notion of a Medieval “Dark Ages”, and instead focuses on the period for its pioneering achievements. His publications include The Birth of Purgatory (Aldershot: Scolar Press, 1990), History and Memory (New York: Columbia University Press, 1992), Intellectuals in the Middle Ages (Oxford: Blackwell, 1993), Saint Louis (Paris: Gallimard, 1996), Saint Francis of Assisi (London: Routledge, 2003), and The Birth of Europe (Oxford: Blackwell, 2005). The Work Aided by a team of eminent medievalists from across Europe, Jacques Le Goff presents a compelling series of over one hundred portraits of key figures from the Middle Ages, spanning the 4th to the 15th centuries. The list includes rulers and popes, theologians and heretics, writers and discoverers, from Saint Augustine to Christopher Columbus. Particular attention is paid to the role of women, from the pioneering pilgrim Egeria, who travelled to the Holy Land in the 4th century, to the Benedictine mystic Hildegarde de Bingen, or the more familiar Joan of Arc. A full section is devoted to mythical and literary figures, from King Arthur to Robin Hood, from the Virgin Mary to Satan, the latter two exemplifying the ubiquitous struggle between good and evil in the thoughts and minds of the time. Lively studies of kings, queens, scholars, painters and architects all help explain the complex relationship between artistic creation during this period and the three building blocks of power: sacerdotium, regnum, stadium - the church, the monarchy and universities. A wide selection of paintings, engravings and drawings, all painstakingly selected by Le Goff from contemporaneous sources, provide a visually stunning accompaniment to this highly accessible introduction to the magical “age of the cathedrals”. 46 Flammarion Key Sales Points s !N ORIGINAL YET ACCESSIBLE APPROACH TO THE -IDDLE !GESBROUGHTTOGETHERBYONEOFTHEBESTSPECIALISTS INTHElELD s #OMPILED IN COLLABORATION WITH A TEAM OF INTERNATIONALLY RENOWNED MEDIEVALISTS "RUNO $UMÏZIL 0IERRE 2ICHÏ *OHN "ALDWIN #HIARA &RUGONI ETC s "EAUTIFULLYILLUSTRATEDTHROUGHOUT &/2-!4 X 0!'%3448 ),,5342!4)/.3170 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2 150 g 7/2$3APPROX 02)#% 35 € 2)'(433/,$"RAZIL)TALY3PAIN-EXICO#ZECH 2EPUBLIC 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM La véritable carrière de Saladin commence en 1164 par des expéditions au côté de son oncle Shîrkûh en Égypte. En 1169, il est nommé par le calife fatimide vizir au Caire, en quelque sorte chef du gouvernement du califat. En 1174, à la mort de Nûr al-Dîn, il devient sultan au Caire et inaugure la dynastie des Ayyoubides, mettant fin aux deux cents ans de règne des califes fatimides chiites. Son règne voit se multiplier les opérations guerrières, et il étend son pouvoir sur un vaste territoire, de la Cyrénaïque à la haute Mésopotamie, et du Yémen à la Syrie du Nord. Il remporte d’importantes victoires sur les Francs, c’est-à-dire sur les croisés chrétiens établis en Palestine, et son plus grand titre de gloire chez les musulmans est la prise de Jérusalem en 1187. Mais il ne parvient pas à chasser les Francs de toute la Palestine. Il demeure pour les musulmans – excepté les chiites – à la fois le modèle du chevalier guerrier et religieux mettant en œuvre le djihad contre les chrétiens, et le modèle du prince juste et sage. Si, dans la tradition Affrontement à égalité de deux grands preux chevaliers ennemis : le roi chrétien et le sultan musulman dont le symbole est un noir, couleur du mal Combat entre Saladin et Richard Cœur de Lion, vers 1300-1340, enluminure, Londres, The British Library 198 musulmane, il est normal que Saladin soit apparu et demeuré au cours des siècles l’image du libérateur, il est plus étonnant et plus remarquable que son prestige quasi mythique ait impressionné les chrétiens pendant sa vie même, et jusqu’à aujourd’hui. Chez les chrétiens et de façon générale en Occident, il a été considéré comme un souverain idéal qui, malgré sa foi différente, incarnait le chevalier parfait et le bon roi défini par les miroirs des princes. Pour les chrétiens il fut d’abord « un fléau envoyé par Dieu pour [les] punir de leur impiété » (Anne-Marie Eddé), mais il devint très tôt l’image idéale du chevalier magnanime ayant une ascendance franque et même converti au christianisme. Il fut surtout considéré comme un héros de roman de chevalerie et de chanson de gestes, le modèle viril à la mode à cette époque. Cet aspect prestigieux et mythique de Saladin s’est prolongé à travers les siècles en Occident. Dante l’a placé dans les limbes, aux côtés d’Avicenne, de Socrate et de Platon. Boccace le cite dans le Décaméron, et Lessing dans sa pièce Nathan le Sage, où il apparaît comme un prince tolérant, respectant les trois religions monothéistes. Voltaire affirme que peu de princes chrétiens ont eu sa tolérance et sa magnificence. Et dans un film récent de Ridley 199 L’ A P O G É E M É D I É VA L Scott, Kingdom of Heaven, il est représenté, comme le souligne Anne-Marie Eddé, « en sultan respectueux de la parole donnée et tolérant envers le christianisme, allant jusqu’à ramasser un crucifix tombé à terre dans une église dévastée ». Dans le monde musulman à plus forte raison, la figure de Saladin reste celle d’un grand héros auquel ont prétendu s’identifier, entre autres, Gamal Abdel Nasser, Hafez al-Assad et Saddam Hussein. La littérature, le cinéma et la télévision n’ont cessé de reprendre pour la louer sa figure de libérateur et d’unificateur du monde arabo-musulman. || J. L. G. || Richard Cœur de Lion 1157-1199 R arement un roi a autant assumé les valeurs de la chevalerie. La courte vie de Richard Cœur de Lion s’est déroulée sous le signe de la guerre. Né à Oxford au sein de la querelleuse famille du roi Henri II d’Angleterre, il accède très vite au pouvoir. Sa mère Aliénor l’associe au gouvernement du duché d’Aquitaine. En juin 1172, âgé de quinze ans, il est investi solennellement, dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers, de la sainte lance et de l’étendard, symboles de la fonction ducale. À Limoges, on lui passe au doigt l’anneau de sainte Valérie, une martyre locale, patronne du duché. Ces cérémonies montrent aux yeux de ses nouveaux sujets qu’il est désormais, sous la tutelle de sa mère, le véritable maître de l’Aquitaine. Ce n’est pourtant pas une sinécure, tant les barons du duché tiennent à l’indépendance de leurs châtellenies, rejetant toute tentative du duc pour leur imposer son pouvoir. Le jeune Richard les combat de façon impitoyable. Il imite aussi leurs séditions, se révoltant contre son propre père en 1173, juste après avoir reçu l’adoubement – rite initiatique d’entrée dans le groupe adulte des chevaliers – par le roi Louis VII de France. Jusqu’à la mort d’Henri II, ce sera une suite interminable de luttes et de réconciliations avec son géniteur et avec ses frères dans des disputes familiales exacerbées par la quête de pouvoir et de patrimoine de ces « jeunes » (juvenes) en mal d’héritage. L’histoire anglaise est une histoire royale de rois protecteurs d’églises Les Rois d’Angleterre, avec en haut Henri II et Richard Cœur de Lion et en bas Jean sans Terre et Henri III, vers 1255, miniature tirée de l’Histoire de l’Angleterre de Matthieu Paris, Londres, The British Library 200 L’ A P O G É E M É D I É VA L La Vierge Marie L a Vierge Marie a connu dans le culte chrétien du Moyen Âge une telle promotion et a joué un tel rôle dans tous les domaines du monde médiéval, du plus personnel au plus politique, qu’il n’est pas déplacé de faire d’elle, sans choquer les croyants chrétiens, un des personnages de cet ouvrage. D’ailleurs, ce dont il sera évidemment surtout question ici est plutôt la présentation du culte marial, dont l’histoire est riche au Moyen Âge, que celle de la Vierge Marie elle-même. Il est peu question de la Vierge Marie dans les Évangiles. Son culte ne s’est développé qu’après l’extension du christianisme. Il est certainement vite apparu à ceux qui s’y étaient convertis que le sommet divin de cette religion souffrait d’une absence complète de personnages féminins. Le culte marial s’est d’abord développé en Orient, dans le monde byzantin, depuis le concile d’Éphèse (431). En Occident, il a commencé de s’affirmer à l’époque carolingienne (fin du viiie siècle-début du ixe siècle), mais surtout lors du grand essor de la chrétienté, du xie au xiiie siècle. La liturgie a beaucoup contribué à cette promotion – en particulier le domaine musical et artistique. Dans le haut Moyen Âge, la Vierge est essentiellement la mère de Dieu. Elle n’acquiert une plus précise personnalité que lorsque l’image de Jésus s’humanise jusqu’à devenir le Christ souffrant plus que le Christ ressuscité victorieux de la mort : Marie se voit aussi dotée, auprès de lui et par rapport à lui mais aussi par et pour elle-même, d’une vie humaine plus riche et plus complète. Elle est par exemple invoquée par les fidèles comme le sont tous les autres saints ; mais alors que ceux-ci sont en général plus ou mois spécialisés dans une forme particulière de pouvoir miraculeux, la Vierge, elle, peut tout en matière de miracles. C’est une sainte totale. Il était sans doute audacieux d’écrire, comme j’ai eu l’occasion de le faire, qu’au xiiie siècle la Vierge Marie est devenue une sorte de quatrième personnage de la Trinité. Il est en tout cas une propriété de la Vierge qui n’a jamais fait question : elle a mis Jésus au monde sans avoir été souillée par un accouplement humain. Et c’est à cet égard qu’elle va jouer au Moyen Âge un rôle très important : celui d’être en quelque sorte l’anti-Ève, la rédemption de la femme responsable du péché originel. La Vierge des visions Maître de San Remigio, La Vierge à l’Enfant entourés d’anges, vers 1290, peinture sur bois, Florence, église San Remigio 391 et du calcul politique. Après 1250, il inspire de nouveaux romans où il est de plus en plus diabolisé. Il connaît un grand succès en Italie, en Angleterre, et surtout en Allemagne où, dès le xiie siècle, un roman de Heinrich der Glichesaere va nourrir longuement sa légende et en faire l’emblème européen de la ruse, jusqu’au Reineke Fuchs de Goethe en 1794. Au xxe siècle encore, Renart est très présent dans la création littéraire, par exemple dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Il devient un héros de la littérature enfantine, connaît un grand succès au cinéma, forme dans l’imaginaire nourri du Moyen Âge une sorte de couple avec Robin des Bois ; et, dernière péripétie extraordinaire, sous son nom espagnol Zorro il devient un héros humain-surhumain dans le cadre du Far West : il est le justicier masqué incarné par Douglas Fairbanks dans le film de Fred Niblo, Le Signe de Zorro (1920). || J. L. G. || Robin des Bois R Au cours du long Roman de Renart, Brun l’ours cède sa place de roi des animaux à Noble le lion Le Lion, roi des animaux et sa cour, 1479, miniature tirée du Roman de Renart, Paris, Bibliothèque nationale de France Page de droite : Renart, faux prédicateur dans son rôle de trickster Maître Renart prêchant devant deux poules et une oie (détail), 1310-1320, miniature tirée d’un psautier, Londres, The British Library 404 Flammarion P E R S O N N AG E S I M AG I N A I R E S obin des Bois (Robin Hood) est un de ces personnages qui flottent entre la réalité historique et la fiction. S’il a réellement existé, il est possible qu’il ait rempli la fonction qui lui est attribuée dans la littérature, celle de vagabond populaire dans la forêt de Sherwood, dans le Nottinghamshire, et il aurait vécu au xiie siècle, puisqu’un épisode célèbre de sa légende le montre face à Richard Cœur de Lion. Cependant, il n’apparaît pour la première fois que dans le célèbre poème Piers Plowman (Pierre le laboureur) de William Langland, entre 1360 et 1390, comme un héros populaire. 405 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 47 History/Gardens LONDON 13 From Marie-Antoinette’s Garden An 18th Century Horticultural Notebook L’Herbier de Marie-Antoinette %LISABETHDE&EYDEAU &OREWORDBY#ATHERINE0ÏGARD The Authors %LISABETH DE &EYDEAU is a fragrance specialist and the author of Les Parfums (Robert Laffont, 2011) and JeanLouis Fargeon, parfumeur de Marie-Antoinette (Perrin, 2005). In addition to being an expert for designer perfumeries, like Chanel and Guerlain, de Feydeau also teaches at a prestigious perfume school in Versailles. #ATHERINE 0ÏGARD is the president of the Château de Versailles and the estate’s museum and national domain. The illustrations of the herbarium come from the archives of the National Natural History Museum, and were completed by 0IERRE*OSEPH 2EDOUTÏ, the official court artist of Queen Marie-Antoinette, or by his contemporaries. This work is under the direction of Alain Baraton, the head gardener at the Château de Versailles. Key Sales Points s,ARGEFORMATBEAUTIFULILLUSTRATIONSTHROUGHOUT s0UBLISHED IN ASSOCIATION WITH THE #HÊTEAU DE 6ERSAILLES The Work “Do you like flowers?” Louis XVI is said to have asked his young queen. “Well, I have a bouquet for you: the Petit-Trianon.”And so, Marie-Antoinette wholeheartedly took over Madame de Pompadour’s former property, transforming the gardens into a fairytale landscape. Using archives and architect Richard Mique’s blueprints from 1777, Elisabeth de Feydeau recreates an imaginary herbarium, just like the queen might have done while walking about her property. The book reads like a promenade, taking the reader from one lovely spot to the next: the French garden with its hyacinth, buttercup, and anemone flowerbeds in front of the chateau; the narrow Judas-tree-lined alleys in the Anglo-Chinese garden; the gazebo with its conifers, the setting of lavish parties by night; the temple of Love and its enchantingly scented shrubs; the Hamlet and its luscious fruit gardens; and finally, the coppice of Solitude and its wildwood flowers. More than describing a herbarium, Elisabeth de Feydeau invites readers to dive into the eighteenthcentury botanical life, complete with newly discovered species, anecdotes from court, and different fragrances’ uses in perfumes and cosmetics. 48 Flammarion &/2-!4 240 x 310 0!'%3240 ),,5342!4)/.3100 ").$).'Hardcover 0!0%2170 g 7/2$3APPROX 02)#% 35 € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%Fall 2012 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM -FCPTRVFUEFMB4PMJUVEF Il était prévu d’ériger une autre fabrique, une « solitude », au milieu du bois des Onze-Arpents. Une chaumière, isolée cette fois-ci et entourée de petits jardins. Vraisemblablement, on ne s’en tint qu’à aérer le bois des Onze-Arpents de chemins sinueux et la solitude ne vit jamais le jour, pas plus que les ruines qui étaient prévues à l’angle du bois, du côté du Hameau. On trouve dans ce bois la flore forestière habituelle ainsi que quelques essences exotiques plantées, à l’époque, par Antoine Richard. -F+BSEJOBOHMBJT Camélia du Japon Camellia japonica Dans Le Jardin d’Éden, le paradis terrestre renouvellé dans le jardin de la reine à Trianon, ou collection des plantes les plus rares qui se trouvent dans les deux Hémisphères (1783), Pierre-Joseph Buchoz consacre une gravure au camélia du Japon. -F)BNFBV Abricotier Prunus armeniaca En 1783, cent-soixante abricotiers furent plantés au Hameau de la reine. Marie-Antoinette souhaitait pouvoir se régaler de ce que produisait son village champêtre. Elle pouvait admirer toutes ces plantations depuis sa chambre du Petit Trianon. « La beauté et la grosseur de l’Abricot dépend du bon fond et du sujet sur lequel on le greffe : les Abricots aiment mieux une terre légère et sablonneuse, qu’une grasse. Ceux qui viennent en espalier sont plus gros et moins sujets à manquer que ceux qui viennent sur des arbres en plein vent : il faut avouer cependant que les derniers ont un goût plus exquis ; la raison en est qu’ils profitent d’avantage de toutes les influences de l’air. Quoique les Abricotiers viennent naturellement de noyau, on en greffe en écusson et à œil dormant sur les amandiers et pruniers de Damas, pour en multiplier les variétés » (Buchoz, 1770). À cette époque, on considérait que l’abricot n’était pas assez bon pour être mangé cru, mais il était merveilleux en compote, marmelade et confiture. Il était aussi conservé dans de l’eau-de-vie. L’amande qui se trouve dans son noyau était considérée comme un excellent vermifuge. On en faisait une huile qui calmait les fièvres et les douleurs d’oreille. On sait donc qu’il y avait des camélias à Trianon du temps de Marie-Antoinette, probablement maintenus sous serre en hiver. Originaire d’Asie du Sud-Est, surtout de la Chine, le camélia a été importé en Occident, en 1692, par Engelbert Kaempfer, chirurgien en chef à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Linné le nomma ainsi en hommage à un prêtre jésuite et botaniste du nom de Georg Joseph Kamel dit Camellus, qui l’avait introduit en Saxe, en 1700. En Occident, sa culture commença en Angleterre, vers 1739. Très vite, toutes les cours européennes voulurent un exemplaire de cette plante étonnante. Sa floraison de septembre à mai est abondante et spectaculaire, des couleurs éclatantes, le tout conjugué à des formes très variées. On les appelait aussi : « ces roses de l’hiver qui semblent narguer le froid » ! Pas étonnant que les camélias plaisent à la reine, d’autant qu’ils possèdent un langage poétique : « vous dédaignez mon amour » pour le camélia blanc, « je suis fier de votre amour » pour le camélia rouge ! On pense aussi que les femmes chinoises ne doivent jamais porter une fleur de camélia dans leurs cheveux parce que la fleur s’ouvre bien après l’apparition du bourgeon. Ce phénomène est interprété comme un signe qu’elles n’auront pas de fils avant longtemps. Depuis son mariage, les esprits malveillants faisaient courir le bruit que Marie-Antoinette ne serait jamais mère, et elle s’en affligeait en secret. Le 18 décembre 1778, Marie-Antoinette accoucha huit années après son mariage de Marie-Thérèse de France, appelée Madame Royale. Le 22 octobre 1782, la reine donna enfin au royaume un dauphin. Le roi Louis XVI en fut ivre de joie ! Le 27 mars 1785, la reine mit au monde un second fils, Louis-Charles, duc de Normandie. Ce bel enfant vigoureux ne rendit pas à la reine l’affection des Français et lorsqu’elle se rendit à Paris en visite de relevailles, elle fut accueillie par un silence glacial. « Que leur ai-je donc fait ? », soupira-t-elle. Avait-elle porté une fleur de camélia ? À l’image des rosiers, cet arbuste de 6 à 9 mètres de haut présente une infinie gamme de cultivars : simples, semi-doubles ou doubles, en forme d’anémone, de pivoine, rouges, roses, violets, panachés… Connu des Romains depuis le début de l’ère chrétienne, l’abricotier est originaire de Chine, où il est cultivé depuis 2 000 ans. Son introduction en France se serait faite par le roi René d’Anjou (1409-1480), qui rapporta ce fruit dans sa région, en héritant du royaume de Naples, où il prit le nom d’abricotier, vers 1560. Ou alors, par le Roussillon, avant le XVe siècle, en provenance d’Espagne, où il fut introduit par les Maures, après 714. L’abricotier est une espèce fruitière rustique, qui résiste aux grands froids comme aux fortes chaleurs. Il craint les vents violents, l’humidité stagnante et les gelées tardives. Qu’il soit de plein vent ou en espalier, plantez-le orienté au sud et veillez à ce que ses racines puissent se développer en profondeur. Taillez-le légèrement après la floraison pour obtenir une bonne récolte. -FUFNQMFEFMh"NPVS Julienne des dames Hesperis matronalis Aux côtés des giroFlées, sur le pont qui menait à l’île du temple de l’Amour, s’épanouissaient trente-quatre juliennes en pots. D’après Alphonse Karr, ces fleurs figuraient parmi les favorites de la reine. Elles lui furent son dernier réconfort lorsque Madame Richard, concierge de la prison et apitoyée par le triste sort de la reine, lui en apporta, non sans danger. Madame Richard fut dénoncée et mise en prison. La julienne était encore appelée la juliane, la cassolette, la giroflée musquée, la giroflée des dames ou la violette de Damas. Elle était d’usage dans les grands parterres et se cultivait également en pots, à la manière des giroflées. Ordinairement, la julienne était blanche (la couleur favorite de la reine), mais on en trouvait aussi des violettes, des rouges et des panachées, beaucoup plus rares. Des variétés à fleurs doubles, plus petites et plus belles, étaient aussi cultivées. Leur floraison, à la fin du printemps, répandait une odeur de musc très appréciée, surtout en fin de journée. Son nom scientifique vient d’ailleurs du grec hespera, qui signifie « soir ». On la multipliait de graines, de boutures ou de plants enracinés. Elle se ressemait très spontanément dans les lieux frais et ombragés, dans les haies et les buissons. On attribuait à la julienne une vertu diurétique, sudorifique, incisive et expectorante. Elle était de peu d’usage en médecine, même si on l’employait parfois pour le scorbut, l’asthme, la toux et les convulsions. Originaire d’Europe et d’Asie centrale, cette plante atteint de 30 à 90 centimètres de haut. Proche cousine des giroflées, elle se pare en été de fleurs blanches ou lilas très odorantes. Elle se cultive très facilement comme bisannuelle en plein soleil, dans une terre fraîche et pas trop riche. Elle se ressème d’elle-même. Certaines variétés lui ont valu le nom de girarde. Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 49 Duras Laure Adler The Author Laure Adler is a journalist, historian and writer, specialising in the history of women and feminism in the 19th and 20th centuries. The Work French writer, playwright, screenwriter and film director, Marguerite Duras (1914-1996) marked a turning point in French literature, namely with her novels Un Barrage contre le Pacifique and Moderato Cantabile. Awarded the Prix Goncourt in 1984, her work L’Amant brought her to the attention of the general public. This woman, who loved surrounding herself with fetish objects, loyal friends and actors, constantly rediscovered or reinvented landscapes, places and doubles – all adopted and desired by her –, creating a distinctly Durassian universe. Gathered here in this richly illustrated volume, recollections, reproductions of manuscripts and letters, chosen and selected from the different chapters of her life, reveal a complex and endearing Duras: a warrior, something of a witch, capable of both affection and passion, a committed comrade often radical in her stances and ever on the look-out, subject to weaknesses but still a mistress of her choices… Readers are offered a view of the multiple facets of an extraordinary woman who stood up for normalcy, a free woman who advocated the physical beauty of life, a woman of paradoxes who witnessed the History of a century. Key Sales Points s#ENTENARYOFHERBIRTHON!PRIL s!N EXCEPTIONAL WEALTHY ICONOGRAPHIC COLLECTION REmECTINGTHEAUTHORSCOMPLEXITY &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3300 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2170 g 7/2$350 000 02)#% 40 € !,,2)'(43!6!),!",% 05",)#!4)/.$!4%/CTOBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 50 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Illustrated Biography LONDON 13 Duras Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 51 PIAF Présentée par Piaf Charles Dumont #HARLES$UMONT The Author #HARLES $UMONT is an actor, author, composer, and interpreter. He wrote Non, je ne regrette rien with songwriter Michel Vaucaire, a song that was recorded by Edith Piaf in 1960. Following this, he made a large contribution to the singer’s repertoire: thirty songs, including Les Amants, which the two musicians wrote and performed together in 1962. The Work Flammarion Long before the international success of Olivier Dahan’s film La Môme (La Vie en Rose), Edith Piaf had captured the imagination of several generations of fans, not only through her inimitable and memorable songs, but also through her extraordinary life, crossed by both fame and tragedy. Born in the dark years of the First World War, Piaf arrived in Paris in her teens and began her career singing in the streets. Her fame grew rapidly as she made her first recordings and stage appearances in Paris’ music-halls. By the 1950s she had worked with and befriended some of the great talents of her time, including Jean Cocteau, Yves Montand, Charles Aznavour, Michèle Morgan and Marlène Dietrich. Echoing the disparity between her tiny, fragile physique and her powerful voice, her celebrity masked a deeply unhappy personal life, marked by the very early death of her only child, Marcelle, at the age of two, the tragic death of her one great love, boxer Marcel Cerdan, and her long struggle with ill health: she fought addictions to morphine and alcohol, suffering the pain of crippling polyarthritis, and then cancer, which finally overcame her at the age of 47. Key Sales Points s 0UBLISHED TO MARK THE th ANNIVERSARY OF 0IAFS DEATHIN/CTOBER s ! STUNNING SELECTION OF PHOTOGRAPHS AND LESSER KNOWNARCHIVALDOCUMENTS s4HELYRICSANDSCORESTOOVERTWENTYOFHERBEST loved songs – including La Vie en rose, Je ne regrette rien and L’AccordéonistenREPRODUCEDINFULL &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3300 ").$).'3OFTCOVERWITHmAPS 0!0%2 157 g 7/2$3APPROX 02)#% € 2)'(433/,$'ERMANY 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 52 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Illustrated biography LONDON 13 ÉDITH Piaf /D9LHHQURVH Si vous voulez bien écouter, Je vais chanter Un chant d’amour Le Chant d’amour ZZ Non, je ne regrette rien 3DUROHVGH0LFKHO9DXFDLUH 0XVLTXHGH&KDUOHV'XPRQW 6(0, Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal Tout ça m’est bien égal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien C’est payé, balayé, oublié Je me fous du passé Avec mes souvenirs J’ai allumé le feu Mes chagrins, mes plaisirs Je n’ai plus besoin d’eux Balayées mes amours Avec leurs trémolos Balayées pour toujours Je repars à zéro Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Ni le bien qu’on m’a fait, ni le mal Tout ça m’est bien égal Non, rien de rien Non, je ne regrette rien Car ma vie Car mes joies Aujourd’hui Ça commence avec toi ! Édith Piaf à la une du Magazine Voilà en 1943. En scène lors du premier Festival de Cannes, 1946. surtout l’année de son départ pour New York, où elle est engagée au cabaret Le Versailles. Marlène Dietrich, qui devient une de ses meilleures amies, Henri Fonda, Orson Welles, Charles Boyer et la grande Judy Garland viennent l’applaudir. Piaf vient de conquérir l’Amérique… et le cœur de celui qui sera sa plus belle histoire d’amour : Marcel Cerdan. Le « roi de la boxe » rencontre la « reine de la chanson ». C’est plus qu’il n’en faut pour alimenter les chroniques de la presse à sensation. Ce conte de fées connaît une fin tragique : le 28 octobre 1949, l’avion de Cerdan s’écrase. Le soir même, Édith Piaf, malgré sa détresse, monte ² Édith Piaf À la disparition d’Edith Piaf , les témoignages d’amour ont été très, très nombreux comme en témoignent ces dédicaces, quelques-unes parmi des milliers, exposées au Musée Édith Piaf dans le XIe arrondissement de Paris. sur scène et interprète l’Hymne à l’amour, créé quelques semaines avant le drame. C’est le début de la descente aux enfers. La chanteuse replonge dans la vie chaotique de sa jeunesse. L’alcool, les médicaments et plusieurs accidents de voiture J’aimais beaucoup Édith et je crois qu’elle me le rendait bien. Nous nous comprenions parfaitement. Elle apportait à notre merveilleux métier un constant respect. Habitée par une espèce de génie, jamais je ne l’ai écouté chanter sans subir sa fascinante emprise, et sa voix me bouleverse toujours… n’arrangeront pas les choses. Édith, dont la consécration est désormais mondiale, est brisée : « La véritable Édith est morte ce jour-là, il ne [me] reste plus qu’à être Piaf jusqu’au bout du bout. » Tino Rossi Chère Édith, J’ai débuté dans le métier en 1912 avec ta maman ! Je suis et pour toujours fidèlement, ton pote. Michel Simon Mars 1973 Depuis que la voix d’Édith s’est tue, on ne sait plus comment parler à l’oiseau bleu. Marcel Achard Édith, tu es et tu seras toujours ma préférée. Jean Marais Tu avais raison Édith : « La mort, ça n’existe pas… » Ton fidèle Dernière photo à Placassier le 5 octobre 1963. Pierre Hiegel Un immense petit bout de femme avec un cœur, des « tripes », une âme, une voix, incomparables : c’est Édith Piaf. Elle était la vie, l’amour. Inoubliable Édith. Madeleine Renaud [Charles] Kiffer Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 53 General Interest LONDON 13 From Saint-Germain-des-Prés to Saint-Tropez De Saint-Germain-des-Prés à Saint-Tropez Georges Dudognon and Juliette Gréco )NTRODUCTIONBY4HIERRYDE"EAUMONT The Authors Born in 1922, Georges Dudognon started his career as a photojournalist for the French newspaper Libération. He quickly moved onto the mythical weekly publication Samedi Soir, before joining Paris-Match. His son-in-law 4HIERRY DE "EAUMONT, author of the introduction, oversees his photographic archives. Evolving from a secretive and undisciplined child to the famous muse of Saint-Germain-des-Prés, Juliette Gréco, a regular consort of eminent French artists (Raymond Queneau, Jacques Prévert, Léo Ferré, Jacques Brel, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg…), defied all conventions. Aged 86 today, she remains one of France’s greatest female singers. Key Sales Points s5NPUBLISHEDPHOTOGRAPHS s*ULIETTE 'RÏCOS MEMORIES ARE A GUIDING THREAD THROUGHOUTTHEPAGES The Work Saint-Germain-des-Prés in the 1950s, a place for jazz, a backdrop for cultural icons… There, writers and poets could be spotted at the tables of cafés, mingling with the underground “cellar rats”, Boris Vian, JeanPaul Sartre, Simone de Beauvoir, Duke Ellington and Françoise Sagan. Georges Dudognon shot them red-handed in the best-known clubs (Le Tabou, Le Vieux-Colombier, Le Méphisto…), capturing the atmosphere of the era and the energy of these young people keen to forget the war. The 1960s marked a new turning point, with Dudognon photographing Roger Vadim and Brigitte Bardot, Jean Seberg, Catherine Deneuve… For the magazines Elle and Paris-Match, he followed sundry public figures as they set off on their summer migration to the south, emerging from the shadows of cellars to the dazzling light of the French Riviera. The work, guided by 200 photographs and the recollections of Juliette Gréco, will plunge readers into the madness and beauty of a generation that left a deep impression on its time. 54 Flammarion &/2-!4 240 x 310 0!'%3192 ),,5342!4)/.3200 ").$).'(ARDCOVER 0!0%2170 g 7/2$315 000 02)#% 40 € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%3EPTEMBER CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM /DUREHQRLU FUppHSDU3LHUUH%DOPDLQ FRPPHQWDLUHSDU -XOLHWWH*UHFRVXUFHWWHUREH P\WKLT XHGHVRQLPDJH GHVFqQHYHOX[RULDHFRQGLFLR QLVYHOFRPPRGLDOLF T XRGLGHPDGLSLVFLXWHUT XH SRVVHW4XRGVLT XL LÉGENDE DES IMAGES (TITRES, DATES, LIEU ET CETERA) EN PLUS DÉTAILLÉE, QUI VA CRÉER IN BLOC TEXTE ACCESSOIRE. Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 55 Antoine de Saint Exupéry, Histoires d’une vie Martine Martinez-Fructuoso Alain Vircondelet The Authors Alain Vircondelet is well-known for his biographies of some of the biggest names in literature including Marguerite Duras, Arthur Rimbaud, Françoise Sagan, and Antoine de Saint Exupéry. He is Saint Exupéry’s only authorized biographer and the sole person to have access to the Consuelo de Saint Exupéry Archives. Passionate about the man and the legend, Alain Vircondelet has written many titles on Saint Exupéry: Saint Exupéry (Chêne, 2000), Antoine et Consuelo de Saint Exupéry, un amour de légende (Les Arènes, 2005), La Véritable Histoire du Petit Prince (Flammarion, 2008), Dans les pas de Saint Exupéry (Éditions de l’Œuvre, 2010), etc. Martine Martinez-Fructuoso runs the Consuelo de Saint Exupéry Archives. Key Sales Points s !NORIGINALAPPROACHTOTHELIFEANDWORKOF3AINT %XUPÏRY s !UNIQUEICONOGRAPHICSOURCEPROVIDEDBYHISWIFE #ONSUELO The Work The successful author Alain Vircondelet invites us to re-discover the life of Antoine de Saint Exupéry through the original archives of Consuelo de Saint Exupéry, one of the largest archives existing on the legendary author. Antoine de Saint Exupéry is a character of mythical status : from his highly successful literary œuvre, including The Little Prince, to his personal daring and bravado as a pilot and the mystery surrounding his last, fatal flight, he inspires awe and admiration in his fans. But beyond the legend, the book tries to show the true personality of the adventurous writer. Following the style of a family photo album, it takes us from his dreams and loves through to his fears and doubts, revealing the key moments of his life. &/2-!4 230 x 280 0!'%3192 ),,5342!4)/.3300 ").$).'(ARDCOVERWITHJACKET 0!0%2 170 g 7/2$350 000 02)#% 35 € 2)'(433/,$'ERMANY#ZECH2EPUBLIC 05",)#!4)/.$!4%Fall 2012 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 56 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Illustrated Biography LONDON 13 Antoine de Saint Exupéry: Stories of His Life L'enfant modèle et l'enfant terrible : Le rêve de l'ange (1900—1925) LE PÈRE DISPARU es figures masculines sont étrangement absentes de la vie et de l'oeuvre d'Antoine. Cette significative absence répond sûrement à la mort précoce du père, en 1904, puis à celle, non moins précoce, de son frère François en 1917. Des oncles, un père abbé, peupleront épisodiquement son enfance, bervée surtout par les femmes, une tante, une mère, des soeurs, une gouvernante, des domestiques. Ce manque contribuera sûrment à ce sentiment d'exil qui l'habitera toujours, à cette impression d'être dans la précarité financière, dans l'instabilité constante à quoi il répondra par une vie de bohême et souvent fantasque comme pour défier le destin. Nécessité de l'héroïsme, exaltation de personnages puisssants comme des héros, de Mermoz à Guillaumet. Besoin de se surpasser comme pour être digne du grand Absent, le père étant devenu juge et témoin de ses faiblesses et de ses tentatives d'y échapper. Un mot de Saint-Exupéry résume peut-être ce sentiment général : son père mort, dit-il, "il me devint montagne". Cette observation, si forte dans sa tournure et en même temps si émouvante, parce qu'on entend à travers elle toute une détresse intérieure, explique peut-être à elle seule la vie à venir d'Antoine. Le motif de la montagne est en effet très présent tout au long de son existence et de son oeuvre. Si le père devient "montagne", il se doit donc de provoquer cette montagne, de la défier et de la dépasser, afin que son père soit fier de lui, avant que des glissements de terrains ne viennent l'effondrer... Au temps de l'enfance en apparence heureuse se glisse, subrepticement, l'ombre fatale du père. Elle engendre la mélancolie du "Roi Soleil", comme l'appelait sa mère, ignorante des éclipses de ses rayons et des douleurs secrètes : sa vie aventureuse réverbèrera son inquiétude profonde. LES JEUX DANS LE PARC ls sont devenus légendaires, mythifiés par la mémoire attendrie de Simone de Saint-Exupéry, la soeur aînée. Elle rassemble ses souvenirs dans un petit ouvrage intitulé Cinq enfants dans un parc, dans lequel elle tente de reconstituer la vie quotidienne au château de SaintMaurice. Il y a donc la fratrie réunie dont un cliché montre "en éventail" les cinq visages aux cheveux bouclés, tel qu'on en faisait tirer dans les années 1900. L'alignement des visages reflète la douce entente qui règne entre les enfants, dont à coup sûr, Antoine est le "soleil" absolu tant il est l'âme du groupe. Inventif, joyeux, suractif, poétique, il enchante ses frère et soeurs, et en même temps fait du parc relativement modeste un lieu de sortilèges, l'agrandissant de son imagination. La nature environnante, le parc et son potager, son verger, sa serre, sont autant de cachettes et de lieux merveilleux dont Antoine va s'emparer pour imaginer des histoires, des saynètes et réinventer le monde. Il a l'esprit sans cesse en éveil, "toujours des trouvailles nouvelles." (5 enfants, p. 24). Simone évoque ainsi "la petite usine qu'il a dans le crâne...à peine la moisson engrangée, elle fermente et germe. Il tire des déductions, bâtit des théories, construit des machines"... (ibid). Les jeux sont le plus souvent collectifs, scènes de théâtre, mimes et pantomimes, jeux de balles et jeux de cartes, jeux d'échecs, concours de poésies et de bouts rimés, de récits d'aventures, mais aussi jeux plus solitaires, cabanes dans les arbres et dans les buissons, retraites dans ces lieux retirés où chacun apporte ses trésors, retraites dans les greniers où ils confectionnent de petits autels secrets où sont déposés leurs trésors... Pour Antoine, ses outils, le petit moteur auquel il travaille. Il y a aussi les jeux avec les animaux de la maison, les lapins sont sortis en cachette des "grands" de leur infâme clapier : Antoine et ses soeurs leur ont préparé des espaces plus magiques : des enclos recouverts d'herbe fraîche à peine tondue. Les lapins s'y repaissent jusqu'à la saturation... Jeux avec des souris, observées, étudiées, nourries et agacées dans de grandes boîtes, Antoine a son rat blanc avec lequel il entretient de longues conversations. Il n'aime ni les longues marches dans la campagne ni les jeux trop collectifs. Il fait peu de vélo et déteste nager. Sa sensibilité est très grande, mal à l'aise dans ce grand corps maladroi. Il a le nez en trompette, ce qui lui donne un air rêveur : nez dans les étoiles, il n'est pas encore surnommé Pique-le-Lune...Mais les étoiles le fontdéjà rêver. Gouvernante, des domestiques. Ce manque contribuera sûrment à ce sentiment d'exil qui l'habitera 15 18 19 EN PENSION À FRIBOURG ntoine arrive au collège de la Villa Saint-Jean en novembre 1915. Quelques semaines après la rentrée. Il en partira à la fin de l'année scolaire 1917. L'établissement est dirigé par des frères marianistes. Il y règne une stricte mais bienveillante discipline qui n'a rien à voir avec le collège Sainte-Croix du Mans dont il gardera un mauvais souvenir. Au contraire, bien que loin de la paix douce et maternelle de SaintMaurice mais proche encore des siens, puisque François son cadet y est lui aussi pensionnaire, la Villa Saint-Jean sera un lieu rassurant et fécond pour Antoine. Il ne s'y ennuie pas, apprécie la vie un peu rude de ce canton suisse mais si chargé d'histoire. L'enseignement qui y est prodigué est souple et respectueux des élèves. On y pratique outre les disciplines obligatoires, beaucoup de sport. Antoine qui n'aime guère les sports collectifs découvre toutefois avec un certain bonheur les sports de neige, le patinage sur la Sarrine, le petit fleuve qui coule à Fribourg, le ski sur raquettes, la luge et l'ambiance quelque peu rurale qui y règne (on dort par exemple dans des dortoirs qui ressemblent à des chalets), donne l'impression d'être non pas vraiment en vacances mais dans un lieu apaisant. Antoine qui travaille toujours moyennement, se signale cependant par de bonnes rédactions et ses essais en littérature s'affirment : il écrit de petits poèmes dont un qui rappelle son baptême de l'air qui décidément l'a fortement marqué, et sur le paysage qui l'entoure. Il y écrivit même une petite opérette, Le parapluie qu'il adressa à son professeur de piano de Lyon ! Quelque chose de Saint-Maurice semblait flotter à la Villa Saint-Jean. Une même parenté de climat et de couleurs comme si, des fameux sapins noirs du parc de l'enfance à "la villa blanche sous les pins" qu'il décrit dans Courrier Sud , il n'y avait qu'un pas. Mais le sentiment constant de l'exil et de la solitude l'habite. Il se révèle par ces airs sombres et graves qu'il adopte quelquefois et surtout par cette impression de ne jamais pouvoir "rejoindre" les siens, d'être dans cette communion spirituelle à laquelle il aspire et qu'il ne peut réaliser. Et puis il y a la guerre. Antoine qui apprend l'allemand à Fribourg n'y est guère sensible. Comme il ne le sera jamais aux langues vivantes, préférant le français à tout, par une sorte de patriotisme intuitif et une volonté d'appartenance. Quand il s'ennuie, ce qui arrive fréquemment, il gribouille de petites caricatures. Le Kaiser est sa cible préférée. Il le charge de ses sarcasmes et de ses moqueries. Mais le sentiment d'être 28 Flammarion abandonné subsiste toujours. Les deux letrtes qui soient aujourd'hui publiées émanant de Fribourg font état de cette inquiétude : "Je vous attends impatiemment" écrit-il à sa mère qui retarde *sa venue à son grand désespoir. Quelque chose de funeste habite ces années-là : la guerre, la solitude, l'absence de la mère, la maladie de François atteint de rhumatisme articulaires, le plongent dans une forme de dépression qui sera toujours l'état latent d'Antoine. L'ombre portée de son soleil intérieur projette en lui des lueurs inquiétantes qu'il a peine à dissimuler. La religion l'assiste en ces temps-là. Il pratique assidument, parce qu'i; y estd 'abord d'une certaine manière poussé par les pères marianistes. La Vierge Marie qui est la vocation de ces pères est quotidiennement célébrée. Antoine en gardera une certaine piété mariale jusqu'à sa mort, allant même à Lourdes avec sa femme, Consuelo, en 40, pour se plonger dans la piscine miraculeuse. Il fera pour la Pentecôte 1917 une dernière retraite en Suisse, près de Lucerne au bord du lac. Une photographie témoigne de ce séjour: on le voit avec deux autres garçons pensionnaires, juché sur un porche de pierre, en contrebas le lac. Antoine a 17 ans. Sa jeunesse est déjà assombrie de drames et d'inquiétudes intérieures. Comment échapper à l'usure du temps ? Comment rejoindre la clarté des vertes années ? Il mesure cette cruauté-là du temps, il comprend que nul ne peut revenir en arrière. Il en fera un mythe, peut-être même une fiction. 29 #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 57 Dictionnaire amoureux des chats Frédéric Vitoux DICTIONNAIRE AMOUREUX DES CHATS VERSION ILLUSTREE Frédéric Vitoux de l’Académie Française The Authors Frédéric Vitoux is a novelist, essayist and literary critic. An elected member of the prestigious Académie française since 2001, he has published novels and nonfiction works on a variety of topics, including art, architecture, literature and cinema. His other English titles include Cats in the Louvre (Flammarion, 2008) and Living in Venice (co-author, Flammarion, 2007). Plon Flammarion The Work A personal selection of cat-related stories, facts, and illustrations explore the cat in all its glory This is the definitive guide for cat lovers, with seventy entries showing cats in art, film, music, literature, on the knees of important masters, or captured by the lens of the greatest photographers.The exceptional illustrations complement Frédéric Vitoux’s affectionate text, allowing the reader to delight in the anecdotes and surprises within. This is a humorous but intelligent read for the cat-lover and art-lover alike. Frédéric Vitoux, a distinguished novelist and member of the Académie française, creates a personal book of reference for all things cat-related, making no apologies for his gushing celebration of cats in various guises, especially as they appear in works of art or inspire them. Anecdotes are rich in literary and pop culture references, with occasional light-hearted consideration of animal behavior and science. Tom and Jerry are of course included, despite vying for attention in the midst of the 30 cats that shared Ernest Hemingway’s Key West home. And many more… Key Sales Points s!HUMOROUSINFORMATIVEANDACCESSIBLETEXTWRITTEN BYADISTINGUISHEDAUTHOR s5NUSUALANDHIGHLYVARIEDANECDOTES s2ICHLYILLUSTRATEDWITHQUIRKYPHOTOGRAPHSANDDRAWINGS OFCATS s &RÏDÏRIC 6ITOUX IS A DISTINGUISHED AUTHOR WHOSE PASSIONFORCATSISAPPARENTINTHETEXT &/2-!4 190 x 240 0!'%3 ),,5342!4)/.3130 color ").$).'(ARDBACKWITHJACKET 0!0%2 170g 7/2$350 000 APPROX 02)#% € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 58 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Giftbooks LONDON 13 Celebrating Cats A Vous direz, un chat c’est une peau ! Pas du tout ! Un chat c’est l’ensorcellement même, le tact en ondes. 41 louis-ferdinand céline dessin de sempé congénères, Belzébuth est un porte-bonheur. Il assure la prospérité de son maître et fidèle compagnon, le valeureux et impétueux baron de Sigognac immortalisé en 1863 par Théophile Gautier sous le nom de Capitaine Fracasse précisément, et qu’escortent aussi une jument asthmatique, un vieux serviteur et un chien efflanqué, Miraut. On s’épargnera ici le rappel de toutes les péripéties rocambolesques Botté (Le Chat) ci-contre : Les chats ne sont pas des animaux collectifs. Encore moins des produits de consommation. Avec une griffe reconnaissable. Voilà ! Un chat de race, pour moi, c’est un peu comme une valise Vuitton, avec son sigle. 67 COLETTE 66 51 C H AT B O T T É 50 Pourquoi est-il botté, ce fameux chat, ce personnage qui compte parmi les plus célèbres des non moins célèbres contes de Charles Perrault ? Il naquit ou fit son apparition en 1697, avec la publication des « Contes de ma mère l’Oye, ou Histoires ou contes du temps passé avec des moralités ». Le titre original du récit dont il est le héros s’intitulait exactement : « Le Maître Chat ou Le Chat botté ». Pourquoi est-il botté, donc ? Eh bien, à cette question qui s’impose par son évidence, aucune réponse irréfutable ne vient à l’esprit. Relisons pour commencer les premières lignes de ses aventures : « Un meunier ne laissa pour tous biens, aux trois enfants qu’il avait, que son moulin, son âne et son chat. Les partages furent bientôt faits ; ni le notaire, ni le procureur n’y furent point appelés. Ils auraient eu bientôt mangé tout le pauvre patrimoine. L’aîné eut le moulin, le second eut l’âne, et le plus jeune n’eut que le chat. « Ce dernier ne pouvait se consoler d’avoir un si pauvre lot : « Mes frères, disait-il, pourront gagner leur vie honnêtement en se mettant ensemble ; pour moi, lorsque j’aurai mangé mon chat, et que je me serai fait un manchon de sa peau, il faudra que je meure de faim. » « Le Chat, qui entendait ce discours, mais qui n’en fit pas semblant, lui dit d’un air posé et sérieux : « — Ne vous affligez point, mon maître ; vous n’avez qu’à me donner un sac et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles, et vous verrez que vous n’êtes pas si mal partagé que vous croyez. » Résumons la suite : le jeune homme qui avait admiré auparavant la souplesse et l’habileté du chat à prendre des souris et des rats, accepta sa demande, sans trop de conviction malgré tout. Il lui donna un sac et lui fit confectionner les fameuses bottes. Pourquoi ces bottes donc ? Parce que le chat tient à son confort et ne veut pas s’abîmer les Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 59 Dictionnaire amoureux du vin Bernard Pivot DICTIONNAIRE AMOUREUX DU VIN V E R S I O N I L L U S T R E E Bernard Pivot The Authors Bernard Pivot is a celebrated French television, radio and newspaper journalist who has been presenting many cult cultural programs for over thirty years. He is also the founder of Lire magazine and a literary critic for the Journal du Dimanche. A past member of the Prix Interallié jury, Pivot is today a member of the Académie Goncourt and has published several books. Plon Flammarion The Work A personal selection of wine-related anecdotes, facts, and illustrations explore the fascinating world of wine From estates to chateaux, slopes to hillsides, vines, grapes, winegrowers, grape-pickers, barrels, and cellars all play a vital role in making good wine. Next, to appreciate it you need a bottle-opener and a few good friends…Bernard Pivot is passionate about the whole process. One constant remains throughout: a communicative joy, and a pleasure in sharing with others. Celebrating Wine is also a book for those who love to celebrate life. “The great superiority of the cellar over the attic is that, while both hold the past, the cellar holds the future as well.” “French wines in the mouths of Frenchmen are incontestably the most talkative in the world. Even after having been drunk, they keep on jabbering.” For Pivot, wine is culture, both of the vines and of the mind. This book aims to remind us of the greatness of wine, of its universal appeal. His humorous, often autobiographical approach gives this work a refreshing stance on an often serious subject. The physical appeal of wine: its complexity, its domains, its men, its women and its varieties, is emphasised by the images that accompany the written word. Key Sales Points s(UMOROUSINFORMATIVEANDACCESSIBLETEXT s5NUSUALANDHIGHLYVARIEDANECDOTES s /VER PHOTOGRAPHS AND REPRODUCTIONS OF paintings &/2-!4 X 0!'%3 ),,5342!4)/.3130 color ").$).'(ARDBACKWITHJACKET 0!0%2 170 g 7/2$350 000 APPROX 02)#% € 2)'(433/,$535+ 05",)#!4)/.$!4%Fall 2013 CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 60 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Giftbooks LONDON 13 Celebrating Wine A carafe de vin blanc que tient sa main gauche décharnée, tandis qu’une petite carafe de vin rouge, un verre rempli à moitié, des raisins et des oignons occupent le premier plan. Le dieu n’est plus qu’un homme misérable épuisé de vices et d’excès. C’est dans l’art populaire que Bacchus l’emporte sur Vénus. En porcelaine, en faïence, en plâtre, en bois, en chocolat, le dieu pullule. Mieux, il a réussi à fédérer autour de son nom et de sa liberté de mœurs toute une philosophie hédoniste – représentée hier par Nietzsche, aujourd’hui par Michel Onfray ; une poésie du vin, de l’ivresse, de la licence, de la débauche impie ; une grammaire de la liberté, du désordre et du secret où le triomphe de Bacchus est popularisé par les mots forgés à partir de son nom : bacchanale (orgie bruyante et vineuse), bachique (chanson bachique, confrérie bachique, fête bachique, etc.). Bacchus, cher vieux compagnon de nouba, ceux qui vont boire te saluent ! Blondin Antoine 21 BLONDIN ANTOINE Le vendredi 14 juillet 1978, le tour de France ayant fait halte à Clermont-Ferrand, Apostrophes y fit étape. Neuf écrivains, sinon usagers du vélo, du moins chantres de la petite reine et de sa légende sportive, étaient réunis dans un peloton turbulent où chacun s’efforçait Champagne de déborder ses confrères par ses connaissances et son humour. Au sprint alphabétique, il y avait Yves Berger, Antoine Blondin, Pierresubtils du chamPour apprécier le mieux possible les arômes Chany, Georges Conchon, Fallet, Jean-Edern enle palais dégagé, pagne, il René faut être à jeun, ou avoirHallier pour le(mort moins faisant du vélo, untapissé matin,de à Deauville), Le Bris, René neuf. C’est Michel pourquoi, délaissé auMauriès dessert, il s’est imposé à et Louis Nucéra (tué par unSans chauffard comme dans chaque jour, de ses bulles, l’apéritif. peser,alors sans que, encombrer, la légèreté il montait à la force du jarretleles pays niçois). il réveille nezcôtes et ladu bouche. Sa fraîche, piquante et lente intromisTout le mondesion m’avait déconseillé, à commencer par lui, d’autres d’inviter et qu’il prépare. procure un vif plaisir qui en appelle Antoine Blondin. Cela Passénevingt et une il neêtre serait plus en état de apéritifs, comme signifie pasheures, qu’il faille hostile à d’autres parler, ni même deletenir unelechaise. serait le dérailleur du plateau. vin sur blanc, porto,Illes vermouths, les vins cuits, les cocktails, etc. Mais j’aimais l’auteur des Enfant du bon – à chacun la liberté de Dieu. lancerJ’en son connaissais repas-, maispar le bon champagne coeur le début : «m’a Là, toujours où nous habitons, avenues sont profondes et paru être les le meilleur ouvreur de la descente. calmes comme des allées desouviens cimetière.deLes qui conduisent de Je me machemins stupéfaction et de mon indignation – silenl’École militaire aux Invalides s’ouvrir sur des funérailles na- jour, à l’apéritif, cieuses, maissemblent ressenties profondément – lorsqu’un tionales. Un trottoir à l’ombre, l’autre vont entre leurs alors que j’avais tiréaudusoleil, seauils oùs’en il rafraîchissait un magnum de Dom platanes pétrifiés,pérignon devant deux rangées de façades contenues, unepeu de whisky lui 1973, j’entendis un invité me diresans qu’un boutique, sans unserait cri. Mais anxiété frémissante l’air : c’est que – du whisky ! plus une agréable. C’était bien sonpeuple droit. N’empêche l’appréhension duah, sonledes cloches. ciel!vole bas sur mon barbare ! le Le goujat le jean-foutre ! –quartier j’eus l’impression d’être 36 prématurément vieilli. je n’ai que trente sang jeune. trahi. Et C’était ridicule, maisans je et nelepouvais pas ne» pas lui en vouloir de préférer un breuvage industriel étranger au fin du fin de notre champagne. Un mur culturel nous a séparés pendant quelques instants. Un repas tout au champagne ? Ce n’est évidemment pas désagréable, mais j’aime trop les vins blancs et rouges pour me priver, s’ils ont été bien choisis, de leur adéquation plus marquée avec les plats, d’une présence en bouche plus autoritaire que le champagne, surtout lorsque ce que l’on mange développe de puissantes saveurs. En revanche, retrouver au dessert de vieux, et même de très vieux champagnes, est d’autant plus excitant que cette opportunité est rare. A Reims, Gérard Boyer avait l’art des « happy ends ». Des bulles de trois, quatre ou cinq décennies sur des douceurs qui sortent des mains du pâtissier ? « Ô ma lèvre-hirondelle ! ». (Aragon). À une simple et délicieuse tarte aux abricots ou aux pêches, un vieux champagne ajoute des notes de fruits confits qui ne se laissent pas oublier. C H A M PA G N E C H A M PA G N E 37 Bulles gagnantes Le soir de son baptême religieux, au cours d’une sorte de parodie laïque, la fille d’Emma Bovary a reçu sur la tête du champagne d’un verre renversé. Dans Les Illusions perdues, Lucien de Rubempré a été baptisé journaliste par son rédacteur en chef d’un peu de vin de Qu’ils sont doux, Bouteille jolie, Qu’ils sont doux Vos petits glouglous ; Mais mon sort ferait bien des jaloux, Si vous étiez toujours remplis Ah ! bouteille, ma mie, Pourquoi vous videz-vous ? Ci-contre : Nous sommes sur une gamme florale assez étendue et complexe où nous distinguons bien le tilleul, le jasmin, la capucine, l’angélique, l’acacia, la camomille. étendue et complexe où nous distinguons bien le tilleul, le jasmin, la capucine, l’angélique, l’acacia, la camomille. 25 Chanson de Sganarelle, Le médecin malgré lui molière « personnification de l’automne » teniers david ii Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. QUAI0ANHARDET,EVASSOR)0ARIS#EDEX)Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 61 Paris Cats St Marcel St Marcel Dugommier St Marcel Dugommier Auteuil Chats de Paris Auteuil St Marcel Montparnasse /LIVIA3NAIJEAND.ADIA"ENCHALLAL Abbesses Abbesses St Marcel Dugommier St Marcel St Marcel Montparnasse Auteuil paris The Authors St Marcel Dugommier cats Auteuil /LIVIA 3NAIJE is a journalist based in Paris. She is a contributor to newspapers and magazines including The Guardian, Harper’s Bazaar Art, The Global Post, The New York Times, and Condé Nast Traveler and was a major contributor to several guide books on Paris. Nadia Benchallal is an award winning French photographer who lives in Paris. She has worked for Le Monde, Geo, Marie Claire, Die Zeit, The Times, The New York Times, and Newsweek. Her photographs have been exhibited in museums, galleries, and at photography festivals internationally. Abbesses St Marcel Abbesses Montparnasse Abbesses St Marcel Montparnasse Auteuil St Marcel Abbesses Dugommier Montparnass St Marcel Montparnasse Auteuil Abbesses St Marcel Auteuil Montparnasse Dugommier Auteuil St Marcel Dugommier The Work Abbesses Auteuil In Paris, cafés and cats go hand in paw. In the world capital of fashion, far away from the famous runways, the biggest divas in town can be found strutting their stuff down the zinc bar of any local hot spot. The cozy, bustling interiors of Parisian cafés buzz with customers stopping by for a morning croissant, a lunchtime baguette, or an evening glass of wine. And throughout the day, all eyes turn towards the resident cat when it deigns to appear, holding court and patrolling its territory while sizing-up the patrons. This volume is a delightful celebration of a dozen unforgettable cats and the quintessentially Parisian locales they inhabit. Olivia Snaije tells the back-stories of these now-beloved felines, sharing comical anecdotes of animal antics on a backdrop of the most beautiful places in Paris. An element of magic drew many of these famous cats into their current residences. Often, they were simply strays who snuck in through the back door and ended-up taking residence in pride of place on the counter. Over time, they have become not only fixtures, but outright celebrities that are credited as being more of a draw than the famous tarte tatin on the menu! Through a cat’s-eye-view, Nadia Benchallal’s stunning photography captures the City of Lights from a new perspective, uncovering hidden Parisian gems and the pampered pets that have cuddled their way into the hearts of locals and tourists alike. St Marcel Auteuil St Marcel Key Sales Points s-ANYBOOKSONCATSANDMANYBOOKSON0ARISBUT NONEOFTHEMBRINGSTHETWOTOGETHER Paris CatsWILLAPPEALNOTONLYTOCATLOVERSBUTLOVERS OFTHE#ITYOF,IGHTS s )T WILL PLEASE ARMCHAIR TRAVELERS AND ALSO TRAVELERS WHOWISHTOVISITTHECAFÏSANDBISTROSMENTIONEDIN THEBOOK &/2-!4 190 x 240 0!'%3128 ),,5342!4)/.3160 ").$).'(ARDCOVER 0!0%2 170 g 7/2$316 000 02)#% € 2)'(433/,$US/UK 05",)#!4)/.$!4%3PRING CO-EDITIONS DEPARTMENT *!.!.!62!4),-!.%.4s International Co-editions Manager sEMAILJNMANENT mAMMARIONFR !..%-)./4s#ONTRACTAND0RODUCTION!DMINISTRATION sEMAILAMINOT mAMMARIONFR 62 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM Giftbooks LONDON 13 Auteuil Dugommier OH&DQDO6W0DUWLQ Auteuil Dugommier G St Marcel St Marcel Dugommier St Marcel Dugommier Auteuil Auteuil St Marcel Montparnasse Abbesses Milou Abbesses St Marcel Dugommier St Marcel St Marcel Montparnasse Auteuil Abbesses St Marcel Le Carillon Dugommier Auteuil 0LORX St Marcel Abbesses Montparnasse G Abbesses St Marcel Montparnasse Auteuil St Marcel Abbesses Dugommier Montparnass St Marcel Montparnasse Auteuil Abbesses St Marcel Auteuil Montparnasse Dugommier Auteuil St Marcel Dugommier Abbesses Auteuil St Marcel Auteuil St Marcel G OLQJRQWKHPDUEOHƪRRULQWKHHQWUDQFH SODQWV)D5DRQLVLQƩQLWHO\SDWLHQWZLWK WKHVWDƨZLWKPLVVLYHVVXFKDV PDWFKWKHKRWHOśVRƫFLDOFRORUEXWGXULQJ Hotel Le Bristol Paris 112 rue du Faubourg St. Honoré 75008 Paris Tel. 01 53 43 43 00 Flammarion #/.&)$%.4)!,!$6!.#%).&/2-!4)/.s!,,2)'(432%3%26%$s¥&,!--!2)/. 87 quai Panhard et Levassor I 75 647 Paris Cedex 13 I Please consult our catalogue at WWWFOREIGNRIGHTSFLAMMARIONCOM 63