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DOSSIER
APP|IËN DRF A L'ËRE D'INTËRNET
Pourqugi nous ne
memonsons
plus comme avant
t,
Désormais habitués à < externaliser >> notre mémolre sur des disques durs
- jusqu'aux numéros de téléphone ou dates d'anniversaire de nos proches -,
ne sommes-nous pas en train de nous condamner à une amnésie mortifère ?
Enquête inquiète,
PAR MICHEL ELTCHANINOFF
l'llll-OSOl']l llL
\l'\(l \ZINI
orsque j'arrive devant la porte de mon
meilleur ami, je sors mon téléphone de ma
poche pour y retrouver le code d'entrée'
de batterie. Évidemment, je ne
me souviens plus de la combinaison' Il y a quelque chose
de pourri au royaume de Mnémosyne' Autre problème
Ho.t"ui, plus
réclrrent: quand je termine la lecture d'un article de
journal
lign", j'ai parfois du mal à me rappeler le
"r, enfants sont moins anxieux' Si je leur
Mes
iglnt.
demande de réciter la liste des départements, ils protestent: < Ça ne sert à rien, onI'a sur Internet I " Or je viens
de parcourir le compte.rendu, publié dans la revue
améSciince en 2011, d'une expérience de psychologie
ricaine menée par l'équipe de Betty Sparrow à I'université de Columbia. Plusieurs tests montrent clairement
que nous avons tendance à oublier plus facilement les
informations que nous avons consultées ou que nous
savons pouvoir trouver sur la Toile' Alzheimer pour tout
le monàe ! La panique me gagne' Mais peut-être qu'à
l'inverse, transférer tous les souvenirs inutiles dans la
mémoire de I'ordinateur est la sereine continuation de
I'usage des pense-bêtes et des agendas, des listes de
.ourr", et des annuaires. Un moyen pour décharger
notre esprit d'informations sans intérêt, ce qui permet
peine'
de nous souvenir uniquement de ce qui en vaut la
ou
des
amnésiques
crée-t-il des dégénérés
Internet
génies enfin libres de bien utiliser leur mémoire
La
?
fin du << Par ctnul ))?
Pour le savoir, je recharge la batterie de mon téléphone
de I'inet j'appelle Olivier Le Deufl docteur en sciences
de
foi-àiio.t et de la communication à l'université Bor-
deaux-3 et auteur de La Formation aux cultures
numériques (Fyp éditions , 201'1) ' Cet ancien professeur
documentaliste m'explique que si les études sur la
pormémoire se contredisent fréquemmenT, n celles qui
tent sur Ia dispersion de I'attention sur Internet concordent: il est devenu beaucoup plus dfficile d'avoir une
>
attention profonde lorsqu'on est stimulé en permanence
ces
dans
par les sdllicitations électroniques' Difficile,
conditions, de se concentrer longuement, donc de bien
mémoriser. n Si, à cquse de Ia culture du zapping, continue Le Deuff, les adolescents, voire nous-mêmes, avons du
mal à rester assis durablement >', n'espérons pas nous
forger une mémoire solide. L'agité est oublieux'
62
-
SEPTEMBRE 20 I 2
47
Sérieusement inquiet, je prends rendez-vous avec Emma-
nuel Sander, professeur de psychologie du développeje lui demande
ment et de l'éàucation à Paris-8. Lorsque
si I'immense mémoire d'Internet Peut constituer une
bonne nouvelle, il se montre sceptique: " L'usage d'Interà
net donne t'iltusion qu'on dispose d'une mémoire infinie
si
l'on
comme
C'est
portée de main. Mais c'est un leurre'
'avait
unebibliothèque gigantesque chez soi, une excellente
livres, mais scns mode d'emploi
foçon d'accéder à tous les
'niqu'on
doit chercher' Internet, en ffi4
de
ce
aucune idée
offre
des
informanons, mais pas des concepts' On a souvent
de Google avecl'ac'
iindon , à confondreles performances
pas
tivité intellecruelle humoine. Mais tant qu'on ne dispose
est
dernière
des concepts pour penser I'information, cette
presque sansYaleur.
i" ,àu*"at
"
cette hypothèse à I'une des figures de la
pédagogie française, Philippe Meirieu' Il confirme :
trouver ce que l'on connoît' Hier'
" tntirnet ne sert qu'àd'une
citation' Je me demandais qui
j'airetrouvél'auteur
'l'avait
rédigée, mais je I'ovais mémorisée' Je cherchais
j'avais déjà en
donc une précision sur quelque chose que
mémoire. Internet est un outil de recherche complémenpréciser' de
taire. À ce titre, il est précietn car iI permet de
recherche
cette
Mais
mielrx contextualiser, d'approfondir'
men'
modèles
de
disposer
à
est subordonnée àIa capacité
recherche
cette
lesquels
dans
taux qui créent les cadres
s'inscrit. Or Internet ne fournit pos les cadres mentaux
permettant d.e classer, de comprendre, d'organiser les
'informations
qu'ilfournit- ' Pour chercher, il faut dispo<
ser de modèles fournis par l'éducatioî' Cette construc'
tion de modèles, poursuit Meirieu, passe par la
mémorisation d'éléments, même si Io véritable mémorisation n'intervient que lorsque ces informations sont inscrites
les
dans un modèle, ce qui permet en retour de mieux
cercle'
un
Ou
dialectique'
processus
mémoriser. C'est un
'
souventvicieux: pour apprendre et se rappeler quelque
chose sur Internet, il faut l'avoir déjà assimilé en dehors
de lui. Emmanuel Sander confirme : n Ce qu'on connaît
préalablement mesure le potentiel de ce qu'on peut trouver
sur Internet. PIus on a acquis de concepts, plus la toile
devient riche. Plus on est appauvri, moins on est capable
de trouver. II y a un ffit de levier' ' Bref, Internet ferait
perdre la mémoire à ceux qui ne I'exercent pas ailleurs'
iussi sa logique accroît-elle les inégalités' Pour Philippe
Meirieu, n elle a réactivé Io formule de Bourdieu suivant
DOSSIER
APPRENDRE À L'ÈNT D'INTERNET
la réponse
d'Internet? Sur les plans biologique et médical'
pas' même si
dtminue
ne
mémoire
de
stock
Mon
non.
est
strotél'utilisation d'Internet touche l'organisation de nos
des
d'acquérir
gies cognitives', c'est-à-dire nos manières
plus
bien
est
télévision
la
D'après elle,
les inégalaquelle toute offre de produits culturels occroît
culture - musée, spectacle vivant'
que vous ne trovaillez que sur
mais
Iivres, sites Internet
inégalités' En effet' I'offre est
les
augmentez
vous
I'offre,
c'est
,ubordonné, àIo capocité à s'en saisir' Ce qui compte'
à
cette
Ia demande de sovoir, ce qui permet de s'intéresser
pre'
oflre culturelle. Or seules les institutions, et I'école au
I'accès
d'e
mier chef, peuvent Ie faire. La démocratisation
IitZs. Sivous offrez de
la
-
à Internet
passe par
un travail d'éducotion, d'instruction'
encore
de transmission. Les efforts réolisés en ce sens sont
très insuffisants ".
sur
Les deux spécialistes de I'apprentissage insistent
il
Sander'
>.
Emmanuel
Selon
*
par
cæur
du
t'utilité
aux
n'est pas queition de renoncer à faire apprendre
franélèves la liste, si rébarbative, des départements
pays
un
selonlaquelle
l'idée
çais : . On va ainsi renforcer
pays
tout
Ie
réunies
font
ist découpé en zones' que celles-ci
qu'on
aura
tJne
vtde'
est
fois
entier, qie leur intersection
on sera
développé cette idée d'un découpoge géographiqye,
de
régions,
de
fédérations
notion
la
vers
,opoAli d'aller
di
ion.ui"irru.t..s.
à cause
nocive qu'Internet : << EIle a beoucoup plus d'effets
Internet'
Avec
induit'
qu'elle
docilité
de Ia possivité et de la
qui
on est en phose active. Sur le plan clinique, les patients
affectés
ce
de
qui
sont,
et
fait'
cérébrales
ont des Àohdies
l'ordinateur' mais
sur Ie plan intellectuel ne vont pas devont
porrrit des heures sons bouger devant Ia télévision' "
je lui soumets alors I'idée d'exercer sa mémoire pour lutter
nations, de construction historique et politique'
pas en soiApprendre les noms des déportements ne vaut
Ââme. Uais ce qui est précieux c'est la connoissance
Il y o en
d-e concepts d'érivés d'un trovail factuel'
Sarazin'
contre le ramollissement du cerveau' Selon Marie
d'évident'
rien
n'a
cognitive
cette théorie dite de la réserve
aux ÉtatsD'après les érudes, conduites prlncipalement
Unis parmi une population d'ailleurs déjà éduquée'
n que[qu'un qui a des octivites intellecruelles va développer
dis réseaux de neurones
prot
rdoi
'ter,
àe choses qui ne sont que factuelles' " Les
structuapprentissages apParemment les plus stupides
considère
lui'
Meirieu,
Philippe
,"r,, no,r" intelligence.
que toute liste peut être confiée à la mémoire externe
départeàe I'ordinateur et trouve la mémorisation des
peu
:;,i;:T::w:î;';'; ;:Li::i:::ii'.
',,,",-I"ifif.i:;; n;::; f"WT::f;
Ë:"1ï:Ëi'::
des connecttvités synapttques
plus
Si celles-ci interlorges. CeIa n'empêche en rienles maladies'
recours sur
viinnent, les capacités de trouver des chemins de
du
apparaîtraient
le plan cérébrit seront plus vastes' Elles
pos
d'une
donc
ne
s'ogit
,oup un peu plus tardivement' Il
induite
réalité très
et
oUiolue, mais d'une copacité du cerveau de s'adop-
dans un
premier temps' Il
en revanche' possible
.est,
évoqu;oprè, cette première péiode de résistance' Ia moladie
de
recueil
le
tomber
laisse
Je
plus
rapide
ir" à,
''
^oniei,
me rassure:
Verlaine que je tenais à la main' Marie Sarazin
Internet'
Quand on
avec
voir
à
rien
,
n'a
â'oibtt
Le fait
"
,"ntre chez soile soir, le
ta L
stress acquis dans la
journée' I'état
_
gy' à trorrve
# 5 b Internet ne s94Hier,
1'a!
l,^,''î:::lt,li:*ffii:i:,ï: ce que l'on connaîr
i*âÏ,liïill questronlu'ls
rechignentt
sième-,
"tî,î*" fetfbUVé l'aUteUf d'Une CitatiOn.
maispas
pteu'[sur ta v"'le
;:iï_*
ffiiffi.,
eui me ou*îî,.::i
qu'à force de surfer sur Internet, malgré tou
Je ne suis pas totarement rass-uré.
19ry".démâ"dais
qui l'avait
îerlige;;iliilâfuuàis
mémorisr
ne fonànnaissances acquises par ailleurs, ma mémoire
d"
décide
-,ud."rr". àl'r.r d'anxiétéetdefatiguenuisentauxcapocitésdeconcentration
dra pas insensibrement? Je
ne se rappelle plus
neurologue'
une
Pra- et de maintien.de l'attention' Du coup' on
J'interroge
spécialiste du cerveau.
purir, fr^"ti" son article de,iournal' Lorsqu'onvient me consulter pour ce
ticienne hospitalière a fa litie-Sltpêtrière, a
Sarazin,quiéclatederirelorsquejeluidemand"-'iLtt"t-typedeproblèmes'iem'ossureévidemmentquelepatientn'a
cette
à rien' Mais une fois que i'ai acquis la certitude que
net fait perdre la mémoire. "Àiérhrtt de l'évolution,
Ie
plutôt
je
conseille
vie,
de
situation
trèslong terme, peut-être
y
ouro-t-il
des
effets,reporra-"it". anxiété
est
liée â
uni
Maisnotrecen)e/.Iuetlesneuronesdelhippocampe,régionsyogaoulamarcheàpiedqu,unemédtcalisottonàoutrance.>
delamémoire,ont-ellesétémodifiéesdepuisl'apparitionJesorsfaireuntour'
48
I
I
-
PHILOSOPHIE MAG
délégotion technologique à un service tiers dont on ne sait pas
ce qu'il va faire de nos données et qui peut ovoir un problème
du jour aulendemoin,. De même que I'incendie de ia Biblio-
thèque d'Alexandrie a effacé une grande partie du savoir
accumulé depuis des siècles, rien ne nous garantit absolument contre une évaporation de nos données. Si un accident
grave - par exemple une explosion nucléaire - touche un
ienrre de données qui contient nos fichiers, il est possible de
tout perdre. Mais il faut savoir que nos précieuses informations sont souvent conservées à plusieurs endroits différents'
précisément pour qu'on puisse toujours en repêcher une
p"1ff ; II
copie. Le plus grave n'est pas là, selon Olivier Le
'
y a égolement, avec ce We de conserttation erterne, une forme
'de
dépossæsion d'e compétence : on ne sait plus se servir de telle
ou telle technique, au profit d'enn"eprises tiers' "
Heureusement, d'après lui, les nouvelles technologies numériques ont mis au point des méthodes pour aider la mémoire'
On conserve sans distinction, dans son historique, les pages
Internet consultées et des milliers d'e-mails' Mais on peut
aller plus loin à condition d'avoir appris à le faire' Certains
-
sites Internet permettent d'indexer et de classer les pages
qui nous intéressent. On peut mettre des articles ' sous la
main ', utiliser des sites de prise de notes dont le slogan est
parfois: . Souvenez-vous de tout ! " Il existe par ailleurs des
lieux de mémoire sur Internet' Des versions anciennes de
célèbres sites, voire des sites disparus' peuvent être consul-
i$;
tées. La Bibliothèque du Congrès américain conserve I'intégralité des messages postés sur Tweeter' L'idée de tout
',.'!
Iti
1n
rll
%{ ;
Le palais
"
stocker est logtque, continue Olivier Le Deuff, car on ne peut
jamais savoir à I'ovance quel Tweet ouro une portée histo'
virtuel de la mémoire
je
Mais une nouvelle angoisse s'empare alors de moi' Si ne
Internet'
consultant
en
risque pas de perdre la mémoire
comment conserver mes souvenirs numériques? Je consulte
des dizaines de pages parjour, maisje vais souvent si vite
que j'ai I'impression d'être emporté par cet océan d'informadon sans avoir les moyens de revenir sur mes pas' D'ailleurs,
ce queje conserve est très fragile: je fais confiance à tous ces
sites de stockage exteme, à ces petits nuages qu'on appelle
lecloudcompulrng. Gratuitement ou sur abonnement, il est
en effet possible d'entreposer ses informations numériques
à distance et de les consulter depuis n'importe quel appareil'
Finies, I'angoisse de la perte des données et la fastidieuse
opération de la sauvegarde !
Oui, mais c'est comme déposer tout son argent dans une
banque inconnue. Que se passera-t-il en cas de panique
numérique ou de problèmes techniques? Je rappelle illico
OlMer Le Deuff. Il accorde qu e u I'on n'o pos assez conscience
de
d.e ta fi"agttité du stockage sur le cloud . 1l y a un vrai risque
N" 62
-
SI:PTEMBRE 201 2
La micromessagerie Tweeter, elle, permet de marquer des mots importants, avec ce qu'on appelle des hashrags
par le signe #. Par exemple, la journée clé du
rique.
49
,
rymbolisés
25 janvier, jour oir débutèrent les grandes manifestations
quiont conduit à la chute du régime Moubarak, a été abondu--"n,.,ug.tée , sur Tweeter. Selon Olivier Le Deuff, " le
25 janvier a pennis de créer des supports de mémoire collective'
Si vous cherchez "25 janvier" sur Tweeter' vous aurez acces à
l'ensemble des Tweets émis par rapport à cette iournée-là' Ily
a même eu une matérialisanon de ce hashtag: des personnes
l'inscription " # 25 jansur Internet,
s'élaborer
vier",. Si la mémoire est en train de
se sont
foitfabt'iquer
des tee-shirts avec
nuance-t-il, n les territoires numériques sont tellement
immenses qu'il n'est pas évident d'obtenir réellement des éIépas
ments de culture commune ,. Tout 1'enjeu consiste à ne
abandonner la mémoire numérique à des sites commerciaux, comme Facebook, dont le but est de récupérer des
données afin de générer des recettes publicitaires' Un autre
obstacle est lié à I'exhibition de soi.
'
Le niveau d'âge des
DOSSIER
ÂppCrNDRE À L'Ènr D'INTERNET
études de
En réalité' des
utilisateursdeFacebookétantdeplusenplusbos,onpeutp?*,,!:::Ydelomaladied,Alzheimerestunestratégie
plus commerc-io;-q;" s'cientiftque'
t;r*porinon devies quasiLomâgées un peu
onnAo
personnes
quelques
des
dTci
ovec
imaginer
i, tyy,
pounu
plètes,de l,échographie
mort:Facebook gère
Ia
lign, po, to
"n rioqu," année
rn-ryrt
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des
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rcur mémoiri' or
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T1"r,o110,,11"::::,:#,iiiiiJ",3SIS^î'f:Hf
iii",i"::H;;;::y::;î;{:;:;i:;:::":;::;i:
de.soi, ne
":::;:"";;;;*, uloour^rnt I'awiété. or cette-ciesttepltts
9:llllllJlli:
dons, s'ir permet une ecritute
par
captée
narcissrque et
de mémoire, Marie sarazin
i":iâiii'i;
i*:n"J*l*ruj:*:moi
^"î,.pî,,,a'
6te malaise génér êp9t
6
de
it"ti?Ë
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fiJ.l'"l,:]trl;î:Ï.î:Ïll""n'il"l
rnrernet et de ne pas en deven"
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#*{',9rff:i:';H:i:.iîï##::*iiiî-Ti: æ ietle d'un ordinateur glt,
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a utilisé.pour
me dit-il,
',,:;$: lru:::m:U*'t1",:nl
désigner
on
inconnus. u Ainsr"
'ï::f;::::::*'y::::;:f:m:n:f::::'n
l-es
i"
,o-.n", ulors que la notion a" p"g"
nous rassurer,
,"i;il;"n
ptur la lecure
plus nécessair"*"rr, a".,râiaité
affirmeelleaussiqueno'Ïremémoirenes'lpasuniquemen'i
qu'il exlste " dlutr'es types de foncttons
tt"
À;;,
dans les deux
teur. Mais lanalogie fonctionne
coutumièr"r,r".rïn,".* t,
avoir transféré nos catégories
a r"
noffe monde t
nous avons tendance a Ëssaisrr
"*"Le vocabulaire infor,";r.
rumière des nouvelles technorogies.
quand j'aibesoind'uneinformonon'
"otkug"'louis
mnætquei'
àI'inverse del'ordinoteur'
autom'oàquement'
ellenevientpos
souvent'Le
oa*niu'
Etc'estlooq*irrz""tpiusbesotnqu'ellesurglt cogninves'
induit par res sciences
paro.IèLe our'riiratnot ir,
de
pos, heureusement, ou fonctionnement
ne
correspond
ces chercheurs m'ont fourni
matiqueintervi"tttd"pl"'"t'plusfréquemmentdansnotre::"":y':nplusmalléableetsurqrenant>'
sander, tvtt' p'"ml"t' inu"ti""' avec
ropporté,raconte
vie de tous les jours. ,, on m,a
, 'vo,r, a*r .o*ui*t
qu,unprofesseu,ouoit àila'roJt*â
à"",
vous.l,avi*aere.rr"rgi"
si
que
cefte leçon aussi bien
'o^p'Arponà.e^rn,
votre cerveau l,,Lemêmephénomènemodifienjiî
Nousconcevoru
hensionmême delamémoire.
d'Intemet' ne
pas tro-|
de bonnes résolutions : ne
1Ïndre
numésouvenirs
organiser ses
se disPenser de penser'
Pas
par cæur'
du Verlaine
accessoiremànt apprendre
réellement à me détendre'
vrui, ra,i" ooir";;l;."#ence
il faut laisser
qyi
iiql?
t-:l1nn"t'
aË
t"
t:i!ïaiment'
:*t
er savoir, parfois' oublier'
notremémoireinternesurlemodèledustockageinformanqye.
les souveniÀ rrivre leur vie
de sevoir comme s,, étaitiuila s econde coruientrain
donc
æt
L,êtrehumain
t**, ."r" ,* r"np.n. un ti*. ae.Nierzsche,
allemande'
de l,information.o, à Àî^rrn
historique
traiter
à
l'école
machine
une
même
dération t"àîi":""'
te même erarJÀrr, ,"*
de I'oubli' qui
éloge
un
'ritiquant
,"r";;;"i;r*;;n
pt'i1*ophe'fait
tt
égatementl"
æt
ouseaet pu' rt'p"'-"'
to tog.;;' au
I'action' En effet' affirme
'rcde multiplesperspectives - ce qi'interdit
;il;;i;ilî'Ëna'pottiute
qui seroit obsolument
ckage,constntir,,u,ioïouuffi"d,r*ronoioTJ,i"rrà
Ni"ù"nt' " itogtn e' l' ' ') 'n \o\\'
;;i;'f'
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croirait
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garde
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a vécu, comme on
iio''ii'ul'e io"Lrcr [" ']' un telhommeneIl verroit
^e^o,iiJ
ieyy'
iîZrirl^
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d,tnternet,
lui-même'
en
risque
nateur.s,ityaun
,ro,:n or" a '"" o"f ;; ê;'' "' croiroit.p .lusde poinæ mouvonts' il se
La mémoire ,o^^rîniu,
.,no'il^"{'ài'o'i" enune séne
mémoire, maisde coruidérer
,-"..lrii" à" f" iou"'
doncd,appouvrir l'esprit.,
duda'enir'Fnvéitableélètted'Héraclite
de données,
fait fi de tout
mémoire comme un siockage
n'est pas stmcturé
"" par rimpression
rl y a prus: re malaise généré
to**"
cel;;;t';;;;
ordinateur'
-q.ue.n:tre
o1r-aryt.ar*
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*trrm,r
*erlarcr undoiç
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n::*::*j:'"U,",-*nliîï"#ï:J$:",ï'"ï iii"ii'o;;;;
o;"*àmoi,sij'aiLamémoirequinanche'
Sarazin,*l,idéedefoiredestestsa,,nt,or,,^,ntcérébralcelaveutdirequejesuisencoreàpeuprèshumain.
50
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PHILOSOI