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La langue fran(aise est-elle en danger
comme ie soutiennent regulierement certains de ses defenseurs ?
Il est vrai que, comme toute langue vivante, elle se modifie en permanence
et depuis toujours. Une des specificites [rancasses tient au fait que I'Etat
contribue
a travers
a soutenir
differentes lois - la demiere en date est de 1994 -
et promouvoir son utilisation,
a encadrer son evolution.
LA LANGUE
UN
PEU O'HISTOIRE
La langue francaise etait parlee dans
IEurope lout entiere, il n'y a pas si Longtemps. Au XVIll' siecle, Voltaire pouvait
ecrire: « Ce qui fait le merite de la
France, son seul mente, son unique
superiorite, c'est un petit nombre de
genies sublimes* ou aimables qui font
qu'on parle francais a Vienne, a
Stockholm et a Moscou. »
Dans un pays OU on parlait beaucoup de langues et de dialectes locaux,
('est La Revolution de 1789 qui a
unpose l'utilisation du fran~ais non
plus seulement comme langue de relite
ct de La culture, mais aussi comme
langue du peuple et de La liberte. En
1793, s'ouvre la chasse aux langues
-egionales sur lesquelles s'appuie une
resistance contre-revolutionnaire mena3T1lepour Ia Republique.
Iabbe Gregoire, bien qu'il Iut ecclesiastique, etait un des representants de
l'extrerne gauche a l'Assernblee constituarue. En juin 1794, iI presente a la
Convention un «Rapport sur la necessite et les moyens d'aneantir Ie patois et
d'universaliser l'usage de la langue francaise ». Les instiruteurs doivent empecher les enfants de parler en patois ou
en langue regionale, lis soru charges
d'enseigner le francais au merne titre
que la Declaration des Droits de
l'Homrne et du Citoyen. l'abbe Gregoire
insiste rnerne sur la necessite de supprimer les accents regionaux des deputes,
parce qu'ils marquent leur appartenance a telle ou telle province.
Le processus
d'unification
se
renforce sous la Troisieme Republique.
«Un peupLe, une langue, une nation »,
disaient les romantiques. La langue
franr;aise s'est imposee - parfois avec
une certaine violence - comme langue
•••••••••••••••••••••
LA LANGUE,
UNE AFFAIRE D'ETAT
Sans doute plus que dans d'autres
pays, la langue est consideree comme
un Instrument au service d'objectlfs
polltlques. l'lnterventlon de l'Etat dans
la defense et la promotion de la langue
fran~aise est une tradition nationale
vlellle de plus de quatre slecles.
- 1539: par I'ordonnance de VillersCotterets, Fra~ls 1- Impose Ie fra~ais
comme langue unique pour la redaction
des actes offlciels et de Justice.
- 1637: Rlchelleu cree l'Academie
Fra~aise, chargee de la redaction et de
la mise jour d'un • Dlctionnaire de la
langue frangaise '.
- 1794: la Revolution fram;alse
publle un • Rapport sur la necesslte et
ies moyens d'aneantlr Ie patOis et d'unl·
versallser I'usage de la langue frangalse •.
- Entre 1900 et 1905, I'Etat instltue des commissions de refonnes de la
langue.
- 1966: Pompidou (president de la
Republique) cree Ie Haut Comlte pour la
a
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LA LANGUE
defense et I'expansion de la langue fran«;aise.
- 1975: Ie pariement adopte la 101
Bas-Auriol, pour contrer l'lnfluence grandlssante de I'anglals.
- 1989-90: Ie projet de reforme de
I'orthographe, defendu par Ie Consell
superieur de la langue fran«;alse, provoque de telles oppositions qu'iI est finalement retire.
- 1994: Ie parlement adopte -ta 101
Toubon· (ministre de la Culture) -relative
I'emplol de la langue fran«;aise',
qui affirme • un droit au fran.;ais pour les
consommateurs, les salaries, Ie public ••
E1lerend obllgatolre I'usage du fran«;als
- et interdit done Jes mots ettangers
(pour la plupart d'origine angialse) - pour
toute inscription ou annonce faite dans
un lieu ouvert au public, dans la publiclte,
les offres d'emploi, les contrats de travail,
etc. Dans Ies colloques et les congres
organises en France, tout participant a Ie
droit de s'exprtmer en frarl«;ais.
a
• • • • • •• •• • • • •• • • •• •
unique de I'Etat et des citoyens francais,
en particulier a travers l'ecole, l'administration, Ie service militaire.
Les langues dites « regionales»
persistent (le basque, le breton. le catalan, le corse, l'occitan, l'alsacien, Ie
flam and) et sont parlees par beaucoup
de gens encore aujourd'hui.
Mais la
tradition jacobine persistante ne leur
reconnau officiellement aucune existence et aucun usage. La Constitution
precise que« la langue de la Republique
est le francais». Les langues regionales
sont considerees
tantot com me un
symptome passeiste et un tam SOil peu
reactionnaire,
tantot
comme
un
element du patrimoine national et du
folklore dont il Iaut retarder l'extinction ... Depuis quelques annees cependant, sous l'influence des linguistes, on
respecte davantage les cultures et les
langues regionales.
som des crimes de lese-rnajeste"!
l'orthographe est devenue au XIX' steele
une matiere d'enseignement, et la dictee
a ere pendant longtemps Ie test essentiel pour evaluer le niveau des eleves.
Le projet de reforme de l'orthographe
engage en 1990 a suscue tant d'emolions et de querelles qu'il a ete retire ...
La suppression de l'accent circonflexe
ou la simplification
du plurie! des
noms composes representaient
pour
certains une telle menace que cela
pouvait entrainer des manifestations
dans la rue.
Les hommes politiques se doivent
d'etre des oraieurs, des tribuns sachant
manier parfaitement
l'imparfait du
subjonctif. Pour faire une belle carriere
polirique, il est de bon ton de publier
chroniques, memoires ou essais litteraires .
I'Acadernie Irancaise manifeste
«
LE GENIE
DE lA LANGUE FRANCAISE II
•••••••••••••••••••••
LEs
FORMULES
DE POUTESSE
DANS LA CORRESPONDANCE
Dans la correspondance acrite, en
particulier Ie courrier administratif, les
formules de politesse se sont perpe.
tuees de fa«;on tres conventionnelle.
Dans une lettre officielle, on doit preclser dans I'adresse et l'en-tete la fonction du destinataire:
• Monsieur Ie
Maire., - Monsieur Ie Dlrecteur. (et non
pas • Monsieur .). On dolt imperativement terminer par une formule du
genre:
-Je vous prie d'agreer mes salutations respectueuses .•
- Veulllez agreer, Monsieur, I'expression de mes sentiments distingues
(ou respectueux). •
- Je vous prie de crolre mes sentIments les meilleurs .•
Si c'est une femme qui &erit, elle
remplacera • sentiments» par • salutations'.
a
•••••••••••••••••••
Les Franc;ais entretiennent
une
relation passionnee avec leur langue.
Des leur plus jeune age, on leur
enseigne la maitrise, Ie respect, l'amour
de]a langue, surtout de la langue ecrite.
Les fames de syntaxe el d'orthographe
~~
~V~NDON N 'A rlu~~i&J
LE fRAN~i) i)oiT
y
A
toujours beaucoup de reticence a faire
emrer officiellemem dans la langue
fran~aise de nouveaux mots. n y a en
France une difference importante entre
La langue ecrite et ]a langue parlee.
Beaucoup de mots de la langue populaire se som largemem repandus mais
ils ne som pas utilises a l'ecrit.
Di~
f~~PRiVj(£4;{.
Les accents regionaux ne
sont pas tres bien vus. La fa~on
de parler consideree comme
nom1ale, neutre, la langue de
reference
est celie
de la
Touraine. Elle est en fait assez
proche de l'accem parisien,
« l'accem
poinlu »,
corume
disem ceux qui om « l'accent du
Midi II! Mais it ne faut pas
confondre
Ie parler parisien
standard et «l'accem parigot I>,
cet accent reinte d'expressions
souvent triviales, frequent dans
les milieux
populaires,
et
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LA LANGUE
immortalise au cinema par Arleuy et
Maurice Chevalier. Le parler parisien
standard n'est pas non plus le parler
«Marie-Chantal» - une facon d'exagerer certaines
voyelles
(d'appuyer
notamment sur les A) - qui caricature le
snobisme d'une certaine bourgeoisie.
tres classiques (<< prier a diner» , « etre
rnarri ») et des formules argotiques*
(<<pedzouille», «a la revoyure»). lls usent
de formes d'exageration du langage un
peu snob (ssublime», «defirunf», «enorme» , «sideral») proc.hes des superlatifs
outranciers* terrible», «extraordinaire»,
« effrayant», « terrifianr ») tres a la mode
Les accents regionaux sont une
source inepuisable de comique, depuis
Moliere jusqu'aux imitateurs contemporains, en passant par Fernandel ou
Femand Raynaud. Des informations
tres serieuses donnees avec un accent
marseillais, bourguignon ou alsacien
suscitent le rire. Il est difficile d'occuper
un emploi important dans le domaine
de la communication, de la culture ou
des relations publiques, d'etre journalisle de radio ou de television, si on a un
accent regional tres prononce.
acruellemeru,
Puisque les Francais ont une telle
reserve a l'egard des accents regionaux,
on ne s'etonnera guere qu'ils soient peu
lolerants a regard des personnes parlant
Ie franc;:aisavec un accent erranger ... lls
comprennent mal qu'un erranger vivant
en France depuis longtemps, eventuellement naturalist! franc;:ais, conserve son
accent d'origine, et cela peut etre un
handicap dans son integration professionnelle et sociale. En revanche, lorsqu'ils voient a la television un etranger
s'exprimer dans une langue franc;:aisetres
correcte, ils trouvent cela tout a fait
normal!
DERNIERS MOTS
Que la langue soit figee par l'Academie
franc;:ai.se,plutat conservatrice, ne l'empeche pas d'evoluer en permanence: des
mots som inventes, adoptes, adores, puis
abandonnes, parfois aussi redecouvert5.
Meme chez Proust, les personnages
combinent souvent des manieres de parler
«(
Certains usages qui persistent dans
la langue ecrite disparaissent pratiquement de la langue parlee. C'est ainsi qu'a
l'oral, on utilise rarement l'imparfait du
subjonctif 01.1 le passe Simple. On
remplace frequernment le futur par des
formes au present (au lieu de dire «Jirai
la semaine prochaine », on pourra dire
«J'y vais la semaine prochaine»). Plus
personne ne s'exprime comme dans
Comeille: «Que vouliez-vous qu'il (it
contre trois? Qu'il mourut ? au qu'un
beau desespoir alors Ie secourut? »
Horace», Ill, 5). Et peu de Franc;:ais
vous diront: « II fallait absolument que je
vous telephonasse ... »
«(
Le langage en vogue chez les jeunes
(surtout les jeunes citadins) bouscule
parfois et Ie vocabulaire et la syntaxe.
Cenaines de leurs expressions se repandent assez largement parmi la population, et sont meme adoptees par la
publicite, la chanson 01.1 Ie cinema.
Le verlan (argot redevenu a la mode
chez les jeunes des annees 80) consiste a
inverser les syllabes des mots (verlan =
I'envers, phonetiquement) : par exemple
« chebran» (branche), « meuf» (femme),
«laisse heton» (laisse tomber). Cenaines
expressions de verlan sont passees dans
Ie langage courant oral, mais aussi ecrit.
Ainsi un «Beur» (Arab e) est un jeune
arabe ne en France, un immigre de la
deuxieme generation. «Les ripoux» som
des policiers pourris, corrompus par
I'argent (d'apres Ie titre d'un film a succes
•••••••••••••••••••••
CoNCOURS DE DICm
a
.C'etait samedl,
Paris, dans la
vaste salle centrale de l'Unesco, et une
centalne de flnallstes - et bien plus
encore, devant leurs televlseurs - se
IIvralent, sous la rerule* de Bemard
Pivot', aux souffrances exqulses et
annuelles de la troublante nevrose qui
salsit la France chaque annee entre Ie
beaujolais nouveau et les fetes: la finale
des champlonnats d'orthographe. On ne
pouvait reprlmer quelques Interrogations. Quel psychanalyste nous dlra
enfln la cause de cette manle stupe..
flante
qui pousse chaque annee
quelques millions de masochlstes* poly·
morphes* trouver leur plalslr dans les
horreurs ou tant souffrirent, du temps
qu'lI!; allalent I'ecole?
a
a
Volci Ie texte de la finale des champlonnats d'orthographe de 1991 (pour
les juniors) :
La perre des mots n'aura pas lieu.
Ce serait un beau raffut, sl, dans un
dlctlonnalre, Ies mots se reprochalent
les uns aux autres leurs etymologies
alamblquees, leurs pedigrees cosmopolites, les chemins et les ruses grace
auxquels lis ont emigre, puis se sont
etablls et Imposes dans notre langue.
J'lmagine un fahrenheit traitant I'hldalgo de rastaquouere, tandls que Ie
koulak se gausserait du fellah, lequel
quallflerait de plgnouf un rouml qui se
moquerait des moucharablehs mediterraneens...
Heureusement aussl improbable
que la revolte des joujoux, la guerre des
mots serait navrante. Qu'elle ravage les
dlcos, et, quelles que soient son
ampleur et, ensulte, les reslpiscences
des vocables les plus exaltes, c'en
serait flnl de la sagesse du verbe••
Uberation, 25 novembre 1991.
1. Bemard Pivot fut pendant de longu8S
annees I'an;mateur de la plus celebre
emission Iltteralre de la television,
Apostrophes. " presente malntenant
Boullion de culture, qui s'ouvre aussi a
d'autres arts que eelu; de la litterature.
...................
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LA LANGUE
•••••••••••••••••••••
LANGAGE DU CORPS
laurence Wylie est un anthropologue, profesaeur honoralre iI I'unlverslte
de Harvard. II montre dans cet article
comment Ie Fran4(als se dlstlngue de
I'Amerlcain, dans les attitudes corporelies, les rythmes d'elocutlon, les
formes de la conversation.
• Une tension museula/re eonstante
.'nculquee iI I'enfant iI force de
discipline et de mimetisrne, cette tension
est devenue naturelle a un degre tel qu'li
est Impossible iI un etranger de I'imlter
[... J. Cette obligation de contrOle et la
tension qui en decoule sont la cause de
la rigldlte considerable du torse. la
poltrlne est bombee; les epaules sont
tenues hautes et carrees, [ ... J En
contradiction avec Ie reste du corps, les
epaules restent des Instruments de
communication etonnamment flexibles.
On les ramene souvent vers I'avant et
ce geste s'accompagne d'une expiration ou d'une moue, creant alnsl un
mouvement du corps que les etrangers
trouvent "typiquement fra~ais".
• La station debout
Lorsqu'ils veulent converser debout,
les Amertcalns et les Fra~als se tiennent de ~on dlff8rente. Les Americains
en general se tlennent debout, les
jambes paralleles et les pleds tres ecartea, et font passer Ie polds du corps
d'un pled sur I'autre environ toutes les
secondes. [... J Les Fra~1s ne semblent
pas basculer Ie bassin [ ... J, lis deplscent tout de meme Ie poIds de leur
corps. lis tlennent leurs pleds relativement pres I'un de I'autre, mals pas de
manlere parallele, un pied est place iI
une douzalne de centimetres en avant
de I'autre. En depla4f8nt leur polds, its
declenchent un mouvement d'avant en
amare [... J. Le mouvement en avant
soullgne un point que la personne veut
falre ressortlr de la conversation, alors
que Ie mouvement en arriilre accompagne Ie rire ou une reaction iI une estocade
verbale
et
corporelle
de
l'lnteriocuteur. Vue au ralenti, une
conversation fran~alse fait penser aux
mouvements des duelllstes *.
du me me nom).
La publicite est une des meilleures
Iacons de constater les evolutions de la
langue, puisqu'elle joue sur les references de langage propres a chaque
epoque. Ainsi, La tres vieille publicite
des chaussures Andre « Le chausseur
sachant chausser » se referait a une
phrase que les enfants s'arnusaient a
repeter a cause de sa difficulie de
prononciauon : «Un chasseur sachant
chasser doit savoir chasser sans son
chien». Dans les annees 80, une
campagne contre l'alcoolisme reprenait
une expression tres utilisee par les
jeunes: «Un verre, ca va ... Trois verres,
bonjour les degats l ». Certains considerent toutefois que les publicitaires
exagerent et contribuent trop a pervertir le «beau langage ». Ainsi Ie slogan
utilise par Ie ministere de la Sante, dans
une campagne visam a defendre la
Securite sociale - « La Secu c'est bien, en
abuser ~a craint» - a dec!enche des
reactions d'indignation .
La IUlle pour la defense de la langue
[ran~aise est a bien des egards une
bataille perdue. En depit des consignes
officielles, on imagine mal que les gens
renoncent a l'utilisation de certains
termes d'origine anglaise (« le franglais») qui soru rnaintenant totalemeru
banalises dans Ie langage, tels que
« week-end », « marketing», « managerneru », «walk-man», «(zapper». Que
les amoureux de la langue Irancaise
restem « cool» !...
ENCHANTE!
La simplicite prime de plus en plus
en routes occasions. Les formules de
politesse trop longues ne sont plus de
mise. Aux formules de galanterie eclaiantes du XVII' steele ont succede la
discretion et la pruderie* bourgeoise du
XlX' siecle, puis ce que certains qualiIient de decontraction ou merne de relachement, au XX' sieele. Neanmoins on
respecte toujours plus ou moins
certaines regles ou plutOt certains
usages.
Lorsqu'on se presente soi-meme,
on indique simplement son prenom
suivi de son nom, sans les faire preceder
de monsieur ou madame, et surtoul
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LA LANGUE
sans mentionner ses titres! II en est de
merne lorsqu'on preserue differentes
personnes. Lerreur a ne pas commeure :
annoncer monsieur ou madame suivi
du prenorn seul (ne pas dire par
exemple je vous preserue «madame
Francoise» ! (Cette formule est utilisee
uniquement dans les milieux de la
prostitution ... ).
[usage impose de presenter d'abord
la personne «Ia moins importante» a
celle a qui, selon les conventions
sociales, est du le plus de respect: un
homme a une femme, une jeune fille a
une femme plus agee, quelqu'un d'ordinaire a une personnalite, On presente ses
hommages ou ses respects a une personnalite (ses hommages a une femme, ses
respects a un homme) mais c'est un peu
«collet monte». Parmi les formules
passe-partoul, on peut simplement dire a
une personne a qui on est presente pour
la premiere fois: « Enchante », « Tres
. heureux », ou encore «Ravi de vous
connaltre», «Je souhaitais vous rencontrer depuis longtemps».
Pour parler de la femme de que1qu'un, iI est preferable de dire «votre
femme» ou bien «Madame Dupont»,
plutat que «votre epouse» ou bien
«vorre dame» (trop populaire). De la
meme fac;on, pour parler de la fiUe de
quelqu'un, on dira «votre Rile» et non
« vorre demoiselle ».
cadre Iormel, on reste conventionnel en
disant «rnon mari », «rna femme» ou
«rnon compagnon », «rna compagne».
Avec des intirnes, les femmes peuvent
dire «rnon mec », «rnon Jules» ou
« mon bonhomme» ! Tres souvent, on
dit simplement «rnon copain », « rna
co pine », OU « mon ami », « mon amie ».
C'est pourquoi d'ailleurs, lorsqu'on
parle de quelqu'un avec qui on a des
relations amicales (et non pas amoureuses), il est preferable - pour ne pas
preter a confusion - de preciser « une
de mes amies» ou «un de mes bons
amis».
• Les gestes des mains et des bras
Les
leurs
Frall9als
mains
gardent
contre
souvent
les Franc;als gardent
crolses
ou parfols
sur les hanches.
eleves"
font
classes
souvent
mettent
plus
les bras
leurs polngs
J Les gens "bien
de gestes que les
[ ...
molns
populaires,
molns
que
les
molns
que
les femmes,
les
enfants,
adultes
les
hommes
et
les gens
sobres moins que les gens lYres I
• La pos/tlon
ass/se
Tradltionnellernent,
les chaises sont
raldes, droltes, faltes pour
que les Franc;als s'y asseoient
comme
lorsqu'lis
c'est-a-
se tlennent
debout,
dire de fa~on beaucoup
les
Americalns.
mettent
Les
Franc;ais
leurs pleds plus haut
que leurs genoux.
jambes,
plus drolte que
J
[ ...
rarement
Lorsqu'lls
croisent
ce qu'lis font souvent,
qui est
croisee
par-(!essus
repose paralielement
Les hommes
les
la jambe
Ie genou,
sur I'autre jambe.
des Etats-Unls,
au lieu de
croiser entlerement
les Jambes, posent
souvent leur pied sur Ie genou oppose,
ce qui serait consldere
France.
comme Impoll en
Les Franc;als gardent
les bras crolses
comme lorsqu'lls
quand
lis
souvent
sont
assls
sont debout. [... J
• La demarche
La dlffilrence
entre
de
la ~on
et des Frall9als
marcher des Americalns
est sl marquee qu'a Paris on peut repe-
it plus de cent metres,
[ ... ] Les Frall93is
rer un Amerlcaln
rien qu'a sa demarche.
ont
tendance
a marcher
comme
un corridor
etrolt;
leur
beaucoup
plus
personnel
restrelnt.
est
Leur demarche
avec relativement
du
temps,
penchee
la
declenche
elle
est reguliere,
de cote.
tete
en avant,
que ce soit
s'lls
peu de balancement
ou de deplacernent
Lexistence des deux formes d'adresse, Ie « tu» et Ie «VOUS», pose parfols
probleme, Ie choix d'une forme ou de
l'autre pouvant sembler arbitraire et Ie
glissement entre Ie « vous» et Ie « tu »
etant parfois bien difficile a saisir. On dit
toujours qU'aurrefols tout Ie monde se
vouvoyait. On peut cependant remar-
lis
Ie haut du bras serre
du coude, du polgnet et de la
espace
ATu ETA TOI
poches.
main. [ ••• J Au cours d'une conversation,
descendalent
On n'utilise pas Ie meme langage
lorsqu'on change d'interlocuteur ou de
milieu social. On ne parle pas de la
meme fac;on de sa famille, de ce qui
conceme sa vie privee lorsqu'on est
entre amis, entre collegues ou avec un
superieur hierarchique. Par exemple,
lorsqu'on vit en couple sans etre marie
(ce qui est rres frequent), se pose la
question delicate de nommer son
compagnon ou sa compagne. Dans un
rarement
leurs
Ie corps, mals ont une flexlbllite
Incroyable
normalement
Les enfants diseru souveru « le
monsieur» ou « la dame» pour designer quelqu'un qu'ils ne connaissent
pas. Les adultes peuvent egalement
designer ainsi des inconnus dans un
lieu public ou professionnel: «Vous
connaissez ce monsieur? ». Pour parler
d'une jeune fille ou d'une jeune femme,
on utilise frequemment Ie terme de
«fille». (<<J'ai renconrre une fiUe»,
«Regarde cetle rule»). [usage du mot
« fille» a beaucoup evolue. A l'origine,
Ie terme designait une jeune nile ou une
femme non mariee. A la fin du XlX<
siecle et au debut du xxc siecle, il designait plulat une prostituee (<< une rille
de joie »). De nos jours, c'est un terme
utilise d'une maniere banale et courante,
qui marque meme une certaioe sympathie.
mettent
dans
est
La plupart
Jegerement
51 bien qu'li semble
la force
Ie mouvement
motrlce
qui
en avant.
Le
reste du corps ne faisant que sulvre .•
Laurence. Wylie, Fran9als, qui 6te.
vous ? Des essa/s et des chlffres,
la Documentation
fran~alse, 1981.
•••••••••••••••••••
6
LA LANGUE
•••••••••••••••••••••
JOINDRE LE GESTE A LA PAROLE
Dans la conversation, certains
gestes sont plus' eloquents que n'lmporte quel discours! Encore fauNI qu'lls
soient comprehenslbles pour des gens
qui appartlennent
une autre culture •.•
Un geste, un signe du corps, une
mlmique peuvent parfois remplacer
totalement une phrase ou un dlscours. II
peuvent aussi accompagner la parole, la
renforcer, la completer ... ou lui donner
un sens radlcalement different. Volel
quelques gestes couramrnent utilises
dans la conversation, avec leur traduction approxlmatlve* .
a
• Pour
montrer
qu'on
apprecle:
• Formldable s, • C'est extra-,« Bravo! •.
On leve Ie pouce au niveau de la
poltrlne, eventuellement en bougeant
aussi la tete vertlcalement.
• Pour refuser une demande: «Tintln, tu
n'auras rien du tout", ·Tu peux toujours
courir., - Des clous-.
On semble rejeter quelque ehose
derriere I'epaule ou sur Ie cote. Le geste
est eventuellement accompagne d'un
gonfiement des loues.
_- ~
r
;~I
l1vfl~!
'~
.
~~~.
! }':
• Pour argumenter: • Vous voyez bien,
c'est evident!-.
la main deployee sur Ie cote, paume
ouverte, semble montrer quetque chose.
• Pour refuser categoriquement une
offre: • Non merci -.
On secoue la tite de droite a
gauche en levant la main.
• Pour ernettre une objection: • Pas
questlon-, • Pardon, je ne suls pas d'accord»,
La paume de la main est levee
contre I'exterieur. Ou bien leve l'lndex,
en partlculler pour rectifier.
-:',
• Pour exprlmer 1'lncreduUte:• Moo CBiI.,
de ne te crols pas •.
l'index tire la paupiere inferieure
vers Ie bas.
• Pour formuler un souhalt ou conjurer Ie
sort: • Pourvu que Ciamarche 1-.
On croise Ies dolgts, Ie majeur place
en travers de I'index.
• Pour montrer qu'on a mal compris ou
mal entendu, ou que I'on est tres
surpris: -Qu'est-ce que tu dis? • Peuxtu repeter'?
Le menton en avant, la tete legerement de travers, on fronce les sourclls,
on pllsse les paupleres et on ouvre la
bouehe comme pour dire un • Hein ? ou
un -Quoi?-,
_6_
LA LANGUE
• Pour exprimer la lassitude: -ta barbe-,
«II nous fatigue., •Y en a marre·.
Le dos de la main frole la joue dans
une serie de mouvements de haut en
bas.
.Pour
parler de quelqu'un qui ne
travaiDe pas: .11sa toume Ies pouces', -II
sa Ies roule toute la joumee •.
Les dolgts crolses Ii hauteur de Ia
tallie, on tourne les pouces I'un autour
de I'autre
• Pour exprlmer I'impulssance: I'attitude
du corps conslste Ii soulever les
epaules, les bras et les mains tandls
que la trlstesse du visage vlent conflrmer l'lmpulssance,
• Pour demander Ie silence.
L'lndex est pose, vertical, contra les
ievres avancees pour prononcer • Chut .,
a
• Pour ordonner quelqu'un de se talre:
• Tats-toi., • La ferme ».
Les quatre doigts accoles claquent
contre Ie pouce pour figurer une bouche
qui s'ouvre et se fenne.
• Pour signifier la perfection: Ie cercle
est ferma par Ie pouce et l'lndex reunls
en rond par leurs extremltes.
/
(-.
)
I
• Silence. Motus et bouche cousue : • Je
ne vous al rlen dit. au bien • Tu me
promets de ne rlen dire',
On trace un trait au nlveau de la
bouche, Ie pouce et I'lndex plncent les
tewes.
• Pour commencer une explication.
Le pouce est leve, la main elfectue un
mouvernent de rotation sur Ie cOte.
(
O'apres Genevieve Calbrts et Jacques
Montredon, Des gestes at des mots
pour Ie dire, CLf International, 1986.
Oesslns de ZAU•
•••••••••••••••••••
6
LA LANGUE
•••••••••••••••••••••
MOTS O'ARGOT
ETGROS MOTS
xv,·
a
Parisiens, dicl}!!vrez tefrarlfais.
L'argot etalt
ses debuts - au
sleele - la langue des gueux * et des
malfalteurs. On I'appelait la langue du
• milieu· ou encore <la langue verte •.
Victor Hugo parle des prlsonnlers qui lui
apprennent
rouscailler bigome •.
Progresslvement, I'argot va contrlbuer a
enrlchlr la langue offIclelle, car c'est
une langue coIoree, riche d'evocations
parfols grossleres, mals aussl poetlques. Les romans poIlclers de San
Antonio sont truffes* d'expresslons
argotiques. Certains groupes sociaux
ou corporations - par exemple les imprlmeurs, les marins, les bouchers - ont un
argot particuller qui rend leur langage
Incomprehensible aux non Inltles,
ceux • qui ne sont pas au parfum-I
a -
a
• Les gros mots', ce sont Ies mots
vulgaires ou grossiers, Ies jUrons. On les
trouve quelquefois dans Ia Iltterature.
Ainsl Goncourt, dans son joumal: .Ah,
creoom de Dleu,foutre ... ·, Sacha Gultry,
dans Tu m'as sauve la vIe: -Merde, ea
veut tout dlre-, ou Glono dans Un de
Baumugnes: ·Tu n'es qu'un fichu sailgaud.. On abregeait parfols pudlquement ces mots Interdits. Le titre de la
pleee de Sartre La Putaln respectueuse
apparaissalt alnsl sur la couverture: La
P... tespectueuse. Quand, excede*, on
voulalt dire -merde·
quelqu'un, on lui
dlsalt •Je te dis les clnq lettres '.
a
Les aduites Interdlsent aux enfants
de dire des gros mots, car it est tres mal
eleve de «jurer comme un charretler.
(de Jurer tout propos). Mals on peut
constater que la censure s'est beaucoup relachee depuls une vlngtalne
d'annees, dans tous les milieux I Le mot
«putaln', par exemple, est devenu presque banal dans Ie Iangage parle. Ce
n'est plus forcement une Insulte, c'est
une formule qui peut Indlquer I'etonnement. On dlt parfols en plaisantant que
pour certaines personnes, c'est un slgne
de ponctuation qui equivaut
une
virgule I
a
a
•••••••••••••••••••
VERLAN [VERla] n. m. - v. 1970; uerlen
1953,
Le Breton; inversion
Argot conventionnel consistant a inverser
les syllabes de certains mots (ex. laisse beton pour laisse
tomber, feca (care), trome (metro), ripou (pourri), et, avec
alteration, meuf pour femme).
de (a) l'enoers •
DICTIONNAIRES
quer, par exemple chez Moliere, que
certes, on vouvoyait ses sernblables,
mais on tutoyait ses dornestiques, et les
domestiques se rutoyaient entre eux, La
Revolution de 1789 pronait l'usage du
« tu », mais le « vous» s'est pourtant
maintenu. De £ac;on generale. on peut
dire que Ie vouvoiement s'utilise avec
les personnes qu'on ne connatt pas ou
peu, ou bien qu'i! indique une marque
de respect ou une certaine distance
sociale, tandis que Ie tutoiement manifeste la familiarite, la proximite, la solidarite.
Dans les relations de couple, il est
devenu rare qu'on se vouvoie entre
epoux. Entre amis du meme age, sau[
chez les personnes agees, it est egalement rare qu'on ne passe pas tres vite
LE
ROBERT
au uuoiement, Les jeunes d'aujourd'hui
se rutoient toujours, merne lors d'une
premiere rencontre.
Entre parents et enfants, on se
tutoie pratiquement
dans tous les
milieux, y compris dans les families
bourgeoises, ou pourtant jusque vers les
annees 50-60, les enfants vouvoyaient
sou vent leurs parents. A l'ecole, les instituteurs tutoient les jeunes enfants et, le
plus souvent, les jeunes enfants tutoient
leur instituteur et l'appellent par son
prenom. Les professeurs tutoient de plus
en plus frequemment les eieves au
college et au lycee (mais les eleves ne
tutoient pas les pro[esseurs) ; en revanche,
ils vouvoient les etudiants dans l'enseignemem superieur.
_fi__
lA LANGUE
Dans les relations professionnelles,
on se tutoie souvem entre collegues du
merne age et de merne niveau de qualification. La plupart du temps, on vouvoie
ses superieurs hierarchiques, ainsi que
les personnes ayant un starut subalterne. Le tutoiernent est en revanche
completerneru banalise dans certaines
professions, telles que la publicite, le
cinema, l'enseignerneru ou la recherche.
Dans la vie publique officielle, le
« vous » est de rigueur, mais it arrive de
plus en plus que, dans des debars televises par exernple, les intervenants qui se
connaissent se tutoient. La tradition
veut que l'on utilise le « tu » entre militants syndicalistes ou politiques.
de la politesse, en coupant la parole sans
scrupule pour contredire, donner son
avis ou Iinir la phrase d'un iruerlocuteur
hesitant. La contestation, la critique, les
querelles, les zizanies, font partie des
plaisirs de la conversation. On parle
beaucoup, on est capable de s'entretuer
pour defendre une idee, quitte a se
reconcilier cinq minutes apres. Quel
Francais n'a pas refait le monde dans
une soiree avec des amis et apres
quelques verres "1
l'important est que la conversation
soit «nourrie », qu'elle ne tombe pas.
Les rires, le niveau des voix qui monte,
Ie ton qui change, le rythme qui s'acceJere, sont autant de signes que l'on a du
Choisir d'uriliser le « tu» ou Ie pJaisir a etre ensemble. 5i les interlocu« Vous» est donc raremem neutre. Cela leurs manifestem une baisse d'interel et
marque un rappon d'egalite, ou au d'attemion - Ie regard devient vague ou
contraire une distance affective, sociaIe, fuyant, Ie LOnbaisse -, il [aut trouver un
ou hierarchique. II y a, dans la plupan moyen de ranimer Ie debat, de faire
des cas, reciprocite. 5i une personne que rebondir la conversation. Cest aussi
1'0n tutoie repond par Ie vouvoiement, tOUlun art que de se lancer dans des
c'esl qu'il y a une tres grande difference digresSions, des parentheses, des assod'age et/ou pour manifester des rapports ciations d'idees, sans avoir I'air de
d'aulorite, de subordination. Dans une s'ecarter du sujet!
situation de conllil ou de slress, rutoyer
quelqu'un qu'on ne connalt pas est une
II est frequent qU'une conversation
marque de mepris ou d'insulle: un poli- generale se transforme en conversacier s'adresse a un delinquant en Ie tions particulieres. On ecoute Ie debat
tutoyant, des automobilistes en colere principal, on participe a la conversation
s'injuriem en se tutoyam.
du groupe et, en meme temps, on fait
des apanes* avec son voisin. 5i I'on eSl
doue, on peut participer simultanement
L'ART DE LA CONVERSATION
a deux conversations differentes !
La regie d'or est de ne pas etre
ennuyeux dans une discussion ou un
debal. Avoir de la repartie, savoir rnamer
la plaisanterie avec legerele et decontraction, sortir quelques bons mots ...
voila ce qui channe les Fran~is! Les
discussions som souvem passionnees.
On est capable de s'empoigner a propos
de n'importe quelle brouLille*.On n'hesite pas a defier les regles elementaires
La conversation a table est un peu
particuliere. Eliedoit etre spiriluelle, mais
legere, pour laisserplace aux plaisirsde la
gastronomie. La regie d'or est d'aborder
des sujets suffisamment generaux pour
que personne ne soit gene. De quoi
parlent surtout les Franc;aisa table? De ce
qu'ils om mange en d'autres occasions...•
•••••••••••••••••••••
LE
DICTIONNAlRE DES MOTS QUI
BLANCHISSENT LA REAUTE
orlgtnal mals convenable. Un
artiste ou un homme politique atyplque
fait preuve de personnallte mals se
garde bien de choquer.
BAVURE: bnrtallte pollclere.
BLACK: [ ••• ] terme plus jeune que Noir et
molns Insultant que Negre.
CALVAlRE:
somme de problemes, sans
jugement moral.
COMMUNIQUER:
autrefois on partalt, on
bavardait, on discutalt et on se dlsputalt. Desonnals, on communique. II n'est
pas
reellement necessalre d'avolr
quelque chose Ii dire car, dans la
communication, Ie sens est secondaire.
DEGRAISSAGE: terme de lesslve pour designer des IIcenciements motives par une
perte de profit.
IW.WCINANT: apres avoir perdu leur sens
d'orlgtne, cet adjectlf et Ie verbe dont II
provlent se contentent de marquer une
legere surprise: • Maurice t' a Invite au
restau? Non, mals j'halluclne !•
LEGENDE: des qu'iI gagne un match, un
sportif entre dans la legende. II n'y reste
pas longtemps. Un livre ou un fllm
qu'une generation apprecle devlennent
culte (. un fllm-culte.).
MAL-coMPRINANT: con. De la meme veine,
pour s'epargner des mots crus, vous
avez noll-voyant pour aveugte, ou malentendant pour sourdingue.
pAS-TOUT-Aof'AJT-cOMME-LES-AUTRU:
expression utili see l'excEls pour parter d'un
indlvidu ou d'un evenement qu'on ne
parvient pas
definir par manque de
vocabulalre. On y devine neanmoIns un
sou~on d'orlgtnalite ou une difference,
meme legere, avec la nonne. ·Ce ne
sera pas un jour tout iii fait comme les
autres sur I'hlppodrome de Longchamp. •
PERSONNE DE PETITE TAJU.E: nain. Pour
masquer la realite, las perlphrases*
temes soot les bienvenues. Un handicape moteur n'est-iJ..pasplus chic transforme en personne iii mobIllte rectulte?
IOF: misereux, clochard, vagabond sans
domicile flxe, c'est+dire avec un domicile mobile, Ie plus souvent un carton.
SURREAuSTE: cliche en vogue. AdjectH
derive de son sens premier qui quallfle
dbsormais une scene qu'on juge insolite
ou surprenante [ ... ]
ATYPIQUE:
a
a
Actue/, n° 35, novembre 1993.
•••••••••••••••••••
6
ACnvnis
1
Raymond Queneau, dans son livre
99 manieres differences.
Exerdces de style, raconte la rnerne histoire de
EXERqCES DE STYLE
Dans Ie rneme esprit, void plusieurs rnanieres de faire Ie merne recit,
Identifiez Ie style de langue dont iI s'agit:
I. langue administrative
(un rapport de police)
2. langue familiere
4. langue des adolescents (actuellement)
5. langue chatiee
a La dame du cirquierne, elle est tornbee en allant faire ses courses. La police l'a emmenee aux urgences. Les docteurs ont dit qu'elle pouvait rentrer chez elle sans problerne.
b. Notre immeuble est en ernoi parce qu'une des locataires, Madame X une charmante
vieille dame, a fait une chute hier en allant faire son marche. Les agents de police I'ont
transportee a I'hopital pour un examen medical. II s'est avere, fort heureusement
qu'elle n'avait rien de grave et qu'elle pouvait rentrer chez elle.
c. Hier, Madame X, 73 ans, a fait une chute sur la voie publique. Nous nous sommes
rend us sur les lieux de I'accident et no us I'avons transportee a I'hopital. Apres avoir ete
examinee par Ie medecin de garde, elle a pu regagner son domicile.
d. La vieille du dnqcieme, tu sais quoi, elle s'est rarnasse une gamelle en allant acheter
bouffer. lis ont appele les keufs qui l'ont arnenee
elle avait que dalle.
2
T rouvez la definition correspondant
HOMONYMES
I. cher -
a I'hosto.
a chacun
Mais les toubibs l'ont lachee,
de ces homonymes :
2 chere - 3. chair - 4. chaire
a ce qui constitue Ie corps des hommes et des animaux
b. tribune sur laquelle monte Ie pretre pour s'adresser aux fideles ou Ie professeur
a Iuniversite.
pour faire son cours; poste Ie plus eleve
c. qui est d'un prix eleve
d. nourriture
e. qui est arne
Lequel de ces mots convient dans les expressions suivantes ?
I. cher - 2. chere - 3. chair - 4. chaire
I. II va sowent au restaurant car il est amateur de bonne
2. Le predicateur monte en
3. La .. ..... de philosophie de la Sorbonne
4. Nous avons invites des amis tres
5. II aime trap les plaisirs de la
.
Ca Ie perdra!
6. j'ai paye cette robe beaucoup trap .....
a
6
AC11VI1is
3
TEST:
PARLEZ·VOUS FRAN~AIS
COMMEUNEVACHE
ESPAGNOLE?
(Parler francais comme une vache espagnole ou
qui est I'expression d'origine.)
« comme un basque espagnol »,
Mode d'emploi: cochez une ou plusieurs lettres par question, car iI y a parfois
plusieurs reponses possibles.
I. Ce qui fait craquer chez vous ?
a votre regard enjoliveur
b. votre regard enj61eur
c. votre regard envoOteur
2. Vous presentez votre fiance a votre
sceur. Elle trouve qu'il appartient a la
vieille ecole, ce qui lUI fait dire :
a ce type est trop formaliste pourtoi
b. Marc-Antoine est trop formel pour
toi
c. Marc-Antoine est d'un protocolaire,
ma cherie!
3. Alors que ce qu'elle appreciait chez
Oscar, c'est qu'il etait un veritable ...
a boute-en-train
b. bout-en-train
4. Grande discussion en famille dimanche
demier. Comment et ou allez-vous vous
marier? En robe blanche ou en tailleur
vert pomme?
Cest une question tres ...
a contreversee
b. controversee
c. contre-versee
5. Bref. tout Ie monde vous en a ...
a rebattu les oreilles
b. rabattu les oreilles
6. Cest vrai, vrai de vrai!
Alors il faut dire ...
a cela s'avere vrai
b. cela s'avere (tout simplement)
D'apres AVQntages nO 61, octobre 1993.
sp ·U!l!..Il
ua «ameur»
4
CHASSONS LE FRANGLAIS
.« IEJA nUUO)aJ})aJ!P If)aJ\ «9J9J\l?») q '9 - E'S - q'v -.Jnawn4 suuoq
a!}!u~!sS!.nueJj uaoue ua «,JaV!oq») E 'E -) ld E·Z.- q '1 :sasuod9~
Dans Ie texte ci-dessous, les mots en italique sont ernpruntes a I'anglais. Certains
sont tellement entres dans les habitudes qu'iI parait difficile de les abandonner.
D'autres peuvent facilement etre rem places par des equivalents a prendre dans la
liste de mots qui suit.
«Pierre, un crack de I'informatique, avait eu une semaine hard. Son patron lui avait
armonce un scoop: il etait propose pour un poste de manager: II etait ravi, mais cela
supposaIt pour les mois a venir un challenge difficile a tenir ... Pour ne pas sombrer dans
Ie blues, il avait decide de s'accorder un break en passant un samedi cool: Ie matin, un
petit footmg au bois pour se mettre en forme, puis dejeuner dans un fast-food, ensuite
un film avec sa star preferee et enfin un peu de shopping pour acheter quelques CD.
Pour la soiree, il hesitait entre la party OU il etait invite et un-club tres smart dont on lui
avait parie. Ses collegues auraient ete surpris de voir son look du week-end: un jean, des
boots, et un walk-man sur les oreilles. »
I. as - 2. cadre dirigeant - 3. cafard - 4. chic - 5. courses - 6. coupure - 7. def 8. difficile - 9. fete - 10. nouvelle sensationnelle - I I. style - 12.tranquille