Download La sécurité alimentaire implicite : Les femmes hors

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--
--
.
.
F
“.
- 371 -
LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE IMPLICITE
LES FEMMES HORS DÉVELOPPEMENT AU
CAMEROUN (ÉTAT DES LIEUX)
Georges
COURADE
Les termes
de développement
le même sens selon
ment est
deurs,
la position
l'objectif
experts,
presque
implications
sociales
et humaines,
il
constitue
l'arrière-plan
un objet
de discussion,
recouvre
deux aspects
logique
(coopérants,
défini
pas beaucoup
et "mise
(déciscienti-
en vivent
dans toutes
? - n'a
ses
pas grand
avancé
n'étant
en disant
pas
qu'il
: "modernisation"
en valeur"
et
et des interventions
Sa nécessité
ou moins associés
et socio-politique
haut"
des discours
idéologique.
on n'aura
plus
gens "d'en
ce mot - d'ordre
s'accomoder
pas
Le développe-
par ceux qui
des hommes. Jamais
sens pour ceux qui doivent
dont
) ; bref,
n'ont
emploient.
et du "dehors"
etc...
toujours
alimentaire
les
prôné par les
et techniciens)
financiers,
sont
et de sécurité
de ceux qui
généralement
politiques
fiques,
qui
:
techno-
du territoire
de l'Etat-
nation.
Retenons
truction
pour notre
civique
moyens de "tirer
peut
méthodes
de la nature
entendu
"archa'iques"
toutes
les
rétrogrades".
les
ou les
espaces
Il
que l'exploitation
Voilà
qui
dit
situe
le manuel
s'agit
sources
d'ins-
de trouver
de subsistance
agricole
comme sur des préjugés
"mentalités
secteur
(BALA - 1976 : 212).
officiel
étant
fournir",
ce qu'en
communication,
de toutes
la ligne
du Cameroun en marge,
repose
sortes
sur des
et des
de démarcation
en transition
les
qu'elle
entre
et dans
le développement.
L'ambiguité
qu'elle
de la notion
a longtemps
des surplus
ne souffre
recouvert
alimentaires
d'aucune
de sécurité
l'action
mondiaux.
connotation
alimentaire
internationale
Il
s'agit
péjorative
pourtant
vient
de ce
de redistribution
d'une
notion
aux yeux des populations
qui
- 372 -
toujours
préoccupées
s'assurer
contre
par la peur
le risque
sans mettre
en danger
(écologiques,
sociaux,
de manquer de nourriture.
de pénurie
les
équilibres
comme les
culturels
Il
par les moyens les
dynamiques
dans le présent
s'agit
plus
qui
ou le long
de
appropriés
comptent
terme
selon
le cas).
1.
FEMMES ET SECURITE
Les agences
nie,
que les
d'oeuvre
des Nations
Unies
femmes rurales
dans les
(F.A.O.
ALIMENTAIRE
petites
- 1983 : 3).
l'autosuffisance,
: APPROCHES
ont pris
"constituent
conscience,
d'Afrique
participent
de ce fait
Elles
l'amélioration
voici
la principale
exploitations
ET OUTILS
une décen-
source
de main-
au sud du Sahara"
à l'accroissement
de la nutrition
de
et la réduction
de la
pauvreté.
L'intérêt
dégradation
évaluation
verte
porté
aux femmes rurales
de la situation
alimentaire
des opérations
Un autre
lisme
Ainsi,
rigoureux
sociétés
guident
sécurité
alimentaire
pour la population
des familles
La méconnaissance
caines,
éclairée
d'exotisme
groupe
faite
et d'universalité
à l'échelle
donné,
d'un
La communication
petit
proposée
des femmes dans l'agriculture
le travail
plus
ou
féminin
s'inscrit
moins insérées
Redécou-
rurales
de l'exploitation
universel
sans
un parallé-
et révolte
des femmes
britannique
: celui
et d'obtenir
en 1959 !
de renforcer
un statut
la
plus
marginalisée.
de la
situation
des femmes rurales
études
de cas que l'on
à s'interroger
sur les
dans l'analyse
concrète
degré
africaines.
pu établir
développeurs
par quelques
oblige
socio-culturel
a-t-elle
le colonisateur
féminine
globale
seulement
sans précaution,
et à une ré-
au nom d'un
du Women's lib
contre
donc les
enviable
lise
de la dénonciation
(1975)
théories
Kow du Cameroun anglophone
Deux soucis
Noire
menées jusqu'ici.
non occidentales
Sh. Ardener
entre
en Afrique
avec une
en même temps que des paysanneries
mouvement est venu aussi,
frontières.
a coïncidé
de développement
de la femme rurale
des femmes dans les
africaines
de généralisation
approches
afrigénéra-
: port
des femmes d'un
d'une
observation
groupe.
tentera
vivrière
dans les
de donner
une idée de la place
camerounaise
différentes
dans le "développement".
et de voir
stratégies
comment
paysannes
_--“-,
.-__I
._
- 373 -
2.
LA SIGNIFICATION
Le Cameroun,
va nous servir
partie
DE L’AUTOSUFFISANCE
"synthèse
de guide
anglophone
dans cette
alimentaire
ciale
très
prétendre
honorable
secteur
indépendance
indicateur
d'autonomie
ou alimentaires.
(cacao,
café,
qui
coton,
les
tres
Autre
l'importation
nologies
s'est
difficile
de blés
l'on
n'a
résultats
pas réussi
malgré
mitigés,
SODEBLE laissent
penser
suffisance
atteint
paysannale
ne viennent
On peut
dire
d'auto-consommation
échanges
de proximité
et à un assez
Des surplus
comme au Nigéria
pétrolière.
riz
Cette
situation
de la SEMEY vers
éclaté,
puisque
mande locale
sont
(tubercules,
l'importation
à des prix
plus
investis,
imqui
que
camerounaise.
Les
de la SEMEY et de la
de s'éloigner
élevé
du seuil
d'auto-
et de production
révèlent
large-
dans le monde rural,
aux
des popula-
pays perturbés
fragile.
au Gabon
par
la rente
Les exportations
un marché national
nécessaire
avantageux.
est
et sont écoulés
riz),
cependant
reste
première
bon approvisionnement
disponibles
viande,
est
le Nigéria
ou aux tech-
la tendance.
à un taux
citadines.
en terre
à
par les
à ces plantes
que l'autosuffisance
ment liée
tions
: le recours
à une consommation
de consommation
renverser
aujourd'hui
au-
culturales
prise
stratégique
en suffisance
si une politique
celles
con-
les
extérieurs
suite
et de riz,
risque
à part
en associations
L'importance
les milliards
discusfiscal,
agro-technique),
à des capitaux
que l'on
? Mises
de la dépendance
donne un aspect
à produire
mériterait
par la communauté.
d'expatriés.
accrue
d'exportation
ou agriculture
vivrières
l'appel
'comme
agricoles
sont gisement
et marchandes
en charge
et dérivés
brutalement
etc.)
qu'elles
à mesurer
d'intrants,
ne retient
agro-industriels
prises
et au savoir-faire
portations
thé,
commera acquis
de produits
des cultures
caoutchouc,
à des cultures
élément
pas qu'il
flux
par le même dispositif
de l'Ouest
de suffisance
sa balance
puisqu'on
que les
masculines
sa
si on le mesure en termes
étudie
Ceci ne signifie
en complexes
sont associées
comme le café
national
sous prétexte
essentiellement
particulièrement
un seuil
de l'inclusion
bananes,
(contrôlée
atteint
dans le domaine,
exclure
sont cultivées
tractuelle
, plus
touristique
travaillé.
ou si l'on
alimentaire
La question
Faut-il
cultures
au plan
considéré.
une réelle
sion.
réflexion
avoir
agro-alimentaires
dans le
de la publicité
où nous avons longtemps
Le Cameroun peut
d'importations
de l'Afrique"
CAMEROUNAISE
pour
répondre
de
inexistant,
à la de-
- 374 Plusieurs
schémas explicatifs
compte de la situation.
et de paysanneries
sultats
globaux
agriculture
obtenus.
40 % pour
100 % au Mali
Tableau
riches
de longue
Nigéria,
sont
L'addition
20 % seulement
du territoire
saison
rendre
sèche (6 mois minimum)
67 % au Kenya,
la Côte d'ivoire,
pour
rendre
agro-écologiques
pourrait
compte des ré-
sont
situés
en
73 % pour le'
contre
75 % en Tanzanie
et
!
1 : LE CAMEROUN, UN PAYS POTENTIELLEMENT DOUE
% de la superficie
agricole
utile
(estimations)
:
:
:
i
:
:
:
:
Agriculture
Précaire
:
:
Agriculture
à
f orte sensibilité:
à la sécheresse
Agriculture
Sensibilité
Variable
I
:
19,7
:
58,3
32,3
:
:
0,7
:
:
-
:
-
72,2
:
:
-
:
:
30,0
;
:
:
64,0
:
-
22,4
;
COUR et al.
14,9
:
:
en avant
I
:
:
:
5,6
:
-
:
0,Ol
:
:
:
:
:
47,6
:
12,2
:
0,05 :
:
:
:
14,3
:
:
:
:
:
facteur
reste
qualités
densités
du Cameroun appara?t
pays africains
le niveau
les
6,0
agricoles
5 autres
sécheresse,
de fortes
:
-
3,3
1984 : 106
des terres
pour expliquer
-
JO,2
:
.
:
i
:
-
:
.
:
:
:
:
:
l'artificialisation
On mettra
.
:
:
:
:
que dans les
des secteurs
18,J
:
3,3
à la
27,O
:
:
:
: J.M.
vulnérabilité
:
:
:
:
La répartition
favorable
:
:
:
:
2'ones irrigables
L
Source
18,0
:
de
:
:
:
:
:
:
Agriculture
mlontagne
40,J
:
:
:
:
:
à
A griculture
f aible sensib ilité
:
:
:
21,8
:
:
:
'Tanzanie~Ethiopie~Nigéria
:
:
:
:
:
-
:
à
Mali
:
:
:
:
0,l
:
suffisant
avancés
de savoir-faire
TYPES
:Côte
d'AGRICLJLTURI3 i Cameroun: d 1 Ivoire
res dont
souvent
des potentialités
en ce qui
d'insécurité
limitée.
majeur
Cela n'est
d'autosuffisance
agricoles
(mont Mandara,
comme plus
concerne
la
d'agricultu-
cependant
pas
atteint.
des sociétés
région
paysannes
des hauts
plateaux
..I
--.
.
-_
_
- 375 -
de l'Ouest)
qui ont réalisé
tervention
extérieure
Nous verrons
plus
On pourra
Ahidjo
les
loin
aussi
cultures
Malgré
l'ampleur
lier,
Mideviv)
vivrière
pour
reste
de riz
importations
nationale
couvrent
s'est
augmentation
% dix
de grande
libres
qualité.
fragiles
économie
s'élevaient
de
équilibre
à 4,4 % des
La consommation
ans et les
importations
de la consommation.
: des ressources
paysannes
La construction
à la périphérie
céréa-
d'une
d'autoconsommation.
ans après.
par 3 en dix
Le Cameroun a de la chance
des sociétés
office
de la consommation
3. LES FONDEMENTS DES ECONOMIES VIVRIERES
des qu'ailleurs,
de maTltrise
menace le fragile
et dérivés
à 8,l
multipliée
en moyenne la moitié
haut niveau
nationale
de blé
de cacao en 1969,
verte",
sur
nationale.
avortées
la mise en place
d'un
sans une production
: les
exportations
et le maintien
des paysanneries
marchande
tentatives
("révolution
pas pu décourager
sous le régime
par prélèvements
bourgeoisie
et les
citadins
: insertion
étatique
d'une
pas moins que la forte
et de blé
constaté
accumulation
les
sans indes terroirs.
camerounais
exigences
émergence
n'a
spéculative
n'en
riz
que 1'Etat
des prélèvements
il
intensive
à la densification
des femmes dans ce processus.
valoir
marchande,
vivrière
répondre
différentes
de rente,
du marché vivrier
Il
la part
faire
a su concilier
dans l'économie
une agriculture
mais pour
ayant
CAMEROUNAISES
"naturelles"
si elle
étatique,
plus
des agricultures
a basculé
des zones d'agriculture
gran-
parfois
des équi-
intensive,
n'a
comme celle des Bamiléké.
pas "cassé" les dynamiques les plus puissantes
On peut se demander même si le maintien
d'un bas prix pour le coton ou
le cacao n'a
sant ainsi
çants
pas profité
l'essor
d'un
se taillent
L'élément
vivrières
où les
une part
que l'on
de l’autoconsommation
des exploitations
du gâteau.
oublie
et cela
concerne
2 donne la taille
de la production
et la province.
vers
l'autoconsommation
tournée
vers
la vente,
seules
les
provinces
souvent,
c'est
sauf dans le Centre
côtières
de 20 % des exploitations
pas.
Sud. Il
CSud-Ouest-littoral)
insérées
essentielle
tournées
88 % de la superficie
On y remarquera
commer-
camerounaise.
sont principalement
est généralement
favori-
et les
la place
agricole
selon
90 %
vers
cultivée.
moyenne des exploitations
tournée
plus
trop
spéculatives,
citadins
Mais n'anticipons
dans l’exploitation
camerounaises
toconsommation
tableau
aux économies
marché nouveau
l'auLe
l'orientation
que l'exploitation
plus
faut
petite
aussi
que celle
noter
ont une proportion
dans l'économie
marchande.
que
de
- 376 -
Tableau
2 : TAILLE MOYENNE DES EXPLOITATIONS SELON LA PROVINCE ET
L'INSERTION DANS L'ECONOMIE MARCHANDE (en Ha)
:
XPLOITATIONS
OURNEES VERS
:
:
:
: NoRD :
EST ;CENTl?EiL~-:
:
L'AUTOCONSOMMATION
:
: 1,62
:
:
: 2,08
:
LA VENTE
Source
7
:
:
:
:
:
*
; 1,80
:
:
: 2,04
:
: 1,33
: 1,88
:
: 1,88
:
:
: 1,98
:
:
:
:
: 1,24
:
.
; 1,37
:
:
: 1,21
:
:
: 1,55
importance
opérateurs
de l'ausubsistance
du développement
qui
reste
imaginent
largement
souvent
aux producteurs
suffirait
à générer
les
surplus
fisc
et les
espèrent.
Les économies
vivrières
tant
dans des tissus
citadins
ne sont pas toujours
sociologiques
sensibles
grand
où plus
de 60 % du territoire
est
pansion
de la consommation
? L'accès
pas du besoin
profit.
qui
L'Ouest
les
voit
stratégies
Différents
vre
les
par leur
chefs
93,l
est
des
paysannerie
marchande,
des chefs
d'exploitation.
facteurs
pèsent
d'exploitation.
depuis
et la force
font
peu,
de travail
des intrants
dont
ils
(Tableau
aussi
compter
que mettent
largement
sera
vers
à l'exavec
en oeu-
déterminée
répandue
(importance
disposent
4).
superficie
une entrave
des choses
son
la participafaible
principaZemnt
faut
expérience
l'ex-
par
stratégies
l'école,
bloque
de sa nourriture
où pourtant
mais il
leur
ce qui
&Pendant
tournées
Leur vision
du monde via
qui
ne détourne
certainement
sur les
propres
dans un pays
avec une très
% des exploitations
pour-
d'ailleurs
l'essentiel
est
s'insèrent
d'accès,
bamiléké
des
que le
de la recherche
à des biens
forte)
L'enclavement
connaissance
ble usage qu'ils
difficile
d'abord
marchande
Cameroun méridional
de l'âge)
ignorée
économique
seraient-ils
du Cameroun (pays
l'autoconsommation.
d'une
Comment le
de s'assurer
à l'économie
pansion
:
: 1,56
:
.
; 1,96
:
agricoles
ont des dynamiques
à la logique
du plus
enclavée,
.
; 1,22
:
:
: 2,43
:
que l'augmentation
prix
tion
:
:
: PNUD-FAO, 1977 : 331-338.
Cette
travail.
:
:
dans le
du critère
compte tenu du fai-
._.-
e..__
.
- 377 -
Tableau
3 : VIVRIER,
AUTOCONSOMMATION,ENCLAVEMENT
:
ORD
:
:Superficie
en :Exploitations
:
:Cultures
vi:tournées
princi-:
Superficie
:vrières
seule-:palement
vers
:
enclavée
:ment
:l'autoconsomma:
:tion
:-------------:----------------:------------:% de la super-:% du total
des :% de la su:ficie
totale
zperficie
:exploitations
:totyle
:
:
:
83,4
:
95,2
64,8
ST
35,9
ENTRE-SUD :
:
ITTORAL
:
21,9
UEST
:
24,3
ORD-OUEST :
59,3
UD-OUEST
20,5
:
26,5
82,8
:
:
:
:
:
:
86,5
:
:
48,4
:
:
Population
enclavée
:
: -- - - -- - -- - -:% de la popu
:lation
total
:
:
:
:
22,7
56,0
72,4
:
19,8
62,8
44,7
:
:
038
93,l
0,3
:
091
96,0
40,5
:
:
32,5
76,0
:
:
:
80,O
90,l
43,0
58,8
:
AMEROUN
:
:
I
:
:
62,4
:
21,9
- 378 -
Tableau
3 : Suite
MA?S
LEGUMES DIVERS
: Exploitations
produc-:
:
tives % du total
:
:
:
:
66,6
:
74,8
55,6
IGNAMJZ
37,4
MACABO TARO
:
59,5
PLANTAIN
:
:
:
:
:
Uniquement autoconsommée
41,4
58,8
33,0
21,6
29,4
:
27,1
51,8
FRUITS
:
56,l
MANIOC
MILS et SORGHOS
:
:
:
:
27,7
20,o
30,8
:
ARACHIDE
:
VOLAILLE et OEUFS
27,5
63,6
72,5
:
:
31,7
55,4
:
17,4
28,8
:
:
16,5
37,8
:
:
BETAIL
:
HUILE de PALME
:
CAFES
CACAO
:
13,7
COTON
RIZ
Source
26,8
:
630
: PNUD, FAO, 1977 ; COURADE, G. - 1984.
:
:
2,7
.--
-“e..-
..~
- 379 -
Tableau
4 : LES EXPLOITATIONS N'USANT PAS D'INTRANTS SELON LES
SYSTEMES CULTURAUX
:
:
:
:
:
:
Cultures
industrielles
seulement
Cultures
dérance
mixtes avec préponindustrielle
mixtes
Cultures
vivrières
Source
cas d'espèce
seulement
de travail
exploitations
disposent
Il
n'est
ploitation
est
35,2
58,7
:
:
:
63,l
90,9
:
95,9
3,9 %
30,9 %
16,8 %
48,4 %
n'est
que l'accès
majeur
pas répandu
à la terre
dans tout
d'une
charrue
agricole
repose
donc pas étonnant
directement
et 1,l
L'u-
animale
limité.
% d'une
de constater
influencée
le pays.
et la traction
3,3 % des
charrette
comme le transport
- sauf
! C'est
sur l'énergie
que la
taille
par le nombre d'actifs
de l'exagricoles
5).
Tableau
5 : FORCE DE TRAVAIL ET SUPERFICIE MOYENNEDE
L'EXPLOITATION (Ha)
:
a)
70,5
que dans le Nord avec un succès
que le travail
(Tableau
73,2
plus
d'étranglement
agricole
expérimentée
humaine.
:
:
constitue
- le goulot
sage du matériel
dire
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
: PNUD, FAO - 1977 ; COURADE, G. - 1984.
La force
n'est
62,4
:
: Superficie
: concernée
:
:
:
:
Cultures
:
Pas de
: traitement
:
phytosa:
nitaire
Pas de
fumure
:
:
:
:
:
:
:
1:2:3:4:5:6:7:8:9
b) I 0,83:
:
:
10 :Ensem: ble
/
:
1,35:
1,Sli
a) Nombre d'actifs
Source
:
2,16:
;
2,47:
b) Taille
: PNUD, FAO - 1’977 : 225
2,59:: 3,23:
2,91i
3,591 5,9sj
moyenne de l'exploitation
1,60 I
- 380 Les difficultés
- secteurs
d'accès
de compétition
plantations
- régions
foncière
industrielles,
- zones où l'implantation
habituelles
S'il
est vrai
de 1'Etat
coutumière.
Il
faut
'modernisations"
penser
foncier
dans l'évolution
se confirme,
terre
deviendra
dans la sécurité
facteur
conjecture1
loppent
vraisemblablement
nous semblent
phiques
devoir
de
pour le préciser
paysans.
plus
grande
Si cette
de réévaluer
évolution
le facteur
camerounaises.
relative
Autre
que prendront
par des non-paysans,
de l'appareil
-
qui
les
se déve-
d'Etat.
Ce sera
lente.
fondements
être
de 60 X
types
des économies
recherchés
dans les
et notamment
vivrières
du Cameroun
caractéristiques
du chef
démogra-
d'exploitation
et des
agricoles.
Le tableau
6 nous révèle
au niveau
de l'exploitation
légiée
des développeurs
des femmes sont
polygamie
jouent
A cet
cultivées
chefs
mine assez
directement
la
la cible
le milieu
du chef
celui
L'âge
cultivée
et 45 % par les
d'exploitation
qui
8,7 X
et la
contrô-
avec 47 X des terres
de son exploitation
2,6 ha pour
privi-
rural.
6,4 % de veuves.
se distingue
polygames
taille
seront
dans la superficie
bamiléké
matrimoniale
1,55 ha contre
dont
des hommes comme déci-
Ils
transformer
essentiel
par les
dominante
agricole.
d'exploitation
l'Ouest
contrôlées
la place
souhaitant
un rôle
égard,
La situation
cultive
la place
avec l'appui
de l'exploitation,
actifs
lée.
les
autour
importance
des familles
une évolution
Pour l'heure,
manquent
de production
de 5 ha gérées
actuelle
descend
par différents
sans aucun doute
d'évolution,
à l'heure
n'en
et le littoral.
alimentaire
de plus
il
est en attribution
que ce taux
perturbées
interven-
des villes
cotonnier),
sous peu d'une
conviendra
a du
les modalités
avec les
cultivée
- mais des études
des systèmes
il
exploitations
deurs
caféier,
noter
plus
: le Sud-Ouest
Tout laisse
que l'enjeu
les
a modifié
comme avec l'expansion
(cacaoyer,
cependant
deux provinces
etc);
Mandela);
s'accroissent
pas moins que 77 % de la superficie
dans les
ou dirigée,
urbains,
coutumière
Margui,
pérennes
que ces difficultés
arbustives
:
les non-natifs.‘
et des développeurs
et des cultures
reste
Ouest,
des cultures
pour
centres
où l'attribution
(Lekié,
d'attribution
ordres
spontanée
des grands
relative
en l'état
sont .de trois
(colonisation
pourtour
en surpopulation
mal à s'appliquer
tions
à la terre
a trois
plus
vieux
masculin
!
déter-
: un monogame
épouses
et 3,24 ha
- 381 -
Tableau
6 : LES CHEFS D'EXPLOITATIONS
NORD
:
:Polygamie
et Superfi
Sexe
:
Plus de 50 ans
:cie cultivée
; % de
------------:---------------------:la
superficie
totale
:Superficie:-------------------ommes:Femmes:
% du
:
total
: cultivée
:Monogames :Polygames
:
:
:
:
:
:
:
:
33,l
:
32,8
94,9 : 5,l :
:
55,6
:
36,3
EST
95,2
:
4,8
:
:
35,3
I
:
:
39,4
55,5
I
:
CENTRE-SUD
92,6
:
LITTORAL
83,4
: 16,6
:
OUEST
86,l
NORD-OUEST
80,7
SUD-OUEST
86,3
CAMEROUN
91,3
7,4
:
:
:
41,o
: 13,9
:
40,4
:
: 9,3
:
: 13,7
:
:
33,4
:
:
8,7
:
Source
Tableau
:
:
:
34,6
:
36,5
:
:
:
:
:
44,7
:
63,l
44,3
48,5
45,0
:
:
:
:
:
:
38,3
:
46,4
41,4
:
:
54,0
39,4
:
53,9
:
:
:
:
:
:’
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
34,7
21,5
31,6
47,0
37,5
33,1
33,l
: PNUD, FAO - 1977.
7 : LES FEMMES DANS LA MAIN-D'OEUVRE AGRICOLE
A plein
:
emps SUT: A temps
xploita-;
partiel
ion
:
12-15
43,5
31,9
:
j
Autre
: Chefs
:d'exploi-:
: fation
: Lien de parenté
avec 1e:Part
chef d'exploitation
:mes
:---------:------:------:main-d'oe""ri
:Conjofntes:Filles:Autres:totale
:
:
:
:
:
:
:
5.7
: 35.5 : 9,9 :
ans
40,6
:
2.0
:
0,s
:
-
:
2.7
:
0,7
:
0.6
:
15-25
ans
58,2
25-35
ans
61.4
:
2.2
:
0.4
:
1.3
:
57,a
:
2.6
35-45
ml8
56,l
:
2.2
:
0,3
:
3,7
:
49,0
0.6
45-55
en8
47.3
i
1.3
:
0,4
:
6.4
:
32,s
55-65
ans
40.4
:
0,6
:
0.5
:
6.7
:
16,9
:
:
:
:
:
+ de 65 ans
37,s
:
0
:
0
:
7,6
:
7,9
0
cAMEP.ooN
54,3
:
1.7
:
0,3
:
3,2
:
41.4
:
:
:
:
:
Source
: PNUD,
FAO - 1977
: (Chiffres
ajustés)
41.0
: 15.5
0,3
-
4.7
i 4,7
:
: 2,3
:
: 5.1
:
: 9,8
:
: 17.9
:
: 22.0
:
:
:
7,0
:
des fem
BUT la
51,l
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
61.6
i
:
56.3
64.0
58.6
49,0
41,s
37,s
- 382 -
pour
celui
qui a plus
que revêt
de 4 épouses
le travail
Le tableau
travail
féminin
7 indique
agricole
(plus
avec les
rante
qu'à
latine
Cara*ibes,
s'élever
prise
par les
le
l'importance
femmes dans la force
on sait
du Sud et Sud-Est
agricole.
L'Afrique
où les
femmes assurent
Le Malawi,
par exemple,
voit
agricole
à plein
secteur
agricole.
à 66,3 % pour
dire
comparatif,
40 % en Asie
au travail
du travail
! C'est
dans l'exploitation.
la part
de 55 X). A titre
femmes ne participent
en Amérique
en moyenne
la seule-activité
de
que les
et qu'à
19 %
au sud du Sahara
une part
est,
prépondé-
cette
part
temps en
1977 !
Au-delà
de cette
observation
que l'investissement
féminin
dans le travail
et 55 ans et qu'il
est
féminine
de parenté
sans lien
fondamentale,
largement
le fait
il
y a lieu
agricole
se fait
des épouses.
avec le chef
de noter
entre
12
La main-d'oeuvre
d'exploitation
reste
statis-
L ‘expZoitatiun
du travail
féminin se fait donc
tiquement
marginale.
très Zargement dans Ze cadre familial
où ta femme n'a qu’une position
subordonnée. C'est souligner
aussi combien toute modification
du présent
état
groupes
des choses
passe par un changement
socioculturels
Les experts
locaux.
Bref,
taux
taire
de 1 % par an pendant
ficile
d'accroissement
pour l'Afrique
Il
alimentaire.
Swaziland)
Elles
sentiel
figure
parmiles
notre
4.
de vin
par ailleurs
attention
LE TRAVAIL
L'analyse
trois
pays
leur
épingle
des vivres
de plats
(avec
et des villes
sur leur
rôle
FEMININ
globale
réellement
d'être
sociétés
faite
le doit
alimentaire
dif-
avant
kur
fa-
un rôle
es-
de Yaoundé,
vers
ven-
les
villes
dans de multiples
du Sud et de l'ouest.
qui vient
dans les
Il
convenabkment
vendus
ET LES STRATEGIES
alimenla plus
le Rwanda et le
du jeu.
(Buyem Sellem
de producteurs
le
d'indépendance
du Cameroun anglophone)
cuisinés
!
agricole
à son niveau
dans la chalne
de palme des cités
des bourgs
qui passe
quant
des
haleine
créditent
décennie,
acharné des femmes pour nourrir
jouent
et dans la préparation
gottes
tiré
dans l'acheminement
deuses
la dernière
au sein
de longue
de la production
sud-saharienne
qui ont le mieux
tout au travail
mille.
des rapports
ardue
de la FAO et de la Banque Mondiale
Cameroun d'un
de plus
tâche
gar-
Nous porterons
ici.
PAYSANNES
doit
des différentes
être
éclairée
régions.
par ce
._.-
e.-.
..
_.
-
- 383 -
Quel a été le mode d'emploi
paysannes
? Comment a-t-il
intégrée
ment"
4.1.
du travail
évolué
? Comment l'imagine-t-on
accéléré
féminin
dans les
lieux
dans les
stratégies
où l'innovation
dans une perspective
a été
de "développe-
?
Le travail
féminin
dans les économies
vivrières
en
du d&e-
marge
loppement
Magoumaz est un village
(Cameroun septentrional)
étudié
dans l'économie
marchande
venus monétaires
: autour
Comme le dit
J. Boulet
tion
par l'économie
touchée
du pays Mafa dans les monts Mandara
est
en 1966 (BOULET - 1975).
limitée,
de 6.000
"nous
eu égard
L'insertion
à la faiblesse
des re-
F.CFA par an en 1960 (120 FF !).
sommes ici
monétaire
dans une société
d'autoconsomma-
moderne de façon
marginale"
(1975 : 75).
Des conditions
précoloniaux
écologiques
asymétriques
avec les
pas empêché la population
250 h au km':
bilan
précaires
imposées
Foulbés
islamisés
Mafa de nourrir
nutritionnel
par des rapports
de la plaine
relativement
positif,
n'ont
correctement
pas de carence
alimentaire
grave.
Ces résultats
culture
très
appréciables
intégrale
forte
solement,
et continue
dans le contexte,
fumure
, maintien
à mettre
au point
de leur
alimentation
figurer
au panthéon
(plus
avec ma'itrise
de l'érosion
de la fertilité
des sols
d'arbres
une agriculture
d'avril
Cette
avec un travail
quasi
égalité
des hommes et celle
juste
repas"
d'ajouter
tropicale
à l'actif
secondaires
du point
ce qui
au titre
et obtenues
le
travail
de 5 % pour les
pas faire
Soulignons
occupaient
de
des réussites
de
hebdomadaire
15 et 56 h pour les
de ces dernières
vaut
par une débauche
entre
ne devait
de vue
leur
en moyenne).
supérieur
des femmes paraissent
(BOULET - 1975 : 52).
res dites
efficace
extérieure,
à décembre,
(as-
Les Mafa ont donc réussi
intensive
de la géographie
hommes et des femmes se situe
de la ferme
utiles).
sans intervention
9 mois,
d'une
du terroir
de 1100 h par an et par actif
Pendant
dans le cadre
et maintien
non reproductibles
spectaculaires,
travail
se sont produits
illusion
assez
seuls
travaux
femmes.
: "Si
comparables,
l'activité
il
le temps de préparation
enfin
des
que le mil
84 % du temps de travail
et les
agricole.
est
des
cultu-
.-
-.“.
._
>
^
- 384 -
Dans cette
société
l'importance
relativement
égalitaire,
de la femme créent
les
la farce
différences.
physique
comme
La variable
polygamie
aussi.
Le deuxième
Ce département
producteur
exemple
(BUI,
sera pris
province
de café Arabica
un enclavement
relatif
par ailleurs,
les
plus
ultérieur
nous donne un aperçu
totalité
par an à ce secteur
des tâches
de raphia,
aide
occasionnelle
de sorgho
et leur
récolte,
activité.
En fait,
tal,
assume l'entière
elle
buant
elle
dire
le premier
qu'il
connaissait
étaient
de Bamenda comme
Kaberry
(1952
: 63-88)
des femmes de Nso sur qui
les
hommes consacrent
! Commerce de la kola,
pour
la préparation
entretien
des cases
mil
consacre
cinquante.
agro-écologiques
Phyllis
agricoles,
et du petit
plantées.
années
aujourd'hui
de la région
Une femme Nso cultive
(2/3)
est
C'est
démontré.
de la condition
la quasi
ment du mais
favorables
l'a
21 jours
de leur
du Nord-Ouest)
de la province.
en 1947. Les conditions
parmi
le développement
en pays Nso dans les
au plus
extraction
du vin
des champs de ma'is ou
constituent
l'essentiel
en moyenne 0,6 ha, essentielle-
(1/3)
dispersé
194 jours
subsistance
repose
en 8 parcelles
au travail
com-
agricole.
de sa famille
tout
Au to-
en contri-
pour 40 % à ses ressources.
4.2.
Le travail
féminin
dans les
mais trente
Bamenda toujours,
dans le département
tion
économies
vivrières
ans après.
de la Menchum, groupe
de développement
rural
de transition
La zone étudiée
Aghem, pris
dans une opéra-
: Wum Area Development
intégré
se situe
Authority
(SIMON - 1976).
Voici
conditions
où les
reculée
naturelles
clémentes
femmes assuraient
tervention
paysan
une région
extérieure
etc...).
a débuté
de culture,
possible
Dans la zone d'intervention,
les
hommes par la modernisation
l'autosubsistance
s'élève
que d'un
celui
les
au reste
volcaniques
jeunes
agricole.
en groupe,
mécanisation
les
de travail
femmes. Le revenu
des hommes qui
sur cendres)
pour une inamélioration
des travaux,
masculin.
femmes sont moins touchées
et par l'économie
s'élève
aux
sur l'encadrement
(travail
de la "réserve"
du pays,
L'idéal
crédit,
compte pour 29 % chez les
à 70 % pour
tiers
reliée
en 1965, portant
d'innovation
et techniques
Mobilisation
(sols
90 % du travail
qui
et l'introduction
de systèmes
, pauvrement
marchande.
hommes en moyenne,
monétaire
à 63.000
que
Alors
elle
des femmes n'est
F.CFA par an.
que
- 385 -
Elles
cultivent
pousser
en cultures
patate
(1,4
en moyenne 6 parcelles
douce.
parcelle)
(café,
associées
Les maris
plantains,
ment 213 jours
arbres
49 jours
s'il
la
et soumise
contraintes
majeures
nibilité
de la force
vanceteraitoriale,
avoir
acquis
les
Nous avons là une sorte
des contraintes
ramètres
liées
travail
la femme avec des horaires
Le modèle est
type
Lekié
habitudes
macabo)
naturel,
dispo-
ou subjectives
de la surviaprès
du développeur.
(185 à 210 jours
entrent
en raison
pour
l'homme,
journaliers
masculine
Au rang
différents
pa-
de la faiblesse
de
197 à 240 jours
de
variant
de 4,2 à
et 4,8 à 6,3 H par jour
pour
féminine).
non le capital
obligée
les
moyens de production
de production
matériel
la population
pour
préservation
en travail,
pour la population
(Ewondo
social).
l'équipement
pour
pay-
de simula-
ressortir
(milieu
de "laboratoire"
à l'appareil
du
constitue
fait
commercialisation)
dont la disponibilité
5,5 H par jour
Il
dans les
fores-
à la cacao-
du Centre-Sud
Ce modèle
des priorités,
fem-
et des stratégies
objectives
du prestige
une région
des scénarios
(1981).
investissement
éléments
région
développeurs.
de travail,
priorité
les
familial.
de Développement
du paysan
soient
n'empêche
et achetée
s'adonnant
de construire
les
qu'elles
(auto-alimentation,
Voilà
de traite
hypothèses
Il
des tâches,
de la Société
pour
femmes qui pas-
du groupe
à la même période.
de cette
hommes assu-
fournie
répartition
socio-économique
un "garde-fou"
les
!
alimentaire
connaissance
melon,
pérennes
170 pour les
est
font
regroupée
et 13 au commerce.
à l'économie
dans plusieurs
l'auteur
raphia).
boissons
sécurité
à A. Le Plaideur
du comportement
ou Bassa)
palmier
familiale
les
à l'influence
Cacao. L'excellente
tion
exclut
soumise
sannes a permis
des cultures
domestiques
maintenant,
longtemps
manioc,
plus
surtout
y a une meilleure
toujours
Centre-Sud
arachide,
exploitation
contre
de la nourriture
femmes, si l'on
Au total,
culture
agricoles
aux travaux
mes assurent
tière
fruitiers,
0,75 ha où elles
du pays Nso des années cinquante,
de travaux
que 64 % en valeur
par les
ignsme,
propre
de 0,6 ha comportant
A la différence
sent
mais,
ont leur
totalisant
terre
conçu pour optimiser
et il
n'est
(LE PLAIDEUR - 1981 : 66).
et prioritaire
alimentaires
pour
le facteur
pas valable
Il
met en avant
la consommation
des groupes
Boti
force
(plus
de travail
et
pour une zone surpeuplée
familiale
la production
compte tenu des
de manioc
et Bassa à base de plantain/manioc/macabo/arachides.
et moins de
- 386 -
Tableau
8 : LES 3 EXPLOITATIONS-TYPE DU MODELE 3 C
(CAMEROUN, CENTRE-SUD, CACAO-CULTURE)
:
Petite
exploitation
Surfaces en vivres
cycle cultural
Surface
: Exploitation
:
moyenne
:
:
:
:
:
par
19 ares
en cacaoyers
1,64 ha
135
:
Grande
: exploitation
:
:
:
:
35,5 ares
:
:
2,76 ha
:
:
:
197
137
:
2,7
3,2
:
434
5,9
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
7,2
29 ares
2,03 ha
:
Hommes actifs
l,l
:
Femmes actives
192
Total
2,3
actifs
Population
totale
:
:
496
:
Production
moyenne
en cacao kg
129
Revenu moyen cacaoyer
F.CFA
Source
sexuelle
de travail
reste
butoir
aide
monétaires
récolté
quand c'est
On peut
134.000
liés
sexuelle
des tâches.
féminin
sociale
un léger
recouvrement
de la parcelle
des tâches
du cacaoyer
ou du stockage
nécessaire
savoir
Les simulations
ou cacaoyères
blocages
malgré
et la division
par
vivrière
par
du cacao par la femme. Le modèle pose en
satisfaits)
pour
familiale
des arbres
(pas de récolte
discuter
ont été intégrées.
vail
stricte
répartition
sur pied
besoins
vrières
65.000
essentiellement
et abattage
à la récolte
l'actuelle
l'épargne
est
relativement
: défrichage
l'homme,
:
:
:
13.000
1097
: LE PLAIDEUR - 1981 : 6
La force
produit
547
en grande
à la disponibilité
Sans apport
dans la cacaoyère,
comme la pratique
si prix
de
défavorables
sur pied
(le
ou
manioc
est
!>.
si toutes
les
stratégies
d'intensification
ou petite
exploitation
du temps de travail
de main-d'oeuvre
l'intensification
possibles
des cultures
révèlent
et à la
viles
C%V~S~CPZ
occasionnelle
ou tra-
de la culture
du cacao
._.”
“.....e-
.*
- 387 -
est
impossible
ble,
si les
alors
prix
que l'intensification
sont
attractifs
à démontrer
ce que les Bruyem Sellem
et à suggérer
"mobiliser"
la main-d'oeuvre
les
(plantain
règles
joncturelles"
et les
entre
limites
féminine
soit
cacaoyer
contre
Pour en finir
et vivrier
d'un
les
en termes
avec ce panorama
au sens où nous l'avons
tervention
exogène
pour
tester
dite
loppement,
alimentaire
la
les
SurcroTt
les
alimentaire
style
résultats
pour résoudre
étatiques
à l'agriculture
des projets
dès lors
très
qu'il
à l'insécu-
pour des tâches
empêchent
agrico-
les
hors
ce problème
à la
y a déve-
souvent
de conclure
qu'à
travers
du riz
d'agriculture
en salarié
économiques
sécurité
alimentaire
de faire
leurs
dans le
femmes
développe-
essentiel
Celle
est
du blé
loin
mécanisée,
ou en producteur
d'être
secteur
que 1'Etat
n'a
une agriculture
a été gagnée à Mbandjock
De Rivaud).
celle
de Wassandé,
autonome
nous n'avons
dans le système
de palme à la CDC, la Socapalm,
SAFACAM (groupe
d'un
obligé
nationale
du sucre
de l'huile
prévu
investissements
(COURADE - 1984) on est
curité
avaient
d'élection
pauvres.
A regarder
La bataille
un terrain
accès à la terre
qu'elles
ne soit
de travail
: in-
avec ou sans objectif
sans paysans
En effet,
proces-
contrastées
en introduction
de la femme cible
nourricier.
ou difficile
situations
agricole,
familiale.
fonction
plus
de modernisation
ou non, on aboutit
ment sans que rien
pour
été
le veuille
les non alimentaires
de remplir
rural
de l'agriculture
de son rôle
"con-
de temps de travail
défini
sur le milieu
ou communautaire,
qu'on
sur le vivrier
concurrences
des femmes dans les
quelques
Le Cameroun ayant
du choix,
participative
femme exclue
rité
prendre
des méthodologies
que l'embarras
de
sectoriel.
du rôle
de "développement"
féminine".
de Yaoundé)
les moyens de
femmes ?
nous allons
directe
les
ainsi
en tentant
son action
aussi
développement
sus de changement,
de "promotion
de vivrier
sur la cacaoyère
révèle
possi-
On aboutit
de se donner
à reporter
! Le travail
de l'action
4.3. Développeront
(marchandes
à la SODECAO, soit
sociales,
par exemple)
est une voie
et le marché existant.
ont compris
modifier
vivrière
pensé sa sésans paysans.
(SOSUCAM-CAMSUCO), celle
la Pamol (Unilever)
a été perdue
dans les
et la
50000 ha
gagnée à la SEMRY ! Le choix
taylorisée,
contractuel
réduisant
n'a
l'exploitant
pas donné tous les
attendus
tout
en créant
de nouvelles
là où rien
n'a
été prévu
pour permettre
champs vivriers.
agricole
poches
d'in-
aux femmes
- 388 -
Ainsi,
logés
dans les
dans les
hors
res minces,
trats
rare
1979 : 150-154)
ont ignoré
malgré
au départ
de développement
féminine"
a démarré
de lutte
les
contre
et d'adductions
femmes.
1972.
f-es.
La femme Maka serait
Cette
rien
les
à mais
de l'huile
(pays
Arabica
et riz
ve féminine
depuis
les
des revenus
de base,
leur
peine
sont
monétaires
vendent
Elle
se voit
répu-
L'importance
la priorité
ensuite
l'introduc-
des conditions
de couture-ménage
revenus
! Pour-
monétaires
le mouvement coopératif
par les
femmes pour
de produits
des
mais aussi
Les deux cultures
par le contrôle
excepte
cependant
: les
les
café
une coopérati-
le chemin parcouru
femmes ont accès
production
du macs. En 1978,
de savon,
de rente,
de la consommation
de leur
de mou-
ou la diffusion
dans les villages,
(RABERRY - 1952)
(COURADE -
la diffusion
vivriers
de Bamenda. On voit
pour l'égrenage
la
par les
de l'homme"
explique
Viennent
les
une partie
con-
utilisent
richesse
aux mains des hommes, si l'on
à proximité
de l'habitat
sérieux
?
ou d'habits.
années cinquante
elles
projet
et l'amélioration
pour améliorer
industrielle
de cuisine
d'un
de stérilité
cours
N~O), la vente
de palme
d'ustensiles
avec des programmes
aux demandes formulées
inévitables
a été utilisé
de "promotion
de "durcissement"
de formation.
Dans le Bamenda par contre,
lins
voisine
et d'enfants.
vivrières
femmes par le commerce du vivrier
1983 : 367-396)
d'actions
programme
ou cesse de travailler.
génératrices
proposé
que dans le cadre
comme "la
agricole
donnée à l'action
quoi n'avoir
intégré"
social
considérée
cultures
(BELLONCLE -
Les émules du R.P. Lebret
de travail
sans oublier
Igbo
des con-
"rural
action
pour répondre
ne donne pas d'enfant
de nouvelles
d'un
des salai-
de l'Est
qu'un
le volet
quand même le cacao.
de travail
Ce n'est
vénériennes,
bref,
de l'étude-action
sanitaire
ne
des fem-
commerçants
de développement
les maladies
vénériennes
Et l'accès
à l'acceptation
Intégrées
objectif
formule
des maladies
20 et 30 ans
(COURADE - 1980 : 7-126).
cernant
si elle
domaines.
amené par les
d'eau,
comme productrice
salariés
ménages présents
que le Pamol a dû passer
"complémentaires"
vers
Mdian ont entre
subordonné
Prioritaires
leur
dites
3.000
pour l'autosubsistance,
au point
avec des fournisseurs
Les zones d'Actions
tion
est
: le vivrier
et cher
les
Les quelques
dans les
des "estates"
mais nombreux
(Pamol),
Bai,
seuls.
Peu de femmes, peu de vivres
ou Bamenda est
diée
Lobé,
eux et vivent
pas de champs vivriers
mes au foncier
loyer.
d'unilever
camps de Bwinga,
pour 50 % d'entre
disposent
plantations
des denries
et elles
60 groupes
à
réduisent
de la Nso
-.*
.
-,-
v-I_-
._
- 389 -
Women's Cooperative
bénéfice
contre
de plus
500.000
Society
(plus
de 3 millions
avaient
la même région
regroupait
commercialisation
un milieuoù
au point
les
de la
mis en oeuvre
ser encore
plus
ou d'exclure
évolutions
fil
on peut
ne peut
les
surer
heureuses
penser
avoir
féminin
- si l'on
une transposition
possible
L'endans le
dire
alors
indirect
de mobiliZAPI,
et insécurité
- s'inscrivent
pour les
femmes. A la limite,
femmes camerounaises
plus
à la paysanne
Les
d'inégalité
avec
pour leur
permettre
française
libérée
et le CNJA ! Peu de personnes
français
etc...)
alimen-
dans le droit
les
de travail,
du modèle
que
est effectivement
contractuelle).
socio-médicale
penseront
le tracteur
dans
Développe-
(Centre-Sud,
défavorisant
sens : plus
la mécanisation,
mains.
pessimiste
qu'il
lourd
que le mot développement
Certains
tel
dépendance
peut
socio-culturels
que trois
réussi
des tâches.
agriculture
hommes, un peu d'assistance
le tout.
déjà
agro-industriels,
des équilibres
de la
aux femmes. Pas de trans-
sur une note
femmes en instaurant
(complexes
dans
de travail
leurs
au Cameroun a pour effet
le travail
les
avoir
écrasées
entre
sexuelle
que le développement
et justifié
et pommes
? A chacun de juger.
pas conclure
à penser
riz
catholique
le contrôle
semblent
attribué
division
non étatique
produits
de palme de
là un moyen de s'exprimer
socio-économique
Nous ne voulions
incite
a trouvé
sempiternelle
ment endogène,
taires
et fragiles,
de base est
de l'espace
un
vivriers.
limitées
habituelle
haricots,
femmes pour
particulièrement
cadre
tout
de 4.000
femmes étaient
féminine
de leurs
de la mission
que le commerce vivrier
traide
gression
plus
réalisé
132 T d'huile
de base (mais,
des produits
Ces initiatives,
écoulé
une initiative
Parallèlement,
avaient
de F.CFA sur la vente
en 1972. Elles
la CDC et vendu 70 T de vivres
de terre).
de 2.000 membres)
d'aspar
croiront
pour des raisons
à
tecbni-
ques et sociologiques.
Et la sécurité
ment que dans les
par les
projets
grès n'est
alimentaire
secteurs
hors
de modernisation.
pas toujours
Comment assurer
jourd'hui
alors
? On peut
? Elle
développement
Et il
là où on le croit
alors
répondre
faut
n'est
qui
bien
assurée
finale-
sont condamnés 5 terme
le faire
savoir
: le pro-
!
l'autosuffisance
par une boutade
difficilement
: réviser
obtenue
le manuel
aud'ins-
truction
civique
tropicalité
en misant
rer
les
! Comme le faisait
aidant,
les
que la sagesse
experts
familiale
comme Gourou,
enfin
limiter
clairvoyantes
finement
et sa reproduction.
militant,
les naissances,
sur les
désabusés,
Si stratégie
l'âge
finissent
ce que l'on
en assurant
alimentaire
à trouver
mise en oeuvre.
et des fantasmes
cette
volonté
A ce stade,
et à explorer
études
les voies
et recherches
d'ap-
de la celnationale
qu'avec cette volonté
il Y a, elle ne peut donc que s'articuler
dans de se libérer
des contraintes
du dehors pour les questions
Reste
par
comment...
a coutume
la survie
gé-
priorités
J. Bugnicourt,
des femmes. Sans savoir
sans le déclarer
auto-centré"
le pape de la
du tiers-mondisme
du Tiers-Monde
viendra
Les femmes pratiquent
lule
être
remarquer
masculins
le "développement
aussi
l'apôtre
des femmes (pour
ressources,
espérer
peler
répondre
ou Dumont,
sur la "sagesse"
prudemment
réelles)
! On peut
scientifique
du devitales.
et moyens de sa
dégagées
des non-dit
sont nécessaires.
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- 392 -
RÉSUMÉ
Au Cameroun qui
un goulot
tion
d'étranglement
entre
travail
marginales,
féminin
primordial
et dans les
productive
tour
alimentaire
rend
vivrières
domestique.
Impordu travail
marchande,
Ceci varie
que le développement
sans les paysans
de l'insécurité
l'auteur
économies
dans "l'exploitation
alimentaire
femmes, c'est-à-dire
de la rela-
schémas de développement.
interne
c'est
constitue
globale
de production,
dans les
des femmes de la sphère
Le drame actuel,
de travail
une analyse
et structures
dans la sécurité
cas.
Après
culturelle
exclusion
la force
de ce travail
de transition
de la variable
féminin",
les
majeur.
au "mode d'emploi"
compte
tance
est auto-suffisant,
et que l'on
se fait
peut
rôle
selon
contre
craindre
les
le re-
dans ce pays riche.
ABSTRACT
In Cameroon,
workforce
overall
tures
a country
is a source
terms
and then describes
importance
in
the way in which
labour
is used in marginal
economies,
cultural
crucial
role
tions
from case to case.
takes
place
variables
women, i.e.
the tragic
without
country
Will
: there
fact
the farmers
suffer
again
struc-
plans.
in the "exploitation
food security
At present
rich
and in development
of women from the marketable
in household
this
anaryzes
and production
their
that
The author
the
labour
the preclusion
to be feared
self-sufficiency,
female
male labour",
curity.
bottlenecks.
between
food crops
of interna1
against
has achieved
of serious
the relation
and transitional
which
The
of fe-
commodities,
are great
is that
varia-
development
; and that
it
is
from food inse-