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nummer 119 Juni 1986 Anne-Marie Vanggaard L'emploi de personne dans les contextes non-assertifs KeJbenhavns Universitet ROMANSK BIBUOTEK K0benhavns Un\v~rs~et ROMANSK BlBUOîc.K Romansk Institut KGbenhavns Universitet r TABLE DES MATIERES I - I NTRODUCT ION II ANALYSES DE CONTEXTES 1 3 1. Contextes négatifs ..... .. ... .... •.. 3 1.1. après RIEN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1.2. après PLUS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1. 3. après JAMAIS . . . . . . . . . . . . . . • . . . . .. 1 1 1. 4. apr~s PAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 1.5. après SANS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 2. LES COMPARATIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . • . 22 2.1. Les comparatives d'EGALITE . . . . . . . 22 2.1.1. Aussi ... que, autant que ...... 22 2 . 1 . 2 . Conune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • 2 5 2.2. Les comparatives d'INEGALITE .... . 26 3. LES INTERROGATIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 4. Remarques sur QUI QUE CE SOIT . . . . . . 31 III CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . • 32 - I - 1 - INTRODUCTION Le but de ce travail est de trouver un "mode d'emploi" a uss i précis que possible, à l'usage des élèves de langue étrangère , pour les pronoms indéfinis du français quelqu'un, qui que ce soit, personne. Le système de la négation en particule négative ~ fran~ais se distingue en ceci , que l a a conservé toute son autonomie orthograph i q ue et syntaxique par rapport aux auxiliaires négatifs , alors que dan s beaucoup d'autres langues indo-européennes - comme par exemple l'anglais et le danois - la particule négative s'est amalgamée aux a u xiliaires négatifs pour former des mots nouveaux : somebody (not) anybody no body ever (not) ever ne ver nogen (ikke) nogen ingen Les difficultés que le système francais présente ont s u rtou t tra i t à l'emploi de personne. En effet, le comportement de personne diffère en plusieurs aspects de celui de nobody en anglais, ou de ingen en danois. Non seulement peut-il s'utiliser dans des contextes où nobody et ingen sont impossibles : I have never seen anyone. Jeg har aldrig set nogen. Je n'ai jamais vu personne . Mais encore peut-il s'utiliser sans la particule ne, et dans des contextes oü il est parfois possible ,' en français égal emen t , d' utiliser un pronom indéfini positif tel que quelou'un ou q u i que c e s oi t . Connais-tu personne qui puisse le faire ? Je doute que personne puisse le faire. Il est parti sans que personne le sache. Il le sait mieux que personne . Au cours du dépouil l ement de quatre versions couran t es de grammaire, - 3 - 2 - II deux danoises et deux françaises (Fransk Grammatik : J. Pedersen et al, Grammaire Française : Knud Togeby, Etude descriptive du Système de la Négation du Français Contemporain : David Gaatone, - ANALYSES DE CONTEXTES. Plutôt que d'adopter le système danois où l'on opère traditionnellement avec une démarcation principale entre négatif et n on- néaatif, {n ~gtende og ikke-n~gtende), je voudrais placer la division principa- Le Bon Usage : M. Grevisse), je n'ai trouvé que des explications le à l'autre bout de l'échelle, c'est-à-dire entre les contextes assez vagues, ayant ceci en commun qu'elles indiquaient la possi- assertifs {action réalisée ) et non- assertifs (action non-réalisée ) . bilité d'employer également bien personne, qui que ce soit et quel- Ceci permet d'exclure immédiatement l'emploi de personne d'une ca- qu'un dans les contextes non-assertifs {action non-réalisée), l'une tégorie bi en définie de contextes : les assertifs, et de placer le d'elles (Togeby) allant même jusqu'à dire que ces pronoms étaient champ de bataille sur l es contextes non-assertifs. Je me propose synonymes dans ce genre de contextes. Il m'a donc semblé utile d'entreprendre une analyse des principaux de traiter ces contextes dans l'o rdre suivant : 1. CONTEXTES NEGATIFS contextes où le problème se pose, afin de cerner, si possible, au 1.1. Apres RIEN moins un des facteurs qui déterminent le choix de pronom "positif" 1. 2. Après PLUS ou "négatif" en fran~ais contemporain. 1. 3. Après JA~ll:\IS 1. 4. Après PAS 1. 5. Après SANS 2. LES COMPARATI VES 2.1. Les comparatives d':CGALITE 2.1.1. aussi ... gue , autant que . 2 . 1 . 2 . comme . 2.2. Les comparatives d'INEGALITE. 3. LES INTERROGATIVES . J-estime ce choix suffisamment représentatif pour pouvoir en tirer des conclusions pertinentes et je laiss erai de c oté a-autres groupe s moins fréquents (dubitatif, condit ionnel, verbes et a d'ectifs à ser,s néaa ti f (notamment avec les préfixes i n- et dis-) , après avant. J et dont l e comportement me sewhle, après un examen superfici el , ass e z semblable à celui de ceux gui font l'objet a-une analyse détaillée . l. CONTEXTES NEGATIFS. Dans son étude du système de la négation en français conte~porain, David Gaatone présente plusieurs arguments s o utenant l'hypothèse se lon laquelle ne est eff e ctivement redondant en français 80derne. La redondance de ne me semble constituer un éléme n t a- importance majeure dans l'évolution de l'emploi de s pronoms indéfinis : personne gui crue ce soit, auelau - un . Mème li où la l angue, avec ses règles formelles, of f r e de nombreuses possibi l ités d'expression, la parole a souvent t endance à opérer avec un choix restreint de ces p o ssibilités . Ces restrictions s'imposent surtout l orsqu'il s-agit a-éYiter - 4 - 5 - toute ambiguïté dans i-expression choisie. La redondance de ~ pourrait avoir certaines conséquences 1) en i-absence de ne, le deuxième élément de la négation supporte 1.1. Après RIEN. à lui seul tout le poids de la négation. c-est-à-dire que, par exemple, personne est normalement considéré comme un mot négatif Personne complément a-objet direct. dans la conscience des fran1ais. 2) Personne étant compris comme négatif, il n-est en principe utilisé que là où il peut ~tre interpr€té dans le sens : absen c e totale personne a-individus. Je rappelle ici que personne a toujours un sens né- Rien de tout cela n - inspirera gatif en 1-absence de ne en contexte non-verbal. qui que ce soit quelqu-un. Il me semble en effet pouvoir constater que , dans les contextes même non-assertifs - où il ne s-agirait pas a-absence totale mais a) a-absence restreinte à un certain genre a-individu i de nt i - Dans cet exemple, personne est unanimement choisi comme fiable par une qualité précise , b) a-absence a-un individu identifié par une qualité préc ise, la meilleure solution . Quelqu-un est rejeté comme "peu c) de doute, naturel". Qui eue ce soit est accepté comme légèrement plus d) a-interrogation, emphatique que Personne. il y a en francais contemporain une tendance de plus en plus marquée à éviter 1-emploi de personne et à utiliser plutôt cuelqu-un ou On peut toutefois ajouter un attributif au pronom indéfini, ou i eue ce soit. soit Po ur Claude MULLER IL-association négative, p.69), ·1- opé rate ur àe négation est susceptible de porter sur plusieurs ac tants nonhiérarchisés ... 1-opérate ur de négation sous-jacent est effacé et a) un attributif déterminé c-est-à-dire se référent à un individu q u -il est simultanément la ou les demi-négations qui provoquent cet effacement po's sible a- identifier un i voquement en demandant : peuvent chacune alternativement dénoter le trait sé2antique de né- - Est -ce lui ? qa tion." Pour i-auteur, cette hypothêse permet de donner une b ase commune aux emplois positifs et aux emplois négatifs, 1-opérateur de négation sous-jacent pouvant ê tre app liqué indifféremment à i-une ou ~ 1-autre de plusieurs Neg . indépendantes : c-est ce q u- i l appelle 1-association négative. 11 P." t: cl air que , a-un point de vue l og i q ue et svn ti>x imiP, le trait de négation "al terne". !lais j - ose dire que tique et intuitif, pour la p lupart des simultanément. c-est-a-dire que : Il ne donne jamais ri en à personne exprimera i t a -un fran~ais, b) un attributif indéterminé c-est -à-d ire se référen t i un quelconque individu parmi plus ieurs peu t - être, désigné par la qualité exprimée dans 1- attributif . poi n t de vue s füna:-i il s- appl i que personne Rien de tout cela n-inspirera que l qu-un à la foi s : Il ne donne jamais, Il ne donne rien, Il ne donne à personne . qui que ce qui apprécie la beauté . •oH 1 - 7 - - 6 - indéterminé, l'existence d'un tel individu, identifiable l personne Bien que "quelqu'un qui apprécie la beauté" soit un terme Je ne dirai rien à par son appréciation de la beauté, s'oppose au sentiment \'. qui que ce •oit ·quelqu'un d'absence totale évoquée plus haut par personne. La tendance à choisir quelqu'un s'accentue lorsque le choix d'attributif confêre un sens déterminé au terme personne Rien de tout cela n'inspirera qui que ce soit l Je ne dirai rien à \X personne 1: qui que ce quelqu'un trop d'aussi bavard que Louis. quelqu'un d'aussi discernant que Jean-Paul. l •oit qui bavarde Je ne ferai rien pour personne \: qu i que ce soit tx quelqu'un Ici , où il s'agit non pas d'un individu quelconque parmi plusieurs dotés d'une certaine qualité, mais d'un individu précis, identifiable et identifié : Jean-Paul, auelau'un Je ne ferai rien pour \+ semble la seule solution vraiment naturelle. Personne est rejeté. Qui que ce soit, déja douteux avec un attributif \: personne qui que ce quelqu'un •oit l qui ne saurait pas l'apprécier. indéterminé, est également rejeté. personne Les réactions que ces exemples ont provoquées se trouvent er. grande partie confirmées pour le reste des exemples Je ne ferai rien pour que j'ai soumis à c e test. Dans les phrases qui suivent, oersonne remplit d'autres fonctions syntaxiques, mais je n'ai pas pu constater une influen ~e \: qui que ce quelqu'un de la fonction syntapersonne Rien ici ne peut convenir à \: lx d'aussi têtu que Lo ui.s. xique sur le choix âe solution. Je ne dirai rien à •oit] personne qui que ce soit quelqu'un qui que ce soit quelqu'un - 8 - - 9 - personne Rien ici ne peut convenir a. \'. qui que ce • o it quelqu'un Il s' ag it i ci de l'ad verbe d e temps et non de l'adverbe d e quantité. qui recherche le silence. Rien ici ne peut convenir à 1 1 .2 . Après PLUS. ~: d'aussi fastidieux que Lo uis. )+ personne qui que ce • oi t quelqu'un l Il e s t pa r f a itement possible d e trouver des exemples de phra ses avec p l us qui conf irment l a tendance constatée sous ri e n . Ces phrases doi vent cependant remp l ir plusieurs autr e s conditions. En effet , l 'expr ess i on " plus p ersonne" semb l e si b i en établ i e qu'il y a une nette opp osition à r e mpl acer pe rsonn e par ouelau ' un directement après ~ Le remplacement devient toute f o i s possible : l ) lo r sque plus est lui-même modifié par un adverbe (pa r exemple certainement) 2) lo r sque plus e t oersonne sont séparés par un verbe , et à cond i tion, co~me précédemment, que le pronom indéfini soit suivi à'un attributif. Après l a mort de son mari, elle ne recevra certai - nement plus ( : personne qui que ce soit l x quelqu'un personne ... elle ne recevr a certainement plus qui que ce quelqu'un qui lui éta i t aussi ant i pathique . - 10.. - - Il ne pouvait plus gêner 11 - personne Je ne vois plus personne. qui que ce soit Je ne vois plus personne à qui parler. Je ne vois plus personne qui puisse me donner des nouvelles de lui. Il ne pouvait plus gêner r: l+ personne qui que ce soit quelqu'un l l qui avait déja pris ses précautions. 1.3. Après JAMAIS. Après jamais la tendance se confirme, à ceci près que l'attr ibutif doit donner un sens déterminé au pronom Il ne pouvait plus gêner personne pour déclencher l'emploi de nuelqu'un . Lorsque l'attri - CJUi que ce butif est indéterminé, l e choix tombe tout aussi souvent quelqu'un sur oersonne. d'aussi bien établi que Marc. p ersonne Jamais qui que ce quelqu 'un Vieille maintenant, elle n'intéresse plus r:l personne qu i que ce soit X quelqu'un exi~eant personne \ +X qui que ce l d'aussi Ici, la seule solution véritablement acceptable est personne, mais i l faut é9ulement tenir compte du fait que cui nue ce soit ne peut être sujet du verbe que dans (X elle ne saurait plus intéresser ne résoudra ce problème . une proposition subordonnée (Gaatone, p.203) Par cont r e, on aura tout naturellement : quelqu'un r X personne que H. le Directeur. Jamais Ces cas mis a part, personne domine après plus, ainsi l *+ qui que ce stupide que quelqu 'un Louis ne résoudra ce problème. que le montrent les exemples suivants : * ici p our dénoter des exemples évidemment inacceptables , (e t r ejetés) mais logiques selon la technique. - 13 - - 12 En invertissant l'ordre des auxiliaires négatifs, jamais Tu ne t•es jamais forcé pour faire plaisir à n'étant pas nécessairement antéposé, on aura quand-même r:l? Personne ne résoudra jamais ce problème. personne qu i que ce soit X que l qu·un mais de préférence Tu ne t•es jamais forcé pour faire plaisir à Quelqu'un d'aussi stupide que Louis ne résoudra jamais ce problème. personne Lorsque le pronom indéfini remplit d'autres fonctions syntaxiques que celle de sujet, conune àans les premiers exemples, le résultat est le même : r: re~oit jamais f: l~ quelqu'un Pierre ne re~ o it jamais + quelqu·un J 1 + qui que ce quelqu·un •oH] Elle n·a jamais eu besoin de q ui que ce so i t ( + f!Uelqu·un qui te déplait . ( ++ personne ) qui que ce soit l x quelqu·un J qu i pourrait le critiquer. J personne Elle n·a jamais eu besoin de X pers o nne Pierre ne recoit jamais d·autre personne qui que ce soit personne I Tu ne t•es jamais fc rcé pour f aire plaisir à personne Pierre ne qui que ce soit 1 sui r;ue ce soit { quelqu ··ua qui que ce soit { + quelqu·un ! pour l ·aider J qui lui a fait du tort . personne Elle n·a jamais eu besoin de du genre de Jacques . + f!Ui que {: quelqu·un OO •Oit] - 14 - - 15 - Quelques exemples littéraires qui montrent la même ten- l . 4. Après PAS. dance : Jamais e lle n'avait vu quelqu'un d'aussi beau. Pas, auxiliaire négatif simple, auprès d'un verbe, exclut Jamais je n'ai rencontré quelqu'un qui vous vaille. tout autre auxiliaire négatif, simple ou composite, auprès Jamais il ne rencontra personne qui fût en mesure du même verbe. (Carl Vikner : Le s auxiliaires négatifs) de le renseigner. Pas ne se construit donc pas avec personne, auxiliaire Il n'a jamais fait de mal à personne. négatif composite, dans la même proposition. Il n'est pas Je n'ai pas pu trouver d'explica tion concrète à cette différence, mais il me semble légitime de l'imputer ~· a La polarité négative de jamais est en effet beaucoup moins accentuée que celle des autres auxiliai- possible d'utiliser personne dans un sens "posit if", c'es tà -d ire comme variante de .q uelqu'un, dans la même proposition que~· Selon l'emploi normal de la parole, il est même assez rare d'utiliser auelou'un seu l après ~ res négatifs, comme en témoignent les nombreux usages personne "positifs" de ce mot , tant dans des locutio ns fi gées telles q ue à jamais , à tout iamais, oour jamais, dans Je n' a ime pas les phrases interrogatives, que dan s l es contextes no nassertifs où l'oppos itio n jamais/ne ... jamais devient èistinctive. (Gaatone , p.139) r: ? qui que ce soit quelqu'un l'acceptabilité de Je n'aime pas quelqu'un. est t out à fait marginal e , à moins de trouver auelou'un comme "reprise" dans une phrase servant de r ép lique dans u ne situation concrète : Je sais ce qui t'arrive : tu aimes quelqu'un ! - Mais non, je n'aime pas quelq u 'un , je suis tout simplement de bonne humeur . - 11 · - - 16 - Autrement, le contenu de la phrase serait normalement Je ne m-occuperai pas ici de l'opposition distinctive qui exprimé : peut rés ulter du déplacement de ne •.. pas dans les consJe n-aime personne. tructions modales: Ce que je remarque, c'est que dans les exemples littéraires cités, personne se trouve seul, sans (familier: j-aime personne), où personne a sa pleine attr ibutif . Et que si l'on soumet ces exempl es •au test valeur négative. Par contre, conune· c-était le cas après utilisé jusqu-ici, les résultats se conformen t bien à ce d-autres négations, un attributif rend possible 1 -utili- que nous avons vu pour l es autres négations. sation de guelqu-un Ce n'est pas moi qui jetterai la première pierre Je ne recevrai pas quelqu-un qui viendrait de la (?+personne à \ + qui que ce soit part de Jean. l? + quelqu-un Je ne recevrai pas q uelqu -un è-aussi fourbe que Jean. Il est toutefois possible a-avoir personne dans une expan- Ce n-est pas moi qui jetterai la première pierre sion infinitive ou subo rdonnée a-une proposition négative construi t e avec à ~ r: personne X qui que ce ;oH] de désespéré. } + quelqu'un Je ne veux pas q u on fasse de mal a personne. Ce n-est pas moi qui jetterai la première pierre Ce genre de construc t ion se rencontre surcout avec des verbes modaux : vouloir, fall o ir, devoir, pouvoir, mais elles sont é g alement p o ssible ave c a-autres verbes à fx l: personne qui que ce ;oH) qui a souffert c omme Louis. quelqu'un Ce n'est pas moi qui jetterai la première pierre + personne Je n'ai pas la prétention de consoler à personne. Je n'ai pas la prétention de consoler personne . Je ne tiens pas i + quelqu'un voir personne avant le déjeune r . 1. Voir (Tous de f: qui que ce soit Holger Steen, N.-egtels e rne i fransk, p . 271) Hanne Korzen, Hvorfor "Mobil N.-egtels e " ? - 18 - - 19 personne Je n'ai pas la prétention de consoler qui a tout perdu. r: qui que ce quelqu'un c qui que ce l+ La préposition~ s'intègre selon Gaatone (p .183) au système de la négation. Elle introduit des séquences personne Je n'ai pas la prétention de consoler •oiJ quelqu'un •oit] d'aussi malheureux que Louis. +personne Je ne tiens pas à voir l'. qui que ce f: l~ r:\+ •Oit] la prépos ition ~ qu'après le pronom indéfini rien. avant le quelqu'un X qui que ce •oie quelqu'un personne quelqu'un C"est-à-dire que ce qui gouverne l 'emploi de l"un ou de l'autre pronom reste l'opposition : absence totale/ ab- personne qui que ce l'emploi de tous les autres termes négatifs. qui oue ce soit/ouelqu"un est sensiblemen t le mème après famille avant le déjeuner. Je ne tiens pas à voir négatives d"où sont exclus ~ et point et ou est permis Le comportement relatif des pronoms indéfinis personne/ déjeuner . Je ne tiens pas à voir 1 .5. Après SANS. •oit l l de la sence d"un individu identifiabl e par une qualité expri mée dans un attributif. Une déviation de cet emploi en français contemporain parfaitement acceptable d"un point de vue syntaxi q ue produit néanmoins un effet de style qui a ttire l"a ttention sur le pronom . C"est ainsi que des deux e;:emples d'aussi ennuy e ux qu"Edgar avant le déjeuner. Il y a parfois eu une lé 9ère hésitation à accepter pers o nne ( correc~s), cités dans FRANSK G~Y~IATIK (§12 5) Tu pourrais y passer des heures sans voir person ne . Tu pourrais y passer des heures sans voir quelqu"un. dans la phrase or i g inale - la tournure semble bie n littéraire de nos jours. le p remier correspond à l'usage normal, le deuxiëme es t moins ordina.ire . Les résultats d'analyse s de cont e xtes correspondent aux phrases suivantes : - 21 - - 20 - Elle y est allée sans trouver \: personne qui que ce soit Dire qu'elle a pu y aller sans s'amouracher de lx quelqu'un Elle y est allée sans trouver f:)+ personne qui que ce soit quelqu'un personne l qui que ce de plus ou moins impossible. quelqu'un J de mieux renseigné . Dire qu'elle a pu y aller sans s'amouracher de Elle y est allée sans trouver r: personne personne X qui que ce qui que ce l~ quelqu'un d'aussi sympathique que Jean. d'aussi sympathique que lui. quelqu'un (lui=ce jeune homme qui justement était au bal) Il faut ici remarr;uer que, cC>ntrairement à ce qui est le cas pour les exemples du genre " aussi bavard que Louis" donnés plus haut, directe ~·est Je travaillerai sans demander d'aide le pronom indéfini com?lément d'objet personne pas déterminé par un attributif de ce genre qu i que ce soit après sans. Je n'ai pas pu trouver d'exemple de phrase ou une telle dé~erminaticn X quelqu'un était possible. Par contre, une détermination est possible après sans lorsque le pronom indéfini a d'autres à ~onctions syntaxiques : Je travaillerai sans demander d'aide (X J l personne a } ?X oui oue ce soitJ(qui s'oppose a mon pro j et . + q~elq~'un Dire qu'elle a pu y aller sans s'amouracher de personne qui que ce soit c;ue lqu 'un Je travaillerai sans demander d'aide r X personne ] X qui que ce soit ~ + quelqu'un à ] gui me méprise autant que X - 22 - - 23 - 2. LES COMPARATIVES. ce genre de comparative d'égalité, ne peuvent pas être construits dans une proposition : Lorsqu'il s'agit de comparatives, il y a plusieurs catégories à examiner : Max est aussi intelligent que personne (*l'est) {Muller) 1 - les comparatives d'égalité : alors qu'on peut très bien avoir a) aussi ... que, autant que. b) comme 2 - Max est plus intelligent que personne ne l'est. les comparatives d'inégalité : (Muller) plus que, moins que, autre que. dans une comparative d'inégalité. L'auteur associe cette différence justement au caractire "figé, archaïque" de comme il s'agit ici uniquement d'analyser l'emploi des indéfinis, je ne m'occuperai pas du tout du problème du ne explétif dans les comparatives. Une analyse récente de cette suestion se trouve dans : Ciaude comparatives du fran~ais M~LLER , Les et la négation . l'occurence des indéfinis dans les comparatives d'égalité de cette catégorie. Et il explique : "ce caractire figé découle lui-mème du fait qu'en français moderne, ces t ermes sont de plus en plus associés à la négation et se dis tinguent ainsi des vér itabl es "indéfinis" {qui que ce s oit, quiconque, etc.)". 2.1. Les comparatives d'EGALITE. I·l·l·_a~s~i-·~·-q~eL ~U!a~t_q~e~ Pour ce qui est de ces comparatives d'égalité, plusieurs Si je poursuis plus loin l'analyse de l'occurence des indéfinis dans ce contexte, selon le système employé jusqu'ici, le résultat obtenu est le suivant auteurs, notamment Muller dans l'article mentionné c idessus, ont déja signalé le caractère archaïque de l'occurence des indéfinis dans ces constructions : X pers onne Max est aussi intelligent que Max est aussi intel ligent que personne. {Muller) (tout le monde , quiconque) Max est aussi intelligent que Muller fait l!!galement r ema rquer que les indéfinis, dans r: \: qui que ce soit quelqu' un personne X qui que l~ quelqu'un qui a {aurait) fait d es études supérieures. oeooH l - 24 - - 25 - (X Max est aussi intelligent que J?x personne qui que ce Je vais savoir ce que c·est, aussi bien que personne au monde. {Jules Romains, 1885 - 1972) l?+ quelqu·un J•étais aussi à même que personne de les dissocier. (Proust, 1871-1922) Ici, personne est inacceptable. Qui que ce soit et quel qu ·un sont marginalement acceptables, mais il serait plus normal La date de naissance des deux auteurs, le style littéraire de dire : Max.. est aussi intelli gen t qu·un autre. qui les caractérise, plus le fait qu·on ne cite pas d·exemples plus r écents, ne font q ue confirmer que cet emploi Il ne me semble pas possible d·insérer un attributif dé- est en voie de disparaître. terminé dans ces constructions - cela conduirait à des Ceci soutient-il l·hypothèse selon laquelle personne ne t ournures tout à fait marginales du genre : s·imploie de préférence que lorsqu-il s·ag it d·absence totale ? En effet , (pe~sonne X Max est aussi intelligent que quelqu·un d ·aussi Max est aussi intelligent que instruit que Louis. ) quiconque X Max est aussi intelligent que quelqu·un comme Louis qui a fait des ~tudes \ qui que ce s oi t l supérieures. tout le monde ne sous-entend en aucune f acon alors qu-il est si simple de dire Il n·y a personne d· aussi intelligen t que Max . Max est aussi intelligent que Louis qui Bien au contraire, la compar aison vise à comparer !lax à Gaatone donne également très peu d· e xemples de perscnne une quantité indé f inie d·individus intelligents - et dans une comparative d·é galité . Il cite : elle s·arrête là. La question d·absence totale ne se pose mème p as . Mais d·autre part, il était aussi hérissé que personne contre les sottis es de l·esprit de système . (Jul e s Romains, 1885 -19 72) . 2. comme. -2.1---Par contre , l es comparatives en comme peuvent très bien - ... 26 - se construire avec personne 27 - c'est-à-dire, il n'y a personne tel qu'il le sait mieux que lui, soit absence totale dans le cadre référentiel Max est intelligent comme personne. posé par la comparaison. On peut également avoir : Mais il s'agit ici d'une tout autre construction, correspondant a une expansion négative : \: Il le sait mieux que qui \: r-1ax.est intelligent comme personne ne l'est. personne qui que ce soitl ne le sait. quelqu'un J Louis . x Max est intelligent comme personne l'est. avec ce qui nous mène à constater que les deux phrases Max est intelligent comme personne. ~explétif. Il est possible d'ajouter un attributif non déterminé : Il le sait mieux que f: t+ est intelligent comme quiconque/tout le monde. personne qui que ce soit 1 qui n'a J quelqu'un pas connu narie. ne sont nullement synonymes : oersonne n'est pas ici une variante de r:uelqu'un ou de cuico naue, m::lis un p ronom Avec un attributif déterminé, la construction devient indéfini avec toute sa valeur n ég ative dans un contexte lourde et l'acceptabilité marginale : elliptique, c'est-à-dire sans verbe et donc sans n e. Il le sait mieux que 2 . 2. Les c c ~~ ar a t i~ e s d ~ I ~ ECAL ITE . Dans les comparatives d' i nég a l ité, no us r e t rou vons d es r:l+ personne qui que ce ? quelqu'un " o it 1 c omme Luc , qui n'a pas c onnu Marie . inte rprétations qui ressemble nt à ce lles que nous avons ? U avan ce r pour les conte x t es n ég atifs Mais la tendance générale me semble amp lement confirmer que, dans les comparatives comme après les négatio n s , c ' est Il le sait mieux que \ + p e rs o nne la possibilité d'une in t erprétation : absence totale / + qui que ce soit absence restreinte à une catégorie, qui détermine le cho ix Xquelqu'un. de pronom indéfini positif ou négatif. - 29 - - 28 - 3. LES IllTER~OGATIVES. Y at-til Comme c'était le cas pour les comparatives d'égalité, r: personne qui que ce ooHJ d'assez hardi ? quelqu'un l'emploi de personne comme variante de quelqu'un dans les interrogatives est devenu archaïque en français L'opposition distinctive que l'on trouve dans les interro- contemporain gatives entre personne/ne .. • personne a certainement joué un rôle important dans l 'é volution de ces constructions. Pourquoi serait-il obligé de saluer personne ? La parole cherche toujours à éliminer tou~ possibilité d'ambiguité. Or, avec la redondance de ~ - sa presque semble une tournure vétuste et affectée de nos jours. disparition dans le langage parlé familier - il devi e n- Comment expliquer ce fait ? Partant toujours de l'hypo- drait difficile d'é t ablir une distinction thèse que le pronom indéfini personne est associé â tive dans une question contenant oersonne sans ne. l'idée d'absence totale, que se passe-t-il lorsqu'on po- L'opposition distinctive nersonne/ne .. . oersonne se cons - se une question ? tate facilement, surtout si l 'on donne une réponse aux né~ative/posi- questions. Alors q u'on a pu avoir : p e rsonne Y a-t-il qui que ce ici ? Y a-t-il personne d'assez hardi ?Oui, il y a Lou is. \ q ue lqu'un la question négative On est obligé d'admettre que le fait mème de poser la question présuppose l a possibilité de la présence de N'y a - t - il personne d'assez hardi ? quelqu'un. Selon l'usage normal de la paro le, il n'y aurait aucune raison de poser la question si l ' on avait entra1ne l a réponse déjà la certitude d'une absence totale. A plus forte r aison, on verra que les constructions déterminées n e se ~, il y a Louis. prêtent plus, en français contemporain, à l'emploi de personne comme variante de quelqu'un, dans une phrase Dans les deux cas , la réponse négative est interro gative Non, i l n'y a personne . - 30 - On peut avancer qu ' i l n'y a pas, - 31 - a strictement parler, personne une grande différence dans le contenu de la question. Selon Gaatone (p.211), la question négative serait plutôt Est-ce que tu te souviens de une forme de politesse, une atténuation, hypothèse qui ? qui que ce soit quelqu'un est d'ailleurs renforcée par le fait qu 'on emploie souvent le conditionnel (de politesse) dans ces mêmes cons - On peut donc conclure que, dans les interrogatives, tructions : l'emploi de personne comme variante de quelqu'un, avec ou sans attributif, N'y aurait -il personne ici pour m'aider ? n'est plus conforme au langage contem- porain. 4. QUI QUE CE SOIT . Néanmoins, la parole tolère mal l'ambiguïté qu'il pourrait y avoir dans, par exemple : Qui q ue ce soit (ni quiconque) n'est pas un mot trè s fréque nt en fran~ais moderne. Il trouve son emploi surtout dans l es contextes où il remplace personne plutôt que quelqu'un, et il convient mal de l'employer cowme noyau d'un syntagme déterminé. Là où l'emploi de Tu te souviens de personne ? oersonne est neutre, oui o ue ce soit est souvent plus emphatique : (personne (neutre) Je ne dirai rien à si l'usage àe oersonne co::ime variante de auelau'un était lqui que ce soit (emphase ) . courant. L'évolution de la parole de nos jours permet d'interpr~ter la question sans hésitation corrme étant né- gative, c'est - à-dire : Il serait cependant intéressant de pouvoir établ ir une statistique sur sa fréquence , comparée à celle qu'on peut constater âans àe s textes vieux de cinquante à cent ans , par exemple. On pourrait imaginer que l'évolution négative que l ' on constate dans l ' emploi Est-ce que tu ne te souvi ens de personne ? de personne comme varian te de quelau'un ferait ressentir le manque, en fran~ais, d'un pronorr. indéfini " intermédiaire" - du type "~" en anglais. Qui que ce soit/quiconcue pourraient remplir cette foncen tralnant une réponse du type tion, n ·~tait - ce leur forme lourde et maladroite . Mais i 1 se peut bien que leur emploi, en dépit de leur forme, soit en voie de devenir plus fréquent. Si, je me sou\•iens très bien d'un garco n roux · La question positive correspondante est - 32 - III - CONCLUSION. - 33 Dans l'analyse d'une langue vivante comme le français, la dimension diachronique est un facteur à prendre en considération. C'est justement l'évolution qui a lieu dans le système de la négation en fran- Le but de mes recherches était de trouver un "mode d'emploi" aussi çais, avec la redondance de ne en français contemporain telle que la simple et pratique que possible des pronoms indéfinis du franyais : démontre Gaatone, qui joue un role prépondérant dans le choix de personne/qui que ce soit/quelqu'un dans les contextes non-assertifs pronom indéfini. En effet, la redondance de ne a pour conséquence (action non- réalisée) où le français diffère de certaines autres que tout le poids de la négation repose sur le deuxième élement langues indo-européennes telles que le danois et l'anglais : de la négation à deux termes. L'auxiliaire négatif, (ici : personne) Jeg har aldrig set noaen acquiert un sens négatif de plus en plus univoque dans la conscience I have never seen anyone des français, c'est-à-dire qu-il représente la valeur : absence Je n'ai jamais vu personne. totale d'individus. Les principales difficultés résident dans l'emploi "positif" du pro- Sans que le système nom indéfini négatif personne, emploi qui ne trouve pas de paralelle système anglais ou danois, l'emploi "positif" de oersonne, c'est- dans ces autres langues pour leurs pronoms indéfinis négatifs. A titre d'essai, j'ai opéré le remplacement l'un par l'autre de ces pronoms dans des exemples littéraires soumis par les auteurs des quatre grammaires que j'ai particulièrement étudiées. Et j'ai pu constater que, non seulement pour moi, mais également pour plusieurs autres francophones interrogés, ce remplacement posait généralement des problèmes, et bon no~bre de phrases ainsi construites étaient rejetées. Ceci m'a donc menée à faire une analyse systématique de l'emploi de fran~ais en soit pour cela venu à calquer le à-dire comme variante de ouelqu'un en contexte non-assertif, devient moins fréquent en fran9ais contemporain, et acceptable seulement là où une interprétation d'absence totale est possible. Cette interprétation est possible lorsque le pronom se trouve seul, sans attributif 1. Dans un contexte négatif, (par exemple apres rien, plus, ~. ~ et ~) Je ne dirai rien à personne. personne/qui que ce soit/quelqu'un, en opérant le remplacement l'un Il ne pouvait plus gêner personne par l'autre des pronoms dans la même phrase, dans les principaux Pierre ne reyoit jamais personne contextes où l'on est supposé pouvoir le faire : contextes négatif, Je ne veux pas qu' o n fasse de mal à personne comparatif, interrogatif, laissant de côté après un bref examen Elle y est allée sans trouver personne. d'autres cas moins fréquents où les résultats étaient sensiblement les mêmes. J'ai cherché une solution sur d e ux plans différents : 1. Etait-il possible de cerner plus précisement dans quelles conditions syntaxiques personne était préférable à quelqu'un et vice versa ? 2. Etait-il possible de donner une explication plus large de ce! conditions, notamment étaient-elles d'ordre diachronique , s'agissait-il de niveau de style ? 2. Dans les comparatives d·inég alité Il le sait mieux que pe rso nne . Dans ces cas, il est également possible d'employer qui aue c~ s o it, qui a une valeur légerement plus emphatique que personne Je ne dirai rien à qui que ce s o it : Il le sait mieux q ue qui que ce soit Par contre, a uelC!u'un est le plus s o uvent r e j e té c o rrune "peu na turel" dans ces constructions, et l'on peut donc dire que dans les pro positions où le syntagme pronominal indéfini c o mporte seulement un noyau, sans attributif, l·emploi de q ue l a u'un, dans ces contextes la, n'est généralement p as acceptable. - 34 - - 35 - Dans ces memes contextes, lorsque le pronom est suivi d'un attribu- AUTEURS CITES. tif, c'est personne qui devient inacceptable, et il y a une nette tendance a préférer auelqu'un avec la possibilité d'employer ~ que ce soit si l'attributif est non-déterminé, mais seulement quel~ si l'attributif est déterminé : Je ne dirai rien à quelqu'un (qui que ce soit) qui bavarde trop. Je ne dirai rien à quelqu'un d'aussi bavard que Louis. Dans les comparatives d'égalité (avec aussi . .. que et autan t que) et dans les interrogatives, l'emploi de personne comme v ariante de cuelcru'un a de nos jours un caractère figé et archaïque. Dans ces comparatives d'égalité on utilise généralement gui que ce soit (ou cruiconaue, tout le monde ou une autre solution) Max est aussi intelli gent que qui sue ce soit. (quiconsue, tout le monde ) Da ns les interrogatives, on emploie généralement cuelcu'un Il n'est malheureusement pas possible è ' a;:ipl ique r l'argumentation Yalable rour oersonne/s_ui eue ce sci t/auelc:u't:n au trio rien/ quo i eue ce scit/auelcue chcse - âu moins cela n'est-il possible qu'avec de srandes réservations, la nature àe rien étant sensiblement â i fférente de celle de oe r sonne , et i-emploi ''positif'' de rien étant toujours assez fréquent, rnime dans les contextes ou personne est exclus . DUNETON, Claude (19781 Parler Croquant. Sto ck + Plus, Paris. 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